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Chez Clarabel
29 février 2012

Vengeeeaaance !!!

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Je ne suis pas mécontente d'avoir tourné la dernière page, car s'il était possible de commettre un meurtre sur un personnage de papier, j'avoue de suite ma culpabilité. Bon sang de bon sang, cette princesse Alera a eu le don de m'exaspérer au plus haut point, mais vraiment, c'est incroyable les sentiments écoeurants qu'elle a pu éveiller chez moi.

Parce qu'elle est désormais coincée dans un mariage de convenance, ce qui officie son titre de reine au passage, Alera a une attitude épouvantable avec son époux. Ce n'est pas lui qu'elle aime, et l'élu de son coeur s'est fait la malle, il est parti chez l'ennemi, disons très franchement que c'est un traître, mais Alera refuse de l'entendre et cherche à le défendre.

Son royaume se prépare à un conflit sanglant, tous les généraux sont à cran, mais notre souveraine se soucie de sa petite personne, de son amour contrarié, et bien entendu elle ne voit pas tous les efforts pour lui plaire de son époux, qu'elle juge définitivement sarcastique et imbu de sa personne. Argh.

Cette lecture exige une forte dose de patience, croyez-moi. J'entends bien les battements de coeur, les rouages des amours contrariées, la solitude et l'effroyable sensation d'être à court de solution, mais voyons... Alera a dix-huit ans, elle a des responsabilités, elle se doit de penser à ses sujets avant ses soucis personnels, croyez-vous qu'il en est ainsi ? Non, forcément.

Toute la première partie de l'histoire est assez calme, cela se passe au château d'Hytanica, on suit les déboires maritaux d'Alera et de Steldor (je l'adore), au loin on devine les tourments politiques, ça gronde, ça rage... et paf ! l'ennemi déclenche les hostilités en kidnappant un membre de la famille royale. Notre chère Alera est effrondée pendant quelques lignes, et puis zou ! ... que devient son Narian chéri ? serait-il coupable d'avoir retourné sa veste ? mais pourquoi, pourquoi ?!

Les atermoiements de l'héroïne sont franchement INSUPPORTABLES. Je crois que le point culminant survient alors que Narian s'introduit en douce dans les appartements de la reine pour lui filer un rendez-vous clandestin pour le lendemain. Notre cruche dit banco ! Grrr.

La fin du roman est plus intense, Alera tente une approche différente, c'est en femme forte et conquérante qu'elle veut apparaître, mais à ce stade, mes nerfs étaient tellement à vif que plus rien ne me surprenait. Les décisions trop tardives de la jeune femme n'ont pas su m'attendrir... J'étais dégoûtée !

La trame romanesque n'est pas mauvaise, c'est simplement la personnalité trouble et immature de l'héroïne qui est responsable des nombreux agacements que cela a pu m'inspirer. Si on peut faire abstraction de ce détail, je pense que cela reste une lecture agréable !

Le Temps de la Vengeance (Alera #2) - Cayla Kluver
MsK, 2012. Traduit par Nicole Ménage. 

Allegiance  -) la couverture originale smileyc219  

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29 février 2012

Eddy Milveux : dans tous ses états !

Arf, qu'est-ce que j'ai pu rigoler ! A première vue, c'est tout simple et complètement débile mais j'ai vraiment adoré.

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Un jour, Eddy Milveux a sauvé une blatte magique d'un chewing-gum et a voulu tenter un vœu farfelu pour tester les pouvoirs de la bestiole : et paf, depuis il a les cheveux roses ! Chaque jour, la blatte est capable de lui réaliser le vœu qu'il désire, il prendra fin dès le lendemain, seul le tout premier est ineffaçable. Argh.

Dans ce deuxième tome des aventures d'Eddy, nous le découvrons comme tout jeune adolescent dans sa vie de tous les jours, avec des parents qui se disputent et prennent la décision de se séparer. La mère est en effet tombée amoureuse d'une autre femme. Dans la foulée, Eddy et sa soeur héritent d'une demi-soeur empoisonnée, mais font contre mauvaise fortune bon coeur en découvrant la jolie maison avec piscine. 

De son côté, le père va déprimer et se consoler avec des chips. Résultat, il va devenir obèse, perdre son boulot et ne plus pouvoir sortir de chez lui. Heureusement il va reprendre du poil de la bête, et Eddy va continuer à jongler entre ses deux foyers sans trop se prendre la tête.

Pour rendre l'ensemble moins planplan, Lisa Mandel a donc introduit sa blatte magique, sa blatte infernale, celle qui exauce un vœu par jour. Chouette cadeau, on se dit, mais pas du tout ! En fait, il apparaît que les vœux souhaités sont mal interprétés et provoquent des situations encore plus dingues et catastrophiques, ce qui plonge Eddy dans l'embarras (on le comprend !). Impossible pour lui de tirer profit de la situation, c'est terriblement injuste. 

C'est donc le lecteur qui s'éclate dans son coin, se régalant des bonnes trouvailles et des chutes infernales de chaque gag. Entre nous, il faut être amateur de l'humour absurde pour franchement apprécier cette série. Mais il y a un tel potentiel derrière l'histoire et les dessins, ça peut paraître bête mais c'est efficace. J'étais bidonnée par les nombreux déboires d'Eddy, à chaque page c'est la promesse d'une nouvelle débâcle et ça s'étale sur seulement 50 pages... non, sérieusement, c'est beaucoup trop court !  

Une série originale, rigolote et carrément farfelue.

Eddy Milveux, tome 2 : Eddy dans tous ses états ! par Lisa Mandel (BD Kids, rééd. 2012)

28 février 2012

Tout ça finira mal ... Adèle !

Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à découvrir cette petite Adèle, mais définitivement j'ai beaucoup ri face à son effronterie et son humour noir ! 

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Adèle n'aime personne et prend un malin plaisir à traumatiser tout son petit monde, à commencer par son chat, Ajax, depuis qu'elle vient de découvrir que c'était un simple chaton à l'air bête et non un bébé lion. Il y a aussi son amoureux transi, Geoffroy, tellement gentil et serviable que c'en est écoeurant aux yeux de la fillette.

Elle a pour ambition dans la vie de réussir sa vocation de dictateur, alors elle s'entraîne auprès de ses parents, elle les martyrise comme ses petits jouets en plastique, mais heureusement le couple ne manque pas d'humour ni de répartie ! Ah, c'est vrai, Adèle ne cache pas son attachement pour sa grand-mère, peut-être parce que son père a un jour prétendu que c'était une sorcière, en attendant la fillette guette pour voir le masque tomber !

Pas plus d'une supercherie en famille, s'il vous plaît. Le coup d'Ajax lui reste encore en travers de la gorge... et pourtant, qu'est-ce qu'il est trognon, ce chaton ! Du début à la fin, son expression du visage est inchangé, il en bave, il ne moufte pas, et ça c'est génial. 

C'est fort d'un humour placé sous le signe du second degré que cette charmante série se présente à nous. On y découvre un chouette éventail de tout ce qui est interdit et immoral chez les jeunes enfants, et bien évidemment ça ne choque pas du tout. Adèle a une forte personnalité, elle n'aime ni la facilité ni la popularité, elle refuse les concessions et les politesses, elle abhorre la tendresse et les trucs cucul la praline, elle aime le trash, les trucs morbides, les expériences douteuses, briser le coeur des autres, jouer avec les nerfs de ses proches ... c'est une petite sadique qu'on aime pourtant avec tendresse ! 

Et parce qu'elle est insupportable, on craque pour elle. Il faut dire aussi que cette série a réussi la dose parfaite en cynisme, sans verser trop dans la caricature, et du coup on adhère totalement au ton décalé de cette lecture.

Mortelle Adèle, tome 1 : L'enfer, c'est les autres & tome 2 : Tout ça finira mal, par Tan & Miss Prickly
Tourbillon, 2012.
découvrir sur son site des planches rigolotes : http://www.mortelleadele.com/

À bientôt bande de nouilles !

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28 février 2012

"Mais oui, la guerre va finir. Vous verrez, nous fêterons le prochain Noël tous ensemble."

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Paris, 1943. Comme beaucoup de Français, les locataires du 24 rue des Quatre-Vents ont la vie dure, ils ont faim et froid, ils n'en peuvent plus de la guerre et ils ont peur. Mais la générosité et l'entraide prennent le dessus, et tous se serrent les coudes dès que l'un d'eux rencontre le moindre souci. Michel, douze ans, vit avec sa mère, son frère et sa soeur, en attendant le retour de leur père prisonnier en Allemagne. Son meilleur ami Georges est juif et vit avec ses parents sous une autre identité. Ensemble, plus trois, quatre copains, ils ont créé le journal des Pirates de la résistance, en veillant à ne pas attirer l'attention de Stéphane Gourre, un camarade de classe, également locataire rue des Quatre-Vents, sa famille et lui sont en effet de farouches collabos, prêts à tout dénoncer pour s'offrir le privilège d'une dinde et du champagne à Noël...

C'est donc ça, La maison des Quatre-Vents, c'est un petit roman chaleureux, indémodable, écrit par Madame Colette Vivier, une plume rare et raffinée. Elle savait raconter les grandes choses de la vie avec des petits bouts de rien, comme ici, il s'agit de la vie ordinaire d'une maison où étaient logés des gens simples, aux horizons divers, alors qu'ils sont tous confrontés aux mêmes angoisses, d'où le formidable élan de solidarité. L'histoire est principalement centrée sur Michel, à douze ans c'est encore un môme qui s'imagine que jouer à la guerre, c'est faire de vous un héros, comme si l'auteur avait voulu opposer son innocence à la dure réalité du terrain. C'est ce mélange qui rend la lecture si attachante, d'un côté la légèreté, de l'autre la gravité. Parce qu'après tout, on a vécu ces années sombres du point de vue d'un enfant, c'est naïf mais ça n'occulte pas le reste. A travers ce roman, c'est aussi un grand auteur qu'il faut redécouvrir !  

La Maison des Quatre-Vents, par Colette Vivier
Illustrations de Serge Bloch. Casterman, 2012 pour la présente édition. 

pour mieux découvrir l'auteur : Les maisons de Colette Vivier

28 février 2012

Tuesday Book trailer #1

Nouveau phénomène : le livre présenté sous forme de bande-annonce, comme au cinéma ! Parfois, ça a du bon. Parfois, c'est moins bon. J'opte donc pour la première option. Selon mes envies, je partagerai un book trailer dont j'apprécie l'ambiance, à tel point que je lirai peut-être le roman en question ! C'est vous dire comme c'est efficace. >.<

Eleven minutes passed before Delaney Maxwell was pulled from the icy waters of a Maine lake by her best friend Decker Phillips. By then her heart had stopped beating. Her brain had stopped working. She was dead. And yet she somehow defied medical precedent to come back seemingly fine 

—despite the scans that showed significant brain damage. Everyone wants Delaney to be all right, but she knows she's far from normal. Pulled by strange sensations she can't control or explain, Delaney finds herself drawn to the dying. Is her altered brain now predicting death, or causing it? 

Then Delaney meets Troy Varga, who recently emerged from a coma with similar abilities. At first she's reassured to find someone who understands the strangeness of her new existence, but Delaney soon discovers that Troy's motives aren't quite what she thought. Is their gift a miracle, a freak of nature-or something much more frightening? 

For fans of best-sellers like Before I Fall and If I Stay, this is a fascinating and heart-rending story about love and friendship and the fine line between life and death.

Fracture, by Megan Miranda
Published January 2012 by Walker & Company

  • EN VF  :  Chez Pkj (Pocket jeunesse) en avril 2014
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27 février 2012

Les extraordinaires aventures de Tom Scatterhorn

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Vous ne manquerez pas de trouver ce roman passionnant, si vous acceptez de partir à la découverte d'un musée humide, sombre et glauque, avec des animaux empaillés, et derrière tout ça, une histoire de diamant disparu. Le héros du roman, Tom Scatterhorn, est un jeune garçon de douze ans, pas particulièrement intrépide, mais curieux et attentif aux moindres détails. Suite à la récente disparition de son père en Mongolie, sa mère a décidé de partir à sa recherche en confiant Tom chez son oncle Jos et sa tante Melba, également les conservateurs du musée.
L'endroit va vite devenir son nouveau terrain de jeux, avec des couloirs qui font voyager dans le temps et des animaux qui ressuscitent alors qu'on ne s'y attend pas. Ajoutez également l'arrivée de leur nouveau voisin, Don Gervase Askary, et sa fille Lotus, décidé à racheter le musée pour lui redonner ses lettres de noblesse, mais on sent bien qu'il y a anguille sous roche. Don Gervase est le descendant d'une famille qui a longtemps été amie puis ennemie avec les ancêtres des Scatterhorn. En emménageant dans le manoir des Catcher, Don Gervase ne fait pas simplement figure de mécène, il a des ambitions cachées, dévorantes et dangereuses. 
Voilà une lecture enthousiasmante, originale et riche en aventures (pour tous ceux qui aiment plonger dans des intrigues comme Indiana Jones, La Momie, Jumanji etc.). L'histoire est bien ficelée, le cadre du musée est un pur enchantement, c'est comme se plonger dans un univers hors du temps, au charme inquiétant mais fascinant. L'intrigue aussi est travaillée avec élégance, elle nous suggère une invitation au voyage et au dépaysement, en fait je crois bien être tombée amoureuse de cette ambiance ! Ceci dit, les personnages sont également très attachants, en particulier le couple de l'oncle et la tante. Et même le méchant est réussi, tant il donne la chair de poule ! Ce premier tome (d'une trilogie) se révèle une plaisante introduction. 

Les extraordinaires aventures de Tom Scatterhorn : Le Musée abandonné, par Henry Chancellor
Illustrations de l'auteur, traduction de Marie Leymarie.
Pocket jeunesse, 2011. 

27 février 2012

"Vivre, c'est avoir des problèmes et essayer de les résoudre."

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C'est déjà l'avant-dernier tome de la série ! On entend presque l'écho du tic-tac, et tant de questions encore sans réponse... tout ça nous taraude, et c'est donc avec un plaisir non simulé qu'on se plonge dans ce 7ème volume. On se rappelle dans quelle mauvaise posture se trouvait Jasper, traqué par l'Association, accusé à tort, lui-même aux trousses d'un petit bonhomme, en fait un shamane aux pouvoirs redoutables... Et voici qu'on découvre une surprenante mademoiselle Rose, transformée en Lara Croft, c'est dire comme les choses vont mal au 13, rue du Horla !
Ombe, Jasper et Nina ignorent encore à quel point les nouvelles sont mauvaises, et toute la première partie de l'histoire baigne dans l'atmosphère d'un roman d'espionnage. Tout le monde se traque, chacun cherche son chat, en somme, et paf ! tout ce petit monde va finir par se croiser et s'affronter. Les ennemis ressurgissent de partout, la confiance n'est plus, parce que ... voyons, rappelez-vous, Walter, ce cher Walter... et aussi le Sphynx... C'est horrible, quoi.
Jasper avance, petit pas par petit pas. Il perd de plus en plus le contrôle de ses convictions, et puis il est frappé par des hallucinations, des flashes rouges, comme la saveur du soufre. C'est vif, perturbant. Mais viennent aussi ces incroyables révélations sur Ombe et lui-même ! Peut-être le début d'une piste ?
L'explication tant attendue ne viendra qu'avec la parution, en octobre 2012, du dernier tome : Le regard brûlant des étoiles. L'impatience fait rage, parce que toute la deuxième partie de cette lecture s'est révélée captivante et promet un final à couper le souffle. Il sera, évidemment, difficile de se séparer de nos personnages au charisme avéré, Jasper et son humour pourri, Ombe et sa fougue légendaire, Nina et sa fragilité apparente... La responsabilité est lourde pour l'auteur, Erik L'Homme ne pourra pas nous décevoir, nos attentes nous placent dans un état d'angoisse, ou presque, mais surtout de doute et de curiosité, bref je vous dis ça, je ne vous dis rien.

7. Car nos coeurs sont hantés - Erik L'Homme (A comme Association)
Gallimard jeunesse / Rageot éditeur (2012) 

A quoi servent les notes d'une musique, à quoi servent les mots d'une chanson, sinon à remplir la mer que d'autres ont vidée ? A repeindre des horizons qui ont été effacés ? A forger les maillons de la chaîne qui nous rattache au soleil ? 
A ériger un lieu habitable sur les territoires du néant... 

24 février 2012

Faut croire qu'on aime ça, les mystères.

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Un an a passé depuis les tumultueux évènements survenus au 180 rue des Innocents, Youri, Tomaso et Emma ont regagné un semblant de quiétude, et paf ! leur clodo Félix, qui fait partie des murs, est retrouvé baignant dans une flaque de sang, sauvagement battu, entre la vie et la mort. Aussitôt Flora accourt pour l'accompagner aux urgences, et puis plus rien ! Tomaso et Youri n'ont plus de nouvelles, mais refusent de rester inactifs. Ils décident alors de retrouver la fille de Félix, une certaine Sophie, pour que le pauvre vieux n'imagine pas qu'il est seul au monde en ayant raté sa vie.

De son côté, Emma, amoureuse, a pris ses distances avec les garçons avant de réaliser la couleur amère de sa jolie romance. Hop, il est temps de rentrer au bercail et d'apporter son aide aux copains. Mais leur enquête ne s'arrête pas à retrouver une enfant perdue, c'est surtout flirter avec le danger, encore une fois. Près du corps de Félix, figuraient des inscriptions à connotation fasciste. Les suspects sont désignés, ne manquent plus que les preuves... Et là, attention, DANGER !

Une nouvelle fois, l'histoire trempe ses doigts de pied dans une réalité sordide et qui met mal à l'aise. Il y a l'agression de Félix, la découverte de son passé mais aussi la confrontation avec les milieux extrémistes, racistes. Décidément, le fond de l'histoire ne fait pas dans la dentelle, c'est un roman noir, au goût âpre et qui colle au palais. Mais c'est aussi un roman sensible, alors que les paroles de Félix nous prennent à la gorge, surgissant de nulle part, mettant à nu le désespoir de l'homme. Et c'est enfin et surtout l'occasion de retrouver notre trio composé de Tomaso, Youri et Emma, ils sont drôles, ironiques, réceptifs à la détresse de leurs proches et on les aime pour ça. A ce propos, bonne nouvelle : le triangle amoureux a trouvé sa solution, plus de perte de temps et d'énergie, et c'est tant mieux. Non, parce que ces trois-là s'aiment, mais ils sont indissociables et n'ont pas besoin de se conter fleurette pendant des pages et des pages, ce serait du gâchis.

De toute façon, la vie au 180 (marque déposée) ressemble à un tourbillon de petits et grands drames de la vie : Olga, la soeur de Youri, a besoin d'un jus de raisin qui fait office de remontant, les parents sont dépités, Flora a disparu, Ben le musicos fait son Johnny, madame Robert peut aussi être une aide très précieuse, et le Capone toujours... l'habituel QG de notre petite bande, au décor kitsch réconfortant, avec ses bonnes odeurs et Irina qui devine tout. La bonne adresse, à l'image de la série, aux charmes et aux atouts fort sympathiques.

Rouge Bitume (Roulette Russe #2), par Anne-Gaëlle Balpe, Sandrine Beau & Séverine Vidal
Oskar éditeur, 2012 

23 février 2012

"I loved and lost and survived."

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Lucero-Elisa est une princesse, mais pas du genre habituel. Elle se décrit comme une grosse saucisse, son physique grassouillet la dégoûte, et parce qu'elle se sent empotée et dévalorisée, elle se goinfre tout le temps. Pourtant, elle porte une Pierre Sacrée au nombril. Depuis sa naissance, le Destin a fait d'elle une Elue. Promise à accomplir un grand miracle, mais lequel ? Elisa ignore tout de ce qui l'attend, son père et sa soeur aînée la tiennent à l'écart des affaires du royaume, d'ailleurs elle n'a pas son mot à dire lorsqu'à seize ans, elle doit se marier avec le roi Alejandro d'une contrée voisine.

Sitôt arrivée au palais de Joya d'Arena, Elisa est déconcertée par l'attitude courtoise mais distante de son époux. De plus, celui-ci lui demande de maintenir le secret sur leurs noces et d'être attentive aux faits et gestes de la cour. Au lieu de la réconforter, cette déférence accentue le malaise d'Elisa. C'est tellement plus rassurant de se réfugier dans les cuisines, ou à la bibliothèque, où elle cherche par tous les moyens à obtenir les réponses que ses proches ont longtemps refusé de lui donner. Et là, paf ! changement de décor. Changement de carte. On reprend toutes les données et on révise son jugement.

La deuxième partie de l'histoire passe la vitesse supérieure, voulant apporter un éclairage différent. Elisa n'est plus l'héritière choyée dans son palais royal, elle est confrontée aux réalités du terrain ... et c'est déroutant. Mais les nouveaux personnages qu'on croise sont attachants. Elisa elle-même va adopter une nouvelle attitude, prendre confiance en elle, s'investir et prendre des initiatives. Il y a toujours en elle cette jeune fille timorée, mais le temps est compté car la guerre fait rage. Les troupes ennemies ont élaboré des plans d'attaque de longue date, alors que son père et son époux passaient leur temps à palabrer autour d'accords entre voisins. Quelle perte de temps ! De plus, à la tête de l'ennemi, se trouvent des Animagi, des créatures redoutables, et Elisa n'est plus très sûre d'être à la hauteur des espérances quant à son statut d'Elue.

Ce qui a été passionnant à suivre, dans ce roman, c'est bien évidemment l'évolution de l'héroïne. Au départ, Elisa est une fille pataude et encombrée d'un corps disgracieux, qui s'est forgée une carapace derrière son esprit caustique, et qui va progressivement se découvrir une force et un pouvoir d'analyse hors du commun. La métamorphose ne relève pas du miracle non plus, il faudra du temps, de l'expérience et des rencontres pour permettre au papillon de sortir de sa chrysalide. Et le regard amoureux d'un jeune guide du désert, aussi... (une belle rencontre bouleversante). La fin du roman est davantage ancrée dans l'action, la guerre, la politique et les enjeux militaires. Le ton se durcit, l'auteur force le destin et n'y va pas avec le dos de la cuillère. Le dénouement est implacable, déstabilisant, et pourtant juste. On pourrait rester ainsi, sur ces nouvelles pistes, mais c'est trop tentant de vouloir en savoir plus. (Et puis j'ai un faible pour Hector.)

Ce roman, riche en aventures, demeure incontestablement un beau portrait de femme, qui force l'admiration.

La Fille de Braises et de Ronces, par Rae Carson
Robert Laffont, coll. R, 2012. Traduit par Madeleine Nasalik.
titre VO : The Girl with Fire and Thorns 

23 février 2012

“Life isn't a book. There's no guarantee of a happy ending.”

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A ce stade de la série, nous sommes au 5ème tome, il devient difficile de ne pas évoquer des éléments importants susceptibles de passer pour des spoilers ! La fin du tome précédent a laissé voir une entrée en matière dans la noirceur et la haine. Kalona s'est invité à la Maison de la Nuit, Neferet a complètement basculé du côté obscur, ensemble ils veulent renverser la déesse Nyx.
Zoey et sa brochette d'amis se sont réfugiés dans les souterrains où Stevie Rae et ses semblables ont élu leurs quartiers. Plus le temps passe, et plus le stress monte car il faut élaborer un plan de contre-attaque. Zoey va donc décider de retourner à la Maison, sous bonne escorte. Elle est bizarrement attirée par Kalona, qui peuple ses rêves et tente de l'ensorceler pour qu'elle tombe sous son charme diabolique. Zoey est tentée, mais Zoey a d'autres soucis sentimentaux sur les bras. Elle sort de nouveau avec Erik, et a aussi de nouveau imprimé avec Heath. Oui, encore ! Je dois avouer que cette découverte m'a fait râler. C'est comme si les vieilles leçons étaient déjà oubliées. C'est insensé.

Mais Zoey donne dans la surenchère, car elle revoit le très séduisant Stark, l'archer de son coeur, celui qu'elle croyait son âme soeur avant qu'il succombe. Son retour la bouleverse et elle s'est jurée de le sauver. Hop, encore un à ajouter dans son cheptel. Quel est le problème ?
A part cette inconséquence chronique chez notre héroïne, la série se révèle une lecture addictive et divertissante. Elle a trouvé son rythme, entre action, tension, révélation, trahison et séduction. Cela me plaît bien !

The House of Night #5 Hunted - P.C. Cast & Kristin Cast
Published March 2009 by St. Martin's Griffin

- Disponible en VF chez Pocket jeunesse : TRAQUEE

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