Pressentiments, de Katherine Webb
Sur un chantier près de Ypres, la découverte de la dépouille d'un soldat, avec deux lettres soigneusement préservées en poche, va conduire une journaliste à résoudre un drame survenu un siècle plus tôt, en pleine campagne du Berkshire, impliquant un révérend, son épouse et leur domestique suite à l'arrivée d'un pseudo théosophe au presbytère.
Printemps 1911. Cat Morley est embauchée chez le couple Canning peu après sa sortie de prison, mais la venue de Robin Durrant va chambouler un quotidien assez morne et néanmoins paisible. En effet, l'homme veut démontrer la présence de créatures célestes et parcourt de longues heures les plaines et les bois avec son matériel photographique. Le révérend est fasciné et ne pense plus qu'à ça, au point de s'éloigner du lit conjugal. Hester est désemparée et cherche à tenir leur convive à l'écart malgré une emprise grandissante sur l'harmonie du foyer.
Tensions, désirs, frustrations... l'atmosphère du roman est lourde et sulfureuse. Mais quelle lecture étonnante ! La construction est somme toute classique (passé et présent en alternance) ce qui nous donne à partager l'avancée de l'enquête, tout en s'attachant aux destins tragiques des personnages de 1911. C'est comme fouiller une malle abandonnée pour y piocher ses petits trésors ou réveiller ses souvenirs enfouis. Disons que ça a un charme désuet toujours plaisant ! Et même si l'intrigue est un peu longuette, l'ambiance générale est sincèrement captivante.
Pocket (2014) - Traduit par Isabelle Caron
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⭐⭐⭐