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Chez Clarabel
28 juillet 2016

Le Temps du loup, de Thomas Kanger

LE TEMPS DU LOUP

Elina Wiik est une brillante enquêtrice, promue commissaire à la brigade des homicides, où elle compte déjà un palmarès fort conséquent pour sa jeune carrière (deux grosses affaires médiatiques résolues de main de maître). Toutefois, sa réputation lui vaut aussi jalousie et coups bas au boulot, où on la traite de diva qui snoberait les affaires courantes.
Aussi, lorsque son ancien chef, cloué sur son lit d'hôpital, lui demande de jeter un œil sur une affaire vieille de vingt-cinq ans, et à trois semaines de sa prescription, elle relève le défi avec une vigueur caractéristique, se fâche avec sa hiérarchie en s'entêtant sur le sujet mais remue ciel et terre pour ressusciter les cadavres enfouis. 
Ce Cold Case concerne le meurtre d'une jeune femme, Ylva Malmberg, alors qu'elle vivait avec son bébé dans un chalet montagnard. Son corps a été découvert plusieurs mois après son assassinat, sans la moindre trace de l'enfant qui a disparu de la circulation. Obtenant un soutien inestimé de Stockholm, Elina pense avoir les coudées franches pour avancer dans son enquête.
Et celle-ci va étonnament prendre de l'ampleur, en guidant la jeune femme vers des pistes concrètes, pertinentes, jusque-là inexploitées ou ignorées des enquêteurs. Quelle aubaine. Elina Wiik fonce tête baissée et nous entraîne dans ses investigations aussi passionnantes que constructives et méthodiques. L'intrigue est surprenante, le style alerte et la construction limpide. On se régale.
L'histoire aussi nous intéresse au parcours d'une jeune paumée, Kari Solbakken, qui part avec son voisin sur les routes de Suède jusqu'aux îles Lofoten en Norvège où celle-ci aurait grandi chez ses parents adoptifs. Elle ne sait rien de son passé, rien de ses origines. Visiblement, elle en souffre (même son corps est affaibli, à force d'encaisser ses excès en tout genre). L'heure est venue de connaître toute la vérité et de rallumer une petite lueur d'espoir.
Manifestement les deux intrigues sont liées mais tout consiste à deviner comment, pourquoi, quand vont-elles entrer en collision. Les ficelles se tissent avec souplesse et entretiennent le suspense à juste dose.

Ce roman, déterré de ma pantagruélique bibliothèque, où il se prélassait depuis 2010, s'est avéré une très bonne pioche ! La lecture est entraînante, le cadre nordique aux petits oignons, les personnages nous sont familiers, proches de nous, et bien entendu l'histoire nous interpelle, par son approche authentique et poignante, elle colle au plus près des grands standards du roman policier. Basique, mais efficace. Dommage que cette série n'ait pas été davantage plébiscitée. Après Le Temps du loup, Les Disparus de Monte Angelo est le deuxième livre de la série “Elina Wiik” à être publié en France.

10x18 Domaine policier (mars 2010) 

Traduit du suédois par Terje Sinding (Söndagsmannen) pour les éditions Presses de la Cité

 

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26 juillet 2016

Le Lézard lubrique de Melancholy Cove, de Christopher Moore

Le lezard lubrique

Il se passe quelque chose dans la morne station balnéaire de Melancholy Cove. On y trouve une belle brochette de personnages déjantés : Theo Crowe, le flic qui fume des joints, Molly Michon, l'actrice de série B désormais folledingue et qui discute avec la voix off, le biologiste Gabe Fenton, la psy Val Riordan, la serveuse Mavis qui s'occupe du bar où le blues coule à flot... Une seule certitude : tous ont la libido qui explose. 
Cette lecture va vous prendre de court avec son contenu à la fois drôle, épouvantable et irrévérencieux. Du policier ? non pas sincèrement. De l'humour ? oui, mais plus encore. De l'horreur ? ah oui, nous n'y sommes pas loin... Imaginez un monstre marin en chasse dans la petite ville de Californie, aux trousses d'un joueur de blues qui a commis un crime minable quelques années auparavant, et venu réclamer vengeance. Bref, ce “monstre” glisse et rampe dans les rues de Melancholy Cove, squatte pas loin de la caravane de l'Amazone Molly, cligne de l'oeil, émet des ondes et ravive une ahurissante frénésie sexuelle chez les membres de cette petite communauté. Lézard lubrique ? oui, assurément ! 
Alors donc, on rit, on s'esclaffe, on tique de répulsion, on doute, on rigole encore, on avoue (par bienséance) que c'est exagéré, mais très honnêtement on savoure et on en redemande encore ! Osez l'aventure, tentez le Christopher Moore - il vous bichonne aux petits oignons une aventure policière polissonne et tutti quanti.

Collection Folio policier (n° 432), Gallimard

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Luc Baranger  - [The Lust Lizzard of Melancoly Cove]

Nouvelle édition Mars 2016

26 juillet 2016

Blueberry Hill, de Fredrik Ekelund

Blueberry Hill

Un incendie dans un squat de SDF vient de provoquer la mort de l'un d'eux, le bien-nommé l'Espagne, en référence à son passé de combattant durant la guerre civile. L'inspecteur Lindström et Monica Gren se rendent sur place pour interroger les rares témoins, entre les sans-abris méfiants et lassés d'être l'éternelle cible d'un voisinage agressif, qui se plaint de leur présence, et ces mêmes riverains agacés de supporter cette proximité polluante qui déprécie leurs appartements. Bref, on tourne en rond.
Mais l'enquête va également faire émerger un groupuscule d'allumés fanatiques, aux idées néonazies entretenues avec ferveur par un ancien professeur déconsidéré par sa profession suite à une campagne de presse virulente, laquelle avait mis à jour ses théories négationnistes. 
L'histoire n'épargne donc pas l'image glamour de cette Suède branchée particulièrement gangrenée par la montée du populisme et l'extrême-droite qui se répand en Europe comme une traînée de poudre. C'est affligeant, et paradoxalement stupéfiant d'en suivre l'évolution, les codes et les rouages en se faufilant dans les coulisses. Au secours, réveillez-vous ! 
Lindström et sa jolie collègue ont aussi leurs propres déboires à résoudre, le couple entretenant une liaison clandestine alors que le gars est marié et père de cinq enfants ! Hjalle n'est pas encore prêt à quitter son cocon familial, même s'il est fou amoureux de Monica dont il ne peut plus se passer. Tous deux doivent jouer sur la discrétion, même au boulot, et ne pas éveiller les soupçons. 
Voilà qui donne au roman une couleur séduisante, et pourtant peu flatteuse pour les personnages, disons que cela rend la lecture d'une fluidité appréciable pour s'enlever toute la noirceur de l'intrigue criminelle assez conventionnelle. Car il est vrai que c'est un livre tout à fait correct, sans défaut majeur, mais sans une inventivité particulière. Les amateurs de polars nordiques savoureront le dépaysement et auront peut-être le goût de poursuivre la découverte de cette série (on retrouve le duo d'enquêteurs dans Le garçon dans le chêne & Casal Ventoso). 

Traduit du suédois par Philippe Bouquet pour Gaïa éditions / Repris chez Folio Policier, en sept. 2015

 

26 juillet 2016

L'Emprise du passé, de Charlotte Link

L'emprise du passé

En apprenant la mort de son père, policier à la retraite, retrouvé assassiné chez lui, sa fille Kate débarque avec ses gros sabots d'agent de Scotland Yard, pensant faire avancer l'enquête confiée à Caleb Hale, lequel tente d'effacer son passé d'alcoolique notoire. Ce meurtre va néanmoins soulever d'autres secrets enfouis relatifs à la vie intime de son père, qui aurait entretenu une liaison amoureuse avec Melissa Cooper, alors que son épouse se battait contre un cancer. Le mythe du père adulé s'effondre. Kate écluse son chagrin à grosses lampées de whisky, sous le nez de Caleb, en plein sevrage, et se pend à son cou pour le débaucher, alors que le type ne rêve que de se tailler en douce... Réveil matinal douloureux et humiliant. L'enquête, cependant, poursuit sa route, entre les vieux dossiers traités par l'inspecteur Richard Linville, son histoire avec sa maîtresse et les autres fantômes dans le placard. En marge de cette histoire, l'auteur nous présente le couple Crane et leur fils adoptif Sammy, sa mère Terry et son nouveau petit copain Neil. En vacances dans les landes, un coin paumé dans le Yorkshire, où Stella et Jonas pensaient s'y ressourcer en toute quiétude, ils ont la désagréable surprise de croiser Terry et ses éternels atermoiements sentimentaux. Sans surprise, tous les ingrédients sont réunis pour annoncer le huis clos grinçant, venu exprès détourner notre attention et alimenter de folles spéculations. C'est que l'ambiance générale dans ce roman est lourde et pesante, entre secrets de famille, vendetta personnelle et drame du passé comme élément déclencheur de l'enchaînement de violence. Une intrigue assez formelle, construite avec des cubes de Lego pour ménager le suspense et donner l'illusion d'une tension psychologique édifiante. Pas mal ! 

Traduit de l'allemand (Die Betrogene) par Marion Roman pour les éditions Presses de la Cité, mars 2016

25 juillet 2016

Le Temps est assassin, de Michel Bussi

Le temps est assassin

Durant l'été 1989, Clotilde passe ses vacances en Corse, sur les terres de la famille de son père. Elle a quinze ans, elle adore La Lambada, Le Grand Bleu et La Mano Negra. C'est une adolescente insouciante, dont le journal intime raconte ses exploits avec une spontanéité rafraîchissante. Sauf qu'au terme de cet été indolent, un accident de voiture va décimer le couple Idrissi et leur fils Nicolas, laissant orpheline la jeune Clotilde.
Vingt-sept ans plus tard, celle-ci est de retour sur les lieux du drame, avec son mari et son adolescente de fille. Son deuil est telle une plaie ouverte, impossible à combler. Aussi est-elle résolue à chasser ses fantômes et crever l'abcès en retrouvant tous les témoins de la tragédie, quitte à mettre en péril ses acquis.
Changement de cap pour l'auteur normand qui nous invite à poser notre serviette de plage sur l'île de beauté et se repaître de son caractère entier et farouche ! La presqu'île de la Revellata, entre mer et montagne, devient le théâtre de passions nombreuses et variées, de celles qui diabolisent une famille sur plusieurs générations, à celles qui ravivent des émotions et déterrent des secrets trop longtemps enfouis.
La construction du roman laisse de nouveau vagabonder notre imagination, entre passé et présent, la vigilance est de mise. Michel Bussi se joue du lecteur avec ses sempiternels chausse-trappes, exprès pour semer le doute et nous balader sur des fausses pistes. La pratique n'est pas nouvelle, mais nous abuse encore et toujours. C'est de bonne guerre.
Cette intrigue à suspense laisse donc entendre que la mère de Clotilde ne serait pas morte, d'après les improbables indices glissés sur son chemin (une lettre signée, un labrador du même nom, la table du petit-déjeuner dressée à l'identique du matin du drame). C'est suffisant pour rallumer la flammèche de l'espoir et l'entraîner sur des sentiers glissants.
Plus Clotilde s'obstine à fouiller le passé, plus ses proches se sentent délaissés et lui font des reproches, auxquels elle reste sourde. En comprenant que l'accident aurait sûrement des origines criminelles, que les apparentes infidélités de sa mère, trop belle et frivole, auraient servi à une triste mise en scène et précipité le drame que l'on sait, Clotilde n'envisage plus de rebrousser chemin mais redoute à plus forte raison de dévoiler la vérité (qui s'annonce à coup sûr poignante et bouleversante). 
Le scénario est certes rocambolesque, mais tient en haleine et participe au sensationnel du récit. Une lecture idéale pour la détente (soleil, vacances, secrets de famille, premières amours et retour aux sources). Tous les ingrédients sont réunis pour concocter une bonne mixture appétissante ! 

 

Texte lu par Julie Basecqz pour Audiolib (Juin 2016) durée : 15h 16

Le temps est assassin | Livre audio

Titre téléchargé sur la plateforme Audible

©2016 Michel Bussi et Presses de la Cité (P)2016 Audiolib

 

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22 juillet 2016

Bloody cocktail, de James M. Cain

Bloody Cocktail

Le mari de Joan vient de se tuer en voiture, après avoir quitté la maison dans un état d'ébriété avancé, suite à une violente dispute. La jolie veuve faisant preuve de peu de compassion, les enquêteurs de police la soupçonnent d'avoir précipité la mort du conjoint. Cependant, Joan est inquiète pour son avenir et celui de son fils. Livrée à elle-même, sans un sou en poche, elle décroche un poste de serveuse dans un bar à cocktail, où on lui apprend très vite à jouer de ses atouts physiques pour obtenir de bons pourboires.
C'est ainsi qu'elle rencontre régulièrement Earl K. White III, un homme riche, plus âgé qu'elle, sensible à son charme. Il transgresse l'avis de son médecin en lui proposant de l'épouser, malgré son angine de poitrine qui rend son état fébrile et fragile. Joan est séduite, mais contrite.
Elle n'éprouve aucune attirance pour cet homme bon et généreux, même si son aisance financière lui ôterait bien des soucis. Son fils Tad est entre les griffes de sa belle-sœur qui n'entend pas lui rendre, Joan a donc besoin d'assurer son confort matériel pour le récupérer au plus vite.
Le casse-tête se complique avec l'apparition du séduisant Tom Barclay, jeune, fougueux et ambitieux. Il est fou de Joan, prêt à tout pour ravir son cœur (et son corps) mais la belle fait de la résistance. C'est que Joan n'est pas cruche et cultive une certaine éthique que son métier et son physique pulpeux peuvent mettre injustement en doute.
Racontée à la première personne, l'histoire n'en demeure pas moins sulfureuse et sensuelle, rapportant avec une naïveté à peu près calculée un concours de circonstances malencontreuses pour notre héroïne, qui se défend de son honnêteté et de son innocence. Mais qui est Joan Medford ? Une maman aux abois, une ravissante idiote, une blonde voluptueuse, une amante redoutable, proche de la mante religieuse ?
De ses multiples facettes, Joan tire habilement toutes les ficelles de l'intrigue pour davantage nous troubler et nous interroger. Le roman en devient vite fascinant et déconcertant, il 
idéalise la femme en tant qu'objet pas si potiche et la dote d'un esprit malin et rusé. Au lecteur d'en tirer ses conclusions.
Ambiance vintage à souhait pour un revival du genre roman noir hardboiled, dans la veine des Raymond Chandler et Dashiell Hammett. Très bon ! 

Traduit par Pierre Brévignon (The Cocktail Waitress) pour les éditions Gallimard / Folio Policier, Janvier 2016

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22 juillet 2016

Le Peuple de l'Ombre, de Tony Hillerman

Le Peuple de l'ombre

Jeune sergent de la Police tribale, Jimmy Chee est engagé par la richissime Rosemary Vines pour retrouver un coffret de vieux souvenirs, appartenant à son époux. Elle refuse d'appeler la police, car elle déteste le shérif Gordo Sena, et a déjà une idée toute faite sur l'identité du coupable - le fils d'un ami défunt, affilié à la secte Navajo, le Peuple de l'Ombre.
Or, l'individu est cloué sur un lit d'hôpital, proche de la mort. De plus, Jimmy Chee reçoit un coup de fil de B.J. Vines pour annuler la requête de son épouse et faire fi de ce menu larcin. Peu de temps après, le corps d'Emerson Charley disparaît de la morgue. Autant de troublantes coïncidences qui rendent notre enquêteur perplexe et résolu à en découdre.
C'est en compagnie d'une charmante institutrice, Mary Landon, peu souriante, blonde aux yeux bleus, taiseuse et renfrognée, que Jimmy va poursuivre ses investigations, avec à ses trousses, un type blond, armé d'un silencieux.
Il lui faudra fouiller dans le passé de toute une communauté et raviver les douleurs endurées suite à une explosion sur un puits de pétrole ayant entraîné la mort de toute une équipe d'ouvriers, à l'exception d'une poignée de manutentionnaires appelés à rester chez eux après que leur chef peyotl ait reçu une vision divine. 
On puise ainsi dans le folklore navajo, ses coutumes, ses rites, ses traditions et ses croyances, pour dérouler le fil d'une intrigue criminelle somme toute classique (secrets, mensonges, règlements de compte, vengeance). Une promesse d'évasion garantie pour une lecture agréable. Jimmy Chee est un enquêteur méticuleux, qui privilégie la recherche et la réflexion à une poursuite frénétique sur les terres arides d'Albuquerque et du Nouveau-Mexique.
Ce roman est cependant loin de la simple promenade de santé, puisque les coups pleuvent, les corps choient, le suspense gronde, les masques tombent... Une très bonne entrée en matière dans un univers qui nous sort de notre ordinaire.

Traduit par Jane Fillion (People of Darkness) pour les éditions Gallimard /

Repris chez Folio Policier, en sept. 2015 pour la présente édition “Polar culte présenté par Thierry Bourcy”

21 juillet 2016

Écoute-nous, de Liz Coley

Ecoute nous

Partie camper avec des amies, Angela, 13 ans, est kidnappée en pleine nuit par un individu qui l'entraîne dans une ferme perdue au milieu de nulle part avant de la relâcher trois ans plus tard, la mémoire en vrac, la personnalité dissociée. Ce retour au bercail provoque choc et émoi auprès de ses parents, contraints de faire leur deuil après une enquête classée sans suite. Plus dur aussi est d'admettre le calvaire de l'adolescente, livrée durant trois ans à un maniaque sexuel.

Angie suit alors une thérapie auprès du Dr Grant qui détecte chez elle un ensemble de caractères distincts, développés exprès pour parer aux multiples situations, il y a donc la Petite Scout, la Dévergondée, la Rapporteuse, l'Esseulée et Angel, dégainés à tour de rôle pour soutenir l'adolescente au gré des circonstances. Ce patchwork d'alters va ainsi révéler une histoire affreuse et éprouvante, contre laquelle l'héroïne continue de se battre, en attendant la guérison. 

La solution viendra par une nouvelle méthode d'élimination, personnalité après personnalité, pour délivrer Angie de ses démons et mettre à jour son traumatisme. Le cheminement est bredouillant mais pointilleux, en même temps Angie cherche à reprendre une vie normale, entre la famille, le lycée, les amis, les petits copains... même si là aussi son comportement erratique va générer d'autres situations compromettantes.

J'ai quasi dévoré les 2/3 du roman, avant d'être dégoûtée par l'orientation glauque et déprimante de l'histoire, certes inextricable, pour finalement terminer ma lecture sur une note d'amertume. Les révélations sont très dures et accablantes (je n'aime clairement pas les intrigues avec des crimes pédophiles) et nous font sentir au bord du précipice. Le suspense aussi apparaît avec parcimonie, en alternance avec le domaine psychiatrique et les expériences faites sur Angie pour traiter son syndrome de dissociation. 

En somme, il y a du bon et du moins bon... comme cette ultime révélation dans les dernières pages et le grand secret en devenir ! C'était clairement too much. Impression mitigée d'une lecture qui laisse au final un profond malaise et un sentiment d'improbabilité. 

Traduit par Valérie Malfoy (Pretty Girl 13) pour les éditions Presses de la Cité, mars 2014

Texte lu par Christine Braconnier pour Audible FR (durée : 9h) - avril 2015

Écoute-nous | Livre audio

En exclusivité sur Audible - uniquement disponible en téléchargement.

 

21 juillet 2016

Ce que tu veux, de Sabine Durrant

Ce que tu veux

Deux ans après avoir perdu brutalement son mari dans un accident de voiture, Lizzie continue d'alimenter le souvenir de Zach et vient à s'imaginer qu'il est toujours en vie. Son corps n'ayant jamais été identifié, elle se surprend à traquer des signes, des indices prouvant sa théorie. Et de fil en aiguille, c'est un individu sombre, narcissique, possessif et jaloux qui renaît de ses cendres ! Car Zach, sous ses dehors d'artiste maudit, était un compagnon difficile et exigeant, qui exerçait sur Lizzie une emprise malsaine et étouffante. Son dernier souvenir de vie commune est d'ailleurs associé à son désir de rupture par une lettre, mais en fouillant dans son atelier, elle ne retrouve plus le courrier et comprend que Zach en a eu connaissance avant de mourir. Suicide ou mise en scène ? Rien n'est trop farfelu dans son cas. Zach était capable de tout. C'était un être intraitable, exclusif et violent. Lizzie devait à tout prix lui survivre... Seulement, deux ans après, elle ne se sent pas libérée. Toujours sur le qui-vive. Soucieuse de ses arrières. De plus, elle doute d'avoir connu le véritable Zach et entreprend d'éplucher son passé.

La lecture va finalement s'étoffer par le truchement d'une narration alternée. Et l'histoire d'être racontée par les deux protagonistes à intervalle régulier. On plonge encore plus loin dans les méandres de la duperie, de la manipulation, de la psychose et de la paranoïa. Les frontières entre le réel et le supposé deviennent floues. C'est bougrement diabolique. L'auteur s'amuse des faux-semblants et distille un suspense glaçant en imposant un climat de tension psychologique insoutenable. Ambiance suffocante, franchement irrespirable, chaque révélation venant noircir le tableau et polluer nos certitudes. Un bouquin qui met la tête à l'envers !   

Traduit par Paul Benita (Remember Me This Way) pour les éditions Préludes, mars 2016

20 juillet 2016

Au-dessus de tout soupçon, de Declan Hughes

Au dessus de tout soupçon

Danny et Claire Brogan vivent avec leurs deux filles dans une belle propriété du Wisconsin. Ils y mènent une existence heureuse selon toutes les apparences. Au retour d'un séjour à Chicago, où elle a retrouvé son amant, Claire tombe des nues en découvrant une maison vide, sans mari ni enfants. Seul le cadavre de son chien gît sur place et lui fait prendre conscience de la gravité de la situation. Sa voisine et belle-sœur Donna, ainsi que sa meilleure amie Dee, l'empêchent de perdre pied et la poussent à contacter la police. En se rendant sur place, les enquêteurs constatent alors la présence d'un corps. Un ami d'enfance de Danny, dont le retour rappelle un acte dramatique survenu dans le passé de celui-ci. On ne l'ignore pas, à l'âge de onze ans, Danny et trois copains, ont incendié une maison avec ses occupants à l'intérieur. Un geste accidentel et malheureux. Une tragédie qui vient se télescoper sur la famille Brogan, trente ans après. 

Cet étonnant roman, qui a su me séduire par son accroche, n'a pourtant pas été une sinécure, du fait de son style narratif tarabiscoté. Ce n'est pas seulement son humour grinçant qui interpelle, c'est sa tendance à blablater droit devant sur un mode sarcastique dérangeant. Cela a donc rendu mon début de lecture difficile et peu engageant. J'ai finalement passé outre pour connaître le dénouement de l'intrigue, alléchée par une entame franchement très bonne, une soirée de barbecue assez flippante, des personnages douteux, des secrets longtemps enfouis et une vengeance concoctée dans les règles de l'art. Du suspense, du flou, des meurtres sanguinaires, une jouissance déplacée à tout nous raconter... Un roman assez surprenant et inclassable, qui se lit facilement. 

Traduit par Cécile Leclère (All The Things You Are) pour les éditions Presses de la Cité, Février 2016

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