Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
michel lafon
11 octobre 2017

Entre deux mondes, d'Olivier Norek

Ce polar est monstrueusement humain, “forcément” humain : il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre, il y a juste des peurs réciproques qui ne demandent qu'à être apaisées. 

Entre deux mondesSans la signature d'Olivier Norek, jamais je n'aurais lu ce roman traitant de Calais et des migrants. Pour moi, ce n'est pas qu'un simple reportage aperçu à la télé, c'est une réalité que côtoie quotidiennement ma famille. J'ai donc bravé mes réticences et là, quel vertige de plonger dans une histoire où il n'y a qu'à fermer les yeux pour visualiser les rues, les quartiers, la plage, le centre commercial... L'auteur a su me harponner. J'ai été prise en otage, de mon plein gré. Certes, le scénario est passablement enjolivé et miraculeux pour y adhérer totalement, mais c'est tellement bien fichu que cela vous agrippe tout de go. Vous vous surprenez à tout dévorer en quelques heures, en remerciant au final Olivier Norek pour ce regard humain et humaniste sur l'impossible imbroglio que vit la ville de Calais - par contre, non ce n'est pas une ville fantôme.

Cette fois, pas de Victor Coste, mais le lieutenant Bastien Miller, qui a demandé sa mutation à Calais pour raison familiale. Et il tombe rapidement des nues face aux méthodes de travail du commissariat, qui ne relèvent plus des procédures classiques, et ce depuis l'existence de la Jungle aux abords de la ville. Dans ce camp improvisé où sont parqués tous les exilés des pays les plus dangereux du globe, se trouve Adam Sarkis, un ancien policier syrien, qui est à la recherche de sa femme et sa fille parties quelques semaines plus tôt. Là, pas de suspense, toutes les deux ont péri lors de leur traversée en Méditerranée. Mais le gars remue ciel et terre et attire fatalement l'attention sur lui en tirant un môme des griffes de ses tortionnaires. Adam va continuer de bousculer l'omerta, contre l'indifférence et contre l'injustice. Son chemin va ainsi croiser celui de Bastien, assez pour que les deux hommes se reconnaissent et trouvent ensemble une cause commune.

Cette lecture a su me toucher, m'interpeller, m'attendrir et me révolter. On y rencontre des personnalités attachantes, des histoires hors du commun, des parcours de vie inimaginables, de la haine, de la bêtise et de l'horreur. C'est prenant, sans jugement, d'une sincérité absolue. Toutes les ficelles du suspense sont tissées avec adresse, on est tenu en haleine de bout en bout, et on a même droit à quelques improbabilités providentielles qui font hausser les sourcils d'étonnement. Mais ça n'a pas d'importance. Très clairement, le roman se lit en une goulée ou s'écoute avec passion - les deux options se valent car la déception est loin du compte ! François Montagut adopte une réserve appréciable, modérant quelque peu ses intonations hystériques pour incarner les voix féminines, un problème récurrent mais qui se soigne. Cela reste un très bon choix éditorial, néanmoins.

Subtil et très juste, Olivier Norek impose son style, simple et efficace, et a promis de revenir avec Victor Coste. ☺

Un monde “entre deux mondes” pour damnés de la Terre entre deux vies. 


>> Ce livre audio vous est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2017 Michel Lafon (P)2017 Audible Studios

Texte lu par François Montagut  /  Durée : 8 h 58  /  Éditeur : Audible Studios

 

Publicité
Publicité
18 juin 2017

Tu as promis que tu vivrais pour moi, de Carène Ponte

TU_AS_PROMIS_QUE_TU_VIVRAIS_POUR_MOIInconsolable depuis la mort de Marie, sa meilleure amie depuis l'enfance, Molly a la surprise de recevoir un mystérieux paquet contenant douze lettres à découvrir mois après mois. Une façon pour la défunte de motiver notre héroïne à se lancer de nouveaux défis et vivre enfin la vie qu'elle mérite. Pour l'heure, Molly est serveuse à Paris et vit avec Germain, un gentil garçon, adorable et prévenant... mais plat et ennuyeux. Pas vraiment le candidat idéal aux yeux de Marie qui a toujours rêvé d'un John pour son amie. Bref. Sur une idée de la disparue, Molly part donc en weekend à Grenoble pour s'initier au ski. Sur place, elle répond spontanément à une annonce, devient prof de danse et plaque tout pour s'installer dans les montagnes. Sa décision en effraie plus d'un - sa mère, son amie Viviane, son fiancé - mais Molly a désormais la certitude d'être à un tournant de sa vie. 

Ce court roman est efficace par son rythme, son effervescence, son dynamisme et son optimisme à toutes épreuves. C'est plein d'espoir et d'entrain, le tout laisse peu de place à l'atermoiement, c'est aussi réconfortant et chaleureux, donc ça fait du bien. On se passionne à suivre Molly dans ses prises de risque, suivre son audace et partager sa bonne humeur. Concrètement, il règne une ambiance guillerette non dénuée de charme et de légèreté... même si le propos demeure trop succinct, avec de nombreuses scènes surjouées (l'électron de la romance en tête) et une sensation de situations téléphonées assez banales. L'histoire met finalement à l'honneur l'amitié féminine, la belle communion des âmes fragilisées, leur souffle conjoint à affronter les aléas de la vie et se construire un nouveau destin. À envisager, donc, comme une lecture digestive, sans prétention. Ses effets bienfaisants sont avérés.

>> Disponible en livre audio - en exclusivité - Texte lu par Myrtille Bakouche (durée : 5h 14) pour Audible Studios 

©2017 Michel Lafon (P)2017 Audible Studios

Tu as promis que tu vivrais pour moi | Livre audio
Version intégrale
29 mai 2017

Insaisissable (T. 1) : Ne me touche pas, de Tahereh Mafi

Insaisissable T01 ne me touche pas

Pour rappel, “Insaisissable ” est une série terriblement prenante, au charme envoûtant et qui réserve un ballet sombre et passionnant entre les personnages et les nœuds de l'intrigue.
Juliette vit internée dans une cellule depuis 264 jours, abandonnée par sa famille qui a peur d'elle. La jeune fille possède en effet le don de tuer rien que par le toucher et doit payer pour un crime malheureux. Un jour, un garçon (Adam) la rejoint entre ses quatre murs et tente de l'amadouer en discutant avec elle. Il lui pose des questions, cherche à la cerner et ne cesse de l'observer. Et puis les évènements se bousculent quand un dénommé Warner va également la prendre en otage et l'installe dans ses beaux quartiers, en lui offrant des robes splendides et des repas copieux. Il a pour secret désir de faire d'elle son arme contre le monde extérieur, contre la résistance qui se met en place pour renverser le régime totalitaire. Or, l'histoire renferme bien d'autres tiroirs cachés, qu'il est toujours grisant de trouver et d'ouvrir, pour s'extasier ou tomber de haut.
Un bon début pour une série complexe et admirablement écrite. À suivre sans frémir.

Michel Lafon poche - avril 2014 ♦ traduit par Jean-Noël Chatain  

12 février 2017

Surtensions, d'Olivier Norek

surtensionsC'est peu de dire qu'Olivier Norek se bonifie au fil du temps. Sachant que ses deux premiers romans (Code 93 et Territoires) étaient déjà extrêmement bons, imaginez le niveau de celui-ci ! ... Renversant. Percutant. Poignant. Époustouflant. J'ai adoré.
On bascule pourtant dans une sombre histoire de kidnapping et de braquage, deux affaires différentes qui vont malencontreusement s'enchevêtrer et conduire au carnage que l'on sait. Le roman s'ouvre sur un capitaine Coste effondré, en pleine séance chez le psy. Son enquête a viré au cauchemar, le type est à bout de nerfs. Pourquoi, comment ? C'est ce que la lecture va s'appliquer à raconter, en remontant le long fil d'un imbroglio criminel dont le dénouement ne pourra que vous mettre k-o. Je suis sortie de là en miettes, les larmes aux yeux. C'est dire.
Pour le coup, le roman innove dans sa structure et sa méthode de narration. Ce sont comme des morceaux de puzzle qui s'imbriquent les uns avec les autres, mais au terme d'une évolution subtile et laborieuse. L'histoire nous propulse dans le milieu carcéral, avec toute la noirceur que l'on sait. Un gamin est enlevé à la sortie d'une discothèque, ses parents sont aux abois. Entre guerre des polices et spectre d'une nouvelle affaire Halimi, l'enquête est sur des charbons ardents. Une jolie corse réunit son gang pour libérer son frère de prison et débarque dans un pavillon de banlieue pour terroriser une famille sans histoire. À l'ombre, cinq individus voient leur vie se jouer sous les yeux après la subtilisation des scellés au tribunal de Bobigny.
Chapitre après chapitre, ces affaires faussement anodines viennent botter en touche le service de Victor Coste, qui se lance sans le savoir dans une course contre-la-montre aux allures d'une partie de dominos. La terrible loi de Murphy. C'est finalement tout un ensemble qu'on partage, la vie des policiers, celle des malfrats, autant de vies sur la corde raide, ce qui rend le roman tour à tour captivant et bouleversant. En bref, cette lecture m'a littéralement vampirisée. Je l'ai lue en très peu de temps et n'ai pas vu passer les 12 heures d'écoute. 100% addictif.

Texte intégral lu par François Montagut pour Audible Studios (durée : 12h 11) - Décembre 2016

>> en exclusivité & en téléchargement sur Audible FR

©2016 Michel Lafon (P)2017 Pocket (P)2016 Audible FR

 ** Petit sourire à l'écoute d'un oubli technique, une séquence de répétition qui n'a pas été coupée au montage. Une maladresse que je trouve toujours cocasse. **

 

30 mai 2016

Territoires, d'Olivier Norek

Territoires

À Malceny, dans le 93, on est habitués aux règlements de comptes. Mais un nouveau prédateur est arrivé en ville et, en quelques jours, les trois plus gros caïds du territoire sont exécutés. Le capitaine Coste et son équipe vont devoir agir vite, car leur nouvel ennemi s'implante comme un virus dans cette ville laissée à l'abandon, qui n'attend qu'un gramme de poudre pour exploser. Une ville où chacun a dû s'adapter pour survivre : des milices occultes surentraînées, des petits retraités dont on devrait se méfier, d'inquiétants criminels de 12 ans, des politiciens aveugles mais consentants, des braqueurs audacieux, des émeutiers que l'État contrôle à distance de drone. Et pendant ce temps, doucement, brûle la ville. 

En vérité, j'ai longtemps hésité avant de lire un roman d'Olivier Norek, en dépit des appréciations ultra positives des libraires et autres lecteurs. Le cocktail banlieue-93-magouille-émeute ne m'attirait pas franchement. Et puis, j'ai eu l'occasion d'entendre l'auteur (charmant) et j'ai été conquise. N'ayant pas trouvé Code 93 en rayon, j'ai reporté mon choix sur le suivant, Territoires, et je ne regrette pas du tout de lui avoir donné une chance. C'est en effet un très bon roman policier, efficace, conduit sans esbroufe, avec juste quelques scènes bien choquantes (le chat dans le micro-ondes... brrr!), avec des personnages ordinaires et attachants, des flics qui tentent de mener une vie de famille, de se lancer dans une relation amoureuse ou de résister aux appels des sirènes, tout en se dévouant à leur travail qu'ils ont choisi par conviction. Le contexte également est actuel, sans effet de manche, ni discours fallacieux. L'auteur parle en connaissance de cause, mais sans paraître pompeux ou donneur de leçon. Le monde n'est ni tout noir, ni tout blanc, mais bel et bien gris. Et si certaines révélations dans l'histoire s'avèrent authentiques, c'est à vous dégoûter de l'administration et des grosses têtes de ce pays. Une lecture que je recommande. 

Pocket Thriller, octobre 2015

Texte lu par François Montagut (durée : 8 h 56)

Territoires | Livre audio

En exclusivité sur Audible FR - uniquement disponible en téléchargement.

Publicité
Publicité
18 mai 2016

Mémé dans les orties, d'Aurélie Valognes

Mémé dans les orties

Précédé de sa réputation de serial killer, Ferdinand Brun ne s'est fait aucun ami dans son immeuble, et ça l'arrange plutôt bien. Seul son chien Daisy mérite toute son affection. Le reste, c'est peanuts. Ferdinand est un vieux monsieur aigri par la vie, les gens, la famille, les voisins, la concierge, son ex-femme, le facteur, etc. Il aime sa solitude, son cocon tranquille, ses émissions tv, sa petite routine. Qu'on ne vienne pas lui casser les pieds. Aussi, le jour où il retrouve le corps accidenté de son animal de compagnie, il choisit de se jeter sous un bus mais revient à lui sur un lit d'hôpital. Ferdinand est coriace, pourtant sa fille Marion, qui vit à Singapour, s'inquiète pour lui et envisage de l'envoyer en maison de retraite... sauf s'il lui prouve le contraire. Elle fait confiance à Mme Suarez, la concierge de l'immeuble, pour jeter un œil sur son intérieur et certifier que tout va bien. Han, han. Ces deux-là se livrent une guerre des nerfs depuis son installation dans l'appartement. Ferdinand le sait, il est fichu. C'est du moins sans compter sur l'aide providentielle de sa nouvelle petite voisine, Juliette, neuf ans, enfant précoce, et de Béatrice Claudel, une fringante mamie, ultra connectée, qui adore rendre service. Eh oui, on s'en doute, l'existence de Ferdinand va se métamorphoser et transfigurer notre homme. Ferdinand Brun va se bonifier, s'ouvrir à ses semblables et non plus considérer l'autre comme un intrus ou une entité négligeable. Cette lecture nous raconte donc l'histoire d'un miracle, avec simplicité, cocasserie et tendresse. J'ai beaucoup apprécié. Le personnage de Ferdinand est impayable, décrit exprès comme un type détestable, qui ne supporte rien et qu'on enquiquine sans raison, qui rend coup pour coup (ah, la tactique du gendarme !) et qui aime ça, réfléchir à des plans retors pour cultiver sa mauvaise réputation. Sacré Ferdinand. Impossible de ne pas craquer pour le bougre ! On passe ainsi un très agréable moment, sans prétention, juste pour se détendre. Personnellement j'ai trouvé à ce roman le même charme que dans les histoires de Barbara Constantine où la communion, l'harmonie, le partage et l'optimisme sont les maîtres mots. Ajoutez une pincée d'humour et des aventures rocambolesques, et vous obtenez du bonheur à l'état pur. Simple, mais efficace. ♥

Texte lu par Marie-Eve Dufresne pour Audible FR (durée : 4h 41)

>> Ce livre audio en version intégral  est proposé en exclusivité par Audible uniquement disponible en téléchargement.

©2015 Michel Lafon (P)2015 Audible FR

Mémé dans les orties | Livre audio

 

🍀🍀🍀🍀🍀🍀

En ce moment, 50 titres proposés à moitié prix pour grossir vos playlists

et préparer vos séances de lecture sur transat ou durant vos transports ! 

26 septembre 2015

Les Gens heureux lisent et boivent du café, d'Agnès Martin-Lugand

Les Gens heureux

Je me méfiais de ce roman à succès, m'attendant à une histoire sirupeuse et larmoyante - les prémices réservant déjà de bonnes scènes mélodramatiques (Diane perd son mari et sa fille dans un accident de voiture). Après quoi, on voit la jeune femme s'effondrer et refuser de vivre sans eux. Elle s'enferme un an chez elle, ne va plus bosser et accepte la seule présence de son meilleur ami Félix. Puis, sur un coup de tête, elle court se réfugier dans un coin paumé en Irlande. À Mulranny. Diane passe de longues heures à errer sur la lande sauvage ou sur la plage, noyant son chagrin sous les embruns et le vent frigorifiant. Elle y fait aussi la rencontre de gens charmants et conviviaux, mis à part son voisin - Edward - qui, par son attitude rustre et malpolie, va la tirer de sa léthargie.

Je ne m'attendais pas à un roman époustouflant, donc j'estime ne pas avoir été trompée sur la marchandise : la lecture a été agréable et purement distrayante, même si j'ai quelques réserves... Là où d'autres s'émoustillent sur les interactions volcaniques entre Diane et son partenaire, j'avoue une certaine lassitude et la sensation d'un scénario prémâché. Leurs chamailleries incessantes m'ont paru forcées et pas très crédibles. 
J'avais donc matière à pester contre cette histoire banale et stéréotypée mais j'ai tellement apprécié être transportée sur cette magnifique terre irlandaise que j'ai tout gobé, tout absorbé, en pinçant le nez aussi (dingue comme la consommation abusive de tabac est banalisée dans le roman) et ne regrette absolument pas d'avoir cédé à la curiosité. 

Pocket / Juin 2014 ♦ Michel Lafon / Juin 2013

 

Et donc j'ai lu la suite ...

LA VIE EST FACILE

Sans doute l'auteur a-t-elle voulu se réconcilier avec son public en leur concoctant cette suite des Gens heureux lisent et boivent du café pour leur donner des nouvelles de Diane. Trois ans ont passé, notre parisienne a fait du chemin. Elle va bien, merci. Son travail au café littéraire occupe l'essentiel de son temps, jusqu'à ce qu'elle cède aux insistances de Félix - rencontrer des hommes, à nouveau. Et bim, elle tombe sous le charme d'Olivier. Calme, rassurant, patient. Par contre, Diane a développé une phobie des enfants, ne peut plus les voir en pâture et panique dès qu'elle se trouve en leur présence. Le souvenir de sa fille est trop fort, limite étouffant. Et puis bam, l'Irlande s'invite de nouveau à sa porte. Il est temps pour Diane de retrouver ses amis et de solder définitivement ses comptes (*Edward*). Boum ! Ce livre ne déroge pas au plaisir d'une lecture simple, agréable et distrayante. Par contre, qu'est-ce que ça verse dans le mélo ! Pfiou, ça colle aux doigts et ça titille exprès la glande lacrymale... C'était trop. Je ne me sentais plus en empathie. Pour moi, cette suite n'avait pas lieu d'être, elle existe « pour la forme » mais est parfaitement dispensable.

Michel  Lafon / Avril 2015

9 septembre 2015

L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, de Karine Lambert

“Le bonheur est une petite chose que l'on grignote assis par terre au soleil.”

L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes

Juliette vient s'installer dans l'appartement de son amie Carla,  partie explorer les mystères de l'Inde, et découvre un immeuble cossu, habité par des femmes fantastiques et fantasques, puisqu'elle ont « renoncé » aux hommes. Pourquoi, comment ? Juliette a la trentaine d'années, célibataire, en quête d'amour. Elle ne comprend pas ce choix et  interroge ses comparses, quitte à les bousculer et les contrarier. 

À la tête de cette ruche, se trouve la Reine. Ancienne danseuse, au corps perclus de rhumatismes. La Reine, du haut de son piédestal, a imposé à ses suivantes un régime drastique en matière de relations sentimentales. Giuseppina, Rosalie et Simone l'ont consenti de bonne grâce. À force de ressasser leur passé sans gloire, elles ont préféré se calfeutrer derrière la façade de la Casa Celestina pour panser leurs plaies.

Ce sont ainsi des bribes de leurs histoires, bancales ou loupées, qu'on découvre au fil des chapitres, racontées sans réelle fantaisie, mais avec élégance et lyrisme. On n'y ressent aucune amertume, aucune détresse. C'est plutôt un ticket d'entrée pour intégrer cette attachante communauté, et on s'y sent vraiment bien, malgré les quelques artifices prodigués dans l'écriture, parfois maniérée.

C'est donc sur une note positive et concluante qu'on referme le bouquin. Heureux d'avoir croisé le chemin de cette jolie lecture, sans prétention.

Michel Lafon / Mai 2014 ♦ Livre de Poche (juin 2015)

L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes

« On ne remplace pas l'amour par autre chose. On remplace les illusions, l'attente, les turbulences, la dépendance, les déceptions, les thérapies de couple, le rien, par des choses agréables, à portée de main, qui ne disparaîtront pas au premier coup de vent, à la montée de sève, au printemps.
- Vous remplacez l'amour par des ateliers de poterie et des longueurs de piscine ?
- Un univers insoupçonné de béatitude !
- Une vie sans hommes, c'est une vie sans sel, sans sucre, sans piment, sans miel. »

25 juin 2014

Love letters to the dead, par Ava Dellaira

« Je sais que May est morte. Je veux dire, j'en suis consciente mais j'ai l'impression que c'est pas pour de vrai. Qu'elle est toujours là, avec moi. Qu'une nuit, elle rentrera par la fenêtre après avoir fait le mur et me racontera ses aventures. Peut-être que si j'arrive à lui ressembler plus, je saurai mieux vivre sans elle. »

LOVE LETTERS TO THE DEAD

Laurel doit rendre un devoir d'anglais consistant à rédiger une lettre au mort de son choix. De Kurt Cobain à Judy Garland, River Phoenix ou Amelia Earhart, Janis Joplin et Amy Winehouse, l'adolescente mixte entre l'admiration qu'ils lui inspirent et son histoire personnelle. Sa sœur aînée vient de mourir, sa famille a volé en éclat mais elle n'est pas prête pour en parler. Secrète et pudique, elle a donc choisi un lycée où personne n'a eu vent de la tragédie, elle passe son temps à raser les murs et rêve de loin d'un garçon mystérieux (Sky). Seules ses lettres lui permettent d'évacuer son trop-plein d'émotion, de raconter son année dans ce lycée loin de chez elle, avec ses rencontres, ses nouvelles amitiés, ses découvertes musicales, sa première histoire d'amour, et insidieusement le drame de sa vie, la cause du décès de sa sœur. La lumineuse et éblouissante May, qui faisait la joie de ses parents, qui était toujours très entourée, aimée par tous, avec une forte personnalité, indépendante et frondeuse. Laurel n'a eu de cesse de se sous-estimer et tente de faire son deuil en se glissant dans la peau de sa sœur, en revêtant ses toilettes ♪♫the lady in red♫♪, et en imaginant ainsi absorber toute son aura pour se rendre plus importante aux yeux des autres ! J'ai été un peu déçue par l'écriture (ou la traduction) de ce roman, généreusement comparé à celui de Jandy Nelson, mais il est nettement moins bon et ne m'a pas touchée de la même façon. L'histoire n'est pas inintéressante, elle aurait pu être bouleversante mais je n'ai pas eu le déclic. Par contre, pour l'amatrice de musique que je suis, certains passages sont du petit lait à boire. Dommage pour le reste. Cette promesse de lecture n'a pas été à la hauteur des attentes initiales...

Michel Lafon, mai 2014 ♦ traduit par Philippe Mothe

30 mai 2014

Ne reculer devant rien, par Ally Carter

Mission de haut vol T02 ne reculer devant rien

Ce deuxième tome a comblé toutes mes attentes, je l'ai lu très vite, en le savourant pleinement. On retrouve Katarina Bishop, entourée de ses complices, face au challenge de leur vie : dérober la célèbre pierre précieuse, l'Émeraude de Cléopâtre, lourde d'un héritage familial et historique, mais hélas porteuse d'une malédiction. En bref, le casse est strictement interdit. Mais Kat n'en fait qu'à sa tête, elle se croit en charge de réparer une injustice qui dure depuis des décennies. Sauf que, la belle histoire se complique et va toucher pile notre héroïne dans son orgueil. Notre petit génie doit revoir sa copie, mais sa confiance en a pris un coup dans l'aile. Naturellement elle peut s'appuyer sur le soutien indéfectible de Hale, irrésistible et imperturbable, même si parfois ses limites semblent être poussées à bout ! Le résultat n'en est que plus savoureux et surprenant. Si, si. Le succès de cette série tient autant sur sa palette de personnages, tous très attachants, que sur le ton drôle et décomplexé de l'intrigue. Franchement, on se moque si le fond est improbable et tarabiscoté, car c'est l'exemple parfait de la petite lecture légère, distrayante et agréable à découvrir. Espérons que le 3ème tome, disponible en VO depuis février 2013, tombe dans l'escarcelle de l'éditeur français !

préalablement publié sous le titre de : La vie cachée de Katarina Bishop, tome 2 : Criminels d'exception ♦ Michel Lafon, juin 2012 ♦ traduit par Françoise Hayward

disponible en format poche, Michel Lafon poche, avril 2014

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité