Rien ne va plus sous les étoiles, de Jenny McLachlan
Meg a quinze ans et une réelle passion pour les étoiles. Depuis toujours, elle rêve de devenir astronaute. Sélectionnée pour participer à un concours organisé par la NASA, l'adolescente doit néanmoins surpasser sa trouille et prononcer un discours devant ses camarades. Meg sait qu'on la traite de geek ou qu'on se moque d'elle derrière son dos. Autant renoncer d'office à la compétition. En plus, son principal rival n'est autre que son partenaire de sciences, Ed King, un garçon branché et populaire. Pour ne rien arranger, sa mère a mis les voiles pour une mission humanitaire à l'autre bout de la planète, livrant ses filles, Meg et Elsa, un bout de chou de 18 mois, à la garde du grand-père un peu trop fantasque. Débordée par ses nouvelles responsabilités (crèche, couches, repas, dodo) et veillant à ne rien dire à personne, l'adolescente n'est plus aussi appliquée et rigoureuse en classe. Elle est d'ailleurs convoquée pour rejoindre un atelier réservé à de très bons élèves, comme elle, qui rencontrent des difficultés pour se sociabiliser. Contre toute attente, un petit groupe se forme, entre Meg, Annie, Rose et Jackson. Ils se savent les dindons d'une farce, rouspètent et réclament des biscuits, puis peu à peu tombent le masque et vont se serrer les coudes pour porter leur capitaine Clark jusqu'aux étoiles. En réalité, cette lecture est franchement adorable ! C'est un roman doudou qui s'ignore et qu'on picore avec ce sentiment d'avoir dégoté un beignet au miel tant c'est savoureux. On a une héroïne forte et intelligente, qui adore les sciences et l'astronomie, mais qui préfère s'enfermer dans sa bulle pour se protéger. Il était temps qu'un big bang bouscule son existence bien rangée ! Finalement, l'histoire va privilégier les situations tendres et cocasses pour chasser les incohérences, les griefs, les exagérations (pourquoi sa mère se montre aussi irresponsable et égoïste ? pourquoi son grand-père s'envole sur son vélo ? pourquoi des poules, pourquoi un Jacuzzi, pourquoi la tectonique des plaques ?). On oublie tout et on passe un moment formidable avec Megara Clark : cette jeune fille est un vrai modèle qui pourrait inspirer bien des lecteurs ! On admire et on aime sa fougue, sa sensibilité, son obsession, sa spontanéité... Cela rend son évolution encore plus fabuleuse, le roman en devient terriblement attachant. Et la couverture est magnifique.
La Martinière J. (2018) - traduit par Camille Bocquillon