Angelfall (Penryn et la fin du monde #1), par Susan Ee
Je ne m'attendais pas à un roman aussi brut de pomme. Bon sang de bonsoir. Toute perspective guillerette est proscrite. Par contre c'est vraiment distrayant à lire car totalement rocknroll.
Notre monde a donc été mis k-o par une armée d'anges débarqués du ciel pour déverser sa colère en s'attaquant à l'espèce humaine. Sans explication, sans excuse. Boum. La population est asservie ou obligée de se planquer pour survivre. Penryn cherche avec sa mère (schizophrène) et sa petite sœur (handicapée) à se sauver de la Silicon Valley quand elles sont témoins d'une vendetta entre séraphins. Mais la jeune Paige est kidnappée par le groupe tandis que Penryn vole au secours du mystérieux Raffe laissé sur le carreau. Ses ailes ont été arrachées. La créature sanguinolente gît au sol, mais la jeune fille choisit de l'abriter dans des bureaux pour l'utiliser comme monnaie d'échange (objectif : retrouver sa sœur !).
Pendant 400 pages, le ton est donné : rude, implacable et tendu. On sent que les personnages sont tous enlisés dans un bourbier sans nom. Entre Penryn et Raffe, la relation est d'ailleurs électrique (mais va s'assouplir au fil du temps). N'attendez pas de papillons voltigeant dans un ciel bleu et ensoleillé... non, non. L'ambiance est vraiment à la désillusion totale, comme un lendemain de fête trop arrosée ! Voilà, voilà.
Mais ça m'a bizarrement beaucoup plu. J'ai bien aimé le côté trash, sans foi ni loi, de cette lecture qui envoie du bois. C'est pas du tout crémeux ou romantique ou gnangnan (c'est tout le contraire). Ça a plutôt été comme un boost dans ce quotidien surréaliste qu'on vit en ce moment... donc ouais, bébé, ça le fait ! Du bonheur à l'état pur, brut, natif, volcanique, quel pied !
Fleuve éditions / Territoires (2014) - Traduit par Alexandra Maillard
⭐⭐⭐⭐.5