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Chez Clarabel
17 décembre 2023

Un Sort si noir et éternel, de Brigid Kemmerer & Lu par Elsa Bougerie, Damien Le Délézir, Gabriel Bismuth-Bienaimé

Découvrir ce roman en format audio a été une expérience fantastique. Oui, je sais, je me répète. C'est désormais mon support de prédilection. Et je suis souvent très satisfaite des évasions promises.

Un sort si noir et éternel

Dans ce premier tome, qui ouvre sur un royaume de conte de fées, on plonge au cœur d'une sombre malédiction à laquelle l'héroïne va prendre part, bien malgré elle. Harper vivait à Washington, avec sa mère (malade) et son frère (l'aimant à embrouilles). Un soir, elle est témoin d'une tentative d'enlèvement. Elle met un pied dedans et se retrouve propulsée à Emberfall.

C'est une dimension fantastique, marquée par des conflits politiques, une famille royale en fuite, un prince qui doit sauver ses sujets et un monstre qui fait trembler dans les chaumières. Oh, il existe bien une solution pour retrouver le faste d'antan : Rhen doit convaincre une demoiselle de tomber amoureuse de lui.

Bingo, c'est tombé sur Harper. Une jeune fille farouchement opposée à cette perspective et qui le clame haut et fort. Certes, elle se fait du souci pour sa famille et souhaite ardemment rentrer chez elle. Donc, elle va conclure un pacte avec ses ravisseurs. Le prince Rhen et le commandant Grey sont pourtant fort conciliants. Aucun souci sur la relation qui va s'instaurer entre eux.

Cette histoire est certes une revisite de La Belle et la Bête. Sans aucune niaiserie. Le ton est juste : il n'y a pas de romance instantanée, mais une belle évolution dans les émotions, les réflexions et les liens entre les personnages. L'intrigue est sans surprise, mais elle avance ses pions efficacement. On sent venir le twist final, et cependant ça fonctionne très bien. On mord à l'hameçon. On partage les secrets, les non-dits. On frissonne presque de peur. Je n'avais pas l'estomac noué par l'angoisse non plus, mais les rebondissements, l'action et le suspense font bon ménage. C'est captivant, ça se lit franchement vite et bien.

Évidemment, la qualité audio est top. C'est toujours un bonus appréciable. Imaginez trois comédiens, une ambiance, une mise en scène et une immersion au taquet. Spoiler alert : les chapitres avec le *Montre* sont in-croy-ables  ( ✮ 人 ✮ ) 

©2019 / 2021 Brigid Kemmerer / Rageot Éditeur (P)2023 Audiolib

⭐⭐⭐⭐

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12 février 2024

Le Crime de la chambre 705 (Bienvenue à l'hôtel Savoy #1) De Prudence Emery & Ron Base

Le crime de la chambre 705L'extravagante Priscilla Tempest est l'attachée de presse du très prestigieux hôtel Savoy à Londres. Au cœur des fringantes années 1960, l'établissement accueille des invités célèbres. Rien qui ne saurait entacher la réputation du lieu. Rien, sauf peut-être ce cadavre retrouvé dans la suite 705 ? Un meurtre au Savoy ? Shocking !

1) J'ai été séduite par l'ambiance du Swinging London et l'atmosphère poudrée du Savoy. Le rythme de l'intrigue est vif, pétillant. C'est très agréable quand tu débarques au début, c'est comme savourer du champagne et laisser l'effervescence t'étourdir gentiment.

2) Hélas, l'ivresse ne dure qu'un temps et le charme s'évopore. L'histoire également se fane et perd peu à peu de son intérêt à force de rebondir sur tel nouveau crime, tel nouveau renversement. En plus, l'héroïne est partout, elle tombe sur les cadavres, est courtisée par tous et enquête au nez et à la barbe de la police. C'est épuisant.

3) Au début c'est agréable puis ça lasse. On me promettait une expérience chic et distrayante (c'est le cas) mais le récit ne tient pas en haleine. L'adaptation audio est cependant pétillante, pleine d'esprit et d'élégance. C'est un plaisir à écouter, mais l'intrigue ne me transporte pas, donc j'en resterai là dans la découverte de cette série.

©2024 Illustrations du livre: Maëlys Chay L’éditeur remercie l’agence Pekelo pour son aide précieuse dans la conception graphique de l’ouvrage (P)2024 Cascades

⭐⭐⭐

22 janvier 2024

Les Émeutes de la nuit sans lunes (Fille du destin #1), de Kika Hatzopoulou, Lu par Amandine Longeac

Les Émeutes de la nuit sans lunesJ'ai adoré l'adaptation audio ! C'était captivant à écouter et la voix de la comédienne, Amandine Longeac, est sincèrement très belle. Elle est prodigieuse et se pose comme il faut, ponctuant le récit d'élégance et d'entrain, ce qui m'a totalement conquise. Même les voix masculines sont extraordinaires, j'en ai l'œil qui frise rien que d'y penser !

Vraiment, une très belle réussite qui sert grandement ce roman. Je recommande chaleureusement.

L'histoire nous invite dans un univers de mythologie et de magie (avec des fils qui peuvent déterminer ton destin, tes passions ou ta mort), on y trouve trois sœurs, des meurtres et un promis qui semble intouchable.

Le roman s'ouvre sur un meurtre. Io Ora assiste au massacre et comprend rapidement qu'un truc cloche. Elle est alors convoquée chez la reine mafieuse et embauchée pour démasquer les responsables de cette tuerie. Elle doit faire équipe avec son lieutenant, un comble pour Io, qui l'évitait farouchement depuis des années, depuis qu'elle a connaissance qu'ils partagent un fil argenté.

J'ai immédiatement accroché à l'enquête qui propulse l'héroïne face au danger, mais aussi face à ses pires cauchemars. L'ambiance est envoûtante. Entre complots, trahisons et secrets de famille, je ne m'attendais absolument pas à aimer autant ! D'ailleurs, j'ai tout lu d'une traite, en un weekend. C'est vous dire l'effet enivrant de cette lecture.

©2014 / 2023 /2024 Kika Hatzopoulou. Édition originale publiée sous le titre Threads That Bind. Traduit par Thomas Leclere pour les Éditions de La Martinière Fictions. Couverture : Corey Brickley (P)2024 Cascades / Réalisation : studio blynd.

⭐⭐⭐⭐⭐

Description :

Dans la ville d’Alante, hommes et descendants des dieux grecs cohabitent dans un climat plutôt tendu.

Io Ora est une descendante des déesses du Destin. Celles-ci naissent toujours par trois : la première-née tisse les liens entre les personnes, la seconde les dessine, et la dernière les coupe. Et les sœurs Ora ne font pas exception. En tant que cadette, Io a le pouvoir de voir les liens qui unissent les personnes et de les couper, une tâche lourde pour la jeune fille de 19 ans. Depuis la disparition subite de sa sœur aînée Thaïs, survenue deux ans plus tôt, Io vit seule avec sa sœur Ava et utilise son don en tant que détective privée.

Mais le jour où elle est témoin d’un meurtre, sa vie bascule. Quelqu'un enlève des jeunes femmes, coupe leur fil de vie, et libère les spectres qui s'en dégagent. Pire : le tueur n’a aucun fil, ce qui est impossible, puisque seuls les morts n’en ont plus. Io n’est pas la seule témoin : Edeï, membre de la mafia, a tout vu et tous deux sont tenus de mener l’enquête. Mais Io découvre aussi que Edeï et elle partagent un fil argenté, ce qui signifie qu’ils sont destinés l’un à l’autre...

Lorsque Thaïs réapparait subitement au bras de leur suspect numéro 1, l’enquête prend un tournant plus personnel. Au milieu des secrets de son passé, de complots politiques et de sentiments grandissants, Io arrivera-t-elle à faire face aux dangers et à résoudre le plus grand mystère de sa carrière ?

21 octobre 2007

Un ami qui vous veut (vraiment) du bien !

En 2006, apparaissait sur la "grande" scène littéraire le personnage de Bogueugueu. Je reprends ici l'avis du site Ricochet pour vous rappeler ou faire les présentations : Ce premier épisode d’une série qui voit une nouvelle collaboration entre Béatrice Fontanel et Marc Boutavant se présente sous la forme d'une chronique de la vie à l’école. Ferdinand Pompom y décrit l’arrivée de Basile Tambour, un nouveau élève qui se fait appeler par ses pairs « Bogueugueu » à cause de son défaut de prononciation. Subissant les moqueries de ses camarades et mis à l’épreuve dans les cours, ce petit homme devra trouver ses marques. Même s’il lâchera prise à un certain moment, Basile finira par y arriver et deviendra même l'ami de Ferdinand Pompon. Dans l’esprit du Petit Nicolas, un ouvrage bien mené où les enfants pourront s’y retrouver aisément.

bogueugueu_entre_en_sixiemePourquoi tant ce cérémonie ? Mais parce que vient enfin de paraître le deuxième livre de cette série : Bogueugueu entre en sixième. Et croyez-moi, une rentrée comme celle que vont vivre nos deux compères, nombreux sont les collégiens à souhaiter la vivre !!!

Pour ce premier jour en sixième, Bogueugueu a décrété qu'il avait une laryngite et qu'il lui était donc im-po-ssi-ble d'ouvrir la bouche, de parler tout court. Un bon moyen pour faire l'anguille, suppose Ferdinand, un peu piqué que son meilleur copain ne joue pas franc jeu avec lui, plutôt que faire son cinéma. Qu'importe ! l'arrivée au collège va vite les prendre au dépourvu car, au lieu d'une salle de classe en bonne et due forme, nos collégiens sont accueillis dans un préfabriqué car l'école est en travaux. Et ça dure ! et ça fait un vrai chambard ! ... A tel point que le professeur de français, Madame Rosmorduc, va pousser sa classe vers la sortie et prendre ses aises dans un parc !

Etrange journée à l'horizon, pensent nos petits héros, bien heureux de la tournure des événements. Et ils se sentent tellement bien dans leurs baskets que Bogueugueu va se sentir l'envie de confier son handicap qu'est le bégaiement à travers une rédaction bien tournée, bien gentillette.

Les nouvelles aventures de Bogueugueu et son copain Ferdinand sont donc un condensé de jubilation, d'amitié et de solidarité, beaucoup d'humour et de légèreté. L'histoire montre qu'une rentrée au collège peut finalement être une journée atypique et merveilleuse, même si on a fort la trouille de franchir le cap (et c'est normal !).

Très belles illustrations de Marc Boutavant (qu'on retrouve aussi sur Ariol et Mouk par exemple) et qui accentuent l'impression de fraîcheur, de tendresse et de candeur.

A tenter !

Bogueugueu entre en sixième - par Béatrice Fontanel - illustrations de Marc Boutavant.   Dès 6 ans.

Gallimard jeunesse.  48 pages.  9.00 €

bogueugueu_mon_copainDisponible aussi :

Mon copain Bogueugueu.

5 décembre 2007

Dans la hotte (1)

Voici quelques idées à glisser sous le sapin vert, dans les petits souliers ou les grandes chaussettes tricotées ..

  • Un premier livre pour lequel je dois remercier Gawou la super libraire qui a consacré à ce titre une rubrique spécial Chouchous, tant la demoiselle a aimé !

emilie_pastequeForte de cette appréciation, j'ai donc à mon tour voulu le découvrir parce que le titre, la couverture et les illustrations m'inspiraient des sentiments contradictoires.

J'aime le nom d'Emilie Pastèque, une petite fille qui grandit en s'entourant d'objets divers qu'elle aime à collectionner. A l'âge de 5 ans, l'enfant a envahi l'espace de sa chambre par un amas de cailloux, coquillages, petits os de poulet, tickets de bus, rubans et cocons... Mais à force, la place se fait rare, Emilie Pastèque vit cloîtrée dans sa chambre et plus personne ne peut y mettre les pieds.

Dans son bazar, Emilie rencontre un jour un ogre. Oui, un véritable et redoutable ogre, qui se plaint d'un mal de ventre ! La fillette décide de le soigner en échange d'avoir la vie sauve. Cependant, elle n'est pas dupe et sait pertinemment que le monstre rouge ne va pas tenir le pari. Alors il faut qu'elle se protège, qu'elle prépare sa défense et ça va plutôt bien marcher pour elle. En se servant de la dent trouvée dans l'estomac de l'ogre, qui était à l'origine du mal, Emilie Pastèque va combattre la bestiole et sortir victorieuse.

Belle leçon de courage, pour cette demoiselle angoissée et qui refusait de côtoyer le monde en s'enfermant dans son univers à elle ...  Cette victoire sur l'ogre va lui permettre de s'ouvrir aux autres (ici, sa famille peut à nouveau venir dans la chambre, bavarder et repartir avec un objet).

La représentation dans ce conte initiatique est symbolique. Ce sont plus particulièrement les illustrations (d'Emmanuelle Houdart) qui vont créer leur effet. Au début, c'est bourré de charme. Et puis ça devient assez choquant et bizarroïde. Toutes les scènes avec l'ogre sont des zones marquantes, moi je n'ai pas été fort emballée. Et pourtant le reste de l'histoire est vraiment superbe !

A lire dès 6 - 7 ans - Editions Thierry Magnier - 17, 50 €  (texte de Ludovic Flamant)

  • Voici un livre qui a remporté mon enthousiasme, mon enchantement et que j'aimerais conseiller à tous les lecteurs, petits et grands confondus !

le_silence_de_l_opera_2Louis, un petit preneur de son vif et curieux, pousse un jour la porte de l'Opéra de Paris. Il découvre alors l'existence de grands personnages blancs, fantômes malicieux des oeuvres jouées dans la prestigieuse salle, et engage avec eux une palpitante partie de cache-cache visuel et musical...

Plusieurs choses m'ont plu dans ce beau et grand livre (37 x 24 cm !). C'est tout d'abord la voix de Jean Rochefort, oui c'est ce monsieur élégant et grave qui avait déjà su conquérir mon coeur alors que je n'étais qu'une toute jeune fille (c'est bien simple, c'est lui qui incarne Desgrez dans la série tv Angélique !!! ). Pour faire brève, j'aime le timbre de sa voix ! J'en suis dingue, vraiment dingue !

De le découvrir sur cet album - cd, mon coeur a fait un bond de dix mètres et j'ai foncé. De plus, le sujet m'intriguait. L'idée du livre est d'aborder les coulisses d'un théâtre et de l'opéra pour éveiller la sensibilité du néophyte. En discutant avec Gawou, j'ai pu comparer nos impressions et remettre les pieds sur terre à mon affolement de midinette patentée. Parce que moi j'adooore !

Les illustrations de Pierre Créac'h, la  bouille du petit preneur de leçon, les fantômes, les parties de cache-cache, les clins d'oeil, les jeux de mots et toute la thématique qui rappelle le monde du théâtre (le trac, le couac, la soupe à la tomate, les applaudissements, etc.) ... pour moi c'est du lourd, c'est grandiose, c'est l'immersion inespérée et divertissante dans ce magnifique silence de l'opéra.

Quelques extraits musicaux ponctuent la discussion. Mais je pense que l'approche est encore balbutiante de ce côté-là ... (Pas grave !) Et même Miss C. a été sous le charme. Elle a juste regretté que les illustrations soient en noir et blanc, et que ça manque de couleurs selon elle !

Pas d'âge à conseiller ! - Editions Sarbacane - 110 pages, un cd de 30 minutes - 29,90 €  (un peu cher, je sais)

 

constance_en_pensionDepuis le mois de septembre, un nouveau livre est sorti qui raconte l'expérience de Constance en pension. A force d'être impossible avec ses parents, ces derniers ont choisi de l'inscrire à la pension La Joie où la directrice a pour mission de serrer la vis aux tempéraments difficiles. Constance a aussitôt compris qu'elle gagnerait à sortir de cet enfer en se montrant douce et docile pour retrouver son seul meilleur ami, le chat Miniature.

Le double effet pervers de cette histoire est qu'il est impensable de la raconter sans l'avoir sous les yeux, parce qu'elle joue sur les oxymores de bout en bout. Il y a constamment une totale opposition entre ce qui est écrit et ce qui est illustré.

Le premier livre avait bénéficié de la surprise, mais je reconnais que ce deuxième titre est moins spectaculaire et jubilatoire. Une petite déception, soit. Mais que les fans pourront bannir, sans souci !

A partir de 6 ans - Hachette éditions - 8, 50 €

(J'avais parlé du livre précédent ici ! )

  • Pour finir, rappelons que les éditions Gautier Languereau ont lancé depuis mars 2007 une nouvelle collection appelée Les petits Gautier où on retrouve le meilleur de leur catalogue en petit format broché, à un prix doux de 5, 20 € ...

J'en profite pour évoquer un titre au hasard.

une_lettre_pour_lilyY a-t-il une licorne dans la ferme ?

Victor le facteur entame à la ferme une tournée un peu spéciale : il doit remettre une lettre à Lily... la licorne ! À la recherche de cette mystérieuse Lily, il rencontre tour à tour tous les animaux. Mais, une licorne… dans une ferme ? Tout cela semble bien étrange…

Une histoire pleine de fantaisie poétique pour célébrer les joies du 1er avril.

Le texte est signé de Christian Ponchon, les dessins sont de Rébecca Dautremer.

Très belle lecture, au demeurant.

La collection des Petits Gautier compte actuellement 24 titres (pour connaître la liste, cliquez ici !). On y croise l'illustre Eric Puybaret, les véritables histoires de la petite souris, du père noël ou du marchand de sable, des contes légendaires, la palette lumineuse de Marcelino Truong, de la tendresse et beaucoup d'émotion, une histoire de pou, le grand Classique de Rebecca Dautremer (et prix sorcières 2004), une comptine et la nostalgie du loup...

Le programme est beau, la découverte est tentante, pour 5,20 € après tout ... n'hésitez pas un instant à piocher dans le lot !

A très prochainement, pour une nouvelle liste d'idées cadeaux pour petits et grands lecteurs !!!

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8 octobre 2008

Une fée tombée dans l'eau A la nage revenait au rivage Le sel de son chapeau Doucement s'en allât vers le large *

* Paroles Voilà Pourquoi / Emily Loizeau

... Voilà pourquoi la mer est salée mon bébé !

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51_2BU8lcSMCL__SS500_Mortadelle est une princesse insouciante. Elle aime grimper dans les arbres et embêter les garçons du château.  Ses parents passent tout leur temps à téléphoner et tapoter sur leurs ordinateurs portables. Ils ne sont vraiment pas drôles, mais sérieux à en mourir. Et puis, ils ne comprennent pas pourquoi Mortadelle ne porte jamais sa couronne. Pour elle, c'est un objet inutile, encombrant et trop lourd. Pour ses parents, c'est indispensable pour avoir du plomb dans la tête et la tête sur les épaules.

Un jour, sa mère tombe malade, puis son père devient tout gris. Les médecins sont impuissants, mais Mortadelle a une idée : soulager leur tête trop remplie et chargée de soucis. Il faut de la légèreté, porter des couronnes en nuage, faites pour rêver et prendre la vie du bon côté !

De Didier Lévy
Illustrations : Nathalie Dieterlé

Nathan - Mes p'tites histoires / 3-6 ans / 5,95€

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512Lg2kYWGL__SS500_Lune-Milla Rose est une adorable petite fille blonde, qui habite avec sa grand-mère près d'un bois. Avec son inséparable camarade, Basile le cochon, la fillette aime se balader dans la forêt.

Un jour, elle trébuche sur une racine d'arbre et découvre un champignon étincelant. Lorsqu'une de ses larmes l'atteint, aussitôt le champignon se met à grandir. Surprise, Lune-Milla Rose éclate de rire et le champignon rétrécit. Basile est excité comme une puce, car à l'écouter, ils viennent de découvrir le champignon magique, celui d'une légende qui traverse les siècles.

Transporté de joie, Basile croque un morceau de champignon. Puis il se met à réciter ses voeux et le miracle s'accomplit. Le cochon est fou de bonheur, mais sa petite copine se fâche. Stop, c'est trop facile ! A quoi les rêves serviraient si on pouvait tout obtenir en faisant un simple voeu ?

Penaud, Basile comprend qu'il faut cacher le champignon - mais où ?  Au centre de la terre, au fond des océans ou à l'autre bout de la voie lactée ? Lune-Milla Rose a une idée plus commode et va choisir d'en faire profiter tous ceux qui ont gardé une âme d'enfant.

Très bel album !
L'histoire a été écrite par l'actrice Hélène de Fougerolles, et c'est une belle réussite. C'est drôle, pas moralisateur comme un conte classique, et ce n'est pas nunuche non plus. L'écriture est pétillante, les illustrations de Marion Duval sont ravissantes, avec un charme candide qui se fond à merveille avec l'histoire.
Mention spéciale pour le cochon Basile, que j'adore.

Album Nathan / dès 4 ans / 12,95€

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51eDD6GCgtL__SS500_Léontine a de très longs cheveux, qui lui cachent le visage. Elle ne veut pas les couper car on dit qu'ils sont identiques à ceux de son père, lequel est décédé. A l'école, ses camarades se moquent de son prénom et sa solitude exacerbe leurs méchancetés, puisqu'elle ne cherche pas à se défendre.

Heureusement, dans sa classe, il y a Olaf, un garçon original car il aime chanter tout le temps. Les cheveux de Léontine ont commencé à frétiller dans tous les sens et décident, un jour, d'effleurer le visage du garçon. C'est un vrai coup au coeur, Olaf aperçoit le minois de Léontine et en perd le sifflet. Maladroit, il lui glisse qu'elle devrait dégager son visage qui est trop doux pour être masqué.

Léontine prend alors la grande décision et coupe sa longue crinière. Avec Olaf, elle décide d'enterrer ses cheveux et de créer une chanson. Depuis, la fillette n'a plus peur, elle ne se camoufle plus, le sourire a retrouvé le chemin de son visage et son prénom, à son oreille, est devenu une chanson.

Une histoire belle et toute simple.
De Rémi Courgeon.

Album Nathan / dès 4 ans / 13,95€

La très sérieuse couronne de Princesse Mortadelle

Lune-Milla Rose et le champignon magique

Les cheveux de Léontine

3 décembre 2008

Audren, petite mouche... ?

Et je continue sur ma lancée, à vous parler d'un auteur remarquable : Audren. C'est une plume extraordinaire, pleine de fantaisie et d'originalité. Et il y en a pour tous les goûts, tous les âges... comme le prouve cette mini sélection du jour, qui vise les jeunes lecteurs dès 6-7 ans (la collection mouche, pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls) :

418ZL3MhPcL__SS500_Le maître de Félix est un anglais jugé excentrique et loufoque par son papa, qui ne comprend pas l'utilité des leçons enseignées. Dernier exemple : Taylor a demandé aux élèves de rapporter une bizarrerie. Félix est bien embêté, car tout est normal chez lui. Il se pose des tas de questions, auxquelles sa maman répond en rétorquant qu'il est un garçon bizarre. Cela fait tilt dans sa caboche, et Félix a maintenant sa petite idée pour le projet scolaire.

Est-ce que bizarre veut dire anormal, ou pas dans la norme ? Ce qui sort de l'ordinaire pour l'un signifie-t-il que c'est perçu de même par un autre ? Est-ce qu'une différence est aussi une bizarrerie ? Et d'autres questions sans fin découlent de ce petit texte, où Félix conduit gentiment le lecteur à comprendre le sens de l'identité et la richesse de l'exception. Pas si ordinaire, tout ça !

Illustrations d'Isabelle Bonameau
Mouche de l'école des loisirs - 6,50€

 

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41b5yI0urLL__SS500_C'est l'histoire de Mateo qui décide de bannir tous les mots commençant par "ma" car cela lui rappelle des choses douloureuses (sa maman est tombée malade un mardi matin du mois de mars). Il change de prénom, bannit de son alimentation les macaronis et les marshmallows et rencontre une petite fée, nouvelle élève dans sa classe, qui se prénomme Marie-Maëlle ! Cette dernière va l'aider à trouver les mots magiques pour chasser les mots maléfiques.

Ce texte parle de la maladie et du chagrin, surtout vécu d'après l'enfant déboussolé. Ce n'est jamais pathétique ou triste à pleurer, au contraire ! Et cela permet aussi de jouer avec les mots et leurs sonorités... Très bon. Et le sujet passe comme une lettre à la poste.

Illustrations de Laurie Karp
Mouche de l'école des loisirs, 6,50€

 

 

10 mars 2009

... je jure que je n'ai pas pleuré !

51Jg99MXlWL__SS500_« Mon western préféré s'appelle Vera Cruz. Il se passe dans une ville mexicaine. Ses deux personnages principaux sont à la fois amis et ennemis. Un cow-boy honnête et courageux. Et un bandit sympathique à la gâchette facile. A la fin, tous les deux, ils s'affrontent en duel.
Ce n'est pas le Mexique et il n'y a pas de bandits dans la cour de notre école, mais j'ai repensé à Vera Cruz quand Manu est sorti de la cantine en vociférant dans mes oreilles :
- Je vais tellement te défigurer que tu ne te reconnaîtras même pas dans un miroir !
J'ai tiré une réplique de cow-boy pour tonner à mon tour :
- Je vais te faire mordre la poussière avant que tu puisses lever le petit doigt !
»

Et dire que tout a commencé par un simple match de foot pendant la récréation... des moqueries à deux balles et deux garçons vexés comme des poux ! Pour ne perdre la face devant les copains, ils se font face et se menacent. On assiste à un combat de coqs - on cherche à s'intimider, on sort des noms d'oiseaux et on rivalise d'imagination avec toutes les promesses de souffrance qu'on va infliger à l'autre.

Les esprits s'échauffent, on se retrousse les manches, le pied trépigne dans la poussière, on pourrait presque entendre la petite musique qui fait grimper le suspense, vous savez, quand les deux adversaires se rejoignent pour le duel. Il ne manque plus que les éperons, le colt et la brindille de paille au coin de la bouche, ok ça fait très image d'Epinal, mais on se croit tellement dans un western qu'on réunit très vite les ingrédients. On oublie tout, l'école, la récréation, les copains... Nous sommes dans un désert aride du Mexique, le duel s'annonce saignant. Mais l'arbitre n'est pas loin... pas mal, l'arbitre ! Totalement inattendu. Et ça va rabaisser le clapet de deux insolents ! Non mais. Est-ce que ce sont des manières de parler ?

Beaucoup aimé !
Cette histoire de bagarre est tournée en dérision, grâce à la comparaison du western. Les garçons perdent complètement pied avec la réalité, ils se font un film et ils ne s'aperçoivent même plus qu'ils deviennent ridicules. Et tout ça pour une histoire de ballon ! ...
Une bonne tranche de rigolade pour le lecteur.

La grande bagarre, de Guillaume Guéraud - illustré par Olivier Balez
Milan poche, Cadet ~ Eclats de rire, dès 8-9 ans. 4,90€

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51NaZCCTQWL__SS500_Place à la reine de la castagne, Lili. C'est une dure, elle n'a pas froid aux yeux, elle cogne avec la tête dans le ventre de ses adversaires. Les garçons, ça ne lui fait pas peur. Elle tape, elle fonce, elle aime la bagarre.

Son grand-père, un ancien coco inconsolable, ne comprend pas pourquoi sa petite-fille aime taper des poings. Sa mère aussi a abdiqué, elle ne reconnaît plus son enfant. Le papa, lui, est absent... il rentre tard le soir, ou il pédale à vélo pendant des heures.

Un jour à l'école, arrive Aslan. Sa famille vient de Tchétchénie, un pays en guerre, comme le montrent les images violentes à la télé. Parce que la bagarre, oui c'est moche. Et comme le dit le grand-père, mieux vaut avoir des raisons de se battre plutôt que de se battre pour avoir raison.

Il a vu juste, et Lili a compris que la bagarre est surtout utile lorsqu'on l'emploie à bon escient. Aslan et sa famille n'ont pas de papiers et sont menacés d'expulsion. Alors Lili et ses camarades d'école vont manifester, avec un bon slogan.

« La violence, elle peut être dans les mots, Liloutchka, ça peut faire plus mal que les poings. Mais il faut maîtriser son arme pour être efficace. »

J'ai beaucoup aimé les illustrations de Julia Wauters.
L'histoire de Rachel Corenblit est plus foutraque. Les coups volent, c'est parfois impressionnant. Et puis on ne cerne pas assez bien pourquoi la petite fille aime autant la baston. On devine qu'elle se sent mal, dans sa famille ça ne rigole pas beaucoup, mais c'est trop flou. Tout juste suggéré. Je ne pense pas qu'un lecteur de 7 ans pourra y cerner la nuance.
Par contre le chemin qui conduit à mieux canaliser son énergie et sa colère pour des causes justes est intéressant.
Joli portrait de fillette, en contradiction. Et quelques balbutiements pour éveiller une microscopique conscience politique, mais surtout humaniste.

Lili la bagarre, de Rachel Corenblit - illustré par Julia Wauters
Rouergue ~ Zig Zag, 6,50€

le blog de julia wauters : http://demaindernierdelai.over-blog.com/

Rachel Corenblit est également l'auteur de Shalom Salam maintenant ; L'amour vache ; Dix-huit baisers plus un ... (mes avis figurent dans les archives du blog).

 

 

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27 février 2009

« à quoi ça sert de courir ? je ne suis pas pressée, moi »

51rwhFeUBEL__SS500_Pourquoi tu cours ?

de Karin Serres
illustrations d'Anne-Charlotte Gautier

Rouergue, coll. Zig Zag, 2009
90 pages - 6€

« Quand je me réveille, il fait encore nuit. On est en hiver. Qu'est-ce qui me réveille tous les matins, comme ça ? Un bruit ? J'ai trop chaud ou trop froid ? Une fois réveillée, je ne me rendors jamais. Alors je reste cinq minutes sous ma couette pour finir mon rêve, puis j'enfile un pull et je vais dans la cuisine me faire du thé. Assise dans le noir, j'écoute les chevaux de l'eau chaude galoper dans la bouilloire. Je verse l'eau sur un sachet, j'emporte la tasse fumante dans le bureau de ma mère et je dessine en attendant le petit déjeuner. »

Joli coup de coeur pour ce petit roman, admirablement écrit, d'une plume sensible et délicate. C'est l'histoire d'une fillette, Rose, qui se trouve les cuisses trop enrobées. Elle passe son temps à rêver et réfléchir, sur la vie qui est pleine de mystères. Tous les matins, elle écoute le pas de course de sa voisine, la fille aux cheveux rouges, Chloé, et elle se demande pourquoi elle court. Son papa pompier aussi fait son footing tous les matins, et un garçon de la classe, Kevin, le crâneur, s'entraîne pour devenir un pro de la compèt'. Mais quel plaisir à courir ? Sur le chemin de l'école, Rose laisse son imagination vagabonder, parfois elle croise le chien de personne, avec qui elle communique par télépathie. C'est une rêveuse, une contemplatrice... elle a une imagination débordante (elle rêve de crocodiles qui deviennent des loup-garous la nuit tombée), elle dessine beaucoup, elle est plutôt atypique, et attachante, bref elle est vraiment mignonne, cette petite fille !

Découvrir son monde intérieur, tout en réflexion et en rêveries, est un vrai bonheur. Et les illustrations d'Anne-Charlotte Gautier sont délicieuses. Je recommande vivement !

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51ljdTvsrfL__SS500_L'envol du hérisson

d'Agnès de Lestrade
illustrations de Charlotte des Ligneris

Rouergue, coll. Zig Zag, 2009
112 pages - 6,50€

Parfois la vie, c'est lourd comme un camion de deux tonnes, ou léger comme le vol d'un hérisson. Le papa d'Eugénie vient de perdre son travail, il est au chômage. Au début il est plutôt content d'avoir du temps libre et il bricole à la maison. Un jour, il rentre de l'anpe déprimé et usé. Il a cinquante ans, il se sent trop vieux. Alors il ne fait plus rien, il ne se lave plus, il traîne devant la télévision, il ne prépare plus à manger. Il a même laissé tomber la cabane en bois qu'il construisait dans le noyer, pour sa fille. Eugénie se sent triste, impuissante et honteuse, à l'école elle n'ose pas en parler à ses amis. C'est alors que sa maîtresse leur fait part d'un concours, autour d'un objet volant. Ce serait bien si un parent pouvait les aider... Tiens, serait-ce  l'occasion idéale pour permettre à son papa de remettre le pied à l'étrier, et de lui redonner des ailes. Pourquoi pas ?

« Nous, les enfants, on ne comprend pas tout. Mais on sent très bien ce qu'il y a à l'intérieur des gens. On est comme de grosses éponges qui absorbent ce qui ne se voit pas. Moi, j'ai tout de suite senti que papa essayait juste de ne pas se noyer. »

Un texte sensible, qui colle au climat actuel. Vu par le regard de la petite fille, ce portrait de papa au chômage est émouvant et juste. On voit le papa confiant, puis dégringoler et enfin reprendre goût à la vie. Ce n'est pas une histoire morose pour autant, car on partage les sentiments de l'enfant qui veut se battre. Eugénie se trouve à l'école comme dans une bulle, ça lui permet de souffler un peu, à la maison le silence est pesant, les repas sont avalés sans goût... A la fin, c'est un message d'espoir et de bonheur qui en ressort. Tant mieux.

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8 avril 2009

L'orgue de Quinte ~ Hervé Picart

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Frans Bogaert est en vacances à Provins. Il a confié sa précieuse boutique brugeoise, l'Arcamonde, aux mains de son assistante, la troublante et délicieuse miss L. (double parfait et confondant de l'actrice Lauren Bacall). Frans séjourne dans la maison de Lamartine avec son beau-père, Victor Brunel, qui vient d'emménager en France pour une raison personnelle (la disparition de sa fille, en fait) et se révèle un compagnon érudit et passionnant dans la cité provinoise.

Sur la place du marché, un dimanche matin, l'antiquaire fait la trouvaille d'un objet curieux, vendu comme étant l'orgue à liqueurs de des Esseintes (célèbre personnage du roman d'Huysmans). Bogaert flaire l'arnaque et marchande l'objet car sa curiosité est piquée au vif, il veut connaître le secret de cet objet. Avec délicatesse, il va le dépouiller, le caresser d'un fin pinceau et révéler des initiales gravées. Mais les découvertes ne s'arrêtent pas là !

Cette série décrite comme un roman-feuilleton en douze épisodes est définitivement un rendez-vous incontournable ! Ce volume 2 nous offre une aventure encore plus singulière, qui fourmille de passion, d'érudition et d'énigmes !

On retrouve avec bonheur le personnage de Frans Bogaert, l'antiquaire perspicace et gourmand de savoir, dans un cadre qui n'est plus Bruges (qui n'est pas totalement absente, merci la sublime Lauren qui intervient avec brio et beauté !). Provins n'a pas à rougir et se montre à la hauteur de toutes les espérances. La ville offre un cadre idyllique et historique, chargé de mystères, idéal pour alimenter l'intrigue, qui est tout bonnement extraordinaire, riche et excitante. On découvre l'histoire étonnante d'un maître-verrier, obsédé par sa quête du cristal parfait, mais inutile d'en lâcher plus.

Entre les lignes, on commence à percer une autre piste sur la disparition de Laura Bogaert, l'épouse de l'antiquaire, ce mystère (cf. Le dé d'Atanas) figure comme un fil rouge et la suite promet monts et merveilles. Comble de tout, ce texte est servi par une plume à faire pâlir d'envie, le style d'Hervé Picart est léché, fluide et agréable. Un régal.

Ne résistez plus ! C'est une perte de temps et d'énergie. Une impardonnable erreur, en plus !

Le Castor Astral, 2009 - 216 pages - 13€

Volume 1 : Le dé d'Atanas

Déja annoncés :  Le coeur de gloire (tome 3) en novembre 2009 -  La pendule endormie (tome 4) en mars 2010.

L'Arcamonde vous ouvre ses portes : http://arcamonde.hautetfort.com

Les recettes de l'Arcamonde :

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« Victor Brunel a tendu à son beau-fils un élégant verre ballon où danse un précieux liquide doré, qui happe la lumière pour mieux scintiller.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Du vin de glace. Cela ne peut que vous réchauffer, non ?
- Du vin de glace ? s'étonne Bogaert. De quoi s'agit-il ? Encore une de ces richesses de bouche de nos amis français ?
- Tout à fait. Ce régal est le produit miraculeux de la plus tardive des vendanges. Les vignerons alsaciens attendent que les premières fortes gelées viennent crisper les derniers pampres. Sous la peau fripée du raisin se produit alors une exceptionnelle concentration des sucres. Ainsi s'élabore ce divin breuvage, à mi-chemin entre un Riesling ancien et un vin de paille
.
»

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« Bogaert a commandé une grouse à l'hydromel. Il attaque la bête avec un bel entrain, la narine tout émoustillée par le fumet aigre-doux qui monte de son assiette. La chair du gibier, à l'arrière-goût de réglisse, se marie à merveille au miel de la sauce. Le régal lui fait baisser paupière.
- Excusez cette faiblesse, croit-il bon d'ajouter aussitôt, de peur de paraître excessivement ridicule ou gourmand. Ce plat est somptueux. Vraiment, cette grouse me grise. Vous auriez dû vous laisser tenter. Votre thon au poivre jaunet me semble un tantinet austère.
- Un peu d'austérité ne peut nuire au bonheur, monsieur Bogaert. C'est juste un condiment de vie comme un autre : elle produit une douceur aigrelette qui rappelle celle de votre grouse.
»

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28 juin 2013

Instantanés de lecture #1

L'adolescence dans tous ses états ... Ces petites lectures ne trouveront peut-être pas le chemin du blog, faute de temps ou d'inspiration, mais elles n'en demeurent pas moins intéressantes à découvrir !

 

Moi, les nichons, j'en veux pas. Les filles au collège qui se mettent des Wonderbra ou se fourrent du coton dans le soutif me débectent. Est-ce que les gars pensent à se mettre des coques dans le caleçon ?
J'ai pas envie de devenir femme. Pas encore, pas tout de suite. Je ne suis pas prête. Mais mon corps change, il déborde de partout, les seins, les fesses, le ventre... Ça déborde dans ma tête. J'ai peur.
Je me préférais avant, modèle petite fille plate. Brindille. Phasme, disait mon aimable frère. J'étais plus à l'aise avec mes jupes courtes et mes jambes d'allumette.
Maintenant, obligée de porter des gros jeans, des T-shirts XXL, des gilets, pour planquer ce corps qui m'encombre.
Mes cuisses qui font plof plof en course d'endurance, mon cul qui explose dans les maillots de bain, c'est pas possible. C'est ça, devenir femme ?

Honte de tout, par Carole Fives (éditions Thierry Magnier, coll. Nouvelles, 2013)

 

Théo et moi, on est des alchimistes : on a pris les  ingrédients amers de nos vies, et on en a fait du sucre doux. Quand on est séparés, c'est une aberration, un manque d'air qui coupe le souffle, une jambe en  moins, un vieux vertige insupportable, la perte de la moitié de notre intelligence, de la moitié de nos réflexes, de la moitié de notre imaginaire.

Plan B pour l'été, par Hélène Vignal (éditions du Rouergue, coll. doAdo, 2012)

   

Je suis l'aînée de six enfants : après moi, il y a Valentin, Côme, Paola, Marguerite, et Lili la benjamine. Mes parents travaillent dur. Et depuis que je suis petite, je les aide à la maison et parfois au restaurant. Pour moi, ce n'est pas une corvée. C'est naturel.
J'aime chahuter avec Lili, lire des histoires à Paola, me disputer avec Valentin, pousser Marguerite sur la balançoire. J'aime servir les grenadines au comptoir, parler avec les clients. J'aime les pichenettes tendres de mon père, les blagues de ma mère. Notre complicité est une forteresse.

Il faisait chaud cet été-là, par Agnès de Lestrade (éditions du Rouergue, coll. doAdo, 2013)

 

Le monde appartient aux autres. Je n'y ai pas ma place. Il me manque peut-être un gène, une disposition, une qualité mystérieuse mais indispensable, quelque chose que les autres ont et qui leur permet de vivre, avec un naturel confondant. Tout m'échappe et m'abandonne, à commencer par moi-même. Je ne sais d'où vient une condamnation aussi radicale. Je ne peux pas exister. Ce n'est que du flou, du tremblement, de la douleur.
Je me débats, je lutte, je me défais, je ne sais pas ce qui me détruit.

Rester vivante, par Catherine Leblanc (Actes Sud junior, 2010)

17 février 2010

Je bulle...

Sortez les cotillons, les serpentins, les confettis et les bouteilles de champomy, c'est le baptême de la nouvelle collection de l'école des loisirs : mille bulles. Comme son nom l'indique, cette collection va accueillir les bandes dessinées, pour tous les goûts, pour les lecteurs qui sont à peine sortis des jupes de leur mère et pour ceux qui se disent qu'on n'est jamais trop vieux ni trop jeune pour se faire plaisir... Pour ouvrir cette collection, six premiers titres sont proposés, j'en présente une partie ! ;o)

Louisette la taupe : Rapidissimo de Bruno Heitz

Louisette_la_taupe__Rapidissimo_de_Bruno_HeitzLouisette la taupe se fait du souci pour son ami Fernand. Depuis qu'il est parti en vacances en Camargue, il n'a plus donné signe de vie. Avec ses amis les lapins, elle scrute le passage du facteur et passe au peigne fin le contenu de sa boîte aux lettres pour espérer une carte postale. Hélas, triple hélas. Des factures, des courriers inutiles, jamais rien pour elle. Ce silence la mine, aussi décide-t-elle de le rejoindre en personne. Pour cela, elle se cache dans un colis fait maison ! Et tout a été pensé dans les moindres détails... La suite de l'histoire est vraiment drôle, le voyage en rapidissimo va tourner court mais notre amie la taupe ne sera pas au bout de ses surprises ! Qui a dit qu'on ne pouvait se dépayser près de chez soi ? Il suffit d'un soupçon d'imagination, la magie fera le reste... fermez les yeux, pardi !

Bruno Heitz, également l'auteur des aventures de Kiki le hamster, possède ce talent, qui me plaît, de raconter des histoires drôles, sans se prendre au sérieux, avec cette touche un brin facétieuse, des personnages toujours bien brossés, très attachants, et qui vivent des histoires incroyables, riches en surprise et qui ne cessent de m'étonner. C'est du plaisir, simple mais efficace.

(casterman, 2005 - collection mille bulles de l'école des loisirs, 2010)

Monsieur Blaireau et Madame Renarde, Tome 1 : La rencontre de Brigitte Luciani et Eve Tharlet

monsieur_blaireauD'un côté, il y a la famille Blaireau : le père, seul, avec ses deux fils. De l'autre côté, nous avons la famille Renard : la mère et sa fille unique. Ces dernières ont été obligées de fuir leur terrier à cause des chasseurs, elles trouvent un refuge chez les Blaireaux, et le charme semble opérer entre monsieur et madame... Mais les enfants ne sont pas de cet avis, les renards et les blaireaux sont trop différents et ne peuvent vivre ensemble dans le même terrier.
Voilà une jolie histoire qui prouve que les contraires s'attirent, et qu'il est préférable de faire la somme de nos différences, au lieu de continuer à les stocker dans des cases distinctes. Les illustrations sont aussi douces que le propos de l'histoire, je crois qu'elle plaira davantage à une cible jeune (dès 6-7 ans).

(dargaud, 2006 - collection mille bulles de l'école des loisirs, 2010)

Ludo : Tranches de quartier de Bailly, Mathy, Lapière

ludoIl me semble que je connaissais déjà Ludo, ou alors c'est ma fille qui m'en a probablement déjà parlé. Je ne sais plus. Bref. Ceci n'a pas d'importance, cette bd est remise au goût du jour et proposée aux lecteurs (cible jeune, selon moi, dès 7-8 ans). Ce sont des tranches de vie, non pas une histoire qu'on nous raconte de la première à la dernière page, mais plutôt une succession de chapitres courts (en fait, ce format me frustre un peu).  Ludo est un enfant de 8 ans, passionné de bd, fasciné par le personnage de l'inspecteur Castar, qui lui rappelle quelque part son papa policier. Mais le métier de celui-ci n'est pas aussi exaltant. Aussi le garçon, à l'imagination débordante, mélange très vite les situations du quotidien avec les récits lus dans sa bd préférée. L'ensemble est sympathique et plaira vraiment aux plus jeunes.

(dupuis, 2008 - mille bulles de l'école des loisirs, 2010)

Max et Zoé : La grosse bêtise de Etienne Davodeau et Joub

Max_et_Zo__La_grosse_b_tise_de_Etienne_Davodeau_et_JoubMax et Zoé rendent visite à leur maman qui travaille dans un village du Jura plombé par la neige. Leur père doit les rejoindre, quelques jours plus tard, avec son camion. Les deux enfants ne loupent jamais une bêtise, ils aiment courir dans la forêt, font des glissades sur le lac gelé et rencontrent un vieux monsieur avec son cheval. Il s'agit de Matthias et Jean-Charles, les derniers à pratiquer le débardage. Dans le village, on se moque grassement de lui et on le pousse à la retraite avec l'arrivée du nouvel engin qui remplacera les bras et les jambes de Matthias et son fidèle compagnon. Les enfants sont sensibles à la détresse de l'homme et proposent de lui amener ses courses tous les jours. En chemin, ils ne sont pas avares de quelques bêtises, qu'importe... le cacao chaud de Matthias sera toujours le remède pour vous remonter le moral, panser les bobos et consoler les bleus. Sauf que Max et Zoé vont commettre la bêtise en trop, avec des conséquences fâcheuses pour Matthias, lequel pourrait se laver les mains en se disculpant, mais cela signifierait aussi trahir une amitié toute neuve.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, l'atmosphère du village et ses habitants qui s'emportent et accusent en deux temps, trois mouvements, et puis le froid, l'isolement, le choc des cultures... C'est un univers qui me séduit instantanément. L'histoire de Max et Zoé est captivante et ne manque pas de rebondissements, les enfants sont ingénieux, les jeunes lecteurs se sentiront proches d'eux parce qu'ils font les quatre cent coups et, dans le même temps, ils ont conscience de leurs erreurs et tentent de les réparer. C'est maladroit mais charmant. Avec, en bonus, des animaux ou des camions qui parlent, et se lancent des noms d'oiseaux du style : salut, usine à crottin... - content de te revoir, vieux tas de tôle.

(delcourt, 2002 - mille lunes de l'école des loisirs, 2010)

Si j'avais un ordre de préférence à donner, je placerai donc en tête Louisette la taupe : Rapidissimo de Bruno Heitz, suivi de Max et Zoé : La grosse bêtise de Etienne Davodeau et Joub.
Avec une mention spéciale tendresse pour Monsieur Blaireau et Madame Renarde, Tome 1 : La rencontre de Brigitte Luciani et Eve Tharlet.

Les deux autres titres de la collection mille bulles sont : Etoile : Le Petit cirque de Rascal et Peter Elliot ; Le vieil homme ou le serpent ? de Toni & Slade Morrison, et Pascal Lemaître.

       etoile_le_petit_cirque          le_vieil_homme

Dernière précision, chaque volume de la collection coûte 5,90€  !

 

 

25 juillet 2011

Trois p'tits tours et puis s'en vont.

Ils sont passés entre mes mains, ils ont plu, un peu ou pas du tout, et ils ne m'ont inspiré aucune bafouille. Ce sera donc un tir groupé avec simple présentation de la 4ème de couv. 

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Quand il reprend conscience au milieu de ce champ de citrouilles, il ne peut plus bouger aucun de ses muscles. Pire, il a tout oublié : son nom, son passé, comment il est arrivé là. Seules certitudes : on a essayé de le tuer, Lazare est mort, Il a tué Lazare. Si seulement il pouvait se rappeler qui est Lazare... Ainsi commence pour Halloween un fascinant voyage, au cours duquel il rencontrera des smileys tueurs, un professeur sadique, les maigres bêtes de la nuit, l'âme soeur et, éventuellement, lui-même. Un voyage qui le mènera bien plus loin qu'il ne l'aurait cru possible, par-delà les frontières de la réalité...

Idlewild - Nick Sagan (J'ai Lu, coll. Nouveaux Millénaires, 2011)
Traduit par Patrick Imbert.

Compliqué, bizarre, présenté comme un croisement entre Matrix et Minority Report. Mais ce n'est pas un genre qui me séduit, finalement.

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Olympe est en vacances en Italie avec ses parents. Mal dans sa peau, elle est en conflit permanent avec Marie, sa soeur aînée. Alors que la famille visite un village, un terrible tremblement de terre se produit. Olympe est précipitée dans le gouffre qui s'ouvre sous ses pieds. Là, elle rencontre une étrange petite fille qui la conduit vers une salle secrète où repose un sarcophage en métal : c'est une vierge de fer, un antique instrument de torture. Presque malgré elle, l'adolescente déverrouille la serrure... Le lendemain, un corps est retrouvé à moitié dévoré dans les décombres du village en ruine. Seule rescapée du sinistre, Olympe est interrogée par la police. Quelle créature effrayante a-t-elle libérée ? Quelle force invisible la relie à ce monstre dénommé Carthago ? Embarquée à son insu dans une aventure au dénouement incertain, Olympe va explorer un monde secret et angoissant, peuplé d'êtres hostiles. De Florence à Rome, traqués par la police et un mystérieux savant qui rêve de les anéantir, Olympe et Carthago unissent leur destin à la recherche d'un secret millénaire.

Créatures - Florian Ferrier (Plon jeunesse, 2011)

Ambiance peu chaleureuse, malgré le cadre italien estival. Suis restée complètement en retrait. Là non plus les personnages n'ont pas su m'attacher. Sans compter cette couverture particulièrement repoussante.

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Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d'être signée. Elle stipule que l'on peut " fragmenter " un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à " résilier " un enfant rétroactivement sans mettre fin à sa vie. Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu'ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés. Thriller d'anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l'indépendance et la quête de soi.

Les Fragmentés - Neal Shusterman (Le Masque, coll. Msk, 2008)
Traduit par Emilie Passerieux. 

J'ai trouvé ça long, les personnages ne m'ont pas touchée. J'ai été grandement déçue, car j'en espérais beaucoup.

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Gemma et Jess sont voisins et amis depuis toujours. Elle est plus jeune, se sent maladroite et empruntée, collectionne les gaffes et récolte une étiquette de cruche au lycée. Jess, par contre, est populaire, brillant, charismatique, toujours présent aux côtés de Gemma, même lors de situations embarrassantes... L'approche entre eux est douce, timide, tendre et très affectueuse. C'est charmant. A côté de ça, Jess va vivre un drame familial avec le divorce de ses parents, l'alcoolisme de son père et ses crises de violence. Malgré tout, cela ne plombe pas trop l'ambiance. 

Second Kiss - Natalie Palmer (Tate publishing, 2010)

Une histoire mignonne, mais tellement juvénile. Aussitôt lue, aussitôt oubliée. 

25 octobre 2011

Pêle-mêle Clarabel #44

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Des retrouvailles au poil ! Monsieur Stan fait sa star, depuis qu'il a été retenu par un réalisateur de cinéma pour jouer le premier rôle dans un film. La ville ne parle plus que de lui ! Conséquence, l'animal se la pète, avec ses caprices de vedette, ce qui exaspère Antoine. Le garçon perd tout - l'attention de ses parents, et de son meilleur pote. Du coup il se lie d'amitié avec le p'tit nouveau, Pierrot, dont la famille, aussi extravagante soit-elle, remet monsieur Stan à sa place. Ce n'est qu'un animal, après tout ! De quoi le piquer au vif.
Humour sarcastique judicieusement dosé. Illustrations tout aussi fines et délirantes, en symbiose avec l'histoire. Cette suite est une réussite !

Monsieur Stan n'a qu'à bien se tenir, par Claudine Aubrun et Delphine Perret
Syros, 2011. 

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Clarence, éminent scientifique de 8 ans passés, est le roi des expérimentations farfelues. Si certaines se révèlent parfois peu fructueuses, il ne désespère pas de faire un jour une découverte de la plus haute importance, et de démontrer son talent à la classe entière. Ce matin, c'est le grand jour. Clarence est sur le point d'achever son très élaboré "Système solaire n° 2", moyen infaillible et révolutionnaire de comprendre les individus même les plus secrets, tels Sybille Espelette, sa jolie camarade de classe. Mais pour achever son prodigieux plan, il doit d'abord lui dérober un objet très personnel... 

Démonstration habile et astucieuse, à la sauce scientifique, mais pas trop, de la naissance des sentiments amoureux entre deux enfants que tout oppose. Sybille est discrète, silencieuse, rêveuse tandis que Clarence fourmille d'idées et d'envies, fait parfois preuve de maladresse et veut trouver une explication claire, nette et précise aux petites choses de la vie.
C'est mignon, les illustrations sont charmantes et l'approche des deux héros devient la promesse d'autres aventures qui prouvent que la science et la poésie font bon ménage.

Clarence Flûte et le secret de Sybille, par Sandrine Bonini
Autrement jeunesse, 2011. 

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Six petites aventures de Zouk, sorcière new-yorkaise, qui aime l'école, sa maîtresse, ses meilleures copines, son amoureux secret, et son copain aussi collant qu'un chewing-gum. Les sorts jetés ne sont jamais méchants, parfois ils permettent de mettre en sourdine les cris de la maîtresse ou de se venger des camarades trop moqueurs, et même de voyager du temps de la Préhistoire pour découvrir un autre mode de vie. Aucune grosse surprise au cours de la lecture, le schéma narratif se répète assez souvent, c'est simple et sympathique, un peu trop basique pour de grands lecteurs car cela s'adresse essentiellement à des premières lectures.

Zouk, une sorcière à l'école par Serge Bloch et Nicolas Hubesch
Bayard jeunesse, 2011.  
A savoir : le magazine Les Belles Histoires publie chaque mois une nouvelle aventure de Zouk. 

15 décembre 2011

★☆ 10 jours ★☆

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Cet album a non seulement beaucoup de charme, il est également ingénieux (on suit le facteur dans sa tournée et on découvre les courriers distribués aux habitants de la forêt en glissant la main dans les enveloppes, chaque missive est personnelle, drôle et cocasse), l'histoire est simple et la dernière page laisse indéniablement une impression de quiétude et de bonheur. Un joli moment de lecture.

Le facteur du Père Noël, par Janet et Allan Ahlberg (Gallimard jeunesse, 2011)

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Dictionnaire : petit livre rouge et vert que le Père Noël utilise souvent pour rappeler à ses lutins que la plupart des mots qu'ils emploient n'existeraient pas si, comme ils le disent parfois entre eux lorsqu'ils sont en colère contre lui, il n'existait pas.

C'est notre livre de chevet du moment. Celui qu'on prend le temps de feuilleter un peu chaque soir. Celui qui nous fait doucement glousser de bonheur. Celui qui raconte un peu tout et n'importe quoi sur le barbu en habit rouge et ses insupportables lutins. Celui qui parle d'artichauts aussi, pour la simple et bonne raison qu'ils n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Celui qui révèle des secrets et qui laisse voguer son imagination vers des flots déchaînés, ou zébrés de rouge et blanc. Toujours, le rouge et le blanc !

Dictionnaire du Père Noël, par Grégoire Solotareff (Gallimard jeunesse, rééd. 2011) 

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Et pour rêver toujours un peu plus, pour faire la liste des CADEAUX EXTRAORDINAIRES, oui ceux-là qui font rêver... par exemple, les plantes vertes à bonbons, la bague qui change de couleur pour indiquer le temps qu'il va faire, le passage secret qui s'adapte à tous les types de murs, l'oreiller et la couette dans la matière des nuages, l'équipe de lutins cuisiniers, l'armoire qui donne sur un immense jardin avec des bêtes sauvages (en option, les bêtes sauvages), le bateau de pirates pour aller à l'école le matin (livré avec son équipage grognon mais sympathique), la table de nuit avaleuse de monstres, les lunettes qui me révéleront, en regardant une grenouille, si elle se transformera un jour en prince charmant ... et la potion magique pour donner l'âge que l'on veut (pour une journée maximum) !

Le livre des cadeaux extraordinaires, par Nathalie ChouxElisa GéhinMandana Sadat et Rémi Saillard (Syros, 2010)

16 mars 2012

Salon du livre de Paris 2012 : le Japon à l'honneur

Ma première nuit ailleurs, par Chiaki Okada et Ko Okada (Seuil jeunesse, 2012)

C'est la première fois que Lapin ne dort pas dans sa maison. Il doit passer la nuit chez Haruchan. Il emmène avec lui son crocodile en peluche, mais loin de chez lui et sans sa maman, Lapin est effrayé et ne veut pas jouer. Et puis, au matin c'est la catastrophe : Lapin fait une chute et la patte de sa peluche se déchire un peu. Heureusement, Haruchan lui fait un pansement...

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L'histoire est toute simple, mais adorable. Les illustrations sont empreintes de douceur, dans la plus pure tradition japonaise. Un thème classique, indémodable, qui séduira les petits lecteurs. 

Dix petits amis déménagent, par Mitsumasa Anno (Ecole des Loisirs, 2012)

Dans ce livre, il y a deux maisons. La maison de gauche et la maison de droite. La maison de gauche est habitée par dix enfants, mais ils vont partir l'un après l'autre dans la maison de droite. On ne peut voir qu'un intérieur de maison à la fois. Dans quel ordre les enfants déménagent-ils? Et combien se cachent? Pour savoir si le compte est bon, il suffit de tourner la page.

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L'originalité de l'album veut que le lecteur ne va pas se contenter de lire (album sans texte, au passage), ni de feuilleter les pages, ni d'admirer les illustrations, non, il va devoir compter. Il y a mêmes des ouvertures dans les pages pour apercevoir les petits amis, comme s'ils passaient leurs têtes à travers la fenêtre. C'est fort d'un sens de l'observation à toutes épreuves que le lecteur s'armera donc avant d'ouvrir ce livre pas comme les autres. 

Un goûter en forêt, par Akiko Miyakoshi (Syros, 2011)

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Je vous invite également à découvrir l'album d'Akiko Miyakoshi parce qu'il saura à tous les coups vous surprendre ! D'abord c'est beau, gourmand, généreux, alléchant et simple. L'histoire est classique (une petite fille rejoint son père chez la grand-mère avec le gâteau qu'il a oublié). Il y a juste quelques petites touches de couleur, comme le rouge, pour rappeler le conte du Chaperon rouge... Cette fois, la petite fille va rencontrer des animaux qui vont la convier à partager un goûter. Et là j'ai fondu, le partage autour de la table est (comme je le soulignais) généreux et gourmand, c'est superbe, les dessins sont magnifiques, le réalisme est frappant... impossible de ne pas tomber sous le charme ! Un album à découvrir en toute confiance.

mais aussi, 

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Bien sûr, le papa de Kenji est très fort et capable de beaucoup de choses : remettre un gyrophare tombé d’une voiture de police ou redresser l’antenne tordue d’un robot. Mais dans certains cas, le papa de Kenji n’est pas le mieux équipé. Heureusement, tous les samedis, à la bibliothèque municipale, officient les champions de la clinique des jouets. Ils savent tout réparer. Devant leur comptoir, il y a une longue file d’enfants avec des jouets endommagés. Un peu de patience, quelques bons outils, et les jouets retrouvent une deuxième vie !

La clinique des jouets, de Yuichi Kasano (Ecole des Loisirs, 2011)

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La culotte de Kayo s’envole pendant qu’elle sèche au vent. Tous les animaux s’interrogent sur cet objet mystérieux : est-ce un bonnet ? Un drapeau ? Une couverture pour les petits ? Jusqu’à ce que Kayo arrive en courant et leur montre qu’il faut la porter « comme ceci ! »

Quelle culotte ! par Yumiko Imai (Pastel, 2011)

 

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19 novembre 2011

Pêle-mêle Clarabel #48

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C'est un très bel album, très classique dans son genre. Thierry Dedieu s'attaque au conte du Petit Chaperon Rouge en prenant pour modèle le principe du motif de la toile de Jouy, qui a joué un rôle majeur dans la transmission des traditions d'une époque mais aussi des légendes populaires. Il a osé, oui ! Et l'effet est assuré. Petit détail qui a son importance : l'histoire est authentique (c'est le vilain qui gagne à la fin).

Le Petit Chaperon rouge, de Charles Perrault et illustré par Thierry Dedieu. (Seuil jeunesse, 2011)

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Le charme de cet album se cache derrière ses pages transparentes, oui, transparentes ! Le jeu de calque révèle en effet des superpositions audacieuses et apportent une touche de poésie à ce qui, finalement, n'est rien d'autre qu'un bestiaire ! Dans la savane, la forêt ou la taïga, et jusque dans les profondeurs de l'océan, une centaine d'animaux aux noms étranges, aux couleurs éclatantes et aux incroyables cornes, becs ou pelages, paradent tranquillement sous nos yeux. Un travail de toute beauté. 

Une nuit, loin d'ici par Julia Wauters (Hélium, 2011)

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Maurice est un petit cheval en bois et c'est le jouet préféré de Diego. Un jour, sa famille décide d'emménager à la campagne où le garçon tombera nez à nez avec un Maurice grandeur nature. Hop, ce sera son nouveau jouet préféré, plus grand plus gros, plus fort, les quatre sabots sur des roulettes. Ensemble ils font les quatre cent coups mais les dégâts d'un grand Maurice ne prennent plus du tout la même ampleur (trop de caca dans la maison !). Alors Maurice retrouve sa liberté, celle qui consiste à galoper comme un fou en pleine campagne. Finalement, ce n'est pas si mal non plus ! Bref, c'est un album qui fait beaucoup rire (bonjour la fin, entre Maurice et Robert, je choisis le premier !). C'est aussi une histoire où on raconte des tonnes de bêtises, pas toujours crédibles, mais ça fait encore plus réfléchir et ricaner. Les illustrations sont impressionnantes et marquent cette rencontre sous le signe de la séduction. Youplaboum.

Maurice et moi, par Emmanuel Bourdier. Illustrations d'Alejandro Galindo Buitrago (Ed. Thierry Magnier, 2011) 

5 décembre 2011

Contes d'hiver

petite piqûre de rappel, 

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On pénètre dans ce roman comme dans un conte, c'est l'histoire de deux frères élevés comme des jumeaux, l'un d'eux va être enlevé. Nous sommes à Petite Terre, une île où on y trouve que des livres et de la neige. Pas besoin de chercher sur une carte, ni de situer dans le temps, c'est une histoire qui pourrait se passer ici ou ailleurs, une histoire qui n'a pas d'âge. Elle te touche, là, maintenant, et c'est le principal. 
Je conseille à tous ceux qui auront l'occasion de lire ce roman de ne pas aller à la pêche aux informations, de faire confiance à l'auteur exceptionnel qu'est Jean-Claude Mourlevat et d'ouvrir ce livre en acceptant de suivre le guide. 
Les 200 premières pages se lisent d'une traite, elles vous transportent à Petite Terre où le roi vient de mourir. Suivra alors une folle chevauchée où il sera question de séparation, de fraternité, d'amitié et de conquête. Les personnages sont attachants et semblent tout droit sortis de royaumes imaginaires et enchanteurs (un nain maniaque qui part à l'aventure avec son violon à l'épaule, une vieille sorcière qui mange les têtes de rat ou une femme aux yeux de louve qui vit pour l'amour exclusif d'un homme). 
Je pense d'ailleurs que toute la première partie est la plus belle, la plus envoûtante. La deuxième aussi est captivante, elle reprend les thèmes chers à l'auteur, que sont la guerre, la dramaturgie, l'absolutisme, le sacrifice, la rédemption. Forcément, à la fin, on ressent un petit pincement au coeur à l'idée de devoir quitter cette terre peuplée de personnalités inoubliables. Mais il nous reste le bonheur d'avoir lu et partagé un vrai, beau et grand roman. Comme seul JC Mourlevat a le mystère.

Le Chagrin du Roi Mort, par Jean Claude Mourlevatsmileyc002
Folio junior, coll. Pôle Fiction, 2011. 

Dans un registre tout aussi fascinant, il faut jeter un oeil à l'édition La Reine des Neiges illustrée par Stéphane Blanquet.

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Un petit côté sombre et effrayant pour un effet tout aussi envoûtant.

La Reine des Neiges, par H.C. Andersen - illustrations de Stéphane Blanquet.
Traduit du danois par P. G. La Chesnais. Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2011.

2 mars 2012

... le bonheur, c'est d'accepter de ne pouvoir jamais compter les étoiles, et continuer de les contempler.

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ENFIN la dernière partie des histoires des Blue Cerises. J'attendais ce moment depuis mai 2010 ! Cela commençait à faire long... Autant dire que le plaisir des retrouvailles me faisait planer sur un petit nuage. Aussitôt je plonge mon nez dans le bouquin et, là, grand sourire jusqu'aux lèvres, parce qu'il est question de Zik.
Zik, ma chouchoute. La douce rebelle, au grand coeur. Mais Zik est malheureuse par la faute des Cerises. La brouille est sévère, tous se cachent dans leur coquille et c'est à celui qui fera le premier pas, qui tendra la main... Pas facile. Alors Zik a entrepris sa propre thérapie, elle voit un psy, elle parle du passé, une douleur en appelant une autre, et elle a renoué avec son amoureux.
Viendra le tour d'Amos, qui me donne toujours l'impression d'être un grand sage, attentif, présent, ne jugeant jamais, très à fleur de peau, lui aussi. Son refus de quitter la France avec son père et sa soeur s'explique autrement que par l'envie de rester auprès de ses amis, Amos a besoin de retrouver d'autres racines... et là, autre rencontre, autre destin, c'est troublant.
Surgit de sa boîte l'imperturbable Satya, drôle, irrésistible, charmeur et charmant. C'est clair, tout le monde craque pour lui. Et dire que notre grand séducteur ne le fait même pas exprès ! En fait, lui aussi a la tête à l'envers, il fuit certains fantômes, court après d'autres, croise une belle inconnue dans son duffle-coat rouge, serait-ce bien la même ? Satya est à bout de souffle, il en a marre de passer à côté du bonheur et de le voir filer entre les doigts. 
Le dernier acte est donc consacré à Violette, complètement paumée et qui s'en veut. Il est temps d'en finir avec Olivia, elle seule doit prendre les devants et affronter le passé. Elle le sait. En chemin, elle croise un type constellé de poussière grise et qui lui parle de Murakami. C'est Nemo. Et déjà, son coeur s'emballe... sauf que c'est connu que Violette est allergique aux histoires d'amour, aux sentiments et aux déclarations. Du coup, c'est la panique. Il ne lui a rien promis, mais son intuition ne la trompe pas.
Entre retrouvailles et secrets dévoilés, la dernière saison des Blue Cerises nous apporte de grandes bouffées de joie, de peine et de tendresse. Place également aux doutes, aux inquiétudes, aux interrogations et aux prises de position. Ce dernier rendez-vous est plus grave, un peu doux-amer, mais c'est aussi le rendez-vous qui recommande de lâcher prise, de s'aimer, de l'avouer, de prendre son envol. Et c'est sur une pointe de nostalgie que ça se termine, que les Cerises nous poussent vers la sortie. Fin du spectacle. Applaudissements.
C'est triste, quoi. 
Mais reste le souvenir d'avoir lu et aimé une série bouleversante, très bien écrite, avec des personnages à bichonner et chérir parce qu'ils le valent bien... Encore merci pour cette rencontre, cette expérience complètement folle de pencher vos quatre têtes sur une même intrigue, vraiment un pur enchantement !  

la petite phrase de la saison 4 : Elle me lance un regard, elle a peur, je sais, mais ça y est, elle plonge, elle est entière, c'est ce qui me fascine chez elle : sa force de vie, comme une boule d'instinct qui dévale la pente jusqu'au bout, une fois que sa décision est prise, Zik sait ouvrir les brèches.

Blue Cerises, saison 4 : Lune Bleue par Maryvonne Rippert, Sigrid Baffert, Jean-Michel Payet & Cécile Roumiguière
Milan, coll. Macadam, 2012.
nouveau format, nouvelles couvertures -) j'aime beaucoup !

mais surtout...

17 octobre 2012

Juste une formule magique ! Flic floc et zut et pouic !

C'est avec une certaine nostalgie que nous avons ouvert cet album, Pakita la maîtresse magique !     Pakitalamaitressemagique   

Ma fille adorait Pakita quand elle était plus jeune, maintenant c'est plutôt lady Gaga et Glee qui composent la playlist de son ipod. La maternelle est loin derrière nous, mais on connaît des petits loulous qui n'ont pas boudé leur plaisir.

Cette lecture leur est clairement dédiée : l'histoire raconte dans ses moindres détails, avec fantaisie et bonne humeur, le déroulement d'une première journée en maternelle : la boule au ventre au moment de quitter les parents, le bonjour de la maîtresse, le classement des doudous, la gymnastique du matin pour bien se réveiller, l'apprentissage du calendrier, des couleurs, des voyelles, la marche des toilettes, la récré, la pause lecture ou celle du dessin, l'heure de la cantine, la sieste de l'après-midi...  C'est frais et ça colle à la réalité. On notera aussi beaucoup de couleurs pétantes, une musique tonique et entraînante et un petit air ravi de la crèche.

par Pakita, Marion Piffaretti (illustrations) et Eric Jacquemin (musique)

Changement de registre avec Le garçon transparentLegarçontransparent

L'histoire démarre la nuit de Noël. Le Père Noël est devant une paire de chaussons pour lequel il n'a pas de cadeau. «C'est pas grave, j'ai l'habitude...» dit une petite voix, celle d'un garçon transparent, d'un enfant qui a tellement l'habitude d'être oublié qu'il ne connaît même pas vraiment son prénom. Ému et révolté, le Père Noël emmène l'enfant sur son traîneau pour cette nuit magique, et il lui offre son clairon.

Ooooh, quelle histoire attendrissante ! Par la faute de l'indifférence de ses proches, un garçon a perdu toutes ses couleurs et est devenu transparent, quasiment invisible aux yeux des autres. Il ne compte plus, on l'oublie, alors il s'efface. Jouer du clairon sera un moyen pour lui d'exister, d'exprimer son chagrin et de retrouver les couleurs de la vie. 

Beaucoup de tendresse, de pudeur et d'émotion. Une narration pleine de retenue, mais avec beaucoup de chaleur, exprimée par Julie Depardieu, vraiment parfaite dans ce rôle, il y a infiniment de beauté dans ce qu'elle communique. Une touche de poésie dans les illustrations. Un personnage de père nono qui tape du poing sur la table, qui s'investit, qui peste et qui s'insurge (enfin !). Une histoire délicate et poignante, avec une fin porteuse d'espoir et de sourire. C'est charmant, un joli conte pour les fêtes de fin d'année. 

par Emma Chedid-Advernier, Luciano Lepinay (illustrations) et Julie Depardieu (qui interprète la chanson du garçon transparent avec la complicité d'Albin de la Simone)

http://www.deezer.com/track/  (Pakita la fée rousse à lunettes)

21 décembre 2012

Dreams are made for children

Sélectionnées par Misja Fitzgerald Michel, voici 15 berceuses à la beauté intemporelle, interprétées par les plus belles voix de l’âge d’or du jazz : Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan, Nat King Cole, Chet Baker… Des standards incontournables, mais aussi des titres moins connus à découvrir, immortalisés par des voix chaudes et sensuelles, qui font de chaque chanson un moment d’une infinie douceur. Les traductions de Valérie Rouzeau nous révèlent des textes d’une rare poésie.

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Cet album me faisait de l'oeil depuis un petit moment... Je n'ai donc pas résisté longtemps à l'appel des sirènes, et je ne regrette pas un seul instant ! Cet album est plébiscité chez les libraires et même dans la presse, pour une fois c'est amplement mérité. Tout ce foin pour une quarantaine de minutes d'écoute, de bonheur, une dizaine de pages toutes plus merveilleusement illustrées les unes que les autres, des textes d'une délicatesse appréciable ...

Ce sont des berceuses old-school, au charme délicieusement suranné, pas seulement destinées aux enfants, ce sont avant tout des classiques du jazz à écouter, découvrir et écouter encore, croire un instant qu'on joue dans un film de Capra ou Fleming, rêver, bouquiner à côté, se détendre, apprécier ce moment-bulle, et appuyer sur la touche bis pour ne jamais se lasser. Oui, vraiment, cet album est une pépite à déguster sous toutes ses formes !

Les plus belles berceuses jazz, sélectionnées par Misja Fitzgerald Michel (Didier jeunesse, 2012)
illustrations d'Ilya Green - traduction de Valérie Rouzeau

1 / Russian Lullaby, ELLA FITZGERALD 2 / Lullaby of Birdland, SARAH VAUGHAN 3 / Once Upon a Summertime, BLOSSOM DEARIE 4 / Lullaby in Blue, DEBBIE REYNOLDS et EDDIE FISCHER 5 / Dreams Are Made for Children, ELLA FITZGERALD 6 / My Sleepy Head (Go to Sleep), NAT KING COLE 7 / Over the Rainbow, JUDY GARLAND 8 / Goodnight My Love, SARAH VAUGHAN 9 / My Funny Valentine, CHET BAKER 10 / Hit the Road to Dreamland, MEL TORMÉ 11 / Summertime, PEGGY LEE 12 / Lullaby of the Leaves, JUNE CHRISTY 13 / Looking for a Boy, CHRIS CONNOR 14 / God Bless the Child, BILLIE HOLIDAY 15 / Brahms’s Lullaby, FRANK SINATRA

3 mai 2013

“Mothers are all slightly insane.”

le confident

La narratrice, Camille, vient de perdre sa mère et épluche son courrier lorsqu'elle découvre la missive étonnante d'un dénommé Louis, qui s'enhardit à lui raconter une histoire ayant eu lieu bien avant sa naissance. Au départ, Camille s'imagine que c'est une tentative désespérée d'un auteur (elle est éditrice) pour attirer son attention. Certes, cette histoire mettant en scène la jeune Annie, la très sophistiquée Madame M., son époux Paul, et Louis, alors jeune et naïf, implique une série de bonnes et surprenantes nouvelles, où l'amour, la duperie et la vengeance sont fortement liés. Toutefois, ce qu'elle recèle risque bien de fragiliser ce qu'elle croyait acquis.

La construction du roman est en effet stupéfiante, car sitôt qu'on s'imagine une partie de l'intrigue, on en redécouvre une autre facette au détour d'une autre lettre, les révélations ne cessent de pleuvoir, les personnalités deviennent floues, on ne sait plus bien qui est manipulé ou qui tire toutes les ficelles. Je dois en effet avouer que tous les rôles sont sans cesse inversés, on a à peine le temps de s'apitoyer sur untel qu'on sursaute en réalisant que la vérité est ailleurs... Quel scénario habile et pervers! L'auteur a vraiment su nous balader de bout en bout.

A l'écoute, nous avons une palette de comédiens talentueux, Carole Bouquet dans le rôle de Madame M., Jacques Weber pour Louis, Sara Forestier pour Annie et même Hélène Grémillon pour Camille. Un sans-faute sur ce casting. Il m'arrivait presque d'avoir l'illusion d'un film, je n'avais plus qu'à me faire mes propres images dans la tête, les narrateurs étant tous d'expressifs interprètes ! Cette lecture s'est révélée vivante, passionnante, et m'a entraînée dans une partie de cache-cache démoniaque, sur fond de guerre, d'identité, de maternité, de folie et d'absolutisme. Une réussite !

Le confident, par Hélène Grémillon
Gallimard, coll. Ecoutez Lire (2013) - Lu par Sara Forestier, H. Grémillon, Jacques Weber et Carole Bouquet

10 septembre 2014

Le Club De La Pluie (série), de Malika Ferdjoukh

Ces histoires ont préalablement été publiées dans la revue Moi je lis en 2010 et 2011. Elles font aujourd'hui peau neuve avec cette double publication, en s'affichant sous des couvertures signées Cati Baur. Un rendez-vous immanquable, qui me rappelle vaguement le Club des Cinq, mais au ton moderne et pétillant. J'ai adoré !!

Club de la Pluie au pensionnat des mystères  Le Club de la Pluie 2

Nouvellement inscrite au pensionnat des Pierres-Noires, à Saint-Malo, Rose se lie d'amitié avec deux camarades, Nadget et Ambroise, qui partagent comme elle le goût de l'aventure et des mystères à résoudre. Dès son arrivée, Rose reçoit une pluie de boulettes de pain, provenant de la tour de l'internat, avant de capter que ce sont des appels au secours. Dès lors, on ne retient plus notre trio intrépide, qui va errer en pleine nuit dans les couloirs labyrinthiques de l'établissement. bravant les tempêtes et les interdits, déjouant aussi la surveillance rigoureuse de l'adjoint, M. Belloc, lequel remplace la directrice de l'école depuis une semaine. Cette dernière a été appelée au chevet de sa mère malade et a plié bagages en quatrième vitesse.  

On frissonne de peur, mais avec un grand sourire aux lèvres, pour cette série bichonnée avec amour par Malika Ferdjoukh. L'ambiance aux Pierres-Noires est complètement décalée : passages secrets, courants d'air, fantômes et secrets ancestraux hantent les murs de cette vieille bâtisse. Un vrai décor de cinéma, façon Frankenstein. Mais que de réjouissance ! Les quatre histoires mêlent avec brio humour, suspense et un soupçon de fantastique. C'est gentillet, composé à partir d'éléments ordinaires, avec souvent un dénouement expéditif et peu surprenant, mais sans conséquence fâcheuse. ^-^

Après tout, il y a un réel travail d'écriture et ce soin précieux d'instaurer un univers unique, débordant de peps, d'esprit, de fantaisie, qui est la marque de fabrique de Malika Ferdjoukh. On retrouve aussi sa passion pour le cinéma (aaah, La Mélodie du bonheur, ou les souliers rouges de Dorothy ! ) et on s'amuse à pointer toutes les références aux grands classiques des romans policiers ou fantastiques (Rouletabille, Leblanc, Dupin pour Edgar Poe, Dumas, Moriarty, Watson, etc.). Même la détective Pippa Marlotte semble avoir été inspirée d'après le nom du héros de Chandler, Philip Marlowe, incarné par Humphrey Bogart à l'écran. ☺

Je m'emballe, je m'emballe... Une chose est sûre : cette série jeunesse est TOP, distrayante et merveilleusement bien écrite. Et les illustrations de Cati Baur sont un accompagnement, désormais, indispensable !!! 

L'École des Loisirs, coll. Neuf, 2014 ♦ illustration de couverture : Cati Baur

Au sommaire, on trouve : L'énigme de la tour, Le voleur de Saint-Malo, Le fantôme des Pierres-Noires et Le mystère des chaussons rouges

  ❋  ❋  ❋  ❋  ❋ 

Dans la foulée, j'ai également lu  Robin au fond des bois
(texte initialement publié en 2010 dans la collection Voyage en page sous le titre Robin dans les bois).

Robin au fond des bois

Ce court roman de 75 pages propose une lecture au style très différent, à l'atmosphère plus sombre et oppressante. C'est l'histoire de deux frères, Robin et Jules, qui sont envoyés chez leur grand-mère pour le weekend. Ils doivent prendre le train pour couvrir la distance des 32 kilomètres, un trajet simple et sans heurt, ils ont l'habitude et apprécient de pouvoir se gaver en sucreries sans la surveillance des parents. Mais ce soir-là, Robin prend peur lorsqu'il s'aperçoit qu'ils voyagent avec un garçon de sa classe : Brendan Strekfus, une grosse brute sadique, qui passe son temps à terroriser ses camarades. Alors, Robin saute du train et décide de parcourir la distance restante à vélo, à travers la forêt. Les deux frangins n'en mènent pas large, seuls et transis de froid. Ils ne sont pas à l'abri d'une mauvaise rencontre non plus... FRISSONS GARANTIS !!! Malika Ferdjoukh m'a totalement bluffée avec cette intrigue pesante, poignante et qui prend aux tripes. Les jeunes lecteurs vont adorer avoir peur. 

Folio junior, août 2014 ♦ illustrations d'Olivier Balez ♦ couverture : Philippe Munch

16 septembre 2014

Kevin et les extraterrestres : Et voilà le travail ! de Laurent Rivelaygue et Olivier Tallec

Kevin

Ce livre est la suite de Restons calmes ! où nous retrouvons Kevin, dix ans, futur Justicier Fantôme, ses parents, son chien Rufus et ses trois amis qui viennent de l'espace (eh oui) : Cassius le jaune, Napo le rouge et Albert le bleu. Ces deux derniers ont tenté une expédition retour vers leur planète et n'ont pas donné de nouvelles, de quoi inquiéter leur compère resté en rade, Cassius, le monstre vorace, grand amateur de jambons. Kevin aussi se fait du souci pour son chien, qui a mystérieusement disparu dans la foulée. 

Les infos régionales distillant des indices alarmants, toute la famille décide de se rendre à Saint-Antoine-des-Mouches, théâtre d'événements troublants. Les témoins sont formels et déclarent avoir vu une boule de feu dans le ciel et croisé des silhouettes hors normes dans la forêt... Plus de doute possible : nos extraterrestres sont dans les parages. À Kevin et ses parents de les retrouver avant d'exciter la curiosité journalistique ! 

Cette aventure cultive un sens du burlesque impayable, qui donne aux lecteurs une envie de sourire constamment. Le casting est parfait : une famille ordinaire, la maman zen, le papa au bord de la crise de nerfs, le fiston débrouillard... et son nouveau copain, Aboubacar, sacrément coquin. Les extraterrestres aussi décrochent le pompon : ils sont des sources à problèmes ambulantes, et rien que pour ça on les adore ! Le tout, raconté sur une petite note de naïveté, avec un zeste de dérision, est absolument désopilant, agrémenté des illustrations d'Olivier Tallec qui enfoncent le clou de l'humour et la bonne humeur.

Une chouette série, originale et humoristique chez Père Castor (mai 2014).

Et si les rencontres du 3ème Type enflamment votre imagination, faites également la connaissance de 
Raoul et Glouglou,

Raoul et Glouglou T02 de Francisco Lopez et Frédéric Tome

mais aussi de Kiki et Aliène, des Touristes venus d'ailleurs

Kiki et Aliène

Encore des duos formidables et déjantés, avec lesquels on partage des aventures pleines de peps, qui se transforment souvent en catastrophes ! Le format est simple : des histoires courtes, présentées en 2-3 planches de dessins, avec des chutes hilarantes. Une marque de fabrique chez BD Kids qui est souvent en phase avec les envies des lecteurs (humour, dérision, esthétisme simple, coloré et branché).

de Francisco Lopez et Frédéric Thome (mars 2013)  /  Paul Martin et Nicolas Hubesch (février 2014)

 

30 avril 2015

Bilan du mois : Avril 2015 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪

Springflowers

 Avril printanier, Avril enchanté ... 

Pour accompagner ces belles journées ensoleillées, quelques lectures : 

 

♣ La Prophétie du Paladin, de Mark Frost

♣ Nom de code : BlackBird, d'Anna Carey

♣ Fille des cauchemars, de Kendare Blake

♣ La vérité et autres mensonges, de Sascha Arango

♣ L'homme à l'envers, de Fred Vargas

♣ Chaque soir à onze heures, de Camille Benyamina & Eddy Simon

 

 ♦♦♦ 

Ce mois a également été riche en séries, concerts,  spectacles, sorties...

Au choix ! 

 

Découvrir une série géniale et hilarante, The Wrong ManS

The_Wrong_Mans

Réalisée par Jim Field Smith pour la BBC

 

Retourner, le cœur battant, à Broadchurch (saison 2)

Broadchurch

Créée par Chris Chibnall pour ITV

 

Découvrir Peter Robinson grâce à la série tv DCI Banks

DCI Banks

 

S'offrir une nouvelle évasion suédoise : L'héritage empoisonné

L’HÉRITAGE EMPOISONNÉ

(Tjockare än vatten) Réalisée par Erik Leijonborg

 

Comparer malgré soi l'œuvre littéraire et son adaptation cinématographique

Suite Française

Suite Française de Saul Dibb -) invitation de Gallimard / Folio (merci)

 

Se pâmer devant Johnny-en-vrai-à-deux-millimètres-sans-mentir ! 

Dirty Dancing 

 

Voir sur scène The Dø (électrique et vivifiant)

ThedoConcert

 

et Camelia Jordana (déception... ambiance morose)

 Camelia Jordana

 

Pénétrer dans l'Antre magique,... en chuchotant la mélodie du début à la fin,
au grand dam de ma fille ! :-D

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À nous, maintenant, les vacances ! 

hamac

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