Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
5 janvier 2019

Les Enchantements d'Ambremer (Le Paris des Merveilles 1), de Pierre Pevel

les enchantements d'ambremer audible

Quelle extraordinaire lecture, où l'on découvre un univers original et fabuleux sous la plume de Pierre Pevel.
L'histoire se déroule dans un Paris des Merveilles, un Paris pittoresque et vieillot, celui de la Belle Époque, avec ses Grands Boulevards, ses immeubles haussmanniens, ses rues pavées, ses canotiers et ses corsets... mais aussi ses sirènes dans la Seine, ses saules rieurs, ses chats ailés, ses farfadets, ses gnomes, ses dragons et ses licornes...
Oui, imaginez un monde féerique, où se mêleraient magie et enquête policière, avec des personnages truculents en sémillants porte-drapeaux. Voici donc l'univers flamboyant que nous propose cette série. De quoi se frotter les mains avec jubilation. 
Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan. Ingénieur excentrique, il prête également ses lumières pour résoudre des mystères... de là à être impliqué dans un trafic d'objets enchantés, il n'y a qu'un pas qu'il va franchir avec aisance. En chemin, il croisera également sa délicieuse épouse, Isabel de Saint-Gil, une habituée des arnaques. Même si entre eux, le mariage appartient désormais au passé, une profonde tendresse demeure. D'où une association inopinée face à des sorciers maléfiques qui vont sortir du bois et présager une prolifération de sombres complots.
Verdict : c'est entraînant, étourdissant, captivant. J'ai adoré cet univers follement original, la plume enjouée de l'auteur, les personnages fantasques, l'humour guilleret et l'influence romanesque de Maurice Leblanc ou Gaston Leroux. On se croirait dans un grand feuilleton du 19ème avec une touche fantastique pour éblouir davantage le lecteur. J'ai totalement adhéré.
Je suis déjà parée pour écouter la suite proposée en exclusivité par Audible Studios : Maud Rudigoz livre une performance enchanteresse et très plaisante pour l'oreille. Le cocktail est savoureux. Un régal, vraiment.

©2015 Bragelonne (P)2018 Audible Studios

Également disponible en Collection Folio SF (n° 571)

A79325

Parution : Mars 2017

Publicité
Publicité
21 novembre 2018

Club Audible : Le maître du haut château, de Philip K. Dick & lu par Bernard Gabay

Le maitre du haut chateau banderole

En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie à l'est des Etats-Unis, l'ouest avait été attribué aux japonais. Quelques années plus tard la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945.

Au sortir de cette lecture, une impression confuse me gagne : la lecture n'est pas inintéressante, mais peine à s'imprimer dans mon subconscient de lectrice. Je ne comprends pas pourquoi. L'histoire semblait prometteuse, par contre j'ai été surprise que le contexte reste si peu exploité. L'action est lente, sans sursaut, juste quelques pistes lancées, dans le vide. Même les révélations sur le Yi King, censées tout chambouler, tombent à plat car il y avait déjà trop d'insinuations tout au long du texte. 

Ce n'est pas un pétard mouillé, simplement cela rejoint le sentiment qu'on attend beaucoup et qu'au final ce n'est pas aussi spectaculaire. Il règne juste une ambiance solennelle dans cette histoire qui glace un peu et ne nous embarque pas vers l'infini et au-delà... J'en reviens toujours à cet aspect de distance générale : je découvre une histoire, je rencontre des personnages, je suis le chemin tracé par l'auteur, j'aime la voix du narrateur, je trouve tout ça propre et lisse. Vient le point final. Je ne suis pas mécontente, pas déçue. En fait, je ne suis rien. Comme un grand vide, une impression de coquille vide. Ou peut-être aurait-il mieux valu que je me contente du roman papier, car le format audio ne semble guère adapté à l'univers de Philip K Dick. 

J'ai bien aimé la voix de Bernard Gabay. Écoute très agréable de ce côté.

©1962 / 2012 The man in the high castle, traduit de l’anglais par Michelle Charrier. / J’ai Lu pour la traduction française.

(P)2018 Audible Studios.

========================================

 

1 - Qu’avez-vous pensé de ce livre ? Avez-vous aimé ? La voix de Bernard Gabay vous a-t-elle plu ?

Impression confuse : une lecture pas inintéressante, mais qui peine à s'imprimer dans mon subconscient de lectrice. Je ne comprends pas pourquoi. J'ai bien aimé la voix de B. Gabay. Écoute très agréable de ce côté.

2 - Est-ce votre premier titre de Philip K. Dick ? Si non, pouvez-vous relier ce livre à un autre de ces romans ?

C'était mon premier titre de Philip K. Dick également ! Je connaissais l'auteur de nom (en fait j'ai découvert que nombre de ses histoires ont été adaptées au cinéma). J'ai voulu tenter. Bon. Ok. Je ne pense pas retenter un autre titre. En fait ça ne me correspond pas tellement. 

3 - Qu’avez-vous pensé de la contextualisation de cette fiction ? Aussi bien temporelle que spatiale ?

L’idée est géniale : l’Allemagne et le Japon ont gagné la guerre, les Etats-Unis sont divisés entre les vainqueurs et l'histoire se passe dans les années 60. Je n'en attendais pas moins, et puis non. Dommage : idée pas assez exploitée.

4 - Quelle a été votre plus grosse surprise dans ce récit ?

D'abord, grosse surprise d'avoir une action aussi lente, sans sursaut, juste quelques pistes lancées, dans le vide. Et les révélations sur le Yi King sont censées surprendre, sauf qu'il y avait déjà trop d'insinuations tout au long du texte. Ce n'est pas un pétard mouillé, simplement cela rejoint le sentiment qu'on attend beaucoup et qu'au final ce n'est pas aussi spectaculaire. Frustration, frustration.

5 - L’emploi des noms de familles allemands et japonais, ainsi que les accents du narrateur vous ont-ils aidé à vous immerger dans l’histoire ?

Ni plus ni moins. Mais le jeu de B. Gabay est irréprochable. Il règne juste une ambiance solennelle dans cette histoire qui glace un peu et ne nous embarque pas vers l'infini et au-delà... Après, ce n'est pas facile d'identifier tout le monde ou surtout d'admettre que les personnages auront très peu (voire aucune) interactivité entre eux.

6 - L’uchronie dans l’uchronie : quel rôle dans le récit a selon vous le livre « Le Poids de la sauterelle » ?

C'est le grain de sable qui vient gripper la belle mécanique ! :) Roman souvent évoqué, virant à l'obsession pour certains, et puis... et puis... on réalise alors et enfin... Bref, il vient tout remettre en question et chambouler la perspective que Dick semblait tracer. Il nous roule bien dans la farine, le filou.

7 - Quel a été votre personnage préféré ? Qu’avez-vous pensé globalement des personnages ? Car ils possèdent presque tous une double identité.

Difficile d'avoir un personnage préféré ou de s'attacher à l'un d'eux en particulier. J'en reviens toujours à cet aspect de distance générale : je découvre une histoire, je rencontre des personnages, je suis le chemin tracé par l'auteur, j'aime la voix du narrateur, je trouve tout ça propre et lisse. Vient le point final. Je ne suis pas mécontente, pas déçue. En fait, je ne suis rien. Comme un grand vide, une impression de coquille vide. Gloups. Ou peut-être aurait-il mieux valu que je me contente du roman papier, car le format audio ne semble guère adapté à l'univers de Philip K Dick.

©1962 / 2012, The man in the high castle, traduit de l’anglais par Michelle Charrier.

(P)2018 Audible Studios. Lu par : Bernard Gabay. Durée : 10 h env.

le maitre du haut chateau club audible

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

 

25 septembre 2018

En poche ! Une histoire des abeilles, de Maja Lunde

Dangereuses, mais sources de vie, les abeilles garantissent l’espoir du monde. Mais les abeilles disparaissent, inéluctablement, et dans l'indifférence. Victimes de notre espèce, elles en seront, peut-être, le salut. 

Une histoire des abeilles Pocket

Totalement sous le charme de la couverture, j'ai découvert avec ravissement une lecture pleine de sensibilité et étonnamment captivante. L'histoire se déroule sur trois époques et trois continents, à travers trois personnages et leur vie familiale.

En Angleterre, au milieu du XIXe siècle, William cherche un nouveau sens à sa vie car il juge son confort domestique étouffant, loin de ses rêves de jeunesse. Un jour, il trouve dans son bureau un livre sur l'apiculture que son fils Edmund aurait (intentionnellement, pense-t-il) abandonné. Voulant l'impressionner, William décide de concevoir une ruche révolutionnaire.
Ohio, 2007. Tom annonce à son père George qu'il ne reprendra pas la ferme car il souhaite devenir écrivain. Déprimé par cette nouvelle, l'homme perd goût à son travail, mais note avec inquiétude les premiers signes de disparition des abeilles.
Dans la Chine futuriste de 2098, suite au Colony Collapse Disorder (le Grand Effondrement ayant entraîné l'extinction des abeilles) le gouvernement a mis en place une politique pour “polliniser la nature à la main”. Tao est ouvrière et profite de son jour de congé pour partir en pique-nique dans la forêt... mais la sortie vire au drame. Son fils est transporté en urgence à l'hôpital et placé en soins intensifs. Son cas suscite une attention abusive des plus grands chercheurs du pays, au grand dam de sa mère qui est tenue à l'écart. Folle de douleur, elle fouille dans de vieux ouvrages évoquant les événements du passé et comprend le rôle de son garçon dans ce cataclysme.

Parce que l'écriture est belle, l'histoire romanesque et fascinante, on se surprend à tourner les pages du livre sans réaliser que le temps passe et que c'est déjà le point final. Il faut dire aussi que ce n'est pas uniquement une histoire des abeilles - même s'il y a urgence à les protéger et qu'il n'est jamais vain de le rappeler - c'est avant tout une histoire de transmission avec trois exemples de relations filiales qui ne sont pas simples. Chez William, par exemple, l'homme déploie une énergie incommensurable pour épater son garçon, et ne voit plus sa fille pourtant admirative du travail accompli. Inversement, les liens distendus entre Tom et son père vont peu à peu se ressouder à travers les épreuves. Quant à Tao, c'est un grand cri d'amour et de dévouement qui s'étale sous nos yeux, dans l'adversité et à travers son combat. En bref, c'est un roman remarquable, qui tente de symboliser l'espoir et réveiller les consciences écologiques, tout en évoquant l'amour filial avec tendresse et sincérité. En fermant ce livre, je me sentais imprégnée de poésie et de lumière ! 

Un peu à l'image de cette couverture chez Pocket : de toute beauté.

Traduit du norvégien par Loup-Maëlle Besançon - repris chez Pocket (2018)

 

25 mai 2018

Les anges mordent aussi (Felicity Atcock 1) de Sophie Jomain & lu par Lila Tamazit

Relecture audio d'un roman découvert en 2011.

Les anges mordent aussi Felicity Atcock 1

Felicity Atcock est affolante de maladresse et de naïveté ! On la découvre, dans ce tome 1, s'embarquer dans des aventures pas croyables (des virées en boîte de nuit, des nuits d'amour et des beuveries insensées) pour finalement être au milieu d'une enquête criminelle et le témoin encombrant de serviteurs célestes envoyés sur Terre (et le sandwich plus ou moins consommé de ces mêmes créatures surnaturelles).

Bon. Plus d'une fois, ma fibre féministe a fait des bonds d'horreur et d'incompréhension... écœurée surtout par le machisme ambiant. Au secours ! Certains clichés récurrents en bit-lit demandent à être dégraissés, dans un contexte où l'on cherche justement à sensibiliser le public face aux abus sexistes (paroles, gestes impardonnables). M'enfin... Cela reste de la lecture de détente - 9 heures d'une histoire farfelue, avec une héroïne 100% cruche, qui brandit l'humour sarcastique à hautes doses. 

Certes, c'est lourd, cela manque de subtilité... on peut s'y habituer à la longue, mais les détails crus et vulgaires de certaines scènes m'ont fait souvent lever les yeux au ciel. Mamma mia, c'est à prendre comme un gros délire survolté. Rien de neuf sous le soleil. Mais Lila Tamazit livre une performance décente et amusante.

©2011 Rebelle Éditions (P)2018 Audible Studios

 

8 juillet 2017

Le testament de Jessie Lamb, de Jane Rogers

Le testament de Jessie LambDans un monde ravagé par un virus qui foudroie toutes les femmes enceintes, Jessie Lamb est une adolescente de seize ans, avec ses élans de rébellion spontanée ou de sensibililité excessive. Après tout, Jessie grandit dans une société menacée par le SMM (Syndrome de Mort Maternelle) qui vise à fragiliser l'humanité - si plus aucune grossesse n'est conduite à son terme, la vie sur Terre va également se réduire comme peau de chagrin. D'où les débordements des uns et des autres. Entre les familles qui prennent tous les risques pour assurer une descendance, les enfants kidnappés dans les crèches, le mouvement des Sleeping Beauties (où les femmes acceptent de porter des embryons puis de plonger dans le coma jusqu'à la naissance), des groupes sectaires se déploient, la violence se propage dans les rues, les jeunes filles deviennent des cibles vulnérables et sont sexuellement agressées... Bref. Le chaos règne. C'est donc à travers le journal intime de Jessie que l'on découvre son triste quotidien et la réalité amère de cette société en déclin. Le regard que porte l'adolescente sur les évènements est étalé sans ambages et c'est ce qui rend la lecture aussi sidérante d'authenticité et d'accessibilité. On s'y projette tout de go. Cela fait froid dans le dos. Mais les faits sont exposés et souvent commentés avec une certaine naïveté liée au jeune âge de la narratrice. Jessie est agaçante, Jessie est longue à la détente, Jessie s'enflamme. Jessie est une adolescente entière, avec ses qualités et ses défauts. Tout au long du roman, plane aussi le flou quant au choix radical qu'a pris la jeune fille pour son avenir, un choix qui suscite une vive colère chez ses parents et de l'incompréhension dans son entourage. Jessie est néanmoins déterminée et s'en explique dans son journal testamentaire.

On a là une lecture au final réaliste et poignante, où se trace un parcours initiatique dans un contexte houleux et qui révèle la face sombre de notre humanité. C'est une lecture qui remue en nous de vives sensations et qui nous fait tourner les pages du livre avec avidité et effarement. Une bonne découverte au style efficace et prenant.

Collection Folio SF (n° 523)

Trad. de l'anglais par Marion Roman

Parution : Août 2015


Publicité
Publicité
16 décembre 2016

Le Trône de fer Tome 5: L'Invincible forteresse, de George R.R. Martin lu par B. Métraux

Nous voici déjà dans le dernier épisode de la saison 2 du Trône de fer, après La bataille des rois & L'ombre maléfique ! L'intensité ne faiblit pas, les batailles font rage et les émotions sont multiples. Chaud devant ! 

L'invincible forteresse

Les têtes n'en finissent plus de tomber parmi les prétendants au trône des Sept Couronnes, les coups de force prolifèrent au gré de nombreuses tractations perfides ou malchanceuses. Malgré cette confusion, le jeune Joffrey, l'abominable fils de Cersei Lannister, capricieux et colérique, est toujours en position sur l'échiquier, protégé par les savants jeux de dupe de son oncle Tyrion. Le lutin a plus d'un tour dans son sac et n'œuvre certainement pas par dévouement familial, mais plutôt pour des ambitions toutes personnelles. Pendant que Joffrey prend plaisir à tyranniser son entourage, Tyrion place donc ses pions et se prépare à une opération d'envergure, alors que la flotte de Stannis Baratheon est aux portes de Port-Réal. 

Le frère de Robert poursuit activement ses objectifs, toujours sous l'emprise de Mélisandre la Rouge, la prêtresse aux pouvoirs étranges, dont l'influence est grande et inquiétante selon les proches de Stannis, à commencer par son précieux allié, le chevalier Davos, désormais à la tête de son armada. C'est d'ailleurs lui qui affrontera la terrible bataille de la Néra, autre tournant décisif dans la série ! Pendant ce temps, à Winterfell, la trahison aussi a fait son nid. Theon Greyjoy a frappé fort, les deux jeunes Stark sont perdus, lady Catelyn est effondrée mais s'offre le tête-à-tête de sa vie en extorquant les confidences de Jaime Lannister, qui croupit dans une cellule à Vivesaigues.

Robb ne réapparaît toujours pas, accaparé par ses conquêtes de pouvoir. Sansa se console dans ses rêves de chevalerie, alors que la vie à la cour lui a déjà démontré la niaiserie de telles fables, sans parler de ses fiançailles avec Joffrey, qui ne sont qu'une pure fumisterie. Cette fille n'est qu'inconsistance... Arya trace aussi son bout de chemin, enchaînant les fuites, les cachettes et les impostures, pour préserver son identité secrète, et retrouve ainsi un vieil ennemi, Tywin Lannister, qui figure sur sa liste des traîtres à éliminer pour venger son père. 

L'histoire avance lentement, mais elle reste passionnante à lire et à écouter. L'interprétation de Bernard Métraux est toujours convaincante et fascinante, elle nous entraîne dans le monde dense et compliqué du Trône de fer sans jamais perdre le fil ou égarer son auditeur. C'est une formidable prouesse. Je m'inquiète néanmoins de la suite des aventures, quant à savoir si Gallimard continue l'édition audio de la série dans sa collection Écoutez lire, étant donné que la parution du tome 5 date de juin 2016, et que rien n'a été annoncé depuis. J'éprouve une certaine amertume... et une immense frustration ! [Edit : confirmation de la parution du tome 6, Les brigands, en mai 2017, et du tome 7 en novembre 2017 !]

Mettez de la fureur et de la folie dans vos casques audio ! Succombez aux intrigues fascinantes de G.R.R. Martin par la magie d'une théâtralité époustouflante et pour la vitalité qui se dégage de la lecture du comédien. Winter is coming. ***

 

Collection Écoutez lire, Gallimard
Lu par Bernard Métraux /  Durée d'écoute : environ 14 h
[A Game of Thrones]  Trad. de l'anglais (États-Unis) par Jean Sola
Parution : 09-06-2016

 ♠♠♠♠

Actuellement sur Audible

18 titres à moitié prix parmi la collection Écoutez Lire de Gallimard, jusqu'au 15 février.

Profitez-en, & bonne écoute !

9 décembre 2016

Le Trône de Fer Tome 4 : L'Ombre maléfique, de George R.R. Martin lu par Bernard Métraux

Ce tome fait suite à La Bataille des Rois et se révèle globalement n'être qu'un épisode de transition, assez creux, et néanmoins essentiel à la bonne compréhension de la série. ☺

L'ombre maléfique

Le royaume des Sept Couronnes est désormais plongé dans le chaos, la mort de Robert Baratheon a logiquement installé son héritier Joffrey sur le trône, mais sa légitimité est contestée. Décrié comme étant le pantin à la solde des Lannister, sa mère Cersei et son oncle Tyrion, désormais la Main du Roi, Joffrey ne rallie aucun seigneur à sa cause. Les frères de Robert, Stannis et Renly, partent en guerre. Robb de Winterfell s'autoproclame roi du Nord et envoie ses troupes à la conquête de territoires ennemis. Disons que, dans l'ensemble, ça s'affronte dans tous les coins, le royaume est à feu et à sang. Même Theon Greyjoy se lance dans la mêlée pour affirmer crânement son autorité, frustré par une sœur à qui l'on confie des missions plus valorisantes. Il faut dire aussi que Asha Greyjoy a salué leurs retrouvailles, au bout de dix ans, par une humiliation publique, en se faisant passer pour une autre tandis qu'il la courtisait hardiment. Jalousie, ambition, pugnacité, trahison et mésalliance... Les ingrédients du bouillon croquent sous la dent, mais laissent un goût amer en bouche.

L'intrigue générale est donc assez stratégique. On survole les positions des personnages, on suit leurs motivations, on tente parfois de cerner leurs plans, sans quoi il y a peu d'action susceptible de surprendre le lecteur. Certes, un prétendant aux sept couronnes va décéder, dans des circonstances très nébuleuses et qui seront sans doute exploitées par la suite (je l'espère). Le personnage de Robb Stark est totalement zappé : l'héritier de Winterfell est parti en campagne, mais ses exploits sont relatés par ouï-dire. Sa mère Lady Catelyn erre comme une désespérée alors que sa famille se délite, Sansa est retenue prisonnière des Lannister pour épouser Joffrey (quelle cruche, celle-ci), Arya se cache sous les oripeaux d'une servante de cuisine à Harrenhal où se trouve Tywin Lannister (quelle ironie), Bran est seul à Winterfell et fait de plus en plus de rêves tristement prémonitoires... Jon Snow, toujours flanqué chez la Garde de la Nuit, vient de franchir le Mur pour parcourir des contrées étranges et dangereuses. 

Ainsi, toutes les araignées tissent leur toile avec fourberie et audace, des personnages secondaires surgissent, comme Osha la sauvageonne, Asha l'insolente et intrépide sœur de Theon Greyjoy, et aussi Ygritte la fille du Nord. De son côté, l'exotique Daenerys prépare son retour fracassant, suivie de trois jeunes dragons déchaînés. L'ambiance est assez sombre et pesante, elle n'égale sans doute pas la tension dramatique du premier volume mais se propose de nous divertir autrement. Pour le coup, je dois admettre que la lecture audio est grandement efficace pour s'absorber dans ce récit teinté de fureur et de folie. On y avance à petits pas chassés, hypnotisés par l'interprétation de Bernard Métraux. Ce dernier n'a de cesse de nous plonger au cœur des méandres, avec sa gouaille, sa force et son sens très pointu de la théâtralité. C'est assez impressionnant... (même si le choix des voix nasillardes pour les personnages, principalement féminins, me fait hérisser les poils sur les bras). Le format audio offre ainsi une sacrée immersion dans l'univers foisonnant du Trône de Fer ! Je poursuis l'aventure... 

[A Game of Thrones]

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Jean Sola

Lu par Bernard Métraux - Durée d'écoute : environ 14 h

Collection Écoutez lire, Gallimard  /  Mars 2016

 

18 mars 2016

Au cœur du silence, de Graham Joyce

Au cœur du silence

Zoe et Jake forment un couple heureux et amoureux. En vacances dans les Pyrénées, ils partent skier tôt le matin sur les pistes enneigées quand, soudain, une avalanche s'abat sur eux et les broie comme du linge sale dans une machine à laver. Ils en ressortent, pourtant, miraculeusement et regagnent aussitôt leur hôtel, qu'ils découvrent complètement vide et mis sur pause. Le personnel a interrompu son service en pleine action, les cuisines croulent encore de nourriture fraîchement coupée, la viande est sanguinolente, les frigos pleins à craquer. Même la conciergerie est vide. Profitant du fait que l'électricité fonctionne toujours, notre couple court prendre un bain chaud, avale un morceau, boit du vin et du champagne, avant de tirer des conclusions. Puisque l'hôtel a été évacué dans l'urgence, Zoe et Jake craignent une nouvelle avalanche. Ils ne veulent pas traîner dans les parages et cherchent à quitter les lieux le plus vite possible. C'est là que ça se complique... Et pour le lecteur aussi les illusions se brisent. Après avoir dévoré les 100 premières pages d'une traite, prise par le souffle, l'angoisse, le mystère et le suspense de l'histoire, j'ai moyennement apprécié le tournant de l'intrigue et la révélation qui s'en profile. Oui, j'avais deviné avant la fin ce que l'auteur tramait. Et cela ne m'a pas plu. J'ai néanmoins terminé le roman pour en avoir la confirmation (bingo) en ingurgitant au passage des réflexions plus ou moins passables, car éculées, sur l'amour, la vie, la mort. Dommage que ça parte en cacahuète, car le début était extra, digne d'un épisode de la mythique Quatrième dimension ! 

Folio SF / Février 2016 ♦ Traduit par Louise Malagoli (The Silent Land) pour les éditions Bragelonne

bannerfans_17181035 (1) Terbannerfans_17181035 (1) Terbannerfans_17181035 (1) Ter

1 mars 2016

Les Mondes de Philip K. Dick

mercredi 02 mars à 22h40 (56 min) sur ARTE

LES MONDES DE PHILIP K

 Rediffusion mardi 29.03 à 3h25

Le nom de Philip K Dick vous évoque probablement l'univers abstrait de la science-fiction, que je considérais stupidement inaccessible, ou peu à mon goût, jusqu'à ce que j'apprenne que Minority Report, Blade Runner, Paycheck, L'Agence ou Total Recall, avant d'être les adaptations hollywoodiennes à succès, étaient tous des romans (ou nouvelles) de l'auteur. Et cela change tout. J'ai eu soudain envie d'en savoir plus, et bingo, le film, diffusé sur Arte, écrit par Yann Coquart et Ariel Kyrou, vous invite à mieux découvrir la personnalité, le parcours et les écrits de l'auteur. 

En moins d'une heure, on découvre un véritable personnage de fiction : l'homme, de nature paranoïaque, à tendance obsessionnelle, ne sortait jamais de chez lui, recherchait l'éternelle fille aux cheveux noirs ou vivait dans le souvenir de sa jumelle décédée, il croyait aussi en la théorie du complot, voyait le danger partout, imaginait notre société du futur sous le contrôle des machines et des nouvelles technologies, notre humanité effacée par la rencontre du 3e type, le martien n'étant plus un mythe etc. C'est aussi tordant que décalé, torturé que tourmenté, un esprit génial, en surchauffe perpétuelle, dopé aux amphétamines ou visionnaire défaitiste... Les spéculations ne manquent pas. Mais le plus perturbant revient à lire ou relire ses œuvres, aujourd'hui, en plein XXIe siècle blasé par l'évolution perpétuelle de notre mode de vie. On plonge dans ses histoires avec le même trouble et la même fascination, réalisant surtout que tout avait déjà été écrit, pensé, annoncé. Philip K Dick avait réellement anticipé notre monde actuel - par pur génie ou simple fantasme délirant ?

Pour le savoir, laissez-vous porter par ce portrait dressé d'après de nombreux témoignages (dont sa veuve, son thérapeute et son biographe), des clichés personnels et, surtout, des passages de ses récits lus à voix haute. Et si l'envie de tout noter pour en lire davantage et prolonger cette immersion "dickienne" ne vous effleure pas, je n'y comprends rien ! ;-) Pour ma part, j'ai commencé la lecture de son roman uchronique, Le Maître du Haut Château. Et je me régale. 

Les Mondes de Philip K. Dick (1928-1982), réalisé par Yann Coquart, produit par Thibaut de Corday (2015).

 

SOURCE : Arte  © Nova Production

12 janvier 2016

Le Trône de fer, tome III : La Bataille des rois, de George R.R. Martin

L'aventure continue avec « La Bataille des rois » (Livre 1 de l'intégrale 2) toujours en format audio, lu par le formidable Bernard Métraux. Durée d'écoute : environ 14h. Une broutille. ;-)

La bataille des rois

Après le tumulte provoqué par la famille Lannister, au terme de moult complots, alliances et trahisons, le trône de fer a perdu son roi, laissant un héritage qui soulève bien des passions. Les seigneurs des quatre coins de Westeros s'autoproclament souverains légitimes et font des pactes (qui ne demandent qu'à être retournés). Résultat, l'action est assez lente et se perd en pourparlers, mais on devine déjà que les intrigues sont tricotées et détricotées à l'envi et annoncent un chaos indescriptible. De nouveaux personnages sont également introduits ou avancent d'un pas presque timide vers le devant de la scène (Theon Greyjoy, Melisandre la Rouge, Lady Meera et Jojen de Griseaux). Ils n'éclipsent pas encore les principaux concernés, même si rien n'est laissé au hasard non plus. Tyrion Lannister, envoyé par son père, se rend auprès de sa sœur Cersei et constate avec effarement que le jeune Joffrey est hors de contrôle. Notre Lutin place délicatement ses billes et éjecte une par une les petites mains trop zélées, coupables du désastre que l'on sait, après la condamnation hâtive de Ned Stark. Il constate aussi que la jolie Sansa s'étiole de jour en jour, se sentant plus trahie que jamais, apeurée, désespérée... Son sort est d'une tristesse abyssale. Quelque part dans la forêt, Arya a rejoint incognito des vilains bougres censés se rendre au Mur (elle espère ainsi prévenir Jon Snow) mais leur avancée est ralentie par les attaques répétées des guerriers qui traquent la fille du traître... ou un certain Gendry, fils illégitime de feu Robert Baratheon. De son côté Bran, le fils cadet des Stark, soupire d'ennui à Winterfell qu'il doit protéger jusqu'au retour de sa famille éclatée. Les souvenirs de son agression sont encore floues, le garçon a définitivement perdu l'usage de ses jambes mais frémit rien que de songer à Jaime Lannister, tenu captif par Robb Stark. Plus loin, la divine Daenerys Targaryen se console de ses pertes et traîne derrière elle ses jeunes dragons en traçant sa destinée, désormais réduite à une peau de chagrin. 

C'est tout de même peu et frustrant, ça suppose aussi de ronger son frein et de spéculer à n'en plus finir. L'auteur a cependant bien ferré son lecteur (définitivement accro). J'hésite à poursuivre ma lecture avec le bouquin ou attendre la sortie du CD en mars. Je suis au supplice. 

Gallimard / Coll. Écoutez Lire (Avril 2015) ♦ Traduit par Jean Sola (A Clash of Kings)

description

Cette série n'est que pure forfanterie, croyez-moi, je ne fais que pester !

 

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité