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Chez Clarabel
17 janvier 2014

Le songe d'une nuit d'automne, Tome 2 : Les quatre cours, de Lesley Livingston

*** Il s'agit de la suite de La neuvième nuit ! *** Risque de spoilers !

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Retour sur les amours tourmentées de Kelley et Sonny, forcés de vivre séparément des aventures mouvementées. Eh oui, l'auteur ne ménage pas sa peine et nous réserve quelques petites surprises, nous qui pensions avoir tout compris, tout cerné dans le 1er tome, nous voilà face à une intrigue toute chamboulée (avec de nouveaux dangers, des révélations fracassantes, de nouvelles alliances et l'introduction d'un nouveau prétendant).

Ceci ne laisse guère de place pour la mièvrerie, l'action prime, et les combats aussi... Sonny ne chôme pas. Il a une mission à boucler, s'il souhaite revoir sa dulcinée. Kelley, de son côté, se morfond à New York où elle prépare une nouvelle pièce de théâtre. Bien évidemment le manque de Sonny devient plus fort chaque jour, aussi tente-t-elle d'oublier son triste sort en faisant comme si le monde féerique n'avait jamais existé (et en acceptant de sortir s'amuser avec un autre, yepi !). De plus, elle a renié son héritage et doit lutter chaque instant pour résister aux appels intempestifs de ses géniteurs.

La demoiselle veut retrouver un semblant de vie normale, mais c'est sans compter sur les mauvaises rencontres dans Central Park, et plouf, elle débarque dans l'Outremonde (et revoit enfin Sonny !). Cela survient à mi-parcours, c'est un peu long, certes, les plus romantiques pesteront, personnellement je trouve qu'un peu de piment ne fait pas de mal à l'intrigue ! Et bingo, les retrouvailles virent à la débandade et je m'esclaffe.

Tout ceci nous conduira vers une issue fatale et déchirante, avec une décision très grave que devra prendre l'héroïne. Des lendemains difficiles sont à prévoir, à découvrir dans le dernier tome qui paraîtra au mois d'avril. En attendant, la série tient sa promesse de lecture doucereuse et charmante. L'ensemble est mignon et attachant, avec un univers sur la féerie vraiment bien développé, en somme je ne peux qu'adhérer !

Panini Books, coll. Scarlett,  septembre 2013 - traduit par Cécile Tasson

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9 janvier 2014

La bobine d'Alfred, de Malika Ferdjoukh

“La bobine d'Alfred” est un roman doux et tendrement nostalgique, qui rend un bel hommage au cinéma de l'âge d'or hollywoodien et au grand Alfred Hitchcock.

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L'histoire : Harry Bonnet a tout juste 16 ans lorsqu'il traverse l'Atlantique, avec son père, pour vivre son aventure américaine. À lui les films à toute heure du jour et de la nuit, les rencontres de starlette sur la plage, le permis de conduire, les crèmes glacées au parfum improbable...

Ce qui l'attend sera encore plus époustouflant : assister au tournage (secret) du dernier Hitchcock, Mary Rose, d'après la pièce de J.M. Barrie. Le garçon est aussitôt ébloui, par l'actrice Veronica West, par l'ambiance sur le plateau, électrique, pesante mais fascinante, par le mystère environnant.

D'ailleurs, n'en pouvant plus de lambiner dans son coin, il n'hésitera pas à commettre un petit délit pour assouvir sa passion dévorante...

Et nous voici plongés au coeur d'une histoire invraisemblable, mais palpitante, qui séduit et envoûte littéralement, même si force est de reconnaître que tout le charme du livre réside dans son atmosphère ! C'est délicieusement désuet, poudré d'un voile infime (mais pas ringard), absolument élégant, irréel et fabuleux. Un pur régal.

Je sèche pour vous dire à quel point cette lecture a su me transporter, me faire sourire, m'enchanter (et pourtant, je l'avoue, ce n'est pas mon roman préféré non plus). Mais j'étais tellement sous la coupe de mon émerveillement, j'avais tellement anticipé ce mariage entre Malika Ferdjoukh, Alfred Hitchcock et toute cette thématique autour du (vieux) cinéma hollywoodien.

Je soupçonne l'auteur de s'être livrée à cet exercice juste pour satisfaire un plaisir égoïste et elle a eu drôlement raison ! Ce roman, c'est son cri d'amour en bonne cinéphile qui se respecte.
Amen.

École des Loisirs (grand format), octobre 2013 - illustration de couverture : Séverin Millet.


«Ah, c'est de la belle histoire. Ça parle des morts, tu vois, des morts qui reviennent et qui partent. Du souvenir. Du temps qui passe. De l'amour d'une maman pour son enfant. Mais va proposer ça à des producteurs ! Ils te répondent quoi ? "Monsieur Hitchcock, tu nous as montré des meurtres sous une douche, sur un manège, un trapèze, dans un train, un bateau, un moulin, un clocher... et tu te ramènes avec ta petite histoire de fantômes sans crime ? Sorry. No money." Trop romantique pour 1964.»

6 janvier 2014

Le songe d'une nuit d'automne, Tome 1 : La neuvième nuit, par Lesley Livingston

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Kelley a tout quitté pour s'installer à New York et assouvir sa passion pour le théâtre. Elle vient d'ailleurs de décrocher le rôle principal dans la pièce de Shakespeare, Le Songe d'une Nuit d'été. Un jour, après avoir totalement perdu ses moyens sur scène, Kelley se réfugie dans Central Park et fait une rencontre particulièrement étrange... Un cheval est en train de se noyer dans un cours d'eau ! La jeune fille s'empresse de lui venir en aide, mais le retrouve peu de temps après, dans son son appartement, et plus précisément sous la douche.

Là, je sens que je vous en bouche un coin (j'ai moi-même cru à une bonne blague), mais ce cheval est en fait une créature féerique, chose à laquelle Kelley n'entend strictement rien. C'est un séduisant jeune homme, Sonny Flannery, qui va tenter de l'introduire à cet univers enchanteur, ravagé par la guerre des clans (la cour d'été, la cour d'hiver et la cour d'automne). Lui est un Janus, autrement dit un gardien des portes qui séparent le monde des mortels à celui des immortels, il travaille pour Aubéron, le roi Unseelie, dont la réputation n'est plus à faire, et il est tombé sous le charme de Kelley qu'il veut à tout prix protéger.

Vous obtenez ainsi une lecture facile, légère, charmante et absolument divertissante. Trame romanesque classique, folklore féerique sans surprise, personnages gentils et malléables, voués à vivre une passion amoureuse conflictuelle... demandez le programme ! On savoure, on craque pour les jolies scènes romantiques et pour le (faux) suspense de l'intrigue. On succombe à l'interdit et au pouvoir toxique de la féerie. En tout cas, moi, je suis cliente ! Certes tout n'est pas parfait, mais cela ne me pose aucun problème, à partir du moment où j'ai passé un très bon moment qui nous affranchit de toute réalité pendant 350 pages. La suite est déjà disponible (tome 2 : Les quatre cours). 

Panini Books, coll. Scarlett, juin 2013 - traduit par Cécile Tasson

19 décembre 2013

La double vie de Cassiel Roadnight, de Jenny Valentine

« Je n'ai pas choisi d'être lui. Je n'ai pas désigné Cassiel Roadnight, je ne l'ai pas fait sortir d'une file de personnes qui me ressemblaient comme deux gouttes d'eau. J'ai simplement laissé faire. Je voulais simplement que ce soit vrai. C'est le seul tort que j'ai eu, au début. »

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Cassiel Roadnight a disparu de la circulation depuis deux ans, aussi sa famille n'en croit pas ses yeux lorsque les services sociaux leur signalent avoir retrouvé le garçon. C'est sa soeur Edie qui vient à sa rencontre. Très émue, la jeune fille lui tombe dans les bras et le ramène aussitôt à la maison. Le hic, c'est qu'il ne s'agit pas du vrai Cassiel Roadnight, mais d'un prénommé Chap, dont la ressemblance troublante avec le fugitif a confondu tout le monde.

Chap est aussi un adolescent en fugue, depuis quatre ans, il se débrouille par lui-même après avoir été séparé de son grand-père. Le garçon ne voulait pas duper les Roadnight en se faisant passer pour Cassiel, mais c'est suite à un malentendu et le voici maintenant prisonnier de cette mascarade. Il n'est pas fier de lui de tromper son entourage, il se sent même oppressé et songe à disparaître de nouveau du paysage.

Et pourtant, il continue de jouer la comédie. Un mystère plane sur la famille Roadnight et les causes du départ de Cassiel. Ce dernier semblait être un type arrogant et difficile à vivre, Chap tente de coller au moule, sans grande conviction. Il cherche alors à en savoir plus, il questionne, il rencontre les (mauvaises) personnes, il sonde les proches et il comprend assez rapidement qu'il est en danger.

Oui, parce que ce roman est tout de même ancré sur une solide base de mystère et de suspense. Non seulement on s'interroge sur le cas de Cassiel, mais on se demande aussi jusqu'où pourra tenir Chap dans son double rôle. C'est frustrant, très prenant, assez stressant aussi. Les doigts sont collés aux pages du livre, on n'en peut plus de savoir la vérité et on ne cesse de recevoir de nouvelles informations, toutes plus aberrantes les unes que les autres. (À ce propos, la fin est tout de même abusée. Trop facile.)

Ce titre a reçu la Pépite du Roman pour ados décerné lors du dernier Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil. C'est totalement justifié. On plonge dans sa lecture avec une curiosité qui ne cesse d'être alimentée et grandement récompensée au fil des chapitres. L'histoire est pesante et mélancolique, sans frôler le désespoir absolu. C'est tout bonnement poignant de voir les liens qui se tissent entre les êtres, le portrait de la famille Roadnight qui est complètement brinquebalante et qui ne va pas forcément se reconsolider avec le retour du fils disparu.

C'est définitivement une ambiance qui envoûte et une histoire qui vous happe pour ne vous relâcher qu'à la toute dernière ligne. Très bon !

École des Loisirs, septembre 2013, traduit par Diane Ménard - illustration de couverture : Gabriel Gay.

13 décembre 2013

L'Étang aux libellules, par Eva Ibbotson

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Pour éloigner de Londres sa fille Tally à l'annonce d'une guerre imminente, le docteur Hamilton décide de l'inscrire au pensionnat Delterton dans le Devonshire. Cette école est réputée pour prodiguer un enseignement progressiste et laxiste. La jeune fille est d'abord décontenancée, puis parvient à s'adapter au sein de cette communauté très attachante : nouveaux amis, professeurs atypiques, cours excitants... Tally prend rapidement goût à sa nouvelle vie.

Saisissant l'occasion de participer au festival de danse folklorique, organisé par le petit royaume de Berganie, la jeune fille mobilise les troupes pour se joindre à cette entreprise risquée (et se payer le luxe de rencontrer le roi Johannes, qui résiste vaillamment à Hitler). Leur spectacle est d'un amateurisme confondant, aux mille couleurs bariolées, paré de fleurs et de gesticulations insensées, mais au moins les enfants sont follement enthousiastes et motivés. Et puis, le drame arrive, c'est le cafouillage, il faut lever le camp sans plus attendre ... avec en mission secrète, celle de sauver le jeune prince Karil.

J'essaie d'en dévoiler le moins possible, car en fait ce roman est un véritable tourbillon d'aventures et d'émotions. Il se compose en plusieurs parties, aux multiples pistes de lecture, et nous en fait voir de toutes les couleurs. L'effet est magique, absolument fascinant. Il y a à la fois une dimension historique, romanesque et fantastique dans ce livre, qui est un incroyable mais fabuleux fourre-tout. On a aussi le sentiment d'être hors du temps, au cœur d'une ambiance intimiste et d'une histoire fantasque. Bien entendu, j'ai été immédiatement séduite par cette magnifique lecture, j'en suis sortie avec un sourire ravi jusqu'aux oreilles !

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, octobre 2011 - traduit par Cécile Arnaud - illustration de couverture : Pierre Mornet

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12 décembre 2013

Hérétiques, I : Le Mystère Isolde, de Philippa Gregory

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La jeune Isolde vient d'être dépossédée de son héritage, suite à la mort de son père, et doit prendre ses fonctions d'abbesse à la tête de l'abbaye de Lucretili. Elle n'a guère le choix de s'opposer à la décision de son frère et prend le voile avec un profond sentiment d'amertume et d'injustice.

Trois mois plus tard, Luca Vero, un jeune novice, est envoyé en tant qu'inquisiteur pour comprendre l'origine du trouble qui frappe les sœurs depuis l'arrivée d'Isolde. En effet, celles-ci manifestent des comportements erratiques, elles déambulent la nuit, ont des visions et certaines portent des stigmates. On murmure déjà que c'est la faute de la nouvelle abbesse et de sa servante maure.

Isolde ne se défend pas, mais prête son concours au jeune Luca. Sa franchise et ses blessures secrètes lui sont, par contre, défavorables et font pencher la balance vers sa culpabilité. Mais notre représentant de l'Ordre papal est tout de même ému par la détresse de la jeune fille et ne va pas se contenter des faits qui lui sont offerts sur un plateau.

Toute la première moitié du roman va donc s'intéresser à cette enquête, qui est réellement fascinante du fait de son cadre religieux qui rappelle vaguement Le Nom de la rose. Toutefois, l'histoire reste en surface, elle tente des pistes mais n'ose pas dépasser les codes du genre (roman jeunesse oblige). Et donc c'est gentillet, avant de basculer vers une issue improbable et mielleuse (désolée, mais la fuite en avant m'a inspiré beaucoup d'ennui !).

Je retiendrai, néanmoins, de cette lecture une belle introduction à un XVe siècle sclérosé par sa foi religieuse, sa croyance aux superstitions et la chasse aux sorcières sitôt qu'on sort des sentiers battus - une femme qui pratique la médecine ou qui revendique son droit à l'indépendance est une idée farouchement combattue et scandaleuse ! L'auteur a su transmettre ce poids qui accablait les femmes et leur ôtait toute identité à travers un récit réaliste.

Un bon roman historique, certes, accessible pour les plus jeunes (dès le niveau collège), mais qui est bancal et maladroit dans sa conduite générale.

Gallimard jeunesse, octobre 2013, traduit par Alice Marchand

12 décembre 2013

Le Cercle des confidentes, 1. Lady Megan par Jennifer McGowan

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Londres, 1559. Meg Fellowes, 17 ans, comédienne de la troupe de la Rose d’Or, est arrêtée pour vol et se sait condamnée à la potence. Pourtant, on lui propose une alternative : accepter de faire partie d’un groupe de demoiselles d’honneur très spéciales - des espionnes au service de la reine Élisabeth d’Angleterre. Meg est chargée d'être les yeux et les oreilles de la souveraine, auprès de qui elle doit faire un rapport sur tout ce qu'elle entend et voit (la jeune fille est dotée d'une mémoire exceptionnelle, elle est notamment capable de réciter une conversation entière en espagnol alors qu'elle n'y comprend goutte).

Mais les intrigues de la cour sont nombreuses, fourbes et tordues. Meg doit jouer sur plusieurs fronts et se retrouve forcée de faire des choses qui vont à l'encontre de sa conscience (trahir ses amis, espionner la reine elle-même, avoir un faible pour un courtisan peu recommandable). De plus, elle a appris que la précédente jeune fille qui avait tenu son rôle a été assassinée au cours de ses fonctions, de quoi lui donner le tournis et quelques frayeurs supplémentaires. Meg vient de pénétrer dans une arène cernée de dangers, d'interdits et de mensonges.

Superbe introduction d'une nouvelle série historique alliant charme et mystère (dans la même veine que The Agency de Y.S Lee ou La maison du magicien de Mary Hooper) ! La lecture rassemble une intrigue efficace, avec du suspense et de l'espionnage, des trahisons et des complots politiques à foison. L'héroïne est une fonceuse, qui ne doute de rien et qui fait aussi preuve de droiture et de noblesse du coeur. Par contre, l'action est assez lente, l'histoire est ultra détaillée, compacte et parfois confuse, elle est également ralentie par des éléments insignifiants (les discussions, les leçons, les passages secrets à débusquer...). C'est un ensemble, certes, mais c'est générateur d'une pointe d'ennui à mi-parcours du livre.

Sans quoi, l'intrigue amoureuse, aussi minime soit-elle, est mignonne et croustillante, il me tarde d'en connaître les développements dans les prochains tomes à paraître ! Car cette série est attachante, riche d'un contexte historique qui refuse de faire tapisserie. Quelques défauts seront à corriger, sinon c'est très bien pour un début ! Cela donne envie d'en lire un peu plus...

éditions Milan, coll. Macadam, septembre 2013 - traduit par Marie Cambolieu

11 décembre 2013

Les Enfants du Roi, de Sonya Hartnett

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Jeremy et Cecily Lockwood quittent Londres avec leur mère pour vivre à la campagne, chez leur oncle Peregrine. C'est le début de la guerre, la ville a décrété un blackout et les premiers raids aériens se font attendre. En route, les Lockwood recueillent une jeune évacuée, May Bright. Elle a dix ans, elle est toute mignonne et timide, Cecily décide d'en faire “sa chose”, mais la demoiselle est rebelle.

Finalement, sans prévenir, elle part se promener dans les jardins ou les bois, elle fait même une découverte étonnante dans les ruines du château et propose à Cecily, revêche, de la suivre. Deux garçons, deux frères, sont là. Méfiants, blessants, moqueurs. Cecily prend la mouche, tandis que May est intriguée. Peu de temps après, l'oncle Peregrine leur fait part d'une vieille légende (triste et effrayante) au sujet de Richard III et du mystère des Princes de la Tour.

Plus qu'un simple roman historique, c'est aussi une plongée dans un monde chimérique (avec des fantômes, des mystères, des secrets). On y trouve aussi une ambiance surannée, des personnages crispants (surtout Cecily), du charme, une écriture remarquable, tout en poésie et en subtilité. On se laisse séduire, en dépit de nos doutes ou de nos réticences, ce qui est assez inhabituel. Je pense d'ailleurs que c'est une lecture qui plaira davantage aux adultes, mais qui risque de laisser les enfants dans une certaine perplexité. 

éditions (Les Grandes Personnes), avril 2013, traduit par Fanny Ladd et Patricia Duez, illustration de couv. : Gérard Dubois

5 décembre 2013

Gladiateur, tome 1 : Le combat pour la liberté, par Simon Scarrow

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Empire romain, 61 av. JC.
Marcus Cornelius Primus assiste, impuissant, à la mort de son père. Sa mère et lui sont enlevés et livrés à un homme assoiffé de vengeance et portant une haine ancestrale à l'ancien centurion Titus Cornelius Pollenius. Par chance, Marcus parvient à s'échapper et cherche à se rendre à Rome. Mais sa fuite va tourner court sur le bateau à bord duquel il avait réussi à se faufiler clandestinement. Démasqué, Marcus est finalement vendu comme esclave à un laniste, qui l'envoie dans la meilleure école de gladiateurs.

Commence alors pour lui une existence de dur labeur, à devoir suivre une formation difficile et dictée par des règles très strictes. Toutefois, Marcus acquiert les compétences d'un guerrier d'élite. Tenaillé par son passé qui le hante toujours, il veut recouvrir sa liberté au plus vite pour sauver sa mère et obtenir de Pompée le Grand de leur venir en aide (son père lui avait sauvé la vie, lors de la défaite de Spartacus). Mais d'autres révélations attendent le garçon au tournant, encore et toujours !

Les jeunes amateurs d'aventure et d'action vont apprécier cette découverte, plantée dans un contexte historique enrichissant (surtout quand on connaît le succès des séries comme Rome ou Spartacus, mais aussi des films comme 300 ou Gladiator, et même le jeu vidéo Ryse : Son of Rome, les références ne manquent pas !). La Rome antique a toujours enflammé l'imaginaire des lecteurs et autre cinéphiles. Comment, maintenant, adapter cet univers sans pitié à un public de 11-12 ans en moyenne ?

Simon Scarrow a visé juste : une intrigue hyper basique mais palpitante, grâce à une succession de rebondissements et un coup de théâtre final. En plus, le personnage central est un héros sympathique, qui incarne les notions de valeur et d'honneur de l'époque (époque pourtant très troublée et ultra violente, ne l'oublions pas !). Certes, la série décrit avec réalisme les scènes de combat, mais sans violence gratuite, comme elle s'adresse à des enfants, cela ne dépasse jamais les bornes. Une lecture passionnante, qu'on peut rapprocher avec la série Les trois légions de Rosemary Sutcliff, par exemple. 

Gallimard jeunesse, février 2013 - traduit par Julien Ramel
♣ Tome 2 à paraître en 2014 ♣

3 décembre 2013

Sept messages pour mes 15 ans, par Stewart Lewis

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Luna porte le deuil de sa mère depuis un an, celle-ci a été renversée par un taxi et a laissé une famille choquée. En fouillant dans son studio, Luna trouve son portable et découvre qu'il contient sept messages. Elle écoute le premier et se réserve le droit d'écouter le reste au fil des jours. Sa mère, qui était un mannequin célèbre, aurait, semble-t-il, emporté ses secrets dans sa tombe. Car au fil de ses découvertes, Luna est de plus en plus perplexe, convaincue que son père lui ment, que sa mère menait une double vie, que d'autres personnes étaient dans la confidence et doivent aujourd'hui jouer cartes sur table avec elle.

Cette quête, finalement, permettra à la jeune adolescente de se remettre sur les rails. Depuis un an, elle se sentait déboussolée et complètement à l'ouest. Elle a même pris l'initiative de taper à la porte de son voisin, le bel Oliver, qui joue du violoncelle sous sa fenêtre, à longueur de journée, pour lui proposer de l'assister. Ainsi, de rencontres en surprises, de révélations en désillusions, d'interrogations en confidences, Luna dresse un portrait pas tout rose de sa jolie maman, mais apprend aussi d'autres vérités sur la vie, l'amour et l'engagement en général.

C'est un doux roman, plutôt doux-amer, très sensible, touché par la grâce et arrosé d'un voile de suspense, que j'ai eu plaisir de picorer. Peut-être le charme finit-il par s'étioler au fil des chapitres, la fin se révélant trop lisse, trop facile, mais du moins le reste du roman n'aura jamais manqué de m'émouvoir, de me troubler et de m'interpeller. Le parcours de Luna est celui d'une adolescente brisée, qui cherche de nouveaux repères et qui va brillamment se sortir de son long tunnel avec tact et beaucoup d'acuité. C'est un très beau et doux moment que nous propose cette lecture !

La Martinière J., octobre 2013, traduit par Sophie Passant

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