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Chez Clarabel
belfond
10 septembre 2018

Chère Mrs Bird, de AJ Pearce

Chère mrs birdEmmeline Lake a toujours rêvé de devenir reporter de guerre et plaque sans hésiter son poste de secrétaire pour celui d'assistante aux éditions du London Evening Chronicle. Son imagination s'emballe jusqu'à ce qu'elle réalise sa méprise : elle a été embauchée pour ouvrir le courrier de Mrs Henrietta Bird, qui tient la rubrique cœur chez Woman's Friend, le magazine féminin du même groupe. Sa joie est rapidement douchée face au caractère intraitable de la rédactrice en chef, laquelle exige un triage rigoureux des doléances, refusant avec véhémence les Sujets Scabreux : en gros, tout ce qui concerne l'amour et les sentiments... Mrs Bird est de la vieille école : du courage et du patriotisme, indispensables en ces temps douloureux.
En effet, Londres essuie les bombardements intempestifs des allemands. Emmy, également bénévole à la caserne des pompiers, reçoit des milliers d'appels pour venir en aide aux familles désœuvrées. Si les soirées sont lugubres, l'ambiance au sein de l'équipe n'en reste pas moins pimpante et enjouée. Notre héroïne est une jeune femme compatissante, curieuse et dynamique. À la lecture des lettres de lectrices aux abois, elle ne peut se résoudre à rester sourde à leur détresse... et décide de répondre, de sa propre initiative, en signant le nom de sa patronne. Un pur scandale. Mais la vie d'Emmy l'entraîne rapidement dans un tourbillon d'émotions : son fiancé ne donne plus de nouvelles, sa meilleure amie Bunty flotte sur un petit nuage et un mariage se prépare !

Loin des promesses vendues par l'éditeur, ne cherchez surtout pas un quelconque rapprochement avec Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, si ce n'est dans l'esthétisme de la couverture et la période au cours de laquelle se déroule l'histoire (Londres, 1941). Cela vaut mieux pour éviter toute déconfiture.
Ce roman est donc à part et réussit à nous embarquer dans sa propre ambiance, à la rencontre de personnages attachants. On y découvre leur quotidien, entre insouciance et fracas, on ressent leur fabuleuse énergie et leur envie d'en découdre. La guerre fait rage mais la vie continue, les gens veulent aimer, prendre des risques et parfois perdre, qu'importe. Emmy est une jeune femme de vingt-quatre ans, entourée d'amis sincères, qui ignore ce que l'avenir lui réserve mais qui croit énormément en ses capacités. Touchée par les confidences des lectrices anonymes, elle réalise que toutes ont beaucoup en commun et méritent d'être entendues. C'est donc par pur altruisme qu'elle va se lancer dans ses petites manigances, sans pleinement mesurer la portée de ses paroles ou de ses actes, car Emmy est souvent naïve et trop impulsive.
En bref, la lecture est une véritable bulle de fraîcheur et un rendez-vous en toute simplicité. L'histoire mêle tendresse et émotion avec succès. C'est doux, charmant et attendrissant. J'ai beaucoup aimé m'imprégner de son atmosphère : british & vintage à souhait !

Belfond (2018) - traduit par Roxane Azimi

 

 

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2 août 2018

Celle qui a dit Fuck, de Anne-Sophie Lesage & Fanny Lesage

Celle qui a dit fuck

Alice a une petite trentaine d'années et vit en couple avec Antoine. Bosseuse acharnée, c'est aussi une grande râleuse qui frise l'overdose. Son médecin la prévient : elle fait de l'overthinking (en gros, elle pense trop). Il lui propose de rejoindre un groupe de parole pour apprendre à lâcher prise. Sur cette belle promesse, Alice ouvre un journal pour raconter son parcours, lequel ne manque ni de sarcasme ni de sagesse. La jeune femme nous confie quelques bons tuyaux et autres astuces pour décompresser au mieux, ne plus chercher la perfection absolue, gérer le stress et relativiser face aux vicissitudes de la vie de tous les jours.

Angoisse, surcharge mentale, pression qu'on s'inflige inutilement... En fait, on se reconnaît souvent dans ce qu'elle nous décrit et on pioche ci ou là les enseignements profitables. L'intention est donc bonne et louable, avec une grande volonté d'envoyer un message pragmatique et de bonnes ondes positives. En plus, le ton est plein d'humour et inspire une sensation de bien-être qui rend la lecture délectable... tout en prenant conscience que cela ne va rien révolutionner non plus. Soupir. Au départ, j'ai même failli prendre en grippe l'héroïne (très chichiteuse, toujours à se plaindre, franchement enquiquinante) et puis j'ai fini par écouter au-delà des complaintes futiles pour m'y reconnaître de plus en plus. 

N'étant pas une adepte des ouvrages sur le développement personnel (ou tout ce qui y ressemble), j'ai donc d'abord craint d'avoir fait le mauvais choix avec ce titre mais c'était sans compter sur la dérision de son héroïne, sa fraîcheur et sa sincérité débordante. Cela compense avec l'excès des # et des anglicismes à outrance. On a parfois l'impression d'avoir le tournis à écouter Sabrina Marchese nous débiter tout ça de façon ramassée. Une expérience intéressante, peut-être pas mémorable.

©2018 Belfond (P)2018 Audible Studios

Celle qui a dit fuck ! #imparfaiteetfieredeletre #freeandwild 

Le journal d'une jeune imparfaite qui décide d'en finir avec les prises de tête : à travers ses chroniques pleines de piquant, de nombreuses pistes, des rituels express et des outils pour assumer une féminité décomplexée. Oser dire "Fuck", ça se travaille... Beyoncé ne s'est pas faite en un jour !

1 août 2018

Un été près du lac, de Heather Young

Un été près du lacLa famille Evans passe l'été dans leur chalet, sur les bords du lac du Minnesota, mais leurs vacances vont virer au drame. Un matin, Emily, la petite dernière, est introuvable. Le mystère de cette disparition va les entraîner dans la tourmente : le père, ruiné, va se suicider, la mère refuser de quitter les lieux et les sœurs aînées, Lilith et Lucy, vont se renfermer dans leur malheur.

Soixante ans plus tard, Justine hérite du chalet et découvre l'histoire familiale à travers les journaux intimes de sa grand-tante Lucy. Débarquée de San Diego, où elle-même a fui une relation devenue trop étouffante, la jeune femme tente de se reconstruire auprès de ses deux filles, Angela et Mélanie. Mais l'ambiance n'est pas au beau fixe et les fantômes semblent toujours hanter ce théâtre de désolation, coupé du reste du monde.

En vérité, c'est aussi la sensation que j'ai eue à la lecture de ce roman, oscillant entre nostalgie, tension dramatique et secrets de famille. On y plonge avec l'espoir (vain) de partager un moment de détente et de distraction. On se heurte à une atmosphère grave et poignante qui n'incite pas à l'évasion. J'ai été un poil déçue par le ton lancinant et néanmoins hypnotisant du récit : c'est également long, même si cette construction permet de placer toutes les pièces du drame en puissance.

Au final, on se laisse absorber par les souvenirs, les non-dits et les secrets qui hantent ce roman. Il ne faut pas s'attendre à une lecture estivale et insouciante (Justine s'installe en plein hiver dans le chalet !). La voix de Tatiana Werner, la lectrice pour Audible, n'est pas désagréable, si ce n'est qu'elle accentue la sensation de langueur monotone et plombe un peu le moral du lecteur au bout de 13 heures d'écoute. C'est cependant lu avec grande sobriété et beaucoup d'émotion.

©2017 Belfond. Traduit de l'américain par Carla Lavaste (P)2017 Audible Studios

 

18 juin 2018

Le Pensionnat des innocentes, d'Angela Marsons

LE PENSIONNAT DES INNOCENTESDe récentes fouilles archéologiques sur le site de Crestwood, un ancien foyer pour jeunes filles ayant fermé ses portes après un incendie, font remonter à la surface des ossements et révéler, en vrac, des crimes d'une rare violence, des disparitions non signalées, des témoins brutalement assassinés les uns après les autres.
Pour l'inspectrice principale, Kim Stone, teigneuse mais bosseuse acharnée, l'enquête va prendre des tours et des détours compliqués, face auxquels son tempérament fougueux va vite passer en surchauffe.
En commençant cette lecture, on découvre avant tout le Pays Noir (ancienne zone minière située à l'ouest de Birmingham), dépeint comme un lieu de misère sociale et de désolation économique. Le ton est donné. On plonge ensuite dans une intrigue assez tordue - un tueur anonyme, qui s'en prend à une liste de victimes triées sur le volet, un passé omniprésent, des secrets reliés à des pactes, des remords obsédants, des souvenirs qui ne s'effacent jamais et une soif de vengeance qui ne reculera devant rien.
Au milieu, on fait connaissance avec l'équipe de police qui entoure Kim Stone, souvent épinglée par ses supérieurs, connue pour ses coups de sang et son franc-parler, mais réputée pour son travail abouti. On perçoit rapidement ses failles affectives liées à un passé traumatisant. Forcément, l'histoire de Crestwood avec ses pensionnaires malchanceuses va la renvoyer à ses pires cauchemars... 
En bref, les chapitres défilent, l'ambiance est pesante, le spectre d'un imbroglio inextricable pointe son museau. On est vite pris dans le feu de l'action et attirés par le suspense. Tous les signaux sont en rouge écarlate, scintillants sous notre nez, on ne voit pourtant pas venir le dénouement. Tout est bien cadenassé jusqu'au final ! 
Cela reste une bonne lecture, même si cela manque parfois d'audace. Il y a aussi beaucoup d'amertume et d'émotion, seulement je n'y ai pas du tout adhéré. L'auteur a publié d'autres livres autour du personnage de Kim Stone - quid du marché français ? À suivre, ou pas. 

Belfond Noir (2018) - Traduit par Valérie Bourgeois

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#moisanglais_2018

Angela Marsons a rencontré un succès éditorial considérable avec la publication de son premier roman, Le Pensionnat des innocentes, vendu à plus d'un million d'exemplaires et traduit dans plus de vingt pays. Elle vit dans le Black Country, en Angleterre, avec sa compagne et leur petite ménagerie.

 

1 juin 2018

Une cruelle absence, de Jenny Blackhurst

On débute ce Mois Anglais avec un roman à suspense qui m'a totalement prise au dépourvu !

UNE CRUELLE ABSENCEAccusée du meurtre de son bébé, Susan Webster a été internée dans un centre pénitentiaire pendant quatre ans. Elle tente aujourd'hui de reconstruire sa vie, sous une nouvelle identité, dans un petit village du Shropshire. Un matin, elle découvre sur son paillasson une enveloppe contenant la photo de son petit garçon... toujours vivant. Susan est sidérée. Encore sous le choc, elle peine à rassembler les souvenirs brumeux de cette journée funeste - la jeune femme était épuisée et souffrait d'une dépression puerpérale. Elle était sans connaissance quand on a découvert le corps sans vie de son fils à ses côtés. L'enquête a rapidement conclu qu'elle avait tenté de se suicider après son infanticide. Horrifié, son mari a demandé le divorce et coupé tout contact. Aujourd'hui, Susan se demande qui cherche à lui nuire - coups de fil intimidants, maison dévastée, filatures et menaces. Réalisant que son passé est loin d'être enterré, Susan décide de faire éclater la vérité et relance son enquête. Sa récente rencontre avec le journaliste Nick Whitely va finalement lui servir de ressort pour rencontrer les témoins de son histoire (avocate, mari, père, médecin etc.) et débroussailler les sentiers sinueux de cette sombre affaire. Stop, n'allez pas plus loin, plongez en apnée, avec la promesse d'un cocktail pimenté. Attendez-vous à du suspense, des rebondissements, des révélations étonnantes, des vies brisées, des secrets étouffants, des cauchemars, des mensonges et des vengeances acharnées... Je n'avais jamais entendu parler de ce livre. Je l'ai ouvert par curiosité (et parce que j'adore les romans policiers se déroulant en Angleterre). J'ai coulé aussi sec. Je n'ai rien vu venir du dénouement ni de la tournure des événements. J'ai juste tourné les pages avec avidité. Que de stress et d'angoisse. La lecture est simple, mais diablement efficace. Elle m'a tenue en haleine de bout en bout. Bon point pour ce roman !

belfond noir (2015) - traduit par Hélène Colombeau

titre VO : How I lost you

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logo créé par the cannibal lecteur

 

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26 mars 2018

Une question d'harmonie, de Bérengère de Chocqueuse

Une question d'harmonie

Paul a 80 ans et vit seul dans son appartement, quand la jeune Julia, 25 ans, étudiante en art, s'invite chez lui tous les dimanches. Elle est vive et spontanée, elle babille en toute insouciance, déterminée à apporter chez le vieil homme un peu de légèreté et de bonne humeur.
Les semaines passent, et Paul se montre toujours renfrogné et peu coopératif. Julia sent sa propre motivation battre de l'aile. Plus elle le questionne sur sa vie privée, sur son passé, sur son histoire, plus l'homme sombre dans la mélancolie.
Non, Paul ne confiera jamais rien de Nicole, son grand amour, leur rencontre en Normandie, leur bande de copains, sa découverte de la contrebasse, son apprentissage dans la musique, ses concerts, ses tournées, le tourbillon de la vie, étourdissant et implacable...
Ces chapitres du passé viennent s'immiscer dans la routine d'une existence assez plate, où l'on peine à s'attacher à Julia et à s'émouvoir de sa relation avec Paul. C'est empreint d'élégance, de bienveillance, mais ça pêche en tendresse et en force.
Je n'ai pas trouvé de réelle intensité émotionnelle dans ce roman, l'écriture est appliquée et d'une grande sobriété, mais trop lisse et proprette pour me toucher. La rencontre entre Julia et Paul me laisse insensible et songeuse, à l'idée que les générations transcendent les différences et comblent les lacunes etc., non, vraiment pas. C'est finalement peu convaincant, malgré de jolies qualités, la lecture m'a inspiré essentiellement de l'ennui. 

Belfond, 2016

 « Cela faisait près d'un mois que Julia passait ses dimanches après-midi chez le vieux monsieur. Arroser les plantes, trier quelques papiers, monter un pack d'eau pour la semaine... Elle le faisait de bon cœur, pour rendre service, et il s'en montrait reconnaissant, conscient que son aide était la bienvenue. En revanche, s'engager dans une discussion personnelle et parler de soi... Elle avait beau l'interroger, il se fermait comme une huître. Pourtant, c'était avant tout pour l'aspect humain qu'elle avait voulu faire partie de cette association. Persuadée qu'une personne âgée, isolée, aurait beaucoup à lui apporter, elle s'était mis en tête de nouer une relation de proximité, presque d'amitié, avec lui. »

24 février 2018

À perdre haleine, par Aga Lesiewicz

À PERDRE HALEINEVous allez détester cette héroïne ! 

Anna a trente-cinq ans, célibataire, elle vit seule avec son chien dans un quartier cossu près du parc de Hampstead Heath. Elle travaille dans une société de production, dans un service en pleine restructuration, mais ne craint pas pour son poste de manager. Après une relation de trois ans, elle vient également de rompre avec le charmant James. Parce que, trop charmant.

Anna recherche davantage, elle veut des frissons, de l'interdit, du tabou. Et bingo, un jour en faisant son footing dans le parc, elle croise un très bel homme - du type “Mannequin Dior” - et lui saute dessus pour palper le contenu de son short. No comment. La fois d'après, c'est elle qui se fait prendre contre un arbre. Une partie de jambes en l'air fougueuse et sous l'effet d'une pulsion incontrôlable. Eh ouais. Cela va se reproduire deux, trois fois. Le truc sordide et brutal, qui devient presque un besoin obsessionnel.

Le plus choquant, finalement, c'est qu'en parallèle une série de viols survient dans ce même parc. Puis des crimes. La police enquête, Anna doute mais refuse de lier son Mannequin Dior à cette réalité barbare. Sérieux, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai cru halluciner, les yeux ronds comme des billes, en lisant tout ça. Heureusement on a une histoire qui tient la route et qui se ponctue de rebondissements inattendus. Du coup j'ai tourné les pages à toute vitesse, comme sous hypnose, tant je voulais découvrir le pot aux roses.

Il y a certes de nombreuses pistes envisagées, toutes empruntées en songeant que c'était plié, et puis... et puis... Franchement, c'est bien ficelé et assez redoutable comme lecture, même si l'héroïne n'agit pas toujours de façon cohérente et est assez imbue d'elle-même. J'avoue avoir été prise dans l'engrenage et embobinée royalement. J'ai également beaucoup aimé la totale immersion dans la vie londonienne à travers le quotidien d'une trentenaire au confort matériel indiscutable.

Au final, le roman inspire un certain malaise, qui s'oublie vite par son suspense efficace.

Belfond Noir, 2017 - Traduit de l'anglais par Claire-Marie Clévy

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21 juin 2017

Quand on s'y attend le moins, de Chiara Moscardelli

Quand on s'y attend le moinsChargée de communication dans une multinationale de la serviette hygiénique, Penelope Stregatti est loin de l'épanouissante carrière de journaliste dont elle rêvait ! Célibataire, sans enfant, accusant la bonne trentaine d'années, Penelope se plaint auprès de ses amis de sa quête impossible du grand amour. Elle a créé un personnage imaginaire de toutes pièces, le comte Alberto Ristori, qui comblerait ses plus folles attentes. En vrai, son paysage affectif est plat et désertique. Un soir, en rentrant d'un cocktail arrosé, Penelope renverse à vélo un piéton qui semble incarner son mythe fantasmé. Conduit à l'hôpital, le type la rembarre et la laisse mijoter dans ses délires. La stupéfaction est alors grande pour Penelope qui apprend qu'un consultant, chargé de restructurer leur entreprise, débarque avec perte et fracas et qu'il ressemble trait pour trait à son inconnu rencontré dans la rue. Ce Riccardo Galanti nie la connaître et douche rapidement ses palpitations. Il l'embauche toutefois comme son assistante personnelle - un rôle peu enviable pour notre petite fourmi désormais complice du prochain plan de licenciement. Mais Penelope ne se laisse pas abattre, au contraire c'est une fonceuse, voire même une gaffeuse. Elle fonce bille en tête en suivant ses instincts et s'embarque dans d'incroyables péripéties, de Milan à Paris, qui nous la rendent ô combien sympathique. J'ai pris un plaisir fou à suivre son histoire rocambolesque, menée dans la joie et la bonne humeur, dans un esprit décomplexé et totalement déjanté, pour un moment de lecture 100% distrayant. Penelope Stregatti est, sans mentir, la cousine italienne de Bridget Jones ! C'est frais, drôle, excitant. Une comédie pleine de suspense, d'émotion et d'humour qui va régaler les amateurs du genre. J'ai adoré.

Belfond, 2017 - Trad. de l'italien par Renaud Temperini [Quando meno te lo aspetti]

 
10 juin 2017

Ma vie (pas si) parfaite, de Sophie Kinsella

Ma vie pas si parfaiteKatie a toujours rêvé de Londres, quitter sa campagne du Somerset pour mener la vie trépidante d'une citadine branchée, courant après le temps, alternant les dîners chics, les bars à cocktails ou les derniers bistrots à la mode. Katie veut tout, et tout de suite.
Et pourtant, la réalité a un goût amer.
En vrai, Katie loue une chambre minuscule dans un quartier éloigné du centre, elle économise chaque penny pour boucler ses fins de mois, elle galère tous les matins pour arriver à l'heure au boulot, se lisse les cheveux et porte des talons hauts qui lui donnent des ampoules aux pieds. Elle occupe un poste insignifiant dans une agence d'image de marque. Et même si elle se sent écrasée par sa patronne, Katie admire la divine Demeter Farlowe, qui incarne à ses yeux un modèle de réussite qu'elle souhaiterait reproduire.

Pourtant, son rêve s'écrase le jour où la pauvre Katie est licenciée par sa boss. La jeune femme n'a plus d'autre choix que de rentrer chez son père et de prêter main forte dans la création d'un glamping à la ferme. 

Retour à la case départ, mais Katie garde la tête haute et omet de dire toute la vérité à son père - qui n'a jamais vu d'un très bon œil son départ pour la capitale. Leur projet de glamping va, de plus, connaître un formidable essor. Les clients se bousculent, Katie oublie ses tracas mais ne désespère pas de retourner à Londres avec un nouveau contrat en poche.
L'arrivée de Demeter à Ansters Farm va cependant avoir un effet proche de l'électrocution. Des bouffées de rancœur submergent la jeune femme, qui saisit là l'occasion de se venger. Demeter recherche de l'authenticité ? Elle va être servie. 

Le plan concocté pour assouvir sa vengeance va s'avérer cocasse et complètement dingue. On visualise chaque scène, on glousse et on applaudit dans les mains. On hume, en passant, le doux parfum du sarcasme et la moquerie affectueuse contre ce besoin de mise au vert ou de retour à la nature chez les rats des villes. 
Mais l'histoire déploie aussi une palette d'émotions insoupçonnées et laisse entrevoir qu'il ne faudrait pas juger hâtivement ou selon les apparences, que la vie rêvée est un mythe absolu et que la vie réelle s'apprécie à sa juste valeur. 
On retrouve donc dans ce roman toute la fraîcheur de Sophie Kinsella, son style impayable et sa belle mécanique à nous embarquer dans une bonne comédie distrayante. C'est une pure lecture de détente, avec une galerie de personnages sympathiques, une histoire sans grande surprise, mais où l'on s'y sent merveilleusement bien.
On a la sensation de se fondre dans le décor, de croiser des amis ou de saisir son propre vécu. En bref, c'est du Sophie Kinsella chaleureux, doux et réconfortant... Le parfait antidote pour passer du bon temps.

Belfond, 2017 - Trad. Daphné Bernard {My Not So Perfect Life }

 

17 janvier 2017

Terminus Elicius, de Karine Giébel

TERMINUS ELICIUSSecrétaire dans un commissariat de police à Marseille, Jeanne prend le train chaque jour depuis Istres en s'installant toujours sur la même banquette. Un soir, elle trouve une lettre adressée à son nom. Un certain Elicius lui déclare sa flamme, puis lui révèle un autre aspect de sa personnalité. C'est lui l'auteur des crimes en série qui mettent à cran le capitaine Esposito avec lequel Jeanne travaille. Sous le choc, la jeune femme est d'abord tentée de tout raconter à son supérieur avant de se raviser. Pourquoi ? Jeanne est une petite souris au physique quelconque, à l'existence insipide et aux troubles obsessionnels compulsifs. Fragile et émotive, elle va lier avec cet individu une relation amoureuse, aussi inconvenante soit-elle, et qui la fait fatalement basculer dans des délires profonds.
Le roman part ainsi loin dans la spirale de la folie et des troubles comportementaux. C'est assez prégnant, au point d'en ressentir un sentiment de malaise. Je le répète, je ne supporte pas les désaxés dans les bouquins. Hélas pour moi, Karine Giébel en a fait une constante, cf. Juste une ombre par exemple, d'où un sentiment de ras-le-bol et de frustration ! Je n'ai pas aimé le personnage de Jeanne (sa psychose, son abrutissement, sa démence et sa paranoïa...). Bref. C'est étouffant et très dérangeant. Mais d'un autre côté, c'est toute la force de l'intrigue dont on découvre les rouages à force d'avancer dans le brouillard. L'ambiance est lourde, on ne porte aucun crédit à ce qu'on nous raconte et on s'embarque dans cette sinistre aventure en redoutant le pire. J'ai néanmoins trouvé le dénouement étriqué et peu ambitieux. J'espérais mieux. Et la soudaine “prise de conscience” du capitaine Esposito est trop risible pour l'envisager sérieusement. Premier roman de l'auteur, préalablement publié en 2004 aux éditions La Vie du Rail, Terminus Elicius a été remis au goût du jour par Belfond mais accuse encore une certaine verdeur, un manque de maturité, tout en laissant apercevoir son potentiel. Une nouvelle inédite (Aurore) est proposée en fin d'ouvrage, elle s'écoute en une heure et se révèle parfaitement anecdotique. Une lecture en demi-teinte, donc. 

Les amateurs de lecture audio auront plaisir de reconnaître en Micky Sebastian la voix de Sharon Stone ou de Samantha dans Sex and the City (Kim Cattrall). Son interprétation colle au mieux au caractère à fleur de peau de Jeanne, frôlant parfois l'hystérie, mais rendant l'histoire juste et sensible, glaçante d'effroi et d'angoisse. C'est saisissant, et néanmoins très bon ! 

Texte lu par Micky Sebastian pour Audible Studios- Durée : 8 h

>> Texte en version intégrale uniquement disponible en téléchargement sur le site Audible (exclusivité).

©2016 Belfond (P)2016 Audible FR

Terminus Elicius | Livre audio

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