Bon vent - Pascal Morin
C'est un stage de parapente de deux semaines, cinq néophytes s'y trouvent dont Paul, le narrateur. Ils sont tous un peu empruntés, s'inventent des vies et parlent à mi-voix du mort de la Montagne-Rouge. C'est tout récent, survenu dans un autre club, mais le spectre est bien présent. D'ailleurs, dans le village, la famille de ce mort est là, une mère et sa fille, Agathe.
En fait, Paul est comme ses compagnons, un tricheur. Il prétend être journaliste mais on devine qu'il est fragile et déboussolé. Une liaison amoureuse a mal fini, son histoire avec Suzanne le rend à fleur de peau. Elle l'obsède, le pèse et ses souvenirs d'elle l'envahissent et nuisent à sa concentration.
Parce que j'ai été estomaquée en lisant son tout 1er roman "L'eau du bain", j'ai toujours suivi avec intérêt les publications de Pascal Morin. Or je remarque de plus en plus que je demeure moins sensible et emballée par ses romans. "Bon vent" ne fait pas exception, j'ai bien aimé, mais sans plus. Le manque de compassion pour les personnages a semblé paralysé mon entrain dans cet univers qui est, avouons-le, très masculin. Au début, ça ne me gênait pas de plonger au coeur de ce désespoir vraiment flippant, de tâter la tristesse de Paul qui est un peu énigmatique. Et puis tout a fini par me lasser, à me filer une légère aversion, j'étais ennuyée par cet homme embourbé dans son chagrin qui le rend pathétique. Ce n'est pas la faute du roman qui est bien écrit, mais c'est un "feeling" qui ne passe pas, qui ne m'émeut pas. J'ai adhéré totalement à ce qui plane, bien loin des sensations du parapente, dans la perception du doute, des angoisses et puis ces fantômes qui rôdent. Je ne regrette pas, mais par contre Paul a des fantasmes qui deviennent glauques, poisseux et cela finit de nous le rendre exaspérant ! Désolée pour lui, le roman s'alourdit par sa faute !
Editions du Rouergue, 155 pages (Août 2006)
A force de lire les avis élogieux sur le net, je commençais à devenir verte ... et puis ouf ! l'avis d'InColdBlog est venu rejoindre mon opinion ... Me voilà moins seule ! :)