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Chez Clarabel
14 octobre 2008

Bonjour tristesse - Françoise Sagan

Je n'avais pas seize ans la première fois que j'ai lu Bonjour tristesse, le célèbre premier roman de Françoise Sagan. C'était l'été, il faisait beau et chaud, j'étais sur un autre continent et instinctivement je me suis quasiment identifiée à l'héroïne.

 

41PdbUjvy5L__SS500_Cécile, 17 ans, et son père passent leurs vacances dans une villa louée dans le Sud de la France. Il y a Elsa, la petite amie de Raymond, qui leur tient compagnie. Elle est rousse, a la peau claire, qui ne supporte pas le soleil, et elle est très jeune. L'amie de la famille, Anne, vient se joindre au groupe. C'est une femme de 40 ans, intelligente, racée et intransigeante. Cécile ne le sait pas encore mais Anne a jeté son dévolu sur son père. Ce dernier va être séduit par la perspective d'une vie plus chic et bourgeoise qu'offre le raffinement d'Anne. Il annonce très vite à sa fille son projet de mariage.

Elsa (et ses brûlures) a été remerciée, de façon peu cavalière. Cette situation ne chagrine pas Cécile outre-mesure, même si elle est étonnée. Elle a toujours apprécié Anne, cette femme de goût, qu'elle craint un peu. Mais Cécile est une jeune fille placide, assez insouciante et qui n'aime pas les contraintes. Elle veut se sentir libre, elle a rencontré un garçon qui lui enseigne la voile et la douceur des baisers. Et puis, tout déraille. Cécile s'offusque d'une décision prise par Anne et décide de se venger, emportée par l'ivresse de sa colère et de son inconséquence. Or, l'issue va se révéler fatale.

C'est par livre-cd que j'ai donc relu cette histoire. La voix de Sara Giraudeau* apporte une vraie touche de fraîcheur pour une interprétation nouvelle et vivifiante. C'est aussi redécouvrir un style hors pair, faussement naïf, qui n'a pris aucune ride, et reconnaître en Cécile une héroïne redoutable mais fascinante. J'ai beaucoup aimé !

Audiolib / Septembre 2008
Enregistrement découpé en 18 plages correspondant aux chapitres du livre.
Durée totale : 3 h 20

Ecouter un extrait

*Sara Giraudeau est la lauréate du Molière de la Révélation Féminine Théâtrale 2007 et du Prix Raimu de la Révélation Féminine 2007 pour La Valse des Pingouins.

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« C'est un livre à la fois instinctif et roué, usant de la sensualité et de l'innocence à parts égales, mélange encore détonant aujourd'hui, comme il le fut hier... Et avant-hier, d'ailleurs, à en croire de très vieilles dames cruellement fessées dans leur enfance par ma faute. Quoi qu'il en soit, ce livre respire l'aisance et le naturel, toute l'habileté inconsciente que donnent la fin de l'enfance et les premières brûlures de l'adolescence: il est rapide, heureux et bien écrit.

(...) Bonjour tristesse est un livre qu'on peut lire sans ennui et sans déchéance. Encore une fois, si son habileté m'épate vaguement, l'affection que lui portent les jeunes gens actuels, les très jeunes ou les moins jeunes, ceux du moins qui m'en parlent, me paraît plus flatteuse que justifiée. Il me semble que tous les gens qui m'ont lue aient lu d'abord Bonjour tristesse. »

Françoise Sagan, in. Derrière l'épaule

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13 octobre 2008

Quand elle sera reine - Rachel Hausfater

Mira n'est pas une petite fille comme les autres, son tempérament est vif, son air busqué, le port hautain. Elle porte les cheveux longs, avec des mèches rousses, en une crinière folle. C'est une enfant sauvage, l'aînée du père, qui vit aujourd'hui avec l'autre mère. Elle grandit auprès de deux autres enfants mais Mira se sent seule et incomprise, jusqu'au jour où elle rencontre Mme Katish, l'institutrice de l'école. Elle va lui apprendre les mots et lui ouvrir les portes de la lecture. Son goût des rêves et des histoires qui la transportent vers un ailleurs plus beau prend enfin forme. Puis, tout s'arrête avec la perte de l'autre mère. C'est brutal, inopiné. Mira est séparée de sa vie d'avant et doit grandir en un claquement de doigts.

Elle était habituée à la vie difficile et rudimentaire, mais ce qui l'attend sera encore plus austère. Une petite éclaircie s'offre à elle par la découverte de l'amour. De pleines pages de désir et de sensualité irradient tout le livre, c'est fou ! Mais les nuages gris et menaçants reviennent vite à la charge : c'est la guerre et Mira doit fuir. Trop différente, trop brune aux mèches rousses, et des yeux trop noirs, bref son passé la rattrape, on lui fait payer l'histoire de sa vraie mère qui n'était pas du même pays, qui est venue un jour puis est repartie avec ses charmes de sorcière. Bref, on s'acharne sur elle au nom de tous les embrigadements bêtes et méchants.

Ce roman est un mélange d'amour fou, de passion et de révolte, c'est violent, fascinant et ça ne brode pas dans la dentelle. Ce texte demande du temps, de la patience, de l'écoute pour être apprivoisé. Le reste, ensuite, accomplira son travail de séduction. C'est fatal. Tout est terriblement beau, même si le fond est dur et impitoyable pour Mira. Son histoire nous émeut, nous bouleverse et nous renverse. C'est un portrait étincelant, une fille forte et fragile à la fois, aux prises avec le doux, le rire, les mots et les idées. Entre prose et poésie, se dessine une personnalité farouche, entière et furieusement vivante.

A découvrir sans attendre !

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Ed. Thierry Magnier, février 2008 - 165 pages - 8,50€
Dès 15 ans.

12 octobre 2008

Echappée belle

Un nouvel album de Dido - Safe trip home - à sortir le 3 novembre. Chouette !

« L'envie de lire est brute, c'est une voracité. Quand elle tient dans ses mains un livre et ses promesses, elle voudrait s'y vautrer, le mordre, s'en gaver. Mais a si peu de temps et si peur de finir qu'elle se retient et lit par petites bouchées, petites cuillerées, comme une voleuse d'histoires, une braconnière de mots, entre deux tâches brutes ou le soir tard avec l'écrasement de la nuit. Quand elle ne lit pas, presque tout son temps, elle rumine et digère ce qu'elle vient d'ingurgiter et salive d'anticipation. Dans sa tête elle malaxe et touille les mots, les phrases, les bouts d'histoires. Cela fait une sauce riche et onctueuse qui enrobe ses heures décharnées, nourrit sa vie trop creuse et la maintient vivante, alerte, en appétit. Chaque livre lui fait de l'usage : elle profite. »

Quand elle sera reine, Rachel Hausfater (Ed. Thierry Magnier, 2008)

11 octobre 2008

Pourquoi les vaches plaisent-elles autant, A toute sorte de gens Obstinément? *

Serait-ce à cause de leurs si beaux yeux
Ou bien à cause de leur sens de l'observation
À cause de leurs pis à lait
Qui sait le pourquoi
De cette attirance là...

IMGP6169

 

 

 

Au début, je pensais que le professeur Tatsu Nagata était un nom bidon, qu'on colle sur cette collection destinée aux jeunes enfants. Et puis non ! C'est un vrai scientifique, mondialement reconnu, qui publie des livres ayant la vocation de faire aimer la nature et les animaux. C'est du sérieux, donc ! On a encore plus de mal à le croire quand on commence à feuilletter ces albums : franchement c'est risible, les illustrations frisent l'absurde mais - à y regarder de plus près - ce n'est pas totalement ridicule non plus. Aucune ânerie dans le propos. On lit une fiche signalétique sur l'ours ou la vache qui est à la fois éducative, simple et amusante. Voila le topo : du documentaire, oui ! du rébarbatif, non !

Cette collection s'adresse à un très jeune public, dès 2-3 ans, et pourra être utilisée en classe de maternelle. Il existe d'autres titres, dont la baleine, le renard, la fourmi, le gorille, le cochon, la taupe, la grenouille etc. 

Les sciences naturelles de Tatsu Nagata : La vache / L'ours
Illustré par Thierry Dedieu
Seuil jeunesse, septembre 2008 - 8,50€

www.thierrydedieu.com
www.tatsunagata.com

IMGP6170

(aperçu)

Les sciences naturelles de Tatsu Nagata : La vache

11 octobre 2008

Des caramels fondent dans le sable Leur goût de miel est un peu diable *

 

 

 

 

 

 

* Paroles de Daphné / Théo Soleil

Des chocolats, rappelle moi
D'éviter ça pour la prochaine fois...

A moins que ta peau, Théo, tout l'été dans l'eau
J'la parfume au sirop d'érable de Toronto

**********

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C'est l'histoire d'une légende. A Paea, sur les terres de Tahiti, on raconte qu'une enfant plus brillante que l'aurore vit le jour. On l'appela Anani. Elle était très belle, avec de longs cheveux roux et une peau étonnamment claire. Mais Anani le savait et avait ainsi développé un amour-propre disproportionné. Tous les hommes souhaitaient l'épouser, mais elle refusait de se marier.

Un jeune voisin, Hangaroa, tomba fou amoureux d'elle lorsqu'il la vit la première fois, la belle déclina sa demande en mariage car il n'était qu'un simple cultivateur.

Le chef du village, qui était d'une grande beauté, demanda lui aussi sa main mais elle refusa encore. Elle voulait être reine, sans jamais se plier devant un roi.

Le roi, piqué de curiosité, décida d'envoyer des messagers pour rendre compte de cette beauté légendaire, mais Anani s'offusqua. Cette attitude provoqua la colère du roi qui dépêcha son grand prêtre, le Tahua, pour punir l'insolente. C'était un vieillard, philosophe et un peu sorcier. Il fit la leçon à Anani, lui déclara qu'elle ne savait pas aimer et qu'elle était sèche comme le bois que l'on met dans le feu.

Anani éclata de rire et le Tahua, agacé, transforma la prétentieuse en un arbre majestueux au tronc pâle comme sa peau.

" Si un homme est encore amoureux de toi à présent, sans ta voix veloutée et ton doux sourire, s'il te choisit pour épouse, alors dans toute ta beauté tu réapparaîtras. "

L'ancien soupirant d'Anani, Hangaroa, n'avait pas oublié sa belle et priait en regardant les étoiles pour être aimé en retour. Ses longues promenades dans les hauts plateaux de l'île le mirent sur le chemin de l'arbre auprès duquel il trouva de l'ombre, de la fraîcheur et un délicieux parfum qui lui rappelait son amour perdu.

L'arbre avait fleuri et Hangaroa fut fou de joie de trouver du réconfort grâce à cet arbre. Il décida de le bichonner. Quelques temps après, les fleurs blanches avaient disparu à la place de gros fruits ronds et oranges. La peau était dure et amère, il fallait l'enlever car à l'intérieur se trouvait une chair délicieuse, juteuse et sucrée.

  Tant d'émotions avaient réveillé les désirs de l'homme,
" je suis fait pour la vie, je suis fait pour aimer. Je rêve d'une épouse que je laisserai libre comme le vent pour qu'elle ne soit pas comme mon bel oranger, prisonnier de ses racines. "

A ses mots, l'arbre dans lequel le corps de la jeune fille habitait frissonna. Et Anani apprit l'amour.

Elle sera libérée de sa prison, et Hangaroa obtiendra son amour éternel. Et c'est ainsi que les orangers de Tahiti - appelés Tamu Anani - devinrent les symboles de l'amour profond et sincère. Chaque année, les hommes descendent les bras chargés d'oranges pour partager leur parfum sucré et le plaisir des amoureux.

Un magnifique album, plein de poésie, de senteurs, de goûts et de sensations.
C'est aussi une histoire sensuelle, assez magique et porteuse d'espoir.

De Roxane Marie Galliez
Illustrations de Marie Diaz

Balivernes, 2008 - 14,50€

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Feuilleter le livre

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10 octobre 2008

Et si on essayait un peu De voir notre petit monde d'en haut *

* Paroles d' Olivia Ruiz / Thérapie de groupe

**********

51dtAErOAqL__SS500_Titus a neuf ans, c'est le petit dernier d'une famille où on travaille beaucoup. Maman s'absente souvent pour aller en Chine, papa rentre à pas d'heure et les deux soeurs aînées mènent leur petite vie à leur guise. Bref, Titus est tout seul et c'est son grand-père Papyrus qui vient généralement à la rescousse pour jouer les gouvernantes.

Papyrus n'est pas un grand-père comme les autres. C'est un inventeur aux créations assez dingues, un vrai bricolo jamais à court d'idées, mais Titus n'est pas fan de ses excentricités. C'est souvent trop repérable, trop original, trop incontrôlable. Et généralement Titus est grondé par ses parents à la place du grand-père. C'est comme un grand enfant, donc on ne sait jamais qui doit garder qui.

Papyrus porte le kilt et les moustaches bien troussées jusqu'au ciel, il conduit une 4L écolo, a un chien invisible (ou virtuel, ou immatériel, au choix !). Il sait faire voler les tables et les chaises, cuisiner un gratin de pâtes avec de la crème fraîche et du sucre, traverser la Seine sans bouger un orteil. Si Titus ne sait plus où se mettre à force de se sentir mal à l'aise et humilié, ses copains sont fous de son grand-père !

Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un Papyrus ! En plus, sous ses dehors fantasques, il vous apprend les tables de multiplication en rigolant, à plonger dans la fosse sans trembler, à comprendre l'utilité de la grammaire et manger ce qu'il vous plaît, sur le tapis persan de papa.

Cette folle semaine avec Papyrus est racontée avec délice, fantaisie et non sans une certaine réserve par un p'tit gars de neuf ans, pas toujours conquis par la folle du logis que son grand-père abrite. Ce dernier a une petite araignée au plafond, il est farfelu mais pas si siphonné que laissent entendre les apparences.

Une lecture pétillante, avec des illustrations aussi doux-dingues que le propos !

D'Isabelle Jarry
Dessins d'Aurore Callias

Ma folle semaine avec Papyrus
Gallimard jeunesse, coll. Giboulées - Octobre 2008 / 105 pages.  14€
Dès 8-9 ans.

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(aperçu)

9 octobre 2008

^ Désir C Max ^

Pour lecteurs avertis.
Série en 7 volumes.

Manga - Manhwa - Désir © MAX Vol.1Mio, une lycéenne qui doit travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, est humiliée par son nouvel employeur, le fils de M. Jinnai. Arrogant et séducteur, le type cherche à abuser d'elle, mais elle repousse ses avances. En fait, l'attitude du Prince Jinnai s'explique parce qu'il se sent coupable (une vieille affaire qui remonte à l'enfance, car Mio et lui ont grandi ensemble) et il prétend vouloir la brusquer pour réveiller sa mémoire endormie.

Cette anecdote sur le kidnapping redonne du peps à l'intrigue, jusque-là cantonnée à du "je t'aime moi non plus" qui devenait usant. Bon point aussi pour les dessins, qui sont très beaux, et pour les personnages, qui ne manquent pas de tempérament. Le zest de mystère est bienvenu, en plus du cocktail charme + séduction fort goûteux
.

Manga - Manhwa - Désir © MAX Vol.2De la séduction, de la sensualité, de l'érotisme, c'est toujours ça de pris quand vous commencez cette série. Le tome 2 surfe sur la même vague, le secret de Mio a été éventé, son attirance pour le Prince Jinnai est toujours aussi forte, le garçon ne freine pas ses élans.
Deux personnages secondaires commencent à sortir du lot : le jardinier et le petit frère (ce dernier vendrait son corps pour venir en aide à sa famille). J'espère que leur intrusion va étoffer l'intrigue qui reste une version moderne et revisitée de Cendrillon.

Manga - Manhwa - Désir © MAX Vol.3Cela devient compliqué comme histoire ! J'ai failli abandonner en cours de route par la faute de ce qu'il se passe avec Hinata, le frère de Mio. D'abord on l'a connu comme détestant le Prince Jinnai, puis ce dernier a découvert son secret. Il décide de protéger Mio et son frère en les hébergeant chez lui. Hinata fait copain-copain avec son ennemi juré et fait croire à une attirance entre eux deux pour ébranler sa soeur. Oui, c'est tordu. Le Prince et Hinata, amoureux ? Mio perd un peu la boule (le lecteur aussi!). Quelques chapitres plus loin, Hinata a encore retourné sa casaque et jette son dévolu sur sa propre soeur ! Hmm, ça sent franchement le soufre ! Ce n'est pas facile de s'y retrouver, l'intrigue est un peu trop tirée par les cheveux. Et puis, autre chose qui me dérange, c'est cette contradiction chez Mio qui dit non aux assauts du Prince, alors que son corps dit oui. Un peu malsain, tout ça !

Panini Manga, 6,80€ le tome

9 octobre 2008

Maudit Karma - David Safier

 

 

Kim Lange a tout sacrifié pour réussir sa carrière de présentatrice vedette de la télévision, négligeant ainsi son mari Alex et leur petite fille de cinq ans, Lilly. Le soir de la remise d'un trophée, correspondant à l'anniversaire de son enfant, Kim succombe au numéro de charme d'un collègue, avant de recevoir le lavabo d'une station spatiale en pleine tête !  Le truc improbable. Par miracle, Bouddha lui offre une chance de se racheter et la réincarne en fourmi ! C'est comme ça quand on a été odieuse, menteuse et égoïste toute sa vie, on se traîne un mauvais karma ! Pour gagner des points et évoluer sur l'échelle de la réincarnation, il faut qu'elle apprenne à faire le bien. Et c'est en compagnie d'un certain Signore Casanova qu'elle espère parvenir à son but. Ha, ha. Le processus ne manquera pas de lui en faire voir de toutes les couleurs ! En attendant, Kim va prendre conscience de ses erreurs, se morfondre d'avoir perdu sa famille, rêver de consoler sa fillette et empêcher le mariage d'Alex avec son ex-meilleure amie !

IMGP6187


Maudit Karma est un roman léger, délicieusement grotesque, qui traite de la réincarnation avec fantaisie et une pointe d'ironie, pour une lecture franchement drôle et qui fait un bien fou. L'histoire se plaît à raconter des tas de péripéties désopilantes au centre desquelles Kim Lange se débat avec un culot monstre. Au début, son personnage n'est franchement pas très sympathique, mais il devient vite attachant et altruiste. Quel revirement. Et puis, c'est émouvant aussi de suivre Kim, prête à tout, même à renoncer au Nirvana, pour retrouver son enfant. Cette touche sentimentale donne du baume au cœur, même si l'intrigue est globalement bien ficelée et donne le sentiment de louvoyer continuellement. C'est l'antidote parfait pour lutter contre la morosité ambiante !

Editions Presse de la Cité, septembre 2008 - 318 pages - 19,50€
traduit de l'allemand par Catherine Barret

8 octobre 2008

Une fée tombée dans l'eau A la nage revenait au rivage Le sel de son chapeau Doucement s'en allât vers le large *

* Paroles Voilà Pourquoi / Emily Loizeau

... Voilà pourquoi la mer est salée mon bébé !

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51_2BU8lcSMCL__SS500_Mortadelle est une princesse insouciante. Elle aime grimper dans les arbres et embêter les garçons du château.  Ses parents passent tout leur temps à téléphoner et tapoter sur leurs ordinateurs portables. Ils ne sont vraiment pas drôles, mais sérieux à en mourir. Et puis, ils ne comprennent pas pourquoi Mortadelle ne porte jamais sa couronne. Pour elle, c'est un objet inutile, encombrant et trop lourd. Pour ses parents, c'est indispensable pour avoir du plomb dans la tête et la tête sur les épaules.

Un jour, sa mère tombe malade, puis son père devient tout gris. Les médecins sont impuissants, mais Mortadelle a une idée : soulager leur tête trop remplie et chargée de soucis. Il faut de la légèreté, porter des couronnes en nuage, faites pour rêver et prendre la vie du bon côté !

De Didier Lévy
Illustrations : Nathalie Dieterlé

Nathan - Mes p'tites histoires / 3-6 ans / 5,95€

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512Lg2kYWGL__SS500_Lune-Milla Rose est une adorable petite fille blonde, qui habite avec sa grand-mère près d'un bois. Avec son inséparable camarade, Basile le cochon, la fillette aime se balader dans la forêt.

Un jour, elle trébuche sur une racine d'arbre et découvre un champignon étincelant. Lorsqu'une de ses larmes l'atteint, aussitôt le champignon se met à grandir. Surprise, Lune-Milla Rose éclate de rire et le champignon rétrécit. Basile est excité comme une puce, car à l'écouter, ils viennent de découvrir le champignon magique, celui d'une légende qui traverse les siècles.

Transporté de joie, Basile croque un morceau de champignon. Puis il se met à réciter ses voeux et le miracle s'accomplit. Le cochon est fou de bonheur, mais sa petite copine se fâche. Stop, c'est trop facile ! A quoi les rêves serviraient si on pouvait tout obtenir en faisant un simple voeu ?

Penaud, Basile comprend qu'il faut cacher le champignon - mais où ?  Au centre de la terre, au fond des océans ou à l'autre bout de la voie lactée ? Lune-Milla Rose a une idée plus commode et va choisir d'en faire profiter tous ceux qui ont gardé une âme d'enfant.

Très bel album !
L'histoire a été écrite par l'actrice Hélène de Fougerolles, et c'est une belle réussite. C'est drôle, pas moralisateur comme un conte classique, et ce n'est pas nunuche non plus. L'écriture est pétillante, les illustrations de Marion Duval sont ravissantes, avec un charme candide qui se fond à merveille avec l'histoire.
Mention spéciale pour le cochon Basile, que j'adore.

Album Nathan / dès 4 ans / 12,95€

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51eDD6GCgtL__SS500_Léontine a de très longs cheveux, qui lui cachent le visage. Elle ne veut pas les couper car on dit qu'ils sont identiques à ceux de son père, lequel est décédé. A l'école, ses camarades se moquent de son prénom et sa solitude exacerbe leurs méchancetés, puisqu'elle ne cherche pas à se défendre.

Heureusement, dans sa classe, il y a Olaf, un garçon original car il aime chanter tout le temps. Les cheveux de Léontine ont commencé à frétiller dans tous les sens et décident, un jour, d'effleurer le visage du garçon. C'est un vrai coup au coeur, Olaf aperçoit le minois de Léontine et en perd le sifflet. Maladroit, il lui glisse qu'elle devrait dégager son visage qui est trop doux pour être masqué.

Léontine prend alors la grande décision et coupe sa longue crinière. Avec Olaf, elle décide d'enterrer ses cheveux et de créer une chanson. Depuis, la fillette n'a plus peur, elle ne se camoufle plus, le sourire a retrouvé le chemin de son visage et son prénom, à son oreille, est devenu une chanson.

Une histoire belle et toute simple.
De Rémi Courgeon.

Album Nathan / dès 4 ans / 13,95€

La très sérieuse couronne de Princesse Mortadelle

Lune-Milla Rose et le champignon magique

Les cheveux de Léontine

7 octobre 2008

Egypt Farm - Rachel Cusk

Michael, narrateur de l'histoire, fit la connaissance des Hanbury quand la soeur de son camarade de chambrée, Adam Hanbury, l'invita à son dix-huitième anniversaire. Le carton indiquait ni adresse ni numéro de téléphone, juste Egypt. Ce n'est pas un pays, mais un lieu-dit perdu au milieu de nulle part, un cadre original, à l'ambiance fourre-tout, et qui procure ce sentiment diffus : celui d'avoir volontairement quitté la bonne route et d'être maintenant perdu, loin de chez soi.

Le jeune homme pénètre un univers nouveau, où évolue la famille délicieusement excentrique d'Adam. On y croise le père, Paul, marié à Vivian, qui n'est pas la mère des enfants Hanbury, c'est Audrey, qui ne vit pas très loin de là, mais qui passe tout son temps à Egypt Farm. Cet endroit n'a pas d'égal et c'est ce qui le rend si bougrement fascinant.

Les années vont passer et Michael va perdre de vue Adam. Un comble ! Le charme d'Egypt avait eu un effet si troublant, comment a-t-il pu tout oublier ? Aujourd'hui, il est marié à Rebecca et père d'un garçon de trois ans, Hamish. Leur vie est molle, neurasthénique et martelée de consternations quant à l'évidente vacuité des sentiments qu'ils nourrissent l'un pour l'autre. Le jour où le balcon de sa maison s'écroule et manque de le tuer signe aussitôt son départ vers cet Eldorado aux allures de Paradis Perdu...

IMGP6178

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Je ne suis pas du tout d'accord avec cet extrait de critique lue dans Lire : "avec Egypt Farm, elle se glisse cette fois dans la peau d'un homme, Michael, que l'on découvre sous la douce lumière d'une scène à la Jane Austen", parce que l'entrée en matière du roman ne baigne pas du tout dans l'ambiance austenienne, mais plutôt fitzgeraldienne. Avis personnel !

J'ai tout de suite aimé cette atmosphère à Egypt Farm, sorte de bulle prête à éclater, où la langueur et l'excentricité font bon ménage. Les Hanbury font figure de tribu bobo, assez prétentieuse et arrogante, totalement persuadée d'être un modèle qui suscite l'envie (peut-être n'ont-ils pas totalement tort ?). Or, les années passant, rien n'est plus pareil, si ce n'est la fierté - inébranlable sentiment qui anime la flamme des Hanbury ! Mais qu'est-ce que tout cela cache ? 

La vie à Egypt Farm n'est que poudre aux yeux, laquelle a la qualité magique de donner l'impression que ce qu'on avait à faire ne correspondait pas du tout à l'idée qu'on en avait. L'éclat lumineux s'est éteint, à la place les ombres et les recoins ternes envahissent la place. C'est méconnaissable. Et l'influence est terrible, puisqu'elle prend le pas sur le climat soudain devenu taciturne et amer.

Rachel Cusk continue d'étoffer sa palette de vies maritales complètement désenchantées, ici l'échec du couple est flagrant. Les rapports entre Michael et Rebecca sont vénéneux, tournent sans cesse à l'aigre et à l'orage. Mais le fiasco s'étend aussi chez les habitants d'Egypt, guère épargnés par les mensonges, les vicissitudes et autres fourberies qu'ils entretiennent avec un aplomb déroutant. Les Hanbury ont un secret, qui n'aura pas l'effet d'une bombe, mais qui brisera sans doute les dernières illusions du narrateur !

Au final, voici un roman à l'humour féroce qui ne m'inspire qu'une impression mitigée. J'ai déploré certains passages trop longs (l'agnelage, par exemple) et les relations entre hommes et femmes souvent placées sous un effet de loupe grossier. Le rendu est laid et assez navrant. Et puis, Michael, le personnage principal, est décevant, passif, mou et porte une barbe ! Malgré tout, je n'enverrai pas ce livre aux orties car il porte une signature singulière : celle de Rachel Cusk, lucide et cruelle, réaliste et franche (cf. son précédent roman Arlington Park). Elle manie le cynisme avec une facilité qui force mon admiration... hélas bien mal placée ! Je sais, c'est incompréhensible. Cette lecture me laisse un profond sentiment de contradiction. 

Editions de l'Olivier, octobre 2008 - 300 pages - 21€
traduit de l'anglais par Justine de Mazères

Le premier roman traduit : Arlington Park 

--) critique de lire http://www.lire.fr/critique.asp/idC=52863/idR=217/idG=4

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