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Chez Clarabel
30 août 2009

Journal de Mac Lir ~ Jean-François Chabas

Médium de l'Ecole des Loisirs, 2008 - 110 pages - 8,50€

Journal_de_Mac_LirCe petit roman nous offre encore une histoire profonde et touchante, où l'on découvre une autre notion d'amour et de dévouement à petite échelle, d'une hauteur de onze ans. Liam O'Donnell est le Fils d'Océan, Mac Lir en gaélique. Il est seul avec son père, perdu dans le désert australien, au bord de l'océan (justement) d'où il guette les va-et-vient d'un requin et d'une tortue.
Son journal s'ouvre sur le jour de son anniversaire, personne n'a pensé à lui, il se sent désespéré et délaissé, son père ne fait que dormir, pleurer, gémir et refuse de s'alimenter. Quel drame a frappé ses deux êtres, qui vivent coupés du reste du monde ? Où sont la mère et la petite soeur, qui reviennent souvent sous la plume du jeune narrateur ?
Toute l'émotion du roman est tendue jusqu'à la dernière page, lorsque la vérité éclate, lorsque le narrateur n'en peut plus de survivre, lorsque ce petit garçon est fatigué et choisit de lancer un défi au hasard. Ce courage, ou cette folie, va débloquer toute l'intrigue, et bien d'autres choses encore. C'est une délivrance inespérée, mais fort attendue. Car avant cela la lecture avait atteint un degré d'intensité particulièrement  crispant, à suivre le train-train de Mac Lir, son chagrin, sa tentative de raconter comment son père et lui ont atterri dans cette misère, son sentiment aussi de devoir aider son père qui plonge et sombre vers le bas, bref l'histoire se veut tendre et mélancolique, mystérieuse et poignante.
Il faut accepter d'être emporté par le rythme, celui des vagues, de la douleur et de la tragédie pour enfin saisir la petite lueur d'espoir et de rédemption. Parce que, même si ce court roman est empreint de spleen, il ne s'avoue jamais déprimant. Il commet, bien au contraire, l'impudence de vous attendrir.
110 pages belles, très belles. Tout pour plaire.

-> avait également été lu par Gaelle

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28 août 2009

Les secrets de Faith Green ~ Jean-François Chabas

Casterman junior, 1998 et 2006 (pour la présente édition) - 153 pages - 8,50€
illustré par Christophe Blain

Dans la série, découvrons Jean-François Chabas, j'opte pour un roman qui a reçu quatorze prix, dont le fameux Tam-Tam Je Bouquine : Les Secrets de Faith Green serait-il un GRAND MOMENT de littérature pour la jeunesse ?
Oui, pour les amateurs d'aventure, dès 10 ans.
Non, pour les vieux qui ont dépassé la barre des 30 ans. C'est mon cas.

les_secrets_de_faith_greenJ'ai pourtant bien aimé, la lecture est agréable, le style sans défaut, la narration fluide, et l'évidente facilité de créer des personnages attachants s'impose à nous. Point.
L'histoire raconte comment une arrière grand-mère acariâtre et un gamin de douze ans vont nouer une incroyable connivence grâce à la lecture de journaux intimes.
Faith Green a 88 ans et décide de quitter sa maison dans la forêt du Montana pour finir ses vieux jours à Brooklyn chez Mickey et ses parents. Comble du comble, le garçon doit partager sa chambre avec la vieille bique !
La cohabitation est catastrophique. Personne ne supporte Faith qui le leur rend bien. Mickey a très envie de la renvoyer dans le premier car en partance pour l'Ouest, jusqu'à ce qu'il découvre trois gros cahiers rouges qui sont en fait les journaux de Faith. Et là, stupeur, il découvre une jeune fille de douze ans ... en 1922 ! C'était une époque insensée, durant laquelle son aïeule a connu un  destin comme jamais il n'aurait pu imaginer. Immédiatement Mickey se passionne pour le récit débordant de suspense, de contrebande, de criminels, de règlements de compte (nous sommes en pleine prohibition, les gangsters sont légion !). Cette jeune Faith lui plaît infiniment, c'est même incroyable de penser qu'il s'agit de la même Faith Green ! Le contraste est énorme, d'abord déstabilisant, puis Mickey s'avoue heureux car il apprécie de plus en plus son ancêtre.
Les lecteurs qui aiment les aventures historiques, avec des gentils qui sont en fait des méchants, mais qui ont un coeur d'or, et des méchants avec une gueule d'ange, alors qu'ils sont totalement pourris de l'intérieur, vont donc se régaler avec ce livre !
J'ai trouvé passionnant de plonger dans le passé de la vieille dame, essentiellement focalisé sur la période des années 20 aux USA, de cerner ce qui a rendu Faith Green aussi amère et sèche avec son entourage.
Le développement de l'histoire est prévisible, mais très intéressant.

 

21 août 2009

Journal d'un dégonflé ~ Jeff Kinney

Seuil, 2008 & 2009 - 224 pages - 9,95€
Traduit de l'anglais (USA) par Nathalie Zimmermann
titre vo : Diary of a Wimpy kid

journal_dun_degonfle_1Greg Heffley est un collégien de douze ans, ni beau ni moche, pas intello mais pas cancre non plus, pas du tout sportif, ni très drôle, donc pas populaire pour deux sous, mais il y travaille. Cette année scolaire sera placée sous le signe de la réussite, quitte à abuser de la crédulité de son meilleur ami Robert, gentil et naïf, mais franchement pas futé.
Les mois défilent à une bonne cadence et sont racontés dans ce carnet de bord, qu'il ne faut surtout pas appeler journal intime (c'est pour les nazes !). On y découvre sa vie de famille, entre un grand frère musicos et le petit dernier chouchouté par les parents, sa vie au collège qui n'est qu'une irrésistible série de coup bas mis en oeuvre par ce dégonflé qui s'ignore, ou qui ne s'assume pas.
Greg n'a qu'une idée en tête : devenir célèbre, s'afficher sur la page des favoris dans l'annuaire du collège. C'est ça ou rien.
L'histoire est ponctuée par des croquis d'une fausse placidité qui accentuent le comique de situation et soulignent l'absurdité et le cocasse des anecdotes. C'est la touche en plus, qui rend cette histoire drôle et très divertissante.
Journal d'un dégonflé est un roman en bd, comme il est écrit en couverture, le premier d'une longue série, qui m'a fait beaucoup rire.

 

*-*-*-*-*-*

Et déjà le deuxième volume est disponible !

journal_dun_degonfle_2bisGreg est soulagé de reprendre le chemin du collège, après avoir passé des vacances épouvantables. La cause : son grand frère, Rodrick. Il est dur et impitoyable avec lui, le fait chanter sans vergogne, et pourquoi ? Parce qu'il s'est passé un événement que Greg aimerait oublier, mais Rodrick sait tout et se fait un devoir de le lui rappeler.
Si l'humour du premier tome avait été une réelle surprise, accueilli avec une sensation de fraîcheur et de distraction plus qu'appréciable, ce tome 2 ne déroge pas à la règle et se veut également désopilant. Ce sont strictement les mêmes ingrédients qu'on retrouve : un pauvre type qui se débat avec lui-même pour ne pas finir crétin, et son meilleur ami pas mauvais pour deux sous, hélas mou du genou, mais c'est un brave garçon, je l'aime bien, surtout parce qu'il supporte son copain Greg sans réaliser combien il est malhonnête.
Et comble de tout, Robert a de plus en plus la côte auprès des filles, ce qui devrait servir d'exemple à Greg, le forcer à réfléchir pour changer d'attitude, mais un garçon de treize ans, ça reste un garçon de treize ans... ça réfléchira plus tard.
C'est probablement pour toutes ces raisons que les lecteurs plébiscitent les romans de Jeff Kinney, parce que le personnage de Greg Heddley n'est pas un héro conventionnel, et leur ressemble davantage. Il a ses qualités, ses défauts et ses failles. Et comme ce n'est pas un type extraordinaire, sinon qu'il est quelconque, limite odieux (mais la morale est sauve !), ses aventures ne peuvent que concerner la cible idéale des 10-12 ans (et plus).

 

le blog : http://journaldundegonfle.wordpress.com/

le site américain : http://www.wimpykid.com/

 

29 juillet 2009

La mystérieuse affaire d'Echo Falls ~ Peter Abrahams

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 347 pages - 13,50€
Traduit de l'anglais (USA) par Nathalie Peronny

la_mysterieuse_affaire_echo_fallsIngrid, l'héroïne de L'Etrange Cas de l'assassinat de Katie la Fêlée, est de retour. A Echo Falls, paisible ville américaine, l'adolescente s'aperçoit de quelques faits troublants qui touchent sa famille : la manie de son père de jeter chaque matin le journal à la poubelle, l'addiction soudaine de son frère pour l'haltérophilie, la valeur grimpante de la ferme de son grand-père pour une vente prochaine. Et puis, arrive le kidnapping d'Ingrid. L'adolescente, qui parvient à s'échapper, se confie à la police qui reste dubitative. Pas de problème pour Ingrid, l'apprentie détective va reprendre du service, car, si vous l'ignoriez, l'adolescente est une fervente admiratrice de Sherlock Holmes, elle collectionne tous les épisodes de la série en DVD, qu'elle connaît par coeur, et elle n'hésite pas à citer tout haut les répliques de son personnage fétiche pour activer ses neurones !
J'ai beaucoup apprécié l'ambiance de ce roman, du fait des personnages originaux, de la personnalité attachante d'Ingrid, jeune héroïne de treize ans (qui tient son prénom d'Ingrid Bergman, l'actrice de Casablanca, le film préféré de sa mère) adepte de foot et de théâtre, grande buveuse de soda à la fraise, et des anecdotes tendrement saugrenues qui surviennent dans cette ville, laquelle est aussi décrite de façon cocasse, au point de la rendre atypique et conviviale.
Je n'ai pas été particulièrement sensible ou embarquée dans l'intrigue policière, j'ai passé l'âge, mais je comprends qu'un lecteur niveau fin de primaire / collège trouve son compte, et se passionnera pour les aventures de cette jeune détective, dans la veine des Nancy Drew + Veronica Mars + Enola Holmes. La couverture tendrement déjantée signale l'idée approximative du monde dans lequel pénètre le lecteur. Un monde décalé, avec des mystères, pas méchant non plus, un peu dingue dans le fond, et plan-plan parfois, la vie coule paisible entre quelques bizarreries, bref c'est un vrai souk. Ou un joyeux bordel.

La chronique de Sophie Pilaire sur Ricochet 

 

28 juillet 2009

Le voleur de foudre ~ Rick Riordan

Albin Michel, coll. Wiz, 2006 - 425 pages - 15€
Traduit de l'anglais (USA) par Mona de Pracontal

le_voleur_de_foudre_1Présentation : Percy Jackson est un adolescent turbulent, atteint de dyslexie et de troubles d'hyperactivité. En six ans, il a changé six fois d'établissement scolaire. Son entrée à Yancy ne fait pas exception à la règle : lors d'une banale sortie au musée des Beaux-Arts, département des antiquités grecques et romaines, Percy découvre que sous la figure peu aimable de son professeur de maths, Mme Dodds, se cache un monstre qui veut lui faire la peau. Hélas, personne ne semble croire son histoire, ni son meilleur ami Grover, dont l'attitude fuyante éveille de plus en plus les soupçons de Percy.
Finalement, le garçon va découvrir, en catastrophe, qu'il est un sang-mêlé, soit le fils d'une mortelle et d'un dieu grec. Sa mère a longtemps préservé ce secret pour protéger son fils, qui court aujourd'hui un grave danger. Il n'a plus le choix, au dépit de sa mère, il doit se rendre sur la Colline des sang-mêlés et intégrer le pensionnat qui n'accueille que les enfants de son espèce.

L'aventure et les rebondissements ne manquent pas dans ce roman, premier tome d'une série, au désavantage de placer les personnages, le décor, le contexte, etc. C'est le seul inconvénient que je lui trouve, prendre le temps, dire les choses, ne pas sauter de suite dans le feu de l'action (je suis d'un tempérament impatient, hélas). Pourtant, l'intrigue fourmille de détails importants, d'événements extraordinaires et de pointes d'humour fort appréciables.
Dans ce roman, par exemple, on découvre des créatures mythologiques sous les apparences humaines ordinaires, il leur suffit juste de cacher leur particularité sous un subterfuge, comme un fauteuil roulant, et ainsi se fondre dans la masse. C'est judicieux, moderne, totalement crédible. L'histoire ne manque pas d'inventions pertinentes, les allusions à la mythologie sont passionnantes, pas du tout barbantes, et les piqûres de rappel sont même fort appréciables !
J'ai aimé ce nouvel  univers créé par Rick Riordan, auteur d'une série en 5 tomes, qui n'a pas manqué me rappeler un autre monde peuplé de sorciers... car Percy Jackson et Harry Potter ont beaucoup de points communs. Cependant, cette série s'annonce à part et toute personnelle, riche en promesses et pirouettes en tout genre. Que j'aime ça ! 

 

 

d'autres avis : Mélanie, qui la première a su me donner envie, et Leiloona

Et je découvre, par la même occasion, qu'un film va sortir aux USA en février 2010, réalisé par Chris Columbus (coupable des deux premiers films d'Harry Potter... m'étonne plus du tout !)

Bande-annonce :

 

Existe également avec une nouvelle couverture, version 2008 le_voleur_de_foudre_2

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20 juillet 2009

Un ticket pour la lune ~ Frank Cottrell Boyce

un_ticket_pour_la_luneLiam Digby a un problème : il connaît une croissance exceptionnelle, avec poussée hormonale en conséquence. Résultat, à onze ans, il en paraît le triple ! C'est loin de l'indisposer, le garçon a pris le parti d'exploiter ce subterfuge et joue avec une camarade d'école, Florida Kirby, en se faisant passer pour un père et sa fille.
Ensemble ils parcourent les allées des centres commerciaux, se rendent dans des concessions automobiles de luxe ou vont dans des manèges à sensation interdits aux plus jeunes. Liam s'amuse, mais son père voit rouge.
Toutefois ce dernier ne prend pas conscience du fait que le garçon agit exprès pour attirer son attention, comme l'idée de ce nouveau jeu réservé au père et sa progéniture. Il faut remporter le titre de meilleur papa, pour s'offrir un voyage en Chine et tester un nouveau parc à thème... très cosmique.
Ambitieux projet, Liam trépigne d'y participer mais son père dit non.
Loin de se démonter, l'adolescent fait appel à sa fidèle complice et tous deux vont vivre une série d'épreuves, toutes plus délirantes les unes que les autres, pour décrocher les honneurs !
Finalement le suspense n'est pas de savoir s'il va vivre à fond son aventure et voyager dans l'espace, on est déjà au courant. Le roman s'ouvre sur sa confidence, il est seul au monde, perdu dans l'immensité intersidérale, à bord d'une fusée.
On se demande alors comment cette épopée hallucinante va trouver sa fin, et si le père de Liam va accourir tel Zorro sur son fidèle destrier pour sauver son fils. Car, après tout, c'est un livre sur les papas et sur les relations entre père et enfant, derrière ce côté farce, comique et farfelu de l'histoire. Les anecdotes sont vraiment très drôles.
De plus, notre monde d'adultes est vu à travers le regard d'un enfant / adolescent, ce qui créera une connivence sympathique avec le lecteur - niveau collège, selon moi, car j'hésite pour les plus jeunes, le roman fait tout de même 300 pages !

Gallimard jeunesse, 2009 - 320 pages - 13,50€
Traduit de l'anglais par Catherine Gibert

L'avis de Reno qui le rapproche très justement à Roald Dahl.

extrait :

- Docteur Drax, vous me prenez pour un adulte responsable, or je ne le suis pas. Je ne suis qu'un adolescent. Un adolescent anormalement grand et barbu, mais un adolescent.
J'ai ressenti un soulagement immédiat. Comme si la gravité avait soudain relâché son emprise, me faisant en quelque sorte flotter. Voilà. C'était terminé. Plus de comédie. Plus de responsabilité. Peu m'importait la réaction qu'aurait le docteur Drax.
Elle a souri.
- Cela résume parfaitement mon opinion sur vous, a-t-elle répliqué, en me touchant la main. Vous avez la qualité requise. Intérieurement, vous vous sentez comme un enfant. A l'exemple d'Einstein, qui a prétendu toute sa vie n'avoir jamais cessé de penser en enfant. Ce qui explique qu'il ait fait ces découvertes exceptionnelles...
- Non, ai-je répliqué. Je ne me sens pas comme un enfant. Je ne suis pas un adulte.
- Parfait. Dans le mille. Ceux qui se considèrent comme des adultes accomplis n'ont pas leur utilité dans ce projet. Ce sont des gens qui pensent n'avoir plus rien à apprendre...
- Voilà. Je n'ai pas terminé l'école. J'ai même à peine commencé.
- Je ressens la même chose que vous. L'univers est tellement immense. Nous n'en avons qu'un mince aperçu. Entre quelqu'un qui croit tout savoir et quelqu'un qui reconnaît son ignorance, je choisi le second sans hésiter.
- Mais...

**********

Et un peu de musique, dont la très belle chanson interprétée par Vanessa Paradis pour la BO du film d'Olivier Dahan, Le petit poucet.

 

 

 

17 juillet 2009

L'homme qui plantait des arbres ~ Jean Giono

lhomme_qui_plantait_utovieIl s'appelait Elzéard Bouffier. Cinquante-cinq ans. Il avait possédé une ferme dans les plaines. Il y avait réalisé sa vie. Il avait perdu son fils unique, puis sa femme. Il s'était retiré dans la solitude où il prenait plaisir à vivre lentement, avec ses brebis et son chien. Il avait jugé que ce pays mourait par manque d'arbres. N'ayant pas d'occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de choses.

Ce texte raconte l'aventure tranquille d'un berger solitaire, en Provence, qui passe la fin de sa longue vie, à semer et planter des arbres dans des collines où l'exploitation humaine incontrôlée avait créé le désert. Les années passent, deux guerres éclatent, mais Elzéard poursuit son bonhomme de chemin. Un pays se transforme, la ruine et le vide font place à la joie de vivre, au souffle gai et enchanteur, à la jeunesse qui apporte l'énergie.

Le narrateur est spectateur du prodige créé par Elzéard, qui n'en tire aucune gloire, ce qui rend sa mission plus honorable et admirable. Jean Giono raconte l'histoire d'un symbole, car cet Elzéard Bouffier n'a jamais existé, mais cette histoire fait envie, donne des idées en se voulant superbe leçon d'écologie et de sagesse.

Les droits d'auteur que Jean Giono n'a jamais voulu toucher sur ce texte sont reversés à l'association de protection de l'environnement Robin des Bois.

Utovie jeunesse, 2006 pour cette édition et les illustrations (par Nicole Pommaux) - 32 pages - 6€

Existe aussi en édition Folio cadet chez Gallimard jeunesse, illustré par Willi Glasauerlhomme_qui_plantait

A lire aussi : Le petit garçon qui avait envie d'espace, écrit par Jean Giono

17 juillet 2009

Le temps des mots à voix basse ~ Anne Lise Grobéty

les_temps_des_motsC'était le temps des mots à voix basse, le temps de la Voix qui parlait plus haut que les autres, le temps de l'araignée noire avec ses pattes tordues, posée sur le fond rouge sang des drapeaux...
Le narrateur n'est qu'un enfant, son meilleur ami s'appelle Oskar. C'est une amitié transmise de génération en génération, sans faire exprès, puisque les pères des deux enfants sont également inséparables, deux grands poètes, amoureux des mots, des brodeurs de dentelle heureux et confiants, insouciants malgré la menace qui gronde.
Le temps des mots à voix basse raconte une histoire d'amitié sur fond de haine raciale, une histoire d'amour et de confiance, une histoire de lâcheté et de résignation, "accepter que dans toute graine d'humain le meilleur et le pire vivent ensemble comme un vieux couple désuni, et continuer de croire que l'amour n'abandonne pas la partie pour autant, même quand la haine prend toute la place".
C'est une histoire qui remonte à plusieurs années maintenant, mais le narrateur n'a pas oublié le son des voix ni les mots qui se sont enfoncés dans son crâne d'enfant : danger, douleur, lâcheté, le meilleur et le pire, l'amour, la haine, une perte irréparable.
C'est le temps aussi des questions, à quel moment tout ça a vraiment commencé et comment ils ont fait pour se méfier si peu, est-ce que tout a réellement commencé par la fureur allumée dans la pupille d'un seul homme, et cette fureur, comment est-ce qu'elle a pu finir par mettre le feu à tout un peuple, quand les mots se sont-ils mis à boire plus que de raison dans les rues, à tituber sur les trottoirs, à se tromper de colère ?
Un magnifique roman, hélas trop court de 70 pages, porté par une écriture stylisée, fort d'un message important et fondamental, à saisir entre les lignes pour les plus jeunes, mais finement amené sur le tapis, pour permettre à quiconque de réfléchir, de comprendre et de ne pas s'endormir sur ses lauriers. Pour toujours réagir avant qu'il ne soit trop tard. "Est-ce qu'on sera toujours condamné à comprendre trop tard, quand il n'y a plus rien d'autre à faire qu'à se résigner au pire ?"
Un roman qui mérite amplement ses récompenses (prix Saint Exupéry 2001 & prix Sorcière 2002) et qui se targue d'être déjà à sa 8ème édition.

La Joie de Lire, 2001 - 72 pages - 7€

Catégorie d'âge : Chaque lecteur est unique.
Si vous avez un doute, demandez conseil à votre libraire.

16 juillet 2009

Kurt et le poisson ~ Erlend Loe

kurt_et_le_poissonKurt conduit un chariot élévateur et adore son travail. Pour le récompenser de son zèle, son patron lui fait cadeau d'un poisson découvert sur le quai. Il s'agit d'une carcasse de poisson énorme, dont la chair succulente ravit les papilles de Kurt et sa famille. C'est un signe pour tous, et ils décident de prendre le large pour parcourir le monde.
L'aventure de Kurt sur les flots, dans le désert ou en plein froid polaire est une succession truculente d'aventures burlesques et déjantées. Mais tant d'aberrances peut également dérouter. Moi, la première.
Le ton d'Erlend Loe est un régal d'humour fou, de petites répliques savantes, faussement naïves. Mais le manque de crédibilité de cette histoire prime, et je ne suis pas sûre de me plonger dans la suite des aventures de Kurt et sa ravissante famille.
Première belle rencontre enthousiasmante, néanmoins cela me suffit !

La joie de lire, 2006 - 92 pages - 7€

Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud

12 juillet 2009

L'Arche part à 8 heures ~ Ulrich Hub

arche_partTrois pingouins, sur la banquise, s'interrogent sur Dieu, le bien, le mal, l'existence, quand un papillon jaune vole autour d'eux et suscite un grand débat. Le plus petit des pingouins, colérique, se fâche d'être incompris par ses camarades. Il décide de s'en aller plus loin, vers la plus glaciale et plus neigeuse contrée.
Les deux autres pingouins discutent du bout de gras et accueillent une colombe dodue qui leur remet une invitation. Rendez-vous sur l'Arche de Noé, conçue avec la complicité de Dieu himself, ce dernier très en colère après les hommes a juré de leur en faire baver et leur colle un déluge sur le dos. Il faut sauver les animaux grâce à l'Arche de Noé qui ne peut accueillir qu'un couple de chaque espèce. Cruel dilemme que voilà pour nos pingouins qui n'oublient pas leur petit ami, au caractère belliqueux, certes, mais c'est leur ami aussi.
Tant pis pour les règles établies, les pingouins outrepassent la consigne et camouflent le petit pingouin, assommé sans avoir eu le temps de dire ouf, dans une grosse valise.
La colombe dodue, un rien tête en l'air, se fera-t-elle duper ? Ou prise dans le feu de l'action, elle pressera nos pingouins de se coincer dans le fond de cale où ça sent horriblement mauvais - même eux, les pingouins qui empestent le poisson, ont le coeur au bord des lèvres.
Cependant, il n'est pas de bon ton de créer des vagues... restons discrets, amadouons la colombe survoltée et attendons le déluge.
Dialogues savoureux, des réparties bien troussées et des pingouins qui n'en loupent pas une, avec leurs questions, leurs interrogations et leur façon de pointer du doigt, ou du bec, ce qui cloche.
Ce petit roman qui a obtenu tous les éloges - du prix Tam-Tam J'aime Lire 2008 au prix Sorcières 2009 - est précédé d'une réputation à double tranchant. Parce qu'on est en droit de s'attendre à un roman excellent, pardi !
L'est-il vraiment ? Oui, il est mignon, adorable, craquant et désopilant. Plus encore, ce sont les illustrations de Jörg Mühle qui valent le coup d'oeil. Je n'imaginais pas que parler de dieu et de l'arche de Noé pouvait se révéler si enthousiasmant, je craignais que cela reste barbant, avec risque de piste glissante. Finalement, non. La pirouette est absolument prodigieuse, et on rigole le plus souvent, sans jamais se prendre la tête.
Entre les pingouins et la colombe, c'est affaire de coeur qui bat très fort.
Pour le lecteur, aussi.

Alice jeunesse, coll. les romans, 2008 - 93 pages - 8,00€

Traduit de l'allemand par Emmanuèle Sandron (auteur d'une lettre pleine de pêche, en fin de roman)

C’est un miracle qui n’arrive qu’une fois tous les dix siècles environ : un livre qu’on aime d’amour, un livre qu’on est prêt à défendre bec et griffes, que même, on pourrait mourir pour lui. Graînes de mômes

En savoir plus sur la page de l'éditeur Alice éditions 

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