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Chez Clarabel
gallimard jeunesse
17 mars 2008

Skully Fourbery - Derek Landy

 

 

 

 

Aujourd'hui nous sommes le 17 mars, jour de la Saint Patrick, qui est la fête du patron des Irlandais. Alors pourquoi je vous cause de tout ça ? Parce que la blogosphère a fait cause commune cette date fétiche pour nos amis irlandais (le mari de Mélanie, par exemple), libre à tous de présenter en ce jour un livre d'un auteur natif de ce vert pays. J'ai choisi Derek Landy, le nouveau phénomène de la littérature jeunesse qui fait un carton outre-Manche ! (Souhaitons lui la même chose chez nous !!!)

skully_fourberyC'est un dandy, il est sarcastique, ne porte que des costumes taillés sur mesure, conduit une Bentley, c'est un détective hors pair, également magicien puissant et champion des coups fourrés. Son nom : Skully Fourbery. Signe particulier : c'est un squelette.

Il débarque dans la vie de Stephanie Edgley, une gamine de 12 ans assez précoce, lors d'une cérémonie d'ouverture de testament. L'illustre auteur de romans noirs, Gordon Edgley, vient de mourir et lègue à sa nièce fortune, maison et son lot de mystères. Cette décision étonne toute la famille, même si l'oncle et la jeune fille entretenaient une vraie relation confidentielle. Gordon avait aussi la réputation d'être excentrique et de fréquenter de drôles d'individus. L'arrivée de ce Fourbery en est la preuve. Silencieux et déguisé pour dissimuler son apparence, personne ne se doute qu'il est détective, magicien et revenu d'entre les morts ! Pour Stephanie, l'aventure commence. Lors de sa première nuit dans la maison de Gordon, elle est agressée par un sale type qui veut son nom et exige une clé. Skully Fourbery arrive à temps pour la protéger et choisit de la prendre sous son aile pour mener une enquête bien délicate...

Il faudra à Stephanie un nouveau nom, comme lui explique le détective. Cela lui permettra de se défendre contre ses ennemis qui ne vont pas tarder à rappliquer. Il semblerait que la demoiselle soit également devenue l'héritière d'un lourd flambeau tendu par son oncle Gordon, d'outre-tombe ! A Stephanie, aussi, de comprendre qu'elle vient de mettre les pieds dans un univers en parallèle de sa petite vie tranquille à Haggard : ici, existent des mages, des bons et des mauvais, comme le dénommé Mevolent qui était le chef des Forces des Ténèbres. Après sa disparition, c'est son bras droit, Scelerian Serpine, qui a repris la lutte sanglante. L'individu porte notamment la responsabilité de la mort atroce de Skully. Toutefois, ce dernier n'a jamais pu obtenir vengeance car la Trêve a été décrêtée par les Anciens, clamant ainsi une paix circonstancielle pour les deux clans. Or, notre dandy squelette n'a jamais cru en cette accalmie et tente de démontrer la rouerie de Serpine qu'il soupçonne vouloir accaparer le Spectre des Anciens pour lever une armée puissante et redoutable.

Ce livre ne veut absolument pas passer inaperçu ! Sa couverture, ses couleurs qui flashent, son look et son histoire de squelette détective et magicien sont de lourds arguments pour faire peser dans la balance des plus circonspects. Cessez cette moue, vos enfants vont adorer ce coup de génie de notre auteur irlandais. Imaginez un monde où le lecteur va côtoyer le merveilleux, la magie, la mort et la destruction, ça ne vous rappelle pas un certain sorcier de Poudlard ? La comparaison est aisée, mais très vite ça coule de source que toute association est inenvisageable. Nous sommes ici dans un cadre fantastique de l'Irlande (le décor n'est pas franchement flagrant, n'attendez pas de longues descriptions précieuses et idylliques, mais nous sommes bel et bien dans les environs de Dublin). La quête du Spectre et le combat contre des créatures horribles et terrifiantes sont inscrits dans le cahier des charges ; il y a aussi une sympathique enquête menée par notre détective squelette, qui cherche à déjouer les plans du vil Serpine. Il est seul contre tous, personne ne croit en sa théorie du complot. L'action est dense, enrichie de rebondissements imprévus et étourdissants, des coups de théâtre un peu fracassants. Bref, pas de quoi s'ennuyer ! Le petit truc, en plus, dans cette histoire est cet humour noir, décalé et ironique, très présent du début à la fin, même au coeur des scènes les plus palpitantes. Franchement, on n'a rien inventé de mieux que le rire pour sauver de toutes les situations !

Du peps, du suspense, de l'animation... cette lecture saura en distraire plus d'un !

Gallimard jeunesse - 296 pages - 16 €

Traduit de l'anglais par Jean Esch.

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25 février 2008

Glaise - David Almond

glaiseUn jour, à Felling, petite ville anglaise bercée dans le culte chrétien, arrive un vieux taxi pétaradant avec, à son bord, Stephen Rose. Nous sommes dans les années 60. Davie et son meilleur ami Geordie, témoins de la scène, observent le garçon se rendre chez sa vieille tante dévote, surnommée Mary-la-Folle. Quelques temps après, Stephen vient à leur rencontre et s'empare de leur morceau de glaise pour faire montre de son talent de sculpteur. Très vite, Stephen Rose leur apprend son projet délirant de vouloir créer un monstre. Davie est fasciné et ne lâchera pas d'une semelle son nouveau camarade.

Toutefois, les rumeurs sur la famille de Stephen commencent à naître. Sont-ce des malades mentaux, des partisans du satanisme, des exorcistes ? Le garçon devient bizarre. A Felling, la mort soudaine de la brute locale frappe toute la communauté, et particulièrement Davie, qui était souvent martyrisé par ce type. Cette horrible coincidence le plonge dans l'embarras. A partir de là, il va peu à peu chercher à se détacher de Stephen Rose. 

Voici un roman qui rappelle par bien des côtés le mythe de Prométhée, avec quelques clins d'oeil à Frankenstein ci et là, tant l'histoire est sobre, tendue et établie dans une atmosphère étrange. L'art du mystère est tressé avec un talent indéniable, la mise en scène est impeccable, très pointilleuse, angoissante et troublante. Impossible de lâcher le livre avant la fin. Difficile, aussi, de sortir complètement indemne, car le roman force à se poser des tonnes de questions sur la création, sur l'emprise, sur le bien et le mal. Un roman qui accroche, tout simplement, et qui dérange.

Gallimard, coll. Scripto - 286 pages / 10,50  €

Traduit de l'anglais par Julie Lopez. 

La chronique de Madeline Roth (Citrouille)

13 février 2008

Le secret du choriste - Sylvie Brien

secret_du_choristeIl s'agit donc de la troisième aventure de Vipérine Maltais, jeune élève du couvent Sainte-Catherine, devenue une spécialiste reconnue pour sa grande perspicacité à dénouer les affaires suspectes. Une nouvelle fois, elle est appelée à résoudre l'origine d'un drame qui a presque coûté la vie d'un jeune garçon de 14 ans : Idola Desrochers est plongé dans un profond coma, après avoir été assommé par un lustre, lors d'une représentation de la chorale du collège du Portage. L'incident ne serait pas la source du hasard, mais bien une tentative d'assassinat !
Vipérine et sa grand-tante Saint-Ignace se rendent toutes deux sur place. L'enquête sera-t-elle une affaire de routine, pour notre jeune Miss Marple en culottes courtes ? Gageons que ces entretiens avec les protagonistes de ce mystère vont éclairer sa petite lanterne. On parle des cellules grises pour Hercule Poirot, ici ce sera « l'étincelle, la petite lumière perçant sous les rameaux quasi impénétrables d'une forêt profonde et sombre, qu'on aurait dite sans fin et sans issue ».
Plusieurs points me font apprécier cette série. C'est d'abord très divertissant, une enquête simple et efficace, de quoi bien nous divertir et nous embarquer. Cela se passe dans le Québec des années 1920, dans un pensionnat religieux. L'écriture est colorée, vraiment exaltante, pleine d'humour et de dépaysement. Un régal. Les personnages portent tous des noms joliment excentriques, mais d'une classe folle : Hermance Livernois, l'abbé Télesphore, Philibert Babin, Alphonse Sansoucy, Zotique Huot, Fridaline Philippon... Et la scène finale n'est pas sans rappeler les manières théâtrales d'une certaine Agatha Christie ! De plus, l'édition est soignée, avec la touche de Gianni De Conno pour illustrer le propos.
A noter, au passage, les piques contre un féminisme ronronnant... « Où allons-nous, je me le demande, si les bonnes soeurs et les couventines commencent à s'occuper des affaires de l'Etat plutôt que de l'état de leurs affaires ! »

Gallimard jeunesse, coll. Hors Piste - 155 pages. Dès 10 ans.   8.50 €

Les premiers tomes, disponibles, sont :

  1. Mortels Noëls  (2004)

  2. L'affaire du collège indien  (2006)

12 février 2008

Le Clan des Otori, tome 1 : Le Silence du Rossignol - Lian Hearn

otori_1    otori_1_poche

Un jeune garçon de 16 ans, qui vivait auprès des siens dans un village tranquille au coeur des montagnes, échappe de peu à un massacre orchestré par le redoutable sire Iida, chef du clan des Tohan. Il doit la vie sauve à un voyageur réfugié près des grottes, qui est en fait sire Shigeru du clan des Otori.
Tomasu devient alors Takeo, fils spirituel de Shigeru qui désire l'adopter, mais les guerres des clans faisant rage, l'homme doit faire preuve de patience et de prudence. De plus, Takeo possède des secrets qu'il semble lui-même ignorer, mais qui vont peu à peu s'éclairer sous l'enseignement de sire Kenji, un ami dévoué des Otori.
Le temps, aussi, va révéler au garçon la splendeur de Kaede, l'héritière des pays de l'Ouest, qui est retenue en otage chez un seigneur du clan des Tohan, et qui est promise en mariage à sire Shigeru, pour sceller un pacte de paix entre Otori et Tohan.
Il n'est point besoin d'en révéler davantage !

J'avais à peine ouvert le livre que déjà je réalisais avec stupeur que j'avais littéralement dévoré les 50 premières pages ! Ce livre a su d'emblée me captiver, m'envoûter et je n'ai plus su le lâcher avant d'en connaître l'issue.
J'ai été totalement emballée par cette épopée, plongée dans ce Japon médiéval, peuplé de traditions, de contes et de légendes, animé par des notions d'honneur souvent bafouées par la folie des hommes. Le destin du jeune Takeo connaît ici un revirement étonnant, qui n'a bien sûr pas fini de surprendre.
Aux amateurs de sagas romanesques, d'aventures héroïques et flamboyantes, aux histoires d'amour qui sentent le tragique et le sublime, bref, je ne peux que vous conseiller de lire sans attendre ce 1er Tome d'une longue suite ! ...

Le site Le Clan des Otori

Gallimard, 370 pages. Septembre 2003.

Traduit de l'anglais par Philippe Giraudon.

Un tome 5 vient effectivement de paraître : Le fil du destin . C'est le livre qui raconte l'histoire du Clan des Otori, au tout début. Celui qui s'achève là où commence Le silence du Rossignol ... 

30 janvier 2008

Premières (ou deuxièmes ?) lectures

Que dire, que faire ? Ma fille ne sera sans doute pas une grande lectrice comme son phénomène de mère, mais il n'est pas dit que je n'en faisais pas mon affaire ! Des piles de livres, elle disposera. Des envies de les lire, elle aura (ou pas). Tant pis, après tout !

En attendant, je lui trace peu à peu son chemin de dévoreuse de livres en mettant mon nez dans ce que les librairies nous proposent de beau (et de neuf !)...

akimbo_lionsAkimbo et les lions est un livre qui m'a personnellement beaucoup touchée. C'est le petit frère du roman de Kessel (Le Lion), que j'ai lu et adoré aussi. Dans Akimbo, on parle d'une rencontre entre un garçon et un lionceau, qui sera synonyme de grande amitié. Et puis un jour, l'enfant comprend que le lion doit regagner son environnement naturel, évoluer parmi les siens, dans la savane. La séparation est triste et émouvante. Et pourtant il se dégage du livre une grande sagesse et une fraîcheur tout à fait appréciable. Ceci est une belle leçon d'humanité, en somme.

Ce livre s'inscrit dans une série (il existe déjà Akimbo et les éléphants & Akimbo et les crocodiles). Ce sont les aventures d'un garçon qui vit en Afrique, dans une grande réserve naturelle. L'auteur n'est autre que Alexander McCall Smith, célèbre aussi pour ses intrigues policières avec Mma Ramotswe détective. Mais je ne suis pas d'accord avec ce que j'ai lu dans une critique : ceci n'est pas Le Club des cinq transporté dans la savane ! Akimbo est un petit garçon qui se trouve au coeur d'histoires palpitantes, mais ce ne sont pas des enquêtes policières.

A conseiller pour les 8 - 10 ans (et plus).

Akimbo et les lions - Alexander Mc Call Smith / illustré par Peter Bailey.

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adieu_chats_volantsEncore une autre série : Les chats volants (le premier tome, paru en 2005, avait obtenu le prix Tam-Tam). Ce sont donc, bel et bien, des chats qui peuvent voler (grâce aux ailes qu'ils ont sur le dos). Très honnêtement je ne trouve pas ça très beau, malgré le grand talent de S.D. Schindler qui s'exprime dans les décors, les personnages, etc. L'histoire est toutefois attachante : la petite Jane s'ennuie à la ferme où elle vit avec ses frères et soeurs. Elle veut plus de liberté, plus d'aventure. Alors elle décide partir en ville, où elle découvrira que les zêbres humains ont une curieuse façon de s'attacher l'affection des animaux extraordinaires.

L'histoire finit bien, tout rentre dans l'ordre et pas de la façon qu'on pensait ! Il existe déjà trois tomes, plus ce dernier nouvellement paru. A découvrir, donc, pour les enfants qui aiment les chats (et les histoires avec des chats).

Dès 7 - 8 ans.

Au revoir les chats volants - Ursula K. Le Guin / illustré par S.D. Schindler.

 

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chat_et_diablePreuve que la littérature jeunesse est une affaire de grands noms, aussi. Le chat et le diable a été écrit par l'illustre James Joyce pour son petit-fils, il y a plus de cinquante ans. L'histoire est à nouveau proposée aux jeunes lecteurs qui pourront savourer l'humour espiègle de ce diable qui scelle un pacte avec le maire de Beaugency pour l'aider à construire un pont qui traverse la Loire. En contrepartie, le maire accepte que la première personne qui passera le pont appartiendra au diable pour l'éternité. Malin, le maire va imaginer une petite combine, à la barbe du diable, qui s'en mord les doigts. Et ainsi naquit la légende selon laquelle les habitants de la ville sont appelés Les chats de Beaugency ! ...

Comment résister à cette histoire, qui est drôle et espiègle, et servie par de chouettes illustrations ? ! 

(Titre de la liste 2008 de l'Education nationale, cycle 2 (CP-CE1). )

Le chat et le diable - James Joyce / Illustré par Roger Blachon.

 

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Ce dernier titre, Le chat et le diable, convient davantage à une première lecture. Peu de texte, assez facile d'approche, des illustrations vives et chaleureuses, plus une histoire très drôle, tous les ingrédients sont réunis. Je réserve encore les deux premiers livres cités ci-dessus pour plus tard, dans quelques mois (dirons-nous).

La Miss C. vient pour l'heure de découvrir une toute nouvelle héroïne, qui est devenue une vraie copine. C'est Mademoiselle Zazie !

zazie_a_t_elle_un_zizi    zazie_veut_un_bebe

Zazie est une petite fille qui a toujours la pêche, qui n'a peur de rien et qui fait tourner maboule son meilleur ami Max. Cela promet de belles heures de lecture (et de relecture). Le texte est drôle, vif, intelligent. Les illustrations sont mignonnes et absolument craquantes !

Prochainement, nous parlerons du p'tit dernier : Les baisers de Mademoiselle Zazie.

(Merci Gawou pour la recommandation ! ... Très bon, ton karma ! ;o) )

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15 décembre 2007

Avez-vous vu Zachary Beaver ? ~ Kimberly Willis Holt

Quand on a presque quatorze ans, qu'on habite une petite ville du Texas, à Antler, où il ne s'y passe jamais rien, la fascination pour la caravane du plus gros garçon du monde harponne Toby et son meilleur ami Cal. Ils vont y rencontrer Zachary Beaver qui vit cloîtré dans sa caravane à parcourir le pays et être observé telle une bête monstrueuse, une bête de foire. Laissé à l'abandon pendant plus d'une semaine, le jeune garçon va se laisser approcher par les deux amis. Toby et Cal vont lui apporter de la nourriture, le sortir au cinéma plein-air et lui proposer d'être baptisé. Entre-temps, Toby n'est pas à cours d'émotions : sa mère a quitté la maison pour un concours de chanteuse de country qui s'éternise, le frère de son meilleur ami leur écrit du Vietnam (l'histoire se passe en 1971) au coeur du bourbier qui n'en finit plus, et son coeur ne cesse de palpiter pour la belle Scarlett Stalling... Bref, la vie à Antler n'est finalement pas un long fleuve tranquille et le climat poussiéreux et orageux va très vite s'abattre sur la petite ville et ses habitants. Au centre du récit, Toby raconte combien les silences et les mensonges cimentent leur petite existence à tous, combien chacun va devoir se surpasser pour faire face aux tempêtes, mettre de côté de vieilles passions pour formenter une solide amitié. Un roman excellent, très bien écrit, qui convient à tous les niveaux. "Avez-vous vu Zachary Beaver?" a remporté plusieurs prix de littérature jeunesse.

décembre 2004

9 décembre 2007

Ne fais pas de bruit, Rachel ~ Kate Banks

C'est un roman très subtil, aux mots bien pensés pour un effet de style classique et élégant. Kate Banks dresse le portrait d'une famille apparemment modèle : le père est médecin, la mère juge, la grand-mère est une mamie gâteau, la petite dernière, Rachel, a quatorze ans et son meilleur ami vient de partir pour l'Afrique. Au lieu de pleurer, elle en rit, c'est son problème, "la chose" comme elle dit. Elle rit quand elle veut pleurer et inversement. Pas facile pour elle. Il y a aussi dans leur grande maison une chambre où rien n'a changé depuis sept ans, depuis la mort de Jake dans un accident de voiture. Rachel a le sentiment de n'avoir jamais bien connu ce grand frère à l'apparence parfaite et idéale, aussi elle s'empare de son journal qu'elle trouve par hasard dans sa bibliothèque. Au fil des pages, elle découvre la véritable facette du garçon, un type qui souffrait du mal de vivre et dont la mort, finalement ... Bref, Rachel va provoquer sa famille en brisant la loi du silence, pour chasser le fantôme de ce frère dont la perte a meurtri les uns et les autres. Car simultanément Rachel semble revivre certains détails du journal de son frère. Elle va rencontrer Bowman Moser qui a dix-sept ans et semble souffrir de l'attente des siens. Celui-ci joue un jeu dangereux avec des allumettes, pour finalement faire la lumière sur bien des mystères familiaux. L'histoire de Rachel est très attachante, décrite avec finesse, parfois en tristesse mais aussi avec humour. Ce roman nous absorbe dans un cocon protecteur où les non-dits couvent jusqu'à l'explosion finale.

décembre 2004

20 novembre 2007

Qui es-tu Alaska ? - John Green

qui_es_tu_alaskaMiles Halter, 16 ans, est un lycéen studieux qui décide de quitter sa Floride natale pour rejoindre Culver Creek en Alabama. Il s'agit d'une pension dirigée par l'Aigle, directeur pointilleux qui proteste contre le tabac, l'alcool et la transgression du couvre-feu. L'école est un établissement pour petits génies qui comprend deux groupes : les pensionnaires normaux et les weekendeurs, des gosses de riches qui rentrent chez eux en fin de semaine.
Miles se lie d'amitié avec son camarade de chambre, le Colonel, puis rencontre Takumi et la délicieuse et sexy Alaska Young. Ensemble, ils vont vivre une amitié très forte, bien qu'elle sera aussi éphémère. Alaska, brillante jeune fille auréolée de mystères, fascine notre jeune narrateur. Pourtant celle-ci est lunatique, "cafteuse" et insaisissable. Le drame qui va frapper le groupe sera également une remise en question personnelle et délicate, les uns se sentant coupables, les autres rancuniers.
Miles et son copain le Colonel vont mener une enquête après le drame, mais très vite les garçons seront persuadés de courir après un fantôme qui fuit, tout le temps.

Difficile de faire bref avec ce roman, tant il m'a semblé très dense et intelligent sur les rapports de l'adolescence concernant l'amitié, l'amour, le désir sexuel et l'enfance. Dès le début, on a déjà le goût de l'originalité et de la subtilité, ce n'est pas qu'un banal roman pour la jeunesse parmi d'autres, celui-ci me semble sortir du lot. Pourquoi ? D'abord l'histoire est bien écrite, l'auteur est un jeune homme qui signe là son premier roman, prometteur et encourageant. Il a su créer dans l'univers de Culver Creek un milieu érudit et confiné où l'on partage les farces, les leçons et les petites bravades contre l'interdit. Ce lieu clos exacerbe les désirs et les passions : les amitiés sont fusionnelles, la perte devient ainsi une épreuve intolérable et douloureuse. Ce qu'il se trame à Culver Creek est secret. Les adolescents entre eux adoptent des noms de code, ils dégagent aussi une image plutôt positive avec leurs réussites scolaires et leur érudition exemplaire. Miles, par exemple, cultive la passion des dernières paroles de morts célèbres, et a débarqué en Alabama guidé par le précepte de Rabelais « Je pars en quête d'un Grand Peut-Être ».

Tout semble tellement disproportionné dans cette histoire, voilà qui peut marquer sa singularité. De même, j'ai trouvé que la sexualité était franchement abordée, parfois avec des détails qui pourraient interpeller toute âme pudibonde ! Mais cela reste accessoire, car le roman souhaite avant tout traiter du deuil chez les adolescents. Peut-être la solution apportée par John Green manquera de toucher le public concerné, et peut-être le roman est-il un peu longuet par moments... Il n'en demeure pas moins que cette lecture est passionnante, assez flamboyante par ses excès et qu'on passe facilement du rire aux larmes sans rien y comprendre !

Gallimard jeunesse, coll. Scripto - 360 pages - 13 €

15 novembre 2007

Au pays de mes histoires - Michael Morpurgo

Au_pays_de_mes_histoiresVoici un livre qui va plaire aux parents et qui va être dévoré par les enfants !
C'est aussi un livre destiné aux enseignants qui trouveront dans ces pages une matière étonnante pour lire et partager, tout en brassant des thèmes essentiels et incontournables (l'enfance, le goût de lire, la passion d'écrire, la guerre, le deuil et les légendes...).
J'ai été chavirée par ce livre de Michael Morpurgo, d'abord par cette couverture soignée et douce, une belle invitation à plonger son nez dans ce pays des histoires, puis j'ai été totalement captivée par les confessions de l'auteur, sur son parcours de jeune lecteur, d'apprenti écrivain et sa conception de la littérature. Quel regard ! Quelle intelligence !
Rien que pour cela, il faudrait placer ce livre entre toutes les mains des écoliers pour qu'ils comprennent d'où peut provenir l'essence des mots, ce qui fait qu'on s'attache à un lieu et qu'on s'y sente à jamais lié.
Enfin, ceci n'est qu'un détail dans l'ensemble de ce livre qui se présente sous la forme d'une anthologie ponctuée d'illustrations (de Peter Bailey). Les courts chapitres s'entrelacent au fil des souvenirs d'enfance, de textes inédits et bouleversants, de lectures et de rencontres qui ont marqué M. Morpurgo.
Certains passages expliquent même la genèse de romans aussi célèbres que Le roi Arthur, Soldat Peaceful, L'histoire de la licorne, Le naufrage de Zanzibar ou Le royaume de Kensuké.
C'est bien simple, vous sortez de ce livre avec l'envie d'en lire toujours plus, c'est insatiable !
Cet ouvrage est absolument précieux, et vous confirme quel conteur merveilleux est Michael Morpurgo, qui se décrit lui-même comme un « cultivateur d'histoires, un tisseur de rêves », et ce livre est selon lui « non pas l'histoire de ma vie, mais celle du voyage au cours duquel l'écrivain que je suis forge ses histoires ».

Gallimard jeunesse - 304 pages - Traduit de l'anglais par Diane Ménard - 13,50 €

  • Les premières lignes

Introduction : expliquez-vous

«Expliquez-vous, Morpurgo». C'est ce qu'on me demandait assez souvent lorsque j'allais à l'école. Le truc, bien sûr, était de trouver une excuse qui me sorte d'affaire. Je devins assez bon dans ce domaine, je crois, probablement parce que j'y étais obligé. C'était une question de survie, une technique absolument nécessaire que la plupart d'entre nous avaient dû apprendre à maîtriser à l'époque.
Dans ce livre, je ne suis pas en train de me justifier, mais j'essaie de m'expliquer, pour comprendre pourquoi et comment j'écris ce que j'écris. Je vais tenter de m'expliquer les choses à moi-même, et par la même occasion, je l'espère, vous les expli­quer à vous aussi.
Pourquoi se donner cette peine ? Pourquoi un écrivain chercherait-il à exposer son travail à ses lecteurs ? Dans quel but ? Les histoires ne se suf­fisent-elles pas à elles-mêmes ? N'est-ce pas en les lisant que l'on appréhende l'esprit et la méthode d'un auteur ? Cela semble évident, et devrait être suffisant. C'est pourquoi vous trouverez surtout des histoires dans ce livre. Cependant, il y a des gens qui aimeraient aller un peu plus loin, qui ne se contentent pas de regarder, émerveillés, le champ de blés mûrs qui dansent dans la brise. Ils veulent comprendre comment pousse un seul grain, d'où il vient, comment il est planté et fertilisé, comment la terre le berce, comment le soleil et la pluie le fortifient. Cette approche permet peut-être d'apprécier les histoires elles-mêmes avec plus de profondeur, mais ce qui est plus important encore, elle peut indiquer au lecteur que le processus qui mène à écrire une histoire ou à la raconter appartient à tout le monde, que nous avons tous le grain de blé des histoires en nous, qu'il reste simplement à le planter et à l'aider à pousser.
Je suis un cultivateur d'histoires. Je les cultive aussi sûrement qu'un paysan fait pousser ses céréales. Je suis un tisseur de rêves, un conteur. Grâce aux histoires que ma mère m'a lues, et à celles que j'ai lues moi-même, grâce à des profes­seurs inspirés, et à mes grands mentors Robert Louis Stevenson, Ted Hughes et Sean Rafferty, grâce à de nombreuses années de travail, j'ai trouvé ma propre démarche. La voie de chaque écrivain est unique, j'en suis sûr, bien que nous ayons sans doute davantage de choses en commun que nous ne le croyons. Ma voie ne sera pas la seule, mais c'est la mienne, et j'ai pensé qu'il pour­rait être intéressant et, peut-être même utile, encourageant, de raconter comment je suis devenu l'écrivain que je suis.
Voilà ce que je me suis efforcé de faire dans ce livre. J'ai entrecroisé certaines de mes histoires et de mes réflexions - écrites pour une bonne partie d'entre elles de 2003 à 2005 alors que j'étais Childrens Lauréate (ambassadeur de la littérature de jeunesse à travers le monde) de façon que les unes éclairent les autres, aident à mieux les comprendre, et les complètent. Ce n'est pas l'his­toire de ma vie - que je raconterai peut-être un jour - mais celle du voyage au cours duquel l'écrivain que je suis forge ses histoires.

14 novembre 2007

Pour les petits, pour les grands et moi et moi et moi

Je ne connaissais pas, je viens de les découvrir et déjà j'aime beaucoup ! ...

pyjamasques_et_lilifeepyjamasques_et_romeo_mecano

Cette série est toute nouvelle, fraîchement parue en début d'année avec deux tomes, et voici la suite pétillante de trois héros hors du commun !  Ils sont trois, ils portent des combinaisons moulantes, ce sont les Pyjamasques. Ils s'appellent Yoyo (le super costaud), Gluglu (qui colle) et Bibou (qui vole). La nuit est le théâtre de leurs palpitantes aventures...

Les pyjamasques et Roméo Mécano :

La nuit est belle. Les Pyjamasques et leur ami Ptigarou rêvent au clair de Lune, lorsque surgit dans le lointain une inquiétante machine… Dans la cabine de pilotage, un petit garçon pas très sage s’agite au milieu des manettes et des écrans, c’est Roméo. Inventeur d'étranges machines, il a décidé de capturer la lune pour la découper en morceaux et la vendre au rayon fromage du supermarché !

Les pyjamasques et Lili Fée :

Cette nuit là, nos trois héros,Yoyo, Gluglu et Bibou font les fous et se heurtent à Lilifée, une délicate artiste en pleine création. Éblouis par tant de beauté, les irréductibles Pyjamasques tombent fous d’amour ! Pour la première fois, ils vont se disputer… ses faveurs !

Pyjamasques

Alors surtout ne croyez pas que ce soit cruche et bêta, d'un niveau intellectuel qui ne dépasse pas la Mat. sup. ! Parce que c'est franchement rafraîchissant ! L'ambiance nocturne, très bien dépeinte par ses couleurs, est l'invitation aussi à partager les plus folles péripéties de ce trio sympathique.

C'est simple, pas nunuche, ça ne manque pas d'idées et de rebondissements. Bref, les enfants adorent ! (Et moi aussi !)

Les pyjamasques - par Romuald (auteur illustrateur né en 1976, comme moi, quel talent !!!) - Gallimard jeunesse - coll. Giboulées.  6,00 €

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