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Chez Clarabel
5 mars 2014

Alouette, par Martine Bourre

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Vous connaissez la ritournelle, ♫♪ Alouette, gentille alouette, Alouette, je te plumerai ♪♫... Mais Martine Bourre en propose une autre version, tout aussi enjouée, mais surtout diablement poétique, pleine d'imagination et de délicatesse.

Ainsi, au fil des pages, une petite fille se propose de DESSINER l'alouette, d'abord la tête, puis le bec, les yeux, le cou, les ailes, etc. Ajoutez une cour d'admirateurs, constitués d'oiseaux et autres animaux sous forme de collages ou assemblages ingénieux et rigolos, bref vous obtenez là un album de toute beauté ! 

Couleurs lumineuses et graphisme éclatant font de cette lecture une invitation au dessin et à l'expression artistique ! Sans oublier la petite note en fin de page pour nous rappeler que l'alouette est une espèce chassée et en voie de disparition. À bon entendeur... 

Didier jeunesse, coll. Pirouette, février 2014

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5 mars 2014

C'est toi le printemps ? de Chiaki Okada et Ko Okada

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C'est l'hiver dans la grande forêt. Le premier hiver de Petit Lapin, trop petit pour grimper aux arbres comme ses frères. Sa maman lui assure que dès l'arrivée du printemps, il sera lui aussi assez grand pour y monter et voir la mer. Petit lapin trépigne d'impatience, mais qu'est-ce que c'est le printemps ? A quoi ressemble-t-il ?

Un matin, alors que toute la famille Lapin dort encore, Petit Lapin entend des pas dans la forêt. Ne serait-ce pas le printemps ? Vite, il décide de partir à sa rencontre et se retrouve nez-à-nez avec un gigantesque ours blanc. 

C'est une fabuleuse histoire, pétrie de tendresse, sur l'envie de grandir, vite et bien. Les illustrations sont extrêmement douces, pour un rendu magnifique et délicat, travaillées aux crayons de couleur. L'histoire est simple, douce et poétique. Elle entretient aussi le suspense en suivant un petit héros intrépide, mais naïf. C'est adorable, vraiment charmant. Une lecture à bichonner, les longs soirs d'hiver...

Seuil jeunesse, janvier 2014

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5 mars 2014

ATOM[KA], de Franck Thilliez

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Je n'allais pas lâcher Sharko et Lucie en si bon chemin, et me suis donc plongée dans cette nouvelle histoire avec empressement. Nous sommes à quelques jours de Noël, presque deux ans après la fin de Gatacales deux flics bossent désormais ensemble au 36, quai des Orfèvres. Le corps d'un journaliste vient d'être découvert chez lui, dans son congélateur. Sa collègue, également une journaliste d'investigation, est portée disparue. Un gamin errant est retrouvé dans la forêt, mutique et portant des traces de sévices. Sans identité, il a dans sa poche les coordonnées de la journaliste aux abonnés absents.

Encore une sale affaire en perspective ! La brigade est à cran, elle avance dans ses recherches avec tact et fait face à des découvertes sidérantes et invraisemblables. Certes, le titre dévoile en partie qu'il sera question de nucléaire, avec pour spectre les ravages de Tchernobyl et ses sinistres conséquences. L'histoire fera remonter à la surface l'idée d'un vaste complot impliquant les sphères politiques, scientifiques et humanitaires, avec une petite pensée à Hibernatus, mais n'en dévoilons pas davantage ! On peut juste constater que nos flics ont décidément le chic pour débusquer des crimes horribles, qui leur font voir du pays !

L'histoire nous emmène également sur un terrain beaucoup plus personnel. Nous retrouvons une Lucie à fleur de peau, obsédée par son désir de tomber enceinte, tandis que Sharko n'ose pas lui avouer qu'il passe une batterie d'examens médicaux pour satisfaire sa demande. Ces silences et non-dits mettent le couple en péril, oui, toujours et encore, malgré toutes les épreuves traversées ensemble... Fait plus grave, l'individu qui cherche à pourrir la vie de Sharko, entraperçu dans Gatacaest de retour, bien déterminé à mener son projet machiavélique jusqu'au bout. Le commissaire est au taquet ! À tel point qu'on se demande dans quel état on va le récupérer à la fin !?

On peut dire que Thilliez tisse sa toile sur tous les fronts, d'abord en instaurant une relation de confiance et de complicité entre le lecteur et ses personnages - on les aime, Sharko et Lucie ! Puis, il se sert toujours de ses intrigues scabreuses pour faire passer des messages, sur le nucléaire en l'occurrence. En fournissant un important travail de documentation, l'auteur a à coeur de traverser les consciences et d'inviter le lecteur à réfléchir plus loin que le thriller qu'on vient d'ingurgiter et apprécier à sa juste valeur. Très bon, très stimulant ! 

Audiolib, décembre 2012 - texte intégral lu par Michel Raimbault / en version papier aux éditions Fleuve Noir (sept. 2012) ou en format poche chez Pocket (oct. 2013)

Fasciné par les romans de Franck Thilliez, dont il a déjà lu pour Audiolib Syndrome E et GATACA, Michel Raimbault donne ici une interprétation haletante de ce roman où science et suspense se mêlent avec une égale rigueur.

4 mars 2014

Ce qui n'est pas écrit, par Rafael Reig

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Pour la première fois depuis son divorce houleux, Carmen confie son fils Jorge à son père, le temps d'un weekend à la montagne. L'occasion pour eux de se retrouver, d'apprendre à se connaître et de tisser un semblant de relation, pense-t-elle. Mais avant de partir, son ex lui donne son manuscrit pour qu'elle le lise. Une immersion glaçante, dérangeante dans un univers où Carmen va perdre pied.

En effet, sitôt les premiers chapitres lus, Carmen est déboussolée et va jusqu'à s'imaginer des signes cachés dans le récit. Elle interprète le moindre détail, s'identifie aux personnages, confond la réalité et la fiction, bref elle vit un véritable enfer ! Mais coûte que coûte, elle entend venir à bout du manuscrit pour y glaner la réponse à toutes ses questions.

De leur côté, Jorge et Carlos sont loin de vivre une expérience mémorable de leur premier tête-à-tête entre père et fils. L'homme est viscéralement agacé par le garçon, qui lui rappelle ses propres échecs, il le trouve pataud, mou, mal embouché et se retient d'exploser en sa présence. Au lieu de ça, il boit beaucoup, pour tuer le temps et pour calmer ses bouffées d'angoisse. On est tenu ainsi en captivité dans cette bulle de frustration et on vit à fond la montée en puissance de la tension psychologique qui règne dans ce livre.

On décroche malheureusement dans la deuxième moitié de l'histoire, peut-être parce que le manuscrit de Carlos devient trop écrasant et prend une tournure malsaine (une bande de petits caïds a kidnappé une jeune fille de bonne famille, qu'ils vont droguer et violer dans un trois-pièces minable, en attendant les consignes du boss). J'avais pourtant entamé ma lecture sur une note très positive, car elle réunissait presque tout : le climat pesant, la mise sous pression, des personnages égarés dans leurs combats intérieurs, qui brouillent toutes les pistes...

Finalement, le roman n'a rien d'un polar, c'est juste un roman noir, lourd, pesant et glauque. Cela se lit sans réelle difficulté, mais j'en attendais davantage, plus d'action et de suspense, et moins de décortications sur les non-dits et autres actes manqués des personnages. Une lecture flippante, mais dans le sens dérangeant du terme.

“Carmen ne savait pas quoi penser. Elle avait la certitude qu'elle ne découvrirait la raison pour laquelle Carlos voulait qu'elle lise son roman que dans le livre lui-même. La réponse, c'était la lecture qui la lui donnerait. Mais pour elle, il n'était pas si facile de continuer à lire : elle en savait trop. Elle en lisait trop, plus que ce qu'il y avait dans la page : elle lisait ce qui n'était pas écrit. Peut-être que c'était ça, l'obstacle : elle cherchait quelque chose entre les lignes et ça l'empêchait de voir ce qu'elle avait sous les yeux.”

Métailié, janvier 2014 - traduit par Myriam Chirousse

3 mars 2014

[GATACA], de Franck Thilliez

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À la suite des événements douloureux survenus dans Le Syndrome E, l'auteur ne s'embarrasse pas de détails et continue de nous infliger les pires tourmentes avec ce roman. D'entrée de jeu, ça fait mal. Les personnages ne sont pas à la fête, le lecteur non plus, tout le monde est éprouvé et encaisse avec amertume l'enchaînement des nouvelles. Puis, intervient le début d'une nouvelle enquête policière (le meurtre d'une étudiante, spécialiste de l'évolution), Sharko est dans les rangs, même s'il n'est plus que l'ombre de lui-même...

Cette affaire va à la fois le rebooster et lui en faire voir de toutes les couleurs, le renvoyant même à un passé trop douloureux, car trop neuf. Pourtant, cela lui offrira l'occasion de retrouvailles inespérées, mais dans des circonstances maladroites et poignantes. Sharko va risquer gros pour cette enquête, mettant en péril sa carrière déjà bien vacillante. Tant pis, il sait qu'il doit aller jusqu'au bout, franchir la ligne jaune. Difficile de trop en dévoiler pour ne pas spoiler l'intrigue, c'est terriblement frustrant !

Quoi qu'il en soit, j'ai davantage apprécié ce roman que j'ai trouvé bouleversant - Lucie est un personnage qui ne cesse de me toucher - mais aussi diablement maîtrisé, à proposer mille pistes qui vont toutes se recouper dans la dernière ligne droite. C'est bien fichu, tendu au cordeau, on ne s'ennuie pas. Et même les longues théories scientifiques ne m'ont pas paru trop pesantes (ou il m'a fallu alterner avec le roman, car la lecture orale atteint parfois ses limites, mon attention avait tendance à s'envoler...).

Bref, c'est une lecture habile, redoutable, particulièrement stressante, très forte sur les émotions ressenties (sauf concernant le couplet des amants maudits). Cela m'a beaucoup plu, en dépit du fait que l'auteur ne fait jamais dans la dentelle et semble prendre un plaisir sadique à malmener ses personnages. Gataca clôt un dyptique fascinant sur l’origine de la violence. (Comment a-t-elle évolué depuis les premiers hommes jusqu'à nos civilisations modernes ? Par quel biais s'est-elle propagée ? Génétique ou culturel ?)

Audiolib, juin 2011 - texte intégral lu par Michel Raimbault (durée d'écoute : 18h 17) / en version papier chez Fleuve Noir ou Pocket

Comme il l’avait fait dans Le Syndrome E, Michel Raimbault maintient jusqu'à son terme l’angoisse que fait naître l’analyse de la barbarie inhérente à la condition humaine.

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