Girl Online, de Zoe Sugg
Le phénomène « Zoella » débarque en France ! Vous ne connaissez pas du tout cette YouTubeuse anglaise, propulsée sur le devant de la scène, grâce au succès de ses vidéos sur le net ? C'est normal, vous n'avez plus 15 ans. Mais les ados sont friandes de ses conseils et les éditeurs ont flairé le bon filon en lui suggérant d'écrire son 1er roman (avec polémique à la clef). Poussée par la curiosité, j'ai donc ouvert l'objet du délit pour y picorer une histoire gentillette, qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui inspirera sans doute les plus jeunes, déjà adeptes des mêmes outils de communication et des intrigues romantiques mais invraisemblables.
Penny, la narratrice, manque cruellement de confiance en elle et a choisi d'exposer ses états d'âme sur un blog, sous le pseudonyme de Girl Online. Elle parle de sa vie au lycée, de sa “meilleure copine” qui vient de l'humilier en publiant sur un réseau social une vidéo d'elle, s'étalant sur scène, sa petite culotte au grand jour. De fil en aiguille, ses confidences touchent un large public et créent le buzz. En s'envolant pour New York, où ses parents viennent de décrocher un contrat en or à l'hôtel Waldorf Astoria, Penny rencontre un charmant musicien qui va lui faire vivre un conte de fées... en oubliant que, souvent, les princes redeviennent crapauds après minuit.
Le roman est dans l'air du temps, frais et instantané, il propose une histoire mignonne et assez superficielle, qui vend du rêve sur 300 pages en donnant l'illusion aux jeunes lectrices qu'elles aussi peuvent se retrouver dans cette bluette pétrie de candeur. En gros, il faut parler de ses peurs, les affronter, puis toucher les étoiles et faire preuve de modestie. Voilà, voilà. À vous d'en tirer les conclusions en conséquence... ;-)
La Martinière J. ♦ mai 2015 ♦ traduit par Rosalind Elland-Goldsmith