Tu me dois un meurtre, par Eileen Cook
Ça commence comme un film de Hitchcock : deux inconnues se rencontrent dans un avion et échangent quelques verres en imaginant le crime parfait. Pour y réussir, elles devraient échanger leurs victimes. L'une éliminerait son ex, l'autre sa mère.
Elles pactisent en gloussant. Après quoi, enivrée par l'alcool, Kim s'effondre dans son fauteuil sans trop y réfléchir.
Ce n'était qu'un délire conçu pour chasser de longues heures d'attente dans une aéroport et la frustration énorme d'avoir à supporter son bourreau des cœurs et sa nouvelle conquête. Ni plus ni moins.
Malheureusement ce voyage à Londres va virer au cauchemar. La mort de Connor va en effet précipiter l'héroïne dans l'horreur. Kim comprend rapidement qu'elle est désormais associée à un crime et qu'elle a perdu le contrôle de la situation.
Car Nicki va se rappeler à elle. Exiger sa part du contrat. Elle va s'y employer sournoisement. La harceler et la menacer.
Pour Kim, l'étau se resserre. Spirale infernale. Doutes. Tension implacable. Et j'en passe.
On tourne les pages du roman en soutenant le rythme. Mais on s'interroge aussi face à l'attitude déconcertante de l'héroïne. Cela ressemble fort à de l'hystérie paranoïaque. Qui sait ? Kim a pas mal de secrets sous le coude, après tout.
Enfin bref. Ce roman YA se lit d'une traite et joue adroitement avec les codes du suspense. Le spectre hitchcockien et le cadre londonien lui confèrent également beaucoup d'attrait. Seule la fin vient froisser mes exigences en matière de dénouement impitoyable. J'attendais plus de clash.
Cela reste toutefois une bonne découverte en matière de thriller pour jeunes adultes.
Casterman, 2021 - Traduit par Samuel Sfez
⭐⭐⭐