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Chez Clarabel
milady
23 juillet 2019

Le joueur de billes, par Cecelia Ahern

Le joueur de billes

Voilà une petite lecture fort sympathique à lire en cette saison estivale. Détente, famille, secrets et non-dits... la recette classique.
Certes l'histoire patine en bout de course car les cavalcades de Sabrina sont interminables mais l'ensemble demeure croquignolet et attachant.
Fergus Boggs est hospitalisé en urgence, victime d'une attaque. Sa mémoire lui joue des tours quand sa fille Sabrina reçoit un coup de fil d'un vieil ami lui demandant de récupérer toutes les affaires de son père. Parmi le monticule de cartons, se trouve une impressionnante collection de billes. Et là, la vérité saute aux yeux : nul ne connaît le véritable Fergus Boggs.
Sabrina s'applique donc à mener son enquête en réalisant aussi qu'une partie des billes aurait disparu. On voyage alors dans le passé et l'enfance de Fergus. On découvre son histoire de famille turbulente, sa tribu de frangins bagarreurs, sa maman droite dans ses bottes, bref le parcours en dents de scie des uns et des autres dans un contexte pas toujours tendre.
Des années après, Sabrina tombe donc par hasard sur cet héritage et cherche à combler les cases vides de cet homme désormais malade. Des secrets, des mensonges, des tricheries... Peu à peu la personnalité en clair obscur de Fergus va s'éclairer et mettre à jour un drame personnel trop longtemps enfoui.
“Complices de billes. Frères pour toujours.”
Je dois admettre que la conclusion est très belle et poignante ! On ressort de cette lecture avec un sentiment de sérénité, comme si on sortait d'une promenade légère et insouciante sur l'île d'émeraude. Vraiment, très chouette. Une jolie balade, sans prétention.

Milady (2017) - Traduit par Fabienne Vidallet

Titre VO : The Marble Collector

 

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11 juin 2019

Le Manuscrit perdu de Jane Austen, de Syrie James

Le manuscrit perdu de jane austen

En visite dans la région d'Oxford, Samantha déniche un recueil de poésie dans une librairie d'occasion d'où s'échappe une lettre... qui proviendrait de la correspondance de Jane Austen ! Intarissable sur le sujet, Samantha comprend que son écrivain préféré aurait égaré un manuscrit au cours d'un séjour dans le Devon et décide de s'y rendre illico pour rencontrer le propriétaire du manoir. 
Sur place, elle tombe sur son héritier - Anthony Whitaker - qui se laisse convaincre pour fouiller la bibliothèque de fond en comble. Leurs efforts seront récompensés. D'où Les Stanhope. Place alors au roman dans le roman !
Une certaine Rebecca et son père pasteur doivent quitter leur maison avec un scandale aux fesses et se réfugient chez la sœur aînée pour se refaire une santé. Notre demoiselle va également rencontrer deux gentilshommes - l'un qu'elle va détester, l'autre qui va la séduire. On connaît la ritournelle (et le club des filous en W !). Pour notre spécialiste, le doute n'est plus permis car ce sont tous les thèmes fétiches de Jane Austen qui sont réunis dans ces 300 pages. Cette découverte va révolutionner la communauté des fans.
Pour ma part, j'ai nettement préféré l'histoire dans l'histoire - même si on est loin du style de la femme de lettres - par contre l'intrigue est largement plus captivante que la partie contemporaine. J'ai adoré l'histoire des Stanhope, a contrario Samantha et Anthony sont fades, leurs interludes sonnent creux et ça augure la romance platonique à la ronde. Bref. Ça m'a fait le même effet que dans le roman de Lucinda Riley - un retour au présent qui est trop frustrant.
Ceci dit, on sent vraiment tout l'amour et la vénération qu'inspire Jane Austen sur cette lecture donc le résultat ne peut pas être foncièrement mauvais. C'est comme une petite récréation appréciable - légère et charmante. Plutôt sympa pour une austenerie.

Milady (2015) - Traduit par Luc Rigoureau pour les éditions Hachette

 

14 mai 2019

On se reverra, de Lisa Jewell

On se reverra HardiganUne mère célibataire aperçoit un type égaré sur une plage et accepte de l'héberger quand elle comprend qu'il est amnésique. Ensemble ils vont retracer son parcours et percer le secret de son identité. En même temps, une jeune ukrainienne installée à Londres s'inquiète de la soudaine disparition de son mari mais remue ciel et terre pour le retrouver.
Deux histoires liées ? des fils invisibles qui se tressent entre ces quêtes désespérées et autres âmes désœuvrées ? C'est ce qu'on suppose. En plus de ça, on a aussi un coup de projecteur sur une famille en vacances durant l'été 1993 au cours duquel une rencontre va bouleverser leur destin.
On se dit que c'est bon, c'est plié, c'est dans la boîte. 

Je pensais avoir tout deviné, j'ai tenté des recoupements, j'ai bullé dans mon coin en attendant que le lapin sorte du chapeau. Après tout... Mais finalement j'ai pas mal été roulée et c'est tant mieux. Les intrigues s'entortillent plus malicieusement et réservent quelques soubresauts inattendus.
Le roman trace sa route, simple et efficace, malgré un scénario peu transcendant. J'ai globalement apprécié son contenu même si j'ai trouvé le final longuet et les roucoulades inutiles. Je n'ai pas non plus été en connexion avec les personnages. Toutefois cela n'a pas nui à mon appréciation car j'ai passé un bon moment.
Vite lu... et probablement vite oublié.
Voilà voilà.

Par contre, la lecture audio est assurée par Émilie Ramet, autrement dit LA voix des romans de Jojo Moyes. Une sensation très perturbante pour la fine bouche que je suis. J'avais donc cette confusion permanente en tête et ça ne collait pas avec l'intention d'un “roman haletant au suspense maîtrisé”. Sinon, c'est très bien lu !

©2018 Bragelonne. Traduction par Adèle Rolland-Le Dem (P)2018 Hardigan

Titre VO : I Found You

25 janvier 2019

La première fois qu'on m'a embrassée, je suis morte, de Colleen Oakley

La première fois qu'on m'a embrassée je suis morteJubilee Jenkins souffre d'une allergie rare, celle du contact humain, un simple toucher a un effet cataclysmique. Depuis toujours, sa vie est tout sauf normale, elle vit seule, dans sa maison qu'elle n'a pas quittée en neuf ans, entourée de piles de bouquins. Elle reçoit tous les mois une pension versée par sa mère mais comprend que son monde va chavirer en apprenant son décès. Non seulement elle doit sortir de chez elle, trouver du boulot, parler aux autres, mais elle traîne encore une honte qui lui colle à la peau depuis le lycée, d'où la sirène d'alarme, panique à bord, etc.

Elle va néanmoins gérer au mieux tous les obstacles et décrocher un poste à la bibliothèque où elle fera la connaissance d'Eric. Il ne sait rien de ses problèmes, croit qu'elle est seulement excentrique et tombe sous le charme. Certes, sa vie à lui aussi est complètement bordélique : il est divorcé, fâché avec sa fille et tuteur du fils de ses meilleurs amis récemment décédés. En voulant se réconcilier avec son ado revêche, il se met à lire tous ses romans fétiches et rencontre Jubilee déguisée en Emily Dickinson. Et comme dirait Johnny, cette fille-là, mon vieux, elle est terrible.

N'imaginez pas une romance classique, mais davantage une histoire d'émotions et de sentiments, une histoire de complicité et d'apprivoisement, une histoire de tendresse et de sourire. Et c'est tout bon. J'ai craqué pour cette belle aventure de 500 pages, pour toutes ses incohérences et ses étrangetés, parce que l'allergie de Jubilee n'existe pas mais ses effets relatent l'isolement lié à la peur avec volonté d'en sortir pour profiter pleinement de la vie. Comme tout le monde est en plein chaos dans ce livre, le rythme est lent et fait place à de l'observation. Ça fonctionne vraiment bien car j'ai beaucoup aimé prendre le temps de connaître les uns et les autres, de cerner leurs attentes, de partager leurs humeurs et leurs envies, d'assister aux premiers rapprochements. C'est simple mais très touchant. Par contre ça se termine un peu n'importe comment, j'ai bien failli brandir ma pancarte à l'imposture avant de retourner me coucher rassérénée. Un joli petit roman, doux et fantasque.

Milady (2018) - traduit par Alix Paupy

Titre VO : Close Enough To Touch

10 septembre 2018

Comment le faire craquer en 10 leçons, de Joanna Bolouri

Comment le faire craquer en dix leçonsCat est chroniqueuse pour le Lowdown Magazine où elle tient une rubrique sur l'amour en signant sous le pseudo de Glasgow Girl. Séparée de son compagnon, Cat vit seule avec sa fille et partage son expérience de célibataire avec beaucoup de dérision. Un jour, elle se moque ouvertement d'un bestseller sur les règles d'or de la séduction - vexant au passage son auteur - et doit faire son mea culpa en appliquant à la lettre ses conseils avisés pour trouver l'âme sœur. Cat y met de la mauvaise volonté (trop caustique et indépendante pour papillonner des cils avec un sourire sibyllin sur les lèvres). Pourtant, les préceptes suivis se révèlent efficaces : elle vient de rencontrer un charmant dentiste, auprès duquel elle se transforme en un modèle de vertu, et voit la relation décoller !
On le sait, Cat est une jeune femme qui rêve d'amour mais qui couche aussi avec un inconnu rencontré dans un bar, elle joue parfois les vamps mais adore se vautrer devant une série tv en pyjama, elle déprime en apprenant le mariage de son ex mais fait bonne figure pour son adorable poupette, sa meilleure amie est désopilante et sa sœur essentielle à son bon équilibre. En bref, le petit monde de Cat est actuel : il allie charme et humour en toute simplicité. On ne nous vend pas une héroïne parfaite et irréprochable... mais tellement attachante ! J'ai, de plus, adoré son humour sarcastique et sa relation volcanique avec le mystérieux Dylan. On sourit tout du long et les 300 pages défilent en inspirant une sensation merveilleuse. Une comédie franchement pétillante !

Milady (2017) - traduit par Claire Allouch

 

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23 juillet 2017

Les jours meilleurs, de Cecelia Ahern

les jours meilleurs hardigan

Kitty est une journaliste ambitieuse, qui vient cependant de connaître la pire humiliation de sa vie en colportant de fausses rumeurs calomnieuses. Lynchée sur la place publique, elle est à deux doigts de perdre son boulot et court se réfugier au chevet de son ancien mentor pour se lamenter en bonne et due forme. Malgré la maladie et la fatigue, Constance l'écoute avec patience et lui suggère de partir sur de nouvelles bases en lui demandant d'écrire l'histoire dont elle a toujours rêvé. Peu après sa mort, elle lègue à Kitty une mystérieuse liste comprenant pas moins de 100 noms. Perplexe, la jeune femme tente de décortiquer les fils invisibles reliant les uns aux autres, puis se lance dans une aventure totalement inattendue en allant à la rencontre de ces inconnus. 

Plonger dans un roman de Cecelia Ahern, c'est la promesse d'une lecture douce et réconfortante, au service d'une histoire simple et néanmoins tendre et attachante. Cette fois, l'auteur a pris le pari de nous présenter une jeune femme vulnérable et paumée, étourdie par son ascension fulgurante avant la chute vertigineuse. Elle se retrouve plus ou moins à la croisée des chemins, lâchée par ses amis et sa famille, seule en possession d'une liste dont elle ne sait que faire. Elle va ainsi avancer en tâtonnant et croiser une galerie de personnages incroyables, aux parcours de vie fascinants, lesquels vont lui inculquer une nouvelle philosophie qui ne manquera pas de la remettre à flot. 

Chaque bonne combinaison peut sembler providentielle, et quelque peu édulcorée, improbable & en mode “bisounours” ! Mais c'est justement tout le charme des livres de Cecelia Ahern - se rappeler les petits bonheurs de la vie et profiter de chaque instant en croyant aux lendemains meilleurs. Cette lecture a finalement le même potentiel fédérateur qu'un roman de Jojo Moyes et nous réserve le droit de croire que tout est possible, que chaque individu est foncièrement bon et digne d'un héroïsme insoupçonné. J'ai beaucoup aimé m'échapper du quotidien pour suivre les frasques romanesques de Kitty, sur les routes irlandaises, en quête du sens caché de son existence.

La lecture est soutenue par l'interprétation exemplaire de Véra Pastrélie, dont la fraîcheur de ton est toujours appréciable à entendre, en apportant aussi la bonne dose de légèreté nécessaire à l'ensemble. Un rendez-vous opportun pour la détente et l'évasion.

>> Lu par : Véra Pastrélie (durée : 10 h 19) - Date de publication : 30/06/2017 pour Hardigan

©2017 Milady (P)2017 e-Dantès / En téléchargement sur Audible.fr

Trad. Fabienne Vidallet [One Hundred Names]

18 juin 2017

Sous le même toit, de Jojo Moyes

sous le meme toit

Isabel vient de perdre son mari dans un accident de voiture. Désorientée par son chagrin, elle comprend tardivement qu'elle est criblée de dettes et doit vendre sa maison de Londres pour s'installer dans le Norfolk où elle vient d'hériter d'une belle propriété... délabrée. Un entrepreneur du coin, Matt McCarthy, lui propose de la soulager du gros œuvre contre un devis tout à fait honorable. Isabel est infiniment reconnaissante et s'installe en compagnie de sa fille Kitty et de son fils Thierry dans cette nouvelle existence exempte de leurs repères familiers. Fidèle à son habitude, la jeune femme s'enferme dans sa passion pour le violon et joue durant de longues heures des morceaux mélancoliques et poignants. Son arrivée a également suscité en ville une vive curiosité. Nul n'ignore que les McCarthy convoitaient la fameuse maison et ont cajolé le propriétaire dans ce but précis, aussi cette spoliation laisse un goût amer et un sentiment d'injustice. Tous supposent qu'ils rongent leur frein pour faire main basse sur ce bien, quitte à duper la naïve citadine fraîchement débarquée sur leurs terres. 

C'est encore une fois une lecture pleine de tendresse, de sincérité, d'émotion et de justesse que nous offre Jojo Moyes. Il est toujours question du parcours d'une femme ayant perdu de nombreuses illusions mais qui va gagner en force et en confiance pour se bâtir une carapace autrement plus résistante et aux couleurs chatoyantes. Son histoire s'écoute avec un réel plaisir - celui d'avancer au fil des rencontres, des bonheurs et des déconvenues, en ayant le sentiment d'être partie intégrante du tout. En même temps, c'est simple, sans chichis. Les figures vont et viennent, les traits sont marqués, d'autres s'estompent, c'est sans grande surprise mais en contrepartie rassurant. J'aime beaucoup les romans de Jojo Moyes dans ce registre fédérateur qui inspire de l'empathie et du bien-être. Et comme j'en ai terriblement besoin en ce moment, c'est le parfait antidote.

Un chouette roman, très agréablement lu par Emilie Ramet.

>> Texte lu par Emilie Ramet (durée : 12h 15) pour Hardigan / En exclusivité sur Audible
©2017 Milady (P)2017 e-Dantès
Sous le même toit | [Jojo Moyes]
10 mars 2017

Jamais deux sans toi, de Jojo Moyes

Jamais deux sans toiSi ce roman n'avait pas été de Jojo Moyes, j'aurais probablement passé mon chemin. Une nana qui se débat seule pour subvenir à ses besoins, femme de ménage, deux enfants à charge... Très peu pour moi les histoires de misère sociale où les revers s'enfilent comme des perles sur un collier. Et heureusement que le hasard a bien fait les choses, car j'ai énormément apprécié cette lecture qui a su détourner les pièges pour se lancer dans une belle aventure humaine !

Jess ne connaît Ed Nichols qu'à travers son boulot. Elle fait le ménage chez lui mais ne l'a jamais rencontré, sauf un soir au bar où elle le ramasse complètement bourré et le dépose en taxi. Elle ignore tout de ses déboires (Ed est accusé de délit d'initié et risque de perdre son entreprise) car elle a déjà beaucoup à se préoccuper de son côté. Maman d'une fillette surdouée, Tanzie, dix ans, Jess doit trouver une somme considérable pour l'inscrire dans une école privée adaptée à son niveau. Elle décide alors de se rendre jusqu'en Écosse pour que l'enfant participe à une olympiade de mathématiques. Seulement, elle ne dispose que d'une vieille Rolls, non assurée, qui appartient à Marty (son mari dépressif, qui est retourné se soigner chez sa mère). Elle n'a pas un sou en poche, mais embarque sa fille, son beau-fils Nicky et le gros chien Norman dans cette épopée saugrenue. Pour ne pas manquer, la voiture est arrêtée par la police... et c'est là qu'intervient Ed Nichols. Sans raison, sans réfléchir, il invite l'équipe de bras cassés dans sa berline rutilante pour un road-trip cocasse et fabuleux. Si, si... Cette coalition improbable va finalement s'avérer pittoresque, comique et burlesque. Parce que la fillette est malade en voiture, le chauffeur doit amorcer une vitesse indécente et emprunter les routes de campagne. Le voyage prend donc plus de temps que prévu, mais cela a du bon car ils ont tous des problèmes à découdre. Ce n'est pas dit que le miracle va s'accomplir, seulement l'optimisme est de mise et est parfaitement communicatif ! 

J'ai finalement pris un plaisir fou à participer à cette virée de la dernière chance, au cours de laquelle toutes les frustrations, les angoisses et les interrogations vont être mises à plat. Jess, capitaine d'un navire en déroute, est une héroïne assez extraordinaire... même si trop naïve et passive, à bien y regarder. À côté, Ed aussi se trouve à la croisée des chemins, contraint de revoir sa façon de penser et de vivre. En se rendant jusqu'en Écosse, il envisage ainsi de rendre visite à sa famille qu'il a perdue de vue à force de se consacrer à sa carrière. Tant de non-dits, de silences et de regrets.... Mais n'imaginez pas une histoire amère ou désabusée ! C'est au contraire un hymne à l'espoir, à la solidarité, à la chance et au droit au bonheur. Et ça fait un bien fou de lire tout ça, sans chichis, sans morale et sans guimauve trop sucrée. Le roman est juste ce qu'il faut de frais, de romantique et de spontané. Une bonne surprise, lue par Emilie Ramet de sa voix douce, claire et agréable à l'écoute. 

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2015 Milady (P)2017 Hardigan

Jamais deux sans toi | Livre audio

 

Traduit par Alix Paupy [The One Plus One]

7 juin 2016

Le Journal de Mr Darcy, d'Amanda Grange

JOURNAL DE MR DARCY

« Mes pensées vagabondèrent. Allais-je trouver Elizabeth changée, depuis l'automne ? Serait-elle surprise de me voir ? Non. Elle était informée de ma présence. Serait-elle heureuse ou contrariée ? Heureuse, bien sûr. Renouer connaissance avec un homme de ma position doit être désirable à ses yeux. »

Pour les besoins du Mois Anglais, j'ai choisi de relire ce roman, non par conviction, mais parce que c'était le seul disponible en livre audio, le format qui m'accommodait le mieux. Mais dès les premières notes lues par Richard Andrieux, j'ai bien failli regretter mon choix. Ce que j'entendais était affreusement guindé, solennel et plat, car le narrateur opte pour une articulation qui frise le ridicule, prétendant sans doute coller au personnage de Darcy, mais c'est beaucoup trop affecté et peu agréable à l'écoute. J'ai fini par m'y habituer, sans être follement conquise. Et c'est bien pour me fondre dans le décor de cette délicieuse Angleterre georgienne que je n'en ai fait qu'une bouchée.

L'histoire se veut la libre interprétation du roman de Jane Austen (Orgueil & Préjugés) en octroyant au personnage de Darcy des pensées intimes et coupables qu'il déverse dans son journal. Lui, dont on raffolait le mystère, le charme ténébreux, la stature imposante et vénérable, nous apparaît cette fois hautain et arrogant, encombré de préoccupations de second ordre, dont des atermoiements sentimentaux qui le relèguent à sa position de simple humain... Oh non. Darcy est un fantasme. Darcy est une énigme. Darcy ne peut descendre de son piédestal. Darcy a évidemment une haute opinion de sa personne et se compromet en ressentant cette inclination pour Elizabeth Bennet, de condition sociale inférieure, en plus d'être affiliée à une famille stupide et vulgaire. Ses sentiments lui coûtent et il se sent honteux de les avoir, sa première déclaration est donc un déchirement du cœur. ^-^ L'histoire, ainsi, n'est guère surprenante. Tout a déjà été écrit et on ne peut en attendre davantage. Au lieu de ça, on rembobine la pellicule et on repasse le même disque avec la lettre d'excuse, la visite de Pemberley, la fuite de Lydia, la mission de sauvetage et les émotions florissantes... Ouhlala. C'est nettement moins excitant de découvrir un Darcy qui tombe le masque. Cela le rend soudainement moins attirant, trop accessible. Quelle désillusion.  

Il faut donc se munir d'une bonne dose de cynisme, avec un goût prononcé pour le second degré, pour se lancer dans cette lecture, qui n'a pas su gagner mes faveurs. J'ai en effet l'impression d'une supercherie, avec des personnages méconnaissables, limite méprisables, et une intrigue peu fouillée, trop réchauffée, sans compter certaines incongruités comme les balbutiements ou les rougeurs à répétion... Que diable !? On se croirait dans le film de Joe Wright ! Il est sans nul doute appréciable de succomber au plaisir coupable d'une douce illusion, c'est le propre de chaque austenerie, en adoptant la philosophie du lâcher prise pour éviter de s'offusquer à chaque détournement sordide.  ;-)

Texte lu par Richard Andrieux pour Hardigan, janvier 2016 (durée : 8h 02) 

©2012 Milady. Traduit de l'anglais par Claire Allouch (P)2016 e-Dantès

Le Journal de Mr Darcy | Livre audio

>> Le livre audio est disponible en exclusivité sur Audible, uniquement en téléchargement.

Audible Journal de Mr Darcy Audible Mr Darcy

 

# Mois Anglais 2016 : Autour de Jane Austen

Mois Anglais 2

 

« La seule chose qui me hante alors que j'écris est le regard que je surpris de la part de Miss Elizabeth Bennet lorsque je fis remarquer qu'elle n'était pas assez belle pour me donner envie de danser. Si je ne savais pas que c'est impossible, je dirais qu'il était ironique. »

 

2 juin 2016

Comme si c'était toi, de Mhairi McFarlane

COMME SI C'ÉTAIT TOI

Anna est belle, intelligente et romantique. Célibataire, elle ne désespère pas de trouver l'âme sœur en tentant les rencontres sur internet. Elle bouscule sa petite routine en se rendant par hasard à la réunion des lycéens, seize ans après leurs seize ans, où elle recroise James Fraser, son ancien béguin qui ne la reconnaît pas. Il faut dire que Anna a particulièrement changé depuis le temps où elle était martyrisée à cause de son poids, avec en apothéose la soirée pitoyable du Mock Rock, où elle avait été humiliée publiquement, par la faute de James.

Aujourd'hui Anna est une jeune femme épanouie, au physique de déesse (des années de régime et de prise en main sont passées par là) mais a la rancune tenace. Au lieu de se présenter face à ses anciens tortionnaires, Anna rebrousse chemin en soupirant d'aise. Or, le destin s'acharne quand elle découvre qu'à l'occasion d'une exposition mise en place par son université, elle doit travailler en collaboration avec un conseiller en marketing numérique qui n'est autre que James Fraser. Son pire cauchemar. Anna fait profil bas et simule la sympathie, accepte de lui rendre service en prétendant être sa nouvelle petite amie et s'affiche à son bras auprès de ses collègues. Cette supercherie ne fait que les rapprocher et accentuer le malaise, car le souvenir de leur jeunesse plane au-dessus d'eux comme un spectre menaçant. Ni l'un ni l'autre n'aborde le sujet - James n'ayant toujours pas fait le parallèle, Anna se sentant encore trop sensible pour l'évoquer. James traverse en même temps une crise existentielle, son épouse vient de le quitter pour un jeune mannequin, son orgueil en a pris un coup et il se sent bafoué. Sa rencontre avec la pétillante Anna lui fait comprendre qu'il mène une vie superficielle, avec un boulot m'as-tu-vu qu'il déteste et une sublime femme qui flatte son ego. Lui aussi se trouve désormais à la croisée des chemins, mais James est particulièrement long à la détente. Une vraie plaie.

J'avoue avoir été déçue par son personnage et sa personnalité peu attachante, en comparaison de l'adorable Anna. Ce n'est pas facile non plus d'adhérer à leur relation, basée sur les non-dits, la rancune et l'hypocrisie, mais passons. J'ai quand même passé un agréable moment à écouter cette histoire simple et ordinaire, à l'instar des anecdotes qu'on se raconte entre copines. Cela m'a fait le même effet ici. On se sent proche des personnages, on suit une intrigue qui prend son temps, qui distille aussi un petit grain de folie appréciable, avec des personnages secondaires exubérants, une cérémonie de mariage savoureuse, des échanges de mails désopilants, de la tendresse, de l'amitié, de la cohésion et de la pertinence. C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur, après Parce que c'était nous, et qui me touche une nouvelle fois. 

Texte lu par Véra Pastrélie pour Hardigan, avril 2016 (durée : 11h 59)

Traduction d'Odile Carton (Here's Looking at You) pour Bragelonne, 2014

Comme si c'était toi | Livre audio

 

>> Ce livre audio est en exclusivité sur Audible uniquement disponible en téléchargement.

©2015 Milady (P)2016 e-Dantès

 

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