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Chez Clarabel
31 mars 2017

Le somnambule, de Sebastian Fitzek

Le somnambuleLeo découvre un matin son épouse Nathalie en train de plier bagage et lui annoncer sans ménagement qu'elle le quitte. L'homme est ahuri, mais effrayé en réalisant qu'elle a été récemment agressée. Refusant tout dialogue, Nathalie sort de l'appartement, sans un regard en arrière. Leo est tétanisé sur place, quand il comprend que ses crises de somnambulisme ont hélas repris. Il en a souffert durant toute son enfance, a suivi une thérapie auprès du docteur Volwarth et comprend aujourd'hui qu'il doit le recontacter pour se soigner. Leo, ensuite, s'enferme chez lui. À partir de là, il se met en tête d'explorer les moindres recoins de son habitat, de chercher les traces de ses errances nocturnes pour s'expliquer la défection de son épouse, laquelle semblait vraisemblablement protéger quelques facettes secrètes. Avec l'aide d'une caméra embarquée, il va filmer ses crises et plonger dans des abîmes d'une noirceur et d'une violence sidérantes.

Il revient alors au lecteur de bien s'accrocher pour suivre le mouvement ! Car l'histoire est particulièrement tortueuse et nous conduit dans un insupportable dédale d'informations, de révélations et de retentissements. À force d'en subir les répercussions, j'ai ressenti un vif malaise. Et plus j'avançais dans l'histoire, plus je me sentais dans un état cotonneux, usée par la tension psychologique et par le flou artistique trop poussé. Le contexte du huis clos accentue également cette impression. On ne sait plus ce qui est réel, imaginaire, subconscient ou rêvé. C'est certes volontaire, mais disons qu'avec 300 pages de lecture - soit 7 heures approximativement en livre audio - j'ai bizarrement éprouvé les limites de la saturation. Le rythme est dense, les événements s'enchevêtrant sans cesse pour troubler les perceptions, seulement ce schéma a fini par me lasser. En gros, je n'ai pas aimé errer à l'aveugle, perdue dans le brouillard, avec toutes mes convictions constamment remises à plat. Je n'en pouvais plus. Exception faite pour Thérapie, j'ai souvent été de déconvenue en déconvenue avec les romans de S. Fitzek. Ce sont des lectures calibrées au millimètre près pour embarquer le public (suspense, rebondissements, tension, etc.), mais elles aiment également flirter avec des psychoses ou des personnages sur la corde raide dans un jeu tendu, stressant et souvent dérangeant. Un procédé harassant, pour ma part.

L'Archipel, 2017 - Trad. Céline Maurice [Der Nachtwandler]

>> On retrouve François Montagut pour Audible Studios dans le registre du personnage borderline. Son interprétation hystérique prête toujours à confusion, d'un côté elle renforce la sensation d'angoisse et rend le suspense palpable, d'un autre elle renvoie l'intrigue et les personnages dans des confins vertigineux et dérangeants. Une expérience inconfortable mais saisissante.

>> Disponible en téléchargement ICI.

Le somnambule | Livre audio

©2017 L'Archipel. Traduit de l'allemand par Céline Maurice (P)2017 Audible Studios

 

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30 mars 2017

Dôme #1, de Stephen King

Premier tome. Le Dôme : personne n'y entre, personne n'en sort.

Dome AudiolibLorsque la série tv a été diffusée pour la première fois, il y a quatre ans, un soir d'Halloween (pour l'anecdote, j'étais confinée dans ma chambre, tandis que mon adolescente de fille recevait ses amis pour faire la fête), ma curiosité a été naturellement piquée par cette adaptation du roman de Stephen King. Cela m'embêtait un peu de la regarder, car je préfère me plonger dans les livres d'abord. Finalement, j'ai suivi la saison 1, le temps a passé (ma fille a changé son cercle d'amis) et j'ai récemment sauté sur l'occasion du titre proposé en version audio, en exclusivité sur Audible - on ne change pas une équipe qui gagne. ^-^ C'était là aussi non sans crainte, car la perspective de me lancer dans un marathon de lecture qui dure pas moins de 21 heures ne m'emballait pas des masses. Gloups. En définitif, mon verdict est globalement positif. J'ai avant tout été rassurée de constater que les deux supports (roman / série tv) ne collaient pas pile poil, j'ai ainsi pu avancer à l'aveugle dans la lecture, appréciant de redécouvrir une histoire dont les principaux ressorts avaient certes inspiré Brian K. Vaughan pour le réseau CBS, mais sans proprement suivre la ligne conductrice. 

On a néanmoins le même point de départ. Un jour, la paroi invisible d'un dôme s'abat sur la petite ville de Chester's Mill, dans le Maine, pour l'isoler du reste du monde. L'armée et le gouvernement plaident non coupables, mais la situation est évidemment inquiétante. Les habitants sont livrés à eux-mêmes, mais ne doutent pas de l'efficacité des forces du pays pour les tirer de ce cauchemar. En attendant la solution-miracle, un nouvel ordre s'établit dans leur communauté, oscillant entre une foi aveugle en Big Jim Rennie, leur deuxième conseiller municipal, ou entre Dale Barbara, simple cuisinier du Sweetbriar Rose, mais accessoirement vétéran de l'armée. La cohabitation n'est cependant guère possible, Big Jim ayant tissé un réseau de petites combines mafieuses, il entend profiter de l'occasion pour grossir son influence et s'enrichir à titre personnel. Le type est donc prêt à tout pour atteindre ses objectifs et pousse la population à adopter sa logique, sous peine de sanctions radicales. C'est donc ce sur quoi s'appuie S. King pour nous embarquer dans son univers - flippant, écœurant, oppressant. L'histoire est beaucoup plus noire, plus vulgaire et plus sournoise que le scénario de la série tv. Aucune comparaison possible. La dimension fantastique est moins présente, au profit d'une psychose ambiante résolument palpable et redoutable. Ajoutez une interprétation par François Montagut qui frise souvent l'hystérie, mais qui participe à sa façon à nous mettre les nerfs en pelote, et vous obtenez une “vague idée” de la sensation ressentie à l'écoute de ce roman particulièrement vicieux et addictif ! La suite est déjà disponible. 

Série : Dôme, Livre 1 - Lu par : François Montagut (durée : 21 h 33) pour Audible Studios / Janv. 2017

>> Texte intégral disponible en exclusivité et en téléchargement sur Audible.

©2011 Albin Michel - Trad. William Olivier Desmond (P)2017 Audible FR

dome1

29 mars 2017

Un sale hiver, de Sam Millar

un sale hiver sixtrid

Il neige dru sur Belfast. Drapé dans le peignoir rose de sa compagne, entre bouteille de lait et journal du matin, Karl Kane découvre une main, soigneusement sectionnée, sur le seuil de sa porte. La deuxième en quelques semaines. La police trouve cette coïncidence douteuse, mais c'est aussi devenu un sport, du fait des rapports houleux qu'entretient notre détective avec les forces de l'ordre, la méfiance et l'arrogance se disputent la part du gâteau. Toutefois, Kane est interpellé par cette affaire, encore plus depuis qu'une grosse prime a été promise par un riche industriel si celui-ci obtient davantage d'informations. Un bonus non négligeable pour soulager les finances désastreuses de son agence.

Peu de temps après, Kane reçoit aussi la visite d'une nouvelle cliente, Jemma Doyle, qui recherche son oncle pour permettre à son père mourant de se réconcilier avant le grand saut. Naomi, sa tendre et chère, renifle bruyamment pour manifester son mécontentement. Kane est anormalement mielleux dès lors qu'il est en présence de demoiselle en détresse, oubliant que c'est l'archétype des problèmes en devenir. Karl n'en fait qu'à sa tête et s'embarque dans une enquête jusqu'à la sulfureuse petite ville de Ballymena, puis fait un crochet dans un quartier chaud de la ville, jusqu'à un abattoir aux odeurs nauséabondes et aux pratiques qui soulèvent sa sensibilité inavouée. Face aux individus louches et aux entrevues musclées, Kane ne se démonte pas et s'entête avec audace et un brin d'inconscience. Casse-cou, notre Karl Kane ? Complètement. Depuis deux livres déjà, preuve a été faite que ce détective privé aimait particulièrement enfoncer des portes ouvertes. De caractère revêche et pugnace, notre homme en a aussi sacrément bavé, d'abord le meurtre de sa mère sous ses yeux de môme qui ne cesse de le hanter, sans oublier ses dernières enquêtes qui ont plongé tout le monde (protagonistes et lecteur compris) dans la tourmente.

Roman noir par excellence, l'ambiance est aux petits oignons et nous sert un bon bouillon de cynisme, d'ironie et de sarcasme. Après Les chiens de Belfast, puis Le Cannibale de Crumlin Road, ce troisième tome de la série est un rendez-vous incontournable, pour qui apprécie les intrigues féroces et les personnages sur la corde raide. Karl Kane ne fait pas dans la dentelle, mais son rôle s'étoffe au fil des épisodes pour révéler une facette autrement plus humaine et attachante. Le prochain livre, Au scalpel, le propulse d'ailleurs dans une situation inconfortable, puisque Karl Kane renoue avec son passé pour affronter le meurtrier de sa mère. Aucune chance que je fasse faux bond au “poète des ténèbres” !

Sixtrid - Texte interprété par Lazare Herson-Macarel (durée : env. 7h) - ©2016 Éditions du Seuil pour la traduction par Patrick Raynal [Dead of Winter]

 Repris en format poche au POINTS, avril 2017

un sale hiver

 

18 mars 2017

Les voisins d'à côté, de Linwood Barclay

les voisins da cote

J'ai coutume de classer les romans de Linwood Barclay dans la même case que ceux de Harlan Coben : frissons faciles et lectures opérationnelles. Ce titre proposant une histoire de voisinage, il ne m'en fallait pas davantage pour fléchir.

Promise Falls est une petite ville universitaire tranquille, où vivent le couple Cutter, Jim et Ellen, et leur fils Derek. Voulant profiter de l'absence de leurs voisins, pour squatter en douce leur maison avec sa petite copine, celui-ci a été témoin malgré lui du massacre de la famille Langley. Il n'ose rien dire à ses parents, tandis que la police mène son enquête en tirant des conclusions hâtives. Au fil des pages, l'histoire va cependant révéler des aspects sombres et sournois des personnages - le maire dont les nombreuses frasques défraient la chronique, l'ancien chauffeur en manque d'ambition, le directeur de l'université au passé malhonnête, l'épouse infidèle, le môme suicidaire ou le pauvre type avide de vengeance... Mais l'auteur a l'habileté de n'en dévoiler qu'avec parcimonie, privilégiant de multiplier les pistes pour nous conduire subrepticement jusqu'à l'issue fatale. 

Du moins, en théorie. Car j'avais globalement deviné les tristes rouages de l'intrigue. L'ensemble fait toutefois illusion et nous entraîne dans une machination implacable et aux rebondissements affolants. Je ne trouve pas le roman follement ingénieux non plus, mais idéal pour un rendez-vous distrayant, sans prise de tête et au suspense efficace. Un roman assez ordinaire, en somme.  

Texte lu par François Tavares (durée : 12h 12) pour Audible Studios - 2016

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2010 Belfond. Traduction de l'anglais (Canada) par Marieke Merand-Surtel (P)2016 Audible FR

Les voisins d'à côté | Livre audio

18 mars 2017

Congo Requiem, de Jean-Christophe Grangé

congo requiem

Quand un criminel n'a pas fini de vous hanter, cf. le chaos sanglant déployé dans Lontano, il est temps pour Erwan Morvan de retourner aux racines du Mal. Direction le Katanga sur les traces de l'Homme Clou ! Mais cette enquête, d'abord techniquement laborieuse à mettre en place, va également déterrer des secrets sur son père et sur sa famille qu'il n'aurait probablement jamais voulu connaître. Grégoire Morvan est pourtant aux aguets. Jamais loin pour contrôler son clan, il tente d'entraver le périple de son fils, tout en cherchant à se rendre lui aussi dans le nord du Congo. Il a placé ses billes exprès pour tenir en laisse son fin limier, mais Erwan trace son chemin en défiant les coups du sort. Dans ce territoire proche de la poudrière, le danger est niché dans chaque fourré ou chaque individu. Les guerres de clan, de drogue ou d'armes sont légion, la corruption fait rage et le français n'a qu'à filer droit. 

Pour le coup, Congo Requiem propose une entrée en matière fracassante et palpitante ! Autant j'ai pu soupirer à la lecture du premier roman, autant j'ai été emballée par l'enchaînement des événements prodigué dans celui-ci. Je craignais le passage au Katanga et au final j'ai totalement accroché. L'histoire dépasse les clichés pour explorer les dessous d'une famille qu'on savait déjà déglinguée. Cette fois, elle fouille plus loin en remontant aux origines de Grégoire Morvan, sa vie en Afrique, ses amours, ses colères et ses cachotteries. Que d'énigmes dans un seul personnage ! C'est foncièrement captivant. La fratrie n'est pas en reste, puisqu'on retrouve Loïc et Gaëlle englués dans des affaires sordides, impliquant la mafia italienne ou un psy au passé mystérieux. C'est Audrey, la collègue d'Erwan, qui va prêter une oreille attentive aux nouvelles crises paranoïdes de la frangine.

J'ai absorbé cette marmite du diable avec avidité et empressement, malgré sa consistance (730 pages, 21 heures d'écoute). Heureusement, le rythme trépidant fait oublier le temps qui passe, le propos aussi tient en haleine. L'enquête sur l'Homme Clou est relancée, de nouvelles hécatombes sont à prévoir. Drames, rebondissements, chausse-trappes... On progresse avec effarement dans cette histoire à tiroirs absolument démentielle ! Hugues Martel, le lecteur pour Audiolib, a repris le micro pour prolonger la magie yombé et développer les non-dits familiaux. Son interprétation est irréprochable et contribue à l'effet addictif du roman.

Agressif et gonflé à bloc, CONGO REQUIEM rattrape de loin les loupés de Lontano.
Une lecture au charme envoûtant et vénéneux.

Audiolib / lu par Hugues Martel (durée : 20h 57) - Juillet 2016

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10 mars 2017

Derrière les portes, de B.A. Paris

derriereJack et Grace forment un couple idyllique, en apparence. Lui est un brillant avocat, plaidant la cause des femmes battues, elle est peintre à ses heures perdues et a choisi de sacrifier sa carrière pour bichonner son foyer. Ils vivent dans une grande et belle maison à la campagne, isolée des regards indiscrets. Leur bonheur est éclatant, leur amour parfait. Leurs amis sont en admiration devant eux et se bousculent à leur porte pour pénétrer dans leur antre secret.

Et puis, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que Grace est maigre à faire peur, qu'elle décommande systématiquement ses déjeuners à l'extérieur, que son mari est omniprésent et ne la lâche jamais d'une semelle, qu'elle ne possède ni téléphone portable ni adresse mail personnelle. Ce sont des détails, insignifiants pour qui est ébloui par l'image de sainteté que le couple renvoie. Jack et Grace vivent un grand amour, ils sont dans leur bulle de béatitude, au point d'en oublier l'existence du monde extérieur.

Cette représentation naïve est rapidement pulvérisée par la sinistre vérité qui éclate, au détour d'un chapitre. C'est violent, sadique et révoltant. C'est donc l'histoire d'un piège cruel et diabolique que l'on découvre avec effarement et horreur. Ou comment une abominable rouerie, voire un mensonge parfait, prend le pas sur une intrigue extérieurement banale et convenue. Je préfère en dévoiler le moins possible pour préserver l'effet de surprise au potentiel lecteur. Sachez juste que l'onde de choc est brutale, avec une horrible sensation d'implacabilité. Mes nerfs ont été mis à rude épreuve, la tension psychologique est redoutable, le revers de la médaille difficile à encadrer et émotionnellement déstabilisant. Globalement la lecture est rapide et efficace, jusqu'au dénouement traité trop légèrement et de façon peu vraisemblable. 

Texte lu par l'excellente Maud Rudigoz.


>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2017 Hugo Roman. Traduit de l'anglais par Luc Rigoureau (P)2017 Audible FR

Derrière les portes | Livre audio

2 mars 2017

La chimiste, de Stephenie Meyer

la chimisteAlors qu'elle terminait ses études de médecine, Alex - de son vrai nom Juliana Fortis - a été recrutée par une agence désireuse d'exploiter ses talents de biochimiste. En vrai, son travail consistait à “torturer” en douceur des individus pour leur tirer des informations et mettre des réseaux criminels en déroute. Ses armes : des seringues, des sérums, des perfusions. Le kit parfait d'une jeune prodige en chimie. Et puis tout a dérapé le jour où Alex a compris qu'elle en savait trop et qu'on cherchait à lui faire la peau. Après avoir mis en scène sa disparition, elle a choisi de mener une existence précaire, solitaire et clandestine, fuyant les moindres points d'ancrage, les contacts et les relations avec autrui. Lorsque son ancien patron la recontacte pour faire table rase du passé, Alex se méfie du dernier service à rendre - cibler un professeur d'histoire et de littérature, Daniel Beach, le neutraliser et le cuisiner comme à son habitude. Mais l'affaire se corse, lorsqu'un G.I. Joe déboule dans son labo improvisé et met un terme à ses opérations. Prenant conscience d'avoir été manipulée, Alex change de camp et traque ses anciens employeurs, eux-mêmes décidés à éliminer ces nouveaux témoins gênants.

S'ensuit une histoire semblant souffrir de hoquet. Je m'explique, grosso modo, c'est long, c'est lent, c'est creux, ça s'excite un chouïa, puis l'électro-cardiogramme retombe au calme plat, une vraie mer d'huile, ça traîne et rebelote. Au final, c'est une lecture hyper décevante. L'ensemble est inabouti, immature et bourré de clichés. Les personnages sont fades, les dialogues risibles et les brefs élans romantiques sont d'une niaiserie abyssale. Ce roman était supposé annoncer “le grand retour de la célèbre Stephenie Meyer” sur la scène littéraire, car rappelons qu'elle n'a rien publié depuis 8 ans, mais ce comeback fait un flop ! L'histoire ne tient pas la route, le sujet est survolé et il ne se passe absolument rien pour tenir en haleine le lecteur. L'espèce de romance ne vaut pas un clou non plus. L'auteur a vraisemblablement oublié qu'elle jouait dans la cour des grands, elle nous pond un truc bâclé et improbable (je ne suis pas particulièrement friande des scènes sexuelles dans les bouquins, mais là... franchement, sa pudibonderie légendaire était dispensable). Elle a carrément zappé que ses personnages sont des trentenaires aguerris, qu'ils ont des tueurs à leurs trousses et qu'il faut élaborer des plans plus complexes pour se sortir de la mouise. Pff... J'ai supporté avec ennui et lassitude cette invraisemblable péripétie peu surprenante, peu excitante. Et je reconnais que si ce roman n'avait pas été de la main de Stephenie Meyer, j'aurais sans aucun doute passé mon chemin. 

Techniquement, je pense que le choix de Pulchérie Gadmer n'a pas été opportun pour ce titre - non pas que cette comédienne ne possède pas les qualités requises, car j'avais beaucoup apprécié son interprétation dans L'île des oubliés - mais il se trouve que sa voix douce et posée pêche un peu dans le registre du roman d'action ou d'espionnage (j'hésite à coller une étiquette au roman en question, car il ne correspond pas aux standards du genre). Il manque du punch à sa façon de jouer le rôle de la chimiste Alex. C'est trop lisse, trop doux pour les voix masculines, ça coince et ça manque parfois de naturel. Ce n'était donc pas le mieux indiqué pour un tel contexte, contrairement à la lecture de détente qui lui convient mieux. ☺

Texte lu par Pulchérie Gadmer pour les éditions Audiolib (durée : 17h 18) - Février 2017

Traduit par Dominique Defert et Carole Delporte pour les éditions JC Lattès

1 mars 2017

Dernier meurtre avant la fin du monde, T.2 : J-77, de Ben H. Winters

dernier meurtreAprès l'excellente appréciation du premier tome de la série, cf. Dernier meurtre avant la fin du monde, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Hank Palace, flic de la police de Concord, récemment remercié pour ses bons et loyaux services. Depuis l'annonce du crash de l'astéroïde sur la planète, le monde est sens dessus-dessous, les services de police règlent les problèmes à la légère, mais Hank refuse de baisser les bras et d'accepter cette fatalité.
Approché par Martha Cavatone, la baby-sitter de son enfance, Hank est touché par sa détresse, lorsqu'elle lui apprend que son époux Brett a mystérieusement disparu alors qu'il faisait une course pour son beau-père. Aucun indice dans la vie des Cavatone ne laisse entendre une discorde, une infidélité, un coup de folie. Brett est décrit par tous comme un homme exemplaire, droit dans ses bottes, un ancien trooper aux valeurs morales irréprochables. Au fil de ses investigations, Hank reprend également contact avec sa sœur Nico, qui a rejoint une communauté d'irréductibles convaincus de pouvoir sauver le monde en accusant le gouvernement de détenir des informations. Même s'il désire par-dessus tout l'extraire de ce semblant de groupe sectaire, blindé d'activistes, Hank a besoin de leurs connaissances du terrain, lesquelles pourraient même le guider jusqu'à son disparu ! 
Ce que j'apprécie toujours dans cette série, c'est son climat lourd et pesant, accablé par le spectre d'une fin du monde imminente. La description est si réaliste qu'on a l'impression d'être concrètement visée, de ressentir l'angoisse des personnages et de tourner comme des lions en cage face à cette condamnation programmée. Je ne cesserai de répéter combien l'ambiance est la très grande force de la série ! Nous évoluons dans un monde éteint et désabusé, où les principes les plus élémentaires sont promptement bafoués, et où les combats de Hank pour rétablir la vérité ou la justice sonnent comme des coups d'épée dans l'eau. Toutefois, ses enquêtes ne manquent jamais de poigne ni d'intensité dramatique. Elles vont souvent à contresens de ce qu'on trouve habituellement, puisqu'elles vont au-delà des apparences et des conclusions basiques. C'est très bon, très fort, absolument convaincant et saisissant d'authenticité. Le dernier volet est déjà disponible, au titre évocateur : Impact.
« This is the end. »

“Cette enquête était une ligne droite, simple et propre : un homme a disparu. Trouver l'homme. Et maintenant on dirait que la nature sauvage reprend ses droits le long de la route, transformant le monde en un épais sous-bois, un labyrinthe, une jungle.”

10x18 - Septembre 2016

Traduit par Valérie Le Plouinec pour Super 8 Editions [Countdown City]

27 février 2017

Schuss, de Boileau-Narcejac

schussPlace à des émotions plus modérées, avec une lecture tout aussi captivante grâce au style efficace des duettistes Boileau et Narcejac, avec Schuss, roman préalablement édité en 1986 et remis au goût du jour en cette saison hivernale.
L'histoire nous plonge dans l'étonnante industrie du ski, avec le Combaz Torpedo censé révolutionner le genre, même si sa commercialisation peine à exploser suite à des tests cahotiques. Ces derniers sont en effet à l'épreuve d'accidents, de lettres anonymes, de menaces et de chantages. Une avalanche de catastrophes qui place Berthe Combaz, PDG de l'entreprise familiale, dans un désarroi profond. Ses assistants suivent tous l'affaire avec scrupulosité et s'inquiètent des conséquences pour leurs investissements. Georges Blancart, médecin du sport, galant attitré de Berthe, a cependant la tête ailleurs. Son obsession a vingt-deux ans, s'appelle Evelyne et est la fille de Berthe. Georges est penaud et incorrigible. Lorsque la jeune femme rompt avec son fiancé, se fâche avec sa mère, c'est naturellement qu'elle pose ses valises chez Georges. Notre homme savoure cette précieuse complicité, tout en constatant avec dépit la campagne auto-destructrice du Combaz rebaptisé Veloce. Le champion chargé de la démonstration a hélas fait une chute mortelle, déchaînant les gros titres des journaux qui se régalent du scandale en devenir. Le concepteur est forcé de revoir sa copie, tandis que Berthe embauche de nouveaux professionnels et convoque la presse pour enfoncer le clou. Tous retiennent leur souffle, alors que la situation vire à la débandade. Mère et fille s'opposent farouchement, l'héritage pèse dans la balance, Georges a le cœur pris en étau et avoue son impuissance à résoudre ce vaudeville aux accents tragiques sur pistes enneigées.
Que de suspense à la lecture de ce roman qui installe en 200 pages une tension dramatique qui produit l'effet attendu ! C'est d'une traite que j'ai parcouru le livre, curieuse et séduite par son cadre, ses personnages, son intrigue aussi. Celle-ci affiche évidemment un caractère désuet qui n'est pas pour me déplaire. C'est simple, vif et passionnant. Un roman à suspense digne de ce nom.

 

Collection Folio policier (n° 818)

 

Parution : 04-11-2016

27 février 2017

La fin d'une imposture, de Kate O'Riordan

la fin dune impostureJe continue d'enchaîner les lectures perturbantes, de celles qui vous entraînent dans une spirale vertigineuse et vous inspirent un profond sentiment de malaise. Je demande donc le roman de Kate O'Riordan, La fin d'une imposture.
À la veille de Noël, alors qu'elle s'affaire en cuisine pour les derniers préparatifs du réveillon, Rosalie reçoit la visite de deux policiers venus lui annoncer la mort accidentelle de son fils Rob, actuellement en voyage en Thaïlande. Cette secousse sismique ouvre une faille profonde, dans laquelle toute la famille sombre en une chute lente, longue et douloureuse. Des mois après, la cellule familiale n'existe plus. Le couple est à couteaux tirés, leur fille est une adolescente désœuvrée qui songe à se suicider en clamant sa responsabilité dans la mort de son frère. Rosalie se sent impuissante, mais parvient à entraîner Maddie dans un groupe de parole où elle tombe sous le charme de Jed, un garçon sensible et charmant. Ne voulant pas décevoir sa fille, Rosalie accepte de l'inviter à la maison pour partager leurs repas et s'immiscer dans leur quotidien. Le temps passant, le jeune homme devient indispensable à leur famille. Rosalie se sent enfin apaisée, rassurée du bonheur de sa fille. D'ailleurs, elle aussi est séduite par Jed, dont la présence physique la trouble de plus en plus. Honteuse de ses rêves érotiques, elle n'ose se confesser à leur ami de longue date, le père Tom, qui tente de mettre en garde Rosalie contre l'influence croissante qu'exerce ce garçon dans leur vie. 
Ô misère, cette lecture ! Quelle rouerie, quelle efficacité, quelle angoisse ! Le roman se dote d'un spécimen remarquable en matière de pervers narcissique redoutable. Son rôle perfide nous saute pourtant aux yeux mais son emprise est hélas totale et nous prend dans ses filets sans la moindre résistance. C'est sidérant. On voit venir le drame, le piège et le point de non-retour avec une force implacable, mais on subit le choc avec abrutissement. J'avais beau grommeler contre les personnages, contre le scénario, contre l'ingéniosité de l'auteur... j'ai tout gobé en écarquillant les yeux et étourdie d'horreur, d'incompréhension et de révolte. Une lecture hyper dérangeante, mais fascinante dans son amorce doucereuse et tranquille. 

Trad. de l'anglais (Irlande) par Laetitia Devaux [Penance]

Collection Folio policier (n° 823) - Janvier 2017

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