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Chez Clarabel
9 juillet 2012

Où il est question de l'amour des livres et de la lecture.

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Juan passe ses vacances chez son vieil oncle Tito, considéré excentrique parce qu'il vit seul dans une maison remplie de livres. C'est un vrai labyrinthe où on ne fait que s'y perdre ! Juan ne doit d'ailleurs jamais quitter sa clochette pour retrouver son chemin. Lui qui préfère la télévision à la lecture, il est servi.

Le garçon est également préoccupé par sa mère qui digère mal son divorce. Son arrivée chez l'oncle Tito va cependant lui révéler son potentiel insoupçonné de lecteur d'exception. A son contact, les livres sont attirés par lui, ils veulent être lus, compris, sentis. Car le monde des livres est un univers incroyable, où les ouvrages n'en font qu'à leur tête, vont et viennent, se cachent en attendant le bon moment ou le bon lecteur.

Il y a vraiment d'étonnantes théories dans ce livre, des réflexions qui font sourire, car forcément elles nous parlent aussi ! ;) Dans l'intervalle, Juan va tomber amoureux et réaliser encore une fois que les livres peuvent le surprendre, s'adapter à ceux qui les parcourent ou les choisissent. Très honnêtement, ce roman évoque avec délice le plaisir de la lecture en des termes enchanteurs et ô combien véridiques ! C'est une jolie découverte, à saisir si jamais ce livre croise votre chemin.

Le livre sauvage, par Juan Villoro
Bayard jeunesse, coll. Estampille, 2011 - traduit de l'espagnol (Mexique) par Isabelle Gugnon
illustration de couverture : Zara Picken

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6 juillet 2012

Moi, les adultes j'aime pas trop. Ils m'impressionnent pas du tout.

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Je vous présente Bruno, le Zorro du zéro, comme il se décrit. Fier d'être un cancre, il n'en fiche pas une en classe, il s'en moque, de toute façon il est porté par la nonchalance collective (il est élève dans un établissement situé en plein quartier pourri, selon lui). Tout bascule avec l'arrivée de Madeline, la nouvelle élève.

Non seulement elle a un look atypique, mais en plus c'est une pure intello. Installée à côté de Bruno, elle semble totalement déconnectée de la réalité qui l'entoure. Bruno, lui, a une poussée de fièvre. Cette fille l'intrigue, pas dans le sens romantique du terme, mais d'une manière obsédante et profitable (car notre cancre va soudainement bosser comme un malade et voir sa moyenne atteindre des sommets inégalés, youhou !!!).

Mais Madeline a un secret, plus profond qu'on ne le pense, Bruno va le découvrir et en être secoué. Cela aura du bon pour lui, puisqu'il va en prendre de la graine, envisager un autre avenir pour lui, sortir de la glandouille et adopter une attitude plus positive. Cela aura une répercussion tout aussi bénéfique pour la jeune fille, qui pensait n'avoir pas sa place dans ce monde.

Ce sujet, somme toute classique, de l'acceptation de sa différence est traité avec beaucoup d'humour, le ton d'Hervé Mestron n'est pas sans rappeler celui d'Anne Percin (Comment (bien) rater ses vacances) ou Jo Witek (Récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée), ceci m'amenant à conseiller ce petit roman aux lecteurs qui ont apprécié les ouvrages cités précédemment.

Enterrement d'une vie de cancre, par Hervé Mestron
Syros, coll. Tempo+, 2012 

6 juillet 2012

... surtout n'y entrez pas !

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Orphelins, Samuel et sa soeur Martha sont envoyés chez leur tante Edna en Norvège et ont un peu de mal à se familiariser avec les lieux. De plus, leur tante leur paraît excessive et abusive avec son règlement en dix points, de sorte que Samuel a bien envie de braver l'interdiction de se rendre dans la forêt qui jouxte le chalet...

Alors, sa tante lui confie un terrible secret, qui est lié avec la disparition de l'oncle Henrik, dix ans plus tôt. Mais malgré toutes les précautions prises, la tragédie arrive lorsque Martha se perd dans la forêt. Samuel décide de la sauver et part à sa suite, accompagné du chien de sa tante, le fidèle Ibsen.

J'ai failli penser à Fablehaven dans les premiers chapitres, mais j'ai vite oublié la saga de Brandon Mull pour me plonger dans cet univers particulier, un peu effrayant mais surtout enchanteur de La forêt interdite. J'ai immédiatement été séduite par la richesse de l'histoire, bâtie sur un imaginaire fécond et exaltant.

Dans le fond, la trame romanesque est assez convenue mais elle demeure efficace. Sitôt que les personnages pénètrent dans la forêt interdite, notre curiosité est piquée à vif : on découvre alors tout son mystère, avec des créatures aussi fabuleuses et étranges que les huldres, les trolls, les pixies, le slemp ou le gubbin.

Ce conte fantastique possède plus d'un tour dans son sac pour embarquer les jeunes lecteurs dans un univers peuplé d'aventures et de magie, basé en Norvège pour la touche d'évasion, enfin bref c'est une sympathique découverte !

La forêt interdite, par Matt Haig
Bayard jeunesse, coll. Estampille, 2010 - traduit de l'anglais par Sylvie Cohen 
illustration : Benjamin Bachelier 

5 juillet 2012

... en plein dans le nez !

Elle s’appelle Douceline. Elle est née en Provence au XIVe siècle, dans une ville décimée par la peste. Dans les ruelles de Grasse empuanties par les tanneries, elle se découvre une passion pour les senteurs et les parfums. Auprès de son père apothicaire, elle apprend à travailler les plantes et à confectionner des eaux de fleurs. Il envisage de la marier à un riche marchand, mais Douceline a d’autres ambitions.

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C'est un très beau roman, écrit avec élégance et poésie, qui évoque l'histoire des parfums à Grasse à travers l'histoire de Douceline, fille d'apothicaire, dans la France du XIVème siècle. C'est aussi l'étourdissante destinée d'une vraie héroïne qui est racontée, en des termes charmants et délicats. On a aussi presque l'impression de 'sentir' ce roman tant la description des odeurs est omniprésente !

Un parfum d'histoire, tome 1 : L'Eau des anges par Béatrice Egémar
L'Archipel, coll. Galapagos, 2011 - illustration : Delphine Caussais

Le tome 2 - L'Eau du roi - est déjà disponible.

5 juillet 2012

Mary Maloney attendait le retour de son mari. Elle regardait souvent la pendule, mais elle le faisait sans anxiété.

A (re)découvrir ! 

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Je connaissais ce recueil, surtout pour sa nouvelle Coup de gigot (merci monsieur A. Hitchcock !), mais il me semble que je n'avais jamais pris le temps de parcourir la suite des histoires qui composent ce livre.

Donc, il y en a quatre au total : Coup de gigot (l'histoire d'une femme bafouée qui va piquer sa crise de nerfs au moment de préparer son repas), Tous les chemins mènent au ciel (encore une histoire de couple crispé et où la femme va rugir intérieurement, parce que trop c'est trop !), La logeuse (l'histoire d'une petite bonne femme qui loue une chambre à de jeunes garçons à la peau lisse et parfaite - sic !), William et Mary (l'histoire la plus longue, en écoute elle frise la bonne heure, avec une intrigue alambiquée, surfant sur l'expérience scientifique, mais qui n'en révèle pas moins le machiavélisme du cerveau féminin !).

Oui, les femmes ont le beau rôle dans ce livre. Souvent elles subissent, elles ruminent leur amertume, elles revendiquent leur dévouement et en sont fières, mais elles n'acceptent pas la frustration et passent souvent à l'acte (vengeance !!!) avec un sourire énigmatique sur les lèvres. C'est jubilatoire !

Le ton emprunté par Claude Aufaure, le narrateur, nous inspire une écoute attentive et quelque peu flippante. A sa façon, il distille le doute dans l'ordinaire, souligne le saugrenu et fait monter la pression, il faut vraiment le suivre dans un calme olympien car on se régale ! 

Coup de gigot et autres histoires à faire peur, par Roald Dahl
Gallimard jeunesse, coll. Ecoutez lire, 2011
(existe en Folio junior )  illustration : Quentin Blake

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5 juin 2012

"Il laissa un message étouffé : — S’il vous plaît, venez vite. Il est chez moi."

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Le début du roman fait penser au film d'Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour. Thomas est coincé chez lui, dans son appartement, avec une jambe dans le plâtre. Sa mère s'est absentée parce qu'elle avait un concert à donner, son meilleur pote est en vacances, reste la voisine qui a promis de jeter un oeil sur lui. Soudain, un hurlement dans la rue l'interpelle. Par la fenêtre, il découvre avec horreur un type en train d'étrangler une femme. Il réagit aussitôt, sans réfléchir, mais l'individu le dévisage et le temps s'arrête. Thomas est fait comme un rat.

C'est incroyable ce qu'un petit livre d'à peine 50 pages peut inspirer comme angoisse et sueur froide ! Très vite, le roman nous met dans l'ambiance : atmosphère lourde et oppressante, tension qui monte d'un cran, menace galopante, escalade dans la violence et la folie... C'est peu de dire ô combien cette lecture est flippante ! Mais on en redemande. C'est un thriller pour enfants, qui se lit vite et bien, la mécanique est parfaitement huilée, l'auteur va à l'essentiel, en appuyant bien là où ça fait mal, les poils se dressent sur les bras, et on tourne la dernière page encore un peu sous le coup du stress. De quoi chatouiller les jeunes amateurs de sensations fortes.

L'étrangleur du 15 août, par Sandrine Beau
Oskar éditeur, coll. Court-Métrage, 2012 - design & illustration de couverture : Jean-François Saada 

29 mai 2012

Big Nate : Capitaine de l'équipe

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Ce deuxième tome des aventures de Nate est drôlissime ! C'est un journal illustré (le genre qui a le vent en poupe !), où l'on suit le garçon et ses déconvenues scolaires. Son épine dans le pied porte le nom de Gina Hemphill-Toms, la première élève de la classe. Comme un fait exprès, Nate et elle sont tout le temps fourrés ensemble : pour un exposé sur B. Franklin, ou pour l'équipe de base-ball dont il est le nouveau capitaine.

Tous deux ne se supportent pas (elle pense que ses dessins vont ruiner leur exposé, il s'imagine que sa nullité en sport va leur faire perdre la compétition, et puis il ne lui pardonne pas non plus d'avoir osé rebaptiser leur équipe sans lui en toucher un mot !). Ils en viennent donc à un compromis, ne pas marcher sur les plates bandes de l'autre, avant de tirer profit de leur collaboration qu'ils considéraient (à tort) comme une malédiction.

L'histoire est une succession de situations comiques, qui placent bien souvent notre héros en mauvaise posture (des rendez-vous avec des profs qui le font arriver toujours trop tard, pour choisir les membres de son équipe, ou même lui donner le nom qu'il rêve, sans oublier sa prise de tête avec Randy Betancourt, qu'il a involontairement ridiculisé devant tout le monde, maintenant il cherche à se venger...).

La lecture est d'autant plus amusante qu'elle est largement illustrée, avec des passages sous forme de bande dessinée. En bref, c'est cocasse, c'est drôle, ça plaît aux enfants, c'est de bon esprit, Nate est un clown à lui tout seul, ses copains sont tout aussi marrants, et ce qu'ils vivent est à l'image de ce qu'ils se passent dans les cours des écoles. Une chouette lecture, à conseiller aux amateurs du Journal d'un dégonflé par exemple.

Big Nate : Capitaine de l'équipe, par Lincoln Peirce 
Gallimard jeunesse, 2012 - traduction de Jean-François Ménard 

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24 mai 2012

Guide de survie en milieu hostile.

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Une chouette trouvaille pour les jeunes lecteurs, surtout ceux qui n'aiment pas beaucoup les textes longs. Il s'agit du journal illustré d'une gamine de onze ans, Ellie (surnommée) Gribouille, car elle passe tout son temps à dessiner pour raconter son quotidien. Les vacances forcées chez l'oncle Hubert et la tante Nan vont d'ailleurs lui offrir une formidable occasion pour se lamenter et regretter l'absence de ses parents.

Le problème, ce n'est pas d'aller au camping en famille, mais de devoir supporter le cousin Eric et ses soeurs, Dana et Tiffie. Pendant des pages et des pages, Ellie n'hésite pas à se plaindre et à se moquer des autres. Et pourtant, les vacances sont aussi l'occasion de créer de nouveaux jeux, d'observer la faune, d'effectuer des missions de secours en pleine nuit, d'apprendre à mieux se connaître et à se supporter. Même la tante Nan y va de sa petite confidence (elle aussi aimait beaucoup dessiner dans sa jeunesse), alors que le journal d'Ellie va être découvert et causer du chagrin involontaire...

Ce sont ainsi des petites anecdotes sur la vie au camping, près d'un étang infesté de grenouilles, et le bonheur des activités de plein-air à faire en bande, sans que ça tourne forcément à la foire d'empoigne. L'ouvrage fourmille de petites idées et de conseils à reproduire en vrai, c'est même conseillé en lecture d'été, les enfants apprécieront ! De plus, la couverture jaune illustrant la pétulante Ellie laisse indiquer que c'est une lecture pour filles, mais ce serait une erreur, car je trouve que les garçons auront raison de jeter un oeil à ce sympathique guide de survie en milieu hostile !

Ellie Gribouille, livre 1 : Vive le camping ! par Ruth McNally Barshaw
Père Castor, 2012 - texte français d'Aude Lemoine 

21 mai 2012

Attraction, apparently, is often accompanied by delusion.

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Kayla, seize ans, est experte en amour mais essentiellement en tant que blogueuse qui prodigue des conseils aux autres, sans franchement les appliquer elle-même. En clair, la vie amoureuse de Kayla est d'un calme plat, ce sont essentiellement ses copines ou sa soeur aînée qui font part de leurs déboires, à elle d'en tirer une expérience riche et éclairante.

Tout se complique dès l'instant où elle craque pour Jared, un camarade de classe en arts plastiques. Car l'admettre fait d'elle une cruche patentée qui s'interroge, se questionne, devient bête, sourde et aveugle, un vrai spécimen de foire, mais tellement caractéristique des questions qu'on se pose à cet âge-là.

Et c'est ce qui m'a plu dans ce petit roman sans prétention, c'est l'idée qu'on peut s'y retrouver, que l'héroïne est une fille ordinaire, avec des fantasmes, de la jugeotte et du romantisme à revendre (elle est notamment une grande lectrice de romances, dont elle décortique les attentes des lectrices). Voilà une lecture où l'identification est très facile, il y a en plus l'idée du blog faisant office de courrier du coeur pour mieux coller à l'air du temps, du coup ce livre peut plaire, surtout aux plus jeunes, parce qu'il est moderne, un peu original et proche des lecteurs.

Les secrets d'une blogueuse amoureuse, par Allison Van Diepen
Harlequin, coll. Darkiss, 2011 - traduction d'Emmanuelle Debon 

MERCI ALYA !

15 mai 2012

▶ Un an après

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A l'issue d'une fête déguisée, quatre amis reprennent la route et ont un dramatique accident de voiture. Un an après, tous se souviennent et en conservent des cicatrices indélébiles. Cette tragédie a bouleversé des familles, des amitiés, les uns après les autres, ils racontent et expliquent l'inexplicable.
C'est donc un roman sur la douleur et sur le deuil, mais c'est aussi un roman qui évoque la culpabilité et les remords. Chacun tente d'avancer, ou pas. Les évènements restent marqués de façon indélébile. Certains veulent les effacer, pensent y arriver mais se leurrent. D'autres entretiennent le souvenir, alimentent la rancune, font des reproches, nourrissent leur colère, se rejettent la faute...
En gros, c'est une lecture poignante.
Le sujet n'a pas non plus été poussé ou creusé davantage, la lecture est rapide, en quelques 200 pages on a absorbé l'essentiel, et ça suffit. Je crois qu'à sa mesure, l'auteur a réussi à titiller les consciences, à imprimer un message de fatalité sans chercher à condamner.
C'est juste triste, bouleversant et ça laisse sa petite empreinte quelque part.
Ce ne sera pas une lecture mémorable, mais elle a tenté de me murmurer des choses et je les ai entendues, le coeur serré et la boule au ventre.
Cela restera une jolie rencontre.

Un an après, par Sue Mayfield
Bayard jeunesse, coll. Millézime, 2011 - traduit par Vanessa Rubio-Barreau 

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