La charmante librairie des flots tranquilles, de Jenny Colgan
J'avoue, cette nouvelle histoire de Jenny Colgan m'a inspirée quelque déception. La tournure des événements m'a semblé plus lourde et surtout les personnages ont été moins attachants que dans La charmante librairie des jours heureux.
Dans ce roman, nous retournons donc en Écosse où l'héroïne précédente (Nina) avait élu domicile en trouvant l'amour et un boulot formidable. Mais des soucis de santé la contraignent à lever le pied. Elle doit donc embaucher Zoe de Londres pour assurer sa tournée sur les routes de campagne.
Cette nouvelle héroïne est au bout du rouleau. Maman célibataire et sans le sou, elle vient de trouver un poste de nounou dans ce trou paumé de Kirrinfief. Elle débarque dans une grande demeure respectable où vivent des enfants turbulents avec leur père (Ramsay, très grand et très peu présent). La maman semble avoir disparu des radars car nul n'a le droit de l'évoquer.
D'où un tableau brinquebalant car la famille Urquart est plus désespérée que polissonne.
Zoe va ainsi mettre un peu d'ordre dans ce foyer qui refuse d'être cadré (pas d'école, pas de repas potable, pas de vêtements à la bonne taille). Elle va en baver mais elle n'a pas d'autre choix que de rester. En particulier pour son fils, Hari (qui ne parle pas). Après tout, Zoe sent que ce changement d'air ne peut que leur être bénéfique.
Vous l'avez compris : ce roman n'est pas une suite mais un livre-compagnon. On croise quelques-uns des personnages de La charmante librairie des jours heureux (Zoe est l'ex-copine du frère de la coloc de Nina). On passe vite fait par Kirrinfief. Et puis c'est tout.
En fait, on s'enterre principalement dans la grande demeure des Urquart (figée dans le temps, avec ses pièces verrouillées ou ses tonnes de bouquins interdits d'accès). On va donc dépatouiller leurs conflits familiaux, nombreux et pas anodins (dépression, déni de parentalité, harcèlement, scarification, mutisme) etc.
Que de problèmes ! On sent que l'histoire sera plus poignante et dramatique. Au détriment de l’ambiance écossaise dont le folklore et les autochtones sont plus en retrait. Là, vous sentez ma frustration. J'avais adoré les décors et les gens dans La charmante librairie des jours heureux.
Cette nouvelle lecture est donc moins légère et tellement peu crédible. Vous dire que Super Nounou retrousse ses manches pour relever TOUS les défis ? Ça me fait lever les yeux au ciel mais passons.
Pour le coup, le format audio n'a pas aidé car la voix de la comédienne est larmoyante et s'engouffre dans un tunnel d'émotions gnangnan. Qu'est-ce que j'ai pu soupirer. Franchement, ce titre est moins bon que La charmante librairie des jours heureux.
Enfin, pour moi, il n'y a pas assez d'Écosse ou de Kirrinfief, trop de drames hélas !