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Chez Clarabel
i'm 17 again
20 août 2009

Cinq jours par mois dans la peau d'un garçon ~ Lauren McLaughlin

Pocket jeunesse, 2009 - 320 pages - 13,50€
Traduit de l'anglais (USA) par Sidonie Mezaize
Titre vo : Cycler

cinq_jours_par_moisLe titre et la couverture vous inspirent une certaine répulsion, du genre, pouah un livre pour jeunes adultes très cucul la praline, non merci ! Vous vous trompez !!! Ce roman est absolument hallucinant. Dès le départ, la première scène s'ouvre sur une métamorphose qui défie le lecteur, c'est un grand moment d'incompréhension et de stupéfaction mélangées, un peu dégoûtant aussi, je ne vous cache pas. Jill est une lycéenne de 17 ans qui mène une existence tout ce qu'il y a de plus ordinaire.  Elle a pourtant un gros souci, tous les mois, avant chaque cycle menstruel, et ce durant cinq jours, elle devient un garçon ! Aucune explication scientifique ou médicale existe, c'est à prendre ou à laisser.
Vous prenez ? C'est très bien.
Le double de Jill s'appelle Jack. C'est un type charmant, qui n'a pourtant pas le droit de se mêler à la vie de famille et doit rester dans la chambre, à manger et tuer le temps du mieux qu'il peut, car Jack exaspère, on le traite comme une vilaine verrue sur la jolie joue de Jill, et comble de tout, il s'avère un véritable obsédé sexuel, en pleine crise de libido.
A la place de Jill, nous n'en mènerions pas large. Aussi, la jeune fille s'adonne tous les mois à son plan B pour se remettre dans sa peau et chasser les pensées de Jack. Un bon décrassage mental et physique s'impose. Jusqu'à présent, elle gère bien sa barque.
Les choses se compliquent quand elle tombe amoureuse de Tommy, puis lorsque Jack s'amourache de Ramie, la meilleure amie de Jill. Tout va se mélanger, se confondre dans un monstrueux désordre sentimental et sexuel. De pleines, pleines pages de sensualité sont d'ailleurs à noter ! (page 240, notamment, avis aux curieux)

Je ne m'attendais vraiment pas à un roman qui aborde avec autant de franchise et de culot la question de l'identité sexuelle chez les adolescents. C'est une histoire hors du commun, pas du tout le genre de comédie américaine pour teenagers aux dents blanches, non, non. C'est comique, parfois absurde, souvent tiré par les cheveux, et ça frise le grand n'importe quoi à la toute fin du livre.
Malgré tout, j'ai trouvé que c'était une réussite. Ce roman se lit d'une traite, il parvient à séduire de suite, tant il déborde de fraîcheur et d'humour. Les deux personnages partagent le même corps, mais pas les mêmes pensées, si bien qu'elles ont tendance à polluer l'esprit de l'autre contre son gré. Jack, pour ne pas le dénoncer, est d'ailleurs trèèèès porté sur le dessous de la ceinture, je vous laisse juger, tandis que Jill se débat avec ses pulsions, ses envies, ses questions. Cela donne un équilibre intéressant, et matière à des malentendus et  autres situations compromettantes.
Voilà donc un roman qui possède de nombreux atouts pour attirer le lecteur, et qui ose ou tente de proposer quelque chose de nouveau, de façon divertissante.

la suite (re)cycler (titre vo) est déjà disponible en anglais ! 

le blog de l'auteur : http://www.laurenmclaughlin.net/wordpress/

en librairie le 20 août.

 

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29 avril 2009

Comment je suis devenue célèbre (malgré moi) ~ Robin Benway

Audrey vient de rompre avec son petit ami, Evan. Leader d'un groupe de rock, ce dernier écrit une chanson narrant leur rupture. La jeune fille la découvre sur scène, rouge de honte, mais sans se douter du début de son calvaire. Le groupe a été repéré par un directeur artistique, la chanson va devenir un vrai succès avec passage radio en boucle, couverture médiatique intensive, promo sur le net et déchaînement des passions. Bien malgré elle, Audrey est propulsée dans cette spirale - popularité soudaine, star-system opportun, manipulation des journaux, photos volées et j'en passe.

comment_je_suis_devenu

Récit très rock'n roll malgré ses apparences futiles et puériles, le roman s'enorgueillit de références musicales très pointues pour chaque ouverture de chapitre. Pour ça, j'ai aimé ! L'héroïne livre donc son propre vécu sur ce qu'elle nomme la grande Affaire de LA chanson ! Sur un ton résolument mordant, ironique et tonique, elle apparaît autrement qu'une potiche charmante et souriante, c'est une nana avec du tempérament, pas nunuche pour deux sous, qui craque pour des chanteurs très mignons (dix-sept ans, ça s'excuse !), qui a beaucoup d'humour, une meilleure amie, Victoria, comme pas deux, et des parents confiants et complices, des gens attentifs et ouverts, qui savent mettre en garde tout en se sentant dépassés, mais pas des parents copains non plus (tant mieux !). Ce roman est une dénonciation déguisée de la starification à outrance et de ses dérives, c'est loin d'être girly, ou juste assez pour fluidifier l'ensemble. Globalement j'ai bien aimé, cependant j'ai largement dépassé l'âge (public requis, selon moi, adolescents et jeunes adultes), car j'ai tiqué sur certains codes du langage inhérents à la génération actuelle (et en écrivant cela, j'ai l'impression de vieillir d'un coup !). 
En 4ème de couverture, on nous apprend que Meg Cabot a trouvé ce roman irrésistible et drôle !

A consulter, le site : http://www.commentjesuisdevenuecelebre.com/playlist.html  (avec l'excellente playlist d'Audrey)

Nathan, 2009 - 430 pages - 15,95€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Delcourt

24 juillet 2008

Toi et moi à jamais - Ann Brashares

Alice et sa soeur Riley passent l'été dans la maison familiale de Fire Island, près de New York. Sportive, vive et garçon manqué, Riley est maître sauveteur. Très différente, Alice est féminine, douce et brillante, elle prépare sa rentrée en fac de droit. Paul, l'ami d'enfance, revient après trois ans d'absence. Attirés l'un par l'autre, Paul et Alice vont avoir une liaison, dans le secret, mais Riley va les surprendre un soir. 

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Ann Brashares, auteur de la série Quatre filles et un jean, signe un bon gros mélo sentimental, cousu de fil blanc, voilà pour les défauts, mais alors qu'est-ce que j'ai aimé ! J'ai complètement mordu à l'hameçon, j'ai aimé cette histoire d'amitié et d'amour, j'étais toute vibrante d'émotions pour ce que vivaient les personnages, j'étais à leurs côtés, j'avais mon petit mouchoir dans la main, j'étais nouée par les révélations, et puis dégoûtée par certains choix, je ne comprenais pas qu'on puisse garder pour soi autant de souffrance, mazette j'étais à fond dedans, d'ailleurs, j'ai lu ce roman en une soirée parce que j'étais totalement mordue !

"L'amour peut-il durer toute une vie ? Peut-il passer indemne de l'enfance à l'âge adulte en survivant aux tourments et aux écueils de l'adolescence ? Est-il toujours le même à l'arrivée, simplement exprimé de façon différente ? Ou ces deux formes d'amour sont-elles radicalement étrangères et incompatibles ?"

Toi et moi à jamais - Ann Brashares

Gallimard, (juin) 2008 pour la traduction française - 335 pages - 13€

traduit de l'américain par Vanessa Rubio / titre vo : The last summer (of you and me)

Le site : http://toietmoiajamais.fr/

5 juin 2008

Je veux vivre - Jenny Downham

Depuis quatre ans, Tessa vit avec la maladie - une leucémie contre laquelle elle ne bataille plus car elle se sait condamnée. Elle n'a que seize ans et ressent de la colère. Entre les jours à rester dans son lit, sans bouger ni envie de sortir, et les moments où elle veut croquer la vie à pleines dents, Tessa a dressé une liste de dix choses à accomplir avant de mourir. Ce sont des trucs que doivent vivre toutes les adolescentes normales, selon elle : braver l'interdit, prendre de la drogue, conduire sans permis et faire l'amour ! Avec sa meilleure amie Zoey, Tessa a choisi de cocher un par un les points de sa liste, au gré de sa santé qui lui joue des tours, de son corps qui flanche et des sonneries d'alarme. Son temps est compté, la jeune fille sait qu'il faut faire vite. Brûler la vie par les deux bouts pour se sentir en vie.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ressent toute la véhémence de la jeune fille atteinte de leucémie, très lucide sur son sort. Oui, c'est de la colère qui transpire de ce texte, une envie de hurler et de saccager tout. Tessa, seize ans, nous embarque dans ses délires, elle est totalement incontrôlable, assez énervante et capricieuse, mais touchante aussi. On comprend que ses réelles motivations sont masquées par la trouille. Peur de mourir, peur d'être seule. C'est un beau portrait tout en ambiguité qui ressort de ce livre. On n'échappe pas au pathos, en un final assez longuet qui gâche un peu l'absence de sensationnalisme, ou ce que j'avais ressenti comme étant exempt de toute volonté de s'étaler. Une adolescente de seize ans, condamnée à mourir, ne veut pas dire non et elle se bat. C'est un cri de vie et d'amour. Et puis paf, les vingt dernières pages font traîner les adieux, la séparation, l'inévitable. Oui, c'est très émouvant, mais c'est aussi un peu "too much" à mon goût. Néanmoins, au coeur de toutes ces pages marquées par la maladie, une belle histoire d'amour pointe son nez et apparaît telle une superbe parenthèse, de même la relation entre le père et la fille est juste tout simplement bouleversante, très poignante. Cela change des schémas classiques, et c'est bien. Un très bon livre, émouvant et sensible.  

Il existe deux éditions pour ce roman : pour la jeunesse et pour les adultes. Car c'est un livre destiné à tous, et qui clame un grand SOS.

Plon, juin 2008 - 390 pages - 17€

Traduit de l'anglais par Aleth Paluel-Marmont - titre vo : Before I die.

A été lu aussi par Miss Brownie et par Mélanie (Book in)

17 mai 2008

Campus, tome 2 : Sur invitation - Kate Brian

** Avis de spoilers **

campus_2Reed Brennan a enfin touché son rêve : elle a intégré le bâtiment Billings. Pourtant, le calvaire n'est pas fini et les filles continuent de la mettre à l'épreuve en la forçant à faire le ménage dans leurs chambres. Consentant à devenir leur esclave, au nom d'une fichue obsession à rester près de ces filles sublimes mais un peu garces, Reed ne se rebiffe jamais. De même, on la colle dans les bras de Walt Whittaker, un étudiant très riche et hyper guindé, qui rentre d'un long voyage en Asie. Les filles Billings persuadent Reed d'avoir décroché le pompon, mais notre héroïne doute car elle ne ressent aucune attirance pour lui. Elle n'ose pas avouer à ses camarades qu'elle n'a pas oublié Thomas, son premier amour, qui a disparu du campus sans prévenir. La police est maintenant sur les lieux, une enquête est ouverte et Reed s'inquiète. Pourtant, toute la clique est convaincue de revoir le garçon lors de la fête de l'Héritage, une party qui se déroule à New York et où les invités sont triés sur le volet. Pour obtenir son droit d'entrer, Reed doit faire les yeux doux à ... Whittaker ! Dans le même temps, Reed fait l'objet d'un horrible chantage : actrice de photos compromettantes, prises à son insu, elle doit fouiller les affaires des filles Billings pour les accuser d'un coup monté contre une ancienne pensionnaire. L'étudiante est tiraillée et sait qu'elle peut tout perdre d'un instant à l'autre.

Ce n'est pas un franc coup de coeur, mais j'avoue que cette série parvient à m'accrocher en dépit des défauts que je lui trouve ! Je pense que le contraste y est pour quelque chose, dans le sens que cela peut être source de séduction ou de dégoût. Car on pense s'aventurer dans un monde glamour, où tout n'est que facilité et opulence, paillettes et autres futilités. D'un côté, on touche au but (les filles et garçons sont tous beaux, très riches) mais finalement la légèreté n'est qu'en surface. Le fond ne manque pas de surprendre : les tempéraments sont fourbes, les agissements malsains. La série, d'ailleurs, s'adresse à des "lecteurs avertis" (dès 14 ans). Pour ma part, c'est cette énorme ambivalence qui me plaît. Je suis curieuse de connaître la suite, je trouve la jeune Reed Brennan complexe mais intéressante, et surtout je savoure la perfidie des filles Billings, leurs dialogues mordants et leurs cerveaux dérangés. A suivre, donc, avec un vif intérêt ! :)

Tome 3 à paraître en septembre 2008.

Bayard jeunesse, 2008 pour la traduction française - 320 pages - 10,90€

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sidonie Van den Dries.

Mon avis sur le tome 1

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15 mai 2008

Comme des soeurs - Elizabeth Craft & Sarah Fain

comme_des_soeursAmies inséparables depuis le collège, Harper, Sophie, Kate et Becca vont devoir se séparer pour partir à l'université. Mais l'onde de choc a lieu lorsque Harper annonce qu'elle plaque tout pour son rêve : écrire un roman. (En fait, ses véritables raisons sont cachées et la copine, pas sympa, préfère se taire pour garder la tête haute.) Résultat, toutes les quatre s'emballent et font le choix d'aller jusqu'au bout de leurs rêves. Sophie renonce à l'université du Colorado et part inscrire son Etoile sur le chemin des stars à Hollywood, Kate tourne le dos à Harvard et s'envole pour l'Europe à la quête de son rêve (oui, elle ne sait pas ce dont elle rêve, la gourde !). Seule Becca, la plus réservée, ne change pas d'un iota et part dans le Vermont pour devenir une championne de ski. Un seul challenge, imposé par ses amies, celui de tomber amoureuse.

Même pas dix pages lues, et déjà vous sentez que vous allez engloutir ce roman ! D'un coup, d'un seul, vous faites leur connaissance et gagnez quatre copines que vous n'allez plus lâcher ! Leurs histoires sont un mélange d'humour, de causticité, de rebondissements chevaleresques, de tension surmontable et digeste, et tout ça in the name of love ! ;o)

En fait, c'est un roman qui prône les grandes valeurs de l'amitié avec un A majuscule, qui vous rappelle combien vous êtes prêtes à tout pour épauler une camarade, lui pardonner ses mensonges, la secouer gentiment pour la forcer à sortir la tête de l'eau. Parce que ce roman vous en raconte des vertes et des pas mûres, ok la complicité entre les quatre filles est le noyau dur et incassable, qui sert de carburant pour les matins grincheux ou les lendemains désenchantés, ou simplement pour se prendre la main et accomplir Son Destin. Leur amitié précieuse sert aussi de tampon pour les bleus à l'âme, pour les petites vérités qui ne sont pas bonnes à dire, pour les secrets tus en leur âme et conscience. Car malgré les apparences d'une vie facile, les filles vont aussi connaître des embûches - les appels des sirènes et les miroirs aux alouettes. Bref, c'est un roman qui rappelle Quatre filles et un jean d'Ann Brashares, dans le registre vivifiant, très drôle, et midinette !   

Editions Albin Michel, 2008 - coll. Wiz - 440 pages. 14€

Traduit de l'anglais (américain) par Madeleine Nasalik.

NB : Après vérification, une suite est donc déjà disponible : Footfree and Fancyloose (sortie 2008 pour les USA). Et la série ne semble pas s'arrêter là !

L'avis de Gaelle la libraire ;o)

25 avril 2008

Campus, 1. Bienvenue à Easton - Kate Brian

campus_1Reed Brennan, quinze ans, vient d'être admise à la prestigieuse académie d'Easton dans le Connecticut. Elle quitte Croton, en Pennsylvanie, son existence étriquée auprès d'une mère névrosée et d'un père trop laxiste, et s'installe sur le campus de cette institution qui ne réunit que l'élite. Tous plus brillants les uns que les autres, les étudiants d'Easton sont aussi très beaux, chics et riches, cultivent l'insouciance et l'aisance qui manquent terriblement à Reed. Cette dernière est fascinée par les filles de Billings, un bâtiment se distinguant du reste, et où l'on trouve la crème, dont Noelle, Ariana, Kiran et Taylor. Elles représentent aux yeux de Reed ce que celle-ci a toujours souhaité trouver, incarner, aspirer. C'est décidé : elle fera tout pour se joindre à elles. Mais être admise dans leur clan s'annonce plus difficile, entre l'humiliation, le chantage et les fourberies à trois heures du matin, Reed est déconcertée, toutefois butée dans son désir pour atteindre son but.

Depuis la rentrée, la jeune fille a également fait la connaissance de Thomas Pearson, un élève de Terminale. Tout en lui attire Reed : il est beau, il dégage du mystère, il est aux petits soins pour elle. Mais les filles Billings ne le portent pas dans leur coeur et exercent un chantage qui met les nerfs en pelote. De même, ses résultats scolaires sont en chute libre, Reed est menacée d'exclusion si elle ne relève pas la barre très haut et très vite.

Ce livre est le premier tome d'une série qui comporte huit titres. C'est une chronique amère et cynique sur l'intégration difficile d'une jeune fille ordinaire prête à tout pour toucher les étoiles. Ce qui la fait tant rêver, apparaissant sublime et irréprochable en façade, s'avère plus sournois et criblé de faussetés. Les filles Billings ont une personnalité opaque, moins irréprochable et fascinante qu'au premier abord. Ce n'est pas tant le règne de l'apparence qui pousse à réfléchir dans ce roman, mais plus l'implacable perversité d'une bande de filles toutes plus superbes les unes que les autres, et qui se tirent dans les pattes, au nom de quoi ? On s'interroge beaucoup sur les revers, apercevant déjà les compromissions des unes, les trahisons des autres, et les messes basses, les regards noirs et voilés. On a plus l'impression, qu'au lieu du Paradis, Reed Brennan vient de mettre les pieds en Enfer !

La suite (le tome 2) vient de paraître en avril 2008.

(Mars) 2008, Bayard Editions Jeunesse pour la traduction française (par Sidonie Van den Dries)

Titre vo : Private. 324 pages, 10.90€

Illustration de couverture : Miyuki Morimoto

20 novembre 2007

Qui es-tu Alaska ? - John Green

qui_es_tu_alaskaMiles Halter, 16 ans, est un lycéen studieux qui décide de quitter sa Floride natale pour rejoindre Culver Creek en Alabama. Il s'agit d'une pension dirigée par l'Aigle, directeur pointilleux qui proteste contre le tabac, l'alcool et la transgression du couvre-feu. L'école est un établissement pour petits génies qui comprend deux groupes : les pensionnaires normaux et les weekendeurs, des gosses de riches qui rentrent chez eux en fin de semaine.
Miles se lie d'amitié avec son camarade de chambre, le Colonel, puis rencontre Takumi et la délicieuse et sexy Alaska Young. Ensemble, ils vont vivre une amitié très forte, bien qu'elle sera aussi éphémère. Alaska, brillante jeune fille auréolée de mystères, fascine notre jeune narrateur. Pourtant celle-ci est lunatique, "cafteuse" et insaisissable. Le drame qui va frapper le groupe sera également une remise en question personnelle et délicate, les uns se sentant coupables, les autres rancuniers.
Miles et son copain le Colonel vont mener une enquête après le drame, mais très vite les garçons seront persuadés de courir après un fantôme qui fuit, tout le temps.

Difficile de faire bref avec ce roman, tant il m'a semblé très dense et intelligent sur les rapports de l'adolescence concernant l'amitié, l'amour, le désir sexuel et l'enfance. Dès le début, on a déjà le goût de l'originalité et de la subtilité, ce n'est pas qu'un banal roman pour la jeunesse parmi d'autres, celui-ci me semble sortir du lot. Pourquoi ? D'abord l'histoire est bien écrite, l'auteur est un jeune homme qui signe là son premier roman, prometteur et encourageant. Il a su créer dans l'univers de Culver Creek un milieu érudit et confiné où l'on partage les farces, les leçons et les petites bravades contre l'interdit. Ce lieu clos exacerbe les désirs et les passions : les amitiés sont fusionnelles, la perte devient ainsi une épreuve intolérable et douloureuse. Ce qu'il se trame à Culver Creek est secret. Les adolescents entre eux adoptent des noms de code, ils dégagent aussi une image plutôt positive avec leurs réussites scolaires et leur érudition exemplaire. Miles, par exemple, cultive la passion des dernières paroles de morts célèbres, et a débarqué en Alabama guidé par le précepte de Rabelais « Je pars en quête d'un Grand Peut-Être ».

Tout semble tellement disproportionné dans cette histoire, voilà qui peut marquer sa singularité. De même, j'ai trouvé que la sexualité était franchement abordée, parfois avec des détails qui pourraient interpeller toute âme pudibonde ! Mais cela reste accessoire, car le roman souhaite avant tout traiter du deuil chez les adolescents. Peut-être la solution apportée par John Green manquera de toucher le public concerné, et peut-être le roman est-il un peu longuet par moments... Il n'en demeure pas moins que cette lecture est passionnante, assez flamboyante par ses excès et qu'on passe facilement du rire aux larmes sans rien y comprendre !

Gallimard jeunesse, coll. Scripto - 360 pages - 13 €

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