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Chez Clarabel
4 juin 2014

Rien n'arrête Bidule Chouette, de Cati Baur et Gwendoline Raisson

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Quel album détonnant, mais déjanté !

Composé de trois histoires courtes, ce livre nous présente deux amis inséparables, Bidule Chouette et Ramone El Cochon. Bidule a un caractère bien trempé. Quand elle a décidé de ne plus avancer, elle prétend que ses pieds font la grève. Sa maman doit la porter sur ses épaules. Ou alors, une petite glace pourrait lui redonner contenance. Voilà une petite histoire commune, se dit-on. 

Que nenni. Ce qui ne manquera pas de vous surprendre, c'est l'intrusion subite d'un monstre horrible et repoussant, qui cherche par tous les moyens à avaler le rondouillard Ramon. Celui-ci, trop benêt, le voit rarement surgir au détour du chemin. Et quelle catastrophe ! quelle débandade ! Les enfants vont halluciner et retiendront, en morale, que la moutarde peut vous sauver la vie. Si, si.

Personnellement, j'ai gloussé de plaisir. Cette lecture, parfaitement irrévérencieuse, mais délicieuse, a su me combler au-delà de tous mes espoirs. L'humour est décalé, les personnages absolument délirants, l'histoire nous en fait voir des vertes et des pas mûres, tout en gardant un esprit bon enfant aussi. N'ayez crainte, cet album se veut truculent et stupéfiant.

J'ai naturellement beaucoup aimé. Sitôt qu'on sort un chouia des sentiers battus, je suis cliente. Ajoutez aussi que la combinaison des deux talents - Cati Baur et Gwendoline Raisson - est juste parfaite.

L'École des Loisirs, mai 2014

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4 juin 2014

Anastasia, de Lois Lowry

Anastasia

L'École des Loisirs a de nouveau pioché dans ses séries fétiches pour remettre l'une d'elles au goût du jour en l'éditant sous grand format. Cette compilation d'Anastasia réunit trois titres de la série : Anastasia Krupnik - Anastasia, demande à ton psy ! - Une carrière de rêve pour Anastasia. Si vous ne connaissiez pas encore l'héroïne de Lois Lowry, n'attendez plus. C'est une lecture savoureuse, un poil trempée dans l'humour sarcastique, qui fait aussi la part belle aux relations familiales conviviales. La jeune fille se révèle fantasque et brillante, elle mène une vie tout à fait ordinaire, racontée avec une telle fraîcheur et un humour dévastateur qu'il serait forcément dommage de passer à côté.

Au départ, Anastasia a dix ans, elle est fille unique, son père est professeur d'université et a publié des petits recueils de poèmes, sa mère est peintre. L'arrivée d'un petit frère ne la met pas en joie, aussi décide-t-elle d'étoffer sa liste des j'aime / j'aime pas au fil d'anecdotes délicieusement saugrenues. Puis, on la découvre trois ans plus tard, en pleine crise d'adolescence. Seul un psy pourrait guérir ses troubles émotionnels selon elle, mais ses parents disent niet. À la place, elle n'a qu'à lire Freud ! Elle trouve finalement une sculpture de son buste dans un vide-grenier et l'installe dans sa chambre pour une thérapie en toute intimité. Elle lui confie aussi les petits pépins qu'elle rencontre avec son projet scientifique sur des hamsters qui se sont sauvés de leur cage et se baladent dans la maison en toute impunité.

Dans la dernière histoire, Anastasia doit rédiger un texte sur sa carrière de rêve, elle hésite entre libraire ... ou mannequin. Elle a choisi de suivre un stage, mais seulement dans le but d'acquérir assurance et confiance. À Boston, elle se fait une nouvelle amie, retrouve un ancien camarade d'école primaire, pénètre dans une librairie de rêve, bref l'aventure est joyeuse, insouciante, toujours ponctuée de détails facétieux. Vous l'avez compris, c'est une lecture débordante de charme, d'humour et d'enthousiasme. À adopter sans retenue.

École des Loisirs, juin 2014 ♦ traduit par Agnès Desarthe ♦ illustration de couvertur : Iris de Moüy

3 juin 2014

La Cerise sur le gâteau, par Jean-Philippe Arrou-Vignod

en poche ! 

La cerise sur le gâteau

La crise d'ado s'invite chez la famille des Jean-Quelque-Chose : Jean-A est chamboulé d'être le seul garçon dans sa classe de latin, même son séjour linguistique lui a mis la tête à l'envers, désormais il porte des pantalons à pattes d'eph', joue de la guitare et a pour but de devenir l'idole des jeunes. Quel beau métier, se dit Jean-B, notre narrateur. Celui-ci n'a pas changé d'un iota : agent secret il sera, comme James Bond, dont les aventures cinématographiques lui font raconter des histoires à ses parents.  “Le mensonge est le prix à payer pour devenir agent secret. Il faut faire croire aux autres qu'on a une vie absolument normale. Personne ne doit savoir qui vous êtes réellement, pas même vos frères ni vos parents, sinon on risque de les torturer avec un luxe de raffinement incroyable pour leur faire avouer vos véritables activités.” Encore un épisode savoureux de cette famille aux petits oignons, qui fleure bon la douce nostalgie des années 60-70 et qui fait la part belle à la complicité entre frères, les rêves et les délires qui fourmillent dans leurs jeunes têtes. C'est une lecture qui réchauffe le cœur et qui peut plaire à tous les âges. Bonheur assuré.

Folio junior, mai 2014 ♦ illustrations de Dominique Corbasson

Les cinq histoires - L'omelette au sucre, Le camembert volant, Une soupe de poissons rouges, Des vacances en chocolat, La cerise sur le gâteau - sont regroupées en un seul livre (doudouthérapie inside) : 

une famille aux petits oignons

3 juin 2014

Yankov, par Rachel Hausfater

« J'ai tant de haine à jeter au monde, tant de chagrin à étouffer, tant de vengeances à commencer ! »

Yankov

Yankov est un enfant rescapé du camp de Buchenwald. Libéré par des soldats noirs américains, il est envoyé, avec l'uniforme des jeunesses Hitlériennes sur le dos (quelle ironie !), dans un château où se trouvent d'autres orphelins désabusés et vindicatifs. Tous sont des enfants brisés, devenus « des bêtes, des brutes, des bandits ». Ils se tapent dessus, se volent entre eux, ils ne savent plus communiquer, n'ont plus d'identité, ils se jettent sur la nourriture, dévorent tout ce qu'ils peuvent, mais ne se sentent jamais rassasiés, et bien évidemment ils ne croient plus en rien, ni personne. Et puis, l'arrivée d'une nouvelle directrice va enfin bousculer leur vie, à force de patience elle va réussir à les apprivoiser et leur rendre ce qu'ils ont perdu : leur enfance. Car ce tout petit roman d'à peine 150 pages ne paie pas de mine, mais il est extrêmement bouleversant ! Rachel Hausfater nous raconte l'histoire authentique de ces enfants à qui on a volé cette enfance sacrée et qui doivent réapprendre à redevenir eux-mêmes, libres et insouciants, après avoir vécu l'horreur. L'écriture est de toute beauté. Cela cogne dur et fort, ça vous noue parfois l'estomac. C'est un texte admirable, poignant, à recommander aux enfants, petits et grands, c'est une lecture indispensable !

éditions Thierry Magnier ♦ avril 2014 ♦ illustration de couverture : Séverin Millet

Quelques extraits, pour vous convaincre : 

« - Comment tu t'appelles ? me demande-t-elle doucement dans son yiddish hésitant.
Je ne lui réponds pas, je lui montre juste mon bras.
Mon numéro, c'est moi.
Alors elle tend la main et me touche la peau. Ça brûle ! Je me lève brusquement et me sauve en courant, regrimpe l'escalier et me jette dans mon lit. Mon cœur est tout battant et j'ai envie de pleurer.
Je veux pas ses caresses !
Car la tendresse, ça ment.
Ça fait croire aux mamans... »

« Toute ma vie, il y aura en moi un trou là où ma mère m'aimait. »

« Je veux repartir en enfance, réapprendre l'insouciance. Ne pas rester les yeux vitreux à regarder le vide avec envie de m'y jeter. Ne pas me cacher tout seul dans le noir à espérer qu'il va m'avaler. Ne pas penser sans cesse au cauchemar qui a duré presque toute ma vie.
Je ne sais pas si c'est possible, redevenir enfant après avoir été vieux, rattraper le temps volé, revivre, après une si longue mort. Mais je vais essayer.
Après mille ans de désespoir, je veux enfin avoir onze ans. »

« J'ai vu les pères tomber, les mères s'en aller et les enfants brûler. J'ai vu la fin du monde. Comment oublier ? »

2 juin 2014

Le Caveau de famille, par Katarina Mazetti

Le Caveau de famille

J'ai donc lu, peu de temps après, la suite de l'histoire de Désirée la bibliothécaire et Benny le paysan, en version audio, toujours racontée par Marielle Ostrowski et Michelangelo Marchese. Une relecture, en fait. J'avais gardé le souvenir d'une grosse déception, teintée d'amertume et de désolation. Quelque part cela s'est confirmé, puisque le temps a passé, notre couple s'est redonné une chance mais s'est aussi enfoncé dans une routine déprimante. Pour le coup, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Désirée, coincée dans un rôle de mère de famille, mère au foyer, épouse d'un agriculteur aux idées archaïques et machistes... Franchement, je l'ai plainte à maintes reprises. Benny, d'entrée de jeu, m'a énormément déçue par son attitude avec Maria. Par la suite, il a laissé très peu de place à Désirée pour son épanouissement, elle enchaîne les grossesses, se plie aux règles de la vie à la ferme, fait des efforts mais est dépassée par l'accumulation des tâches. C'est définitivement un portrait éteint d'une histoire d'amour qui a connu des débuts turbulents et qui a voulu conjuguer ses différences. Aujourd'hui elle ne cherche plus à vendre du rêve, des délires, de la fantaisie. Le constat est là, plat, triste et démoralisant. Les personnages grincent des dents, et nous avec.

Audiolib, décembre 2011 ♦ traduit par Lena Grumbach pour Gaïa éditions ♦ texte intégral lu par Michelangelo Marchese et Marielle Ostrowski (durée d'écoute : seulement 5h 08) 

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2 juin 2014

Ne t'éloigne pas, par Harlan Coben

Ne t'éloigne pas de Harlan COBEN

Megan Pierce, une mère de famille exemplaire, voit soudainement son passé inavouable de strip-teaseuse lui exploser en pleine figure en apprenant qu'un homme vient de disparaître dans les mêmes circonstances qu'un fait survenu 17 ans plus tôt (après quoi, elle avait choisi de disparaître pour changer de vie). L'inspecteur Broome, en charge de l'affaire, est sur les rotules. Témoin de longue date de cette énigme, et des ravages en conséquence, il n'a jamais pu tourner la page et continue de s'y consacrer assidûment. On ne va pas se mentir et prétendre que cette enquête va nous étourdir plus que de raison, mais il n'empêche que cette nouvelle mixture de Harlan Coben se laisse goûter avec délectation. Les dosages sont toujours un peu les mêmes, avec le vieux mystère qui rebondit à la surface pour éclabousser un citoyen rangé des voitures, la brochette de personnages sinistres et inquiétants, palme d'or pour le couple Barbie et Ken, à la plastique parfaite, mais aux esprits affreusement tordus. Ma foi, l'ensemble prend bien, le rythme est soutenu, le dénouement plutôt inattendu, avec un épilogue en trop. C'est une lecture habile, prenante, terriblement efficace, donc très divertissante. Harlan Coben n'est pas au top niveau, mais il s'en tire avec une mention très honorable.

Pocket ♦ mars 2014 ♦ traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond

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