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Chez Clarabel
25 septembre 2014

Hilda (série) de Luke Pearson

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Hilda est une héroïne craquante, avec ses cheveux bleus et son animal de compagnie, Brindille, mi-chien mi-faon. Elle nous invite tout naturellement dans son univers coloré, attachant et original. La fillette vit avec sa maman dans une maison en pleine campagne, qui constitue pour l'enfant un terrain de jeux inépuisable où elle y explore tous les trésors cachés. Intrépide, curieuse, débordante d'énergie, Hilda a aussi une imagination fertile : elle croit aux trolls, aux petits êtres invisibles, aux géants, à la poésie, au mystère de l'univers... 

C'est une série sincèrement enthousiasmante, très riche et captivante, avec des tas de petites aventures féériques. J'ai tout de suite été séduite. Les histoires sont simples, tendres et un peu puériles mais magnifiquement mises en scène, les adultes aussi vont adorer explorer ce monde décalé, un doux mélange de réalité et fantaisie, où l'on croise des géants, des oiseaux qui parlent, des êtres minuscules qu'on ne voit jamais à l'œil nu... et en même temps le duo mère-fille dans leur cocon douillet, le départ pour la ville (argh) etc. C'est un enchantement perpétuel, qui donne envie de sourire tout du long. 

Et puis l'édition est très soignée : de belles couvertures cartonnées, le dos toilé, finement brodé, des couleurs chaudes et une ambiance réconfortante. Bref, c'est une petite série avec beaucoup de charme, pleine de douceur, de peps et de chaleur ! J'ai aimé fort, fort, fort.

Hilda et le troll ♦ Hilda et le géant de minuit ♦ Hilda et la parade des oiseaux (Casterman, 2014)

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22 septembre 2014

Les Pénates, de Vincent Sorel & Alexandre Franc

Les Penates

Pierre est passionné par son travail et les grandes catastrophes de l'Histoire. Marié et père de famille, il délaisse leur compagnie pour s'enfermer dans son bureau à rédiger son livre sur Titus. Un soir, il accueille chez lui son meilleur ami Simon, marqué par un drame personnel, et lui confie sa conception de la vie de couple : « Je suis comme un archéologue découvrant les traces d'une vie passée. » Et de fait, la symbiose conjugale s'est éteinte, laissant place à une routine écrasante. Véra est à bout de nerfs, elle se sent seule et aigrie. Enrôlée dans une existence qui la lasse, Véra réalise qu'elle « n'attend rien d'autre, maintenant ».

Cette représentation du couple en crise est saisissante d'authenticité : émotion à fleur de peau, sensation d'amertume, remise en question, fâcherie répétée et sentiment d'impuissance... bref, le portrait n'est pas joyeux mais pointe du doigt les petits travers qui grippent la belle mécanique. Ça sent le fatalisme désabusé !! Et pourtant, le dessin est agréable, simple, doux, aux couleurs tendres. On éprouve une totale empathie avec les personnages. Seul le scénario divague un peu, sur la fin, avec la rébellion des pénates de la petite Bérénice (ses peluches) et l'idée saugrenue de frapper Pierre d'une grave maladie.

Mais le scénario d'ensemble est très bon, exploité avec une grande justesse. On peut facilement se retrouver dans cette radiographie d'un couple en péril. C'est mi-figue mi-raisin, à l'image de notre société constamment insatisfaite. 

Casterman, coll. Professeur Cyclope, août 2014 ♦ Initialement créé dans le périodique numérique Professeur Cyclope, Les Pénates est ici proposé dans une version augmentée de 6 pages et spécialement retravaillé pour l'édition papier.

18 septembre 2014

Les Orangers de Versailles, d'Annie Pietri, Nicolas Digard & Christine Circosta

Orangers

Adaptation réussie du célèbre roman d'Annie Pietri par Nicolas Digard,
avec les couleurs et illustrations de Christine Circosta. 

Marion est fille de jardinier et a été choisie pour servir la favorite de Louis XIV, madame de Montespan. Éblouie par sa beauté, Marion supporte sans broncher la jalousie des lingères lorsqu'elle décroche le poste d'Occupée (qui consiste à veiller le sommeil agité de la maîtresse royale) et se distingue aussi lorsqu'elle reconnaît savoir lire et écrire, en plus de posséder un odorat exceptionnel (parfois à son grand dam, les couloirs de Versailles dégagent des relents fétides). Elle connaît les plantes comme sa poche et est capable de créer des parfums. Mme de Montespan lui en commande aussitôt.

Étourdie par cette nouvelle existence, Marion ne prend pas garde des faux-semblants ni de la mesquinerie derrière les sourires mielleux de la favorite du roi. Car Mme de Montespan est hautaine, capricieuse et exigeante. Elle voue aussi une haine farouche pour la reine, qu'elle rêve de détrôner. Pour cela, elle ourdit des complots d'empoisonnement et se rend à des messes noires orchestrées par la Voisin. Marion surprend ainsi leur plan machiavélique et va se démener pour dénoncer leurs crimes.  

On retrouve dans cette bande dessinée la reproduction du cadre magnifique de Versailles et ses jardins coquets, mais l'histoire nous entraîne aussi dans les coulisses et les dortoirs des domestiques, On découvre tout un tas de petits détails non négligeables, comme le manque d'hygiène et les odeurs pestilentielles dans le château. On comprend pourquoi les jardiniers mettaient le paquet à l'extérieur pour oxygéner la cour royale !

Outre cette mise en scène et ces décors impeccables, l'histoire est basée sur des faits historiques authentiques (l'affaire des poisons) qui sert à raconter la destinée incroyable d'une jeune fille sensible et innocente, livrée aux intrigues redoutables de Versailles. Cette partie n'est pas très crédible, mais on se laisse duper avec plaisir car le récit est entraînant et baigne tout de même dans un cadre fascinant et hors du commun.

BD Kids Okapi, septembre 2014

17 septembre 2014

Les Royaumes du Nord (1) par Stéphane Melchior & Clément Oubrerie

Adaptation réussie de l'œuvre de Philip Pullman en bande dessinée !

Les Royaumes du Nord

Et pourtant, il en fallait du culot (ou de l'inconscience) pour se coller à cet univers foisonnant, fourmillant de détails, enveloppé dans de longues descriptions littéraires et invitant souvent le lecteur à se façonner sa propre interprétation. De quoi filer les chocottes. Mais Stéphane Melchior et Clément Oubrerie n'ont pas failli et ont retranscrit les émotions du livre, en conservant ses mystères et faux-semblants, à travers une vraie dynamique, enthousiasmante. Le récit est vif, enlevé, emmené par une Lyra intrépide et facétieuse, curieuse du monde extérieur et impatiente de quitter les murs de l'austère Jordan College où elle a reçu une éducation stricte auprès des Érudits.

L'arrivée de la très belle et richissime Mme Coulter va être pour elle l'occasion de découvrir une vie plus excitante (courir les boutiques, porter de jolies toilettes, fréquenter du beau monde, assister à des dîners guindés...). Lyra supporte ce tralala en attendant son heure : sa bienfaitrice a promis de la mener en expédition dans le Nord. Ce territoire secret, peuplé de créatures féroces, où semblent se tramer des phénomènes louches, serait aussi le lieu où son jeune ami Roger, le garçon de cuisine, aurait été conduit après son enlèvement par les Enfourneurs.

Ce 1er volume en bande dessinée n'a finalement adapté qu'un 1/3 du roman (tome 1) de la saga ! Les auteurs n'ont donc négligé aucun détail, mais sans peser sur le rythme de la lecture. L'univers de Pullman trouve ici une exécution magistrale et fabuleuse : ambiance vespérale, personnages troubles et inquiétants, suspense et angoisse rampante... On cultive l'art de la mise en scène en grand apparat. Franchement, c'est passionnant ! J'ai également beaucoup aimé les dessins et la vision qui a été faite de cette série. Il me tarde de lire la suite de l'aventure.

Gallimard, septembre 2014  ♦  Premières pages à feuilleter sur le site

31 juillet 2014

Cet été-là, de Jillian Tamaki et Mariko Tamaki

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Rose et Windy se connaissent depuis l’enfance. Elles se retrouvent chaque été à Awago Beach où leurs familles louent des cottages. Ensemble, elles partagent les baignades, les barbecues sur la plage, les paquets de marshmallow avalés au coin du feu, les films d’horreur visionnés en cachette, mais aussi les mille questions de l’entrée dans l’adolescence. Cet été-là, Rose suit avec beaucoup d’intérêt les démêlés d’un groupe d’ados plus âgés, tandis que Windy rêve de devenir la reine du hip-hop. 

Toutefois, chez Rose, l'ambiance n'est pas à la fête. Ses parents ne cessent de se chamailler, un secret plane au-dessus de leurs têtes. Au lieu de s'en libérer, la mère de Rose ressasse son amertume et s'enfonce dans la dépression. La jeune fille fuit le foyer le plus souvent possible pour se changer les idées, mais même son amie Windy ne la fait plus rire comme avant. C'est finalement le garçon du drugstore, celui que les filles surnomment le Dud, qui détournera son attention vers ses amourettes d'été particulièrement mouvementées. 

Cette histoire a le goût de l'enfance, des vacances, des espoirs et des désillusions, tout ça sur fond de désir d'enfant, de frustration, d'accident, d'abandon, d'adoption ... L'histoire est assez classique et se présente comme une chronique douce-amère - une tranche de vie qui capture parfaitement les miracles d'été et la période de transition. Mais cet été-là sera-t-il le cataclysme voulu pour tous les personnages ? la fin reste ouverte !

J'ai aimé le charme ouaté de cette lecture, sa délicatesse et sa simplicité, mais j'ai surtout été fascinée par l'art graphique de cet ouvrage, aux illustrations magnifiques et empreintes d'une grande subtilité. Une lecture charmante et débordante de sensibilité, à laquelle il manque néanmoins un petit souffle...

Rue de Sèvres, mai 2014

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28 juillet 2014

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, par Jean Regnaud et Émile Bravo

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Jean fait sa rentrée en cours préparatoire, avec un peu la trouille au ventre. Quand la maîtresse demande à chaque enfant la profession des parents, Jean s'inquiète et répond dans un souffle : "Mon père est patron, ma mère secrétaire". En vérité, cette dernière est depuis longtemps absente, car elle voyage autour du monde. Et c'est à la petite voisine, Michèle, qu'elle envoie des cartes postales à faire lire au garçon. Très vite, Jean se prend à rêver... Buffalo Bill, les cowboys, les indiens, il en a des étoiles plein les yeux.

L'histoire de Jean est un fabuleux mélange d'innocence et d'émotion, ponctuée par les jeux d'enfant, l'insouciance, les rires, mais aussi les espoirs insensés. Sa maman lui manque, mais Jean n'ose pas se confier à son père ou à sa gouvernante (Yvette, la reine du chocolat glacé). Il compense plutôt par son imagination débordante, même si ça ne trompe pas le lecteur non plus ! C'est une histoire très belle et émouvante, qui respire aussi la tendre nostalgie des années 70 (ah, ces fameuses tirettes !). C'est dégoulinant de tendresse, sans être un bonbon trop sucré.

Cette petite merveille de bande dessinée raconte un aspect tragique de l'enfance de l'auteur, Jean Regnaud, entre rires et larmes. Les illustrations d'Émile Bravo, qui ont une apparente candeur, n'en sont pas moins chargées de délicatesse et ont su mettre en scène cette histoire poignante, sans sombrer dans le pathos. « Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill » a été adapté au cinéma par Marc Boreal et Thibaut Chatel. Et c'est une jolie réussite !! 

Gallimard, rééd. septembre 2013

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À noter : des parents ont été vexés par la fin de l'histoire (eh oui, c'est un peu triste... et le père-noël, c'est que pour les enfants qui ont envie d'y croire). Pas besoin de sanctionner l'œuvre, mieux vaut prévenir... et accompagner les plus jeunes.

 

17 juin 2014

Akissi, 5 : Mixture magique, de Marguerite Abouet & Mathieu Sapin

Akissi

Petite déception pour ce 5ème tome de la série Akissi. Au programme, nous avons quatre histoires complètement loufoques, mais qui s'échappent des traditions africaines vers des contrées beaucoup trop fantasques et imaginaires... Tout ça parce que la maman de la fillette a rencontré le grand marabout du village, pour combler son désir d'avoir un autre enfant, mais celui-ci a décrété que Akissi avait le diable au corps et devait boire une mixture magique pour se purifier et envoyer de bonnes ondes à la famille ! Damned. La première histoire est drôle, on retrouve les ingrédients qui font le charme de la série, mais la suite nous réserve d'étranges perspectives (animaux qui parlent, forêts magiques et crottes guérisseuses !). Bof... c'est un poil trop fantastique à mon goût et je n'ai pas été convaincue par cette envie d'instiller un soupçon de fantastique dans la vie d'Akissi. Je préfère les bonnes vieilles histoires de mômes qui se chamaillent et nous font partager leur joie de vivre au quotidien dans une Afrique folklorique et attachante. C'était une petite parenthèse fantasque, la suite n'en sera que meilleure !.. 

Gallimard / juin 2014

28 mai 2014

J'ai pas volé Pétain (mais presque...), de Bruno Heitz

J'ai pas volé Pétain

Troisième rendez-vous avec notre cher Jean-Paul, grand amateur de combines foireuses et toujours au cœur de situations délicieusement louches. Comme on se marre bien, on ferme les yeux sur ses petites escroqueries aux méthodes peu orthodoxes. Cette fois, notre bougre hérite de sa vieille tante lorraine une série de garages, dont la location lui rapporte un beau petit pactole. Et puis, un box se libère, son pote Gérard, l'ancien flic, lui présente un riche client, un avocat, qui a juste besoin de stocker des meubles. De fil en aiguille, notre Jean-Paul fait la causette avec sa secrétaire, la très gironde Jacotte, et le voilà embarqué dans une véritable fumisterie : déterrer le cercueil de Pétain, où il repose dans un cimetière de l'île d'Yeu, pour le ramener à Verdun, au milieu des Poilus. Mais quelle embrouille ! Il s'agit pourtant d'un fait-divers véridique, peu connu, que Bruno Heitz a exhumé avec panache et qui fait sourire de consternation. L'histoire se laisse lire sans déplaisir et fait état d'une arnaque incroyable, racontée avec humour et ironie. Ce sont surtout les personnages qui valent leur pesant de cacahuètes, grotesques, bêtes, acharnés, malhonnêtes, animés par la rage, la folie, le désespoir... bref, c'est décidément une péripétie ébouriffante, qui s'inscrit comme un épisode attachant dans la biographie de notre Jean-Paul, l'anti-héros par excellence.

Gallimard ♦ coll. Bayou ♦ mai 2014

28 mai 2014

Le sourire de Rose, par Sacha Goerg

Le Sourire de Rose

Desmond Wilson traverse une mauvaise passe : son ex-femme l'empêche de voir leur fils et le traite de loser. Son petit Théo est pourtant la prunelle de ses yeux, Desmond a à cœur de ne jamais le décevoir. Un soir, il rencontre la jeune et délicieuse Rose, dont la propre histoire n'est pas dénuée de mystère et de passion.

Traquée par une camionnette avec deux types à son bord, Rose cherche à se cacher. Elle s'embrouille dans les explications, mais en fait elle est en possession d'un objet rare, d'une grande valeur, qu'elle aurait dérobé à ces individus. Ils sont déterminés à lui reprendre, quitte à faire pression sur son nouveau compagnon. Pauvre Desmond, dont l'héroïsme insoupçonné va le jeter dans l'arène et le placer dans une très mauvaise position.

Mais les dés sont jetés, et nous suivons cette histoire nébuleuse, mais empreinte de poésie, de charme et de suspense, avec un enthousiasme sincère. Les dessins se présentent sous forme d'aquarelles, baignant dans un paysage d'hiver, noyé sous la neige. C'est somptueux. Et l'histoire n'est pas en reste, puisqu'elle nous inspire un mélange de curiosité et d'inquiétude dont on se sent délivré seulement à la toute fin. Voilà une bien jolie rencontre, une lecture tout en finesse et subtilité... j'aime beaucoup.

Casterman - coll. Professeur Cyclope ♦ mai 2014

28 mai 2014

Iba, de Pierre Maurel

Iba de Pierre Maurel

Elise sort d'une rupture amoureuse assez douloureuse et tente de reprendre du poil de la bête avec l'aide de ses amies qui veulent lui changer les idées et lui faire rencontrer de nouvelles têtes. On la suit dans son quotidien, solitaire et routinier, sa petite vie de célibataire, de reine de la nuit, de fêtarde extravertie, etc. On a tout lieu de croire qu'on est en train de lire une chronique banale, mais pas sans intérêt.

Et puis, on découvre que depuis son enfance Elise traîne une amie imaginaire, Iba, désormais une jeune femme aux yeux vitreux, à la silhouette fantomatique, qui se faufile à travers les murs et prend possession de l'existence d'Elise, sans que celle-ci en ait réellement conscience. Oui, oui, soudain le ton change, ça fait flipper. Car Iba devient dangereuse, incontrôlable et venimeuse. Seule la grand-mère d'Elise est en mesure de lui apporter son aide, pour que cesse ce cauchemar.

Quel scénario invraisemblable, mais angoissant ! J'ai été littéralement scotchée. Pierre Maurel nous embarque dans un univers sombre, dérangeant et ahurissant avec un sens de la dramaturgie absolument parfait. Les amateurs de sensations fortes, ou d'histoires bizarroïdes, vont en redemander. Les dessins sont en noir et blanc, pour confiner le lecteur dans une posture soumise et craintive. Bref, rien à ajouter ! C'est glaçant à souhait.

Casterman - coll. Professeur Cyclope ♦ mai 2014

Plus d’un an après le lancement du mensuel numérique « Professeur Cyclope » en 2013, les éditions Casterman et ARTE Éditions publient les premiers albums papier tirés du vivier d’auteurs présents chaque mois au sein de la revue. Le site officiel de la revue : http://www.professeurcyclope.fr/ 

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