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Chez Clarabel
29 janvier 2018

MDR - Menteuse Drôlement Râleuse, de Kody Keplinger

Menteuse Drôlement Raleuse

Sonny est une menteuse compulsive - c'est plus fort qu'elle. Au lieu de jouer cartes sur table, elle baratine sans cesse pour se sortir des mauvais pas. Mise à la porte par sa mère devenue dingue, la jeune fille squatte en douce la chambre de sa meilleure amie mais refuse de l'avouer aux parents de celle-ci qui risqueraient de s'immiscer dans sa vie et y découvrir une vérité peu reluisante. Car Sonny est une acrobate du faux-semblant, qu'elle pratique pour mieux se protéger. C'est comme avec Ryder Cross. Ce garçon vient de débarquer de Washington D.C., où son père est membre du Congrès, et se montre affreusement snob en prenant ses camarades de haut. Sonny le déteste et ne s'en cache pas. Lui aussi le lui rend bien et l'envoie souvent sur les roses. Seule la jolie Amy Rush trouve grâce à ses yeux (cela reste à sens unique). Et lorsqu'il cherche à entrer en contact avec elle, par mail, il reçoit une réponse cinglante... rédigée sur le ton de la plaisanterie par Sonny, qui n'est autre que la meilleure amie de Amy ! Prise de remords, Sonny va néanmoins s'excuser et entamer avec lui une longue discussion sur internet. Mais au moment de se quitter, la jeune fille découvre que Ryder s'est mépris sur son compte et croyait être en ligne avec Amy. Sonny veut rapidement dissiper le malentendu, seulement toutes ses tentatives tombent à l'eau. Comble du comble, la demoiselle est sérieusement en train de craquer pour l'individu... tout en le trouvant insupportable dans la vraie vie !

Le scénario est basique et attendu, avec des personnalités fortes et piquantes pour accompagner la lecture vers un divertissement assuré. De plus, Kody Keplinger avait déjà goûté au succès grâce à The Duff, un roman sexy et rigolo, sans jamais tomber dans la vulgarité. Et là, bingo on retrouve Wesley & Bianca, la famille Rush & Amy... la petite frangine. Je me voyais déjà tout en haut de l'affichage, blablabla, sauf que la chute a été rude. Et pour une désillusion, c'est une grande désillusion. Je n'ai pas du tout accroché au couple Sonny / Ryder malgré les boutades et l'ambiance Cyrano décomplexée. L'héroïne est trop vindicative et pleine de contradictions ; l'alchimie avec Ryder n'est pas palpable et les échanges sur messenger sont lisses et ressemblent davantage à une relation copain-copine. Il n'y a pas de séduction flagrante dans tout ça. Je suis restée un peu de marbre, ça ne m'a jamais touchée et ça manquait de crédibilité aussi (Sonny porte un lourd fardeau sur ses épaules... pourquoi les auteurs en rajoutent-ils toujours autant ?!). Pour moi, le rendez-vous est loupé - la lecture trop quelconque et décevante. SNIF. 

Hachette, 2017 - Traduction par Aude Gwendoline

 

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28 janvier 2018

Un petit quelque chose en plus, de Sandy Hall

Un petit quelque chose en plus

L'histoire se déroule sur un campus universitaire, où les premiers rôles sont tenus par Gabe et Lea, deux étudiants qui partagent le même cours d'écriture créative et qui n'auront de cesse de se frôler tout au long de l'année, sans totalement franchir le premier pas.

Leur petit numéro est pourtant scruté à la loupe par une foule d'admirateurs, qui retiennent leur souffle face à leur rapprochement balbutiant. Outre les amis ou camarades de classe, on compte aussi une prof, une serveuse, un chauffeur de bus, et même un écureuil ou un banc ! C'est dire combien la sérénade est suivie avec  une attention collective.

Pourquoi eux ? pourquoi ce cœur qui bat à l'unisson ? Simplement parce qu'ils sont tous convaincus que Gabe et Lea forment LE couple parfait, tous les signes sont sous  leurs yeux mais ils sont les derniers à les voir. Du moins, l'une est affligée d'une timidité maladive, l'autre est incroyablement pataud et socialement inadapté. Même s'ils se tournent autour ou se lancent des petits regards en coin, la promesse d'idylle est loin d'être décantée.

Tout ça est évidemment charmant, mignon et onctueux... mais finalement assez long et mou aussi. La romance est vécue à travers le regard des personnages secondaires, une idée assez originale, mais qui ne suscite ni surprise ni ne justifie l'emballement des foules. Pour moi, les tourtereaux ne sont pas crédibles dans leur genre. Le temps s'écoule beaucoup trop vite et leur relation reste au point mort. C'est déconcertant. Vendu comme un cupcake, le roman est donc aussi goûteux et ravissant en apparence, nettement moins à la dégustation (limite un peu fade). 

Hugo Roman - New Way - 2017
Trad. Pauline Vidal

« Ils ne parlent pas beaucoup mais se regardent par-dessus leurs livres. Ils n'ont pas besoin de paroles pour flirter.
Ce serait insupportable si ça n'était pas aussi adorable. »

 

23 janvier 2018

The Memory Book, de Lara Avery

The Memory BookSamantha est atteinte de la maladie de Niemann-Pick de type C, autrement dit Sam souffre d'une dégénérescence mentale précoce, qui se manifeste par des troubles de la mémoire. Une maladie rare et irréversible. Ok. Pour Sam, la perspective de partir à l'université de New York s'éloigne à grands pas... mais l'adolescente n'a pas dit son dernier mot. Déterminée, elle va déployer l'artillerie lourde pour démontrer à ses proches qu'elle peut - au moins - accomplir un semestre d'études et réaliser son rêve d'explorer la Grosse Pomme. Pour cela, elle a l'ambition de terminer première de sa promotion, de remporter le concours du club de débat et de proclamer comme une grande le discours de fin d'année devant le lycée entier ! Autre objectif non avouable : ouvrir son cœur à son béguin de toujours, Stuart Shah. Et finalement reprendre contact avec son voisin et ami d'enfance, Cooper Lind. 

Pour mettre toutes les chances de son côté, Sam a eu l'idée de rédiger un journal qu'elle s'adresse à elle-même dans les cas éventuels où elle ferait quelques crises. D'où ce gros roman débordant de souvenirs, d'anecdotes, de consignes, de rappels, de fous rires, de balbutiements, de doutes et de minuscules... On accompagne au mieux Sam dans son combat et on s'attache terriblement à ce petit bout de femme au caractère bien trempé. Attachante et exceptionnelle, Samantha Agatha McCoy est une héroïne inoubliable. Moi qui, d'habitude, rouspète contre les auteurs qui pondent des histoires à fort potentiel lacrymal, lesquelles touchent notamment des enfants malades, me suis donc embringuée dans une aventure fort encombrante. J'admets avoir été rétive, puis étonnée et enfin totalement séduite par ma lecture. C'est étonnamment jovial et euphorisant, une belle leçon de vie et d'espérance, avec du charme, de l'amour, de l'amitié, des larmes... eh oui. J'ai encore une fois pleuré comme une madeleine à la dernière page du livre. Submergée par l'émotion. 

N'empêche que c'était une belle rencontre et je ne regrette pas une seconde d'avoir versé ma petite larme !

Lumen, 2016 - trad. Julie Lafon

« Parfois, la vie peut se montrer vraiment cruelle. Parfois, la vie vous colle une drôle de maladie sur le dos. Parfois aussi, la vie peut se montrer généreuse, mais jamais de façon évidente. Au moins, quand je regarderai en arrière, je saurai que j'ai essayé. »

 

18 janvier 2018

Tortues à l'infini, de John Green

G01531Aza Holmes, 16 ans, est une adolescente ordinaire, en apparence heureuse, si ce n'est qu'elle souffre de troubles obsessionnels compulsifs. En vrai, elle a des spirales de pensées obsédantes, une voix entêtante lui serine dans la tête, la rendant phobique des bactéries. Cette pathologie est épuisante et l'entraîne toujours plus loin dans ses névroses, créant aussi un profond mal-être.
Il n'est donc pas rare qu'elle se ferme comme une huître, en train de ressasser ses angoisses et invoquer des spectres de contamination et de mort imminente, tandis que sa Meilleure et Plus Intrépide Amie, Daisy Ramirez, babille joyeusement à ses côtés, évoquant sa passion pour Star Wars et ses fanfictions. Après tout, la maladie d'Aza est désormais une vieille ritournelle, envers laquelle son intérêt est devenu volage. 
Bref. Sans cesse à l'affût de projets farfelus, Daisy tombe sur la disparition d'un milliardaire du nom de Russell Picket et la promesse d'une récompense donnée à quiconque serait en mesure de fournir des renseignements. Or, le fils de celui-ci est aussi un ancien copain de colo de son amie. Davis Pickett. Daisy commande Aza de le recontacter, et pourquoi pas grappiller des indices pour retracer le fugitif. Les filles ont bien besoin d'argent pour se payer des études et enjoliver leur quotidien.
L'opération d'infiltration peut commencer. Et miraculeusement, tout se déroule comme dans un rêve, Davis se rappelle d'Aza, accepte de la revoir etc. Le petit groupe devient inséparable, mais voilà...
Aza et ses pensées infernales. Ses bouffées de stress. Ses idées folles et ses délires vertigineux.
Aza sombre de plus en plus dans l'excès et dans la psychose.
Et bim, la jeune fille perd les pédales.

Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'étais curieuse de lire le nouveau roman de John Green, mais pas impatiente non plus. Je reconnais à l'auteur de grandes qualités, sans m'avouer une fan hystérique ou acharnée. C'est donc avec une certaine désinvolture que j'ai écouté ce roman pour, finalement, l'apprécier grandement. Oui, voilà un roman très touchant, très fort, sans réelle action mais tellement juste et attachant.
On y trouve encore et toujours des jeunes gens fragiles et délicats, des adolescents jouer les funambules sur une corde raide. On les sent fébriles et en détresse, parés du besoin de trouver leur place ou de comprendre le monde qui les entoure. Ce sont des mômes déstabilisants et qui se rappellent à nous. Des adolescents qui essayent d'être des amis à la hauteur, des enfants obéissants, des élèves studieux, des amoureux flamboyants. Dur, dur.
Ce regard que pose John Green sur la jeunesse est égal à lui-même - lucide, tendre et sans détour - même s'il y ajoute une pointe d'excentricité et de complaisance. Toutefois, c'est drôlement bon et franchement attendrissant. J'ai aimé vivre dans la tête d'Aza, comprendre ses raisonnements et toucher du doigt sa logique implacable. John Green a d'ailleurs avoué s'être inspiré de son propre vécu et son expérience de la maladie pour attribuer à l'histoire d'Aza une note authentique et poignante. C'est difficile à expliquer, mais j'ai été personnellement émue et concernée. Je me suis surprise à écouter d'une traite le roman, regrettant presque le point final. Gros big up à la complicité entre Daisy et sa fidèle “Holminette” - je me sentais bien en leur présence !

À découvrir seulement si vous vous moquez bien de la réputation de Nos étoiles contraires... 

Lu avec tendresse et sans fausse note par Élodie Huber.

Collection Écoutez lire, Gallimard (2018). Durée : env. 6h 30

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Catherine Gibert [Turtles All the Way Down]

Tortues à l'infini

15 janvier 2018

Witch Hunter #2 : L'Assassin du roi, de Virginia Boecker

WITCH HUNTER L’ASSASSIN DU ROIFaisant suite aux événements de Witch Hunter, l'histoire revient sur le sort d'Elizabeth, qui attend son procès en tant qu'ancienne chasseuse de sorciers. La confusion est totale, aussi la jeune fille propose de sceller son destin en acceptant d'éliminer elle-même le grand inquisiteur, Blackwell. Ses amis protestent et trouvent la condamnation arbitraire, mais décident de l'accompagner jusqu'au bout. Le temps va hélas jouer contre eux, puisque l'ennemi devient plus pressant et les attaques sauvages se multiplient. Elizabeth, John, Fifer et Schuyler prennent les devants et font halte à Rochester Hall, la demeure du père de Chime, la belle et douce ensorceleuse, quand la tension au sein du groupe devient insoutenable. John n'est plus lui-même et sous l'emprise du stigmate récupéré inopportunément. Elizabeth se sent coupable, sauf que ses tentatives pour le raisonner tombent à plat. Leur relation à peine éclose est déjà en train de s'éteindre.

J'ai lu avec autant de passion et d'engouement ce deuxième tome qui clôt admirablement la série Witch Hunter. Oui, c'était génial ! J'ai adoré les personnages, l'action, les émotions et le monde incarné. L'intensité dramatique est très présente, même poignante. On sent que le climat est moins à la rigolade, chacun adopte une posture plus solennelle, et certains rôles sont même inversés. Elizabeth, d'habitude si forte et décidée, s'efface derrière un John métamorphosé. Si, si... Notre charmant guérisseur se la joue volontiers arrogant et hargneux. Absolument méconnaissable. Et pourtant, ça le fait. Les brèves incartades romantiques sont ainsi plus pimentées, sans toutefois négliger l'objectif final. L'action va crescendo et ne nous met pas à l'abri des rebondissements et des surprises. J'ai été plus d'une fois stupéfaite, imaginant que l'auteur braverait davantage d'interdits et s'aventurerait éventuellement plus loin... Là j'abuse, ou la fantasy YA aurait franchi une limite inespérée. En bref, la série se dévore. C'est très bon, du début à la fin. Aucun temps mort et des émotions à foison. Je dis bingo ! ☺

PKJ, 2017 - Traduit par Sidonie Mézaize

Titre VO : The King Slayer

 

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15 janvier 2018

Grisha, de Leigh Bardugo

GrishaMaudit depuis des millénaires, le royaume de Ravka est plongé dans les ténèbres et encerclé par une épaisse nappe de brume maléfique. L'élite magique des Grishas est dépassée par la situation, jusqu'au jour où le régiment d'Alina Starkov, une jeune cartographe, subit une violente attaque des volcras, ces créatures qui hantent le Shadow Fold. Voyant son ami Malyen Oretsev en mauvaise posture, la jeune fille sent une force invisible se libérer de son corps. Démasquée comme étant une invocatrice de lumière, un cas unique, Alina est expédiée aussitôt dans les beaux palais d'Os Alta pour suivre une formation et devenir le bien le plus précieux du Darkling, le conseiller du roi. Encore sous le choc, Alina est également étourdie par la précipitation des événements. Elle, l'orpheline rejetée et miséreuse, est propulsée sur le devant de la scène, choyée, courtisée et convoitée. Ses premiers pas sont vacillants, son apprentissage est difficile et douloureux, Alina doute et n'est pas convaincue d'avoir sa place chez les Grishas. Seul le Darkling lui voue une confiance aveugle et lui consacre une attention exclusive... qui n'est pas sans faire tourner la tête de la jeune fille.

Et j'avoue que c'est hyper prenant ! On se glisse avec une facilité déconcertante dans la peau d'Alina Starkov, ce qui permet de s'acclimater à l'ambiance, au décor, aux personnages, aux enjeux avec la même incrédulité, la même innocence et la même fascination. Ma progression de lecture a été remarquable - j'avais envie de tout dévorer et également de prendre du temps. Je me sentais bien, transportée dans un monde imaginaire fait de magie, de séduction et de duplicité.

Sans trop vouloir en dévoiler, j'ai nourri pratiquement les mêmes sentiments que l'héroïne dans son appréhension et son besoin d'appartenance. C'est finement joué et on gobe tout sans sourciller. Pourtant, les indices sont glissés subrepticement pour tenir la garde en éveil... mais la tentation est trop belle. L'aventure peut donc continuer - courant mai 2018, les éditions Milan reprennent la série que Castlemore avait lâchement abandonnée en 2013 - et nous pousse à explorer plus loin, en lisant SIX OF CROWS par exemple. ☺

Une excellente entrée en matière. Une formidable fantasy épique, riche en entraînante. Je recommande.

 

Milan, 2017. Traduction de Nenad Savic.

 

11 janvier 2018

Passenger, d'Alexandra Bracken

PassengerC'est le grand soir pour Etta Spencer qui s'apprête à jouer du violon sur la scène du Metropolitan Museum, mais son heure de gloire va tourner court alors que la jeune fille assiste à une scène de chaos - bousculades en coulisse, coups de feu, son amie Alice qui s'effondre, une inconnue qui l'entraîne vers un bruit assourdissant, plongée dans les ténèbres... Etta se réveille alors au beau milieu de l'Atlantique, à bord d'un navire corsaire, en 1776. Face à elle, Nicholas Carter a été mandaté pour la conduire à New York afin d'y rencontrer Cyrus Boisdefer. Le Grand Maître des voyageurs dans le temps. C'est donc dans le feu de l'action que Etta apprend le poids de son héritage, le secret des passages, la mission qui l'incombe - mettre la main sur l'astrolabe, que sa mère aurait dérobé dans le passé. Elle a moins de dix jours pour tout gober et foncer à l'aveuglette vers son nouveau destin. Sur ce, on applaudit des deux mains la formidable capacité de notre héroïne à rebondir tout de go et l'énergie déployée à sillonner les époques sans tourner de l'œil au moindre contretemps. Pourtant, l'aventure ne manque pas de danger ni d'obstacles. Pour sauver sa mère, Etta doit en effet digérer les non-dits de son enfance, revoir toute son éducation et décrypter les indices glissés subrepticement. En dépit des apparences, Rose n'a rien laissé au hasard dans la préparation de sa fille... si ce n'est la présence de Nicholas, petit-fils illégitime de Boisdefer, dont le rôle consiste à coller aux basques de miss Spencer pour lui chiper l'astrolabe sous son nez.

Entre jeux de dupe et de séduction, cette intrigue réserve un éventail d'émotions fortes et délicieuses. J'avoue que cela m'a bien plu ! Si tout n'est pas parfait, à première vue, l'essentiel sauve la mise et nous embarque pour 480 pages de pimpante distraction. Forcément, j'ai beaucoup aimé les voyages dans le temps, l'Amérique du 18e siècle, Londres sous le Blitz, la jungle cambodgienne ou le jardin du Luxembourg sous la troisième république... C'est à chaque fois une promesse d'évasion et la découverte d'un univers riche et excitant. On met ensuite le cap vers une chasse au trésor complexe, avec des familles ou des clans qui s'entredéchirent et se trahissent pour gagner du terrain et décrocher le gros lot. Au milieu, le couple ne manque pas d'attrait, Etta est charmante, Nicholas attendrissant. On babille de joie à suivre leur idylle naissante. En somme, c'est parfois décousu et bancal, mais j'ai tout de même bien accroché et suis très heureuse de n'avoir pas à patienter de longs mois pour lire la suite (prochaine parution début février 2018). Non seulement tout est frais dans ma mémoire, et je n'ai aucune frustration à attendre. Cette lecture a été, pour moi, une agréable surprise que j'ai dévorée avec enthousiasme et ravissement.

Milan, 2017 - Trad. Leslie Damant-Jeandel

 

22 décembre 2017

Witch Hunter, de Virginia Boecker

Witch HunterOrpheline, Elizabeth a grandi auprès de son ami Caleb dans les cuisines du château du roi Malcolm, avant d'être tous deux recrutés pour devenir des chasseurs de sorciers sous les ordres de l'inquisiteur Blackwell. La jeune fille est douée et redoutable, elle mène ses traques avec succès et sans une once de remords. Un jour, elle est pourtant arrêtée en possession d'herbes de guérisseuse et aussitôt jetée en prison en attendant son procès. Malade et hagarde, elle croit halluciner lorsque Nicholas Perevil, le plus grand sorcier recherché dans tout le pays, lui propose de s'évader. En échange, Elizabeth devra le délivrer d'une malédiction au terme d'une épopée qu'elle seule semble pouvoir accomplir. Qui, comment, pourquoi ? Beaucoup de questions affluent à la lecture de ce roman sensible et captivant. 

En ce qui me concerne, j'ai été totalement emballée. L'univers est prenant, l'intrigue bien tissée, les personnages sont fougueux et adorables. Elizabeth est une héroïne touchante et courageuse, qui comprend tardivement que son monde n'est ni tout blanc ni tout noir. C'est d'ailleurs auprès de ceux qu'elle avait appris à détester qu'elle mesure les conséquences de ses actes. C'est aussi auprès de John, un guérisseur au charme ténébreux, qu'elle découvre le sentiment de sécurité. Entre eux l'attirance est palpable, mais agitée par le tumulte des émotions contradictoires (désir, haine, amour interdit...). Et c'est du petit lait à boire, car on sourit béatement à l'évocation de cette idylle naissante. Ajoutez de l'humour, de l'aventure, des rebondissements, du sang, des larmes, des drames... On savoure alors les 380 pages du roman, qui inspire une agréable sensation de confort et de divertissement. Simple, sans surprise mais efficace ! On est proche du coup de cœur. ☺

La suite est déjà disponible : L'assassin du roi 

PKJ, 2016 - Trad. Sidonie Mézaize


22 décembre 2017

L'Héritière, de Melinda Salisbury

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Arrachée à sa famille pour être adoptée par la reine de Lormere, Twylla découvre qu'elle est la nouvelle Daunen incarnée. La jeune fille possède un don - ou un pouvoir - car elle est capable de tuer ceux qu'elle touche. Promise à épouser le prince héritier, Merek, Twylla vit cloîtrée dans sa tour, sous la bonne garde de Dorin et Lief. Lorsque le premier tombe gravement malade, Twylla se retrouve seule face à la nouvelle recrue, venu d'un pays voisin. Lief est charmant, attentif à ses besoins et montre rapidement qu'il n'a pas peur d'elle. Cette promixité va peu à peu fragiliser les remparts derrière lesquels Twylla se calfeutrait, pour également la pousser à envisager autrement sa destinée.

Très, très beau roman ! Déjà par sa couverture magnifique, puis par son univers empreint de sensualité et de mysticisme. J'ai été conquise. Le début de l'histoire peut sembler lent et abscons, avec une héroïne distante et froide, qui vit sous la coupe de sa mère adoptive, totalement soumise à ses desiderata. Twylla est docile et ne porte aucun jugement sur le rôle qu'elle joue à la Cour. On perçoit néanmoins qu'elle va s'épanouir au contact du jeune garde - doux, romantique et séduisant. On en oublierait presque son soupirant attitré, le prince Merek, soudain trop beau pour être honnête ! L'auteur a pourtant encore des tours dans son sac, car la suite n'aura de cesse de surprendre en enchaînant action, émotion et suspense. La deuxième partie du roman est beaucoup plus captivante, les masques tombent, les trahisons pleuvent, les manipulations sont de rigueur, les cartes sont redistribuées. J'ai terminé ma lecture en sursautant et en poussant des cris de stupeur. D'où ma peine au moment de tourner la dernière page - je conçois l'épilogue, sauf que je n'ignore pas l'existence des deux autres romans de la série (The Sin Eater’s Daughter), qui ne seront vraisemblablement pas traduits en VF. Je me sens frustrée de m'arrêter en si bon chemin. Tentez l'aventure, reboostez les ventes et brûlez des cierges pour la suite ! ☺

 

Gallimard jeunesse, 2015 - Trad. Emmanuelle Casse-Castric

 

16 décembre 2017

Caraval, de Stephanie Garber

caravalSept années durant, Scarlett a écrit au mystérieux maître de Caraval des lettres pleines d'espoir afin de combler les rêves de sa jeune sœur Tella, qui souhaite voir son spectacle de magie sur son île privée. Lorsque Scarlett annonce qu'elle va se marier et tire un trait sur Caraval, elle reçoit une invitation pour participer à une représentation exceptionnelle, en compagnie de son fiancé et de sa sœur. Tella n'hésite pas une seconde et pousse Scarlett à s'échapper de leur prison dorée pour s'offrir cette escapade tant espérée. Leur père gouverne leurs moindres faits et gestes, impose à ses filles des corrections et un mariage arrangé, bref ça ne peut plus durer. C'est avec la complicité d'un charmant marin, Julian, aussi effronté que coquin, que les sœurs se lancent dans l'aventure de leur nouvelle vie. Or, la situation s'envenime dès que Scarlett découvre la disparition de Tella, sitôt le pied posé sur l'île. Seule avec Julian pour l'escorter, elle pénètre dans l'univers de Caraval pour un jeu de piste truffé de faux-semblants et au compte à rebours annoncé (cinq nuits, pas une de plus). En quête d'indices pour remporter le gros lot et sauver sa sœur, Scarlett s'éparpille rapidement entre la peur de l'inconnu, la confiance aveugle et le ravissement de vivre une expérience unique.

Du charme, du suspense, de l'aventure, du romantisme... Caraval se révèle une lecture enthousiasmante et pleine de féerie. J'ai été séduite par l'émerveillement perpétuel que suscite l'histoire, avec ses tours de passe-passe et ses nombreuses illusions pour brouiller les pistes. L'enchantement aurait pu être parfait, s'il ne m'avait pas manqué ce truc indéfinissable qui fait toute la différence. Car, en comparaison de l'ambiance, l'histoire s'avère simpliste et les personnages manquent d'étoffe. C'est mon seul regret envers ce rendez-vous que j'imaginais hypnotisant et romanesque à souhait. L'approche n'en demeure pas moins spectaculaire ! ☺ 

bayard, 2017 - traduction d'Eric Moreau

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