Frozen, de Melissa de La Cruz & Michael Johnston
« Ne démarre jamais une histoire que tu ne peux pas arrêter. »
Natasha Kestal est croupière dans un casino à New Vegas (monde post-apo, plongé dans l'ère glaciaire) quand elle rencontre l'irrésistible Ryan Wesson. Celui-ci est un mercenaire aguerri, capable de traverser tous les dangers, pour conduire des désespérés vers leurs paradis perdus. Nat lui propose un deal, il l'accepte... en grinçant des dents. Le temps de réunir un équipage de bras cassés, les voilà traversant des paysages de désolation, hantés par des silhouettes effroyables et aux intentions douteuses, puis bravant l'océan et ses “trashbergs”, à la conquête d'un rêve impossible.
Leur épopée, loin d'être glamour, ne se lit pas comme une aventure légère et enlevée. C'est tout le contraire. Le monde dépeint est en effet rustre et violent, peuplé de sinistres truands et de créatures effrayantes (= des Thrillers, en référence au roi de la pop !). De plus, les auteurs s'éparpillent dans leurs idées et brassent des genres multiples - dystopie, aventure, fantastique, romance, ce qui pose un petit souci de rythme et de dosage.
Sans quoi, j'ai découvert une histoire divertissante, dynamique et détonante, où flotte un parfum d'Atlantide (= le Bleu), avec ses êtres mystiques et ses secrets farouchement protégés. Le duo Nat-Wes est attachant, à se flairer et s'apprivoiser en douceur, leur batifolage fait presque oublier le contexte âpre et sans charme. La petite touche théâtrale de la fin prête aussi à sourire mais donne envie de lire la suite !
Ce 1er tome est quelque peu déconcertant, mais invite à la découverte.
Albin Michel, coll. Wiz, janvier 2015 ♦ traduit par Valérie Le Plouhinec (Frozen : Heart of Dread, #1)