Aimer trois fois par jour, de Fausto Brizzi
Diego Anastasi est au bout du rouleau. Quadragénaire divorcé, père de deux enfants, il sent la lassitude le gagner au boulot, dans son quotidien ou pendant les fêtes de Noël, qu'il passe seul dans son coin, à regarder Mary Poppins avec son chien.
Diego tente d'alerter ses proches qu'il va mal, mais chacun est pris dans sa propre routine et traite ses complaintes à la légère. Après une tentative de suicide loupée, il se rend donc chez un thérapeute à tête de castor et déballe son sac en soutenant mordicus qu'il souffre de dépression.
Et puis, un jour, il découvre en chemin un bar créé par un policier à la retraite, qui propose aux plus désœuvrés un brin de causette autour d'une tasse de thé. Diego s'y installe et comprend que son destin est en marche !
Il goûte alors à une thérapie d'un genre nouveau, discuter, boire du thé, cuisiner, dresser des listes, prendre conscience du bonheur à apporter aux autres, se donner des objectifs, partir en mission.
Avec l'aide de ses deux nouveaux amis, Giannandrea et Massimiliano, Diego veut rendre ses proches heureux : que ses meilleurs amis se remettent en couple, que son fils sorte de sa bulle, que son ami d'enfance exploite sa fibre artistique, que son ex-femme lui pardonne, que son amie de cœur trouve enfin l'âme sœur...
Il va ainsi se lancer dans des plans pas possibles, qui vont souvent donner lieu à des situations cocasses, farfelues et improbables, lesquelles vont naturellement apporter une couleur savoureuse à l'histoire !
Car il fallait oser se lancer dans un roman sur la dépression, sans craindre de sombrer dans le désespoir. Fausto Brizzi a contourné les pièges en concoctant une lecture généreuse et débordante d'espoir. Il y a du vrai à ce sujet, du touchant, du concret, de l'émotion et des questions, mais surtout il y a de l'humour, de la dérision, du revival et de la culture pop.
J'y ai trouvé ma dose homéopathique pour me sentir guillerette ! À prescrire sans retenue, à déguster sans modération. ♥
Traduit de l'italien par Jean-Luc Defromont (Se mi vuoi bene) pour Fleuve éditions, mai 2016