Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
16 novembre 2010

Lecture du soir #2

Le mercredi, il a plu toute la matinée.
Par la fenêtre, j'ai regardé mon hamac se tremper, s'alourdir sous le poids de l'eau et dégouliner sur l'herbe.
J'ai vu les gouttes de pluie se rassembler et former des ruisseaux de boue le long de la terrasse et sous les rocailles de fleurs. J'ai vu que des animaux différents prenaient la place de ceux qui étaient partis se cacher dès les premières gouttes ; des escargots, des limaces, des grenouilles et les canards d'une maison voisine. Ils étaient cinq qui marchaient en se dandinant, l'eau glissait sur leurs plumes comme si de rien n'était. Je me suis dit que j'aimerais avoir ce pouvoir.
- Quel pouvoir ?
Maman avait lu dans mes pensées ?
- De quel pouvoir tu parles, ma chérie ? a-t-elle insisté.
J'avais dû encore penser tout haut comme ça m'arrive parfois. Maintenant, j'étais bien obligée de lui répondre :
- Que l'eau glisse sur mes plumes comme les canards. Que les choses désagréables ne me touchent pas.
- Mais elles nous touchent forcément, m'a répondu maman en souriant. Ce n'est pas toujours ce qu'on préfère mais il ne peut pas arriver que des choses agréables dans la vie.
- Alors, je veux bien qu'elles me touchent, je veux bien les sentir, mais qu'elles ne me fassent pas mal. Tu vois ? Comme les canards !
Maman a trouvé que c'était une très bonne façon de voir les choses, m'a félicitée et s'est replongée dans son livre.

extrait de : Comme le soleil, par Jérôme Lambert

IMG_0763

Non, ce n'est pas un roman de saison, mais qu'importe... Ou d'un autre côté, il a su nous apporter un peu de soleil en ces froides journées qui ont tout l'air de basculer dans l'hiver, brrr. C'est une histoire super mignonne, qui raconte les vacances de Laura, une petite fille solitaire, qui s'ennuie un peu mais n'ose pas s'ouvrir aux autres, alors elle s'invente un ami, Jérémy, un blondinet qui se cache pas très loin du hamac où elle se prélasse, qui lui montre les petits cailloux pour ne jamais perdre son chemin, qui n'aime pas la pluie et qui n'apparaît que lorsqu'il fait beau. Ses parents se font un peu de souci, tout en comprenant que l'imagination est précieuse chez les enfants, Laura par exemple s'en sert pour passer le temps, pour tuer l'ennui et la solitude. C'est une vision simpliste mais pas niaise non plus, la lecture se veut réconfortante, auréolée par les tendres illustrations de Kimiko, vraiment un atout de charme à ne pas négliger. Et puis, Jérôme Lambert nous souffle à l'oreille une histoire très jolie, pleine de douceur et de tendresse (je me répète), mais cela a été comme une bulle chaleureuse, une sensation de bonheur et de bien-être, c'est un livre que nous relirons à la belle saison, ou pas. Il est la garantie d'un grand coup d'amour, lui aussi !

Mouche de l'Ecole des Loisirs (2006) - 46 pages - 7,50€

Publicité
Publicité
7 novembre 2010

Lecture du soir #1

Je suis allongée depuis à peine cinq minutes que se pointe un garçon des CEP : classes des enfants précoces, rebaptisées par nous "classes des bouffons". Je fais mine de dormir parce qu'il est hors de question que je lui donne le moindre espoir de sympathiser avec moi.
J'entends le deuxième lit qui grince et je sens une odeur qui couvre celle d'eau de Javel de l'infirmerie. Et pour couvrir l'eau de Javel, il faut mettre le paquet.
En l'occurence, le paquet, ce sont ses chaussettes.
- T'as quoi exactement ? me demande-t-il.
Cet enfant précoce est peut-être un festival de neurones à lui tout seul, mais côté physique, ça laisse à désirer. Petit, gringalet, boutonneux et chaussettes pourries en prime, il coche toutes les cases. J'ai pas franchement envie de lui faire la conversation, alors histoire de m'en débarrasser une bonne fois pour toutes, je lance :
- J'ai un indien dans le jardin.
Evidemment, je m'attends à ce qu'il ouvre des yeux ronds comme des billes. A la place, il s'agite sur son lit, ce qui fait remonter l'odeur de ses chaussettes jusqu'à mon nez, et il déclare :
- C'est drôle, parce que moi, j'ai une grenouille affamée dans la tête ! Elle saute, elle saute jusqu'à ce que je lui trouve un truc à manger ! Et j'te jure sur la vie de ma mère que c'est épuisant !
C'est pile à ce moment-là que je découvre ses yeux d'un vert gazon. Des yeux tellement incroyables qu'ils pourraient me faire oublier la guirlande de boutons qui clignotent tout autour.
- La prochaine fois que tu verras ton Indien, compte les plumes sur sa tête. Chaque plume représente une épreuve remportée haut la main, comme tuer un bison, communiquer avec les esprits. Alors si ton Indien est tout déplumé, c'est que c'est un naze.
Puis il enchaîne en me disant qu'il s'appelle Youssef et qu'il est une sorte d'Indien avec son QI gros comme un oeuf de pintade qui l'encombre au moins autant que des plumes sur la tête.

extrait de : Un indien dans mon jardin, d'Agnès de Lestrade IMG_0722

Ce petit roman est génial, très drôle, il raconte l'histoire farfelue d'un homme - le papa de Mia - qui se réveille un matin en se prenant pour un Indien. En fait le problème est plus profond et la conséquence de vieilles plaies mal cicatrisées. Quand il était plus jeune, le papa de Mia a vécu quelques mois dans une réserve de la tribu walla-walla aux Etats-Unis, et ce après la mort de ses parents. Les années ont passé,  il n'a jamais pu oublier sa tribu et constate aussi qu'il n'a pas totalement fait son deuil. Il a donc besoin de chercher un signe, au coeur du cercle magique, afin de boucler la boucle (soulager sa conscience, en somme). Cela perturbe toute la famille, la vie sera chamboulée pendant un mois, pas de souci, chacun y mettra du sien, quitte à trouver des excuses bidons pour écarter les copains et les voisins trop curieux. Même tatie Ronchon, qui n'est pas née de la dernière pluie, rendra un grand service à tous en dévoilant sa moitié que personne n'avait jamais vue.
Ce petit roman est absolument charmant et étonnant car, sous l'humour, il vous raconte des tas de choses : Parfois, même les mots, ça fait trop mal. Ou parfois les signes sont juste sous nos yeux, il suffit de savoir les regarder.
C'est une jolie lecture qui parle des angoisses des parents vues à travers le jugement (ou l'inquiétude) des enfants, des signes qui surgissent sans crier gare (un bouquet de fleurs dans les bras, des yeux vert gazon), du soutien familial, de tendresse et d'espoir. Et en prime une nouvelle expression pour dire un truc bizarre : Y'a un Indien dans le jardin !

Dacodac du Rouergue (2010) - 57 pages - 6€

23 octobre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #11

IMG_0536

3 romans, 3 univers, 3 lectures savoureuses ...

Mathis nous propose un western, un vrai. Au casting, nous avons un shérif, un bandit, un papa appelé à l'aide et une petite fille qui a peur de le perdre, et aussi un maître d'école affreusement sadique et méchant. Lorsque le bandit des grands chemins se présente à Creek Village, les enfants lui sautent aussitôt dessus, prenant les devants sur les adultes, leur plan est redoutable ET efficace. En prime, Jane Smith, dix ans, obtient du shérif d'être entendue et prise au sérieux pour régler le problème de discipline ultra-réglementaire qui sévit dans leur classe. C'est très sympa à lire, et parfaitement dépaysant, cela m'a beaucoup plu. (Les enfants, le shérif et les affreux, par Mathis)

Emmanuel Bourdier met en scène un quartier - le bâtiment E de la cité Marcel-Pagnol. Il est 13 h 23. Un par un, minute après minute, les habitants se souviennent, ont une pensée, réfléchissent, ont le sourire aux lèvres, la boule au ventre, mais partout règne le silence. Car l'heure est grave : on rase un bout de chacun. Il est 14 heures, il n'y aura pas d'autre feu d'artifice et tout le monde peut rentrer dans son nouveau chez-soi. Et manger du cassoulet, pourquoi pas ? Voilà un petit roman basé sur les instantanés d'une vie, de personnages et de leur quartier. Les souvenirs sont autant de poussières qui vont et viennent, sans aucune nostalgie, mais plutôt comme des notes de musique. C'est joli. (Ça s’est passé là, par Emmanuel Bourdier)

Et enfin, Frédéric Kessler nous propose une histoire complètement folle et pleine d'imagination. Géraldine et Olivier sont des gosses de fées prépubères, ils ont toujours les poches pleines à craquer, avec des ustensiles pratiques et magiques, des poupées à troquer pour Géraldine, des outils pour Olivier. Et la demoiselle en a ras-le-bol et décide de braver les interdits : ne pas manger ce que cuisine la dame du quatrième, ne pas emprunter le passe-partout du monsieur du cinquième, se rendre dans la mansarde du sixième. L'interdit est excitant ! Au diable l'ogre et la sorcière, Géraldine est fille de fées, elle connaît les formules pour déjouer les plans des vilains. C'est une fable absolument délirante et déjantée, je me moque de savoir quel est le crédit de cette histoire, ce qui m'importe c'est d'avoir été étonnée, ravie, séduite et d'en redemander encore !!! (La fée Tralala, par Frédéric Kessler)

Place au défoulement, (merci Lili Scratchy !)

IMG_0539

Faites de la place dans votre cervelle et immergez-vous dans ce coloriage poétique ! Un univers où se côtoient une biche, des saucisses, des méduses et des citrons, du football et de l'amour...
Un concentré de folie et de bonne humeur pour tous les âges !

IMG_0540 IMG_0541

Ne vous jetez pas sur votre feuille de coloriage avec vos feutres sans réfléchir ! Il faut d'abord répondre à quelques questions pour étaler votre talent. On ne dirait pas, mais c'est un livre de coloriage qui vous fait triturer vos méninges. Exemple sur l'illustration de gauche : qui ne boit pas avec une paille ? qui avale de l'air ? qui va aspirer le petit pois ? et où est l'oeuf ? Vous avec quinze minutes !!!

IMG_0542 IMG_0543

Et toujours le même fil rouge : l'oeuf, l'avez-vous vu ?!!!!!

Fou-fou Coloriage par Lili Scratchy (éditions Thierry Magnier)

14 octobre 2010

Le merveilleux petit champignon atomique

** piqûre de rappel ! **

Merveilleux_petit_champignon_atomiqueCoup de coeur pour ce Merveilleux petit champignon atomique de Sabrina Mullor, illustré par Catharina Valckx ! C'est une histoire incroyable qui débute sur une montagne alors que le champignon n'était qu'un spore. Il a grossi et est devenu un beau champignon, sauf qu'il était bourré de plutonium et qu'il se sentait prêt à exploser. Il s'est lié d'amitié avec la montagne, laquelle est boudeuse et grincheuse, elle en a assez qu'on lui marche dessus et voudrait qu'on en finisse grâce à un feu d'artifices. Mourir, pour elle, ça veut dire : confondre l'Amérique avec une chasse d'eau ! Hihihi.
Notre champignon est donc prêt à fissionner lorsqu'une demoiselle se pointe sur la montagne, ce n'est pas une inconnue, il s'agit de la petite Affabulatrice, et la montagne, cette cachotière, n'ignore pas qui elle est. Selon elle, c'est une raconteuse d'histoires. Car elle parle d'amour, donne des bisous et invente aussi des noms d'amour. La montagne et le champignon trouvent qu'elle est dingue, mais dans le fond, ils se sont attachés à l'Affabulatrice et attendent sa venue, chaque jour, avec impatience.
Ont-ils toujours envie de confondre l'Amérique avec une chasse d'eau ? Non, plus vraiment.
J'ai trouvé que derrière la tendresse et l'humour de ce texte se trouvaient aussi des messages sur le monde qui nous entourait : la terre, le soleil, la montagne, etc, des extraits de monde qu'on n'imagine pas, ou auxquels on ne prête plus attention, plus autant qu'on ne le devrait. Et même la fin de l'histoire m'est apparue un brin philosophique, et d'une grande sagesse !

* Le merveilleux petit champignon atomique - Sabrina Mullor
illustrations de Catharina Valckx
Mouche de l'école des loisirs (2010) - 75 pages - 8,50€

25 juin 2010

Pêle-Mêle Clarabel

La reine des chats ~ Elise Fontenaille

la_reine_des_chatsNina porte un amour fou pour son chat Mina. Depuis la naissance de son petit frère, suivi par le déménagement dans un appartement sans jardin, la fillette a perdu ses repères et se console auprès de son animal et des deux chatons qu'elle vient de mettre bas. Et puis le petit frère tombe malade, les médecins informent les parents qu'il est allergique aux poils de chats et qu'il faut se séparer de Mina et ses petits. Nina ne l'accepte pas et préfère fuguer. Elle se réfugie dans un parc où elle rencontre une princesse gothique, qui l'emmène chez elle, dans sa maison biscornue où vivent déjà sept chats !
C'est une histoire inspirée d'une expérience personnelle, raconte l'auteur à la fin du roman. Mais au lieu d'être triste et injuste, son histoire se veut plus optimiste car tout se termine bien. Moi qui aime la collection ZigZag parce qu'il y a beaucoup de fraîcheur dans ses livres, je n'ai pas été déçue par ce titre, pas transportée non plus, car j'ai trouvé que c'était un titre - et c'est normal - plutôt enfantin. Par contre, je suis tombée en admiration devant les illustrations de Céline Le Gouail, tellement expressives, tendres et attachantes, elles réinventeraient presque le livre à elles toutes seules (enfin, ne minimisons pas le travail d'Elise Fontenaille non plus !).
Pour les jeunes lecteurs, notamment ceux qui adorent les chats ou qui ont un animal de compagnie à la maison, ils seront comblés par cette histoire riche en émotions !

Coll. ZigZag du Rouergue (février 2010) - 6,50€

L'été à Pékin ~ Elise Fontenaille

lete_a_pekinLa meilleure amie de Valentine, Nikita, vient de partir en Chine avec son père pour une durée de deux ans. Valentine est malheureuse comme les pierres, elle se sent seule et abandonnée. Même les liens de l'internet peinent à raccomoder le fil détendu, la demoiselle n'a plus le moral.
Pris de compassion, ses parents lui proposent de lui payer un voyage à Pékin si Valentine parvient à faire augmenter sa moyenne en maths. Le pari est risqué mais tous les moyens sont bons pour décrocher la timballe. Valentine va se réconcilier avec une ancienne copine, ensemble elles vont réviser comme des malades, d'un autre côté Valentine commence à apprendre le chinois et prendre des cours de calligraphie, bref c'est l'effervescence !
L'enthousiasme de Valentine fait plaisir à lire, le roman ne s'attache à aucune réelle difficulté, même les soucis d'argent sont réglés en un claquement de doigts, tout paraît surréaliste, et pourtant les jeunes lecteurs n'en voudront pas à cet excès de bonne humeur pour s'embarquer dans cette aventure. Le ton est léger, le propos intelligent, avec une fenêtre ouverte sur la culture chinoise. C'est simple, efficace, à conseiller pour les 9-10 ans.

Coll. Dacodac du Rouergue (avril 2010) - 5€

Le sourire de maman ~ Isabelle Rossignol

le_sourire_de_mamanLa vie de Chloé n'est pas rose. Sa maman et elle ont un secret. De l'extérieur, c'est une grande actrice, en pleine préparation pour son prochain spectacle. De l'intérieur, il n'y a que du pain de mie à manger le soir, plus d'argent pour régler la cantine, un trou dans la botte de Chloé, des hommes qui viennent prendre leurs affaires pour payer les factures. Face au monde, Chloé et sa maman gardent la tête haute et affichent un sourire forcé. Mais de plus en plus, la petite fille se crispe, elle s'isole et elle a honte si jamais l'école apprend toute la vérité.
Un soir, le directeur les convoque et propose un marché. La maman de Chloé accepte sans conviction, les petites camarades de Chloé se gaussent. Et pourtant, c'est la réalité du chômage, même si le texte n'emploie jamais le mot, et il n'y a pas de déshonneur à ne pas avoir de travail et encore moins à accepter le premier poste venu pour payer son toit et pour manger.
L'histoire est vécue d'après le ressenti de Chloé, une petite fille déboussolée, tantôt en colère, tantôt malheureuse. Isabelle Rossignol a évité de tomber dans le pathos ou le misérabilisme, elle raconte une histoire qui, hélas, concerne beaucoup d'enfants de nos jours, montrant ainsi qu'ils préfèrent se taire sous le poids de la honte. Les copines de l'école ne sont pas toujours compréhensives, trop jeunes, trop bêtes, trop attachées aux apparences. A sa façon, Chloé aussi se défend, arrondit les angles et triche mais c'est pour mieux se protéger.
Ici, l'histoire connaît un happy end qui suit la logique de l'intrigue : courage, espoir et confiance font donc bon ménage. C'est un petit texte qui sait ouvrir les yeux et dire les choses vraies en toute simplicité.

Mouche de l'école des loisirs (avril 2010) - 8,00€
illustrations d'Audrey Poussier

La boîte à pleurs ~ Dorothée de Monfreid

la_boite_a_pleursHmm, étrange petit roman. Charmant, mais déconcertant. Qu'on ne me demande pas son explication, je n'en sais strictement rien ! A croire que c'est simplement un livre à prendre pour soi, pour son plaisir de lire. Chacun, ensuite, interprète ce qu'il a envie.
C'est l'histoire de Pépita qui est née en éclatant de rire. Depuis, elle ne cesse de consoler ses amis, d'écouter leurs malheurs, d'offrir son sourire et les aide à guérir leurs chagrins. En fait, en cachette de ses proches, Pépita a une boîte sous son lit qui lui sert pour recueillir toutes ses larmes. Car Pépita pleure loin du regard des autres, jusqu'au jour où elle craque. Elle se met à pleurer dans la forêt, elle ne se contrôle plus, sa boîte à pleurs déborde et c'est le déluge dans sa chambre. Un raz-de-marée de larmes. Pépita se réfugie dans sa boîte, y fait la connaissance de Boubou et ensemble ils vont vivre sur une île déserte. Le retour sur Terre signera la fin de sa tristesse et le bonheur de retrouver les siens.
Le propos de l'histoire me laisse perplexe, mais c'est merveilleusement illustré, avec des couleurs chatoyantes. Cela illumine le texte, renforce la poésie et le côté imaginaire. Il est bon de pleurer, lâchez-vous et cessez de vous cacher ! Les amis sont là aussi pour les coups de blues et pour vous soutenir en séchant vos grosses larmes.

Mouche de l'école des loisirs (avril 2010) - 6,50€

Tu veux être ma copine ? ~ Susie Morgenstern

tu_veux_etre_ma_copineLes parents d'Hedwige ont quitté Paris pour vivre à la campagne où ils ont décroché un nouveau poste. La fillette entend souvent parler du directeur des ressources humaines et comprend que sa mission est de dégoter le meilleur candidat pour le poste à pourvoir.
Cela lui donne une idée. A l'école, où elle se sent seule et malheureuse, Hedwige rédige un questionnaire qu'elle fait passer à ses camarades. Son but : découvrir qui pourrait devenir sa meilleure copine. Hélas, les réponses obtenues ne la satisfont pas du tout. Hedwige est dure en affaires ! Dépitée, elle cherche à approfondir le casse-tête des ressources humaines quand ses parents lui expliquent qu'il faut parfois un peu de souplesse pour obtenir ce qu'on cherche.
De fil en aiguille, Hedwige va donc comprendre qu'en amitié, il ne faut rien brusquer, juste attendre le coup d'amitié, comme le coup de foudre en amour. Selon elle, c'est un peu la même chose, ça te tombe dessus, boum ! " On ne pose pas de questions à l'amitié, c'est l'amitié qui donne des réponses ! "
Ce qui frappe au premier coup d'oeil dans ce livre, ce sont les illustrations ravissantes de Claude K. Dubois. L'histoire, ensuite, est mignonne et intelligente. L'auteur n'est pas tombée dans le piège du discours bêtifiant, même si son sujet paraît simple et pas follement original. Le jeune lecteur, lui, apprécie et y trouve son plaisir. Que demander de plus ?

Mouche de l'école des loisirs (mars 2010) - 7,50€
illustrations de Claude K. Dubois

Talam ~ Walter Spock
T1. L'énigme du tigre (Jean-Michel Payet)
T2. L'envol de l'aigle (Cécile Roumiguière)

Sous le pseudonyme de Walter Spock, se cachent Jean-Michel Payet, Cécile Roumiguière, Maryvonne Rippert et Sigrid Baffert. Oui, la même équipe complice de la série des Blue Cerises. Ils ont remis ça, en écrivant à quatre mains une série qui s'adresse pour les plus jeunes lecteurs (dès 8 ans) et qui s'intitule Talam.

talam1Dans le premier tome, on fait la connaissance de Tennessee qui, sur le chemin de l'école, découvre un drôle de tag sur un mur. Il s'agit bien sûr de TALAM. D'autres coincidences vont la poursuivre et c'est en discutant avec sa grand-mère qu'elle apprend l'existence d'un poème, reçu alors qu'elle n'avait que sept ans, et qui aujourd'hui prend toute sa signification, ou du moins, qui commence à avoir son utilité. Ce poème parle d'un tigre, d'un lièvre, d'un aigle, des douze ans et de cinq pouvoirs. Ce n'est pas très clair, d'autant plus qu'un chat noir ne cesse de la suivre,  qu'un cirque avec un lama vient de s'installer en ville, qu'à l'école elle se métamorphe en tigresse car elle ne supporte plus les moqueries des autres filles.
Etrange, très étrange ?

talam2Dans le deuxième tome, L'envol de l'aigle, les explications se font encore désirer. Anton est nul au tennis et cartonne aux jeux vidéo et en maths. Ses parents décident de l'inscrire dans une école de cirque où il retrouve Tennessee. Lui aussi a reçu un poème à l'âge de ses sept ans, au sujet de Talam, mais il ignore ce que cela cache. Depuis quelques temps, il est sujet à des visions mais n'ose en parler à personne, de peur d'être ridicule. Au cirque, Mariposa Butterfly n'est pas une jeune femme quelconque et semble attendre beaucoup des enfants, lesquels, pour l'instant, pataugent encore dans la semoule.

C'est une série entraînante, auréolée de mystères, avec des personnages attachants, qui laisse peu à peu entrevoir ses trésors, en ne livrant qu'au compte-gouttes ses chères révélations. L'histoire se met en place lentement. Livre après livre, le mystère ne désépaissit pas. Le lecteur, de son côté, est bigrement intrigué et souhaite poursuivre sur sa belle lancée !

A suivre : T3. Skate toujours (Maryvonne Rippert - T4. L'homme-termite (Sigrid Baffert)
Milan poche cadet aventure (mai 2010) - 5,90€
illustrations de Benoît Perroud

Publicité
Publicité
10 avril 2010

aRIAne l'aRAIgnée

IMGP7352Ariane l'araignée est triste, malheureuse et déboussolée. Témoin de l'assassinat sauvage de sa famille, elle a longtemps erré pour trouver des solutions à son problème : elle est laide, laide à faire peur, et ceci explique pourquoi on cherche à l'écrabouiller sans état d'âme. Ariane attend beaucoup du professeur Lucanus, l'éminent spécialiste de la métamorphose. Elle espère qu'il la réconcilie avec son image, qu'il la fasse se sentir mieux dans sa peau. Pour cela, elle opte pour une solution radicale : devenir une coccinelle (ravissante bestiole dorlottée par les enfants et qui, paraît-il, porte bonheur !). Mais est-ce si facile de changer d'apparence ? Peut-on tout effacer et prétendre à une vie meilleure, simplement parce qu'on gomme les imperfections extérieures, ou disons celles qui nous empoisonnent l'existence ? ...

Le dicton du roman : Accepte-toi d'abord tel que tu es ! C'est vrai qu'en envisageant pour héroïne de l'histoire une araignée, l'auteur ne faisait pas dans la dentelle ! Comment s'attacher la sympathie des lecteurs avec cette abominable petite chose ? C'était fortiche de sa part d'oser et d'aller à rebrousse-poil des idées reçues ! Aussi, Ariane n'est finalement pas vilaine, elle est touchante et attachante, injustement jugée sur son apparence, alors que souvent les humains oublient l'importante mission qu'accomplissent les araignées dans les maisons ! (Ahem) Dépassant ma peur farouche des arachnides, j'ai donc picoré cette histoire avant de m'y perdre complètement. C'est de plus joliment illustré par Delphine Bournay et cela vous introduit en douceur et avec intelligence dans le petit monde des insectes. Vraiment très TRES joli !

Ariane l'araignée ~ Pascale Chadenat
illustrations de Delphine Bournay
Mouche de l'école des loisirs (2009) - 86 pages / 8,00€

6 avril 2010

tRICOT d'AMouR

tricot_damourJ'étais impatiente de relire un roman de Karin Serres, et la collection zigZag m'est très, très chère pour y avoir souvent trouvé des pépites et passé de jolis moments de lecture. J'ai donc accueilli Tricot d'amour avec beaucoup d'attente et d'impatience, je n'ai pas été déçue, j'ai adoré ce petit roman, adoré l'histoire, adoré les personnages et adoré les illustrations. (Ouf, il était temps de reprendre ma respiration.)

L'histoire, en quelques phrases, raconte la rencontre providentielle entre deux enfants souvent montrés du doigt par leurs camarades d'école - Kévin, le petit nouveau, porte des pulls tricotés en laine d'un goût douteux et Mira, au fond de la classe, est surnommée la tête à poux, même la maîtresse ne cesse de la gronder en lui collant des lignes à copier en punition. Las, les deux enfants ont pas mal d'atomes crochus mais une réalité saisit notre héroïne : Kévin est fils de boucher et Mira déteste la viande. Elle ne montre pas son aversion, elle n'ose pas, aussi lorsqu'elle est invitée chez lui, la demoiselle a le coeur au bord des lèvres. Va-t-elle oser franchir le seuil de la boutique ? Les visions d'horreur des animaux morts affichés sur les murs ou derrière les vitrines ne vont-elles pas lui faire tourner de l'oeil ? ...

Vite, vite, Mira se réfugie à l'étage supérieur où elle croise la petite grand-mère de Kévin, recroquevillée sur les coussins en train de dormir. Oui, c'est très, très touchant. C'est elle la grande tricoteuse de la maison. Elle qui offre à son petit-fils des pulls bariolés, originaux et éclatants, souvent sujets à la moquerie, mais Kévin assume. Pas seulement par bravoure, mais par amour. Quand le garçon sera porté absent pendant une semaine à l'école, Mira va s'inquiéter et trembler en écoutant les potins qui courent sur le boucher et sa famille. Juger sur l'apparence, dire et médire, bonjour radio potins ! Nous avons tous connu ça - les messes basses, les on-dit-que et les spéculations toutes plus dingues les unes que les autres. Quand on ne sait pas, on se tait. Hélas, dans la vie, même si on ne sait pas, on raconte n'importe quoi !

Et c'est ce que ce petit roman nous montre en soulevant le coin du rideau. Jamais dévoiler, juste suggérer. J'ai trouvé l'histoire belle, touchante et attendrissante. J'ai aimé le petit Kévin, sa famille et sa grand-mère tricoteuse. J'ai ressenti un grand souffle de tendresse à travers les pages de ce livre. Texte et illustrations font forcément bon ménage. J'étais donc sous le charme... et j'aimerais, oui j'aimerais qu'un jour Karin Serres me propose aussi un roman plus long, un roman pour doAdo par exemple car son univers me plaît beaucoup.

Tricot d'amour ~ Karin Serres
illustrations de Mathieu Demore
zigZag du Rouergue, 2010 - 93 pages - 6€

J'aime aussi beaucoup les petites notes à la fin du livre, où l'auteur et l'illustrateur ajoutent leur grain de sel pour expliquer comment ils ont envisagé ce livre. Cette fois, Karin Serres explique ceci : 

Quel rapport entre l'amour du tricot et une boucherie ? Comment deux univers si différents peuvent-ils se croiser pour tricoter une histoire ensemble ? C'est le mystère de l'écriture, des histoires inventées. Quand j'écris, je suis comme une éponge, un insecte ou un extraterrestre plein d'antennes : tout ce qui me touche dans la vie, je le capte, je l'absorbe. Et ces milliers de détails se mélangent à l'intérieur de moi pour se recomposer à leur manière et faire naître des histoires qui sont à la fois totalement imaginaires ET reliées par eux à la vraie vie.

Ahlala... qu'est-ce que ça me parle !

 

2 avril 2010

La formule magique, c'est pour cacher ma peur.

Ont été engloutis par la Miss, 9 ans 3/4 ...

la_soupe_aux_amandesLa maison de Ram est immense, plus grande que ça encore, c’est l’aéroport de Roissy. Depuis qu’il y vit avec sa maman, il en connaît tous les coins, beaucoup de ceux qui y travaillent aussi. Il faut chaque jour faire attention de ressembler aux voyageurs, à ceux qui sont en transit. Ram et sa mère sont des clandestins de l’aéroport, ils ne sont pas les seuls, et se retrouvent autour d’une soupe dans un hangar. La vie dans l’aéroport est aussi rythmée par les nombreux gestes de solidarité qui donnent de la couleur aux jours. (quatrième de couverture)

C'est un très joli texte de Sylvie Deshors, sur un sujet sensible et pas facile à décrire sans tomber dans les écueils. La réalité est pourtant là - la peur, les faux-semblants, les parties de cache-cache et les chiens des vigiles. Une maman et son petit garçon vivent dans un aéroport, ils n'ont pas de papiers. L'histoire ne dit pas pourquoi, comment et après. L'histoire montre surtout un enfant émerveillé par les couleurs, les odeurs, les rencontres, l'espérance et la beauté de la mère, qui retient un sourire crispé et serre souvent son poing à mener cette vie clandestine. Il ressort de cette lecture une bouffée d'espoir, un élan de solidarité ... et le goût d'une bonne soupe aux amandes, qui rend les gens heureux, le temps d'une parenthèse chaleureuse. Une lecture moelleuse, pas du tout mélancolique.

La soupe aux amandes ~ Sylvie Deshors

**********

ce_soir_laC'est un petit roman qui serre le coeur. Qui serre le coeur d'angoisse. C'est l'histoire d'un petit garçon qui accomplit tous les jours les gestes d'un grand. On devine la vie pas facile, les cordons de la bourse trop souvent sanglés, les courses au compte-goutte, les carrés de chocolat avalés entre deux tranches de pain pour le goûter, le ronronnement du ventre qui en voudrait plus, et puis le froid dans l'appartement, avec la serrure grippée à la porte d'entrée. Benjamin se débrouille comme un chef et ne se plaint pas. La mécanique est bien huilée. Après les devoirs, le garçon dresse la table et lit une bande-dessinée en attendant le retour de sa mère. Mais ce soir-là, sa maman Caroline est en retard. Les minutes défilent et tombent comme des pierres dans son estomac creux. C'est l'angoisse, la peur panique d'être abandonné. Et comme Benjamin, nous avons peur et nous attendons Caroline avec une impatience grandissante. Où es-tu, Caroline ? Le suspense s'intensifie. Au fil des pages, la lecture deviendrait presque insupportable car le lecteur a besoin de connaître la vérité. C'est ce qui rend la lecture saisissante, en nous faisant oublier le misérabilisme ambiant. Que d'émotions dans si peu de pages !

Ce soir-là ~ Agnès Lacor

Petite Poche / Thierry Magnier (2010) - 5 € chaque livre de cette collection qui porte bien son nom : pratique pour glisser dans la poche, le livre a la taille d'une paume de la main.

 

2 avril 2010

Moi, dans la vie, je crois qu'on peut être vieux dans ses habits et encore tout neuf dans sa tête.

mon_coeur_noublie_jamaisLa maman d'Angèle est hospitalisée en urgence car, enceinte de six mois, elle sent son bébé manifester quelques signes de mécontentement. Le papa doit partir au boulot et ne peut pas s'occuper de sa grande fille. Du coup, elle est envoyée en vacances chez Mamia à la campagne. Angèle est folle de joie ! Sa grand-mère a été une brillante comédienne pleine de gaieté et de fantaisie. Désormais, elle coule une retraite paisible dans sa maison entourée de fleurs et d'arbres fruitiers, près d'un lac. Un petit paradis terrestre. Le séjour se déroule à merveille et Angèle oublie d'être tristounette, même si elle pense très souvent à sa maman et à son futur petit frère. Malgré tout, au fil des jours, Mamia n'a pas l'air dans son assiette. Sont-ce les nouveaux cheveux blancs dans sa coiffure ? Ou son air rêveur et égaré ? Angèle se fait du souci. Sa grand-mère souffre d'une maladie des mots qui s'envolent. Une maladie qui lui fait perdre la tête. La petite fille se retient d'être trop inquiète, jusqu'à cette fameuse promenade dans la montagne, à bout de souffle et sans but précis, il est temps d'aider Mamia.

Pardon, Angèle. Mais parfois je m'absente, murmure-t-elle.
Puis elle m'explique que les mots qui s'envolent sont parfois une maladie. Que c'est cruel d'être malade des mots quand on a vécu grâce à eux toute sa vie. Elle me dit qu'elle est fière de m'avoir connue quand elle n'avait pas encore de trous dans la tête et que ce ne serait pas pareil pour mon petit frère. Alors je lui réponds doucement en caressant ses cheveux blancs. Je lui dis que moi, je lui raconterai, au petit frère, la Mamia d'avant. Celle du lac, des pièces de théâtre, des parties de crapette et même de la soupe aux cerises vertes. Je dis aussi que, pour les mots, on l'aidera à les retenir et à les garder longtemps longtemps. Et que pour moi, elle sera toujours Mamia. Qu'elle ressemblera pour toujours aux fleurs qui ne parlent pas mais qui savent tout.
Le câlin de paix a duré jusqu'au coucher du soleil. Je ne voulais plus qu'il s'arrête parce que je savais bien qu'après, plus rien ne serait pareil.
Avant de partir, Mamia m'a entraîné sous un gros noyer :
- Tu vois, ces petites pousses pas mûres, eh bien c'est du muguet. C'est ton grand-père qui l'a planté pour moi. Pour que l'odeur me fasse toujours penser à lui. Tu sais, mon petit chat, je n'ai pas besoin de l'odeur du muguet pour penser à lui.
Du bout des doigts, j'ai caressé les tiges vertes et j'ai compris que l'amour habitait ailleurs que dans la mémoire.

Agnès de Lestrade évoque en douceur la maladie d'Alzheimer avec un regard enfantin, qui respire la fraîcheur mais ne tombe jamais dans la niaiserie. En toute légèreté mais avec sérieux, donc. A aucun moment la maladie et ses conséquences ne sont sous-estimées. Comme Angèle, on s'interroge, on doute et on s'inquiète. En même temps, le bonheur des vacances fait résonner une mélodie rassurante, le confort de vie est éclatant, on se sent bien, on chasse les idées noires. C'est une juste balance entre la drôlerie et la franche inquiétude. Encore un joli roman zigZag.

Mon coeur n'oublie jamais ~ Agnès de Lestrade / illustrations de Violaine Marlange
Rouergue, coll. zigZag, 2010 - 112 pages - 6,50€

 

4 février 2010

Kalimba de Luna

Kalimba de luna Envoûte-moi Fais claquer tes doigts Sur des bouts de bois Hé, oh, hoo, ah

C'est la chanson qui me trotte dans la tête, après la lecture de ce petit roman d'Anne Percin (à réserver pour la tranche d'âge des 9 / 12 ans !).

A quoi servent les clowns ? est une histoire sympathique, attachante, un peu plombante pour commencer car une mère et ses deux filles perdent le peu qu'elles possédaient dans l'incendie de leur appartement. En attendant un relogement, elles trouvent refuge dans leur vieille caravane qui ne roule plus, installée sur un terrain vague, à côté de leur baraque à frites. Ambiance très misérable, de prime abord, mais l'impression est vite chassée par la narration de la petite Mélinda, qui nous raconte cette sordide aventure en y mettant tout son coeur, et ceci implique l'innocence, la jovialité, les désirs, les rêves et aussi les petites questions qu'elle se pose du haut de ses 5-6 ans (elle est élève en CP, elle apprend à lire). D'ailleurs, cela fait quinze ans jours qu'elle ne va plus à l'école. Sa maman est débordée, elle pense qu'elles rattraperont le retard plus tard.

A_quoi_servent_les_clowns__de_Anne_PercinEt puis, arrive le cirque avec sa longue procession de caravanes flamboyantes, et ses cages de tigres. Un bébé tigre va d'ailleurs se faire la malle et c'est la petite Mélinda qui va le retrouver. A partir de là, l'histoire prend un tour enchanteur et magique, plus doux, plus chaleureux. L'espoir est également en train de scintiller. Des indices nous le prouvent, et on devine que l'histoire va s'embellir (sans tomber dans le niais), apporter des solutions et des réponses qui vont rassurer la petite Mélinda.

C'est un texte parfaitement accessible pour les lecteurs qui ne veulent plus lire des livres "de bébés" (ça sent le vécu !) et qui ne se sentent pas toujours à l'aise avec des romans de 200-300 pages. Le thème du cirque est également très motivant, il donne aussitôt des couleurs débordantes d'optimisme dans l'histoire. J'avais craint un décorum plutôt sombre et déprimant, ce qui n'enchante pas forcément les plus jeunes, encore dans l'attente de rêver grâce à la lecture, finalement les clichés sont dépassés et cela sert de toile de fond pour raconter une belle histoire qui se finit bien !
C'est un roman jaune ! Parfaitement jaune ! C'est moi qui vous le dis.

A quoi servent les clowns ? ~ Anne Percin
Rouergue, coll. DacOdac, 2010 - 160 pages - 8,50€

 

...

Dans la foulée, j'ai lu le roman de Cécile Chartre, Poil au Nez, également publié au Rouergue dans la collection DoAdo. (Gaelle, cache ce sourire ! Je t'ai vue.) Cela a été une très bonne surprise, une lecture très touchante aussi. L'histoire se passe le soir du réveillon du 31 décembre 2009. Angel a rendez-vous avec son père, qui est décédé. A minuit pile, il a l'autorisation d'ouvrir la boîte à trésor qui lui a été confiée dix ans auparavant, alors que son père était malade. C'est une soirée particulière, qu'il passe avec ses meilleurs amis, dans une ambiance bouffonne et extravertie. En même temps, reviennent par vagues les souvenirs d'autrefois, et c'est là que l'émotion est très forte. Mais heureusement, le roman n'est pas que serrement de coeur et trémolo dans la voix, puisqu'il y a surtout et avant tout beaucoup d'humour. Pour preuve, cet extrait qui m'a beaucoup fait rire :

Séverine a passé la porte ensuite, affublée de deux drôles de trucs perchés très haut sur le sommet de sa tête. Elle nous a précisé au passage, bande d'ignares que nous sommes, que ça s'appelle des macarons, et que c'est très mode, les macarons. Ceci étant clarifié, elle a annoncé qu'elle se payait un mal de crâne à décorner un boeuf, alors qu'il fallait pas trop la titiller. Elle s'est mise alors à trifouiller dans son sac comme une sauvage en marmonnant " Un Doliprane, il me faut un Doliprane, t'as pas un Doliprane ? ". Thomas lui a suggéré de lâcher un peu ses cheveux, parce qu'à son avis, ça doit pas vraiment faire du bien d'avoir deux gros machins aussi emberlificotés au-dessus du ciboulot. Mais Thomas ne sait pas que lorsqu'on a passé trois heures et demie à se faire une coiffure d'enfer, on ne va pas tout saccager pour un simple mal de tête. C'est pénible à la fin, faut tout nous expliquer, à nous, les mecs. Et puis de toute façon, demain, macarons ou pas, tout le monde aura la tête comme une pastèque. Séverine prend juste un peu d'avance sur nous, c'est tout.

Poil_au_nezPoil au Nez ~ Cécile Chartre
Rouergue, coll. doAdo, 2010 - 96 pages - 6,50€

 

=) GaelleLa vie peut être bousculée en 1 jour, c'est ce qui se passe ici.

=) Mel, de la Soupe de l'Espace : Ce roman nous montre qu’un évènement tragique peut bouleverser une vie…  mais également qu’un objet, un mot peut apaiser et accomplir cette même vie en une fraction de seconde…

=) Marie : nous saisirons alors d'autant plus la portée du message contenu dans cette fameuse boîte et comprendrons en même temps le choix adéquat du titre plein d'humour pour ce roman sur le deuil finalement pas si triste que ça !

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité