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Chez Clarabel
pocket
18 juillet 2008

Tokyo - Mo Hayder

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Qui est Grey ? Derrière la façade de l'étudiante anglaise, qui a tout plaqué pour venir à Tokyo et rencontrer un homme censé la renseigner sur un sujet qu'elle bûche depuis neuf ans, sept mois et une dizaine de jours, qui est-elle ? De prime abord, Grey est une jeune femme mystérieuse, mal fagotée, les cheveux plaqués derrière les oreilles, obnubilée par la guerre en Chine et le massacre de Nankin par l'armée japonaise. Sans argent ni bagages, Grey accepte d'être hébergée chez Jason, dans une vieille bicoque délabrée, et trouve un emploi d'hôtesse dans un club privé, le Some like it hot.

Ce ne sont pas ses charmes qu'elle offre, mais sa compagnie, sa prévenance à servir des verres, allumer des cigarettes et faire la conversation pour égayer des messieurs venus se distraire. Cela fait passer le temps, car elle espère toujours que son professeur Shi Chongming change d'avis et accepte de la revoir pour négocier ce qu'elle attend de lui. C'est alors que celui-ci fait volte-face et propose de monnayer le précieux film qu'elle brûle d'avoir contre un autre objet de sa convoitise. Objet non identifié, bien sûr. Chongming sait d'avance que Grey parviendra à mettre la main dessus, mais où ? Dans l'antre de l'enfer. Elle doit se faufiler chez un redoutable yakuza, client du Some Like It Hot, un dénommé Junzo Fuyuki, bloqué dans son fauteuil roulant et toujours affublé de sa Nurse, une personne étrange au physique tout aussi impressionnant.

Entre-temps, se mêle le récit d'un journal intime rapportant le sinistre désastre de l'automne 1937 à Nankin. C'est dans ce sombre décorum qu'on s'enfonce en retenant tantôt un hoquet de dégoût ou en haussant les sourcils de stupéfaction. Le livre peut mériter toutes les appelations, il n'en demeure pas moins bluffant. Accroché aux basques de la jeune héroïne, on découvre les travers d'un Tokyo malsain, où fleurissent la transgression, la perversité et la sensualité. Et croyez-le ou non, mais impossible de décrocher !

Cette histoire est fascinante, derrière son goût de l'interdit et de l'horreur. Je ne vous cache pas qu'au début j'ai eu un peu de mal, j'étais dégoûtée, non pas par l'atmosphère poisseuse, mais plutôt par la personnalité complexe de Grey. Son jeu d'effarouchée est inquiétant, limite agaçant. (On comprend mieux après de longs, longs chapitres, mais en attendant il faut serrer les dents.) J'ai craint aussi le pire avec l'introduction de la pègre nippone, du club privé (la propriétaire a remporté toute ma sympathie, derrière sa pâle imitation de Marilyn), des locataires russes dans la grande maison abandonnée, et "du pas de deux sophistiqué" avec Jason (personnage encore plus tordu que Grey !). Or, finalement, tout se place plutôt bien, comme des morceaux de puzzle.

J'ai été séduite par Tokyo, mais j'admets que c'est un roman qui peut déconcerter. Sa violence sournoise gronde longtemps avant de nous exploser dans les dernières pages, et les révélations de cette intrigue nouée sont assommantes. C'est tout à fait le genre de lecture qui ne nous épargne pas... (à lire, donc !)       

 

Tokyo

Presses de la Cité, 2005 - traduit par Hubert Tézenas

Pocket, 2007 - 475 pages.

Je me rappelle combien Tatiana avait été scotchée par ce livre...

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15 juillet 2008

(lectures de vacances - 3)

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Qu'est-ce que j'ai été déçue par ce livre ! Au menu, on trouve sept nouvelles, aussitôt précisées comme étant caustiques, féroces et intraitables avec le dogme de l'apparence, le féminisme et le poids de la société qui influence l'estime de soi. Et franchement je n'y crois pas aux critiques, "On se tient les côtes. Ces femmes sont drôles, tordues, actuelles." (Madame Figaro) "A lire pour se réconcilier avec sa cellulite." (Biba)... Ah bon ? Autant le dire de suite : non je n'ai pas ri. J'ai plutôt senti combien ces histoires étaient tristes, sans appel et pitoyables pour les êtres mis en scène.

Au choix : dans une société du futur, dirigée par le bistouri, le Botox et la silicone, les hommes pleurent d'être de plus en plus privés du moelleux de la femme ; aux élections présidentielles, une femme a décroché le poste suprême et décide d'ouvrir des maisons closes pour femmes respectables ; une épouse devient l'objet sexuel mis au centre des contrats à négocier par son mari et son patron ; un anniversaire de mariage met à plat les coucheries des uns et des autres ; une femme au foyer a choisi de briser l'habitude en couchant à droite et à gauche avec le postier, le boulanger, le boucher etc.

Je suis passée totalement à côté. Je n'ai pas souri un instant, je me suis pratiquement ennuyée. J'ai trouvé les portraits de ces femmes pas loin d'être pathétiques, mais surtout ça m'a fichu un voile glacial sur tout le corps. Plus je lisais les nouvelles et plus je m'enfonçais dans une énorme tristesse. La vision du couple, par exemple, est terriblement amère, désespérante. Non désolée, ça ne prend pas avec moi...

Eloge de la cellulite et autres disgrâces - Dominique Dyens

Editions Héloïse d'Ormesson, 2006 - Livre de poche, 2008. 180 pages.

... sur un conseil de Laure ;o)

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Celui-ci est un roman, mais il est constitué de dix courtes histoires pré-publiées dans des magazines sous forme de nouvelles. Le tout assemblé se lit d'une traite, se cogne, se fait signe et se répète... c'est la règle. Mais ce n'est jamais redondant, au contraire. On souligne combien la mort du père, par exemple, a morcelé la vie des deux garçons, dont le narrateur, le cadet. Il y a eu un avant, et il y aura ensuite l'après, les restes, la vie qui tente de continuer...

Au centre, demeure cette figure céleste et sublime de la mère. Son nom, Maria Dolorosa. En espagnol, cela signifie la Mère des Chagrins. Coquette, féminine, la touche de Shalimar dans les airs, rêveuse, pointilleuse et secrète, cette femme est l'image même de la fascination pour le jeune garçon. Avec son nouveau copain du quartier, Denny, le fiston aimait se faufiler dans les placards de la mère et se pavaner avec ses toilettes. A onze ans, avec le décès brutal du père, le garçon reçoit une gifle cinglante quand ses cachotteries sont mises à jour... Tu seras un homme, mon fils. C'est la phrase qu'on peut lire entre les lignes, jamais noir sur blanc. La mère pressent, tremble et pourtant elle refuse de l'admettre. Promets de ne jamais devenir homosexuel, lui souffle-t-elle lorsqu'elle le surprend en train d'écouter des disques de Piaf.

Les derniers chapitres du livre concernent de loin en loin les souvenirs d'enfance, ciblent les deux fils devenus adultes. Davis va connaître une morte violente et prématurée, la mère va vieillir en perdant la tête et le narrateur, au centre, cherche à assumer son identité sexuelle, malgré les réminiscences d'une enfance encadrée de reproches, de non-dits et d'évidences tues :  "Je savais déjà , je suppose, que j'étais le fils de ma mère, tout comme Davis était le fils de notre père." Une nostalgie sourde résonne, un arrière goût de chagrin mêlé à un sentiment d'observation. Le narrateur partage avec le lecteur son portrait de famille et la peinture d'une époque (l'Amérique des années 50) avec tendresse et mélancolie. C'est joli, mais la fin est désolante et a gâché mon plaisir...

La mère des chagrins - Richard McCann

Editions des Deux Terres, septembre 2006 pour la traduction française / Points, 2008

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Damour

Les avis de Lily & Cathulu

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Et si l'amour n'était qu'un rêve ? La question est posée, elle nourrit sept textes assez courts et dont l'autre point commun est de mettre en scène des personnages féminins. Elles se prénomment Harriet, Anna, Madame, Ellie Pearl et Rupe Pearle. Elles n'ont pas le même âge, ne sont pas issues du même rang social mais elles attendent toutes l'amour. Ce n'est pas un sentiment qui les sauve, parfois cela les plonge dans un profond désarroi, mais cela procure quelques pages de divertissement pour le lecteur impassible que nous sommes (ou que je suis, tout simplement).

Car hélas, ces sept histoires sont trop vites lues. C'est bien la première fois que je m'entends me plaindre d'un livre trop court ! En fait, ce qui frustre ici, c'est que j'ai l'impression qu'on a raclé les fonds de tiroir. Ce sont les derniers récits, inédits, de Kressmann Taylor. Je me rappelle avoir lu et beaucoup apprécié Ainsi mentent les hommes, son précédent recueil, sauf que les nouvelles me paraissaient plus consistantes. Ou peut-être aurait-il été plus judicieux de compiler les textes dans un seul ensemble.

Bref, je retiens de ce maigre butin une très bonne impression avec Ellie Pearle. Cette jeune fille a grandi dans les montagnes, un milieu rudimentaire et difficile pour les conditions féminines. Par le soutien de sa mère, elle est partie en ville suivre des leçons de dactylo, gagner son propre argent et s'élever coquettement. De retour chez les siens, pour une semaine de vacances, Ellie Pearle retrouve son ancien petit copain Tige Tagard, le fermier rustre par excellence, et voit là un conflit d'attirance - sa vie rêvée en ville ou ses amours passionnelles dans les montagnes. Personnellement, je pense que ce texte aurait pu nourrir un début de roman plutôt appétissant... Dommage.

Ainsi rêvent les femmes - Kressmann Taylor

Editions Autrement, 2006 pour la présente édition /  Livre de Poche, 2008

Nouvelles traduites de l'anglais (Etats-Unis) par Laurent Bury

Lu par Lilly (très enthousiaste) ; Laurence (déçue, comme moi)

2 mai 2008

Jaune Caravage - Gilda Piersanti

jaune_caravageRome, automne 2006, la Nuit Blanche bat son plein, la ville est en ébullition. Des torrents de jeunesse se déversent dans les rues et convergent vers le Gazomètre, nouveau symbole des nuits romaines, véritable phare dressé face à la Ville éternelle. Mais l'aube sera sanglante, une jeune fille est retrouvée atrocement mutilée sur les quais du Tibre. La victime s'appellait Eva Ismaïlova, elle avait dix-sept ans, était d'origine slave et vivait seule avec sa mère.

C'était une superbe jeune fille blonde, la fierté de Katja qui est ravagée de douleur d'apprendre la mort de son unique enfant. Mariella et sa coéquipière Silvia avancent à tâtons dans cette délicate enquête. Leur rencontre avec Leonora, la meilleure amie d'Eva, leur laisse entrevoir une autre personnalité de cette délicieuse mais étrange défunte ;  Eva aimait le mensonge, les nuits de débauche, les paradis artificiels et coucher avec des types plus vieux qu'elle. La découverte de l'identité de son amant ne va pas sans relancer une autre piste de cette affaire, qui baigne incontestablement dans l'univers fragile et cruel de l'adolescence, les jeux de dupes et l'amour passionnel.

Quatrième volet des Saisons Meurtrières, Jaune Caravage boucle ce premier cycle avec un brio époustouflant ! De loin, cette enquête de Mariella de Luca est la plus étoffée, la plus construite avec parcimonie, la plus conduite sur du velours. En parallèle, l'auteur nous ouvre les portes de l'intérieur de l'inspecteur, jeune femme de 35 ans, amoureuse de son bel archéologue. Leur relation, jusque-là épanouissante, connaît le creux de la vague, car Mariella se laisse ronger par la suspicion et les doutes, son tempérament volcanique commence à épuiser son compagnon. Bref, qu'est-ce que cela annonce ? Et puis, d'un autre côté, l'histoire va apporter quelques éclaircissements sur des faits mystérieux survenus dans le petit studio de Mariella (cf. Bleu Catacombes), et qui pourraient avoir un rapport avec la disparition du fils de son supérieur, le commissaire D'Innocenzo.

Jaune Caravage est un livre qui boucle une série qui n'a jamais cessé de faire grandir l'intérêt du lecteur, au fil des tomes (quatre, au total) truffés de références culturelles (musique, cinéma, peinture, poésie...). La dernière page tournée reste un crève-coeur, car j'ai personnellement le sentiment que TOUT ne m'est pas conté sur Mariella De Luca et que son histoire personnelle est encore enveloppée par des brumes de secrets et de rebondissements sans fin. Y aura-t-il un autre cycle ? Je croise les doigts.

Jaune Caravage, Gilda Piersanti

Editions le Passage, 2008 - 280 pages - 17€

30 avril 2008

Bleu Catacombes - Gilda Piersanti

bleu_catacombesEté 2003, en pleine canicule, les catacombes romaines battent tous les records de fréquentation... jusqu'à ce qu'un groupe de visiteurs réfugié dans ces chambres froides d'un genre nouveau tombe nez à nez avec une tête coupée. L'horreur ne fait que commencer, puisqu'une autre tête sera retrouvée dans une cabine de bain, à Ostie, là où l'inspecteur Mariella De Luca passe quelques jours de vacances, avec son amoureux. Notre super flic, déjà rencontrée dans Rouge Abattoir, voit ses congés écourtés et rentre d'urgence à Rome pour résoudre ces meurtres en série qui paraissent être la signature d'un inconditionnel de Judith, l'héroïne biblique qui a nourri l'art occidental du fantasme de la décapitation.

Amoureux de l'histoire de l'art et de l'archéologie, installez-vous dans votre fauteuil ! L'intrigue policière, ici présente, va fortement puiser dans ces deux sources d'inspiration pour tisser la toile implacable de cette machiavélique machination. En fait, dès les premières pages, le lecteur est dans la confidence du nom du coupable. L'intérêt, pour la suite, est de savoir pourquoi, quel mobile, quelles circonstances et quelle folie poussent le criminel à décapiter cinq personnes ! De son côté, Mariella est rapidement décontenancée par les événements, n'arrivant pas à trouver le lien entre les victimes : la star internationale du monde de l'art et une paisible directrice d'orphelinat. Elle a deux pistes à suivre : la veuve éplorée, et la maîtresse froide et calculatrice de Max Fegiz.

Ce qui désoriente aussi notre héroïne concerne sa fraîche et éblouissante passion pour un bel archéologue rencontré lors d'une enquête précédente (cf. Vert Palatino), Paolo Ronca. On connaît le parcours sentimental de notre croqueuse d'hommes, sa fragilité à s'attacher et son refus calculé de s'impliquer dans toute relation. Mais son histoire avec Paolo la prend à contre-pied de ses (vains) idéaux. La jeune femme tombe amoureuse, ne peut plus se passer de son amant, et peut-être son enquête en cours souffre de son léger manque de concentration. Pourtant, qu'est-ce qu'on s'attache au personnage de Paolo, qu'est-ce qu'on aime cette idée de passion naissante et prometteuse ! J'aime particulièrement la lecture de romans policiers qui mettent en scène des héros récurrents, dont on suit la vie personnelle qui évolue au fil des épisodes. Gilda Piersanti a saisi cette essence et donne ainsi à sa série des Saisons Meurtrières une autre motivation de s'intéresser à ses romans, en plus de lire une intrigue policière habile et captivante. Bleu Catacombes est le troisième titre de la série. N'hésitez pas !

Bleu Catacombes, Gilda Piersanti

Editions le Passage, 2007 - 250 pages - 17 €

Prix du Polar méditerranéen 2007 - Prix SNCF du polar européen, 8ème édition.

7 mars 2008

Rouge abattoir - Gilda Piersanti

rouge_abattoir_1Le quartier chic et paisible de Testaccio à Rome est de nouveau frappé par un crime horrible : le corps d'une jeune femme mutilée a été retrouvé dans son appartement. Il s'agit d'une troisième victime dans ce petit coin branché de Rome, la presse pense aussitôt à un serial-killer, mais le commissaire D'Innocenzo refuse cette hypothèse. Pour l'heure, il doit accepter l'arrivée d'une super flic, l'inspecteur principal Mariella De Luca, pour l'aider à boucler cette enquête qui met à cran les grosses têtes haut placées.

Mariella est une jeune femme efficace, qui va aussitôt mettre le pied à l'étrier et entrer dans le vif du sujet. Elle fait la connaissance de Tecla Tittoni, une caissière de cinéma, et de son frère Alberto, qui est le projectionniste. Ce couple lui laisse une impression étrange, le garçon est un coureur de jupons, la fille est hautement détestée dans tout le village. De plus, ils semblent avoir tous deux connu les victimes de Testaccio. Alors, de manière peu orthodoxe, Mariella va procéder à une enquête sur le terrain, passant outre les règles d'usage, en s'invitant chez les Tittoni ou en appréhendant un autre individu louche lors de ses promenades nocturnes, et en solitaire.

C'est un roman policier qui appartient à ce genre qui nous plonge dans une intrigue correcte et qui nous fait pénétrer dans l'intimité des personnages. Ici, nous apprenons à mieux connaître l'inspecteur Mariella De Luca et ses nouveaux collègues, surtout parce que Rouge Abattoir appartient à la série des Saisons Meurtrières (trois titres suivent) et que nous allons ainsi pouvoir suivre l'évolution de toute la clique. L'auteur Gilda Piersanti est italienne mais vit en France depuis vingt ans, c'est en français qu'elle a écrit son texte mais situe son action dans la Ville Eternelle. Cadre superbe et fascinant, Rome est ensevelie sous la neige et apporte cette atmosphère frileuse et angoissante, nécessaire à l'intrigue. Celle-ci, assez hasardeuse en cours de lecture, après un début fracassant, connaît un sursaut de rebondissements dans les derniers chapitres. Belle entrée en matière, pour une série qui s'avoue convaincante !

Editions Le Passage, 2003 /

rouge_abattoirPocket, 2008. - 277 pages.

La série des Saisons Meurtrières comporte :

  • Rouge abattoir (2003)

  • Vert Palatino (2005)

  • Bleu Catacombes (2007)

  • Jaune Caravage (2008)

 

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31 juillet 2007

La chambre des morts - Franck Thilliez

Chambre_des_mortsUne nuit de décembre, dans la région dunkerquoise, deux potes un peu pétés d'alcool décident de tagger des locaux avant de rouler à toute berzingue, phares éteints, dans la zone industrielle.
En chemin, la voiture heurte un corps. Amoché et zigouillé net, l'inconnu avait près de lui un sac rempli de billets. Pas moins de deux millions d'euros en coupures de cent !
L'aubaine pour ces deux fauchés, licenciés de leur job d'informaticiens et qui pointent au chômage depuis des mois.
Alors Vigo et Sylvain prennent la décision de garder les sous, de planquer le corps et de rentrer chez eux sans rien dire de cette horrible mésaventure.
Cependant, cet acte inconsidéré sera aussi la déclaration de mort pour une petite fille aveugle, retenue en otage par un monstre ignoble. Et bientôt, une autre fillette va être enlevée.
S'agit-il d'une signature macabre par le même tortionnaire ? Et nos deux lascars du début, pétris de remords seront-ils ?
Voici en quelques lignes la recette du polar français qui n'a pas à rougir car dans le genre thriller implacable le Monsieur se pose là ! Franck Thilliez est un grand malade du bocal ! Où puise-t-il cette inspiration ? Ambiance morbide, misère humaine et sociale, paysages rigoureux ... "La chambre des morts" a l'avantage d'être efficace dans son genre mais incroyablement inquiétant dans un autre sens.
Beaucoup de noirceur, des âmes putrides, une atmosphère glauque, une enquête nébuleuse, et pourtant le lecteur est entraîné du début à la fin. Le personnage de l'inspectrice Lucie Henebelle reste toutefois sympathique et touchant, c'en est presque un soulagement dans ce tas d'immondices !
On sort de cette lecture soulagé d'être à la fin. Vivant.

Le passage, 2005 - Pocket, 2006 - 340 pages.  Cet ouvrage a reçu le prix des lecteurs Quais du polar.

7 juillet 2007

Le crime du corbeau ~ Mary London

"Le crime du corbeau" rappelle les bonnes vieilles intrigues policières imaginées par Agatha Christie : tout semble y coller à merveille. Le personnage central, Sir Malcolm Ivory, aristocrate débonnaire et perspicace, très carré dans son raisonnement et ses principes... Autour une enquête menée sans tambour ni trompette avec une flopée de suspects qui jamais n'exultent d'être la cible d'investigations plus ou moins poussées. On s'y croirait : le bon vieux temps de Miss Marple ou d'Hercule Poirot ... Mary London, aujourd'hui sexagénaire, semble avoir mis entre parenthèses l'évolution criminelle et ses acteurs plus ou moins crapuleux. L'auteur préfère nous plonger dans un univers aseptisé, aux côtés de l'aristocrate enquêteur, elle s'intéresse au milieu de la Haute Société. Dans "Le crime du corbeau", le très sélect Club des Scriveners (auteurs et bibliophiles réunis) est visé par un mystérieux Vengeur qui envoie des lettres à chacun des membres en les accablant tour à tour. Sir Malcolm Ivory décide de mener une enquête discrète car il soupçonne l'un des membres d'être le fameux Corbeau. Aussi pendant les 3/4 du texte, on suit l'homme dans sa scrupuleuse (mais légère) investigation. Pas une goutte de sang, pas d'affrontement, jamais de menaces corporelles ou verbales, "Le crime du corbeau" se veut résolument soft. Et à la sauce Agatha Christie, on réunit l'assemblée des suspects pour désigner le réel coupable en fin de roman.
Autant dire que Mary London souhaite renouveller avec un genre d'un autre temps, sans prendre de risques. Pas de surprise au tournant, on reprend les mêmes ingrédients et on signe. Un poil trop basique, presque décevant.

juillet 2004

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