You Had Me at Hello *＊✿❀○❀✿＊*

Pour avoir lu et beaucoup aimé la série Le Repaire des Vampires, je me faisais une joie de renouer avec l'univers Monopoly chez les créatures surnaturelles.

Direction Deception Valley chez les loups et autres joyeusetés.
L'héroïne (Andie) vient d'y poser ses maigres bagages pour enquêter sur le passé de sa maman qui vient de décéder d'une longue maladie. Elle y fait la rencontre d'un oncle et d'une cousine, mais aussi d'une communauté accueillante, les Thana, lesquels vont l'intégrer dans leur partie de jeu hebdomadaire. Le principe est simple, poser des pièges et éliminer l'ennemi à l'aide de fléchettes anesthésiantes, dans des secteurs clés de la ville. Chaque grille conquise permet d'atteindre un meilleur contrôle des terres et de maintenir un équilibre ancestral.
Face aux humains, nous avons donc les Luther. Un chef et sa garde rapprochée. Des ruses de sioux et une force quasi invincible. Sans savoir, Andie a déjà mis un pied dans l'engrenage et enclenché un processus de traque (qui fait d'abord flipper, j'avoue).

Ce premier tome réussit à jongler entre les présentations, les enjeux, les blagues douteuses, les allusions grivoises, l'humour, la tension dramatique, des secrets de famille, l'émotion et l'action. C'est super captivant, mais je ne suis pas objective. J'apprécie énormément le ton ironique des héroïnes de Kelly St. Clare. Andie ne déroge pas à la règle. C'est une nana combative, avec un passé affectif fragile, sans faire d'elle une handicapée des émotions non plus. Et puis c'est une joueuse de saxo ! Son registre est d'ailleurs excellent.

Je ne sais pas encore quoi penser de sa relation avec son pendant masculin (lequel est de prime abord louche et effrayant, limite harceleur). Mais j'ai bon espoir car l'autrice n'a jamais loupé un personnage d'une telle envergure donc il me tarde de lire la suite. Au vu du dénouement de celui-ci, cela promet d'être intense !

💙💪(˵ •̀ ᴗ - ˵ ) ✧💯

Mensonges surnaturels écrit par Kelly St. Clare est un roman de 488 pages publié le 20/09/2023 dans la collection Paranormal chez Bookmark.

⭐⭐⭐⭐💫

« Benjamin releva la mèche qui tombait sur son front et rajusta ses lourdes lunettes. Il pensa à son meilleur ami. C’était plutôt une situation pour Assane, ça ! Des coups de feu mystérieux, une disparition, un cambriolage qui ne ressemblait pas à un cambriolage...  »

De Paris à Los Angeles, en passant par la Provence, Benjamin Férel et son ami Assane Diop devront déployer des trésors d’ingéniosité pour contrer leurs ennemis et parvenir à leurs fins. Avec pour récompense un trésor, mais surtout des injustices à réparer.

Voilà une lecture entraînante et portée par un Benjamin Jungers qui se montre fine mouche et distrayant dans son rôle de narrateur.

🎧〰️ C'est d'ailleurs le format audio qui me pousse à donner une quatrième étoile à ce roman.

En effet, l'histoire est somme toute assez basique : on a des énigmes, des enlèvements, ou des disparitions inquiétantes, des méchants, des courses-poursuites, des secrets de famille, des clins d'œil à Lupin et Rosa Bonheur.

Mais aussi des entourloupes de gentleman, avec des déguisements, des fausses identités et des larcins de haut vol. Pas d'effusion de sang, juste quelques subterfuges élégants (réfléchissez à deux fois avant d'humer votre thé). De quoi remplir les 7 heures 30 d'allégresse. 

On se retrouve dans un fidèle pastiche des aventures de Maurice Leblanc, Bertrand Puard y apportant un souffle désinvolte dans un cadre plus moderne. C'est charmant !

J'ai passé un bon moment. La fin du livre ouvre sur les débuts de la série diffusée sur Netflix. Assane Diop n'a pas dit son dernier mot. (｡> ᴗ ☆｡) ‧₊˚

©2023 Audiolib (P)2023 Audiolib

• Lu par : Benjamin Jungers
• Durée : 7 h 38

⭐⭐⭐⭐

Charmante, cette balade entre les boulevards parisiens et les plages californiennes. (⚗◡⚗✿)
En version audio, l'écoute est aussi agréable et entraînante !

Sacha et Max se rencontrent autour d'une passion commune pour la musique. Ils deviennent amis, puis amants. Se quittent et se retrouvent. Leur histoire court ainsi sur une période de cinquante ans. Mais ce n'est pas qu'une histoire d'amour qu'on nous raconte, c'est avant tout deux parcours de vie et un désir fou d'exister sans entrave.

À travers ce va-et-vient de confidences, on s'attache. On soupire. On attend la suite. On a envie de connaître tous leurs secrets et le pourquoi de leurs retrouvailles au gré de leur liaison tumultueuse. Le couple a plus d'une fois montré des facettes de leurs personnalités égoïstes ou lâches. Ils ne sont ni parfaits ni attachants. J'ignore pourquoi mais leur sérénade m'a parfois fait penser à un roman de Taylor Jenkins Reid.

Bref. Ai-je déjà précisé ô combien j'aimais les intrigues qui se tissent autour des Grands boulevards de Tonie Behar ? Voilà, c'est dit maintenant. Et répété. J'aime tellement les clins d'œil qu'on y recroise.

Hâte de lire d'autres nouvelles histoires ! (˘▽˘❁)

©2022 Leduc.s Éditions (P)2022 Lind & Co

• De : Tonie Behar
• Lu par : Ludmila Ruoso
• Durée : 9 h 56

⭐⭐⭐⭐

Le chef d'œuvre de John Boyne dans une superbe édition cartonnée illustrée par le génial Oliver Jeffers.

Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre, car il est important de le découvrir sans savoir de quoi il parle. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que la curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière.

Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister.

Gallimard jeunesse, 2023 pour la présente édition. Traduit par Catherine Gibert

Découvrir l'horreur des camps à travers le regard d'un enfant. Ou quand l'innocence se heurte à l'inexplicable. La pureté face au cauchemar. Et au milieu du drame, une amitié toute mignonne...Bref.

Une lecture que je conçois pour la première fois. Je comprends enfin pourquoi elle est élevée au rang de classique.

La version audio est également très, très touchante. Un exercice prodigué par Alice Taglioni avec justesse et sobriété. On écoute ce judicieux mélange entre la candeur de l'enfance et la cruauté du monde avec une fascination effrayante.

C'est aussi d'une grande solennité, mais jamais pompeuse. 

Un roman qui conviendra à beaucoup de lecteurs, sous tous les formats possibles. 

⭐⭐⭐⭐ 😭🥀💔

Dans ce premier tome, le rythme met un peu de temps avant de passer la vitesse supérieure. Au départ, l'histoire fait les présentations d'usage : un royaume, des ennemis et la visite de courtoisie d'une délégation pour consolider l'alliance.

Nous avons un roi, son héritier et la princesse (Eira) qui coule une existence confortable, loin des intrigues royales. Tout juste doit-elle ronger son frein car elle n'a plus envie de se cacher lorsqu'elle s'exerce avec les meilleures lames de son père. Promis, lui dit-on, ses entraînements vont être pris au sérieux.

Malheureusement, le château va être attaqué et Eira va brutalement perdre tous ses proches.

Condamnée à fuir, elle remet son sort entre les mains d'un Chevaucheur qui est emprisonné dans les geôles souterraines. C'est un individu dangereux, un redoutable guerrier, un opposant à la couronne. Bref. Sa réputation n'en fait pas un compagnon de choix. Mais Eira ne dispose d'aucune autre alternative - et s'en mordra vite les doigts.

L'essentiel de la lecture repose donc sur cette longue, longue fuite dans la forêt. À réfléchir sur la suite du plan. À douter de la fiabilité de son partenaire. À apprendre beaucoup sur la politique. Et c'est colossal pour une princesse tenue à l'écart du pouvoir. La pilule est certes amère, mais elle a pour elle l'intelligence, l'espoir et la soif de vengeance pour reprendre le dessus.

À ceci, vient aussi s'ajouter des dragons ! Hé, hé. Le potentiel de ces créatures est encore sous-exploité. La suite des aventures risque pourtant de les propulser sur le devant de la scène ! Car l'histoire ne s'arrête pas là. Et j'ai très envie de me lancer au-delà des frontières, de percevoir certaines choses d'un autre regard.

Pour l'heure, la relation entre Eira et le Chevaucheur est timide. Il n'y a clairement aucun rapprochement. Aucun soupçon de frissons. Rien. Elle reconnaît qu'il est attirant (disons que le danger qu'il inspire est très excitant). On devine que lui aussi n'est pas insensible à la demoiselle.

Attendons donc la suite pour un morceau plus croustillant, je pense. ✧(˵ •̀ ᴗ - ˵ ) ✧

Independently published (2023)

⭐⭐⭐⭐

J'avais commencé la série sur Netflix avant de la mettre sur pause et surtout de découvrir que l'histoire était issue d'un roman ! J'ai finalement opté pour le format audio (et j'ai très bien fait).

L'écoute est captivante. Le texte est lu par la comédienne qui double le personnage de Miren en vf. Sara Chambin avait donc une longueur d'avance en matière d'identification du rôle. Et le choix est franchement très bon.

L'histoire est certes assez sombre mais rondement ficelée. Une petite fille disparaît pendant la parade de Thanksgiving, au cœur de New York. La presse et la police se saisissent du dossier avec autant d'empressement que de maladresse. Les parents sont évidemment effondrés et vont régulièrement lancer des appels pour avoir de ses nouvelles.

La construction du roman est cependant plus structurée, en alternant les époques et les acteurs du drame. On a ainsi une étudiante en journalisme qui va jouer sa carrière sur cette enquête. On découvre aussi sa propre histoire et ses motivations. Ainsi, chapitre après chapitre, on slalome entre les pièges insidieux et on garde un intérêt toujours vif pour l'intrigue.

Ce n'est pas une lecture sensationnelle non plus. Ce n'est ni étourdissant ni original. Mais l'assemblage de ci et ça a rendu l'expérience pertinente. J'ai beaucoup aimé, j'étais tenue en haleine, j'ai parfois grimacé (je ne me sentais pas en sécurité dans la peau de Miren !). Bref. C'était un polar simple mais efficace.

©2023 Javier Castillo Pajares / Éditions Albin Michel. Traduit par Romain Puértolas (P)2023 Audiolib

• Lu par : Sara Chambin
• Durée : 8 h 50

⭐⭐⭐⭐

Une lecture riche dans son ensemble, qui se montre poignante mais pleine de pudeur, et surtout qui questionne sur la filiation, le droit de mémoire et le devoir de vérité (ou pas).

Lorsque l'héroïne de l'histoire se voit confier la mission de restituer des objets récoltés après la libération des camps, elle se lance dans une enquête scrupuleuse, limite obsessionnelle, pour retrouver les descendants des défunts. Un pierrot au tissu usé attire particulièrement son attention. Et de fil en aiguille, Irène va remonter la piste d'un homme au destin bouleversant.

D'autres découvertes vont également ponctuer son travail acharné, avec de belles rencontres et la sensation d'accomplir quelque chose d'utile et rédempteur. Car elle se heurte aussi à des refus ou à de la colère (en atteste son histoire personnelle). Imaginez des secrets de famille enfouis, des révélations qui réapparaissent soixante-dix ans plus tard. Imaginez un héritage dont le poids émotionnel est finalement plus lourd que le simple geste de transmission.

Gaëlle Nohant réussit, quant à elle, à adresser un message d'espoir et parfois de résilience. Il ne s'agit évidemment que de fiction. Toutefois, on se prête à penser que d'autres Lazar ou Allegra ont réellement compté et mériteraient aussi de reposer en paix.

🎧〰️ Format audio d'une grande élégance. Servi par une interprétation sobre et délicate. J'ai écouté ce titre en seulement quelques jours ! C'était captivant.

©2023 Éditions Grasset & Fasquelle (P)2023 Audiolib

• Lu par : Anne Le Coutour
• Durée : 10 h 34
• Le Bureau d'éclaircissement des destins, c'est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l'Europe. Une fresque brillamment composée, d'une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent.

⭐⭐⭐⭐

Au cours de cet été si particulier, j'ai donc eu des passages à vide en matière de lecture. J'ai eu besoin de m'évader, j'ai eu envie de tout brûler, j'ai pleuré longuement, j'ai grogné contre ces moments où tout me tombait des mains aussi...

Bref. Mon bilan des derniers mois n'a pas été prolifique. Et si j'ai lu, j'ai hélas eu peu de temps ou d'énergie pour rédiger des chroniques. Quelques avis figurent sur mon profil Goodreads, au passage.

Je me souhaite évidemment de reprendre du poil de la bête. De retrouver mes marques. De me réfugier dans les mots, les histoires, la magie ou la poésie des livres. Je compte sur vous, fidèles lecteurs, pour me tirer la tête hors de l'eau. 

J'ai passé ces derniers mois en exil, au bout du monde. J'y ai laissé un bout de mon cœur brisé. Aujourd'hui, je suis de retour. Mes jambes flageolent. Ma motivation, également.

Peut-être vais-je adapter autrement mon blog, mes rythmes de lecture ou que sais-je. Je ne vais pas l'abandonner non plus. Mon père était si fier et admiratif de ma boulimie de lectrice. Lui aussi avait retrouvé le goût de la lecture au fil du temps.

Je lui dois de poursuivre. Je lui dois tous mes souvenirs, et mes mots. Merci papa ♥