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Chez Clarabel
bayard jeunesse
19 octobre 2017

The Rain, de Virginia Bergin

THE RAINAprès une soirée idyllique entre copains, au cours de laquelle Ruby a embrassé le beau Caspar dans le jacuzzi, la vie de l'adolescente bascule dans le chaos. La radio diffuse en urgence un message informant la population de se protéger au plus vite de la pluie, car celle-ci est toxique. Si la moindre goutte entre en contact avec votre peau, vous succombez dans d'atroces souffrances à un virus foudroyant. Horrifiée, Ruby cède à la panique et trouve le moyen de retourner chez elle, auprès de sa mère. Mais l'accueil de son beau-père, Simon, est sidérant - Ruby est enfermée à clef dans le bureau, mise en quarantaine.
On visualise la situation et on suppose que la jeune fille va adopter une attitude raisonnable, ce n'est pas seulement son univers qui s'effondre, c'est toute l'humanité qui est menacée, et blablabla. Malheureusement, Ruby se montre capricieuse, égoïste et immature. Au moins, l'auteur ne lui fait pas endosser une tunique de superhéroïne, pleine de bon sens et de courage, et la rend certainement plus crédible avec ses imperfections. C'est juste pénible à supporter, mais passons...
L'histoire déploie tout son arsenal de scènes de survie, de revers du destin, de rencontres improbables, de fuite désespérée et de quête impossible, tout ça dans une ambiance apocalyptique tout à fait convenue. Au final, cela se lit sans difficulté. C'est entraînant, inquiétant, angoissant aussi. Certes, le caractère versatile de l'héroïne peut constituer un frein, mais la lecture nous pousse à dépasser cette barrière. Résultat, on a les doigts accrochés aux pages du bouquin et on attend de connaître le dénouement. 
L'histoire est donc riche de bonnes idées, sans être particulièrement bluffantes non plus. C'est le vice des romans du genre, difficile de se renouveler avec un scénario-catastrophe. Toutefois, j'ai trouvé qu'il y avait du rythme, que le sentiment d'urgence et d'accablement était bien rendu. Une suite est d'ailleurs prévue. À voir.

Bayard Éditions, 2017 - Trad. Sidonie Van den Dries

 

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17 octobre 2017

Les enquêtes d'Alfred et Agatha #1 : L'affaire des oiseaux, d'Ana Campoy

Alfred et Agatha Affaire des oiseauxAna Campoy a eu le culot de mettre en scène deux pointures de la culture britannique, Alfred Hitchcock et Agatha Christie, dans une série où tous deux auraient une dizaine d'années et se seraient rencontrés pour mener ensemble des enquêtes trépidantes... Oui, on imagine la demoiselle, élevée dans les beaux quartiers de Bayswater, et le garçon issu de l'East End, crapahutant l'un avec l'autre pour éclairer un imbroglio familial que la police elle-même ne calcule pas ! 
Tout commence par une nuit en cellule. Le jeune Alfred a été puni par ses parents et expédié une nuit en prison pour réfléchir à ses actes, et blablabla. Il croise alors un certain Victor qui demande l'aide urgente d'Agatha Miller au 27 Brown Street. Intrigué, le garçon tombe nez à nez avec une jeune fille de bonne famille, qui occupe son temps libre en résolvant des enquêtes de voisinage. Et justement, Victor, leur jardinier, a été accusé d'avoir volé des pièces de collection chez leur voisine, la vieille Mme Elster. Seulement, celle-ci est partie en voyage et c'est son fils qui a porté plainte.
Agatha met les pieds dans le plat et entraîne dans la tourmente notre cher Alfred, qui ne manque pas d'idées ingénieuses mais juste d'un zeste d'audace. Leur association, finalement, colle à  merveille ! On les suit dans leur aventure fort distrayante, qui nous balade entre Central Ouest et les quartiers populaires, avec deux héros attachants, dont les traits de caractère s'inspirent des personnalités que l'on connaît. L'auteur glisse savamment des indices ou des allusions qui prêtent souvent à sourire, mais je me doute qu'un jeune lecteur aura plus de mal à faire le rapprochement. Ce serait toutefois une belle récompense si cela incitait le même public à ouvrir un roman de la Duchesse du Crime ou voir un film du Maître du suspense. 
Sans quoi, la lecture est adorable, divertissante et dépaysante. J'ai été charmée !

Bayard Jeunesse, 2015 - Trad. Martine Desoille 

LES ENQUÊTES D'ALFRED ET AGATHA est une série qui compte déjà 4 titres ! 

À partir de 10 ans - Existe en poche (7.90€)

 

12 octobre 2017

Les dragons de Nalsara #1 : L'île aux Dragons, de Marie-Hélène Delval, Pierre Oertel & Glen Chapron

Cette série de Marie-Hélène Delval fait le bonheur des jeunes lecteurs depuis 2008 et compte pas moins de 20 petits romans dont le succès n'a jamais démérité. Son adaptation en format BD donne non seulement la possibilité à un nouveau public de faire sa découverte, ou permet tout simplement de raviver les souvenirs des lecteurs déjà conquis. Et c'est vrai que la lecture est particulièrement enchanteresse, pleine de rythme et d'imagination. Je ne suis plus surprise de l'attrait qu'elle exerce auprès des plus jeunes !

Les dragons de Nalsara

Cham et sa sœur Nyne vivent sur l'île aux dragons avec leur père Antos, Grand éleveur du royaume d'Ombrien. Tous assistent avec fierté à l'éclosion de deux œufs, mais s'interrogent sur le troisième, trouvé sur la plage, car il est froid et reste hermétiquement clos. Refusant de croire que l'animal est mort, Nyne casse elle-même la coquille et adopte aussitôt la créature qu'elle rebaptise Vag. De son côté, Cham noue aussi une relation exclusive avec l'un des dragonneaux et lui donne secrètement le nom de Nour, malgré l'interdiction de son père. En effet, ces derniers doivent être envoyés à Nalsara, la capitale du royaume, où ils seront confiés à des dragonniers pour leur future fonction d'armée du roi. Par chance, les enfants vont recevoir une invitation pour être du voyage et accompagner les dragonneaux jusqu'en ville. Là, de nouvelles péripéties les attendent, avec en bonus des détails sur leurs origines et des secrets sur leur mère disparue.

Voilà qui promet de belles heures de lecture dans la poursuite de cette série qui allie le souffle romanesque à l'imaginaire fantastique, tout en propulsant deux jeunes héros intelligents et intrépides dans des aventures passionnantes ! L'univers graphique est charmant et livre de belles séquences d'action et d'émotion toutes en couleurs. L'adaptation est réussie, avec une présentation expéditive du monde foisonnant de Nalsara, mais la lecture n'en demeure pas moins engageante. Conseillée à partir de 8 ans.

BD Kids, 2017

19 mai 2017

Everything everything, de Nicola Yoon

everythingMaddie est atteinte d'une maladie rare - son système immunitaire est défaillant - ce qui la contraint à vivre cloîtrée chez elle, entourée de mille précautions. Âgée de dix-huit ans, la jeune fille n'a connu que les murs blancs de sa chambre et la vie dans les romans. Ses seules amies sont sa mère médecin et son infirmière, Carla. Puis débarque Olly, dans la maison voisine. Avec ses vêtements noirs, ses cheveux fous, son allure de saltimbanque qui gigote partout, il attire l'attention de Maddie qui le fixe derrière sa fenêtre. Lui aussi finit par la remarquer et toque chez elle armé d'un kouglof. Commence peu à peu une étonnante relation, entre pudeur et curiosité, méfiance et compassion, attirance et émotion. C'est juste incroyable, beau et très touchant ! J'ai adoré toute cette période d'apprivoisement, les messages échangés en cachette sur internet, les premiers rendez-vous à distance, les souffles retenus et les papillons qui explosent dans le ventre. C'est franchement adorable. J'étais sous le charme de cette idylle naissante, sans toutefois exclure le dilemme de l'adolescente, coincée dans sa bulle, privée de liberté, désirant enfin vivre sa vie et défier son destin. Face à elle, aussi, sa maman veille et gronde. Depuis la perte tragique de son mari et de leur fils, des années plus tôt, elle s'est dévouée corps et âme pour sa fille, quitte à la surprotéger. Aujourd'hui Maddie aspire à de nouvelles expériences et de nouvelles rencontres... La bulle de sécurité, son cocon douillet, semble être devenue trop étouffante, prête à exploser ! 

Je n'ai rien vu venir de la fin, pour le coup j'ai été grandement bluffée, tant mieux. J'ai beaucoup apprécié ce dénouement imprévisible et cette sensation d'une issue magique, qui rend la lecture encore plus précieuse et exceptionnelle. Ce roman est, en somme, un hymne à la vie, au pouvoir de l'amour et au droit de s'affranchir. C'est tellement beau qu'on en oublie tous les petits défauts, les raccourcis, les facilités. Et puis la couverture est déjà tout un poème... 

Bayard Jeunesse, 2016 - Trad. Eric Chevreau

SORTIE CINÉMA le 21 Juin 2017 : film réalisé par Stella Meghie avec Amandla Stenberg & Nick Robinson.

17 mai 2017

I am Princess X, de Cherie Priest

i am princess xEnfants, May et Libby se lient d'amitié et créent ensemble un personnage de BD, Princess X, reconnaissable par sa chevelure bleue, ses baskets rouges et son épée de ninja. Elles se lancent ainsi dans l'écriture de folles aventures et collectionnent rapidement une multitude de cahiers, témoins de leur foisonnante créativité. Puis, un jour, Libby est victime d'un accident de voiture avec sa mère. Sa disparition anéantit May, encore sonnée d'apprendre que le père de son amie a quitté la ville aussitôt et abandonné les archives de Princess X à des associations au hasard. May a définitivement perdu le dernier lien avec May, son chagrin est insurmontable.

Quelques années plus tard, May est partie vivre à Atlanta après le divorce de ses parents et rentre à Seattle chez son père pour les vacances. Qu'elle n'est pas sa stupeur lorsqu'elle découvre des autocollants de Princess X parsemés dans toute la ville ! Son personnage est désormais une héroïne sur internet, mais nul ne sait qui se cache sous son identité. May est troublée, ne voulant pas admettre que son amie Libby serait l'instigatrice de ce nouveau jeu de pistes, car à la lecture des aventures de Princess X sur Instagram, May soupçonne que Libby n'est pas morte, mais traquée par un dangereux individu. 

-.- Le scénario hallucinant. -.-

J'ai plongé en toute innocence dans ce petit bouquin à la couverture tape-à-l'œil et au contenu tout aussi plaisant - un mélange de bande dessinée et de roman à suspense. La mise en scène est efficace, elle suscite la curiosité, se joue des codes modernes et propose une intrigue à tiroirs qui fait la part belle aux rebondissements. J'ai sans doute moins mordu à l'hameçon, car je correspondais peu à la cible visée, mais j'admets que le caractère inventif du produit est agréablement surprenant et bien ficelé. 

Bayard, 2017 - Trad. Vanessa Rubio-Barreau

Illustrations : Kali Ciesemier

Pour être au taquet : instagram.com/iamprincessx/

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11 avril 2017

Cauchemars, de Jason Segel & Kirsten Miller

cauchemarsCharlie Laird, douze ans, a toujours habité à Cyprès-les-Bains, avec son petit frère Jack et son père Andrew qu'il pensait inconsolable depuis la mort de sa mère. Et puis, son père a rencontré Charlotte BelCanto qu'il a épousée... onze mois plus tard. Depuis, ils vivent tous ensemble dans son vieux manoir peint d'un affreux violet. Charlie est non seulement indigné par la trahison de son père, mais vit aussi un vrai calvaire depuis qu'une sorcière vient hanter ses rêves nuit après nuit. Pour lui échapper, le garçon s'empêche de dormir et se barricade dans sa chambre avec des tonnes de cartons, mais ses insomnies finissent par lui taper sur les nerfs et le rendent de plus en plus agressif. Se confier à son père ? Impensable. Charlie a ouvertement exprimé son opinion sur sa marâtre, en apparence charmante et excentrique. Son arrivée en ville et l'ouverture de sa boutique d'herboristerie avait pourtant fait sensation auprès des habitants, finalement séduits et envoûtés par ses potions. Seul Charlie n'est pas tombé dans le panneau. Il la soupçonne même d'être en relation avec des puissances occultes et de pratiquer des charmes et des maléfices en cachette. Se sachant incompris par sa famille, le garçon trouve refuge auprès de ses camarades d'école, Paige, Rocco et Alfie. Tous ont en commun de souffrir d'angoisses chroniques qu'ils vont finalement mettre à plat lorsque les événements vont se précipiter et conduire notre jeune héros vers un monde alternatif, le Royaume des Ténèbres, là où l'attendent ses pires cauchemars. Avant d'en arriver là, l'histoire installe longuement son décor, son ambiance, ses personnages et son contexte, mais c'est suffisant pour plonger le jeune lecteur dans un délire paranoïaque. Tout est absolument mystérieux, inquiétant et sombre. On n'en mène vraiment pas large et on avance avec précaution dans l'histoire qui dévoile ses secrets au compte-gouttes. Outre son aspect effrayant, le roman évoque aussi le chagrin, la perte et le deuil qui brident les élans et coupent les ailes. On découvre un jeune Charlie encore profondément marqué par la mort de sa maman, prostré dans sa tristesse et sa détresse, mais l'exprimant sans ambages et maladroitement. Avant d'ouvrir le livre, je n'avais pas capté que l'auteur Jason Segel était en fait l'acteur de la série How I Met Your Mother ! Pourquoi pas ? Après tout, j'avais beaucoup aimé la série de John Barrowman, Le réveil des créatures, dont la suite n'a jamais été traduite à ce jour. :/ Un acteur qui profite de sa notoriété pour donner goût à la lecture... je dis OUI. « Cauchemars » est une trilogie qui exploite un imaginaire assez noir et émouvant, tout en distillant de l'héroïsme, de l'humour et du suspense pour plaire aux plus jeunes. Le cocktail se déguste, tantôt séduisant, tantôt désinvolte. Dommage que l'édition française ne dispose pas des illustrations de Karl Kwasny qui rendent la lecture VO encore plus flippante ! 

Bayard jeunesse, 2017 - Trad. Marion Roman {Nightmares}

5 avril 2017

Pêle-Mêle : Le Grand frisson - C'est pas normaaal ! - Trop bon et sans gluten

le grand frisson

On retrouve l'humour, la facétie et la folie douce de Nicholas Oldland (cf. Les rameurs) dans cette histoire d'élan sauvage un peu trouillard. Alors que ses copains raffolent de sensations fortes, lui se contente de les observer mais a pleinement conscience de passer à côté de sa vie. Un jour, finalement, il décide de prendre à bras-le-corps son destin, au lieu de s'encroûter, il saute dans le premier bateau voguant sur l'eau et prend le large. Loin, très loin. Il va ainsi braver une terrible tempête, échouer sur une île déserte et s'improviser Robinson Crusoe. Sur place, il rencontre une tortue nommée Mardi, affronte de nombreux défis et apprend à survivre en milieu hostile (loin de son confort familier). Le temps passant, l'élan pense aussi à ses copains qui doivent s'inquiéter et choisit de monter à bord d'un bateau naviguant près de son île pour les rassurer. La séparation avec la tortue Mardi est certes déchirante, mais il promet de se revoir pendant les vacances ! Eh oui. L'aventure est aussi simple que cela. Et la lecture communique à sa façon une véritable exaltation, le bonheur de lâcher prise et le coup de pouce nécessaire pour se lancer vers l'inconnu. Une belle aventure guillerette, ponctuée par de jolies illustrations aux couleurs pimpantes.

Le grand frisson, de Nicholas Oldland

Bayard Jeunesse, 2017 - Trad. Alice Boucher

 

cest pas normaaal

M. Éléphant a une trompe très, très longue, ce n'est peut-être pas normal, mais au moins c'est pratique. Il peut doucher son éléphanteau, aider le Vieux Singe à grimper aux arbres, bercer le Bébé Antilope qui n'arrive pas à dormir, aider M. Zèbre à étendre son linge ou les fourmis à traverser la rivière. Bref. Cela semble combler tout le monde, seulement Mme Hippopotame répète sans cesse que ce n'est pas normal d'avoir une si longue trompe. La preuve, M. Éléphant est parfois maladroit et s'emmêle les pinceaux avec sa trompe au point de trébucher. La vilaine se moque de lui, puis ravale ses couleuvres en apprenant que son petit a échappé à sa vigilance et se précipite près du lac plein de crocodiles affamés. Vite, vite. M. Éléphant n'écoute que son courage et oublie les mesquineries de Mme Hippo, qui se sentira très gênée d'avoir été aussi rude. Big up à cet album drôle et optimiste, au service d'une histoire intelligente, racontée avec humour, et qui rappelle qu'on ne doit jamais juger quelqu'un à cause d'une différence. Un rendez-vous émoustillant. ☺

C'est pas normaaal ! de Mar Pavón & Laure du Faÿ

Bayard Jeunesse, 2017

 

trop bon

Avant de boucler ce petit tour d'horizon, coup de projecteur sur ce coffret gourmand, réunissant 28 fiches-recettes certifiées trop bonnes et sans gluten. Outre ce packaging plein de charme, on découvre à l'intérieur un classement ordonné, avec des fiches présentées façon Polaroïd (photo au recto, recette au verso) et on pioche avec délice dans cet assortiment de bonnes choses qui raviront les palais délicats de vos enfants (pizza, scones, madeleines, quiche, cordon bleu, pâtes fraîches, galette bretonne, gnocchi, bagels, granola, cookies, crumble & cupcake). Après une petite note explicative sur l'alimentation sans gluten, c'est quartier libre pour composer des menus appétissants et accessibles (ingrédients abordables, pas de listes interminables). Du pratique, du bon, de l'efficace. Je cautionne ! ♥

Trop  bon ! et sans gluten, de Virginie Loubier Charlotte Vannier

Bayard, 2016

 

23 mars 2017

Nos cœurs tordus, de Séverine Vidal & Manu Causse

nos coeurs tordus

Vlad fait sa rentrée dans un nouvel établissement scolaire qui ouvre, pour la première fois, une classe spéciale dédiée aux handicapés. D'humeur chagrine et méfiante, l'adolescent est en pétard contre l'adjoint du proviseur, François Flachard, qui tient un discours pompeux et dégoulinant d'hypocrisie, tout juste bon à le faire sortir de ses gonds. Vlad se la joue rebelle façon Cercle des poètes disparus et attire tous les regards... en se vautrant comme une crêpe alors qu'il tourne le dos à l'assistance médusée. Humilié, le garçon se réfugie dans le couloir où il rencontre la ravissante Lou.

Avec son corps disloqué, sa béquille à portée de main, Vlad a longtemps souffert de sa différence et du regard des autres, au point de se réfugier dans la provocation en guise de bouclier. À ce petit jeu, il découvre en Saïd un adversaire de choix. Lui n'a pas de handicap physique, mais une propension à semer la zizanie en classe, à être incapable de se concentrer, à collectionner les avertissements et à s'attirer une mauvaise réputation. Ces deux-là sont faits pour s'entendre et vont rapidement se constituer leur petite bande avec Mathilde, coincée dans son fauteuil, Lou et son copain Morgan (argh), Dylan, atteint de trisomie, Théa et Charlie, les jumelles au langage cosmique... C'est aussi ensemble qu'ils vont se lancer dans un projet de cinéma en tournant un court-métrage avec un simple téléphone pour gagner un voyage à New York ! 

Cette lecture est à la fois pleine d'énergie, pleine d'espoir, pleine de vie tout court. Elle met en scène des adolescents qui ont des rêves, des envies, des coups de cœur et des coups de gueule, mais qui ne veulent pas dicter leur choix selon leur handicap. C'est certes une réalité quotidienne, jalonnée de frustration et de contrainte, mais certainement pas l'excuse pour les priver de formidables opportunités sous des prétextes idiots (société enfermée dans ses préjugés, orgueil mal placé, disposition trop lente, angoisse puérile et imbroglio amoureux). En somme, l'histoire nous invite à partager sur une année scolaire le parcours assez commun d'adolescents extraordinaires. Ils n'ont pas fait de leur handicap un signe distinctif mais se comportent comme des mômes de leur âge. Ils ne manquent ni de force, ni d'insolence, ni de talent pour avancer dans la vie, sans compter l'amitié, véritable socle de leur projet insensé, qui montre aussi que le collectif a du bon pour dépasser les étiquettes et les clichés. C'est un chouette roman, qui inspire des sentiments profonds et qui dégage aussi de la sensibilité, de la sincérité, de la joie et de la bonne humeur. Excellent melting-pot ! 

Bayard Jeunesse, 2017

"Nos coeurs tordus" a d'abord été écrit par Séverine Vidal, et publié sous la forme d'un mini roman paru dans le magazine Je Bouquine. Plébiscité par les lecteurs, il a été enrichi par la plume de Manu Causse. Plein de poésie et d'humour , le roman aborde le thème du handicap , sans pathos, c'est aussi une très jolie histoire d'amour et d'amitiés profondes.

15 mars 2017

OH ! Un livre qui fait des sons, de Hervé Tullet

oh

Saluons le retour de Hervé Tullet avec cet album qui fait des sons, rien qu'avec des ronds et des couleurs. Pour faire simple, l'enfant est convié à suivre les points avec le doigt et à chanter... OH pour les ronds bleus, AH pour les rouges, WHAOU pour les jaunes. Cela en fait de la voix ! Mais quelle heureuse cacophonie ! 

En gros, l'enfant tourne les pages et s'amuse à réguler le son de sa voix, de plus en plus fort, de plus en plus vite, en retenant son souffle, en faisant semblant de trembler ou de pleurer. Plus les amis s'invitent dans ce jeu, plus la lecture prend des allures de concerto sonore et éclatant. Et quelle bidonnade !

Les albums interactifs de Hervé Tullet procurent autant de joie, de surprise et de bonheur chez les plus jeunes. Jouer avec sa voix, c’est parler, c’est chanter, c’est respirer, c’est s’exprimer, c’est exister pleinement… À travers cet exercice rigolo, les enfants apprennent aussi à exprimer des sentiments, à partager des émotions, à se mettre en scène, à être bousculés et à inventer une langue inconnue ! 

Au cœur d'un graphisme ultra épuré, tout juste bouleversé par des ronds qui dansent, qui s'éparpillent, qui se câlinent ou qui se chamaillent, la lecture part dans tous les sens. C'est bigarré, tonitruant, joyeux et extravagant. On en ressort avec l'impression de s'être défoulés comme des dingues, et ça fait du bien  !  ;-)

Bayard Jeunesse, 2017

8 février 2017

Pêle-Mêle : Le pigeon qui voulait être un canard - La journée de Cookie et Nougat - Lou le loup

le pigeon

Gédéon ne veut plus être un pigeon, tout gris, mal-aimé dans les jardins, seul, grossier et triste. Il trouve, par contre, qu'être un canard est tellement plus noble. À lui la métamorphose ! Il commence par s'entraîner à dire coin-coin, puis trouve une paire de palmes près d'un arbre et comprend que son destin est en marche. Rien qu'en les enfilant, il sent son rêve devenir réalité. Mais son numéro ne produit pas l'effet escompté : les enfants près du bassin fuient en hurlant, les autres canards cancannent à n'en plus pouvoir et se moquent de lui. Gédéon est vexé. Et déçu. Il doit se rendre à l'évidence : pigeon il est, pigeon il restera. Qu'à cela ne tienne ! En fin de journée, Gédéon trouve un gant, l'enfile sur la tête et se dit qu'il pourrait devenir une poule. Après tout. ☺

Soledad Bravi nous réserve de bonnes séquences cocasses avec son pigeon qui se sent mal dans sa peau et qui aspire à être différent. On retrouve son gros trait noir, sa naïveté et sa facétie dans cette histoire délicieusement absurde. 

Le pigeon qui voulait être un canard, par Lili & Soledad Bravi

Bayard Jeunesse, 2016

 

la journée

Cookie et Nougat sont deux adorables bébés hamsters. Chaque jour, c'est tout un rituel auquel tous deux s'exercent avec application - se réveiller, se faufiler dans leurs nombreux tuyaux, se rouler dans le bain de sable, manger des céréales et des légumes, boire de l'eau au biberon, faire leur gymnastique dans la balançoire à bascule ou courir dans la roue.

Le jeune lecteur se passionnera pour leurs trépidantes activités et y participera par procuration en jouant avec les tirettes et les volets qui figurent au cœur de ce livre animé. Les illustrations sont simples et ravissantes, mais donnent aux petits hamsters des bouilles trop craquantes ! ☺

La journée de Cookie et Nougat, de Marc Clamens & Laurence Jammes

Bayard jeunesse, 2017

 

lou le loup grognon

Les lecteurs du magazine Tralalire auront plaisir à retrouver leur héros fétiche dans cette collection de livres cartonnés, contenant douze histoires courtes sous forme de bande dessinée. Chaque double page nous raconte une anecdote rigolote sur Lou le loup qui adore hurler, faire peur aux autres, découvrir le monde et jouer à la bagarre.

Toutes ces situations renvoient aussi aux enfants l'expression de leurs propres émotions (colère, caprice, peur, timidité, excitation...). Lou le loup gesticule beaucoup, mais chaque histoire se termine, évidemment, par un bon gros câlin dans les bras de sa maman. De quoi rassurer les mômes et conclure la lecture sur une note d'apaisement.

Lou le loup, Un p'tit loup grognon comme tout, illustré par Catherine Proteaux

Bayard jeunesse, 2017

Lou le loup

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