J'exagère à peine, de Fabrice Colin
Quelle farce ! Fabrice Colin s'amuse dans ce roman à tailler le portrait d'un garçon HORS DU COMMUN. Et c'est tout naturellement qu'il va nous raconter ses aventures, toutes plus fantasques et extraordinaires, si bien qu'on serait en droit de ne pas y croire ou de réfuter ces sornettes, mais notre jeune ami se défend de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Et qu'est-ce-que c'est drôle ! Abusé, exagéré, délirant. Mais drôle.
Dans sa famille, on ne remet rien en question : sa mère chante du Disney du matin au soir, son père dit amen. Les parents souvent absents, l'enfant est confié aux bons soins d'une gouvernante. Celle-ci devine en lui un pouvoir divin et perd un peu la tête. Voyez le tableau.
Dès son plus jeune âge, le môme surprend encore et toujours son entourage : il tombe malade, paf il se métamorphose en toucan. Il va à l'école, bim il fait preuve d'un génie incomparable et invente la machine à remonter le temps. Il se rend à la piscine, plouf il tombe fou amoureux d'une sirène qui glousse au fin fond du bassin.
Pas possible ? pensez-vous. Jugez plutôt en ouvrant ce délicieux petit roman, débordant de folie douce. On frise parfois l'overdose tellement il en rajoute une couche. Trop, c'est trop. Mais c'est raconté avec une dérision qui s'assume, de l'humour et de la fraîcheur à chaque coin de page. On ne dit pas non, finalement.
Preuve aussi que le narrateur n'est pas complètement toqué : le corps médical s'est penché sur son cas. Oui, oui. Même que la vérité vraie va éclater et éclairer la raison de ce “générateur d'embrouilles”. Ha, ha.
C'est complètement farfelu et déraisonnable. Et c'est pas faute de vous prévenir. Accrochez-vous, récit original et hors normes droit devant !
Seuil jeunesse (2018)