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Chez Clarabel
belfond
19 mars 2014

Six ans déjà, par Harlan Coben

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Six ans ont passé depuis que Jake a vu Natalie, la femme de sa vie, en épouser un autre. Six ans à lutter contre lui-même pour tenir sa promesse de ne pas chercher à la revoir. Et puis un jour, il découvre sur la page web du site de l'université la nécrologie du mari de son ex. Aussitôt il décide de se rendre aux funérailles, dans le secret espoir de revoir Natalie.

Mais là, point de Natalie. Une autre veuve éplorée, des enfants effondrés, un mystère qui s'épaissit sitôt qu'il cherche à en savoir plus. Dans quel traquenard est-il tombé ? Le voilà kidnappé, menacé par des individus violents, suspendu dans ses fonctions, recherché par la police... et j'en passe. Malgré tout, plus le piège se referme sur lui, plus Jake est déterminé à déterrer la sinistre vérité. Où est Natalie ?

Voilà une lecture parfaitement efficace, qui ne nous propose peut-être pas une intrigue révolutionnaire, mais elle connaît tous les codes du genre et sait jouer avec nos nerfs. Suspense, tension psychologique, imbroglio sentimental, traque, fausses pistes et rebondissements constants constituent les ingrédients du cocktail. Certes, je n'ai pas lu énormément de livres de l'auteur pour m'estimer rincée par son style non plus. Pour l'heure, j'ai mordu à l'hameçon, je n'ai pas vu le temps passer et j'ai bien aimé.

Mais je reconnais que le final n'est pas sensationnel : dénouement expéditif, solution facile, petites incohérences (et la toute dernière phrase d'une niaiserie affligeante !). Sans quoi, les 8 h 49 ont filé comme l'éclair. Arnaud Romain a su tirer son épingle du jeu, menant le lecteur par le bout du nez dans ce dédale infernal. De plus, il a su admirablement déjouer le piège des voix féminines ! Je ne peux que lui en être très reconnaissante. ;o)

Audiolib, Mars 2014 ♦ Texte intégral lu par Arnaud Romain (durée d'écoute : 8h 49) ♦ Traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond

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13 mars 2014

Cet instant-là, par Douglas Kennedy

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Je poursuis ma découverte des romans de Douglas Kennedy, avec ce titre qui n'a pas su soulever un enthousiasme débordant. L'histoire de Thomas Nesbitt, écrivain à succès, soudainement confronté à son divorce après vingt ans de vie commune, est aussi l'occasion de le renvoyer à un passé pas très lointain, celui de sa folle jeunesse, dans les années 80, où il a débarqué dans la ville de Berlin, alors coupée en deux par un mur.

Thomas replonge ainsi dans les souvenirs de sa passion amoureuse pour une jeune femme exilée de l'Est, Petra. Belle, mystérieuse, fascinante. Son histoire personnelle l'avait également rendue mélancolique et à fleur de peau, mais elle avait su trouver auprès de Thomas un réconfort et la promesse de lendemains meilleurs. Elle lui avait aussi confessé son parcours, avec son lot de drames et de déchirures. Bref, tout allait pour le mieux entre eux deux. Et puis, il y a eu « cet instant-là », le fameux...

Alors je ne vous cache pas que la lecture est longue, très longue, surtout le début, mais la partie rétrospective n'apporte pas non plus de regain ni de souffle nouveau. Encore des longueurs, en plus des clichés, et l'histoire d'amour qui se révèle mélodramatique, mais surtout sirupeuse et larmoyante. Pff, quoi. Sans compter que j'ai toujours beaucoup de mal à m'attacher aux personnages de D. Kennedy, j'ignore pourquoi mais ça ne prend pas.

J'ai alterné ma lecture papier avec la version audio, presque irréprochable comme d'habitude, par contre j'ai un problème, dès qu'une voix masculine aborde les dialogues ou les personnages féminins, ça coince. Les interventions de Marcha Van Boven sont trop rares, dommage, cela aurait pu compléter l'interprétation, sincère et poignante, de Philippe Résimont et rendre l'ensemble plus crédible.

Audiolib ♦ novembre 2011 ♦ texte intégral lu par Philippe Résimont et Marcha Van Boven (durée d'écoute : 17h 41) ♦ traduit par Bernard Cohen pour les éditions Belfond ♦ en format poche chez Pocket (janvier 2013)

20 janvier 2014

La Femme du Ve, par Douglas Kennedy

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Il y a encore quelques mois, Harry Ricks enseignait dans une université américaine et menait une vie tranquille. Aujourd'hui, il peine à survivre à Paris et loge dans une chambre de bonne minable. Son existence est devenue sordide, aussi se change-t-il les idées en fréquentant une soirée privée dans un quartier chic, où il fait la rencontre de Margit, une belle Hongroise, séduisante et cultivée. Leur liaison est passionnelle, mais dictée selon des règles strictes et mystérieuses (ils ne peuvent se voir que tous les trois jours, entre 17 et 19 heures).

Harry accepte, puis finit par s'interroger. Qui est-elle ? Comment expliquer aussi tous ces faits surprenants et ces coïncidences qui surviennent depuis peu dans sa vie, semblant résoudre soudainement, et comme par miracle, des soucis personnels ? C'est de plus en plus bizarre, finalement Harry va chercher à la confondre. Et puis, c'est une toute autre histoire qui nous éclabousse à la figure, qui nous renvoie dans nos filets et qui nous laisse abasourdi.

J'ai un gros problème avec les livres de Douglas Kennedy, je n'aime pas du tout ses personnages, que je trouve souvent lamentables, pathétiques et suffisants. Par contre, je dois m'avouer bluffée par la façon dont l'auteur manipule son lecteur, en brodant des histoires assez simplistes, mais qui parviennent à nous épingler. Cette fois encore, j'ai été complètement bernée. J'ai d'abord entamé ma lecture sans grande conviction, puis je n'ai eu qu'une envie : avancer dans l'histoire et en connaître l'aboutissement. C'est embêtant d'être une marionnette entre les mains d'un auteur qu'on n'apprécie pas forcément ! Mais passons.

Aux commandes de l'Audiolib, nous retrouvons Jean-Marc Delhausse, un comédien qui s'est déjà illustré à l'exercice [c'est la voix des romans d'Arnaldur Indridason] et qui réussit l'exploit d'agripper notre attention pour suivre les (més)aventures de l'américain Harry, un spécimen spongieux, qui s'encanaille en se justifiant, puis en culpabilisant à l'infini. Ce type est un gros nul ! Heureusement l'histoire n'est pas mal du tout, dans sa mécanique assez singulière et un peu déconcertante. L'auteur, lui, ne cesse de nous baratiner et on mord à l'hameçon. Un procédé habile, assez remarquable, je le reconnais avec amertume.

Audiolib, février 2008. Texte intégral lu par Jean-Marc Delhausse (durée d'écoute : 10h 30).
Traduit de l'américain par Bernard Cohen, pour les éditions Belfond.

13 janvier 2014

22 Britannia Road, par Amanda Hodgkinson

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Quel joli roman, mais qu'est-ce qu'il est déchirant et bouleversant ! C'est l'histoire d'un couple polonais, Janusz et Silvana, qui se retrouvent en 1946 en Angleterre. Ils ont été séparés pendant sept ans, à cause de la guerre. Lui était soldat, réfugié à l'ouest, et elle était seule à Varsovie, forcée de se sauver dans la forêt pour protéger son fils, Aurek. Le récit alterne le passé et le présent, les épreuves de Silvana et celles de Janusz. Aucun des deux n'est sorti indemne de cette séparation, et aujourd'hui leurs retrouvailles ont un goût amer.

Janusz doit apprivoiser un fils qui le considère comme un étranger, Silvana n'est plus qu'une loque, mais elle est prête à tous les efforts pour le bien d'Aurek. Elle est encore dans l'optique de préservation et de mise en garde. Elle a quitté son pays, ses racines, sa culture pour en faire cadeau à Aurek, pour qu'il saisisse la chance d'une vie meilleure, en sécurité. Janusz aussi est obsédé par des fantômes, en particulier par une femme qu'il a rencontrée en France et qu'il a aimée follement.

On suit donc l'histoire de ce couple, brisé mais résolu de reconstruire ensemble l'idée d'un bonheur familial. C'est long, assez éprouvant. Par contre, c'est terriblement poignant. On vit avec eux leur parcours chaotique, cerné de non-dits, de douleurs muettes, de désirs éteints. Je ne pensais pas que cela allait me toucher autant. Certes, ce n'est pas une lecture guillerette, on a souvent le cœur lourd, on se sent triste et mélancolique. Malgré tout, on sort de ce livre avec la sensation d'une rencontre littéraire bouleversante et très attachante. Je ne regrette pas un instant !

Pocket, octobre 2013 - traduit par Françoise Rose pour les éditions Belfond.

2 décembre 2013

Cinq jours, par Douglas Kennedy

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Laura est mariée à Dan depuis de nombreuses années, et pourtant elle ne se sent ni heureuse ni épanouie. Elle mène sa vie professionnelle avec application, elle adore son travail et pourtant là aussi elle commence à flancher. A force de côtoyer tous les jours la détresse des autres (elle est technicienne en radiographie), Laura a le sentiment de devenir transparente.
Elle a aussi pris à bras le corps la dépression nerveuse de son fils, a supporté la neurasthénie de son époux, humilié d'être au chômage. Le temps passant, Laura a accumulé le stress et la morosité des autres et a fini par ne plus se soucier d'elle-même.
Lors d'un weekend à Boston, elle rencontre Richard, agent d'assurances, marié et père de famille lui aussi, un type au physique ordinaire, qui l'aborde, la touche, lui parle. Tous deux ont d'abord un déclic intellectuel. L'un et l'autre vouent une passion pour les mots et la littérature et blablatent des heures durant sur leurs connaissances, leurs frustrations aussi, car jamais auparavant ils n'avaient pu exprimer leur érudition avec autant de liberté.
De fil en aiguille, les sentiments vont apparaître. Et ainsi, ils vont vivre une liaison fusionnelle, passionnelle, intense.
Fin de l'histoire ? Pas vraiment.
Car l'histoire est terriblement banale, nous faisant comprendre que la raison reste plus forte que la passion, que nos vies sont vouées à demeurer dans leur petite case, bien cloisonnée. Inutile de rêver en sortir. Il y a le poids de la famille, des proches, de notre éducation aussi ... Tout ça fait qu'on demeure paralysé plus souvent qu'on ne le voudrait.
A vrai dire, je n'ai pas beaucoup accroché à cette histoire, que j'ai trouvée lente, longue et barbante.
L'ennui, dans ce livre, c'est l'accumulation de clichés, les dialogues plats, le besoin d'étaler une bonne couche de culture qui sonne faux, l'impression d'être en retrait de cette histoire, tristement banale de surcroît, avec des personnages ternes et ordinaires, qui se jettent dans une passion amoureuse laquelle ne nous fait pas rêver une seconde.
L'interprétation de Rafaèle Moutier est jolie et délicatement sensuelle, mais un peu moins convaincante dès qu'il s'agit du personnage de Richard (quel pédant, ce type ! et pourtant quel lâche ! ...). En clair, autant j'ai pu être touchée par la partie féminine, la sensibilité de Laura, autant j'ai été agacée par ce type médiocre, frileux, qui bombe le torse avant de se défiler au moment opportun (tout ce qui m'insupporte !).
C'est triste et tellement pathétique dans l'ensemble. Ce n'était franchement pas le livre qu'il me fallait lire en ce moment (la maladie, la morosité, le constat d'échec, et tout ça). Je n'en pouvais plus d'arriver à la fin ! Par contre, aussi bizarre que cela puisse paraître, j'ai tout de même voulu aller jusqu'au bout de l'histoire, même si j'ai survolé des passages de temps à autre. Comme quoi ! Ce livre renferme peut-être un pouvoir de fascination morbide... 

Audiolib, novembre 2013 - texte lu par Rafaèle Moutier (durée d'écoute : 10 h 31) - traduit par Bernard Cohen, pour les éditions Belfond.

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14 novembre 2013

Sans un mot, par Harlan Coben

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Plusieurs intrigues fleurissent au cours de cette lecture : un adolescent s'est complètement renfermé sur lui-même, suite au suicide d'un copain, ses parents installent alors en cachette un programme d'espionnage sur son ordinateur. Quelques jours après, le garçon disparaît. Un faux moustachu et sa complice enlèvent des femmes pour les massacrer et sèment de fausses pistes pour troubler les enquêteurs. Il faudra la perspicacité de Loren Muze, l'enquêtrice du procureur Paul Copeland, pour flairer la mauvaise odeur.

On suit ainsi plusieurs personnages empêtrés dans des histoires pas possibles, lesquelles viendront forcément entrer en collision, sinon quel serait l'intérêt d'un tel éparpillement ? Cela confère donc à l'ensemble un aspect complexe et saisissant, auquel on adhère pas mal. On est pris dans un engrenage, et plus on avance dans l'histoire, plus on a envie de comprendre et de savoir. Lorsque les premiers masques commencent à tomber, quelle jubilation !

Ce titre fait écho à un autre (Dans les bois), car il répond à quelques questions laissées en suspens à la fin de celui-ci. C'est juste un petit détail, qui plaira aux plus pointilleux, je pense. Sans quoi, j'ai nettement préféré ce deuxième titre, qui m'a semblé plus dense, plus habilement construit et plus haletant. Pas que j'ai été déçue par le précédent, mais j'ai vraiment bien accroché à cette histoire.

Note sur la version audio : François d'Aubigny commet l'erreur de lire M. Novak tel quel, au lieu de Monsieur Novak auquel le M. fait référence. Je pense que cette subtilité aurait été plus appréciable, car cela surprend d'entendre textuellement M. Novak ! Ceci étant purement anecdotique, bien entendu, la version Audiolib reste une adaptation sérieuse et pointilleuse de la lecture en général.

Audiolib, mars 2009, lu par François d'Aubigny et traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond

14 novembre 2013

Dans les bois, par Harlan Coben

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Paul Copeland est un homme brisé par la vie. Veuf, il élève seul sa petite fille. Il s'est démené dans sa carrière et a été promu procureur du comté de l'Essex. Brillant, ambitieux et charismatique, il cache ses blessures et n'évoque jamais le drame de son adolescence, alors qu'il était en colonie de vacances, quatre jeunes gens ont disparu dans les bois, parmi eux il y avait sa sœur Camille.

Et voilà que vingt ans plus tard, il est appelé pour identifier un corps et reconnaît le petit copain de sa sœur ! Il croit alors à l'impossible, relance l'enquête, traque le moindre indice, retrouve son premier grand amour et va dénicher de vieux secrets de famille dont il n'avait pas idée. C'est même là tout le drame ! A côté de ça, il doit garder la tête froide pour son procès, l'affaire est ardue, la défense a la rage au ventre et use de tous les moyens pour l'intimider.

Pour mon premier Harlan Coben, j'ai voulu miser sur un titre qui ne s'inscrit dans aucun cycle en particulier (pas de Myron Bolitar à l'horizon, par exemple). Ma foi, je n'ai pas été déçue du voyage : la lecture a été rapide, prenante, angoissante, bien menée et bien rendue. La fin, peut-être, prête à confusion mais c'est en lisant Sans un mot que vous obtiendrez les réponses qui évacueront tout malentendu ! Un roman au suspense efficace, qui tient ses promesses.

A noter : Pierre-Marie Escourrou interprète le rôle du gendarme Pierre Roussillon dans la série Une femme d'honneur sur TF1.

Audiolib, mars 2008, texte lu par Pierre-Marie Escourrou, traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond

8 novembre 2013

Piège nuptial (Audiolib) lu par Tony Joudrier

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Nick, journaliste américain, s'offre un road-trip dans le désert australien, à bord d'un vieux combi VW. Première règle à savoir : ne jamais conduire la nuit, à cause des kangourous. Mais il existe un autre danger venant de la route, comme une blonde et divine auto-stoppeuse, du nom d'Angie, tout droit débarquant de son petit patelin, Wollanup. Nick ne se doute pas que cette créature est en quête d'un mari et qu'il va plonger droit dans un cauchemar sans nom.

Il faut que je vous avoue que je n'avais jamais lu Douglas Kennedy de ma vie et mon idée de cet auteur à succès était complètement biaisée ! Aussi, quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai réellement découvert son univers. L'histoire ici présente est en effet sombre, glauque et poisseuse. On baigne non seulement dans le sordide, on s'enfonce carrément dans l'horreur et l'indicible. Oubliez la carte postale idyllique d'une Australie envoûtante, à moitié sauvage et glamour. Cette invitation au voyage va se révéler étouffante, accablante, et pire encore.

C'est ce qui explique aussi pourquoi le lecteur en reste coi, ne quitte plus sa place et veut aller jusqu'au bout pour connaître le dénouement de ce délire absolu. L'auteur ne ménage pourtant pas ses efforts pour nous bousculer et nous dégoûter, mais on est à notre manière pris au piège, scotché par cette fascination du pire : personnages ravagés, coincés dans une communauté qui vit en autarcie, tous des rustauds abrutis par l'alcool et le sang, soumis à un régime de violence et de haine...

Comment vous expliquer ? C'est rude, c'est moche, ça fout le bourdon ... mais c'est bluffant. J'ai lu ce roman d'un traite, écouté tout en frémissant la voix rauque de Tony Joudrier, pas pipé un mot durant ma lecture marathon, avant de m'en dégager en hoquetant, puis en respirant un grand coup de soulagement ! Fichue rencontre.

Audiolib, janvier 2009 - lu par Tony Joudrier, durée : 6 h 30
Nouvelle traduction par Bernard Cohen du roman paru sous le titre Cul-de-sac.

29 octobre 2013

Crains le pire: Audiolib lu par Philippe Sollier

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C'est l'histoire d'un type, Tim Blake, vendeur de bagnoles, récemment divorcé et père d'une fille de 17 ans, Sydney. Durant les vacances d'été, celle-ci est sous sa responsabilité, alors qu'elle effectue un job de réceptionniste dans un hôtel. Un matin, après un petit-déjeuner houleux, Sydney claque la porte de l'appartement et ne rentre pas le soir. Fugue ? Enlèvement ? Pire, un meurtre ? Tim Blake est mis k-o.

Aussitôt il mobilise toute son énergie pour avoir des réponses, obtenir des indices, secouer la police, interroger les amis de sa fille, écouter la musique de son iPod, créer un site internet pour toucher un plus large public, répondre à des coups de fil, se rendre dans une ville à l'autre bout du pays, espérer, y croire toujours et encore.

La mécanique de l'histoire est en fait parfaitement huilée, puisque l'auteur boucle chacun de ses chapitres sur de nouvelles révélations. A force de s'y attendre, on pourrait croire qu'on n'est plus surpris, qu'on finit par être blasé. Mais c'est tout le contraire, car on se laisse facilement prendre au jeu et on se demande justement sur quelles nouvelles pistes l'auteur va nous lancer. C'est très facile, vous dis-je, les ficelles, les retournements de situation, les enjeux, les personnages... C'est de la bonne cuisine à l'ancienne, en gros, mais c'est super efficace.

On dévore cette lecture et on ne s'en sépare que lorsqu'on connaît le fin mot de l'histoire ! Ce n'est pas très subtil, l'ambiance est simple (on est loin des polars nordiques qui ont toute ma préférence) mais ça reste un vrai bon thriller qui colle aux doigts (ou aux oreilles). De temps en temps, ça ne fait pas de mal. A la technique, Philippe Sollier assure le job et m'a embarquée dans cette intrigue assez glauque, bien flippante et menée à fond de train.

Crains le pire, par Linwood Barclay
Audiolib, février 2012 - texte intégral  lu par Philippe Sollier, durée d'écoute : 11 h 50
Traduit par Marieke Merand-Surtel, pour les éditions Belfond, 2011. Existe en format poche, chez J'ai Lu.

- Patty ne me parle jamais de ce qu'elle fait ni de qui elle voit, et je parie qu'elle ne parle de moi à aucun de ses amis non plus. Ou alors, elle ne trouve rien de gentil à dire.
- Vous n'êtes pas très proches.
- Ça, on n'est pas vraiment les Gilmore Girls, s'est-elle esclaffée.

19 octobre 2012

Régler sa dette absurdement.

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Un soir d'été, une voiture fauche un cycliste. Le corps est recroquevillé dans un fossé. La conductrice, Marie, s'arrête avant de paniquer. Elle reprend aussitôt le volant sans porter assistance à la victime. Elle va se planquer, errer au bord d'une route, rencontrer une fermière qui ne lui posera aucune question, elle va se réfugier auprès d'Alain, cet homme taiseux, qui aime mal mais qui sait admirablement écouter. A sa façon, Marie s'inflige cette punition parce qu'elle a honte d'elle-même.

Ce qui l'a bloquée va finalement s'ouvrir, parce qu'il y a toujours un moment où il faut avancer et réparer son crime. Marie va trouver du boulot et se rendre à l'Yprée, un magnifique parc dessiné par un jardinier paysagiste de renom, lequel est frappé d'une grave maladie qui est en train de le rendre aveugle. Dans ce vase clos, Marie va également rencontrer Emile... et là, on se dit que le sol va trembler, que ça va barder et que ça va se terminer en eau-de-boudin, notre histoire. C'est alors que le ton surprend, la colère fait place à la repentance, le remords est remisé au placard, on efface tout et on recommence, on aperçoit une leur d'espoir, on s'explique, on comprend, on ne juge plus, ne serait-ce point trop beau pour être vrai ?

Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Marie, ni aux petits satellites qui gravitent autour. Parmi toutes ces personnalités ravagées, je faisais grise mine. C'était clair qu'avec un tel sujet, je n'allais pas sauter de joie non plus. Et pourtant, quelque part le rendez-vous a cloché, la rencontre n'a pas suscité d'espoir ou d'émerveillement, je n'y ai pas cru une seconde. Toute cette atmosphère morose et sinistre a fini par teinter ma lecture de couleurs tristounettes. J'étais pressée d'en sortir.

La rencontre, par Isabelle Pestre
Belfond, 2012

Vivre mal aimée, se bricoler une existence au hasard. Se dire "quand même" pour continuer. Jouer au "c'est pas si mal", "c'est mieux que rien". N'être jamais soi. Jeter par terre la coupe précieuse.
Camper sur son coeur brisé ainsi une ville bâtie en hâte au bord d'un lac salé.

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