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Chez Clarabel
13 août 2018

Du sang sur la Baltique (Meurtres à Sandhamn 2), de Viveca Sten

Du sang sur la BaltiqueLe cadre paradisiaque de Sandhamn est de nouveau éclaboussé par un crime : le vice-président du yacht-club est assassiné en pleine régate, sous les yeux des spectateurs. Thomas Andreasson conduit l'enquête avec sa collègue Margit Grankist mais les policiers ont beaucoup de peine pour rassembler les morceaux épars du puzzle. La victime était un avocat de renom, marié, père de famille, bien sous tous rapports... à quelques exceptions près, on s'en doute. Sur l'île, on retrouve aussi la famille de Nora Linde (son mari Henrik et leurs deux garçons). Déjà au bord de la crise de nerfs (cf. La reine de la Baltique) le couple est définitivement dans l'impasse à cause d'une villa héritée qui remue de vieux souvenirs - d'où l'importance de lire la série dans l'ordre car on trouve la solution des énigmes précédentes.

Ce que j'apprécie chez Viveca Sten, outre l'ambiance nordique, c'est de s'inviter chez les personnages, dans leur intimité, avec surtout un tout autre modèle qui la distingue de Camilla Lackberg. Thomas et Nora sont en effet de simples amis d'enfance. Lui mène ses enquêtes, elle se démène avec ses problèmes conjugaux et demeure en périphérie de l'intrigue criminelle. A contrario d'une Erica Falck fouineuse et mêle-tout, Nora Linde n'intervient quasiment jamais dans le travail de la police. Entre nous, quel soulagement. Sans quoi, cette série m'enchante de plus en plus, surtout si l'on recherche une lecture de détente avec un zeste de suspense jusqu'à la dernière minute.

Par contre, la performance de Raphaël Mathon demeure en demi-teinte : le ton est morne, pas très engageant. Je comprends les auditeurs déçus. Pour le premier livre, j'avais émis le regret de ne pas avoir de voix féminine ; maintenant je réclame plus de dynamisme ! J'ai déjà téléchargé les deux titres suivants, j'espère ne pas le regretter... En attendant, j'ai fait un détour par le « Département V » avec l'inspecteur Carl Mørck.

©2014 Albin Michel. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne (P)2018 Audible Studios

 

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13 août 2018

Connexion immédiate, de Mary H. K. Choi

Connexion immédiatePenny a hâte d'entrer à l'université pour commencer une nouvelle vie, loin de sa mère au look de bimbo et au comportement trop volage à son goût. Sous ses airs revêches et ses vêtements noirs, la jeune fille veut tenir le monde à distance et tirer un trait sur les nombreuses remarques perfides de ses camarades du lycée. Et puis elle rencontre Sam qui bosse dans un café et qui a mis ses études entre parenthèse pour subvenir à ses besoins. Fragilisé par une rupture amoureuse, le garçon n'est plus que l'ombre de lui-même. Pourtant, entre Penny et lui, un petit déclic a lieu. Des regards complices et des affinités culturelles font que ces deux-là sont peut-être sur la même longueur d'onde... Mais ne nous emballons pas car l'histoire est loin d'être une promesse d'idylle légère et enchanteresse. Au lieu de ça, la lecture mettrait plutôt du plomb au moral avec ces deux personnalités peu attachantes et l'ambiance teintée d'amertume ! On se noie dans une succession de détails sordides, d'échanges SMS d'une platitude affligeante et dans un imbroglio sentimental d'où ne surgit aucune étincelle. En gros, j'ai été déçue car je n'ai pas accroché au jeune couple, je n'ai pas aimé leur histoire, je n'ai pas été sensible à leurs tourments, au contraire, j'ai fini par me morfondre dans mon coin en trouvant le temps long. Ce roman a, par ailleurs, été encensé par Rainbow Rowell, l'auteur de Eleanor & Park. Cela aurait pu me mettre la puce à l'oreille car j'avais déjà été douchée dans mes attentes avec son livre, pourtant gros succès en librairie. Soupir.

Gallimard jeunesse (2018) - traduit par Simon Baril

 

10 août 2018

La courte histoire de la fille d’à côté, de Jared Reck

La courte histoire de la fille d'à côtéMatthew est amoureux de sa voisine, la fabuleuse Tabby. Ils se connaissent depuis toujours, ont grandi ensemble et sont inséparables. Mais Matt n'a jamais osé avouer ses sentiments. À la place, son cœur se brise en voyant son amie monter dans la voiture de Liam Branson - un élève de terminale ultra populaire. Le garçon est jaloux et masque son amertume derrière son humour. Pourtant, l'entente avec Tabby est toujours au beau fixe. Celle-ci n'a qu'à traverser la rue pour se réfugier chez les Wainwright où sa place est acquise. Tabby a tout partagé avec Matt : s'empiffrer de bonbons devant un marathon Star Wars, se déguiser en pygargue le soir de Halloween, partager les restes de dinde farcie et de jus de viande, s'échanger des cadeaux le lendemain de Noël... Pour Matt, Tabby est sa promise. Son futur. Son évidence. Et déjà le garçon se fait des films - façon comédie romantique - il ne doute pas qu'un jour les deux meilleurs amis tomberont dans les bras l'un de l'autre en se promettant l'éternité. Clap de fin. Un matin, cependant, les rêves s'effondrent car la réalité a repris ses droits. Et le raz-de-marée émotionnel est foudroyant.

Ce roman est certes bouleversant, mais pendant longtemps il nous transporte dans l'univers drôle et farfelu de son narrateur. Matt est un adolescent de quinze ans tout à fait ordinaire, amateur de basket, de friandises et de jolies filles, il a des idées folles qui bouillonnent dans la tête et des désirs absurdes, qui nous remettent aussi les pieds sur terre. Car l'auteur a tout compris des jeunes qu'il a l'habitude de côtoyer dans son boulot (prof dans un atelier d'écriture) et parvient à s'exprimer comme eux, sans fausse note. Le ton est cynique, naïf et paumé. On vit ainsi au rythme de leurs doutes et interrogations. Matt est en adoration devant Tabby mais souffre en silence quand elle tombe amoureuse d'un autre. Et quand survient le drame, on a également le cœur en miettes. Colère, détresse, nostalgie, impuissance... En somme, j'ai beaucoup aimé le tourbillon des émotions que nous fait vivre ce roman. J'ai aimé son style, son humour, ses personnages et sa sincérité. J'ai ri et pleuré. Je ne suis pas prête d'oublier Matthew & Tabitha ! C'était une belle découverte. À conseiller. 

Gallimard jeunesse (2018) - traduit par Nathalie Peronny

 

9 août 2018

Stony Bay Beach, de Huntley Fitzpatrick

stony bay beach

C'est LA lecture de l'été : légère, craquante et adorable.

Samantha a 17 ans et scrute depuis des années la vie de ses voisins. Car les Garrett forment une famille nombreuse et unie, où tout semble désordonné mais chaleureux. Tout l'opposé de son existence. La mère de Samantha est sénatrice, en pleine campagne électorale. Elle ne laisse aucune place au hasard et gère sa maison à la baguette. Totalement sous l'emprise de son nouveau conseiller, Grace Reed a également émis un jugement sans retour sur son voisinage : infréquentable, forcément. C'est sans se douter que sa fille est tombée amoureuse de Jase. Un garçon charmant, qui se glisse sous les fenêtres de Samantha pour roucouler en cachette.

La lecture prend beaucoup de temps pour installer son cadre, ses personnages, ses enjeux, ce qui facilite au mieux l'acclimatation et le sentiment de familiarité. On se sent parfaitement à son aise et on participe activement à la vie de famille des Garrett - bruyante et foisonnante. On prend pied également dans le quotidien de Samantha, plus gris, plus triste, plus froid, mais ce contraste a du bon car on saisit chaque occasion pour s'échapper : son petit boulot à la piscine, ses virées avec sa copine Nan, les déboires de son frère Tim, ses escapades romantiques avec Jase. Je crois que ce roman se dispense de tout commentaire : ce sont 500 pages qui collent aux doigts et qui font se sentir heureux. Une simple petite bulle de douceur. 

On retrouve la même intention dans le deuxième tome - Stony Bay Beach - qui braque ses projecteurs sur Tim Mason : un garçon rebelle, exclu du lycée, viré de son boulot, en marge du système. Ses parents le menacent, le garçon s'en balance. Finalement, il trouve refuge chez les Garrett et s'émoustille au contact d'Alice. Celle-ci a du caractère, désapprouve ses caprices et veut garder le contrôle de sa vie sans dérailler. Elle a déjà un petit copain, lui reçoit une bombe sur la tête (paternité précoce)... Bim bam boum, l'histoire explose dans tous les sens et nous surprend à maintes reprises. J'ai été séduite mais j'ai éprouvé une certaine distance car je ne me sentais plus le cœur de la cible (trop YA). J'aime beaucoup l'ambiance cocooning de cette série, j'aime aussi que l'auteur traîne à raconter les petits riens du quotidien (on se croirait dans du Sarah Dessen). C'est dégoulinant de tendresse, sans craindre d'aborder des sujets plus délicats (toutes les premières fois chez les adolescents) et c'est raconté avec beaucoup de subtilité. Bon point pour cette bienveillance globale. Une lecture idéale pour lecteurs dès 14 ans.

Nathan (2017 / 2018) - Traduit par Julie Lopez

stony bay beach tim alice

9 août 2018

En poche ! La magnifique, d'Anne-Laure Bondoux

Roman préalablement publié sous le titre Pépites (2005)

la magnifique anne laure bondouxBella Rossa a vingt ans et possède une beauté sauvage (une chevelure rousse, des formes généreuses et une poitrine plantureuse qui lui attire bien des ennuis).
Elle s'occupe seule de la ferme familiale à Maussad-Vallée. Son père est devenu paralytique suite à une mauvaise chute et passe son temps à boire. Sa mère a fichu le camp des années plus tôt en suivant des pélerins vers l'Ouest.
Avec la guerre, Bella Rossa sent le vent tourner et décide de quitter la ferme après une altercation un peu chaude avec des soldats. Elle charge fissa son barda à bord d'une vieille carriole et décide de tenter sa chance en ruant elle aussi vers l'or.
En chemin, elle croise un séduisant sergent, Jaroslaw Modrzejewski... une rencontre pour le meilleur et pour le pire.


Caramba ! Voilà une histoire passionnante, qui nous fait vivre des émotions fortes et bouleversantes. Il y a certes une histoire d'amour orageuse, avec ses hauts et ses bas.
Mais elle ne doit pas nous faire oublier le beau
 portrait de femme dans toute sa complexité : sa conquête de la liberté et son lot de déconfitures.
Loin des clichés, le
 Far-West révèle aussi son univers cru et sans pitié. Notre Bella Rossa est farouche, elle ne manque pas de courage et va traverser des petites villes paumées, avec ses communautés inquiétantes, ou d'autres plus chaleureuses, sans masquer les drames humains toujours plus touchants.
C'est parfois dur, mais la fascination n'en est que plus intacte. Dès les premières lignes, on plonge aussitôt dans l'ambiance. On ressent un total dépaysement et un réel envoûtement. 
Les personnages sont attachants, le style de l'auteur est tour à tour poétique et captivant. Impossible de lâcher prise.
En somme, ce voyage au pays des cowboys et des prospecteurs, en plein Gold Rush, est juste parfait ! J'ai adoré.

Bayard coll. Je Bouquine (2018 pour la présente édition)

couverture illustrée par Frédéric Rébéna

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8 août 2018

Bretzel Blues (Franz Eberhofer 2) de Rita Falk

Bretzel BluesDeuxième aventure de Franz Eberhofer, une lecture truculente et enjouée ! On retrouve avec plaisir les personnages introduits dans Choucroute maudite, avec cette fois la sensation de ne plus perdre de temps à replacer les pions dans leurs cases. On avance, on sourit et on jubile.

Le directeur du collège, M. Höpfl, vient se plaindre des insultes peintes sur le mur de sa maison. Crève, sale porc ! Le type est en effet détesté dans toute la ville, mais cela ne justifie pas qu'on traîne sa réputation dans la boue. Écoutant mollement ses complaintes, Eberhofer hausse tout juste un sourcil... son intérêt est volage, davantage accaparé par les troubles de la circulation, sa famille tapageuse et sa relation houleuse avec Susi. Et puis, Höpfl disparaît - son corps bientôt pulvérisé par un train lancé à toute vitesse. La description de la scène est assez balèze... alors que Eberhofer s'interroge : suicide, vraiment ? Et l'enquête se poursuit selon une routine placide, conduite sans esbroufe, puisqu'on accompagne Franz dans un dédale de vie quotidienne, d'anecdotes saugrenues et de rencontres pittoresques.

Résultat, la lecture est une partie de rigolade sur toute la ligne : le héros affreusement cynique, qui fond au contact de l'adorable Uschi, la mémé obsédée par les promos, ses célèbres recettes (petits pains vapeur, crème à la vanille, longe de chevreuil, jarret de porc, chou rave), sans oublier les bières, les glaces, le spa et Louis II ! C'est cocasse et assumé. Même Julien Allouf prend aussi son pied dans cette histoire.

©2018 Mirobole Éditions. Traduit de l'allemand par Brigitte Lethrosne et Nicole Patilloux (P)2018 Audible Studios

8 août 2018

De battre la chamade (Marie-Lou & Matthieu 3) de Sophie Tal Men

De battre la chamade

Chipoteuse dans l'âme, je n'ai pas retrouvé dans ce troisième livre l'étincelle aperçue dans le tout premier (Les yeux couleur de pluie) même si j'avais déjà pressenti que l'intrigue stagnait dans le #2 : Entre mes doigts coule le sable. On retrouve Marie-Lou en Bretagne, la jeune interne quitte Brest pour Quimper et intègre le service d'un grand neurochirurgien. Elle lambine toujours après le retour de son ours mal léché : Matthieu a rejoint le Bagne de Cayenne pour s'expliquer avec son père démissionnaire. 

Enfin bref, l'histoire est gentillette mais n'offre guère d'extase. Je n'ai absolument ressenti aucune émotion, aucune palpitation à l'écoute de leurs sempiternels chassés-croisés. Car OUI - hélas - le couple joue toujours au jeu du chat et de la souris. Matthieu et Marie-Lou s'aiment mais se fuient. C'est un jeu récurrent auquel on a finalement perdu le goût car devenu trop lassant. J'ai ainsi suivi leurs pérégrinations, en moins de 8 heures d'écoute, c'est assez court et pourtant ça m'a semblé fastidieux. 

La série a peu à peu perdu de son charme - moi qui imaginais une évasion vivifiante en terres bretonnes, pour prendre des nouvelles des uns et des autres (Marie, Farah, Brigitte, Écume...) comme si je retrouvais des potes perdus de vue, j'avoue n'avoir guère été inspirée. L'histoire n'apporte rien de neuf, elle tourne en rond et s'étire en longueur. Dommage. Ajoutez la narration beaucoup trop monotone d'Aurélie Le Roc'h (pour Audible Studios) qui casse le rythme et l'ambiance... mais heureusement la voix masculine de Mathias Casartelli, plus fluide et agréable, vient équilibrer l'exercice. En bref, cette lecture ne risque pas de me laisser un souvenir impérissable.

©2018 Albin Michel (P)2018 Audible Studios

 

7 août 2018

Tout un été sans Facebook, de Romain Puértolas

Tout un été sans FacebookAprès cinq étés à croupir dans la petite ville de New York (Colorado), le lieutenant Agatha Crispies jubile à la découverte d'un macchabée : cette enquête pourrait relancer sa carrière et son retour au bercail (NY City). Assistée du taciturne lieutenant MacDonald, elle procède à sa façon et sans formalité. Elle empiète chaque scène de crimes, donuts à la main, pose des questions inutiles, suit des déductions tarabiscotées et sent peu à peu l'influence de son illustre père jaillir sur elle.

Attendez-vous à une comédie policière parfaitement burlesque, avec une héroïne sémillante et rusée. Agatha raffole des acides gras saturés, assume ses grosses fesses, elle est noire et vit dans une ville raciste (New York, Colorado, étant aussi la seule localité du pays à n'avoir aucun réseau internet, un seul feu tricolore et pas moins de 198 ronds-points). Férue de littérature, elle dévore les romans policiers et est actuellement la présidente du plus grand club de lecture des environs (3 membres) !

Le tableau est planté : cocasse, un peu lourd, parsemé d'anecdotes littéraires et de références à la culture pop. La promenade est fantasque, l'action donne le tournis. Mais on passe un délicieux moment, sans prise de tête, avec un dénouement tout aussi farfelu. C'est frais et très distrayant. Je me réjouis déjà de lire la suite annoncée récemment par l'auteur lui-même. Autre bon point : la lecture faite par Laurence Porteil - agréable et souriante.

©2017 Le Dilettante (P)2017 Audible Studios


 

6 août 2018

Crime et déluge (Agatha Raisin enquête 12) de M.C. Beaton

Crime et délugeLa situation maritale de notre héroïne est au point mort et la météo fait grise mine ! Pauvre Agatha. Pour fuir le déluge anglais, elle se rend en vacances sur l'île Robinson - coupée de tout - et rentre à Carsely avec les cellules grises en ébullition ! Nouveau meurtre, nouvelle enquête, nouveau voisin... Bref, pour Agatha la vie reprend un cours rock-n-roll : idéal pour oublier ses déboires ! C'est ainsi qu'entre en scène le nouveau personnage de John Armitage : célèbre écrivain de romans policiers, le type est sexy et divorcé. Encore un prétendant pour faire tourner la tête de notre Agatha ? Mrs Bloxby s'en inquiète et ne détrompe guère son amie qui s'imagine un rustre barbu, accessoirement vendeur de bible ! Mais Agatha a mieux à faire. Suite à la découverte du corps d'une jolie jeune fille en robe de mariée, son corps flottant sur la rivière en crue, elle se grime en journaliste de la BBC, avec la complicité de Roy Silver, et tente de doubler la police. Sir Charles Fraith fait également un comeback retentissant, après des noces expéditives à Paris ! Yes, my dear.

C'est peu de dire que cet épisode relance la série par de nouvelles péripéties. Résultat, la lecture papillonne allègrement - c'est gai, frais, pimpant. On se délecte toujours à l'écoute de Françoise Carrière, interprète inénarrable des aventures cocasses de notre détective en talons aiguille et au brushing impeccable. La suite est déjà annoncée pour cet automne (cf. Chantage au presbytère & Gare aux fantômes)...

©2018 Albin Michel. Traduction : Sophie Alibert (P)2018 Audible Studios

2 août 2018

Les enfants du fleuve, de Lisa Wingate

les enfants du fleuveAlors que leur mère est en plein accouchement difficile, les cinq enfants Foss sont arrachés de leur péniche pour être conduits dans un étrange orphelinat. On leur explique que leur maman est morte et que leur père a renoncé à ses droits parentaux. Les adorables bambins aux boucles blondes sont rapidement exhibés et présentés à des riches familles qui les adoptent les uns après les autres. Rill est l'aînée de la troupe, elle a douze ans et se rebiffe contre cette séparation forcée. Elle ne comprend pas non plus qu'on leur impose de changer de nom et qu'on leur interdise d'évoquer leur vraie histoire. En attendant, la fillette s'accroche pour supporter les conditions difficiles au foyer, les regards libidineux du gardien, les brimades des autres gamins... Leur famille est éclatée mais Rill ne perd pas espoir de sauver sa fratrie.

En Caroline du Sud, de nos jours, Avery Stafford est une jeune avocate à qui tout sourit. Elle vient de se fiancer à son ami d'enfance et se mobilise pour la nouvelle campagne de son père (sénateur) quand elle fait la rencontre d'une vieille dame qui s'émeut à la vue de son bracelet en forme de libellule. Un détail en amenant un autre, Avery va contacter un certain Trent Turner, chargé de remettre un courrier en mains propres à sa grand-mère, laquelle n'a hélas plus toute sa tête. Négociant au mieux, la jeune femme parvient à obtenir les documents qui la poussent à enquêter toujours plus loin sur un héritage familial complexe et inattendu.

Sitôt les premiers chapitres avalés, le temps de replacer chaque personnage dans son contexte, j'avoue que l'histoire n'a pas cessé de me hanter ! On suit avec passion les deux parcours racontés en parallèle, attendant avec fébrilité la collision, car l'intrigue est conduite de longue haleine et remue profondément notre corde sensible. On y découvre aussi le scandale Georgia Tann ou, pendant trente ans, son trafic d'adoptions sous le manteau a fait sa fortune, en volant les plus démunis pour complaire aux foyers argentés. Bénéficiant au passage de complicités bienveillantes, son marché juteux n'a jamais été inquiété mais propulsé de nombreuses familles dans un chaos sans nom.

En somme, cette lecture est excellente ! Elle m'a fait vivre mille émotions et se révèle étonnamment attachante. On se balade ainsi en plein cœur de l'Amérique bon chic bon genre à courir après une histoire invraisemblable, tour à tour romanesque, poignante et passionnante. Une belle trouvaille.

éditions Les escales (2018) - Traduit par Aude Carlier

 

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