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Chez Clarabel
30 avril 2010

Books & other thoughts

Ma dernière trouvaille est un blog américain, baptisé Books & other thoughts. Un blog où j'aime beaucoup me balader car, en plus de trouver des tas de lecture en commun avec l'auteur de ce blog, j'aime ses billets où elle parle de son obsession dévorante pour la lecture, de son goût des livres pour la jeunesse, de la légitimité d'en parler alors que nous sommes de (charmantes) vieilles peaux plus du tout concernées par les sujets abordés dans ces lectures (hihihi), et j'en passe. En bref, j'aime beaucoup. C'est l'une de mes nouvelles adresses fétiches. 

The validity of reviewing books for children

 


Have you ever wondered about the fact that children's books are reviewed by adults, who are not the intended audience for them? How much is my - or any adult's - opinion about a children's book worth, anyway?

 

I have often felt that there are certain picture books that seem to be written by adults for the parents or grandparents or teachers who buy the books, and not necessarily for the children themselves.

 

I guess what makes me really wonder about this whole issue is when I go back to re-read a book that was one of my absolute favorites when I was a child, and it just doesn't hold up. I'm sure had an adult reviewed one of those re-read disappointments, it would have been given a poor review. Maybe it was predictable, or the characterization wasn't great, or the dialog not exactly sparkling. But as a child, that book rocked my world.

 

I suppose we review children's books because we love them, even as adults. I know I do. And I guess we should keep in mind that children often approach books from a different perspective and have sensibilities that can be very different from adults'.

 

"I don't have time to read."

 


I don't get that. Admittedly, I read obsessively; even so, it befuddles me that so many people say to me (often after hearing I'm a librarian, or that I'm a writer), "I love books, but I just don't have time to read." They sigh wistfully, as though reading involved taking several days off from work and making complicated childcare arrangements. Really, it's just not that hard!

Reading, for me, is and always has been a way of life. I always have a book with me (two if I'm toward the end of one, just to avoid that terrible feeling of book panic), and when the opportunity presents itself, I read. I read in waiting rooms, on buses, in the kiss-and-ride line at my children's school, during meals (if I'm alone), you name it.

Maybe people just don't find the right books for themselves. I give a book maybe 50 pages, and if we haven't clicked by then, I'm finished. There are too many great books out there for me to waste my time struggling through one I can't get into. When I'm in the middle of a good book, I can actually carry on conversations with other people (although I have no idea I'm doing this at the time) and tune out just about anything. If it's a good book, I'm in that world, and that's that. Maybe these wistful non-readers haven't had the chance to find the books that really grab them. They have struggled with too many dull books and have just given up.

(...)

Why don't more adults read children's books? 

(...)  These books are great! Not all of them, of course -- just like the ones in the adult sections aren't all great, either. But I can honestly say that I am certain that, if I were to pick up a book at random from adult fiction and a book at random from children's or young adult fiction, I'd almost certainly enjoy the kids' book more.

Is it that people are embarrassed? That it doesn't occur to them to see if there's anything interesting in that section for them? Even the Harry Potter phenomenon doesn't seem to have transferred to other books outside that series. Why is that?

Doesn't anybody ever check in the children's section just to see if there's anything new by their old favorite authors?

 

(...)

So the next time you feel guilty about spending too much time behind the pages of a book... 

 

...you can make yourself feel better - even virtuous and superior - by going to this site and reading the article about how great reading is for you! It says things like: "Being a bookworm doesn’t just make you smart. It makes you mentally tough. It builds so much cognitive reserve that bookworms’ brains may be bolstered against bad things like pollution and toxins."

 

I just love it when science validates my reading addiction.

 

 

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29 avril 2010

Si tu la respectes, la mer, elle te soulèvera pour t'emmener où tu voudras.

Letranger_sur_le_sable_de_Anna_MackenzieL'île de Dunnett. Quelque part entre ici et ailleurs, à notre époque ou pas, on ne sait pas dire. Sur cette île, la communauté vit recluse. Elle se ferme à tout ce qui provient de l'extérieur, et notamment tout ce qui arrive de la mer. Il y a quelques années, la mer empoisonnait les gens, tout ce qui vient d'elle est désormais interdit. Ness et son frère Ty ont ainsi perdu leurs parents, ils vivent chez Tilda et Marn, sans aucune perspective d'avenir, si ce n'est cultiver la terre et se marier. Ness est une jeune rebelle à sa façon, depuis toute petite la mer n'a cessé de la fasciner. Elle refuse le destin qu'on lui offre et n'hésite pas à se réfugier sur la plage pour rêver. C'est comme ça qu'elle découvre le corps d'un homme. Cadeau de la mer. Avec la complicité de Ty et leur cousine Sophie, Ness le cache dans une grotte. A force de patience et de ruse, elle parvient à le guérir et apprend à le connaître. Grâce à lui, c'est un autre monde qui s'offre à elle.

Ness a l'étoffe d'une héroïne farouche et décidée, comme Mary dans la Forêt des damnés. Ici, l'apocalypse aussi a frappé (la faute à la pollution.) Pour mieux se préserver, les insulaires ont coupé tout contact avec le continent. Ils vivent selon les règles du grand Conseil, qui entretient avec habileté un climat de peur pour maintenir cette société dans l'asservissement ou l'absence de réaction. Dehors, c'est mal. Chez nous, entre nous, c'est se protéger. Depuis sa rencontre avec Dev, le rescapé, Ness comprend qu'elle ne peut plus vivre sous ce joug, que la seule perspective d'épouser Jed la rend malade. Il faut qu'elle parte.

En voilà une lecture où règne une ambiance étouffante et sous tension constante. Inutile de trop en dire, si ce n'est qu'il est question de survie, de crise environnementale, d'autarcie et d'affirmation de soi. C'est un roman que j'ai trouvé étrangement captivant, sombre mais poignant.

L'étranger sur le sable ~ Anna Mackenzie
éditions Thierry Magnier (2010) - 236 pages - 11,50€
traduit de l'anglais (Nouvelle Zélande) par Elodie Leplat

A la brocante du coeur a aimé, mais se sent frustrée pour la fin.

 

 

28 avril 2010

ArtO et la FéE des liVRes

Vous aimez les livres qui parlent de livres ? les histoires sur l'amour des livres ? A l'instar de Sophie et le relieur par Hideko Ise, un album terriblement élégant et gracieux, Arto et la Fée des livres se révèle plus poétique et rêveur. En commun, on parle du métier de relier les livres. En commun, bien évidemment, nous pénétrons un univers enchanteur qui met à l'honneur un métier rare, précieux et paré de pouvoirs magiques.

Tara la petite relieuse raccommode les phrases, réconcilie les mots et recoud les pensées.

Chez elle, ça sent le cuir et la poussière, le papier, le carton et le thé aux amandes grillées.

Un jour, le jeune Arto se présente chez Tara en lui tendant un album en cuir rouge, usé et effiloché. Et l'enfant espère que les doigts de fée de la relieuse permettront aussi de raccommoder ses parents (qui se disputent sans cesse).

Arto

Laissez-vous conter une histoire merveilleuse, pleine de douceur et de poésie, où l'on palpe le papier et le tissu, où l'on sent la colle et le thé, où l'on discute du passé, de ses souvenirs et des parents, où l'on apprend ce que signifie la patience, où le temps devient aussi un compagnon. Et où l'on pose un baiser sur la joue et où l'on sourit, et son sourire est un soleil. C'est beau, tout simplement. Les illustrations sont parées de couleurs chaudes, à travers lesquelles beaucoup de charme et d'amour se dégagent.
Un joli coup de coeur.

Arto et la fée des livres ~ Agnès de Lestrade
illustrations d'Olivier Latyk
éditions Milan (2010) - 12

28 avril 2010

Shadow Kiss, Richelle Mead

You will lose what you value most, so treasure it while you can.

shadowkiss

J'ai prématurément jugé que ce livre était lent, un peu calme, où tout semblait statique, à commencer par la relation entre Rose et Dimitri. Pourtant, je sentais que le climat était lourd et menaçant. Au cours d'une grosse partie du roman, effectivement c'est le statu-quo. Nous suivons Rose qui ne cesse de nous surprendre. Plus touchante et plus sensible, proche du breakdown, assaillie par des visions troublantes, marquée par une aura assez sombre, elle ne cesse de se chercher et de tenter de comprendre ce qui l'agite. Elle en bave, mais ce n'est qu'un début. Fichtre, quelle maturité chez cette jeune fille. A la fin, elle a dix-huit ans. Sa vie est un cauchemar. Mais qu'est-ce qu'on a envie de la soutenir, de l'accompagner. (no spoilers)

Finalement, tout me paraît logique dans ce livre. Pour bien faire, Richelle Mead a choisi de ne pas tomber dans la facilité en jouant sur la passion dévorante (pourtant, bien présente !). Ainsi, la relation entre Dimitri et Rose m'apparaît plus belle, tellement plus douce. Leurs sentiments ne cessent de grandir, et quand enfin ils brisent leurs tabous et font face à ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre, c'est tout simplement sublime. Plus qu'une récompense, c'est la juste continuation d'une relation qui a gagné en force et en authenticité.

A côté des hautes considérations romanesques et sentimentales, ce tome nous montre aussi le petit monde des Moroi en pleine mutation, avec l'envie montante de pouvoir se servir de la magie comme une arme contre les Strigoi. L'autorité de la Reine apparaît influente, mais à double tranchant. Ce qui nous amène à penser à Lissa, digne héritière de la famille Dragomir. A sa façon, c'est aussi un personnage qui devient plus fort et qui se trouve au coeur d'un enjeu politique et romantique. Le lien très particulier avec Rose connaît un certain revers, de même la notion de sacrifice et de don de soi est remis en question. Je ne peux en dire davantage, mais il y a de la révolution dans l'air !

C'est très, TRES bon, très fort, absolument poignant, il n'existe pas de mot pour la fin, ou alors, c'est tout simplement un crève-coeur.

the Dark Side challenge - 12      the_dark_side_challenge

(challenge bouclé)

challenge Lire en VO - 16

En France, la série paraîtra chez Castelmore (un nouveau département de Bragelonne, ciblé YA), dès octobre 2010 : Vampire Academy, tome 1 : Soeurs de sang. Les tomes 2 (Morsure de glace) et 3 (Baiser de l'ombre) sont déjà annoncés pour, respectivement, novembre 2010 et janvier 2011.

28 avril 2010

Chez les loups, la dominance était un cocktail subtil de différents ingrédients.

Mercy_Thompson_T2Super Mercy est de retour ! Notre mécano-coyote parvient en quelques pages à se sortir des griffes d'un démonologue-vampire après une rencontre cauchemardesque, pire elle réalise qu'elle seule pourra affronter la bête qui fait règner une atmosphère d'apocalypse dans les Tri Cities ! De plus, Stefan, notre vampire fan de Scoubidou, est porté disparu. Mercy se voit donc convoquée par la Maîtresse Marsilia pour un entretien exceptionnel. Ainsi nous plongeons dans les secrets de l'essaim, nous découvrons la mythologie du vampire d'après Patricia Briggs, avec toujours au coeur de l'action Mercy Thompson, rebelle, farouche, incertaine mais déterminée à venger les crimes impunis.

C'est très étrange ce que cette série déclenche chez moi - je ne suis pas fan, pourtant je me surprends à prendre du plaisir et à me plonger dans cet univers tout en envisageant déjà de lire la suite très vite. L'histoire en elle-même peut être palpitante, il règne un suspense glaçant depuis l'apparition de ce monstre sanguinaire, en plus les disparitions d'amis proches de Mercy et l'agression de Warren chamboulent la corde sensible de notre changeuse. Elle est habile à affronter les pires créatures fantastiques, a la trouille au ventre mais suit le plus souvent son instinct pour guider sa conduite. Je ne m'explique donc pas pourquoi j'aime cette série, mais une chose est sûre, j'aime les personnages et l'univers qu'a su créer l'auteur.

Pas besoin de trépigner, oui, oui, j'avoue que je ne suis pas du tout insensible au charme de l'Alpha. Ce bougre d'Adam. Moi aussi je peux gronder de plaisir, oh hé ! Parce que notre Mercy a le coeur pris en étau, et c'est pénible. Elle est partagée entre son attirance pour lui et son amour d'adolescence, aka Samuel, lequel vit avec elle, dans son petit mobil-home situé sur le terrain voisin d'Adam. Han-han, ça resserre les liens, moi je vous le dis ! Une scène, en particulier, m'a fait trémousser - celle du dojo, bien sûr, quand Mercy et Adam se livrent à un corps-à-corps musclé et sensuel. J'étais prête à taper dans les mains en criant victoire. Bah nan. Les pièges du triangle amoureux se sont refermés, et là j'ai serré les dents car je n'y comprenais plus rien ! Pfff. Mercy reproche à Adam d'être trop dominant, donc d'attiser sa faiblesse en la convoitant, mais Mercy a rejeté Samuel car il voyait en elle une *poulinière* alors qu'aujourd'hui elle a des papillons dans le ventre dès qu'il pose son museau sur ses genoux et lui donne des bisous doux et passionnés, et tous se flairent dans le cou, reniflent l'odeur de l'autre, en somme ils marquent leur territoire. L'instinct animal est très, TRES présent. De plus, la politique chez les loups est vraiment archaïque et machiste, il y a d'ailleurs peu de femmes dans cette série, et Mercy elle-même n'est pas un personnage ultra féminin non plus (souvent négligée, les mains pleines de cambouis, le tshirt sale etc.).

En clair, c'est une série beaucoup moins sexy que celles de Jeaniene Frost ou Richelle Mead, mais elle est tout de même addictive. Il serait bon aussi que l'auteur cesse de rappeler ô combien la dominance est le nerf de la hiérarchie chez les loups, avec son langage du corps, le jeu des regards et les effluves à gogo qui se propagent de ci, de là. Euh, il me semble que cela a été suffisamment répété et que le lecteur a bien appris sa leçon, merci. Car à tout moment, Patricia Briggs nous ressort sa petite litanie pour expliquer la complexité des rapports entre Mercy et les *hommes* de sa vie (croyez-moi, elle fait des ravages !). Donnez-moi des sensations, et je ne veux plus d'un Adam dompté, c'est frustrant !

Les Liens du sang ~ Patricia Briggs  (série Mercy Thompson #2)
Milady (2009) - 400 pages - 7€
traduit de l'anglais (USA) par Lorène Lenoir

the Dark Side challenge - 11      the_dark_side_challenge

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24 avril 2010

Bon sang, on est comme Buffy et Spike.

De_si_jolies_chosesUn été à Londres. Quatre jeunes de dix-sept ans s'inscrivent à un stage de théâtre où ils devront mettre en scène La mégère apprivoisée de Shakespeare. Il y a Charlie, Lucy, Daisy et Walker. Ce dernier a une réputation de don juan, il saute sur tout ce qui bouge, et a actuellement dans sa ligne de mire la pulpeuse Daisy. Mauvaise pioche. La miss a un caractère revêche, très sarcastique, elle se revendique lesbienne jusqu'au bout des ongles et abhorre un type comme Walker qui réunit tous les défauts du genre masculin. Charlie, lui, a le béguin pour Walker et lui confie en pure perte ses sentiments, alors que Lucy, sa meilleure amie, brûle d'amour pour lui, sans aucune chance de retour. 

Chassés-croisés amoureux, recherche de soi à travers son identité sexuelle (attention à la cible des lecteurs jeunes, la couverture est jolie, toute fraîche mais l'histoire parle d'alcool, de baiser et de sexe), bref ce petit roman de Sarra Manning m'a étonnamment séduite. On y parle d'amour qui vous tombe dessus sous crier gare. De confusion des sentiments, des sens en éveil, des contradictions entre le coeur et la tête. Lucy, Charlie, Daisy et Walker, tour à tour, s'amourachent de la mauvaise personne, c'est vécu comme un drame (normal, c'est l'âge), un vrai casse-tête où chacun tente de sauver sa peau, de préserver l'autre, de vouloir ci et choisir ça. L'histoire en elle-même part un peu dans tous les sens et se conclut de manière convenue (à une exception). Et pourtant, je me suis attachée aux quatre personnages, à leur valse des hésitations, à leurs prises de conscience. Ce n'est pas profond de chez profond, tout reste à la surface aussi, mais j'ai trouvé chez chacun des failles, des forces qui touchent ou qui agacent, donc c'est obligé de tous les aimer à un moment ou à un autre. Qu'on soit d'accord avec eux, qu'on les pousse à agir d'une façon au lieu d'une autre, qu'on tolère l'impensable ou le comique. C'est le cadeau bonux qu'on aimerait trouver plus souvent, la sensation d'avoir 300 pages d'une lecture qui s'oubliera vite, mais qui conservera pour elle d'avoir réussi à nous tenir compagnie sans nous ennuyer. Bien au contraire.

Sarra Manning est un peu la Meg Cabot anglaise, j'avais très envie de la découvrir, notamment depuis ce billet où elle nous parle des *toxic boys* (et là, forcément elle devient notre copine, parce qu'on se comprend parfaitement ! It's a crying shame.)

De si jolies choses... ~ Sarra Manning
Pocket jeunesse (2010) - 300 pages - 12,50€
traduit de l'anglais par Marie Leymarie
illustration de couverture : Solène Debiès

23 avril 2010

Vous savez, une énigme ressemble à une femme qu'on veut séduire...

Arcamonde_tome_4Je ne vais pas me répéter, mais j'aime cette série ! J'ai déjà évoqué les raisons ici, ici et ici. Ce serait rengaine de rappeler ô combien ces livres nous proposent un univers à part, riche et foisonnant. Le maître des lieux est donc l'antiquaire Frans Bogaert, excentrique, érudit et curieux. Son plaisir est de dénicher des objets tous plus incongrus les uns que les autres, d'en dépouiller les couches pour toucher son coeur, trifouiller ses entrailles pour sentir palpiter la veine essentielle. Cette fois, il s'agit donc d'une pendule. Et pas n'importe quelle pendule. Cédée par un collège hollandais, cette pendule a l'étonnante particularité de ne pas afficher la douzième heure, et de ne posséder aucun système pour la remonter. Blablabla. Cette pendule a su éveiller l'intérêt et l'excitation de Bogaert, il a flairé la pièce rare, certains signes ne trompent pas car, peu de temps après, il reçoit un message lourd de menaces, envers lequel notre antiquaire se contente de hausser un sourcil avec un petit sourire narquois.

Encore une passionnante enquête que voilà ! Hervé Picart est l'archéologue des rêves les plus fous, le pirate des trésors enfouis. Il n'est pas nécessaire d'être amateur ou passionné par la brocante ou l'antiquité pour se plonger dans l'Arcamonde, il suffit d'un zest de curiosité pour découvrir que l'auteur est drôle, fin, spirituel, intelligent. Il déborde d'envie et nous communique cette passion. Sa série ne manque ni d'érudition, ni de passion. Et puis les clins d'oeil courent d'un bout à l'autre, pour les cinéphiles notamment. (Je me suis surprise à voir en Laura, l'épouse disparue, une copie de la Laura d'Otto Preminger, incarnée par la divine Gene Tierney. Ne me demandez pas pourquoi. L'influence de Lauren, l'assistante de Bogaert, dont la ressemblance physique rappelle vivement l'actrice Lauren Bacall n'est forcément pas innocente.)

Lauren est un personnage qui ne cesse de me fasciner. De même, l'épouse qui s'est évaporée dans la nature occupe une place très importante dans l'histoire (un peu éclipsée dans le précédent livre, elle revient en douce et en charme pour titiller notre antiquaire qui porte ce mystère autour du cou comme un galérien porte sa croix). L'Arcamonde n'est pas seulement dédié à la recherche ou à la culture, c'est aussi un livre humain, où l'on aperçoit de plus en plus une grande connivence entre l'employée et son patron, où l'on s'amourache de leurs dialogues, qui font mouche et qui font rêver et espérer. Quoi ? C'est là tout le sel de cette série. Le mystère, le doute qui plane, les ombres envahissantes... qu'est-ce que j'aime ça !

La Pendule endormie (L'Arcarmonde #4) ~ Hervé Picart
Le Castor Astral (2010) - 235 pages - 13€

prochain rendez-vous en novembre 2010 avec La lampe de Providence.

" Bon sang de bois ! rouspète le brocanteur, un peu excédé par tant de cachotteries. Pourquoi diable construire une horloge si magnifique si elle ne peut sonner ni midi ni minuit ? "
Lauren le contemple avec complicité. Elle sait que son patron ne se délecte jamais autant que devant une énigme qui se refuse à lui. Les grognements font partie du rituel. Cela dit, cette pendule qui semble avoir pour tâche de compter faux lui rappelle ses lectures de fillette :
" Franchement, murmure-t-elle, on se croirait dans du Lewis Carroll. "

22 avril 2010

Comme il sied à toute jeune femme bien éduquée...

Enola_Holmes_Tome_5Quel est le point commun entre la guerre de Crimée, Florence Nightingale et Mrs Tupper ? Enola Holmes, bien entendu. Il s'agit déjà de l'avant-dernier tome de la série, ça sent la fin, moi je vous le dis... D'abord c'est un roman plus court que les précédents, seulement 190 pages, avec une intrigue policière intéressante mais un poil moins excitante que dans les dernières aventures. Ceci dit, je demeure incontestablement sous le charme, cette série possède un grand nombre de qualités, elle est bien écrite, de fort bon goût, et même les couvertures françaises, illustrées par Raphaël Gauthey, soulignent le charme et l'élégance de la série d'Enola Holmes !

Nous en sommes donc au cinquième volume, les présentations n'ont plus cure, Enola vit seule à Londres depuis la disparition de sa mère et ne veut pas tomber entre les mains de ses frères, qui souhaitent l'enfermer dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille. Nous n'avons toujours aucune nouvelle de lady Eudoria, d'où une certaine surprise de ma part car j'imaginais que l'auteur allait procéder à un virage en douceur pour nous ramener vers l'élément déclencheur de la série (disparition de la maman = émancipation de la jeune fille de quinze ans = début de carrière d'apprentie détective). Hélas non. Aucune trace. Toujours rien. Le calme plat. Oh, peut-être un babillage de ladies surpris par le plus grand des hasards, c'en est même trop beau pour être vrai. Mais niet. Même la correspondance par petites annonces en langage codé s'est évaporée depuis belle lurette ! C'est peut-être là mon microscopique sentiment de manque.

Dans L'énigme du message perdu, Enola cherche à aider sa logeuse, la vieille Mrs Tupper. Celle-ci a reçu d'étranges menaces via un billet anonyme. Quelques jours après, Mrs Tupper est kidnappée, sa maison mise à sac. Enola Holmes prend cette affaire criminelle très à coeur, pourquoi s'en prendre à une veuve sans le sou, dont la seule richesse semble être une robe de crinoline en soie bleu de Prusse. D'ailleurs, n'est-ce pas un vêtement trop chic pour une femme comme Mrs Tupper ? Il faut alors fouiller le passé de la dame, chercher à rencontrer la célèbre Florence Nightingale et recroiser Sherlock avant de prendre la fuite. Et tout ça en moins de 200 pages ! (Oui, c'est trop peu. Trop court.) Faible lueur d'espoir dans les dernières pages. Notre grand détective comprendrait-il que le bonheur de sa petite soeur n'est pas à ranger dans une case pour convenir à la tradition de l'époque (Londres, 1889) ? Attendons le dénouement dans The Case of the Gypsy Goodbye (sortie US : mai 2010 - sortie française, dans un an ?).
Argh.

Les enquêtes d'Enola Holmes : L'Enigme du message perdu ~ Nancy Springer
Nathan, 2010 - 190 pages - 14,20€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
illustration couverture : Raphaël Gauthey

 

22 avril 2010

grAAl nOIr

Graal_NoirC'est en cherchant un autre livre sur le roi Arthur que mon regard s'est posé sur Graal Noir de Christian de Montella. Un livre vraiment tout noir, par son apparence (allez juger en librairie), de quoi vous faire fondre d'envie et de curiosité. Le contenu, lui aussi, vaut le détour. C'est l'histoire de Merlin. Oui, Merlin l'enchanteur. Mais il s'agit en fait de la jeunesse de Merlin, il aurait ici approximativement dix-huit ans. Il est accompagné de maître Blaise lorsqu'il arrive à Caer Lûdd, le château du roi Uther. C'est jour de fête. Maelgwyn le Gallois rouge, également le meilleur ami du roi, rentre de sa mission avec le fils du Diable enchaîné, prêt à servir de sacrifice. Car le roi a des soucis avec sa tour du Val Vert qui ne cesse de s'écrouler. Dans le grimoire, qui a déjà permis à Uther d'accéder au trône en assassinant son père, il est écrit que l'épandage du sang du fils du Diable permettrait de conjurer la malédiction. Bouche en coeur et sûr de lui, Merlin se présente et fait son show. Il connaît le passé, peut prédire l'avenir et avertit le roi Uther que l'être le plus proche de son coeur le poignardera dans le dos. La vieille reine Gwenhwyar incite son fils à ne pas croire les balivernes de Merlin, qui serait, selon elle, un instrument des druides.

Un vrai nid à complots, trahisons et autres manipulations que tout cela ! J'ai halluciné, et savouré. A ceci, s'ajoute la touche sensuelle, belle et dangereuse de Pamina, délicieuse créature diabolique qui s'est jouée de Merlin et ne compte pas en rester là. C'est vraiment captivant. Et ensorcelant. Merlin ne ressemble pas à l'image qu'on connaît de lui : c'est un jeune homme arrogant, séducteur et insolent, il plaît et il déchaîne les passions. Il possède déjà beaucoup de pouvoirs, mais n'a pas encore rencontré Myrghèle, pour atteindre le paroxysme de ses capacités. Il ne s'agit que du premier tome d'une trilogie qui promet de bien belles heures de lecture. L'histoire se termine sur la rencontre avec Morgane, la belle et redoutable magicienne... brrr j'en ai des frissons. Vivement la suite.

Graal Noir (Le fils du Diable) - Christian de Montella
Flammarion (2010) - 324 pages - 13€

dès 14-15 ans.

21 avril 2010

Qui choisirait un hamburger quand il peut avoir du filet mignon ?

Avalon_HighEncore une petite sucrerie dégotée dans le fin fond de mon escarcelle.
Ce livre à la couverture rose de chez rose nous raconte une bluette romantique, pas bien désagréable et surtout drôle et divertissante (cela reste du Meg Cabot avant tout). Et plus dingue encore, l'histoire nous fait croire que nos jeunes lycéens sont des réincarnations du roi Arthur et de ses suivants.
Cela commence par l'arrivée d'Elaine dans la ville d'Annapolis où ses deux parents, professeurs, ont posé leurs valises pour leur année sabbatique. Ce sont deux excentriques, deux médiévistes passionnés,  qui entretiennent avec leur fille une relation enrichissante.
Un matin, alors qu'elle fait son jogging, elle croise un garçon au sourire charmant. Comme si elle recevait une flèche en plein coeur. Le jour de la rentrée, elle le retrouve au lycée d'Avalon High, en compagnie de son meilleur ami Lance. Il s'agit de Will, capitaine de l'équipe de foot, le type le plus populaire de l'école. Il est drôle, intelligent, a un succès fou et une petite copine, Jennifer, jolie, blonde et leader des pompom girls.
Bizarrement, Elaine et Will vont tisser un début d'amitié plutôt paradoxal - il passe beaucoup de temps en sa compagnie, prétend la connaître ou l'avoir déjà vu. De son côté, même si son coeur bat la chamade, Elaine se retient de lui sauter au cou et prend même à coeur de le préserver lorsqu'elle découvre que Jennifer et Lance sont tombés dans les bras l'un de l'autre.
Et l'on suit ainsi cette histoire ahurissante en se prêtant au jeu, en acceptant de voir sous les traits de Will Wagner le roi Arthur Pendagron, entouré de son fidèle Lancelot qui le trompe en s'amourachant de la belle Guenièvre, tandis que dans l'ombre Mordred, déchaîné par la jalousie, cherche à semer la zizanie.
Elaine, parce qu'elle est la progéniture d'amoureux du Moyen-Âge, doit bien évidemment son prénom d'un personnage de la littérature, soit celui de la Dame de Shallot, alias Lady Elaine qui s'est tuée parce que Lancelot lui préférait la reine Guenièvre.
Que d'intrigues amoureuses nous réserve donc ce roman (et de situations téléphonées aussi). Nulle prétention à son bord, juste du clin d'oeil et une approche astucieuse pour se familiariser avec les légendes arthuriennes (un lexique des personnages est d'ailleurs glissé à la fin du livre). Lire ce livre ne demande pas beaucoup de temps, et puis c'est un livre de Meg Cabot, donc un billet direct pour une comédie romantique et distrayante.
Conviendra parfaitement aux adolescentes.

Avalon High (Un amour légendaire) - Meg Cabot
Hachette (2008) - 307 pages - 12€
traduit de l'anglais (USA) par Josette Chicheportiche

Par contre, l'édition française est une pitié : coquilles, fautes de frappe, pagination bizarroïde et j'en passe. Ce n'est pas très soigné !

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