Les dieux sont vaches, par Gwendoline Hamon
Terrible et bouleversant ouvrage que voilà ! Je l'ai accueilli en toute innocence, séduite par la couverture, sans connaître l'auteur, ni le propos. Je l'ai ouvert, confiante. Et là, les mots imprimés noir sur blanc sont apparus, m'ont sauté aux yeux, j'ai immédiatement su que ce livre allait me mettre le cœur en miettes.
La maman de Zélie, même pas soixante ans, est gravement malade, un cancer à l'utérus qui la ronge de l'intérieur, le médecin annonce laconiquement plus que dix jours à vivre... Branle-bas de combat, la famille se réunit, cache la vérité, supporte les crises, les caprices, se serre les coudes, pleure, est atterrée.
Un an plus tôt, Caroline avait fêté au champagne sa guérison. Cette femme fantasque, exubérante, insatiable, irresponsable et spontanée est certes une maman invivable, qui sans le savoir a fait subir à ses filles une relation vorace et conflictuelle, mais malgré tout, elles pardonnent, elles oublient, elles ne sont pas prêtes à devenir orphelines.
C'est un livre poignant, très personnel, et qui renvoie fatalement à sa propre histoire, donc forcément pour moi cela a été une lecture coup-de-poing, douloureuse et accablante. Pourtant, le portrait de Caroline est tellement touchant dans sa volonté d'authenticité, de sincérité. C'est une femme complètement folle, instable mais animée par la générosité et la franchise. Une femme entière, sans jamais de demi-mesure.
J'ai tout absorbé, en souriant, en pleurant, en m'identifiant, parfois, souvent. C'était une rencontre imprévue, qui m'a fichue à terre, mais une belle rencontre, nécessaire et vivifiante.
JC Lattès, mars 2014