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Chez Clarabel
7 mars 2011

Treize ans aujourd'hui. Enfin ! C'est la fin de l'enfance.

IMG_2960Présenté comme étant le premier roman pour ados de Nancy Huston, ULTRAVIOLET est une fine galette de 80 pages, au contenu prenant et grisant, avec beaucoup de charme et une plume au style sûr et envoûtant.
Nous sommes dans l'Ouest canadien, poussiéreux et accablé par la canicule, en juillet 1936. Le pays connaît une grave crise économique, les paysans crèvent la faim et Lucy fête ses 13 ans. Elle reçoit un journal qui deviendra non seulement son confident mais avant tout le témoin de ce délicat passage qui existe entre l'enfance et l'adolescence.
La jeune fille est en effet curieuse, fonceuse mais timorée. Elle se pose mille questions qu'elle garde pour elle, elle se sent incomprise, remet en question la foi héritée par son éducation (son père est pasteur) et envisage l'avenir avec incertitude. Elle en a assez de vivre dans un trou perdu, aux ambitions étriquées, Lucy rêve d'un changement dans sa vie.
Il surviendra par la venue d'un jeune médecin, Bernard Beauchemin, dont le passé transpire l'odeur du scandale. Lucy est attirée, son corps aussi manifeste ses premiers émois, ce sont les premières palpitations et autres douleurs dans le bas-ventre, en somme la chenille est en train de quitter sa chrysalide.
Il règne une atmosphère lourde et électrique, où subsiste un semblant de torpeur, au centre de laquelle la jeune adolescente se trouve empruntée et plus trop à sa place. Sa confession se veut à la fois pudique et impertinente, drôle et spirituelle, parfois immature et capricieuse. C'est un vrai régal, hélas bien trop court !

Ultraviolet - Nancy Huston
Editions Thierry Magnier (2011) - 80 pages - 8€
illustration de couverture : Claude Cachin

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2 mars 2011

Birth Marked : Rebelle

RAPPEL : la sortie en VF du roman de Caragh M. O'Brien, parce qu'il est bon et fort, parce que je l'aime et parce que j'y pense encore, parce qu'il ne fait pas beaucoup de bruit, parce qu'il mériterait de s'imposer.

Traduit de l'anglais (USA) par Hélène Bury

IMG_2615Birth Marked nous plonge dans une ambiance sombre, poussiéreuse, amère et inquiétante. C'est l'histoire de Gaia Stone, seize ans. Elle a suivi l'exemple de sa mère en devenant sage-femme. A son tour, elle aide les femmes à accoucher et prend leurs bébés pour les confier à l'Enclave. C'est son devoir. Elle est jeune et déjà mature pour son âge, pourtant elle ne remet pas en question le principe du bien et du mal. Elle a deux frères aînés qui vivent derrière les murs, au coeur de la cité plus riche et prospère, loin de Wharfton où vit la population plus modeste. Sa mère lui a appris à tatouer chaque bébé en leur mémoire, tout en offrant une tasse de thé aux parturientes. Et ainsi va la vie.

Puis, un soir, en rentrant chez elle, Gaia découvre le Sergent Grey venu lui annoncer l'arrestation de ses parents. Ils seraient suspectés de trahison, la jeune fille tente de défendre leur honneur et refuse de se plier à l'interrogatoire. Ses soucis ne font que commencer, mais qu'importe, il est temps d'agir et Gaia décide de franchir clandestinement le Mur.

La suite de l'histoire ne cesse de surprendre, de secouer, de terrifier et d'abasourdir. C'est lourd, c'est fort mais c'est bon. Il y a à la fois un calme apparent et un suspense tendu au cordeau, l'action ne manque pas, de plus il n'est pas rare de tomber sur des rebondissements au détour d'une page. L'auteur a su cultiver une tension permanente, c'est captivant.

Gaia elle-même est une héroïne attachante, qui manque totalement de confiance en elle. Une cicatrice mange une partie de son visage, depuis toujours elle a enduré les réflexions, les regards et les moqueries. Elle se sent monstrueuse, aussi elle s'est réfugiée dans son travail, solitaire et malheureuse, pour ne plus y penser. Espoir vain. En débarquant au coeur de l'Enclave, elle attire aussitôt l'attention. Son physique, d'abord. Et aussi ses choix de vie et de survie. Gaia Stone devient une héroïne, à l'image d'une Katniss Everdeen, car sans le savoir, sans le vouloir, elle va représenter l'espoir et devenir un symbole d'insoumission.

J'ai aimé aussi la romance, pudique et balbutiante, qui naît au fil des chapitres. Pour une fois, le coup de foudre ne s'impose pas. Les deux personnages sont face à face, ils ne se comprennent pas et parfois se déçoivent, toutefois le lien existe, se tisse doucement mais sûrement. D'ailleurs, les dernières pages nous renvoient cruellement à nos foyers, en nous plombant le coeur. Quelle déchirure. La suite - en VO - est annoncée pour NOVEMBRE 2011. Il semblerait que l'édition française suivra de près, avec une probable parution du tome 2 cet automne, en plus du titre déjà  révélé (et c'est tout un programme) : Bannie !

A noter : l'édition française avec son ruban autour du roman - une très chouette idée !

Birth Marked : Rebelle - Caragh O'Brien
Mango (2011) - 397 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Hélène Bury

18 février 2011

"You're in love. That makes you actually kind of boring to people who aren't in love. You know, the sane ones."

Après la VO, la VF...  (traduction de Cécile Chartres)

IMG_2605Evernight est un pensionnat réservé à une élite, qui ouvre occasionnellement ses portes à une poignée d'étudiants plus ordinaires et issus de milieux divers, dans le cadre d'une politique de "mixité des genres". Bianca est nouvelle, elle a suivi ses parents qui viennent de décrocher un poste d'enseignants, elle ne leur dit pas merci, tant elle se sent peu à sa place parmi la clique snobinarde et dédaigneuse qui constitue la crème d'Evernight.

Mais déjà Bianca a rencontré un beau garçon, aux yeux verts et aux cheveux de couleur bronze, Lucas Ross. Il était seul dans la forêt alors qu'elle courait comme une malade pour fuir l'atmosphère étouffante de l'école. Il la course, elle se sauve, complètement paniquée, il la plaque au sol, et là... Son coeur à elle bat la chamade, et lui se présente comme le valeureux soldat, prêt à tout pour protéger la demoiselle en détresse. Ouah, c'est beau ! Quelques instants plus tard, ils se retrouvent, engoncés dans leur uniforme scolaire, elle se lance à ses trousses, tandis qu'il la fuit ! ... Eh oui.

En gros, pendant une centaine de pages, c'est ce à quoi ressemble l'histoire, et non franchement ce n'est pas très excitant ! Lorsque survient LE TOURNANT de la page 125, l'histoire prend enfin un autre sens ! Et c'est tant mieux, car je commençais sérieusement à m'ennuyer. Donc, tout est repris à zéro, c'est un autre roman qui se dessine, des nouveaux enjeux apparaissent, c'est plutôt pas mal, même si dans le fond la problématique reste la même : nos tourtereaux s'aiment mais ils sont maudits par le sort. En gros, ils ne peuvent pas être ensemble mais ils sont prêts à tout, à n'importe quel prix !

Le roman s'appuie aussi sur son climat mystérieux et effrayant, Evernight n'est pas une école comme les autres, on s'en doutait, mais profitez du bénéfice de la surprise pour apprécier la tournure, l'auteur a plus d'un tour dans son sac ! Evitez de lire les résumés et autres détails sur cette série ! Déjà la couverture française est décevante... Enfin bref, cette relecture m'a finalement donné envie de lire les prochains tomes (nul ne précisera que je connais déjà l'essentiel des spoilers, je sais, c'est mal). C'est un premier tome correct, mais pas extraordinaire. (Pour moi, la romance est trop simpliste. Ce sont les éléments autour qui valent le coup d'oeil.)

Evernight - Claudia Gray
Pocket jeunesse (2011) - 305 pages - 14,95€
traduit de l'anglais (USA) par Cécile Chartres

1 février 2011

"I love you. Remember. They cannot take it."

Imaginez un monde où l'amour est proscrit. Où aimer revient à attraper une maladie mortelle. Pour en guérir, il faut s'immuniser. Vivre dans une société où les émotions sont étouffées, éteintes, douchées dès votre 18ème anniversaire.
Aucun désordre. Aucune palpitation démesurée. Tout est sous contrôle.
Lena a longtemps vécu dans cette attente, n'en pouvant plus de vivre sa vie terne, d'éradiquer la douleur, les souvenirs, les questions. Elle n'avait que six ans lorsque sa mère s'est suicidée, elle a été recueillie chez sa tante, elle n'a depuis connu qu'une existence bridée et modelée pour son Protocole.
L'heure de délivrance approche enfin. Lena passe son dernier été, auprès de sa meilleure amie. Même si elle est très attachée à Hana, elle sait que tout s'effacera après son opération, qu'elle l'oubliera. Et c'est ce qu'elle désire le plus : recommencer une autre existence, repartir du bon pied. Elle en a terriblement besoin.
Or, cet été va également lui apporter ce qu'elle redoutait le plus : l'amor deliria nervosa ! Lena rencontre Alex, elle pensait être à l'abri, mais dès qu'elle a posé les yeux sur lui, son univers a basculé. Elle ne se rendra pas si facilement, elle va longtemps lutter et chercher à résister. Elle va vouloir se convaincre, se rassurer, mais ce sera trop tard, Lena va être contaminée.
Et c'est bouleversant à lire, à suivre, à découvrir. C'est une histoire incroyable. Lena est une héroïne imparfaite, qui sait être touchante, révoltante, passionnante. Elle est craintive, se replie pour mieux se protéger, n'ose pas ou peu. Progressivement elle prendra conscience des énormités qui l'entourent, aimer ne signifiera plus mourir, ce ne sera plus sale - au contraire. Sa prise de conscience demandera du temps, mais qu'est-ce que ça vous prend aux tripes.
J'ai cru devenir folle au moment de tourner la dernière page, j'ai cru hurler et pleurer de rage et de désespoir. Vous comprendrez. Et dire qu'il faudra patienter longtemps - 2012 - pour la suite ! C'est frustrant...
Envie d'un roman doux, tendre et merveilleux ? D'une rencontre forte, belle et revitalisante ? Lisez Delirium ! Ce livre vous fera prendre conscience que l'amour donne la vie, qu'il est souffrance et bonheur à la fois, mais que ça vaut le coup et qu'il faut refuser les barrières, les frontières, les prisons ! Qu'on ne peut pas être vraiment heureux si on n'est pas aussi malheureux parfois. 

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Delirium - Lauren Oliver smileyc219
Hachette, coll. Black Moon (2011) - 450 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Alice Delarbre

Francesca est également TOTALEMENT emballée !

20 décembre 2010

C'est à la fois triste et drôle à quel point les souvenirs de deux personnes à propos de la même chose peuvent être différents.

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Encore un roman doux-amer de Sara Zarr, et franchement ça me plaît énormément.
Deanna traîne une solide réputation de Marie-Couche-toi-là depuis que son père l'a surprise dans la voiture de son petit copain. Elle avait treize ans. Plus de deux ans ont passé depuis, mais à Pacifica les vieilles histoires ne s'effacent pas d'un coup de baguette magique. A la maison, la vie est morose. Son père ne lui a plus jamais adressé la parole. Son frère aîné vit avec sa copine et leur bébé au sous-sol. La situation est tendue et prête à éclater.
Ce sont les vacances d'été, Deanna dégote un job dans une pizzeria. Et là, elle retrouve Tommy, celui par qui le scandale est arrivé. Sera-t-elle capable de gérer la tension entre eux ? Elle a besoin de cet argent, elle rêve de quitter la maison et d'offrir un nid d'amour pour son frère auprès de qui elle a envie de vivre. C'est un projet secret, un peu désabusé. Car Deanna se sent mal dans sa peau, elle ne sait plus ce qu'elle veut. Elle pense que son passé a pourri son avenir. Elle s'imagine aussi que c'est la principale raison qui aurait poussé son meilleur ami Jason dans les bras de Lee, également sa meilleure amie depuis peu.
Et ainsi défile le roman, dans une atmosphère teintée d'amertume, dépeignant une petite ville américaine où tout est figé, ancré à jamais dans les esprits. Toutefois, comme le souligne l'un des personnages, à quoi bon fuir un lieu si les problèmes demeurent ? C'est le nerf de la guerre, et si l'on ne choisit pas d'affronter ses fantômes, de les combattre, de vivre avec ou de les chasser, on peut parcourir la planète entière, sans jamais trouver la paix ou le bonheur.
C'est loin d'être une lecture légère, l'histoire nous laisse une saveur amère, le ton est désenchanté, et pourtant c'est scotchant. Le portrait de l'adolescente complètement paumée est juste, tendre, attachant, sans concession aussi. Et puis le style, secondé par la traduction de Valérie Dayre, est de grande qualité !

Une fille comme ça (en VO : Story of a Girl) - Sara Zarr
Editions Thierry Magnier (2008) - 218 pages - 10,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Dayre

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18 décembre 2010

Il y a du vrai dans pratiquement tous mes mensonges.

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Zach a disparu. Zach est mort.
Et c'est Micah, la menteuse, qui raconte.
Accrochez-vous, l'histoire part dans tous les sens. Premièrement, Micah jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Puis, elle promet la vraie vérité, et enfin la vérité authentique et véritable. Alors, promesse tenue ?
Bah, ma foi, quelques 310 pages plus tard, j'ai les sourcils froncés et le sentiment d'avoir couru après la vérité, sauf que je suis à bout de souffle. Je pense que c'était l'intention de l'auteur, bravo, car je suis complètement perplexe, moyennement convaincue par l'histoire de Micah. Pas que ça me dérange, j'ai probablement été dupée, ou pas, cela fait partie du jeu, mais je reste partagée.
Jusqu'au bout, toutes les théories sont possibles. Jusqu'à la dernière ligne, Micah suggère, tente, ose. Oui, peut-être c'est ça toute sa vie. La vérité pure et dure. Ou bien, c'est autre chose. Franchement je ne sais plus. Dans tous les cas, c'est la plus brillante des supercheries qu'il m'ait été donné de lire. Alors que je tournais la dernière page, j'étais encore dans le flou absolu. Et je crois que cela restera longtemps une énigme !
D'un autre côté, c'est ce qui fait le petit plus de cette lecture. Le doute est cultivé exprès dans un but non avoué - si ce n'est pas sadique d'entuber le lecteur et d'embrouiller ses convictions... Je laisse volontairement planer le doute sur l'intrigue, je vous suggère également de ne pas chercher à en savoir plus. C'est une histoire où le doute plane. Du début à la fin. Une histoire avec des tas de rebondissements. Et sans la certitude d'obtenir, au final, la vérité absolue. Il m'a été impossible de lâcher le roman avant de savoir le dernier mot de l'affaire. 
(J'avais toutefois beaucoup d'attentes, donc le roman m'a un peu déconcertée. Je ne m'attendais pas à la révélation du milieu, ou j'y croyais à moitié. C'est mon seul regret. Car je n'ai pas trop apprécié l'orientation que cela a créé. Mais ça reste une lecture bluffante !)

J'ai conscience d'avoir plusieurs fois employé les mots : doute et vérité. Mais que voulez-vous ? Le doute sur la vérité persiste, pendant et après la lecture !  Radicale, de son côté, a été totalement convaincue.

Menteuse - Justine Larbalestier
Gallimard jeunesse (2010) - 310 pages - 13,50€
traduit de l'américain par Alice Marchand

8 novembre 2010

Lettre à mon ravisseur

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Un thriller psychologique qu'on ne peut ni arrêter, ni oublier. Une petite phrase anecdotique, glissée en quatrième de couverture, à laquelle je ne prête plus attention depuis longtemps, et là, si j'avais su... l'aurais-je cru ? Car c'est la stricte vérité ! Ce roman envoûte, embobine, assomme, subjugue et assène une grosse claque. Ce roman est incroyable ! J'ai été incapable de fermer l'oeil de la nuit, incapable de reposer le livre avant de l'avoir fini, incapable de prendre du recul, incapable d'avoir le moindre discernement, la plus petite lucidité. J'étais dupée, complètement bluffée.

C'est l'histoire d'une jeune anglaise de 16 ans, Gemma, kidnappée à l'aéroport, pratiquement sous les yeux de ses parents, par Ty, un marginal qui vit dans le désert australien, où il va l'emmener, après l'avoir droguée et avoir masqué son identité, parce qu'il l'a choisie. Elle, et pas une autre. Objectivement, ce comportement criminel est condamnable, je ne reviens pas là-dessus, mais l'histoire démontre que le contraire est possible aussi, on peut aimer et détester la personne qui nous a fait du mal, on peut nouer une relation de confort et de sécurité avec son bourreau, c'est complètement dingue et c'est le pari réussi de l'auteur.

L'histoire est absolument inattendue, elle dépasse les considérations psychologiques visant le syndrome de Stockholm, même si elle ne les écarte pas non plus, et nous raconte plus simplement comment cela est possible. C'est à travers une lettre adressée à son agresseur que Gemma nous raconte ce qu'il s'est passé, ce qu'elle a vécu et éprouvé, sans tabou, puisqu'on parle aussi bien de colère, d'anéantissement, d'incrédulité, de dégoût et de fascination aussi. On plonge alors dans une ambiance hallucinante, à huis clos, dans la cabane au beau milieu de nulle part.

Et c'est avec la rage du désespoir que Gemma va chercher à s'enfuir, par tous les moyens. Cela lui sera d'autant plus douloureux de réaliser qu'elle est bloquée et dépendante de Ty, elle le déteste tellement, elle s'en veut aussi de le trouver beau et attirant et de penser à lui de cette façon. Mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus étrange, car leur relation n'est jamais violente, au contraire. Ty va trouver des trésors de patience pour amadouer la jeune fille, pour partager son monde et ses mystères, pour espérer la séduire. Gemma sera sensible à ses efforts, appréciera ce qu'il aime (la nature, les étoiles), sera attendrie par son histoire d'enfance malheureuse, touchée par ses déclarations d'amour. C'est mal, se dit-on, il ne faut pas. Hélas, tout comme Gemma, on cesse de voir Ty comme un psychopathe, l'effroyable et inexplicable fascination glisse sur le lecteur. Au risque de nous faire oublier son crime, ou presque. C'est fou ce que ce livre inspire, en plus de l'angoisse, du stress et de l'envie de savoir comment tout cela va finir. C'est fort et bizarre. Limite malsain. Mais c'est un livre inscrit pour durer et hanter nos mémoires. 

« Et regardons les choses en face, tu m'as bien enlevée, mais tu m'as sauvé la vie aussi. Et entre les deux, tu m'as fait connaître un endroit différent et magnifique, que je ne pourrai jamais m'arracher de l'esprit. Pas plus que toi d'ailleurs, tu es inscrit en moi à jamais. »

Lettre à mon ravisseur - Lucy Christopher
Gallimard, coll. Scripto (2010) - 340 pages - 13€
traduit de l'anglais par Catherine Gibert

brokenheart

 

5 novembre 2010

Azilis : Le Sortilège du Vent

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J'étais particulièrement anxieuse avant de lire ce 3ème et dernier tome de la série, soucieuse de la fin que je pressentais injuste mais inévitable, angoissée de ne plus retrouver Kian, qui est parti en brisant le coeur d'Azilis (et le mien), et parce que la jeune femme est également ensorcelée par Myrddin, ce barde au charme si troublant. Ses enseignements lui valent toute l'estime et l'admiration de l'enchanteresse, en échange elle a promis de se donner à lui, oui elle a osé, mais avant cela il faut qu'elle retrouve Ninian, elle a rêvé de lui, enchaîné comme un esclave, et seul Myrddin peut l'aider.

Leur relation n'est pas simple, Azilis est également tombée amoureuse de lui, or une partie d'elle se refuse toujours, ne veut pas croire à la sincérité du barde. Sa magie est trop puissante, flirte avec les interdits, peut-être a-t-il abusé de sortilèges inavouables pour la séduire ?

De son côté, Kian est plus taciturne que jamais. Il a suivi Arturus jusqu'en Cornouailles afin de rallier les roitelets de la région, la tâche est rude, la menace d'une invasion n'est jamais loin, et c'est ce que recherche le jeune homme, à braver la mort pour mettre un terme à ses souffrances morales. Un voile funeste entoure chacun de ses trop rares passages dans ce livre, c'est déconcertant.

C'est probablement le tome le plus enivrant de la série, même si chaque roman m'a passionnée. Je crois que la sensation d'aboutissement a eu pour effet de me griser, hélas la fin arrive beaucoup trop tôt, les événements se précipitent, cet empressement me dérange, mais puis-je contester ? Non, bien sûr. Valérie Guinot a eu parfaitement raison d'en arriver là. Cette fin est pleinement satisfaisante. C'est un déchirement de quitter cet univers qui était devenu familier et attachant, m
ais la suite appartient à l'histoire et aux légendes. Azilis, Niniane, Kian, Myrddin... Ils ont été les acteurs d'une formidable épopée, romantique et chevaleresque. J'ai adoré suivre leurs parcours, j'ai vibré à leurs côtés, c'était magique ! Et je pèse mes mots...

( A noter : Bladelor, la coupable...)

Azilis, tome 3 : Le Sortilège du Vent - Valérie Guinot
Rageot (2010) - 400 pages - 16€
couverture : Stéphanie Hans

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3 novembre 2010

Le Secret de l'Ange - Les Vampires de Manhattan #5

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Jack et Theodora sont en fuite, quelque part dans la campagne italienne, alors qu'ils croisent un groupe de villageois à la recherche d'une jeune fille disparue et proposent leur aide. A New York, Mimi Force, devenue la Régente, panse ses peines avec amertume, quand une vidéo publiée sur le net vient mettre le feu aux poudres. Une étudiante de Duchesne aurait été kidnappée, ses jours sont comptés, son agresseur menace de la brûler vive et de révéler l'existence des vampires. Pour l'occasion, Mimi se lie avec Oliver, le familier de Theodora, et convoque la Venator Deming Chen, une nouvelle venue dans cette saga, pour résoudre cette enquête ô combien fumeuse.

Ce cinquième tome n'est pas le plus palpitant de la série, mais en tant que maillon, il est important pour avancer et en apprendre plus sur les Pétruviens, l'héritage des Van Alen, le sort de Kingsley, le lien brisé entre les jumeaux Force, l'Etoile du Matin, le triglyphe et j'en passe. Sans oublier toutes ces histoires de disparitions, loin d'être le fruit du hasard, elles sont là pour alimenter l'intrigue globale, et non pour faire diversion.

La série ne ressemble plus à celle qu'elle était à ses débuts, les récents événements ont beaucoup chamboulé le paysage originel, les personnages vont et viennent, certains ne seront plus, d'autres ont laissé leur place au profit de nouveaux venus, comme la super-détective vampire, Deming Chen. Ainsi les horizons s'élargissent, enrichissant l'histoire et ses enjeux, brouillant volontairement les pistes, sans apporter de réelle solution.

Le Secret de l'Ange n'apporte en effet pas beaucoup de réponses à toutes nos questions, voilà pourquoi je pense qu'il met en place le prochain tome qui aura la lourde tâche de démêler l'écheveau entre Theodora, Jack et Mimi (et pourquoi ne pas trouver un miracle pour Kingsley). Les Sang d'Argent reviendront aussi sur le devant de la scène, puisqu'eux non plus n'ont pas été très présents dans ce livre, même si la menace plane toujours. Et je ne doute pas que la brillante Deming jouera un rôle majeur à l'avenir, quitte à remplacer l'un ou l'autre des protagonistes déjà en place. En attendant, rendez-vous est pris à Alexandrie, où tout ce petit monde semble se diriger sans s'être concerté, mais il faudra encore patienter une année pour assister au feu d'artifices !

Le Secret de l'Ange - Melissa de la Cruz
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 295 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

 

 

Et la fameuse vidéo qui sert aussi de trailer :

 

Misguided angel hangin' over me
Heart like a Gabriel, pure and white as ivory
Soul like a Lucifer
Black and cold like a piece of lead
Misguided angel, love you 'til I'm dead

2 novembre 2010

Là où j'irai - Gayle Forman

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Voilà la suite la plus attendue de l'année !!! En 2009, ma plus belle émotion m'avait été donnée par Si je reste, de Gayle Forman. Rappelez-vous, Mia et Adam, un accident de voiture, une famille brisée et une jeune fille qui ne sait plus s'il lui faut rester ou partir avec les siens... C'était beau, c'était fort mais ce n'était pas assez. Aussi, l'auteur a exaucé nos prières muettes et a écrit la suite de leur histoire, trois ans après.

Et c'est là que notre coeur se brise, car Mia et Adam ne sont plus ensemble ! Leurs chemins se sont séparés : elle est partie à New York pour ses études, elle n'a plus jamais donné de nouvelles. Aujourd'hui elle est en train de devenir une violoncelliste de renom et donne un concert au Carnegie Hall. De son côté Adam a propulsé son groupe de rock sous les feux de la rampe, c'est la consécration mais notre rocker n'est point satisfait. L'histoire, cette fois, nous est donc reportée par son intermédiaire, et rien que pour ça, cela vaut toutes les danses de la joie, car Adam est un garçon formidable !

En cette soirée d'août, Mia et Adam vont se revoir par le plus grand des hasards, ils vont passer une nuit à parcourir les rues new-yorkaises, tout en tournant autour du pot. Pas une fois ils n'aborderont le passé, même si le malaise est palpable, Adam notamment voudrait crever l'abcès mais ne s'en sent pas capable. On le découvre amer, torturé et meurtri par la rupture, encore à fleur de peau, partagé entre la colère et la rancune. Il est donc nécessaire que notre petit couple se parle vraiment.

Mais avant d'en arriver là, Gayle Forman fait appel aux flashbacks pour tisser sa toile, pour parler de la vie qui a filé pendant ces trois années, et nous rappeler l'amour fou et véritable que nourrissait Adam pour Mia. C'est si touchant, j'en avais des papillons dans le ventre (la première fois où ils sont partis camper, par exemple), et cela alimentait d'autant plus mon incrédulité et mon envie de savoir pourquoi, mais pourquoi, hein, Mia !?!

Lorsque les langues se délient, et les larmes coulent, c'est toujours aussi fort et aussi bon. C'est une délivrance pour tout le monde, mais ça ne signe pas le point final, au contraire c'est toujours si mouvementé, comme les montagnes russes, et ça continue, encore et encore, rien n'est jamais gagné, mais qu'est-ce qu'on reste scotché jusqu'au bout, le coeur débordant d'espoir. Je n'en dis pas davantage, mais Adam je t'aime d'amour. C'est tout.

Là où j'irai - Gayle Forman
Oh ! Editions (2010) - 280 pages - 16,90€
traduit de l'anglais (USA) par Marie-France Girod

Je rappelle un passage du livre précédent, parce qu'il dit tout et parce qu'il me donne les larmes aux yeux, rien que d'y repenser ... "If you stay, I'll do whatever you want. I'll quit the band, go with you to New York. But if you need me to go away, I'll do that, too. I was talking to Liz and she said maybe coming back to your old life would be too painful, that maybe it'd be easier for you to erase us. And that would suck, but I'd do it. I can lose you like that if I don't lose you today. I'll let you go. If you stay."
Gayle Forman (If I Stay)

Lu avec le casque sur les oreilles ... ce roman est également pétri de musique (du rock, du blues, du folk), j'adore !

 

Elle est partie pour la Juilliard School au début septembre. Je l'ai accompagnée en voiture à l'aéroport. Elle m'a dit au revoir, m'a embrassé. Et elle a déclaré qu'elle m'aimait plus que la vie même. Puis elle s'est avancée vers le portique de sécurité.
Elle n'est jamais revenue.

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