Les voisins du 9Lorsqu'ils emménagent au numéro 9, Lou et Gavin fascinent leur voisine Sara. Artistes menant une vie bohème et tapageuse, ils ne connaissent ni la routine ni le conformisme. Leur maison ne désemplit jamais. C'est un va-et-vient constant de copains, de bonnes bouffes, de musique et d'alcool. La première fois qu'elle y met un pied, Sara ne sait plus si elle est horrifiée ou envoûtée.
Mais l'emprise a déjà opéré. Avec son mari Neil, les voilà entraînés dans ce raz-de-marée chaotique. À l'opposé de leur façon de vivre. La nouveauté a pour eux le goût de l'exotisme, de l'encanaillement. Ils vont ainsi retrouver une nouvelle intimité, lâcher prise avec l'éducation de leurs enfants et aussi abandonner leurs vieux amis. Ils reçoivent en plein de la poudre aux yeux et se sentent gratifiés d'être ainsi honorés.
Toutefois, nul n'est parfait. Des failles apparaissent - infimes mais pernicieuses. Comme le caractère narcissique de Lou, son charme à cajoler son entourage pour obtenir des faveurs. Quid de leur sincérité, leur spontanéité, leur snobisme ? Au-delà du paraître cool et branché, ne serait-ce point une mainmise sur l'autre, avec son pouvoir de séduire et d'exercer une ascendance sans avoir l'air d'y toucher ? Chi va piano, va sano. Sara sort enfin de sa torpeur.
On le sait, on le sent. Il y a de la tromperie dans l'air ! Malgré les dispositions apparentes, nulle propension au thriller psychologique n'est pourtant envisagée. Alors non, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Oui, ça ronronne plus que ça grogne. L'histoire se déploie à travers les petits riens du quotidien et ça a du bon aussi. On zieute, on trépigne, on soupire. J'aurais certes voulu qu'une Némésis se révèle mais on s'en tiendra à un regard perdu dans le vide... #frustration

HarperCollins Poche (2019) - Traduit par Marie Lauzeral

Titre VO : The People At Number 9