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Chez Clarabel
scripto
24 septembre 2015

Ce que toujours veut dire, de Lexa Hillyer

Ce que toujours veut dire

Jusqu'à l'été de leurs 15 ans, qu'elles passaient inévitablement au camp Okahatchee, Joy, Tali, Luce et Zoé étaient des amies inséparables. Deux ans ont passé et cette belle amitié a volé en éclats - Joy a disparu de la circulation, Tali a rejoint les élèves populaires du lycée, Luce a bossé comme une folle pour décrocher sa place à Princeton et Zoé a continué de jouer à la geek avec son pote Calvin. À l'occasion de la soirée des retrouvailles au camp, les quatre filles se faufilent dans un Photomaton. Sans explication valable, un flash les propulse en arrière. Retour à ce dernier été qui a brisé leur amitié. Elles ont alors cinq jours pour reproduire à l'identique ce qu'elles ont vécu si elles veulent retourner à leur réalité. Amitié, émotion et magie ! On ne peut que rêver d'une histoire insouciante et légère, à la hauteur des promesses vendues... Je m'étais donc préparée à passer un bon moment de lecture, entre rires, larmes et frivolité juvénile. Au lieu de quoi, j'ai découvert des demoiselles sans humour, sans grain de folie, sans exaltation. Des adolescentes peu attachantes et un brin trop égocentriques, qui vont répéter les mêmes schémas stériles, s'éviter le plus possible et esquiver tout dialogue. J'ai été déçue par leur attitude. L'histoire aussi est d'une banalité confondante, au déroulement prévisible, si ce n'est peut-être le facteur dramatique du dénouement (là encore, je n'ai pas été convaincue). Voilà un Scripto que je trouve en demi-teinte.

Gallimard, coll. Scripto / Septembre 2015 ♦ Traduit par Julie Lopez (Proof of Forever) 

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25 février 2015

Ne tombe jamais, de Patricia McCormick

« Des nouveaux prisonniers arrivent au camp tout le temps. On ne les cache plus. Maintenant, les Khmers rouges leur font traverser la place. Attachés les uns aux autres, tête basse. Ils les frappent devant nous pour qu'on voie ce qui arrive aux gens qui ont mauvais esprit. Les Khmers rouges nous observent sans arrêt. Ils observent pour voir si vous montrez de l'émotion pour les victimes. Si oui, ils vous tuent.
Un jour, un garçon de mon groupe, il voit sa sœur arriver sur la place. La sœur le voit aussi. Mais elle regarde ailleurs. Fait semblant de ne pas le connaître. Parce qu'elle comprend qu'il peut être tué simplement parce qu'il est parent avec elle.
Les Khmers rouges, ils frappent les prisonniers, un par un, avec un bâton et ils nous obligent à regarder. Maintenant, c'est le tour de la sœur du garçon. Je lui tiens la main, très fort, je serre sa main. Ils la frappent avec un bâton, la frappent sur la tête, les épaules, les jambes, et chaque fois je serre la main du garçon pour qu'il ne crie pas. Elle tient sa tête bien droite, puis, très vite, elle tombe, plus de vie en elle et très lentement, en silence, j'emmène le garçon. »

Ne tombe jamais

Ce livre renvoie à un chapitre peu glorieux de l'histoire du Cambodge (l'arrivée des Khmers rouges au pouvoir), qu'on découvre à travers le témoignage du jeune Arn, un récit raconté dans l'urgence et avec une terreur palpable. Car « essayer de saisir cette voix, c'était comme essayer de capturer une luciole » rapporte l'auteur. À maintes reprises, elle a en effet tenté de glisser les bonnes formules grammaticales et syntaxiques, avant de s'avouer vaincue car « la lumière s'éteignait ».

Et c'est donc naturellement, avec une façon de parler si personnelle et si belle, que le récit découle. Arn a onze ans quand il a été envoyé dans un camp de travail, pour cultiver le riz, et a vécu l'enfer (famine, maladie, coups et tortures) mais c'est finalement grâce à sa passion pour la musique (il adorait chanter Elvis et danser le twist) qu'il va sauver sa peau. Un jour, des soldats décident de monter un petit orchestre de fortune, avec pour ordre d'apprendre à jouer des instruments et de produire des chants patriotiques.

Le garçon comprend très vite qu'il tient là sa roue de secours et motive la troupe, à commencer par leur prof déprimé, de redoubler d'efforts pour tirer d'eux le meilleur. Au fil du temps, Arn va devenir une célébrité sur les camps, il peut manger à sa faim mais n'hésite pas à partager avec ses compagnons d'infortune, et finit par s'attirer l'attention insistante d'un certain Sombo au regard de requin.

C'est une vie rude et éprouvante, en plus d'une expérience bouleversante, qu'on partage. On y croise la barbarie la plus ignoble, la violence, la haine, la bêtise humaine, mais aussi de belles rencontres et des promesses d'amitié. Un peu d'étincelle dans un récit sans fard, transmis par un regard d'enfant chargé de révolte et pourtant lucide. Tout ce qu'il voit, comprend, ressent est glacial. Froid, distant. Comme si le garçon s'était lavé de toute émotion. Blindé, pour ne pas tomber.

Même son retour à la « vie normale » sera un lent apprentissage vers le droit au bonheur. Arn aura la chance d'être adopté par le Révérend Pond et partira vivre en Amérique, où son adaptation ne se fera pas sans heurt non plus. Il ressort toutefois de cette lecture une très belle leçon de courage et un devoir de mémoire pour ne plus accepter l'inacceptable. Un récit vibrant de puissance et de sensations fortes, que l'on absorbe les yeux écarquillés.

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, octobre 2014 ♦ traduit par Jean-François Ménard (Never fall down)

18 février 2015

Celui qui sera mon homard, de Tom Ellen & Lucy Ivison

« Elle est sexy, elle vit dans une maison immense et elle porte le nom d'une bière. C'est la femme idéale. »

Celui qui sera mon homard

Sam et Hannah se rencontrent à une fête (passent dix minutes ensemble dans les toilettes) puis se quittent sans s'être échangés leurs noms ou leurs coordonnées. Hannah le jure à ses amies, « c'est son homard », celui pour qui elle serait prête à sacrifier sa virginité. C'est lui, le bon, le seul, l'unique. De son côté, Sam aussi en pince sérieusement pour la jolie inconnue mais vient de décrocher un rencard avec une autre demoiselle ... la meilleure amie d'Hannah ! C'est l'été, le temps des vacances, de l'insouciance et de la tortueuse question du “déniaisement”. Sam et Hannah ont 17-18 ans, des tonnes d'arrière-pensées et la trouille de se tromper. Alors ils vont se perdre, se retrouver, se méprendre ou balbutier des vérités arrangées. Croyez-le ou non, c'est une lecture hyper attendrissante et aux effets inattendus ! Car le roman est très drôle, confondant de maladresse, adorable et authentique, truffé d'allusions à Harry Potter, Twilight et tout le reste, qui nous font rire énormément. L'histoire vous embarque dans les aventures délirantes d'une bande de potes (soirées, plage, rencontres, beuveries, bisous, camping, festival dans un champ, séance d'épilation, trampoline, le grand soir, etc.). Il est question d'amour, d'amitié, d'avenir, d'études, du temps qui passe (trop vite), du changement d'attitude, des attentes et de la frustration. Mais c'est surtout raconté de façon cocasse, sans détour ni vulgarité. Et j'ai adoré. C'est comme un livre de Sarra Manning : audacieux, tendre et sincère. Sans complexe. Sans tabou. Et très, très drôle. Je le conseille fortement. ♥♥♥

Gallimard, coll. Scripto, février 2015 ♦ traduit par Julie Lopez (Lobsters)

Existe dans le même registre : L'amour, mode d'emploi de William Nicholson, qui est nettement moins drôle mais moins daté que Pour toujours de Judy Blume.

 « We need more books like this. »

« Plus grands sont les obstacles, plus vous êtes faits pour être ensemble. Regarde Ron et Hermione. Des obstacles partout. Mais Hermione a-t-elle baissé les bras quand Ron est sorti avec Lavender Brown ? Ron a-t-il baissé les bras quand Hermione s'est tapé ce joueur de Quidditch bulgare ? Ont-il laissé la pression de devoir retrouver les derniers Horcruxes les séparer ? Non. Grâce à tous les drames qu'ils ont traversés, ça a été encore plus poignant quand ils se sont finalement mis ensemble. » ☺

6 février 2015

Max, de Sarah Cohen-Scali

« Ma mère, c'est l'Allemagne, et mon père, le Führer ! »

Max

Le 20 avril 1936, naît le premier bébé issu du programme Lebensborn initié par Himmler. Konrad von Kebnersol. Un modèle de perfection, selon les critères aryens en vigueur. Et il est clair que cet enfant a une très haute opinion de lui et porte un regard assez glaçant sur le monde qui l'entoure. Konrad, alias “Max” selon sa génitrice, grandit dans le culte du Führer et la certitude de son appartenance à la classe supérieure. Jamais il ne met en doute ce qu'il voit ou entend, son discours est formaté, récité avec force et conviction.

L'amour maternel, les gestes de tendresse, l'amitié, la confiance ou l'insouciance de l'enfance sont pour lui des notions abstraites et contraires à ses principes. Il a grandi dans une institution stricte, il est devenu la mascotte du programme et a toujours servi au mieux les intérêts du IIIe Reich (piéger des enfants polonais, se joindre aux rafles, démasquer les traîtres et dénoncer les mères qui refusaient le sacrifice...).

Cette lecture est saisissante, mais fait aussi effet de douche froide tant la démonstration de l'embrigadement est rendue à la perfection, via la voix d'un enfant, même bébé, tellement fier d'être un rouage du système, dont il admire les codes et leurs bien-fondés. C'est parfois dur à encaisser, raconté sans état d'âme, mais le procédé est remarquable. On reste scotché aux pages du livre, tiraillé entre la fascination et l'horreur. C'est très bien écrit, exécuté avec intelligence et à-propos, également richement documenté.

On en prend peut-être plein la tête, mais c'est une lecture indispensable, à lire sans limite d'âge.

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, mai 2012 

Prix des Dévoreurs de livres 2014, pour les collégiens de 3ème ♦ Prix Sorcières Romans Ado 2013

21 janvier 2015

Attraction mortelle, de Lucy Christopher

Attraction mortelle

Le père d'Emily est accusé d'avoir tué Ashlee Parker, alors qu'elle errait dans les bois. Ancien soldat souffrant de stress post-traumatique, Jon Shepherd fait souvent des crises, comme lors de cette nuit d'orage, où il est rentré chez lui avec le corps de la jeune fille dans les bras, sans le moindre souvenir. Damon Hillary, son petit copain, ne se console pas de cette perte et brûle de la venger. Emily devient son obsession, entre attraction et répulsion, il attend d'elle plus qu'une part de vérité.

Le garçon se trouvait aussi dans les bois, lors de cette nuit cauchemardesque, mais il était trop saoul pour se rappeler du moindre détail et cherche par tous les moyens à reconstituer sa mémoire en vrac. Ses interactions avec Emily venant le déstabiliser, il finit par se convaincre de sa culpabilité, au grand dam de ses amis. Les deux lycéens, confrontés au même drame, sont tiraillés par des sentiments contradictoires et ne cessent de se tourner autour, attendant de l'autre qu'il parvienne à le délivrer de ses démons.

J'avais beaucoup aimé “Lettre à mon ravisseur” et il me tardait de lire un autre roman de Lucy Christopher et retrouver son empreinte, à travers une atmosphère troublante, d'où l'on voudrait déguerpir, sans jamais y parvenir, car une force invisible nous pousse à aller jusqu'au bout du bout. On se sent ainsi prisonnier du livre, de ses mystères et mensonges, des dérives adolescentes et des bois qui plantent l'essentiel du décor. On ne se sent pas super à l'aise non plus, mais on ne décroche jamais avant de connaître la fin ! La tension psychologique est au taquet, la construction habile et redoutable.

Par contre, le casting est loupé : les personnages ne sont franchement pas attachants. Damon est lâche, très superficiel. Emily dévoile une vraie force de caractère au début, puis s'effondre au fil des révélations. Tous deux sont esclaves de leurs émotions, mais peinent à se montrer sincèrement touchants. On reste donc en marge du récit, éprouvant un mélange d'amertume et de frustration, car il y a peu de subtilité et le résultat est glaçant. Par contre, la lecture a rempli aux exigences du thriller - noir et implacable - ça se lit d'une traite.

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, octobre 2014 ♦ traduit par Julie Lopez

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11 novembre 2014

14-18 : lectures pour ne pas oublier

14-18 Dedieu

 

14-18 : Une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux par Dedieu (Seuil)

 

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La Vie au bout des doigts, par Orianne Charpentier (Gallimard jeunesse, Scripto)

 

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Force Noire, par Guillaume Prévost (Gallimard jeunesse, Scripto)

 

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Cheval de guerre, par Michael Morpurgo (Gallimard jeunesse)

 

Mais aussi, 

 

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Avant la tourmente (tome 1 de La saga des Reavley) d'Anne Perry (10/18)

 

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Une lettre de vous, par Jessica Brockmole (Presses de la Cité)

 

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Le retour du capitaine Emmett,  par Elizabeth Speller (10/18 Grands Détectives)

 

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Toutes ces vies qu'on abandonne, de Virginie Ollagnier (Points)

 

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Par un matin d'automne, de Robert Goddard, (Le livre de Poche)

 

15 septembre 2014

Nouveau look (pour une nouvelle vie) : John Green

« Je pars en quête d'un Grand Peut-Être »

Qui es-tu, Alaska

Culver Creek est un pensionnat destiné aux enfants dotés d'une intelligence supérieure. Miles Halter, le narrateur, y fait son entrée et se lie d'amitié avec un groupe de jeunes gens : le (prétendu) Colonel, Takumi et la délicieuse et sexy Alaska Young. Celle-ci cristallise tous ses désirs, le garçon est subjugué et pourrait se plier à tous ses caprices sans jamais protester. Et puis, la belle disparaît. Devenue une énigme, elle continue d'alimenter les fantasmes et est au cœur des spéculations les plus folles. Miles, lui, va chercher à percer le mystère. 

Très beau roman, très fort, baignant dans une atmosphère érudite et délicieusement excentrique (qui n'est pas sans rappeler le roman de Donna Tartt, Le Maître des illusions). Les personnages sont brillants et renvoient une image positive et galvanisante. Le principe de vivre en vase clos exacerbe les passions : les amitiés sont fusionnelles, le moindre pépin devient alors une épreuve intolérable et douloureuse. Mais ce qu'il se trame à Culver Creek est et demeure secret. Même entre eux, les adolescents jouent un rôle, adoptent des noms de code, sont insaisissables.  

Un superbe roman, singulier et passionnant, flamboyant par ses excès (l'adolescence est un luxe), on passe facilement du rire aux larmes, sans rien y comprendre !

 

« Margo a toujours adoré les mystères. Et la suite des événements n'a cessé de me prouver qu'elle les aimait tellement qu'elle en est devenue un. »

La face cachée de Margo

« Margo était le seul mythe vivant habitant à côté de chez moi. Margo Roth Spiegelman, dont le nom aux six syllabes était souvent prononcé avec une sorte d'admiration muette. Margo Roth Spiegelman, dont le récit des aventures épiques traversait le lycée, tel un orage d'été : un vieil homme de Hot Coffee dans le Mississippi lui avait appris à jouer de la guitare dans sa masure. Margo Roth Spiegelman avait passé trois jours dans un cirque qui lui avait trouvé un don pour le trapèze. Margo Roth Spiegelman avait bu une tisane en coulisse avec les Mallionaires à l'issue d'un concert à Saint-Louis, quand tout le monde était au whisky. Margo Roth Spiegelman avait réussi à assister au concert en racontant aux videurs qu'elle était la copine du bassiste. Mais enfin comment se faisait-il qu'ils ne la reconnaissaient pas, franchement les mecs, je m'appelle Margo Roth Spiegelman, si vous pouviez retourner en coulisse demander au bassiste de venir voir à quoi je ressemble, il vous dirait que si je ne suis pas sa copine, il rêverait que je le devienne. Alors les videurs y étaient allés et le bassiste avait dit : Oui, c'est ma copine, laissez-la entrer. Et plus tard, il avait essayé de la brancher et elle avait repoussé le bassiste des Mallionaires ?
Ces histoires, quand elles étaient racontées à d'autres, se terminaient invariablement par des Tu le crois, ça ? 
Ce qui était effectivement difficile, bien qu'elles se soient toutes révélées vraies. »

L'intrigue est très ressemblante au titre précédent : le narrateur, Quentin, est fasciné par sa voisine, Margo Roth Spiegelman. Mais la jeune fille cultive ses secrets et disparaît de la circulation, sans explication. Une fois encore, le garçon part en quête de vérité, pas toujours bonne à entendre. On ne rechigne pas à lire un roman de John Green, jamais. C'est l'assurance d'une écriture impeccable et de bon goût, mais les rouages ici sont tout de même trop proches du premier livre de l'auteur. Donc, mieux vaut ne pas les enchaîner l'un après l'autre... c'est trop perturbant ! On confond les personnages et on mélange les histoires, la frontière est floue.

Mais c'est un bon roman, drôle, brillant, avec des personnages attachants et une vision de l'adolescence qui me touche personnellement. 

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, rééd. août 2014 ♦ traduit par Catherine Gibert 

❀❀❀❀❀

à suivre, prochainement... 

Will et Will

« Quand j'étais petit, mon père me disait toujours : "Dans la vie, Will, on peut choisir ses amis, on peut se moucher devant ses amis, mais on ne peut jamais moucher ses amis." Observation qui me semblait fort pertinente du haut de mes huit ans, mais qui s'est révélée fausse par bien des aspects. Pour commencer, personne ne choisit vraiment ses amis, sans quoi je n'aurais jamais atterri avec Tiny Cooper. »

24 juin 2014

L'Été où j'ai sauvé le monde en 65 jours, de Michele Weber Hurwitz

L'été où j'ai sauvé le monde en 65 jours

Nina habite un lotissement en forme de croissant comprenant huit habitations. Tout le monde se connaît, mais se replie dans sa routine quotidienne. En ce début d'été, l'adolescente s'ennuie. Ses parents sont accaparés par leur boulot, son frère Matt fuit la maison le plus souvent possible, sans la moindre explication, son amie d'enfance Jorie s'est mise en tête de sortir avec Eli, l'autre pilier de leur trio infernal. Donc, Nina se sent seule. La pensée de sa grand-mère, décédée un an plus tôt, lui file le bourdon. Mais c'est en sa mémoire qu'elle va se retrousser les manches pour accomplir des petits miracles dans la vie de ses proches. Cela commence en voyant sa vieille voisine, Mme Chung, la jambe plâtrée, tenter de planter des œillets d'Inde, avant d'abdiquer pour se reposer chez elle. La nuit, Nina se faufile dans son jardin pour lui venir en aide en toute discrétion. Et comme ça, chaque jour, Nina rend service à ses voisins, dépose un petit chocolat dans leur boîte aux lettres, glisse une bougie parfumée, prépare des cookies, fait des compliments, recoud une cape, etc. Ce sont des petits riens, mais soudainement la vie du quartier se sent chamboulée par ses actes anonymes, pleins de bonté gratuite. Nina, elle, devra aussi se faire entendre par sa famille, la réunir autour d'une discussion à cœur ouvert et ressouder cette unité qui lui manque. En bref, c'est un tout petit livre à déguster au vert, au frais, en vacances. L'héroïne est très attachante, son histoire toute simple mais tout à fait charmante. Elle dégage une belle énergie et un flot de bonnes ondes. Cela fait un bien fou !

Gallimard jeunesse ♦ coll. Scripto, juin 2014 ♦ traduit par Emmanuelle Casse-Castric

16 avril 2014

16 ans, Total fiasco par Sue Limb (Jess Jordan # 5)

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Ce livre figure juste avant 16 ans: S.O.S Chocolat !, qui a été traduit bien avant celui-ci, un choix éditorial que je ne comprends pas du tout... L'histoire fait état de la relation tendue entre Jess et Fred à l'occasion d'une soirée dansante qu'ils organisent pour une œuvre caritative. Mais à part les invitations déjà lancées, le couple n'a ni groupe, ni buffet, ni cagnotte (perdue), ni sketch. Le Bal du Chaos, au titre tristement prémonitoire, s'annonce un véritable fiasco.

Tandis que Jess multiplie énergie et efforts pour sauver leur projet, Fred a une attitude très bizarre, silencieux, il ne cesse d'esquiver sa petite copine, évitant tout dialogue. Jess, évidemment, est en pétard. Excédée de devoir tout gérer, accusant un stress pas possible, elle se sent seule au monde ! Chez elle, c'est le défilé des prétendants depuis que sa mère s'est mise à draguer sur internet. Comble du comble, le père de Jess se pointe à la maison, deux valises sous le bras, le moral à zéro.

Ce cinquième tome nous prépare à une issue inévitable, puisque le couple vedette est dans l'impasse, la série change de ton et ne se contente plus de sauver les apparences dans un grand éclat de rire. Jess et Fred traversent une crise, une vraie, ou c'est le signe d'un changement, d'une nouvelle ère. L'auteur a le bon goût de nous y amener en douceur, même si ça nous rend d'humeur chagrine. Ce sont finalement les parents de l'adolescente qui vont nous régaler de leurs péripéties... ça change !

Surtout, lisez ce livre juste après 16 ans, franchement irrésistible et avant 16 ans: S.O.S Chocolat !, l'ordre de parution VF a été inversé !!

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, Avril 2014 ♦ traduit par Emmanuelle Casse-Castric

28 janvier 2014

Qui veut la peau de Lola Frizmuth ? - Aurélie Gerlach

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Après Où est passée Lola Frizmuth ?, où nous faisions la connaissance d'une héroïne déjantée et hyper rigolote, nous la retrouvons dans de nouvelles aventures tout aussi divertissantes et abracadabrantesques! Lola s'improvise choriste pour un groupe de pop japonais, mais vit un véritable cauchemar le soir de la première : humiliée sur scène et flagellée sur place, le bide phénoménal. Pour clore le tout, elle est témoin d'un crime crapuleux qu'elle filme sur son portable, avant d'être démasquée par les individus. Obligée de fuir, elle se réfugie chez son maître de chant, en compagnie de son ennemie jurée, la délicieuse Maki, l'autre choriste, qui est vicieuse sur les bords. Toutes deux doivent désormais se supporter et se serrer les coudes, ce qui donne lieu à des scènes hilarantes.

Le tableau est ainsi planté, la lecture peut s'effectuer dans la joie et la bonne humeur, l'action est menée à fond de train, l'humour est partout, frétillant, jubilatoire. Calqué sur le modèle précédent, en somme. Le risque, toutefois, c'est d'avoir l'impression de faire le même tour de piste. J'adore l'humour de Lola, son esprit feu-follet et ses camarades de jeu (Lionel et Madeleine, pour ne pas les nommer). L'intrigue est enlevée, complètement folle mais aussi tirée par les cheveux (il est question de robots et de clones !). L'ensemble prête à sourire, on passe un très bon moment, par contre beaucoup plus attendu, moins neuf et surprenant. C'est un deuxième rendez-vous charmant, mais qui pâtit d'être un réchauffé du premier.

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, octobre 2013 - couverture : Pierre Budestschu

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