Verte, de Marie Desplechin & Magali Le Huche
Qui ne connaît pas Verte, cette adorable fillette, héritière malgré elle d'une longue lignée de sorcières ? C'est l'une des séries pour la jeunesse les plus drôles, les plus pertinentes et les plus originales. N'attendez plus. Cette fois, Magali Le Huche a allié son talent, sa fraîcheur et sa tendresse pour adapter l'histoire en une bande dessinée tout aussi réussie. J'ai été comblée en apprenant cette nouvelle association et le résultat m'a grandement enchantée. ☺
L'histoire, donc, raconte comment une fillette de 11 ans a choisi de refuser d'entendre parler de lignée, de patrimoine, de succession et de leçon. La sorcellerie ? Très peu pour elle, merci. Sa mère Ursule est dépitée et convoque la grand-mère Anastabotte pour prendre la relève. Chaque mercredi, Verte se rend chez elle pour s'initier aux douces subtilités des sortilèges et des incantations. La fillette fait la moue, à la place elle souhaiterait qu'on lui explique pourquoi toutes les filles de son école sont folles de Soufi et pourquoi ce garçon lui donne un peu le tournis dans le ventre... Qu'à cela ne tienne, sa grand-mère convie le garçon à la maison pour partager le goûter. Quel embarras pour Verte, qui est pourtant ravie de découvrir un nouveau copain, drôle, sympa et fiable. Il est néanmoins convaincu d'avoir déjà croisé la jeune fille quelque part, en vacances, en colo ou à Bure-les-Templiers... tant son visage lui est bizarrement familier ! Tout à son apprentissage de sorcellerie, Verte continue de révolutionner son monde en invoquant un sort inattendu... pour retrouver son père ! Ursule et ses petits secrets n'ont qu'à bien se tenir.
Quelle lecture exquise, fabuleuse et drôle. L'univers de Marie Desplechin vu par Magali Le Huche est décidément en parfaite osmose ! J'ai beaucoup aimé son imaginaire, son trait d'humour, ses couleurs et son ambiance fantasque dans une bulle hors du temps. L'harmonie parfaite. ♥
Rue de Sèvres - mars 2017
« Alors, comment s'est passée ta semaine, ma chérie ?
- Comme il était inquiet, j'ai dû raconter à Soufi nos histoires de sorcières...
- Tu es inconsciente ! Maintenant il va aller raconter ton histoire partout. Et les ennuis vont commencer. Pendant des siècles, c'est à cause de bavardes comme toi qu les sorcières ont été brûlées sur la place publique.
- Il a juré qu'il ne dirait rien.
- La belle affaire ! C'est parce que les gens ne croient plus aux sorcières qu'ils ne les brûlent plus. S'ils veulent faire du mal à leurs voisins, ils tombent plutôt sur les étrangers !
- D'abord il est étranger, lui aussi.
Sa famille vient de Bretagne.»