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Chez Clarabel
doudoutherapie
7 avril 2016

Ce que je peux te dire d'elles, d'Anne Icart

Ce que je peux te dire d'elles

C'est une histoire de femmes et de filles qui se raconte dans ce roman d'Anne Icart. Une histoire de sœurs, Angèle, Justine et Babé, qui grandissent auprès de leur grand-mère et qui vont apprendre à voler de leurs propres ailes en suivant leurs rêves et leurs espoirs fous. Angèle, qui souhaite devenir journaliste, fait la rencontre de Charles qui ne ménage pas ses efforts pour la séduire et la convaincre de faire un bout de chemin ensemble. Justine, indépendante et frondeuse, se lance dans la couture, apprend, fait des merveilles et va créer son propre atelier de mode. Babé, la plus jeune, la plus sensible, est aussi le maillon essentiel du trio, celle qui consolide le groupe et répare les petits bobos, prête une écoute attentive, cajole les moues boudeuses et sèche les larmes. Blanche, bientôt, se joindra à ce fabuleux essaim. Bébé de l'amour fou, mais rappel incessant de ce qui n'est plus. La fillette va grandir dans l'ombre d'une mère aux humeurs lunatiques, atteinte d'une grave dépression, qui la privera des petites attentions, des gestes affectifs et des témoignages de tendresse. Blanche, par précaution, se tiendra à distance de l'amour et suscitera à son tour un gouffre de frustration chez sa propre fille, Violette, laquelle quittera le nid très tôt, en colère et demandeuse d'explications. Et le roman de s'ouvrir sur un simple coup de fil, Violette a accouché d'un petit garçon. Blanche se rend, par le premier train, à son chevet et ressasse l'histoire du clan Balaguère sur près de cinquante ans.

Quel doux roman ! Il est à la fois généreux, simple, tendre, attendrissant, fort et poignant. Toute l'histoire est centrée sur un magnifique portrait de famille, dont la particularité est d'être essentiellement conjuguée au féminin. Et quelle énergie ! Que de luttes ! Les filles Balaguère ont aimé, ont donné, ont perdu. Elles ont mené chacune leurs propres combats, ont trébuché et se sont relevées. Leur complicité n'était jamais à l'abri de coups de griffes, les colères souvent explosant dans leur appartement rue d'Aubuisson à Toulouse, également suivies de rires et de larmes. C'est une vie colorée, bruyante, passionnée et passionnante. Et j'ai pris un plaisir fou à partager la chaleur et l'exubérance de ce cocon familial. On s'y sent à son aise, on y trouve sa place et on écoute avec grand intérêt les vies de chacune se raconter avec pudeur et sans tricherie. Cela a beaucoup de charme, en plus d'être attachant.

>> Également disponible en livre audio, en exclusivité sur Audible, uniquement en téléchargement.

Ce que je peux te dire d'elles | Livre audio

©2013 Robert Laffont (P)2015 Audible FR

Lu par : Benedicte Charton - Durée : 7 h 30

 

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5 avril 2016

Quelqu'un pour qui trembler, de Gilles Legardinier

Quelqu'un pour qui trembler

Après de brillantes études de médecine, Thomas a parcouru le monde pendant vingt ans pour venir en aide aux plus démunis. C'est aussi en Inde qu'il apprend par hasard l'existence de sa fille, Emma. Cette nouvelle le bouleverse et l'incite à tout quitter pour la retrouver. Mais il ne débarque pas dans sa vie pour la chambouler, au contraire il va se montrer prévenant de loin. Pendant des jours et des semaines il va se contenter de l'observer, de connaître sa vie, de rattraper le temps perdu en achetant tous ses vieux jouets en vide-grenier (quelle scène mémorable !) ou de lui apporter ce coup de pouce providentiel pour lui faciliter l'existence (son petit copain cherche un studio cossu et bon marché, Thomas va donc poser des annonces partout en ville pour l'attirer dans ses filets). Car Thomas est rentré en France pour rétablir un lien, même invisible, avec son enfant. Depuis qu'il a connaissance de son existence, il se sent submergé par ses émotions et ses sentiments de père tout neuf. C'est touchant, parfois maladroit. Et ça titille juste ce qu'il faut la délicate question des liens filiaux, ou comment trouver sa place dans une relation qui s'est construite ailleurs, et sans lui ? Comment définir une famille ? Pourquoi notre monde, soudain, vacille en devenant un parent ? En attendant, Thomas a accepté un poste de directeur d'une maison de retraite hors du commun. Ses nouveaux patients sont une brochette de papis et mamies tous plus exubérants les uns que les autres, follement attachants et prompts à satisfaire les lubies du patron pour repousser l'assistante sociale, sauver le gardien d'une usine abandonnée ou jouer les entremetteurs pour consoler les cœurs brisés. C'est une joyeuse fourmilière, qui ne connaît pas les coups durs et qui se serre les coudes en toutes circonstances.

Quelle bouffée d'air frais ! L'histoire est franchement jubilatoire à lire. C'est simple, drôle, bienfaisant. On ne s'ennuie pas une seconde. Si seulement la vie pouvait ressembler à un roman de Gilles Legardinier, le monde serait certainement plus doux, plus tendre, plus réconfortant, l'humanité plus grande et plus belle ! C'est pourquoi je prescris à hautes doses la lecture de ses romans, qui possèdent tous un petit goût de revenez-y. J'apprécie aussi leur caractère simple et bienveillant, qui rend si savoureux et enchanteur leur découverte. Je ne m'en lasse pas. ♥

Fleuve éditions, Octobre 2015 ♦ Texte lu par Fabien Briche pour Audiolib (Février 2016) - durée : 11h 23

Quelqu'un pour qui trembler, de Gilles Legardinier, un livre audio, lu par Fabien Briche

9 février 2016

Parce que c'était nous, de Mhairi McFarlane

Parce que c'était nous

Pour avoir été lu peu après Demain est un autre jour (sympa, mais agaçant), le roman de Mhairi McFarlane a été une bouffée de fraîcheur et une très agréable surprise !

On suit à nouveau l'histoire d'une jeune femme de trente ans, Rachel Woodford, qui vient de rompre avec son fiancé, qu'elle fréquentait depuis treize ans, et qui retombe sur son meilleur ami de fac, Ben Morgan, dont elle n'avait plus de nouvelles alors qu'ils formaient un couple inséparable.

Et aussitôt ça fait tilt, leur relation amicale scintille à nouveau, tenant compte des nouvelles configurations (lui est marié à une avocate brillante, belle et richissime, il vient d'emménager à Manchester et cherche à renouer avec ses anciens contacts). De son côté, Rachel est journaliste (section judiciaire) et pensait son avenir tout tracé jusqu'à ce qu'elle décide de faire un grand ménage. L'heure est aussi aux souvenirs, qu'elle ressasse sans amertume.

Car entre Ben et elle, l'histoire n'a pas de nom. C'est avant tout une amitié fusionnelle, sans ambiguité apparente, et puis... l'histoire va nous en apprendre davantage, au fil des chapitres, en alternant présent et passé, pour faire revivre cette formidable alchimie, les sentiments cachés, les frôlements, les malentendus... jusqu'à l'inéluctable question : comment et pourquoi ont-ils coupé les ponts ?

C'est ce qu'on va découvrir au terme d'un chassé-croisé passionnant et vibrant d'émotion. Mine de rien, j'ai dévoré cette histoire, qui se laisse lire avec plaisir et ravissement. On craque pour les personnages, pour l'humour et pour l'histoire aussi, qui n'est pas du tout comparable au roman de David Nicholls, Un jour, que j'avais trouvé trop déprimant. Cette fois, le ton est léger, drôle et primesautier, avec un bon sens de la dérision, qui fait souvent sourire. Rachel est entourée d'une bande de potes très attachants et collectionne les hauts et les bas d'une vie banale (compétition déloyale au boulot, déconvenues amoureuses etc.).

C'est simple, mais super agréable à partager. J'ai vécu cette lecture avec le sentiment d'en faire partie et d'être triste d'en sortir. Suis complètement fan de l'auteur ! ;-)

>> Ce livre audio en version intégrale vous est proposé en exclusivité par Audible 

- uniquement disponible en téléchargement.

 Parce que c'était nous | Livre audio

©2013 Milady. Traduit de l'anglais par Odile Carton (P)2019 e-Dantès

26 janvier 2016

Quatre Sœurs, 3. Bettina, de Cati Baur (d'après Malika Ferdjoukh)

heart red

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Place, place au troisième tome de la génialissime série des Quatre Sœurs, dans son excellente adaptation en bande dessinée par la brillantissime Cati Baur ! 😍 Et je n'exagère pas. 

Aaaah, qu'est-ce que c'est bien ! Au risque de me répéter, et gazouiller niaisement des mots d'amour, cette lecture est mon instant doudou par excellence. On trouve tout dans cette série : de l'humour, de la tendresse, des frangines extras, des colères, des larmes, des gratins, des coups de cœur, des gamins turbulents, des vacances, des garçons, et des filles, des premières amours, des ruptures, des fantômes, des lettres, des robes, des chansons et des danses, des coups de fil, des coups de déprime, des câlins, des cafards, des bisous, des poireaux, des cigarettes, des cerises et des nuits blanches...

C'était sensationnel. Merci mille fois. 

Les filles Verdelaine ont donc du souci à se faire pour entretenir la grande maison familiale. L'argent manque. Charlie lance l'idée de louer la chambre des parents à un inconnu. Onde de choc et instant d'émotion chez nos demoiselles. Puis, toutes vont céder la bouche en cœur avec l'arrivée de Tancrède. Il est beau, mystérieux, charmant et différent de Basile. Lui, le grand frère attentionné. Le roi du couscous. L'amoureux de Charlie. « Ce pauvre Basile est amoureux de la Vill'Hervé et de son contenu. » Et Charlie en a assez de couver... elle veut sentir son corps vibrer, son cœur bondir hors de sa poitrine, elle veut être belle et désirable, briser ses chaînes de petite fille trop sage et grande sœur modèle. Go, Charlie ! Vis ton rêve. Et enflamme l'assistance, avec « une robe de festival de Cannes, une robe de bal chez l'ambassadeur, pas une robe de sœur » !

Et on vit à fond cette histoire naissante, cette passion amoureuse qui balaie tout sur son passage, tandis que d'autres traînent des petites mines chiffonnées et épongent avec peine leurs chagrins qui débordent de partout. Oh, que c'est douloureux aussi ! Une lecture qui donne autant de joie que de pincement au cœur. C'est si bon, et tellement fort. Je suis amoureuse de cette série, de son histoire fantasque, avec ses mots et ses expressions uniques et rigolotes, et fatalement je suis envoûtée par la bande dessinée, dont l'esprit, les couleurs, les illustrations correspondent trait pour trait à ce que j'avais en tête, je savoure chaque miette de ma lecture. Miam, miam. 

Cati Baur respecte la magie, la poésie et l'espièglerie de cette série avec son talent, sa simplicité, sa sensibilité et sa fraîcheur. Quel délicieux cocktail de talents. C'est idiot, mais j'appréhende la publication (l'an prochain) du tome 4. Ce sera comme dire au revoir, encore une fois, à des personnages devenus des proches amis, presque une deuxième famille (beh oui, moi aussi j'ai des frangines infernales, qui me vampirisent joyeusement). ;-) N'y pensons pas. Et puis la relecture est aussi un plaisir infini. 

Pour l'heure, lâchons la main de Bettina, de Hortense, d'Enid, de Charlie... et patientons jusqu'aux prochaines retrouvailles, avec une Geneviève secrète et pas si légère, qui aura aussi le tournis pour un beau et étrange garçon. Gnéééé... Cati Baur et Malika Ferdjoukh, vous êtes mes héroïnes ! 😘 😺

« Un centimètre de bonheur, de délices déraisonnables plutôt qu'un hectare de quiétude et de modération. Quelle audace, notre Charlie. Tout ça pour une baraque en ruine et quatre frangines qui ne valent pas un pet. »

Rue de Sèvres / Janvier 2016

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4 janvier 2016

Veux-tu m'épouser 100 fois ? par Holly Martin

Veux tu m épouser 100 fois

Vendre du rêve et de l’amour, voilà le travail de Suzie. Et son agence La Proposition Parfaite fonctionne plutôt bien – c’est même la seule chose qui tient la route dans sa vie. Jusqu’à ce que Harry, son meilleur ami et associé, décide de l’embarquer dans un plan de communication complètement FOU.
100 jours.
100 demandes en mariage.
Elle et lui dans le rôle des fiancés.
Un jeu qui pourrait être divertissant si Suzie n’était pas désespérément et secrètement amoureuse de Harry. Quoi de pire que de se faire demander en mariage non-stop pendant trois mois par l’homme que l’on aime depuis des années ?…

🌟🌟🌟🌟🌟🌟

Cette lecture possède un charme fou et n'usurpe nullement son titre de comédie adorable avec des personnages très attachants. Pendant 430 pages, grosso modo, Suzie et Harry partagent avec nous les hauts et les bas de leurs émois, dans une aventure qui ne manquera pas de vous surprendre, de vous agacer, mais surtout de vous éblouir. Suzie et Harry sont les meilleurs amis du monde. Lui est gentil, attentionné, charmeur et patient. Elle est rigolote, jalouse et soupe-au-lait, mais surtout très à fleur de peau depuis le décès tragique de son frère. Lorsque Suzie réalise qu'elle est tombée amoureuse de Harry, elle s'en mord les doigts, hésite longuement avant de l'accepter, puis de partager ses sentiments. Et si ce n'était pas réciproque, est-ce que cela ne ruinerait pas une amitié exceptionnelle ? De son côté, Harry masque aussi son attachement derrière des démonstrations de tendresse et de dévouement qui en feraient fondre plus d'une. Ce type est d'une délicatesse exemplaire. Lui aussi tente de se protéger derrière des pirouettes, parfois maladroites, et qui font souvent tourner en bourrique notre héroïne. Grand séducteur, Harry a tendance à collectionner les aventures sans lendemain, au grand dam de Suzie. Leur histoire n'est donc pas toute tracée, toute simple, toute douce et mielleuse. C'est au contraire particulièrement mouvementé, avec des éclats de rire, et de grands éclats de voix. J'étais verte de les voir se chamailler pour des malentendus, d'autant plus que cela malmène l'histoire, de façon puérile, avec l'impression de longueurs inutiles... Sans quoi, la lecture est féerique à souhait. Suzie et Harry vont s'embarquer dans un tour du monde sponsorisé par des tours-opérateurs, en échange d'un compte-rendu détaillé sur un blog qui rencontre un succès fou. On y découvre surtout les mises en scène inventées par Harry pour demander la main de Suzie, lesquelles sont toutes plus extraordinaires les unes que les autres, bien qu'irréalistes, elles participent au rêve en rivalisant de fantaisie, de romantisme et de splendeur... Cette lecture possède une touche de magie sur fond de comédie romantique enlevée et pétillante, à déguster sans culpabiliser. C'est franchement trop bon ! 

Harlequin / Coll. &H ♦ Octobre 2015 ♦ Traduit par Charlotte Demanie (One Hundred Proposals)

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8 décembre 2015

Le Château de Cassandra, de Dodie Smith

Ne loupez pas la réédition en format poche - chez Gallimard jeunesse, collection Pôle Fiction - du grand classique de Dodie Smith. La couverture est magnifique ! 

Le château de Cassandra

Cassandra est une jeune fille de 17 ans qui vit dans un château délabré. Son père, auteur d'un roman à succès, n'a pas retouché la plume depuis des années. Il vit cloîtré dans son bureau, lit des romans policiers à la pelle et ne se préoccupe nullement des soucis domestiques. Car la vie quotidienne est une succession de petites débrouilles et autres sacrifices pour les femmes de la maison. Topaz, la belle-mère, use de ses charmes auprès de ses relations à Londres pour décrocher quelques contrats (elle était modèle pour les peintres à la mode), Rose, l'aînée de 21 ans, s'abîme les mains avec les lessives et les trempages de teinture verte pour redonner de l'éclat à leurs toilettes. C'est elle qui souffre le plus de la situation. Elle rêve de s'échapper de sa condition, de rencontrer un riche parti et de l'épouser. La providence s'invite au château lorsque leurs nouveaux voisins débarquent à l'improviste. Deux frères, Simon et Neil Cotton, venus tout droit d'Amérique. Aussitôt, les esprits romantiques des jeunes filles s'embrasent et Rose papillonne de bonheur.

Le journal de Cassandra nous fait ainsi partager les événements qui jalonnent leur existence, de mars à octobre, avec autant de sensibilité que d'ironie. Fine observatrice, pleine d'esprit et de talent, la jeune fille a pour ambition d'écrire un roman et s'entraîne à l'écriture rapide en relatant les exploits de sa famille. Elle-même est submergée par ses premiers émois sentimentaux, avec le jeune jardinier qui n'a d'yeux que pour Cassandra, sauf qu'elle se sent empruntée et confuse... Ce roman vintage à souhait possède un charme fou et réserve un instant de lecture précieux et délectable. L'histoire est d'un classicisme absolu, un brin poussiéreuse, délicieusement guindée, c'est un bonbon anglais, avec un zeste de fantaisie. Un mélange sucré et acidulé... J'ai a-do-ré ! 

Gallimard Jeunesse, coll. Pôle Fiction / Novembre 2015 ♦ Traduit par Anne Krief (I Capture the Castle)

29 septembre 2015

Le Secret de la manufacture de chaussettes inusables, d'Annie Barrows

LE SECRET DE LA MANUFACTURE

Fâchée avec son sénateur de père, qui souhaitait la fiancer contre son gré, Layla Beck accepte le premier job venu - écrire l'histoire de Macedonia, une petite ville de Virginie-Occidentale, pour le compte d’une agence gouvernementale. Contre toute attente, cette expérience va s'avérer grisante et pleine de surprises ! Layla s'installe chez les Romeyn, dans la moiteur d'un été caniculaire, et découvre chez cette famille un passé cerné d'ombres et de fantômes. À force de fouiller dans les archives de la ville et les anecdotes des habitants, la jeune femme va se connecter avec un secret familial, doublé d'un drame sentimental, qui a plongé Jottie, son frère Félix et leurs proches dans un silence pesant et expliquerait leur mode de vie engourdie.

Ce roman, très attendu depuis que j'avais été enchantée par Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, co-écrit par Annie Barrows et sa tante Mary Ann Shaffer, ne lui arrive sans doute pas à la cheville, mais offre malgré tout un instant de lecture absolument réjouissant. L'histoire nous balade gentiment, au cours des 600 pages pour 18 heures d'écoute, à travers les rues de Macedonia et en compagnie d'une brochette de personnages attachants, qui se plaisent à colporter toutes sortes de fables et dressent ainsi un tableau de la ville particulièrement cocasse.

On se sent vite comme un coq en pâte, pas mécontent de notre visite. À côté de ça, le secret de la famille Romeyn nous taraude. Et c'est grâce à la curiosité insatiable de la jeune Willa, douze ans, que certains mystères du passé vont se lever. Pourquoi Jottie se refuse d'aimer à nouveau ? que fabrique Félix dès lors qu'il s'échappe de la maison pour revenir les poches pleines d'argent ? quels mensonges Vause Hamilton a-t-il emportés dans sa tombe ? qu'est-ce qui a pu briser leur amitié avec Sol McKubin ?

Même si le rythme est lent et le roman copieux, la lecture ne m'a inspiré aucun ennui. J'ai été charmée par l'ambiance, captivée du début à la fin. J'avais l'impression de décrocher avec la réalité qui m'entourait pour voyager dans un décor dépaysant mais chaleureux. Cela m'a beaucoup plu. Les histoires de famille et les petites villes américaines n'ont pas fini d'exercer leur attrait sur moi ! Claire Tefnin (Audiolib) prolonge cette sensation de bien-être grâce à une voix agréable et apaisante. 

Audiolib / Septembre 2015 ♦ Texte lu par Claire Tefnin (18h 26) ♦ Traduit par Claire Allain et Dominique Haas pour Nil éditions (The Truth According To Us)

9 septembre 2015

Le Premier jour du reste de ma vie, de Virginie Grimaldi

Le Premier Jour

Pour qui rêve de larguer les amarres, cette lecture est pour vous !

Marie est à un tournant de sa vie : à 40 ans, déçue de sa vie de couple, elle plaque tout pour s'embarquer dans une croisière, réservée aux célibataires, et s'en va parcourir le monde durant trois mois. Elle fait rapidement la connaissance de Camille et Anne, qui ont pour point commun d'être aussi à une période charnière de leur existence. Et ainsi de s'échanger des confessions sur leur vie intime, leur avenir sentimental, leurs frustrations, leurs envies et leurs peurs...

Mais l'histoire se révèle étonnamment joyeuse et enlevée ! On ressent un élan de tendresse et de sympathie pour ces trois copines, au point de s'imaginer à leurs côtés, calée dans un transat, un cocktail à la main, blablatant sur les hommes jusqu'à n'en plus pouvoir. C'est super rafraîchissant, en plus d'égrener le roman de propos sensibles, vrais et touchants, qui nous fait penser que sous le vernis de la comédie, se cache une histoire profonde et attachante, qu'on savoure pleinement.

Même JJ Goldman s'invite à la fête ! C'est vous dire comme la surprise est totale. J'ai beaucoup aimé, au-delà du cadre, de la promesse d'évasion et des rêves éparpillés. C'est une lecture attendrissante, qui met du baume au cœur. Je recommande, sincèrement.

City éditions / Janvier 2015

9 septembre 2015

L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, de Karine Lambert

“Le bonheur est une petite chose que l'on grignote assis par terre au soleil.”

L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes

Juliette vient s'installer dans l'appartement de son amie Carla,  partie explorer les mystères de l'Inde, et découvre un immeuble cossu, habité par des femmes fantastiques et fantasques, puisqu'elle ont « renoncé » aux hommes. Pourquoi, comment ? Juliette a la trentaine d'années, célibataire, en quête d'amour. Elle ne comprend pas ce choix et  interroge ses comparses, quitte à les bousculer et les contrarier. 

À la tête de cette ruche, se trouve la Reine. Ancienne danseuse, au corps perclus de rhumatismes. La Reine, du haut de son piédestal, a imposé à ses suivantes un régime drastique en matière de relations sentimentales. Giuseppina, Rosalie et Simone l'ont consenti de bonne grâce. À force de ressasser leur passé sans gloire, elles ont préféré se calfeutrer derrière la façade de la Casa Celestina pour panser leurs plaies.

Ce sont ainsi des bribes de leurs histoires, bancales ou loupées, qu'on découvre au fil des chapitres, racontées sans réelle fantaisie, mais avec élégance et lyrisme. On n'y ressent aucune amertume, aucune détresse. C'est plutôt un ticket d'entrée pour intégrer cette attachante communauté, et on s'y sent vraiment bien, malgré les quelques artifices prodigués dans l'écriture, parfois maniérée.

C'est donc sur une note positive et concluante qu'on referme le bouquin. Heureux d'avoir croisé le chemin de cette jolie lecture, sans prétention.

Michel Lafon / Mai 2014 ♦ Livre de Poche (juin 2015)

L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes

« On ne remplace pas l'amour par autre chose. On remplace les illusions, l'attente, les turbulences, la dépendance, les déceptions, les thérapies de couple, le rien, par des choses agréables, à portée de main, qui ne disparaîtront pas au premier coup de vent, à la montée de sève, au printemps.
- Vous remplacez l'amour par des ateliers de poterie et des longueurs de piscine ?
- Un univers insoupçonné de béatitude !
- Une vie sans hommes, c'est une vie sans sel, sans sucre, sans piment, sans miel. »

8 septembre 2015

À un détail près, de Kristan Higgins

A un détail près

Quoi de mieux, en cette période de déprime post-vacances, qu'un roman de Kristan Higgins pour vous rendre la vie plus doucereuse et supportable ? Et se consacrer ainsi à une histoire de cœurs brisés, qui cherchent à colmater ses failles dans une petite ville new-yorkaise (Manningsport), avec un bataillon de personnages attachants et tendrement envahissants. Un programme peu folichon, au scénario téléphoné, mais dont le traitement ne manquera pas de vous surprendre par sa fraîcheur, son humour et son énergie.

Tout commence sur les chapeaux de roue : Faith Holland décide de rentrer au bercail pour affronter ses vieux démons (un fiancé gay qui l'a plantée devant l'autel) pour ensuite trouver l'homme de sa vie. Cela implique également de revoir Levi Cooper, désormais le chef de la police locale, ancien héros de guerre et meilleur ami de son ex, à l'origine du sabotage de son mariage. Ces deux-là ne se portent pas une estime folle, mais font contre mauvaise fortune bon cœur.

Amenés à se croiser souvent, parfois dans des situations embarrassantes (la scène des toilettes !), ils génèrent par leurs dialogues de chouettes moments de lecture qui font mouche. C'est piquant, drôle et ça distille une intensité sexuelle appréciable, car jamais racoleuse. C'est ce que j'aime tant dans les livres de K. Higgins, qui sont avant tout des comédies romantiques, brassant des valeurs traditionnelles, des couples charmants et des intrigues simples mais efficaces. (L'auteur fustige par deux fois une célèbre saga aux nuances grisâtres...) ;-)

Cette lecture offre un concentré de bonheur, sur 450 pages, entre tendresse, émotion et une avalanche de clichés. J'ai adoré me promener dans les rues de Manningsport, avaler un café chez Lorelei ou dévorer des nachos chez Colleen. C'est juste doux, réconfortant, attachant et attendrissant. Kate est une héroïne moderne, loin d'être parfaite, avec son physique moelleux et sa vieille peur de finir seule. Elle a besoin de reprendre confiance en elle en chassant son sentiment de culpabilité depuis la mort de sa mère.

Et donc, Levi... taciturne et renfrogné, traumatisé par son passé, incapable de se confier aux autres, a lui aussi du travail à accomplir pour laisser libre cours à sa corde sensible. L'alchimie au sein du couple est réelle, touchante et pleine d'allant. Autour d'eux gravite l'imposante et infatigable famille Holland qui, par leurs anecdotes et leurs frasques, offre un portrait explosif et déjanté ! J'ai franchement hâte de les retrouver dans les prochains livres à paraître (au moins 4). Et je conclurai sur cette note, que seuls les initiés comprendront, en reconnaissant à Justin Timberlake un “potentiel” insoupçonné ! ^-^

éditions Mosaïc / Juin 2015 ♦ Traduit par Karine Xaragai (The Best Man)

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