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Chez Clarabel
23 octobre 2017

Détectives de père en fils #1, de Rohan Gavin

Détectives de pere en filsCollection: Folio Junior - N°1802  
Illustrateur de couverture : Antoine Maillard
Traduit par : Anne Krief

Nouvellement repris en format poche, voilà un roman à ne pas louper si l'on apprécie les numéros de haute voltige avec des enquêtes et des péripéties trépidantes ! Détectives de père en fils raconte l'histoire du jeune Darkus Kingsley, dont le père Alan, brillant détective, est plongé dans un coma hypnotique depuis quatre ans. Durant ce temps, le garçon de 13 ans a compulsé tous ses dossiers, appris par cœur toutes ses affaires, a ainsi aiguisé son sens de l'observation et de la déduction. Il a aussi adopté le même look et ne s'habille qu'en tweed de pied en cap.

Le roman commence donc par le réveil soudain d'Alan Kingsley, qui bondit de son lit en clamant haut et fort que le crime n'attend pas. Son ennemi juré n'a pas de visage, mais sévit sous le nom de Combinaison, une association du Mal qui rôde partout, à l'insu de tous. Encouragé par son jeune assistant Darkus, le duo se lance sur la piste d'un mystérieux bouquin (« Le Code ») qui exercerait un dangereux ascendant sur ses lecteurs. Kingsley père et fils veulent comprendre pourquoi, mais la tâche est ardue. L'auteur est anonyme, son éditeur préserve son secret, même la secrétaire sort les griffes dès que Darkus fourre son nez dans leurs bureaux... 

L'histoire mêle donc le mystère, le danger et l'humour, tout en servant une belle brochette de personnages hauts en couleur (Tilly la jeune surdouée, Clive le beau-père benêt, Oncle Bill l'excentrique et bedonnant chef de Scotland Yard, Alan le narcoleptique...). C'est plein d'entrain, logé dans une ambiance délicieusement british. On sent aussi toute l'admiration de l'auteur pour Conan Doyle, Dickens, Ian Fleming et Roald Dahl auxquels il rend hommage en s'inspirant ci et là.

Cette nouvelle série signe ainsi les prémices de rendez-vous émoustillants, qui ne manqueront pas de charmer petits et grands lecteurs - à partir de 10 ans, préconise l'éditeur... sauf que livre fait déjà 360 pages ! À tenter. 

 

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23 octobre 2017

Double piège, de Harlan Coben

double piegeAprès le meurtre de son mari, assassiné en pleine rue, Maya ne fait plus confiance à personne et installe dans sa maison une caméra-espion pour surveiller la nounou de sa fille. Mais en visualisant le film, Maya découvre la silhouette de son époux en train de cajoler la petite Lily. En voulant mettre la nourrice au pied du mur, celle-ci brouille les pistes et disparaît de la circulation. Commence alors pour Maya une longue traque doublée d'une enquête infernale pour comprendre le fin mot de cette sinistre mise en scène. Ce faisant, Maya va fouiller le passé et raviver des plaies ouvertes, comme la mort de sa sœur Caroline ou celle de son beau-frère Andrew, elle va insidieusement empiéter sur les activités de sa belle-famille, les Burkett, et se heurter à un mur de faux-semblants, ou tout simplement craindre pour sa propre vie, à moins d'être victime de délires paranoïaques, bref la frontière est mince.

Au final, j'ai trouvé le roman assez plat et peu élaboré. Action lente, héroïne sur la retenue, creusant après un embrouillamini de mensonges et de vérités. Ouhlàlà. Mon cœur n'a pas battu la chamade à la lecture du nouveau roman de Harlan Coben... On y retrouve les mêmes crimes retors, les trafics honteux, l'utilisation décomplexée des armes, avec cette fois un coup de projo sur le stress post traumatique des militaires, la manipulation mentale et le déni. Ce qui a néanmoins pêché, dans l'ensemble, c'est le manque de pep's. J'étais surprise d'écouter un Harlan Coben sans le tintamarre habituel - courses à perdre haleine, suspense intenable, révélations fracassantes. Là, seul le dénouement vous secoue sérieusement les puces. Et j'ai d'ailleurs apprécié l'issue de cette intrigue, qui m'a bien baladée de gauche à droite, sans aiguiser fortement ma curiosité. Pour le coup, Harlan Coben est opérationnel, mais sans se fouler.

Concernant le livre audio, Marie-Eve Dufresne est toujours aussi juste et agréable à écouter. Son interprétation ne déborde jamais et suit une ligne de conduite impeccable. Je ne suis jamais déçue par son jeu, ce qui peut parfois donner un coup de pouce à des romans a priori basiques et peu satisfaisants. Un bon lecteur peut clairement atténuer les défauts d'un livre et le rendre enthousiasmant à suivre !

©2016 / 2017 Titre original : "Fool Me Once" / Belfond pour la traduction française par Roxane Azimi 

(P)2017 Audiolib - Texte lu par Marie-Ève Dufresne  (durée : 9 h 55) 

21 octobre 2017

La fille d'avant, de J.P. Delaney

LA FILLE D AVANTTraumatisée suite à un cambriolage d'une rare violence, Emma cherche une nouvelle location et trouve en la maison du One Folgate Street la réponse à tous ses problèmes. Jane, meurtrie par la perte de son bébé, repart également à zéro et s'installe dans une nouvelle vie, dans la même maison. Quelques années séparent les deux femmes, mais leurs histoires sont racontées en parallèle tant leurs parcours sont similaires. En effet, ce bijou d'architecture, élaboré par Edouard Monkford, est aussi une contrainte de chaque instant. Pour décrocher le Graal, il faut notamment répondre à un niveau d'exigence difficilement supportable et se plier à des règles de vie draconiennes. Malgré tout, Emma, puis Jane, acceptent toutes les concessions et tombent fatalement sous le charme du propriétaire. Edouard Monkford ? Le mâle alpha dans toute sa puissance. Un spécimen arrogant, froid et calculateur. Mais le type aurait plusieurs cadavres dans son placard - son épouse décédée, mais aussi sa jeune et jolie locataire... Emma. Prise d'un doute, Jane choisit de mener son enquête.

J'avoue avoir cédé aux chants des sirènes en me plongeant dans cette lecture - elles ont pour nom Olivia de Lamberterie, Alix Girod de l'Ain et Tatiana de Rosnay - même si j'ai également appris à me méfier des concerts de louanges. Et cela n'a pas loupé, non, je ne ferai pas chorus. D'accord, j'ai trouvé ce roman correct, agréable à suivre, avec du suspense et des rebondissements qui incitent à aller toujours plus loin. Les chapitres sont courts, les voix entremêlées, c'est imparable pour saucissonner le lecteur dans la combine. Par contre, j'ai eu une vague sensation de fourre-tout en avançant dans ce livre. On a de la bonne tension psychologique, une enquête minutieuse, des portraits flous, toujours plus flous, pour mieux brouiller les pistes et fragiliser les repères. Et là, au milieu de ça, je n'ai pas compris cette vague inspiration de Christian Grey - le contrat, l'amant tyrannique, le sex-appeal rabougri (bah oui, Monkford est tout sauf séduisant). Cela m'est apparu grotesque. Et mon enthousiasme en a été douché. Sans quoi, c'est un roman ordinaire, une lecture facile et distrayante, mais un buzz littéraire surestimé

Techniquement, j'ai apprécié la lecture faite par Ingrid Donnadieu et Floriane Muller - le choix d'une interprétation à double voix s'ajuste pertinemment aux deux voix des héroïnes du roman, l'une pour Jane, l'autre pour Emma. C'est tout à fait concordant. Les récits se croisent ou se complètent. Les deux comédiennes se donnent la réplique et brouillent volontairement les pistes. En bref, cette orchestration sied admirablement au livre. Car, malgré mes réserves, le dénouement bancal et l'impression d'une intrigue qui s'essouffle, j'ai maintenu le cap jusqu'au bout pour assouvir ma trop grande curiosité.

©2017 Titre original : "The Girl Before"  / Mazarine et Librairie Arthème Fayard pour la traduction française

(P)2017 Audiolib - Texte lu par Ingrid Donnadieu et Floriane Muller /  Durée : 9 h 21 

 

21 octobre 2017

L'Âme du Mal (La trilogie du Mal #1), de Maxime Chattam

L'âme du mal AudibleJuliette Lafayette, une étudiante en psychologie, est enlevée par le tortionnaire Leland Beaumont... et sauvée in extremis par Joshua Brolin, ancien agent du FBI, travaillant désormais à la police de Portland, en sa qualité de profiler. Un an plus tard, de nouvelles découvertes macabres viennent ressusciter le fantôme de Beaumont car des similitudes apparaissent dans le modus operandi et perturbent leur conviction d'avoir mis un terme aux actes criminels du tristement célèbre Bourreau de Portland. Brolin relance l'enquête, retrouve Juliette et s'inquiète du tournant de cette affaire.

Roman auréolé de sa réputation implacable, L'âme du mal se présente d'emblée comme un rendez-vous de noirceur et d'extrême violence. On a en effet une débauche de scènes morbides, scrupuleusement déballées avec des détails sordides, au fil d'une enquête pointilleuse et ahurissante en révélations. Mieux vaut être averti du programme, sous peine d'être mis k-o. En bon élève, Chattam s'applique à reproduire dans son scénario tous les effets de style d'une série américaine (écriture cinématographique, mise en scène convenue et personnages clichés). Mais parfois, il en fait trop, en nous arrosant de techniques de criminologie et de profiling, par exemple, on se croirait limite dans un manuel. On sent son souci de faire ses preuves et d'apporter une légitimité à son roman. Mine de rien, celui-ci commence pourtant à dater (2002) ce qui ne rend plus le spectaculaire d'hier aussi impressionnant aujourd'hui. Aussi, je pense qu'il ne s'agissait là que d'une ébauche à un univers en devenir, cf. le remarquable La conjuration primitive. Cela reste un thriller efficace sur toute la ligne, mais je m'attendais à recevoir une grande claque, or j'avoue être un peu frustrée à l'arrivée. Ce que je n'ai pas apprécié, par contre, ce sont les envolées lyriques et les interludes mielleux entre Brodin et Juliette. C'était largement dispensable, à mon avis. 

Côté technique, Audible Studios reprend peu à peu dans son catalogue les titres édités par VDB depuis leur fermeture, parmi lesquels la trilogie de Maxime Chattam qu'on trouvait en occasion à des prix exorbitifs. En toute honnêteté, j'avais une grande affection pour les éditions VDB dont la réalisation sonore était facilement identifiable (bruitages, bandes-son, musiques, etc.) en plus des deux fidèles comédiens, Véronique Groux de Miéri et Hervé Lavigne. À écouter, la lecture est étonnante, à la fois vivante, réaliste et palpitante. Une performance très réussie. 

>> Ce livre audio est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2002 Éditions Michel Lafon (P)2007 Éditions VDB

Texte lu par : Véronique Groux de Miéri & Hervé Lavigne pour Audible Studios (2017)  Durée : 16 h 48 

Série : La trilogie du mal, Livre 1

20 octobre 2017

ReMade, d'Alex Scarrow

ReMadeDe retour à Londres, après le divorce houleux de ses parents, Leo regrette sa vie à New York et envie sa petite sœur Grace, dont l'aisance naturelle lui a permis de tourner la page et se fondre très vite dans cette nouvelle existence. Leur mère est souvent absente, débordée par un boulot éreintant, et rentre à la maison les nerfs en pelote. Le frère et la sœur se disputent constamment pour des broutilles, ils ne se comprennent plus. Bref, l'ambiance n'est donc pas folichonne. Pour oublier ses tracas, le garçon parcourt la presse et tombe sur des entrefilets évoquant des foyers épidémiques d'une grande virulence en Afrique. Or, nul ne semble s'en préoccuper. C'est alors que son père leur téléphone en catastrophe pour les obliger à quitter Londres de toute urgence en sautant dans le premier train pour le Norfolk où vivent leurs grands-parents. Le virus foudroyant a quitté l'Afrique et est en train de se propager à travers le globe. Un chaos monstrueux est en marche.

Oh.My.God. Que de palpitations à la lecture de ce roman ! Plus je tournais les pages avec fébrilité, plus j'avais des yeux hallucinés en lisant ce scénario-catastrophe. Au départ, les personnages vivent un peu dans une bulle d'insouciance, ils ne prennent pas conscience de l'ampleur du désastre et ignorent que l'ennemi prépare dans l'ombre son armée, prête à s'abattre sur l'humanité. Oui, oui, on assiste avec effroi et impuissance à la mise en place du virus, on a des chapitres sur son évolution, car le virus est intelligent et s'adapte avec diligence au terrain, ne perdant jamais de vue sa mission - anéantir toutes espèces vivantes. Nul ne lui résiste, même les animaux, les insectes, les plantes. Tout est contaminé. Autant vous dire que c'est effrayant - certaines scènes décrites sont immondes - mais ça vous scotche les doigts au bouquin. Sûr et certain. Plongés dans ce bourbier, Leo et sa sœur Grace vont vivre des émotions fortes et nous les font partager pour le même prix. On court à leurs côtés pour survivre, lutter et comprendre. Pfiou, que de stress. Au final, c'est rondement bien fait, hyper efficace et addictif. On a une montée d'adrénaline au cours de ces 445 pages de lecture, tenez-vous bien, c'est redoutable. 

Casterman, 2017 - Trad. de Corinne Daniellot

Bémol sur la COUVERTURE française, car je préfère de loin l'édition VO qui annonce clairement la couleur ! ►►► CLIC ◄◄◄

 

 

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20 octobre 2017

Archie Greene et le secret du magicien, de D. D. Everest

ARCHIE GREENE ET LE SECRET DU MAGICIENLe jour de son douzième anniversaire, Archie Greene reçoit un gros colis contenant un précieux grimoire. Or, l'avocat du cabinet Folly & Catchpole a bien failli ne jamais arriver chez Gardenia Greene, la grand-mère du garçon, et ce retard va poser bien des soucis car Archie est attendu sans délai à la librairie La Page Blanche à Oxford pour y rencontrer la famille Foxe (son oncle, sa tante et ses cousins) ! Le garçon se sent complètement bousculé, car il ignorait jusqu'à présent l'existence d'une famille autre que sa grand-mère, mais il va surtout apprendre qu'il doit protéger des livres magiques contre un puissant Mage Noir, qu'il aurait des dons particuliers et qu'il doit mener son enquête, souvent au péril de sa vie, avec l'aide de ses cousins, Ronce et Chardon. 

Whaaa whaaa whooo ! Ce roman a été une excellente surprise. C'est sur les conseils de la libraire jeunesse de l'Armitière que je l'ai lu, et franchement je n'ai pas été déçue. Il y a tout ce qu'il faut pour enthousiasmer le lecteur : un univers fabuleux, un héros attachant, du suspense, de la magie, des péripéties... La lecture est un pur enchantement. Elle vous entraîne, en 370 pages, dans un tourbillon de découvertes et de révélations stupéfiantes. Je n'ai rien vu venir et j'ai tourné les pages avec un ravissement jamais altéré. Cette sensation grisante m'a d'ailleurs rappelé celle éprouvée à la lecture des Harry Potter ! Avis aux amateurs. C'est une série étonnante, confinée dans un emballage raffiné (couverture à jaquette illustrée par Iacopo Bruno), de quoi vous absorber pour quelques heures de bonheur. ♥

Bayard jeunesse, 2015 - Trad. Sidonie Van den Dries

Autres suggestions de lecture : La maison des secrets de Jacqueline West ; Fablehaven de Brandon Mull ; L'Atlas d'émeraude de John Stephens ; Le voleur de magie de Sarah Prineas ; Apprentie sorcière de James Nicol

 

19 octobre 2017

Pêle-Mêle : Laissez-moi tranquille ! - Le petit ogre veut voir le monde - L'abri

Laissez moi tranquille

Qui n'a jamais rêvé d'un petit moment de répit au cœur d'un chaos indescriptible ? C'est le cas de notre héroïne, notre sémillante tricoteuse, qui vit dans une petite maison avec une très grande famille. Tous les jours, les petits-enfants se bousculent, font du bruit, courent dans tous les sens et s'amusent avec ses pelotes de laine. Impossible de travailler. Avec l'hiver qui approche, voilà qui complique ses projets.

Au bout du rouleau, la vieille femme abdique et quitte sa maison, avec un grand sac. En claquant la porte, elle a juste le temps de hurler : “laissez-moi tranquille !”. Elle part loin et s'installe d'abord dans la forêt... Mais même la famille Ours lui fait des misères, puis ce sont les chèvres de la montagne, jusqu'aux petits hommes verts sur la lune. C'en est trop. La coupe est pleine. Et la grand-mère sort par un trou noir. Aaaah, enfin la paix !

Cette histoire est surprenante sur toute la ligne, elle déjoue les attentes, pioche les ingrédients du conte traditionnel mais s'échappe des codes pour mijoter une aventure à sa sauce. Et c'est savoureux, audacieux et truculent. On adore cette petite bonne femme qui rouspète pour avoir du temps pour elle, et qui n'aspire qu'à tricoter tout son saoul. Ce n'est pas la mer à boire ? Il n'est pas dit que la solitude soit un remède à tout, juste une parenthèse appréciable avant le grand retour à la normale.

Un album décidément trompeur et étonnant ! Très, très belle découverte, distinguée par la prestigieuse Médaille Caldecott en 2016.

Laissez-moi tranquille ! de Vera Brosgol

Bayard jeunesse, 2017 (trad. Alice Boucher)

 

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LE PETIT OGRE VEUT VOIR LE MONDE

Ah, la vie d'un Petit Ogre n'est pas aisée lorsqu'on a des envies de voir le monde et des parents qui tremblent pour vous et ne veulent pas que vous quittiez le bout du jardin... Snif ! Le petit ogre veut faire ses propres expériences, ne plus entendre les excès de prudence de son père ou de sa mère qui s'imaginent que le monde extérieur est dangereux.

Seul, devant sa mappemonde, le petit ogre rêve donc d'aventures en pointant du doigt des villes comme Rio de Janeiro, Venise ou Istanbul... N'y pouvant plus, il brave l'interdiction parentale et enfile les bottes de sept lieux de son père. En trois pas, notre petit ogre débarque en Turquie, pays des loukoums, puis décolle au Brésil pour danser la samba, et termine son périple en Italie devant une platée de spaghettis à la carbonara.

Apprenant que ses parents sont fous d'inquiétude, le petit ogre rentre chez lui et annonce à sa famille qu'il existe un monde merveilleux, coloré, parfumé et enjoué autour d'eux ! Plus besoin de se cacher, il faut croquer la vie à pleines dents. Bon point pour cette histoire qui rappelle la richesse culturelle en s'ouvrant aux autres et donne ainsi le goût des voyages avec ce jeune héros fétiche du magazine Les Belles Histoires. Tout simplement, adorable.

Le petit ogre veut voir le monde, de Marie-Agnès Gaudrat & David Parkins

Bayard jeunesse, 2017

 

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l'abri

Ce matin, dans la forêt, les maisons s'éveillent sans se douter du branle-bas à venir - une tempête est annoncée ! Tout le monde se prépare au mieux pour affronter le choc. Seulement, dans le brouillard, deux frères se profilent et toquent à chaque porte pour quémander un peu de chaleur. Mais les portes restent closes. Les familles ont peur, elles s'enferment à double tour et tremblent pour leurs provisions, leur tranquillité, leur confort. Seul Petit Renard est sensible à la détresse des deux étrangers et leur confie une petite lanterne pour égayer leur soirée.

Outre son message prônant la tolérance et la solidarité, l'album nous touche aussi pour ses belles illustrations à l'encre et à l'aquarelle. Visuellement, c'est magnifique. Émotionnellement, l'histoire inspire une grande empathie. Elle ne cherche pas à condamner, ni à juger. Elle raconte simplement les aléas de la vie, un soir de tempête, un coup dur, une fraternité et un chant d'espoir. C'est un très bel album, d'une sensibilité et d'une justesse bouleversantes. À découvrir.

L'abri, de Céline Claire & Qin Leng

bayard jeunesse, 2017

 

 

crédit photo : Livres et merveilles

 

 

19 octobre 2017

Pêle-Mêle : Une si charmante verrue sur le nez - À pas de loup - La bête de mon jardin

Une si charmante verrue sur le nez

Léon déteste ce qui est joli, mignon, gentil et sympa. Il n'aime pas non plus les gens, surtout quand ils sont polis et affables. Aussi, lorsqu'il rencontre Gertrude Crocheblaze, c'est le coup de foudre. Elle a tout pour plaire à notre loustic - le cheveu filasse, le menton en galoche, les dents noires, les yeux globuleux et une charmante verrue sur le nez. Gertrude est aussi une sorcière, affreuse et mauvaise. C'est dit, Léon et elle forment le couple parfait.

Nos deux amoureux décident un jour de partir en voyage, en Afrique. Ils ne rêvent pas de paysages romantiques, mais se réjouissent de rencontrer des crocodiles hideux et des hippopotames obèses. Hélas, sur place, ils tombent sur les trois animaux les plus débonnaires de toute l'Afrique - Richard, le lion végétarien, Alfred, l'éléphant élevé par une duchesse anglaise et Émilie, la tortue timide.

Quelle calamité d'avoir des voisins dégoulinants de politesse ! Léon et Gertrude n'ont vraiment, vraiment pas de bol. Dans leur désir d'affronter le laid, le moche, l'horrible, ils n'ont que faire du lisse, du mielleux, du contrit. Et boum, au volant de leur voiture polluante, en vadrouille dans la savane, notre couple teigneux ne voit soudain plus qu'un écran noir à travers leur pare-brise.

Pourquoi, comment ? C'est toute la férocité de cette histoire, racontée non sans humour noir, et qui met en scène deux affreux jojos dans une aventure follement rocambolesque. André Bouchard met à l'honneur deux méchants pas charmants, en accentuant bien le sordide, et c'est très, très rigolo ! La chute finale est tout aussi désopilante. ☺

Une si charmante verrue sur le nez, d'André Bouchard

Seuil Jeunesse, 2017

 

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A pas de loup

Claire et Louis passent la nuit chez leurs grands-parents, quand ils sont saisis d'une petite fringale nocturne. Ils se faufilent hors du lit, en toute discrétion. Du moins, c'était leur intention car les enfants ne vont cesser d'être maladroits, de buter dans les meubles, de briser des vases, de renverser le lait dans la cuisine ou de casser la branche du cerisier.

Quel ramdam ! Forcément, cela attire l'attention de Papi et de Mami... et là Coco le toucan, Grangrogris l'éléphant ou Minouchette la tigresse endossent toute la responsabilité et servent judicieusement d'alibis.

En voilà une lecture étonnante, qui fait appel à l'imagination et qui mélange avec subtilité le rêve et la réalité. Les illustrations baignent dans une ambiance claire-obscure de toute beauté. C'est apaisant, et le texte d'une grande poésie parachève l'impression d'ensemble d'une lecture pleine de douceur.

À pas de loup..., de Christine Schneider & Hervé Pinel

Seuil jeunesse, 2017

 

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La Bête de mon jardin

Dans sa chambre, un garçon scrute derrière sa fenêtre la pénombre du jardin. Caché dans les buis, se trouve une bête. Il le sait, il devine sa silhouette, il la redoute également, mais il décide de sortir pour s'en approcher. Inversement, la bête scrute l'enfant depuis sa cachette. Il sent son odeur et s'en pourlèche les babines. Il n'y a pas que le garçon à avoir été nourri de légendes et de contes du soir... La bête aussi connaît ses classiques et craint l'homme... le chasseur.

C'est donc un troublant jeu de miroirs qui s'orchestre sous les yeux du lecteur. L'enfant et la bête s'observent, mais tous les rôles ne sont pas définis et les mythes entretiennent le mystère. Et puis, il y a aussi le jeu des lumières, celui de l'imagination. En gros, c'est un jeu de dupes. Entre songe et illusion, cet album séduit, par ses jolies découpes, son univers graphique et ses couleurs crépusculaires. Un bel exercice de style, qui fait appel au pouvoir de l'imagination.

La bête de mon jardin, de Gauthier David & Samuel Ribeyron

Seuil jeunesse, 2017

 

 

19 octobre 2017

The Rain, de Virginia Bergin

THE RAINAprès une soirée idyllique entre copains, au cours de laquelle Ruby a embrassé le beau Caspar dans le jacuzzi, la vie de l'adolescente bascule dans le chaos. La radio diffuse en urgence un message informant la population de se protéger au plus vite de la pluie, car celle-ci est toxique. Si la moindre goutte entre en contact avec votre peau, vous succombez dans d'atroces souffrances à un virus foudroyant. Horrifiée, Ruby cède à la panique et trouve le moyen de retourner chez elle, auprès de sa mère. Mais l'accueil de son beau-père, Simon, est sidérant - Ruby est enfermée à clef dans le bureau, mise en quarantaine.
On visualise la situation et on suppose que la jeune fille va adopter une attitude raisonnable, ce n'est pas seulement son univers qui s'effondre, c'est toute l'humanité qui est menacée, et blablabla. Malheureusement, Ruby se montre capricieuse, égoïste et immature. Au moins, l'auteur ne lui fait pas endosser une tunique de superhéroïne, pleine de bon sens et de courage, et la rend certainement plus crédible avec ses imperfections. C'est juste pénible à supporter, mais passons...
L'histoire déploie tout son arsenal de scènes de survie, de revers du destin, de rencontres improbables, de fuite désespérée et de quête impossible, tout ça dans une ambiance apocalyptique tout à fait convenue. Au final, cela se lit sans difficulté. C'est entraînant, inquiétant, angoissant aussi. Certes, le caractère versatile de l'héroïne peut constituer un frein, mais la lecture nous pousse à dépasser cette barrière. Résultat, on a les doigts accrochés aux pages du bouquin et on attend de connaître le dénouement. 
L'histoire est donc riche de bonnes idées, sans être particulièrement bluffantes non plus. C'est le vice des romans du genre, difficile de se renouveler avec un scénario-catastrophe. Toutefois, j'ai trouvé qu'il y avait du rythme, que le sentiment d'urgence et d'accablement était bien rendu. Une suite est d'ailleurs prévue. À voir.

Bayard Éditions, 2017 - Trad. Sidonie Van den Dries

 

18 octobre 2017

Agatha Raisin enquête #6 : Vacances tous risques, par M. C. Beaton

Vacances tous risques Agatha RaisinEn pleine tourmente émotionnelle, Agatha Raisin décide de plier boutique pour se rendre à Chypre, où James Lacey est en villégiature sans plus donner de nouvelles. Sur place, notre anglaise égarée se lie d'amitié avec un groupe de touristes désireux de la divertir, au lieu de quoi notre Agatha est le témoin privilégié d'un nouveau meurtre ! Bien entendu, la police chypriote dédaigne pompeusement son expérience d'enquêtrice dans les Costwolds et inscrit son nom sur la liste des suspects. C'en est trop pour notre Agatha, chamboulée par ses retrouvailles avec James, tellement mais tellement distant. Que faire ? Se tourner vers Sir Charles Fraith, figure ô combien mémorable aperçue dans Randonnée mortelle. Et on applaudit des deux mains. Cela suffit d'accabler Agatha d'interminables atermoiements - James ou pas James - l'individu ne brille ni en compassion ni en clairvoyance. Cela suffit. Pourtant, notre héroïne n'est jamais loin de tirer les bonnes conclusions et procède à un examen de conscience qui frise la lucidité, mais son obsession est viscérale. Rhalala. À côté de ça, l'intrigue ne déçoit pas - des cadavres, des mensonges, de la tartuferie. C'est distrayant et vaudevillesque en diable. On sourit, on soupire, on ricane. On passe un vrai bon moment. Seule ombre au tableau : Carsely, Bill Wong et Mrs Bloxby manquent hélas à l'appel dans cet épisode. Deux prochains tomes sont en approche, début novembre : À la claire fontaine & Coiffeur pour dames. Je suis dans les starting-blocks. ☺

Texte lu par Françoise Carrière pour Audible Studios. Une lecture à la hauteur des attentes - légère et enjouée, qui ne tombe pas dans le piège des simagrées pour incarner un personnage au comportement souvent burlesque et excentrique. 


>> Ce livre audio est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2017 Albin Michel. Traduit de l'anglais par Jacques Bosser (P)2017 Audible Studios

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