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Chez Clarabel
rue de sevres
11 octobre 2019

Graines de bandits, par Yvon Roy

Après Les Petites victoires, dans lequel l'auteur racontait avec force son quotidien de père d'un enfant autiste, Yvon Roy évoque avec toujours autant de finesse son enfance douloureuse. 

Graines de bandits

Leur père souhaitait s'installer en pleine campagne pour se ressourcer dans l'Amérique des années 70. Au final toute la famille va se contenter d'un modeste bungalow sur un terrain boueux. Le début de la désillusion.
Mais les garçons refusent la défaite et courent se réfugier dans la plaine. Ils ont des rêves plein la tête et imaginent déjà la conquête des grands espaces. Aussi, quand un promoteur débarque avec ses projets de bétonnage à outrance, les frangins voient rouge et entrent en résistance.
Ils vont aussi jouer aux caïds et provoquer leurs voisins. Ils pensent même qu'une fille n'est pas capable de conduire un kart et acceptent de faire une course pour prouver qui est le plus fort.

En fait, nos graines de bandits ont choisi de s'échapper - fuir leur réalité où règnent la violence et l'amertume. Loin de la sinistrose. Leur mère ne joue plus au piano, préfère boire et regarder la télévision. Leur père suit une secte religieuse et s'enferme dans une vision rétrograde.
Bref. Les mômes se révoltent à leur façon et veulent brandir leur poing. Contre le destin. Contre le monde moderne. Contre les dogmes sacrés. Contre les rêves brisés.

Cette BD retrace un chapitre de vie qui revient sur l'enfance douloureuse de l'auteur. Un sujet pas facile pour une lecture touchante et néanmoins peu convaincante.

Rue de Sèvres, 2019

 

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11 octobre 2019

Chaplin en Amérique, par David François & Laurent Seksik

Une BD somptueuse sur les débuts d'artiste d'un acteur dont le simple nom est devenu une empreinte.

chaplin en amériqueL'histoire raconte son arrivée en Amérique (1912-1913) au cours d'une tournée de music-hall puis de son invitation à rejoindre un plateau de tournage en Californie. Il ne tiendra pas encore le haut de l'affiche mais occupera son temps à servir les cafés et fureter dans les coulisses. De cette expérience, naîtra (oui, une pointe d'amertume) mais surtout son sens de l'observation. Car Charlie comprend qu'il doit sortir du lot et afficher un style... costume, chapeau, chaussures larges et moustache. Chaplin écrit sa légende.

Dès lors, son ascension sera fulgurante et montre aussi l'intelligence du bonhomme (pas seulement son ambition). Lorsque la presse européenne gronde contre son inaction en période de guerre, Charlie riposte et revendique son patriotisme en invoquant son utilité publique à distraire les troupes. Coup de pub ? coup d'anguille ? ou coup politique ? En tout cas, Charlie savait soigner son image et s'extraire des situations inextricables.

Ce chapitre révèle cependant les failles du personnage : sa mère internée pour folie, ses relations avec la gente féminine, son instinct de survie, son appât au gain... Laurent Seksik et David François n'ont donc pas fini d'explorer la part sombre de la vie tumultueuse de Chaplin. Un premier pas dans un triptyque intimiste et flamboyant.

Rue de Sèvres (2019)

Cette première aventure débute en 1910 quand il quitte l’Angleterre pour les Etats-Unis et se termine vers 1920, en pleine notoriété puisqu’il est déjà une des personnalités les plus connues au monde.

 

30 septembre 2019

La Vie hantée d'Anya, par Vera Brosgol

la_vie_hantee_danyaLe lycée est un univers impitoyable, surtout si l'on vient d'un pays étranger, avec un accent au couteau et le sentiment de porter un lourd fardeau pour se fondre dans le décor. Anya a longtemps combattu ses complexes mais la route est encore longue pour briller sur le podium et afficher une attitude cool et branchée. Comme dans ses rêves. 
Bien sûr elle craque pour le beau garçon populaire, elle meurt d'envie de sortir le samedi soir et d'aller dans des soirées de beuveries et de dragues stériles. Ce monde d'artifices est pourtant le passage obligé pour atteindre son but - pense-t-elle... ou ne subirait-elle pas l'influence néfaste d'une certaine Emily.
Celle-ci est en fait un fantôme découvert après sa chute dans un puits. Anya est traumatisée par cette expérience mais se sent également redevable envers cette fille éplorée, qui est morte seule dans son coin, des années plus tôt. Anya a décidé de lui rendre justice et de faire en sorte qu'elle repose en paix...
Seulement, cette Emily est coriace et de plus en plus encombrante. Au début, c'était plutôt chouette d'avoir un fantôme en complice pour décrocher des bonnes notes ou pour connaître l'emploi du temps de son béguin secret. Le temps passant, Emily devient tyrannique et exigeante. La cohabitation n'est plus du tout accommodante. Encore moins depuis que ses proches se sentent menacés par cet esprit vengeur !

Ça rigole moins pour l'héroïne d'Un été d'enfer qui réalise avoir signé malgré elle un pacte avec une Diablesse ! Mais Anya est une jeune fille pleine de ressources et toujours aussi attachante. On suit à la fois ses déboires avec son fantôme, mais aussi ses préoccupations d'adolescente mal dans sa peau, ses fantasmes et ses rêves romantiques dans un quotidien ordinaire et très proche du jeune lecteur. Vraiment, une chouette lecture tantôt drôle, tantôt flippante ! Et surtout, une bonne histoire & un esthétisme assez sobre mais fascinant.

Rue de Sèvres, 2019

“You may look normal like everyone else, but you're not. Not on the inside.”

 

 

20 mai 2019

Brigade Verhoeven Tome 2 : Irène, par Pascal Bertho & Yannick Corboz

BRIGADE VERHOEVEN 2 IRENEDans Rosie, nous rencontrions pour la première fois Camille Verhoeven, commandant à la Brigade criminelle. Nous le retrouvons en couple avec Irène dans cette adaptation du roman de Pierre Lemaitre : Travail soigné.
Camille pensait profiter de ses vacances pour être auprès de sa femme, qui est enceinte et prête à accoucher. Au lieu de ça, il est rappelé d'urgence au bureau pour une affaire qui lui vaudra bien des nuits blanches. Et pour cause, un tueur en série se joue de lui. Il sème dans Paris et sa banlieue des cadavres en s'inspirant de grands classiques policiers.
Avant de tirer ça au clair, Verhoeven et son équipe courent comme des tarés et cherchent à trouver LE détail pour confondre le tortionnaire. En attendant, la lecture est intense, l'ambiance est lourde et le suspense haletant. On pressent le compte à rebours. La pression du criminel sur le commandant Verhoeven - lui et pas un autre - est tendue. On sent le duel implacable entre deux ennemis jurés. Et on flippe.
Les auteurs ont admirablement construit leur bande dessinée, glissant quelques planches pour jouer avec nos nerfs. Les plus attentifs comprendront qu'il faut se méfier... que rien n'est anodin. Qu'au détour du chemin, l'émotion sera grande et renversante. J'en soupire, j'en tremble, je peste de rage.
Bref. L'immersion est donc totale - c'est un roman plus noir que noir. Cette fois, les descriptions ne suffisent pas - les images sont incarnées. Ça cogne dur et fort. J'avais pourtant déjà lu le roman, il n'empêche que j'ai encaissé difficilement ce que la BD me proposait. On ne s'y prépare jamais totalement...
Mais c'est réussi. On a la tête farcie d'horreurs et le cœur au bord des lèvres. Mais on applaudit le travail - le scénario et la mise en page sont grandioses. L'histoire est poignante, mais percutante. J'ai aimé aussi que des romans policiers viennent appuyer une enquête en cours - le personnage du libraire est impressionnant.
Très bon boulot, les gars ! Au suivant... 

SÉRIE EN 4 TOMES ♦ RUE DE SEVRES (2019)

 

23 avril 2019

Pêle-mêle : La Cité sans nom - Le fils de l'Ursari - La Romance de l'ogre Yosipovitch

la cité sans nom 2  la cité sans nom 3

La Cité sans nom est une série palpitante et riche en émotions !

L'histoire se déroule dans une cité déchirée par des années de guerre, de convoitise et de conquête. Désormais, tout semble assez paisible et stable sous la coupe de l'Empire des Lames sauf que le calme n'est qu'apparent. Encore des complots, encore des trahisons, encore des vengeances... Au cœur de l'action, nous découvrons Kaidu et son amie Rat qui parcourent les ruelles et les toits de la ville loin des regards indiscrets. Ils ont noué une relation de confiance à force de se lancer des défis et sont maintenant inséparables. C'est ensemble qu'ils ont aussi décroché le respect de leurs aînés en déjouant un attentat même si le chaos n'a pas dit son dernier mot et entend déchaîner sa puissance pour renverser la politique en place.

Cette lecture est animée par un souffle d'aventure et d'émotion qui nous embarque tout de go. On ne voit plus les pages défiler, on est pris dans le rythme et on a envie de connaître la suite sans plus tarder. C'est aussi une belle aventure humaine, avec une amitié forte entre Kaidu et Rat, dont on connaît les racines et les souffrances intimes, les secrets de famille et les sacrifices. Faith Erin Hicks a donc réussi à combiner les genres pour une immersion spectaculaire dans son univers : rebondissements, suspense, action, tendresse, émotion et humour sont du nombre. Elle ne déçoit pas non plus sur la durée (contrairement à 5 Mondes) et nous offre un divertissement de haut vol qui fait toujours plaisir à découvrir. C'est fort !

La Cité Sans Nom, par Faith Erin Hicks

-SÉRIE EN 3 TOMES-

Rue de Sèvres (2018, 2019)

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LE FILS DE L'URSARI

Cette adaptation du roman de Xavier-Laurent Petit exploite toujours et encore des sujets sensibles et d'actualité (sur la situation des réfugiés et leurs conditions d'accueil). On suit donc le destin d'une famille de Roms qui doit son voyage en France à une crapule et qui va vivre de misère et de galères pour le rembourser. On comprend de suite que la lecture ne sera pas légère et insouciante. Et on plonge dans une ambiance sombre et poignante. La famille partage un cabanon insalubre, aux abords de Paris. Pas de papier, pas d'argent. C'est système D pour survivre.

Au milieu, le jeune Ciprian porte un regard candide sur son entourage (on devient mendiant professionnel ou emprunteur de portefeuilles) mais le môme n'est pas non plus ignorant de la précarité qui les entoure. Outre le chantage, la police est présente. Il faut souvent louvoyer ou se planquer. Aucun détour possible. Une journée sans travail, c'est un lendemain qui déchante. Enfin, la spirale est infernale : à lire, c'est dur. Heureusement l'histoire laisse poindre une lueur d'espoir quand Ciprian surprend des joueurs d'échecs au Luxembourg. Et le garçon analphabète perçoit plus qu'il ne comprend ce qui se trame sous ses yeux. En plus, l'enfant pensait être discret mais c'est loupé ! ... De là, commence donc un autre apprentissage pour Ciprian. Celui de la confiance, du respect, du cadre et de l'avenir.

Mis en scène par Cyrille Pomès et Isabelle Merlet, ce parcours est sans fard, sans glamour. C'est assez rude aussi même si ça raconte la vie réelle et hélas actuelle. Une BD instructive et efficace pour sensibiliser les plus jeunes. 

Le Fils de l'Ursari, de Cyrille Pomès & Isabelle Merlet

D'après le roman de Xavier-Laurent Petit

Rue de Sèvres, 2019

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ROMANCE DE L'OGRE YOSIPOVITCH

Dans les Noires Forêts de l'Oural, vit un ogre solitaire et à l'appétit particulièrement vorace. Mais lorsqu'il croise la douce et ravissante Bella, cyclope de son état, son cœur s'emballe, ses yeux voient trouble, sa langue devient bête et ses mains baladeuses. Vlan, la Bella ne s'en laisse pas conter et lui colle une torgnole en pleine poire. Ce malatru doit apprendre les bonnes manières s'il souhaite lui conter fleurette. Devenir un vrai gentleman, pour un ogre rustaud, le challenge est de taille. Et le rendez-vous posé : s'il ne montre pas patte blanche d'ici vingt-quatre heures, notre Édouard sera dévoré tout cru par sa dulcinée !

Dans cette fable, on croise aussi un blaireau et deux jeunes loups en sortie botanique - pris en otages par notre ogre aux abois. Commence ainsi une leçon de vie loufoque et saugrenue... avec des acteurs pour le moins effrayants. Ici, on ne badine pas avec l'amour. On le tartine comme Cyrano sous les yeux exorbités de trolls en délire. C'est complètement dingue - un peu rebutant aussi car les illustrations n'adoucissent pas les traits des personnages. Qu'importe, c'est une lecture rapide et juvénile qui aura tout loisir d'égayer l'heure du coucher ! 

La Romance de l'Ogre Yosipovitch, de Matthieu Sylvander & Anaïs Vaugelade (illustrations)

Neuf de l'école des loisirs, 2019

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26 mars 2019

Un été d'enfer ! de Vera Brosgol

Un été d'enfer Vera BrosgolVoilà une BD assez caustique dans son genre.
L'histoire raconte l'expérience traumatisante d'une gamine de neuf ans qui s'imaginait vivre des vacances inoubliables en partant camper quinze jours en pleine forêt. C'était son modèle de l'American Way of Life (Vera est originaire de Russie).
La désillusion sera énorme car la vie en pleine nature n'est pas une image de carte postale : hygiène douteuse et petites bestioles porteuses de la rage. Sans oublier les WC sauvages, baptisés Hollywood pour vendre du rêve. C'est la descente en Enfer pour Vera. 
Elle qui avait fait des pieds et des mains auprès de sa mère pour s'inscrire en camp scout comprend vite son erreur. Ses camarades non plus ne lui rendent pas la vie facile : c'est la plus jeune et la petite nouvelle du groupe. Elle n'a pas de seins, pas de soutif, pas de règles. Les filles sont sans pitié et se moquent d'elle en la tenant à l'écart. Les épreuves qui opposent garçons contre filles sont humiliantes (le jeu consiste à voler le drapeau de l'autre puis d'infliger des gages au perdant). Aucun esprit d'équipe. Plaisir sadique à écraser les plus faibles. Bisbilles entre nanas aux hormones bouillonnantes. On n'est pas loin du goulag avec une fabuleuse ambiance délétère.
Du moins, tout est rapporté d'après la vision de Vera. Elle condense ainsi le meilleur et le pire dans cette histoire tirée de souvenirs personnels - à quelques exagérations près. Mais elle produit une bonne histoire, non sans dérision et envie de partager l'envers du décor pour tous les pleurnicheurs de la planète. On a le droit de détester les colos et le camping ! On se sent aussi moins seul de vivre un été difficile et solitaire à la lecture de cette BD trop rigolote.

Rue de Sèvres, 2019 - traduit par Alice Delarbre

7 mars 2019

Pêle-mêle séries en BD : Yin et le dragon - Spill Zone - Aliénor Mandragore

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Époustouflant final de cette série se déroulant dans la Chine des années 30, sur fond de guerre sino-japonaise et de légendes sur les dragons, autour d'une épopée bouleversante.

Au-delà de la couverture magnifique, l'histoire nous embarque dans un face-à-face glaçant entre la petite Yin et le terrifiant dragon noir, déterminé à exterminer l'espèce humaine. Beaucoup d'intensité et de drame dans ce dernier rendez-vous et une parenthèse mystique dans son dénouement : quelle surprise !

Heureusement, la connivence entre la fillette et ses amis est vraiment touchante et distille une pointe de tendresse dans ce grand champ de désolation. Une série étonnante et riche en émotions.

Yin et le Dragon (T3) : Nos Dragons Éphémères, par Marazano & Xu Yao

Rue de Sèvres (2019) - SÉRIE EN 3 TOMES (T1 / T2)

 

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Suite et fin de cette série écrite par Scott Westerfeld, auteur connu pour la série Midnighters, Leviathan ou Uglies. Spill Zone est son premier album BD. 

Le premier tome avait présenté les personnages et le contexte, puis s'était bouclé sur une étrange révélation concernant la petite sœur d'Addison et sa relation avec sa poupée (démoniaque). Cette fois, l'histoire passe à la vitesse supérieure : les forces malveillantes sont plus coriaces que jamais. Addison cherche à quitter la zone mais Vespertine va l'en empêcher en prenant possession du corps de Lexa. L'intervention de Don Zae pourrait être sa porte de secours... mais peut-on faire confiance à ce mystérieux garçon surgi de nulle part ?

Les secrets de la Spill Zone seront également révélés, en attendant la lecture est sombre et très nébuleuse. Difficile de succomber à une telle atmosphère, même si son suspense est tenace. Le dénouement est aussi vague et étonnant que promis. À lire pour les aficionados de l'auteur.

Spill Zone (T2) : Le vœur brisé, de Scott Westerfeld & Alex Puvilland

Rue de Sèvres (2019) - SÉRIE EN 2 TOMES

 

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L'aventure entraîne notre sémillante héroïne - Aliénor Mandragore - sur le territoire des Korrigans. La fée Morgane voudrait récupérer un objet confié autrefois à leur roi, mais pour y parvenir, la fille de Merlin et son camarade Lancelot vont devoir se heurter à un vrai casse-tête. Car les Korrigans ne sont pas aimables, pas conciliants, pas accueillants, bref pas du tout inoffensifs. Nos deux amis vont en faire l'amère expérience.

L'aventure est une fois encore pleine de verve, d'humour et d'enchantement dans cette relecture des légendes de Brocéliande ! Pour accompagner cette joyeuse frénésie, attendez-vous également à toujours plus de nostalgie et d'émotion. Aliénor s'interroge sur son propre destin et hésite à affirmer son désir secret d'emprunter une autre voie, sans décevoir les attentes de son père... Merlin, farouchement allergique à son triste sort. Lancelot ne faillit jamais, même si son dévouement va se retourner contre lui. Ce sont ainsi des séquences tantôt délicates tantôt cocasses (la chorégraphie improbable dans le labyrinthe... trop drôle !) qui laissent apparaître une grande profondeur à cette série très attachante. Laissons-lui poursuivre son chemin clopin-clopant. C'est un pur bonheur et un plaisir sans cesse renouvelé de replonger dans cet univers fascinant.

Aliénor Mandragore (T4) : Le chant des Korrigans, de Séverine Gauthier & Thomas Labourot

rue de Sèvres (2018)

 

14 novembre 2018

Eden, Tome 1 : Le visage des sans-noms, de Fabrice Colin & Carole Maurel

eden le visage des sans nomsProche de son quinzième anniversaire, Jonas se prépare à l'Ascension, un concours d'entrée pour intégrer les Élus. Sa sœur Hélix a déjà obtenu son sésame et attend avec impatience de revoir sa famille.
Or, il semblerait que d'autres voies informelles permettraient d'atteindre le sérail et ainsi échapper à sa modeste condition. Au cœur de la ville, la classe laborieuse tire la langue pour joindre les deux bouts, tandis que les élus conservent le privilège de l'éducation et du pouvoir.
La colère gronde dans les ruelles sombres, les silhouettes se faufilent, les oreilles sont grandes ouvertes, les espions font leur sale besogne. Car la révolution est à l'œuvre chez des activistes qui refusent de se planquer davantage.
Jonas en découvre l'ampleur, un peu brutalement, et doit choisir son camp entre loyauté familiale ou ambition personnelle. Que décider ?
Un début de série engageant, asez lisse et ordinaire, car sans grosse surprise. On retrouve dans le scénario toutes les ficelles des romans dystopiques qui ont déjà fait recette : un monde en ruines, une cité bâtie sur les vestiges d'une autre (ici Phoenice est l'ancien San Francisco), le système de castes et la révolte en marche. Voilà, voilà.
La lecture n'est pas désagréable, ni inintéressante, mais j'attends plus de révélations, plus de rudesse et de prospection, car pour le moment je ne suis pas renversée par la tournure des événements. L'univers graphique est charmant. Série en cours.

Rue de Sèvres, 2018

 

9 novembre 2018

Pêle-Mêle : Pome - Rubis & sa clique - Avez-vous lu les classiques de la littérature ?

Ne passez pas votre chemin ! Voici quelques lectures savoureuses, qui vous feront passer un très bon moment.

POMEAprès Verte, découvrons Pome. Cette fillette vient d'emménager dans le même immeuble que notre apprentie sorcière. Très vite, toutes deux comprennent qu'elles partagent le même secret et deviennent inséparables. D'ailleurs, grand-mère Anastabotte a même accepté de donner des cours de sorcellerie, chaque mercredi après-midi, dans son atelier mythique. Mais gare aux langues bien pendues et aux idées trop loufoques... Nos demoiselles veulent percer la bulle qui enveloppe Gérard dans son ignorance, mais aussi créer un filtre d'amour pour rapprocher les deux aïeuls qui roucoulent autour d'un verre de porto avec l'air de ne pas y toucher. C'est délicieux, c'est frais, c'est charmant. La série de Marie Desplechin trouve une seconde jeunesse dans les illustrations de Magali Le Huche : on se régale à replonger dans les souvenirs d'une lecture exquise et facétieuse, où les personnages sont hauts en couleur et les patronymes sont rois ! Ça respire l'enfance, l'innocence, le bonheur... ça fait un bien fou.

Pome, de Marie Desplechin & Magali Le Huche

Rue de Sèvres, 2018

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Rubis et sa clique élection sous tensionRubis pensait avoir trouvé un coin de paradis dans sa vallée luxuriante, seulement voilà : elle doit partager le terrain avec l'irascible Dindon (qui est en fait un tigre), très attaché à sa tranquillité et qui ne supporte pas l'intrusion de cette petite bavarde insupportable et sans-gêne. En plus, elle a débarqué avec une cohorte de créatures bizarres. Tous veulent s'installer, manger, roupiller, communiquer, bref empiéter son chez-lui si jalousement préservé. Rien ne va plus, il faut élire un chef et faire campagne pour remporter l'adhésion de la foule. Ha, ha. La guerre d'usure est impayable : Rubis est une fillette espiègle et déterminée, mais son adversaire est tenace. Grincheux, colérique, redoutable. Les échanges vont être sanglants... et drôles ! Toutefois, il ne faudrait pas négliger la menace qui rôde. Les ennemis que sont les Uskorgs sont en approche et peuvent tirer parti des dissensions pour débarquer avec force en réclamant leur trésor. Han-han. Cette série aussi n'a pas fini de surprendre : action, rebondissements, humour font bon ménage. Eddie Pittman, qui a fait ses classes chez Disney, a bien appris sa leçon et nous offre des séquences cocasses (on en trouve un avant-goût dans Mulan, Kuzco, Lilo et Stitch). Un cocktail généreux et succulent.

Rubis & sa clique : Élection sous tension ! d'Eddie Pittman

rue de sèvres, 2018

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Avez vous lu les classiques de la litteratureRévisez vos classiques en quelques cases ! Soledad Bravi et Pascale Frey, toutes deux collaboratrices au magazine ELLE, ont sélectionné quelques bons vieux classiques de la littérature pour les résumer en images et avec humour. Oh oui, que c'est drôle ! Soledad s'y entend pour croquer avec fantaisie les déboires de la Princesse de Clèves ou de Madame Bovary, la sensualité de Chéri ou de Gatsby, l'exotisme de Karen Blixen (sans Finch), la folie vengeresse des Hauts de Hurlevent, l'humour de Molière, la tendresse de la Comtesse de Ségur (son enfance à travers Sophie), le génie de Hugo, de Balzac, de Zola... sans oublier le pari fou de condenser l'œuvre de Proust en moins de quatre pages par livre (accrochez-vous). Et bien, figurez-vous que cet exploit a été accompli ! Yes. Hip-hip-hourra. Simple, efficace et malicieux. Félicitations au duo de choc et de charme pour cet ouvrage qui dépoussière les grands classiques et donne envie de lire ou relire certains d'entre eux.

Avez-vous lu les classiques de la littérature ? de Soledad Bravi & Pascale Frey

rue de sèvres, 2018

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9 juillet 2018

Les mille et une vies des urgences, de Dominique Mermoux & Baptiste Beaulieu

LES MILLE ET UNE VIES DES URGENCESJe ne connaissais pas le roman de Baptiste Beaulieu, Alors Voilà, lui-même tiré de ses chroniques de blog : Alors Voilà. | Journal de soignées/soignantes réconciliées. Mais j'ai adoré cette adaptation illustrée par Dominique Mermoux.
C'est une lecture à la fois drôle, touchante et pleine de sincérité. Un témoignage sensible, mais sans sensiblerie futile, de la vie des urgences et des petites fourmis qui s'y bousculent. On y croise des internes au top, des hommes et des femmes avec leurs bagages, leurs désirs et leurs secrets, des chefs grincheux, des malades qui vont et viennent, des cas insolites ou farfelus, d'autres bouleversants, d'où les anecdotes à la pelle !
Tout commence avec la dame de la chambre 7 du cinquième étage - celle que Baptiste surnomme L'Oiseau de Feu, du fait de sa chevelure flamboyante. Gravement malade, cette femme est en train de s'éteindre mais résiste jusqu'au retour de son fils bloqué en Islande à cause du volcan en éruption. Pour combler cette attente, Baptiste décide de lui raconter des histoires.
Entre joie et peine, ce rendez-vous aux urgences est un patchwork d'émotions. On en sort le cœur plus gros, plus lourd, plus compatissant aussi. On éprouve une grande admiration pour le dévouement de Baptiste, Anabelle, Frottis, Chef Pocahontas, Blanche, Fabienne, Poussin, Brigitte, Solveig, Amélie, le commandant Viking etc. On rit et on pleure à leurs côtés (bienvenue aux soirées camouflage). En bref, on s'installe dans un coin et on les écoute...
C'est sans artifice, sans pathos. Juste de l'humanité et de la vie 
Très, très bon !

Rue de Sèvres (2017)

 

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