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Chez Clarabel
fleuve noir
12 octobre 2016

Satan était un ange, de Karine Giébel

Satan etait un angeAvec Karine Giébel, les livres se suivent et ne se ressemblent pas. Mes appréciations de lectrice non plus, hélas. Car cette lecture a été une énorme déception. Ni plus ni moins.
C'est l'histoire d'un gars en fuite, François, un avocat en pleine déprime après avoir appris qu'il était atteint d'une maladie incurable. Par fierté, il choisit de prendre le large, loin de son foyer, ne voulant pas imposer à sa femme sa prochaine déchéance. En route, il croise un jeune autostoppeur.
Paul rentre chez lui à Marseille. C'est un môme charismatique, et pourtant pas très honnête. Car François découvre vite que le garçon est un délinquant recherché pour meurtres et trafic de drogue. Cette réalité le fait sortir de ses gonds, d'autant plus qu'il est maintenant embarqué dans la même cavale, avec une bande de tueurs à leurs trousses. Et malgré tout, François se sent incapable de tourner le dos à Paul. 
Entre ces deux-là, existe désormais une relation semblable à celle d'un père et d'un fils. En dépit des disputes, des mensonges, des écarts sociaux et des différences culturelles, François et Paul ont extirpé de leur rencontre incongrue cette petite étincelle d'espérance en l'avenir. 
Ouhlàlà. J'ai vérifié plusieurs fois le nom de l'auteur sur le bouquin tant j'ai cru halluciner. On est loin, très loin des histoires poignantes et remarquables de K. Giébel. Il s'agit tout juste d'une histoire de traque semée de cadavres, qui ne conduit même pas à un final bluffant. C'est même surprenant de conformisme, gonflé de bons sentiments et louable pour la forme (à vouloir dénoncer le marché honteux des déchets nucléaires). C'est pour moi une franche déception. Une lecture longue et ennuyeuse, écrite de façon trop maniérée, et qu'on lit comme une éternelle errance vers le vide. 

Texte lu par François Tavares pour Audible FR (durée : 8h 19)

©2014 Univers Poche (P)2016 Audible FR

Satan était un ange | Livre audio

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

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31 août 2016

La Méthode du crocodile & La Collectionneuse de boules à neige, de Maurizio De Giovanni

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Cette série policière à la sauce napolitaine figure parmi mes découvertes de l'été ! J'ai ainsi enchaîné avec beaucoup d'enthousiasme les deux premiers tomes, le troisième - disponible chez Fleuve Éditions - est en cours de lecture.

Giuseppe Lojacono est un homme fini. Inspecteur de police suspecté de magouilles mafieuses, l'homme a perdu son poste, son rang social et sa famille. Sa femme n'a pas supporté l'humiliation publique et a demandé le divorce, le privant aussi de son droit de garde en lui refusant tout contact avec sa fille. Lojacono a pourtant clamé son innocence, mais a été broyé par une machine infernale. Il vit depuis dans une petite ville napolitaine, coincé dans un bureau des plaintes, et passe son temps à jouer sur l'ordinateur. Un soir de garde, seul au commissariat, il reçoit un coup de fil signalant le meurtre d'un adolescent, abattu devant chez lui. Malgré l'interdiction, il se rend aussitôt sur les lieux et a le temps de noter deux, trois indices importants, dont des mouchoirs en papier trempés de larmes. Laura Piras, le substitut du procureur, est impressionnée par l'individu et réclame sa présence pour diriger l'enquête. 

Celle-ci révèlera une histoire poignante et dégoulinante de désespoir. Sans connaître son identité, on suit le tueur traquant ses victimes, patientant des heures durant et versant inévitablement des larmes de crocodile, d'où son pseudonyme. La lecture dévoile ainsi une personnalité troublante et attachante d'un criminel en quête de vengeance qu'il aura élaborée de longue haleine. L'atmosphère qui règne dans ce livre est donc pesante, mais son format court et son découpage bien ficelé rendent la lecture captivante. Impossible à lâcher.

Dans La Collectionneuse de boules à neige, l'inspecteur Lojacono obtient une promotion inespérée en intégrant la nouvelle équipe du commissariat Pizzofalcone, pourtant entaché par un scandale de corruption. Il rejoint ainsi une brochette d'outsiders, tous recrutés par le commissaire Gigi Palma, qui mise sur ces flics fêlés et meurtris pour réhabiliter le bureau menacé de fermeture. Entre rapidement en scène une affaire de meurtre, l'épouse d'un notable a été découverte assassinée dans son salon, le crâne fracassé par une boule à neige. Pour l'occasion, Lojacono retrouve la belle Laura Piras, qui en pince secrètement pour lui, mais n'oublie pas non plus ses rendez-vous quotidiens à la trattoria de Letizia, elle aussi entichée de notre policier au charme ténébreux. C'est en compagnie du jeune Marco Aragona qu'il va mener son enquête, passant au crible la vie du couple.  

L'intrigue criminelle est du genre ordinaire, mais laisse longtemps planer le doute quant à son dénouement. Il reste à la lecture une mise en place pertinente de ses nouveaux personnages, outre l'inspecteur Lojacono, le casting s'enrichit de personnalités insolites, calfeutrées dans ses secrets et ses non-dits, qui ouvrent ainsi le champ des possibles en promettant de nombreuses ramifications à la série. C'est frais, c'est moderne, ça ne piétine pas des heures et ça se renouvelle sans cesse. La dimension humaine est également très présente, ce qui assure du drame, de la sensibilité, de la vie, de l'humour, mais aussi de l'évasion et simplement de la distraction. Une série convaincante !  

Traduit de l'italien par Jean-Luc Defromont pour Fleuve Editions

Repris chez 10x18 en juin 2014 & avril 2016

La Méthode du crocodile  La collectionneuse de boules à neige  Et l’obscurité fut

20 juillet 2016

Jour Quatre, de Sarah Lotz

JOUR QUATRE

Piscine, excursions, soirées spectacles, bar à cocktails, cours de fitness, et même un casino ! La croisière Foveros vous convie sur Le Rêveur Magnifique pour un voyage inoubliable ! Qu'on se le dise...
Les trois premiers jours sont idylliques et vendent du rêve aux plaisanciers visiblement enchantés. Arrive le quatrième jour, et là... tout dérape.
Mais le drame se produit insidieusement. Ce sont de menus détails qui viennent gripper la belle mécanique et, par le cumul, plonger la croisière de rêve en véritable cauchemar. Tout commence par des problèmes techniques, des pannes d'électricité, des moteurs en rade, tous les moyens de communication hors-service.
On découvre aussi une jeune femme assassinée dans sa cabine, son tueur qui jubile non loin, mais aussi plusieurs cas de maladies et autres incontinences réjouissantes, surtout avec des toilettes qui ne fonctionnent plus, sans compter des événements paranormaux et l'illusion de voir des fantômes se promener à bord du paquebot !
C'est à devenir fou. D'ailleurs, cela ne manque pas, l'ambiance devient irrespirable, tendue, angoissante et incontrôlable. Un seul mot d'ordre : survivre. Après quoi, tous les coups sont permis.
On a aussi envie d'y croire jusqu'au bout, mais voilà... c'est un peu longuet. Et pour le coup, c'est un peu dommage. Un scénario catastrophe doit envoyer du lourd, du concis, de l'improbable, du vif, du poignant. On en a ici un vague aperçu, même si on se traîne un peu. Qu'importe.
Les croisières qui ne s'amusent plus me font souvent délirer, et là j'ai aimé retrouver cette ambiance confinée, où l'on finit par se taper sur le système, les personnages sont d'ailleurs tous tordus et méritent, pas loin, leur triste sort. ^-^ Cette lecture réveille donc nos bas instincts sadiques !  

Traduit par Michel Pagel (Day Four) pour les éditions Fleuve Noir, Mars 2016

18 juillet 2016

Les Morsures de l'ombre, de Karine Giébel

Les morsures de l'ombre

Un soir, sur une route de campagne, le commissaire Benoit Lorand rentre chez lui, lorsqu'il croise une jeune femme en panne de voiture. Il s'arrête pour l'aider, puis accepte de prendre un verre chez elle. Après quoi, c'est le trou noir.
Notre homme se réveille dans une cave, derrière des barreaux, avec pour geôlière la charmante rousse au cerveau ravagé par une soif de vengeance. Elle est en effet déterminée à lui faire payer un crime contre lequel il se défend d'avoir la moindre responsabilité. L'inconnue n'a pas cure de ses protestations et déploie moult tortures pour le soumettre à ses desiderata.
Commence alors un roman d'une redoutable efficacité. Un roman non seulement poignant et déboussolant, flirtant aux confins de la folie, profondément bouleversant, qui va nous entraîner dans une spirale de violence et de délire paranoïaque. Le scénario va également dérouler un enchevêtrement improbable de faits et autres coïncidences qui mettent à mal toutes les théories. C'est flippant. Complètement hallucinant.
De plus, l'histoire a pour lieu un huis clos glaçant, résolument perturbant. De quoi accentuer la psychose et la sensation d'angoisse rampante. Sans oublier le lancement d'un compte à rebours irrévocable, et vous sentez la perle de sueur glisser le long de votre colonne vertébrale.
J'ai craint, l'espace d'une seconde, que la personnalité déséquilibrée de l'héroïne susciterait trop d'agacement et un manque d'empathie, mais il a bien fallu admettre que son cas s'intègre parfaitement dans la structure de l'intrigue, laquelle va révéler une étonnante rouerie au fil des chapitres !
Une lecture saisissante, bluffante, très prenante. Une réussite. 

Texte lu par Stéphane Ronchewski pour Audible FR (durée : 7 h17) - juin 2016

En exclusivité sur Audible - uniquement disponible en téléchargement.

Les morsures de l'ombre | Livre audio

©Pocket, septembre 2009 (P)2016 Audible FR

14 mai 2016

Ces lieux sont Morts, de Patrick Graham

Ces lieux sont morts

Amateurs de sensations fortes, ne passez pas votre chemin et jetez-vous sur ce roman incroyable et stupéfiant ! Tout commence un soir d'hiver, à l'approche des fêtes de Noël, Rebecca Miller, la nouvelle compagne du docteur Eric Searl, un éminent spécialiste du coma profond, est en route pour le chalet familial avec ses trois enfants. Le voyage cumule néanmoins les déconvenues, entre les chamailleries des mômes, la course-poursuite d'un camion fou et une effroyable tempête de neige. Rebecca est à cran, seule au volant, en pleine campagne paumée, regrettant amèrement l'absence de son fiancé, bloqué par une urgence de dernière minute. Elle pense alors trouver un bref répit en faisant halte dans un restoroute, où elle prend en stop un jeune garçon bègue, qui rend visite à sa grand-mère. Seulement cet individu est un dangereux psychopathe, recherché par le FBI, coupable de massacres en série, avec une prédilection pour les familles et tout ce qui touche le docteur Searl (son parcours professionnel, ses expériences, sa plus jeune fille Kirsten). Autant avouer qu'à ce stade de ma lecture, quelques 100 pages avalées en une goulée, j'avais les nerfs à vif et le palpitant dans le rouge écarlate. Quelle tension, mais quelle tension ! Non contente de nous guider à un rythme démentiel, l'histoire nous embarque dans un délire hallucinant, dont les enjeux sont plus qu'inattendus, pour ne pas dire aberrants ! Clairement, cette lecture prend aux tripes. Elle nous bouscule, nous attrape dans ses filets, nous soumet à une pression constante. Puis nous absorbe, nous broie et nous recrache au terme d'une terrifiante machination... Un parcours, certes éreintant, mais purement et simplement captivant. C'était le premier roman que je lisais de l'auteur, Patrick Graham, et ce ne sera certainement pas le dernier, tant j'ai été bluffée par son sens du rythme et de la tension psychologique, d'une puissance machiavélique sidérante. Graham n'a rien à envier aux maîtres du thriller américains - ou disons qu'il leur a tout pompé avec efficacité et prodigiosité - et s'impose avec style dans ce créneau sous haute surveillance. ;-)

Fleuve Noir, 2014 - repris par Pocket, juin 2015

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18 mars 2016

Extinction, de Matthew Mather

Extinction

Les habitants d'un immeuble new-yorkais se trouvent bloqués chez eux, suite à une tempête de neige qui vient de s'abattre sur la ville. Mike, sa femme Lauren et leur fils Luke peuvent compter sur leur ami Chuck, un survivaliste de premier ordre, qui va organiser leur subsistance avec célérité. Mais d'autres signes alarmants viennent s'ajouter à la cacophonie ambiante - New York est sens dessus dessous - car les réseaux de télécommunication sont perturbés, internet est coupé, bientôt tout le circuit électrique est touché, bref rien ne va plus et la psychose prend vite le pas. Les semaines défilent et la situation ne cesse d'empirer (épidémies, grippe aviaire, choléra, froid, faim, soif, manque de sécurité). Le chaos est d'une amplitude considérable. Mike et Chuck tiennent toujours les rênes de leur immeuble, qui rassemble une poignée de désespérés, mais doivent également parer aux attaques extérieures, de plus en plus organisées et d'une rare violence. La tension psychologique du livre est redoutable, le contexte horrifique et glaçant nous absorbe complètement et nous donne l'impression de nous fondre dans le décor. C'est très pertubant. L'explication d'un tel scénario est assez floue - cyberattaque, riposte chinoise ou mouvement intérieur - mais vise surtout à démontrer le comportement de l'homme face à lui-même. Les personnages ici ne sont pas très attachants et manquent de relief, par contre les sensations ressenties - détresse, anxiété, peur - sont au taquet. On stresse tout du long et on tourne les pages dans l'attente de la prochaine catastrophe. C'est éprouvant pour les nerfs, passablement démoralisant. Une lecture anxiogène, plutôt efficace, malgré quelques longueurs. 

Fleuve Noir / Novembre 2015 ♦ Traduit par Christine Barbaste (Cyberstorm)

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13 octobre 2015

Pandemia, de Franck Thilliez

PANDEMIA

L'auteur avait prévenu que la fin d'Angor était illusoire. L'Homme en Noir est de retour ! Et sa vengeance sera terrible... Nicolas Bellanger s'est mis en travers de son chemin, par amour pour la jolie Camille, les répercussions ne seront pas longues à attendre. Et cela se passe sur le Parc du Marquenterre où sont retrouvés les corps de trois cygnes, porteurs d'une souche grippale virulente. Effet boule de neige assuré. Les locaux du 36 sont désertés par les malades qui s'effondrent les uns après les autres. L'équipe de Sharko est diminuée, alors qu'elle recense une autre attaque bactériologique au sein de leurs murs. Sur ces entrefaites, Amandine Guérin, une biologiste de l'Institut Pasteur, est également préoccupée par l'acte criminel qui semble avoir trouvé sa source dans leurs laboratoires. Sans rien dire, elle travaille sur de nouvelles pistes, qui se conjugueront avec celles de la police, après bien des découvertes sinistres et sidérantes. Son acharnement entre aussi en confrontation avec sa vie personnelle et révèle une obsession maladive contre les microbes. Un portrait de femme très intéressant à suivre, et qui mériterait de prendre une plus grande place dans d'autres livres ! ;-)

Pandemia clôt un nouveau cycle en résolvant pas mal d'interrogations, mais me laisse une sensation d'éternelle frustration, comme un arrière-goût d'inachevé et un dénouement qui manque de force. Le face-à-face qu'on craignait tant arrive au terme d'une lecture de plus de 600 pages (et d'une écoute de 17 heures) et peut se comprendre, mais il n'empêche que ça me turlupine. J'aurais voulu un autre final, même s'il est clairement dit que « cela ne pouvait finir autrement ». Amen. Après tout, j'ai gobé ce roman-fleuve en retenant mon souffle et en stressant de bout en bout. Peut-on décemment se plonger dans un tel schéma narratif, en étant mysophobe comme moi ? Cela revient à s'infliger un supplice de chaque instant. Ou je suis clairement maso. Certes, on a du rythme, de l'émotion et un cheminement incroyable vers l'esprit torturé de l'espèce humaine. Mise à part la fin, je ne regrette absolument rien de ma lecture. C'est un roman de très bonne facture - moins versé dans les atermoiements sentimentaux, plus dans l'action et la réflexion. Et il me tarde, déjà, de retrouver tout ce petit monde ravagé dans de nouvelles enquêtes qui dépassent l'entendement. Avec un Michel Raimbault (Audiolib) grave et imposant dans le registre policier noir et accablant.

Audiolib / Septembre 2015 ♦ Texte lu par Michel Raimbault (durée : 17h 04) ♦ 644 pages chez Fleuve Noir

24 mars 2015

Peur noire, de Harlan Coben

PEUR NOIRE

Myron Bolitar #7

Ce 7ème livre de la série réserve à Myron Bolitar de grands chamboulements personnels : d'abord, la santé préoccupante de son père, puis le retour impromptu d'une ancienne copine de fac lui annonçant qu'il est le père de son fils ! Ce dernier, âgé de 13 ans, est atteint d'une maladie grave et a besoin d'une greffe de moelle osseuse. Or, le seul donneur potentiel a disparu de la circulation. Myron embrasse cette nouvelle cause avec la fougue et l'impulsivité qu'on lui connaît, lui qui s'imagine toujours devoir sauver le monde...

Pour le coup, je n'ai pas été trop emballée par l'intrigue et son flot de révélations sirupeuses, concernant le nouveau rôle de Myron, les libertés qu'il va prendre dans son enquête et l'incongruité finale. Où trouve-t-il le temps d'être agent sportif ? Ah oui, il reçoit un coup de fil pour une soirée à sensation où une joueuse de tennis doit faire une apparition dans une tenue suggestive (= “visibilité des tétons”). Vaste programme. Sans quoi, l'histoire se sert toujours des mêmes grosses ficelles et n'offre pas de nouveauté stupéfiante. Seule concession : le livre dans le livre, « Peur noire », distille une vrai touche d'angoisse.

C'est donc un bouquin que j'ai lu, une fois encore, très vite, mais sans tressauter sur ma chaise. C'était bien, mais pas transcendant. Et Myron m'a un peu déçue dans cette histoire, il tabasse un type pour parvenir à ses fins, se pose en bon samaritain, moralisateur... bof ! Même son ennemi juré - Greg Downing - sera absous de ses crimes et pêchés du passé. Un comble. Je ne me suis pas du tout retrouvée dans ce livre.

Pocket, août 2011 pour la nouvelle édition ♦ traduit par Paul Benita pour les éditions Fleuve Noir (Darkest Fear)

24 mars 2015

Mauvaise base, de Harlan Coben

MAUVAISE BASE

Myron Bolitar #6

Après sa série de coups durs survenus dans l'épisode précédent (Temps mort), Myron Bolitar a pris le large et décompresse sur une île paradisiaque, en charmante compagnie. Mais la réalité se rappelle à lui en apprenant que sa nouvelle assistante est dans le pétrin, accusée d'avoir assassiné un de leurs clients. Or, elle refuse tout contact avec lui, a engagé une redoutable avocate et entend se dépatouiller seule.

Myron n'en a cure et revêt sa cape de Superman pour débroussailler cette affaire qui confronte à la fois dopage, adultère, concurrence déloyale et vieille vengeance qui ronronne au coin du feu. Dans l'ensemble, l'intrigue s'en tire à bon compte, on retrouve les quelques ruses d'usage, les rencontres qui se soldent sur des pêches et la galerie de personnages stéréotypés (soirée mémorable au bar Take a guess !).

L'issue finale est également une bonne trouvaille, qui boucle une lecture plaisante et conforme aux attentes. Et puis, comment ne pas savourer les réparties ringardes, les boutades de notre cher Myron et les envolées pompeuses de Coben ? ! Plus les blagues sont nulles et lourdes, plus je m'esclaffe. Et j'en redemande.

Pocket, août 2012 pour la présente édition ♦ traduit par Paul Benita (The Final Detail)  pour les éditions Fleuve Noir

12 février 2015

Trois, de Sarah Lotz

Trois

Construit à la façon d'un documentaire journalistique, rassemblant témoignages, articles de presse et messages électroniques, ce livre se lit avec un certain détachement, mais non sans délectation. C'est aussi une formidable enquête pour comprendre le mystère des « Trois » qui a nourri les plus folles spéculations.

Le 12 janvier 2012, quatre avions de ligne s'écrasent, l'un au Portugal, l'autre au Japon, le troisième aux États-Unis et le dernier en Afrique centrale. Des milliers de morts sont à déplorer, la planète est sous le choc et atterrée de découvrir, parmi les décombres, trois enfants miraculés. Jessica Craddock, Bobby Small et Hiro Yanagida. Après l'émotion, place à l'interrogation... puis à l'indignation. On accuse les enfants d'être les Cavaliers de l'Apocalypse, des Extraterrestres ou des entités possédées par le démon.

Les journaux s'emballent, les rumeurs enflent sur le net, des mouvements évangéliques voient le jour et la théorie du complot est montée en épingle. Sans le vouloir, Sarah Lotz nous décortique le phénomène de la surenchère médiatique avec un réalisme glaçant, à travers un roman haletant et original. J'ai beaucoup apprécié, malgré quelques longueurs, me plonger dans cette lecture imprévisible et angoissante.

Pourtant, il n'y a aucune séquence brutale ou surprenante, juste une sensation de malaise filtré au compte-goutte. Car la tension du livre s'insinue de façon perfide, en collectant des faits anodins suggérant une anomalie galopante. Cela intervient par des coïncidences étranges (un grand-père atteint d'Alzheimer qui recouvre la parole) ou des attitudes différentes (une fillette qui semble deviner les pensées de ses proches ou un garçon qui s'exprime par le biais d'un androïde). Entre conclusions hâtives et nouveaux drames, il n'y a qu'un pas.

Et franchement, c'est bluffant ! Ou comment une histoire déroutante peut tyranniser son lecteur en le plaçant en mauvaise posture jusqu'à la frustration finale, qui restera une éternelle énigme ! J'ai bien joué le jeu et j'ai aimé ça.

Fleuve Noir, mai 2014 ♦ traduit par Michel Pagel (The Three)

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