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Chez Clarabel
14 novembre 2016

Hugo de la Nuit, de Bertrand Santini

Hugo de la Nuit« Hugo entendit ses pas s’éloigner dans le noir. 
La porte se referma sans bruit.
Maintenant, la nuit pouvait commencer… »

Ouh-la-la-la-la. Alors que j'étais déjà follement séduite par la couverture, illustrée par Julie Rouvière & Bertrand Santini, j'appréhendais bêtement de plonger mon nez dans ce livre. C'est chose courante quand j'aime des auteurs, je repousse le moment de découvrir leurs nouveaux romans pour des raisons sottes et inexplicables. Passons. Un soir de la semaine, repliée dans mon antre à l'abri du froid et de la pluie, je me décide enfin à rencontrer Hugo de la Nuit. Mon grog de 215 pages.
Hugo, un garçon de douze ans, grandit heureux dans un immense domaine que ses parents préservent jalousement. Ces derniers sont en effet soucieux depuis la découverte de pétrole sur leurs terres, suscitant les plus viles convoitises qu'ils cherchent à repousser au nom d'une espèce de plante rare à protéger. Mais leurs ennuis ne font que commencer... Une nuit, la veille de son anniversaire, Hugo surprend un individu dans la maison. Il fuit aussitôt dans le jardin, court à perdre haleine, dérape, glisse, s'égratigne avant de basculer dans la mare. Fin de l'histoire. Le corps du jeune garçon flotte à la surface de l'eau. Et c'est une bande de fantômes loufoques qui vient le recueillir.
Hein ? quoi ? comment ? Le héros de l'histoire meurt ? Des fantômes à la rescousse ? Mais c'est quoi cette fable ? Rhaaa... Cessez vos jérémiades, et laissez-vous porter par l'incroyable et l'inattendu. Car, oui, cette histoire relève du conte fantastique par son évocation de la mort et des terreurs nocturnes, mais aussi pour son imaginaire fabuleux et sa conduite époustouflante. C'est simple, on se laisse entraîner dans le sillage d'une aventure à la fois drôle, poignante, dramatique et palpitante. Et il s'en passe de belles sous les couvertures ! Bertrand Santini exécute avec brio un formidable tour de passe-passe et n'hésite pas à recourir à l'humour noir pour mener à bien sa mission. Le pari est osé, l'effet est parfois saisissant, mais franchement que de réjouissances ! 
Cette lecture va donc vous surprendre, vous étourdir, vous émouvoir et vous troubler. Avec son style cocasse, ses séquences burlesques, son sens de l'ironie désopilant, son goût du spectacle et son esprit feu follet, elle s'échappe des codes et des genres pour mieux vous régaler. Je n'en dévoile pas davantage, mais ne passez pas votre chemin, foncez, c'est un petit bouquin qui a tout pour plaire aux petits (12 ans) et aux grands. ☺

Grasset Jeunesse - avril 2016

 

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11 novembre 2016

Émile fait l'aventure, de Vincent Cuvellier & illustré par Ronan Badel

Émile fait l'aventure

Wooow, déjà le treizième titre de la série ! Et on ne s'en lasse pas. C'est toujours aussi drôle, fin et désopilant. ♥

Cette fois, Émile décide de partir en aventure et prépare un gros sac à dos pour s'en aller très, très loin et traverser des épreuves. C'est une aventure pour de vrai, de celle où on ne sait pas où on va, sinon c'est plus de l'aventure ! S'engage alors une discussion surréaliste entre le bambin et sa maman. Un dialogue qui tient toute la lecture, et qui est extrêmement drôle. 

Car la mère est finaude. Au lieu d'interdire ou de rouspéter, elle choisit la ruse. Elle glisse alors de simples allusions, il pleut des cordes, elle va passer à table et manger de la purée et des saucisses, et aussi de la mousse au chocolat, après elle va regarder des dessins animés, et comme elle doit aller faire des courses, elle peut le déposer en passant au parc des jeux... Elle dit ça, elle ne dit rien. 

L'humour est communicatif. Et les dessins, aussi, font tellement rire. Cette série a tout compris : de la dérision, encore de la dérision, toujours de la dérision. Et une lectrice conquise, moi ! Également une maman de vrai aventurier. Qui fait des aventures. Oh yeah. 

Gallimard Jeunesse, coll. Giboulées - Septembre 2016

9 novembre 2016

Les Aventures improbables de Julie Dumont, par Cassandra O'Donnell

Les Aventures improbables de Julie Dumont

Amateurs de comédies policières à la Janet Evanovich ou Sophie Henrionnet (pour la touche frenchy), vous allez vous régaler avec Julie Dumont et ses aventures improbables ! Parce que je sortais de deux lectures particulièrement douloureuses, très sombres et pesantes moralement, j'avais un besoin urgent de fraîcheur et de distraction. Bingo. Audible a exaucé mon vœu en proposant le téléchargement en exclusivité du roman de Cassandra O'Donnell. Je ne connaissais pas. J'ai cliqué, hop. Et mon weekend a été enchanté. 

L'histoire est complètement folle, futile et légère. Elle met en scène Julie Dumont, une héroïne célibataire, fonceuse et gaffeuse, parisienne et journaliste, qui se réveille au matin avec un  homme nu dans son lit, sans se douter de son identité, de sa rencontre ni de sa nuit. La belle brune file en douce et part en Normandie pour l'anniversaire de mariage de ses parents. En route, elle vient au secours d'un type amoché gisant dans le fossé et le conduit à l'hôpital. Naturellement, elle se fait incendier par sa mère pour son retard, puis assiste à la mort en direct d'une convive. Trêve des réjouissances. Julie est persuadée d'avoir la scoumoune et revoit son séduisant rescapé, Benjamin Stein, qui lui confie en retour une nouvelle mission : enquêter sur le meurtre d'une épouse de notable. L'affaire a fait grand bruit dans la région (argent, liaison, amant roumain, disparition...) et a attiré un journal à scandale comme Le Nouvel Inquisiteur, pour lequel bosse Benjamin. Il soudoie alors Julie pour reprendre le flambeau, laquelle va s'improviser détective avec pertes et fracas. Là où elle passe, les témoins trépassent. ^-^

J'ai pris énormément de plaisir à suivre Julie dans ses péripéties à la fois drôles et rocambolesques afin de résoudre une énigme crapuleuse, habilement troussée, riche en suspense et en rebondissements. La personnalité de l'héroïne donne aussi du pep's au récit : Julie est une jeune femme moderne et indépendante, spontanée et pleine d'ambition, qui collectionne les impairs et les cadavres, mais qui ne s'apitoie jamais sur son sort. Son retour sur les terres de son enfance lui donne également du fil à retordre, entre son éternel célibat, son choix de carrière et son départ pour la capitale, ses oreilles n'en finissent plus de siffler ! Il faut dire que son entourage est particulièrement gratiné - famille de croque-morts, vivant au Neubourg, une mère impatiente de la marier, un père au flegme admirable et un grand-père obsédé sexuel. Les tablées autour du rôti dominical ne manquent pas de saveur ! Sans oublier les deux spécimens masculins, propulsés sur la scène, avec du charme à revendre... Tous les codes de la comédie ont ainsi été réunis pour combler la lectrice en quête de détente et de bonne humeur. Rien que pour ça, le roman a rempli son contrat et m'a fait passer un très bon moment. ☺

Texte lu par Ingrid Donnadieu pour Audible FR (durée : 7h 31) - Octobre 2016

>> En téléchargement & en exclusivité sur Audible.

©2016 Les éditions J'ai lu (P)2016 Audible FR

Les aventures improbables de Julie Dumont | Livre audio

2 novembre 2016

Dans la forêt sombre et mystérieuse, de Winshluss

DANS LA FORÊT SOMBRE ET MYSTÉRIEUSEAvis aux amateurs d'aventure insolite et d'humour loufoque, cette bd de Winshluss va vous régaler !
Avertie de la mauvaise santé de la grand-mère, la famille d'Angelo part en catastrophe pour se rendre à son chevet, mais en cours de route, après une courte pause-pipi, la voiture repart dans l'urgence en oubliant le garçon sur le bas-côté. Angelo est terrorisé, puis prend la décision de poursuivre le chemin à pied, en traversant « la forêt sombre et mystérieuse ». 
L'ambiance dans les fourrés est clairement angoissante. Le garçon y croise des créatures toutes plus bizarres les unes que les autres (une luciole obèse, Fabrice l'écureuil qui se prenait pour un oiseau, un crapaud, une chenille, un chimpanzé camelot...), certaines cherchant à lui venir en aide, d'autres à le croquer tout cru. On puise aussi dans le folklore des contes pour enfants qui font frissonner plus que de raison (l'ogre, la maison de poupée, les bons petits plats pour endormir la proie...). C'est drôle comme ça frise le ridicule et ça ne loupe pas de faire ricaner ! 
Cet art de la dérision rend l'histoire grinçante et cocasse, mais aussi tellement amusante. Il faut suivre Angelo dans ses péripéties improbables et s'imprégner de l'absurde de chaque situation pour en apprécier tout le sel. C'est, de plus, follement distrayant. On stresse à chaque coin de page, on glousse, on tremble de peur, on s'interroge et on éprouve de la compassion. Autant d'émotions fortes et exaltantes qui attendent le lecteur au tournant. 
J'inscris cette bd parmi les incontournables pour rire, trembler et halluciner tout en même temps. Une lecture inattendue pour une aventure enfiévrée et délirante. Vraiment, une très bonne découverte. 

Gallimard Bande Dessinée / Octobre 2016

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28 octobre 2016

Les contraires font leur cirque, de Lee Singh & Tom Frost

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Gros coup de cœur pour cet album graphique très rigolo !

D'abord, je craque complètement pour ses illustrations dont le charme vintage n'est plus à démontrer. La suite de la lecture n'a fait que confirmer tout le bien que j'espérais et a donc nourri mes plus folles attentes. Youpitralala. Danse de la joie dans le salon. Bref. C'est donc sur la fabuleuse thématique du cirque, qui plaît toujours aux enfants, que les deux artistes Lee Singh & Tom Frost s'appuient pour évoquer la notion des contraires auprès de leur jeune public. Et c'est prodigieusement pensé, en plus d'être drôle. Car l'album ne se contente pas de recenser des situations basiques (haut/bas ; mouillé/sec ; peu/beaucoup ; froid/chaud...), il imagine aussi des situations cocasses et riches en nuances qui ne manqueront pas d'épater la galerie. C'est un véritable spectacle qui est mis en scène - une représentation inventive, ingénieuse, gourmande et acrobatique, où l'on s'éparpille de bonheur. ^-^

Petits et grands lecteurs apprécieront donc cette exploration et cette découverte des flaps sous lesquels se planquent tous les secrets du grand chapiteau. Les numéros rivalisent tous d'élégance et de facétie. On en prend plein les yeux et on a un sourire extatique sur les lèvres ! Superbe. ☺ 

Seuil Jeunesse - Avril 2016

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26 octobre 2016

Bonne Continuation, d'Olivier Tallec

Bonne Continuation

Olivier, il faut qu'on cause ! Cette tendance crapuleuse à épingler les travers de nos petites vies est tout bonnement... jouissive ! Sur ce, je dénonce : un ton mordant, parfois méchant et ironique, flirtant aussi avec un humour noir et morbide, hmmm, ça sent l'insubordination à plein nez. Et ça me plaît. Lire Olivier Tallec dans un univers aussi décalé et cinglant, oui ça a du bon.
Après avoir signé ses premiers méfaits en nous souhaitant une Bonne journée, l'auteur récidive dans cet exercice du dessin humoristique particulièrement féroce avec une nouvelle série de tableaux qui brassent des thèmes, des symboles et des époques sans fil conducteur mais où la dérision domine le monde. Les cadeaux de Noël, la garde alternée, la mode, le paraître, les rencontres amoureuses, l'incompréhension au sein du couple, la cigarette, la sexualité, les licornes, le safari, les penchants SM, les cornes, le plug anal, les très flippantes moaï (ces célèbres statues de l'île de Pâques), les vaches normandes, les mille-pattes, les ours polaires, les chauve-souris, les oies, mais aussi l'écologie, le réchauffement climatique, le foie gras, la frénésie médiatique, et j'en passe ! Tout est sujet à moquerie, surtout quand c'est aussi bien appréhendé, d'un simple tacle subtil et hardi. 
Il y a du Voutch dans l'art de tailler des portraits aussi incisifs, selon une base de dessin au pastel, mais la tendresse particulière au papa de Grand Loup et Rita & Machin, qui assume ici un rôle à contre-emploi de son registre habituel, rend le contraste réjouissant. Il sort plus d'une fois de sa zone de confort, avec notamment des scènes bien gore, bien sanglantes, qui figurent aussi parmi les meilleures séquences de lecture (honte, moi ? jamais !). De toute façon, j'aime cette facette irrévérencieuse du personnage, son caractère fripon qui se dévoile. Cette nouvelle lecture caustique confirme ainsi l'étendue du talent d'Olivier T. Applaudissements dans la salle. 

Rue de Sèvres / Octobre 2016

24 octobre 2016

Cinq petits cochons, par Agatha Christie

Cinq petits cochons

Seize ans plus tôt, Caroline Crale a été condamnée pour avoir empoisonné son mari, le peintre Amyas Crale, sous prétexte que celui-ci allait la quitter pour sa jeune maîtresse, l'affriolante Elsa Greer, qui lui servait aussi de modèle pour son dernier tableau. 
Venant tout juste de se fiancer, leur fille, Carla Lemarchant, convoque le passé et demande à Hercule Poirot de reprendre l'enquête pour l'éclaircir. Celui-ci s'y plie avec bonne grâce et rencontre les acteurs du drame, soit Meredith Blake, l'expert en plantes, son frère Philip, l'amoureux refoulé, la nouvelle lady Dittisham, par qui le scandale est arrivé, mais aussi Cecilia Williams, la gouvernante acariâtre, et Angela Warren, la demi-sœur de Caroline qui n'était qu'une adolescente revêche et dissipée à l'époque. 
L'un après l'autre, ces témoins livrent leur version de l'histoire en accablant Caroline, dont les crises de jalousie acerbes et très violentes faisaient grand bruit dans la maison. Le couple était au bord de la rupture, le mari volage affichait sa nouvelle conquête sous le nez de l'épouse bafouée, qui n'a pas supporté pareille humiliation. Chacun y va de son commentaire ou de son jugement relatif, pendant ce temps Hercule écoute patiemment. 
Les intrigues d'Agatha Christie sont comme des petites mailles tricotées en point très serré. Qu'on ne s'y trompe pas. Ce ne sont pas les mêmes propos qui sont ressassés à l'envi ni les mêmes conflits qui sont rapportés dans le vide, l'histoire n'est jamais statique et tout est dans le détail, car rien n'est jamais anodin dans les histoires de la duchesse ! Non seulement la lecture déploie une prodigieuse mise en scène dans l'art de ménager le suspense, instaurant au passage une ambiance très théâtrale à l'ensemble, mais elle aborde aussi des thèmes d'avant-garde, dont le libertinage et la sensualité, qui n'étaient pas légion dans les romans de 1942 ! ^-^
Ce roman ne vieillit pas et est, de plus, excellemment servi par l'interprétation de haute volée de Samuel Labarthe, alias le commissaire Laurence dans Les Petits Meurtres d’Agatha Christie sur France 2. À noter aussi qu'il existe une adaptation par ITV (saison 9, épisode 1) avec David Suchet, Rachael Stirling, Aidan Gillen, Julie Cox... L'un des meilleurs épisodes de la série Hercule Poirot ! 

Texte lu par Samuel Labarthe pour Audiolib (durée : 7h) - Septembre 2016

Traduction révisée par Jean-Michel Alamagny pour les Editions du  Masque

21 octobre 2016

Chaque soir à 11 heures, de Malika Ferdjoukh

Réédition du roman de Malika Ferdjoukh, cinq ans après sa parution, avec une nouvelle couverture aux teintes crépusculaires qui rappelle implicitement la très belle adaptation en BD par Camille Benyamina & Eddy Simon.

Chaque soir à 11 heuresLire un roman de Malika Ferdjoukh, c'est l'assurance d'une élégance de style, de personnages excentriques et attachants, d'un univers qui vous coupe de votre réalité et vous fait basculer dans une bulle réconfortante. C'est un rendez-vous doux, chaleureux et lénifiant. Alors, n'hésitez pas à vous glisser sous la couette en buvant, comme l'héroïne, du café au lait pour savourer comme il faut cette lecture. 
Willa est heureuse de sa vie, entre un père adolescent dans l'âme et une mère débordée qui papillonne dans l'univers des Miss, la demoiselle a trouvé un juste équilibre. Sa meilleure amie Fran, qui vit dans un palace, est une nana attachante, fantasque et épuisante à vouloir toujours tirer la couverture à elle, à multiplier les frasques pour obtenir qu'on l'aime exclusivement, etc. Mais impossible de lui en vouloir. Willa est aussi folle amoureuse de son frère, Iago, qui n'a d'yeux que pour elle alors qu'il pourrait conquérir la planète entière. Pourtant, leur belle idylle est en perte de vitesse, Willa ignore pourquoi, son galant se montre distant et invente des prétextes pour la tenir à l'écart. Le petit cœur mou de notre héroïne ne peut en supporter davantage. Un après-midi de déprime, elle accepte l'invitation d'un spécimen rare, rencontré lors de l'anniversaire de Fran. Edern Fils-Alberne lui propose très honorablement de former un duo avec sa jeune frangine Marni, également passionnée de musique, hélas privée de son art depuis la mort de leur mère. Charmée par les lieux, Willa succombe et accepte de “chabadabada” avec Marni et sa collection de matous. Lassée d'être devenue une quantité négligeable aux yeux des Hilbert, Willa se fond dans le cocon douillet de ses nouveaux amis mais ignore encore que la grande demeure familiale, Fausse-Malice, renferme de lourds et poignants secrets. En attendant, la vie autour d'elle continue de tourbillonner sans fin, de l'interpeller, de l'inquiéter, de lui donner des bleus à l'âme. Willa souvent se sent épiée, puis manque de peu d'être envoyée ad patres. 
Quelle angoisse, quelle ambiance. Quelle réussite aussi. Je trouve toujours savoureux de plonger dans une histoire au scénario solide et qui baigne aussi dans un contexte soucieux des détails et des apparences. Cela conforte mon sentiment de bulle hors du temps, quand on plonge son nez dans le bouquin, on ressent un étourdissement dès qu'on relève la tête une seconde. On se comprend, j'espère. Car les romans de Malika Ferdjoukh produisent sur moi cet effet infaillible. Et j'adore ça. De toute façon, je me sens en territoire familier dans ses livres. Leur ambiance old school et fantaisiste renvoie aussi à des univers très marqués, comme les films hollywoodiens de l'âge d'or (années 40-50), ou des romans fantastiques un peu désuets (The Ghost and Mrs. Muir ♥) qui correspondent totalement à mes goûts. À partir de là, je nage dans le bonheur ! ☺
Une pure lecture d'ambiance, énigmatique et foisonnante, au charme éthéré, à la plume enchanteresse, aux références glissées en douce et au suspense parfaitement troussé. Un rendez-vous sous la lune et sur les toits de Paris... tellement excitant ! 

Flammarion Jeunesse / Octobre 2016 pour la présente édition

image de couverture : Studio Flammarion jeunesse

20 octobre 2016

Un coupable presque parfait, de Robin Stevens

Un coupable presque parfait

Repéré depuis des mois, ce roman détenait la promesse d'une lecture au charme pétillant et au contenu croustillant, puisqu'il est question d'une enquête criminelle au cœur d'un pensionnat anglais dans les années 30 ! Miam, miam. J'étais impatiente de passer à table ! ^-^
Deux amies, Daisy Wells et Hazel Wong, ont créé leur club de détectives mais n'ont jamais pu démontrer l'étendue de leurs compétences. Il faut dire qu'à Deepdean l'ambiance est plutôt paisible. Les pensionnaires vivent sous la coupe d'un règlement très strict et occupent leur temps entre les leçons, les études, les repas et le coucher selon une discipline rigoureuse. Aussi, les filles doivent ruser pour échapper à toute surveillance, soit pour comploter en douce des farces ou pour convoquer des assemblées spéciales et discuter de leurs enquêtes. 
Pour la première fois, les détectives Wells & Wong ont un vrai crime à résoudre. Hazel vient en effet de découvrir, sur le parquet du gymnase, le corps démantibulé de son professeur de biologie, Miss Bell, avant de mystérieusement disparaître. La jeune fille est choquée, mais perplexe, tandis que son amie Daisy est survoltée et prend aussitôt la direction des opérations : dresser la liste des suspects, pousser des interrogatoires à la ronde et démasquer le coupable.
Seulement, il y a un monde entre dévorer des romans policiers et se confronter à la réalité, nos demoiselles vont l'apprendre à leurs dépens et commettre quelques petites erreurs (manque d'impartialité dans leurs jugements). Résultat, nos enquêtrices se fâchent car elles ne partagent plus les mêmes opinions ni les mêmes vues sur leur travail. Cela s'embrouille gentiment pour mieux nous balader dans l'enceinte de cette école austère et à l'ambiance inquiétante.
Au passage, l'auteur revient sur la première rencontre entre Daisy et Hazel, que tout sépare, puisque l'une est fille de Lord et l'autre débarque de Chine, même leurs caractères sont diamétralement opposés, car si toutes deux sont intelligentes et réfléchies, Daisy est impulsive et Hazel plus discrète, mais les deux s'accordent pour équilibrer leur tandem. 
La lecture remplit ainsi son contrat à nous fournir une aventure pleine d'esprit et de suspense, dans un contexte délicieusement guindé mais où on ressent aussi le poids des traditions et de la discipline intransigeante. Un deuxième tome est déjà annoncé en fin de roman, et espérons que la série rencontrera du succès pour ne pas succomber à la malédiction des suites jamais traduites après le deuxième tome (cf. Les incorrigibles enfants de la famille Ashton de Maryrose Wood, Avant minuit de Christopher Edge ou Les affreusement sombres histoires de Sinistreville de Christopher William Hill entre autres). 

Traduit par Faustina Fiore pour les éditions Flammarion Jeunesse / Août 2016

19 octobre 2016

Cité 19 : Ville noire, de Stéphane Michaka

Cité Ville noire

À la bonne heure ! Une lecture qui promet des voyages dans le temps avant de vous réserver la surprise du chef... youplaboum, ce bouquin est fait pour vous, amateurs de romans étonnants et captivants ! Pour ma part, j'ai été grandement et agréablement surprise, totalement embarquée dans cette aventure et je ne regrette vraiment pas cette incursion dans un univers pour le moins original.
Voyez donc. 
Suite à la tragique disparition de son père, Faustine n'est pas convaincue par l'enquête en cours et se heurte à l'inspecteur peu commode, qui ne lui inspire aucune confiance. Contrainte de fuir, la jeune fille disparaît sans avoir le temps d'avertir ses amis Vikram et Morgane. En fait, Faustine vient de basculer dans une autre dimension - celle d'un Paris sous le Second Empire. Les travaux du Baron Haussmann créent des secousses dans la capitale, de même qu'un tueur barbare essaime ses victimes dans les quartiers populaires en faisant les choux gras de la presse. 
Faustine, qui a grandi dans un musée en cultivant une fascination pour le XIXe siècle, tire rapidement profit de la situation et ne se laisse nullement désarçonnée par ce bond dans le temps. Au contraire, elle s'y sent à son aise et ne manque pas de ressources pour trouver un logement, puis un job de journaliste. Faustine se voit confier la mission de débusquer le tueur en série, de damer le pion au commissaire Gontran et de pondre des articles tous plus sensationnels les uns que les autres, mais ce petit jeu de détective l'entraîne aussi à prendre des risques inconsidérés (rencontres louches dans des quartiers mal famés ou intronisation burlesque dans la haute société aux mœurs excentriques). Pour bien faire, Faustine est chapeautée par le sémillant Victor Echouart dans ce dédale poisseux et inquiétant.
Mais clairement la plongée historique est fabuleuse ! On ressent pleinement les sensations d'un Paris hors du temps dans sa reproduction fidèle et authentique. On se pourlèche des détails et de l'intrigue, ressassant au passage une autre série chère à mon cœur (Blanche de Hervé Jubert). Un franc succès. 
Et puis voilà que tout bascule à mi-parcours... sans crier gare, sans signe avant-coureur et sans ménagement. En gros, c'est extra. Le chamboule-tout inconcevable, mais qui nous remet aussi sur  les rails car il faut tout recommencer à zéro. Une perspective ô combien excitante !
Bref. Ce bouquin propose de l'action, du suspense et des rebondissements inattendus qui rendent la lecture tout bonnement passionnante. J'ai tourné les pages avec insatiabilité
 et impatience, étourdie par le flot de révélations, la ronde des personnages et les nombreuses répercussions qui en découlent. Heureusement que la suite (Zone blanche) est déjà disponible ! ^-^

Pour obtenir un aperçu virevoltant de cette série, n'hésitez pas à écouter le feuilleton radio commandé par France Culture en un clic ICI

PKJ. / Octobre 2015 @Couverture : Laurent Besson

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