“Never show them what you’re really feeling because that’s how they hurt you.”
Voilà un roman à l'ambiance singulière, non dénuée de charme, surtout au début, et qui m'a donné l'illusion d'une belle promesse de lecture, avant de me décevoir un petit peu. L'histoire se passe à une époque semblable à celle du Moyen-Âge, Felicita est une jeune fille de bonne famille, qui vit à Pelimbourg, une cité pour aristocrates qui pratiquent la magie. Elle mène une existence confortable, dictée par l'autorité abusive de son frère. Ses illusions se brisent lorsqu'elle apprend le suicide de sa meilleure amie, qui refusait d'épouser un type qu'elle n'aimait pas. A son tour, face à un mariage arrangé, Felicita préfère prendre la fuite en simulant sa mort par noyade.
Elle trouvera refuge dans la ville des Hobs, où il n'y a ni magie ni richesse. Pour elle, commence une nouvelle vie de misère et de dur labeur. Elle est recueillie dans un squat, dans la rue des Bulots, avec d'autres garçons et filles qui ont fui un passé douloureux, sans jamais rien dévoiler. Felicita a elle-même menti sur ses origines, car les Hobs nourrissent une haine farouche envers son frère et les gens de son espèce.
La révolte va finalement se mettre en branle, menée par le chef de la rue des Bulots, le dénommé Dash. C'est un jeune homme extrêmement influent, qui a d'ailleurs séduit Felicita, jusqu'à ce qu'elle comprenne dans quel piège elle est tombée. Je préviens tout de suite, dès la deuxième moitié du livre, l'atmosphère se veut languide mais poisseuse, les jeunes boivent et se droguent, ils couchent ensemble, leurs idées ne deviennent plus très claires, et pour le lecteur aussi ça devient un peu confus.
Enfin bref, tout ça pour dire que le roman n'est pas trop mal dans l'ensemble, le début est merveilleusement prometteur, avec une atmosphère poétique et fascinante, mais la suite n'a pas su combler mes espérances. Je sors de ma lecture quelque peu déçue, par un dénouement hâtif qui succède une longue période d'inaction, et des personnages qui sont restés inaccessibles (Jannick, le vampire hybride, par exemple) et déconcertants dans leur évolution. Ce roman avait un charme hors du commun, mais il m'a finalement moyennement convaincue. C'est dommage.
Rouge est l'océan, par Cat Hellisen
La Martinière J., 2013 - traduit par Maïca Sanconie
- L'avis plus enthousiaste d'HanaPouletta