SNOW DANIELLE PAIGESnow a grandi dans un hôpital psychiatrique, en compagnie de Bale, son ami de toujours et son grand amour. Elle rêve du jour où ils pourront quitter Whittaker ensemble et vivre loin des spectres qui les entourent.
Son univers bascule lorsque le garçon est arraché sous ses yeux pour disparaître vers l'inconnu. Snow bascule également dans cette autre dimension... et découvre un royaume figé dans l'hiver et tenu par un monarque qui sème la terreur sur ses sujets.
Snow n'a pas fini de multiplier les découvertes, en comprenant qu'elle joue à sa façon un rôle à part entière dans la prophétie qui menace le Roi des Neiges.

Pas facile d'expliquer ce que la lecture nous réserve. Si je m'appuie sur ma propre expérience et les sensations ressenties, j'ai plongé à l'aveuglette dans le roman, ne sachant rien à son sujet, et ai ainsi appréhendé chaque détail de son histoire avec avidité et hallucination.
En gros, j'ai adoré.
L'ambiance est fascinante. Elle pose un cadre sans cesse renouvelé mais son aura demeure étrange, envoûtante, féerique. Le charme opère et la musique s'écoule. On découvre des enjeux et des alliances, des mystères et des mensonges, des aventures et des trahisons. C'est fabuleux.
Seul souci, l'embrouillamini autour du personnage central. Snow est une jeune fille qui a grandi sous cloche, dans l'ignorance totale de ses origines et du pouvoir entre ses mains. Sa propulsion soudaine dans le Royaume des Neiges fait vaciller ses certitudes et va lui révéler tout son potentiel. Bref. On pardonnera ses hésitations, ses doutes, ses angoisses, ses approximations.
Par contre, ses moindres pas sont guidés systématiquement par un garçon. Entre Bale, son amoureux kidnappé sous son nez, pour qui elle a franchi la frontière invisible et bravé tous les dangers afin de le retrouver, puis il y a Kaï, sensible et inaccessible, sans oublier Jagger, ce voleur au grand cœur, qui fait battre celui de notre héroïne plus que de raison... En vrai, ça fait beaucoup de prétendants pour une seule demoiselle, même si les lignes sont assez floues, et si l'essentiel se passe dans l'émotion, l'effleurement, le désir trouble.
Je peux comprendre l'idée, mais la lecture au premier degré peut s'avérer déconcertante. D'où prudence avant de condamner hâtivement. Car l'ambiance globale est tout de même prodigieuse. J'ai ressenti une profonde admiration, une vraie immersion dans ce monde imaginaire. J'ai aussi beaucoup aimé le clan des Voleuses : leurs ruses, leurs masques, leurs pactes, leurs non-dits et leurs secrets. C'est comme pour tout : beau en apparence et tellement trompeur. 
Au final, j'ai été séduite. La lecture n'est pas sans défaut mais elle a aussi du charme et du mystère à revendre. Une découverte parfaite pour la saison.

Milan (2018) - Traduit par Emmanuelle Pingault