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Chez Clarabel
16 février 2007

Café viennois - Michèle Halberstadt

cafe_viennoisFrieda convie sa fille Clara à la suivre dans son périple qui la ramène à Vienne, une ville qu'elle a quittée avec sa famille en 1938, pour échapper aux persécutions antisémites.
C'est pour Frieda un retour rempli d'émotions, de tourbillons pour cette femme dont la joie de vivre de cesse d'étonner la fille. Cette dernière, plus morose, laisse supposer qu'elle traverse une période sombre et mélancolique.
On le découvre sur le tard, après avoir deviné qu'un mal la rongeait, que ce voyage à Vienne allait également la bousculer et lui donner une autre conscience de son identité, de son appartenance à une société.

"Café viennois" est un roman composé de plusieurs morceaux d'histoire : celle de Frieda qui revient à Vienne, celle où Frieda se rappelle son départ précipité en 1938 et les années d'errance pour fuir les nazis, puis celle de Clara, minée et désespérée, qui effectuera seule une nouvelle escapade à Vienne sur les traces du film avec Orson Welles, "Le treizième homme".
Ce roman est une bonbonne à échos, tant de voix se lancent, racontent leurs anecdotes et se culbutent entre elles. La construction est impeccable et rigoureuse. De plus, Michèle Halberstadt a su demeurer très sobre et pudique, au-delà de l'étalage du faste un peu baroque de la capitale autrichienne. On perçoit très bien les failles des façades de rêve, c'est d'ailleurs une peinture de Vienne dessinée sans oeillères : "Vienne majestueuse, baroque, crépusculaire, mais aussi coquette, insouciante, frivole. Vienne indécise, influençable, provinciale, étriquée et mesquine. Vienne exaltée, romanesque, excessive et fatale". Vienne aux deux visages, étalée sans concessions de la part de cette femme non pas remplie de rancoeur ou d'amertume, mais réaliste et désabusée.
Le ton du roman a parfois tendance à frôler le laconisme avant de se ressaisir, et offre des chapitres sur les souvenirs d'une Frieda adolescente fort touchants et captivants. Il y a aussi un goût pour la cuisine viennoise, à travers son chocolat et sa pâtisserie à déguster chez Demel. Oui, on s'y croit, l'eau nous vient à la bouche !
Bref, ce roman est un beau moment de lecture, plutôt agréable, même s'il a tendance à s'éparpiller et emprunter plusieurs directions. J'en garde le souvenir d'avoir lu de très bons passages.

Albin Michel

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Commentaires
C
> Sylvie, j'ai le souvenir d'une lecture pleine de sensibilité, dans une atmosphère cotonneuse et pleine de saveurs...
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S
J'avais repéré ce livre chez moustafette, quand je l'ai retrouvé chez nanne, elle a eu la gentillesse de me le prêter... J'ai bien aimé ce livre très bien construit et sensible.
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C
Bonjour Guy ! Votre avis complète et rejoint tout à fait mon opinion, et j'en suis très heureuse ! <br /> Au plaisir, ;))
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G
(et non treizième). Moi ausi j'ai aimé ce livre, notamment parce quee je connais Vienne et que Michèle Halberstadt a vraiment mis la ville (ou les villes) au coeur de son récit. Il faut passer le début un peu Guide bleu pour visiter mais ensuite l'atmosphère des quartiers hors du ring nous déménage bien. Et puis les rapports mère fille enfant sont trés bien exprimés...un minimum pour la ville qui a vu naitre la psychanalyse!
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C
Voilà ! Un bon petit roman à lire, à découvrir aussi...
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Chez Clarabel
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