Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
9 janvier 2008

Aujourd'hui nous parlons de lectures qui ont une

banniere_lectures_de_miss_C

Aujourd'hui nous parlons de lectures qui ont une valeur particulière car elles ont été offertes par des personnes tout à fait extraordinaires - et très chères dans notre coeur.

D'abord, une histoire en chantant, une ritournelle dépaysante et poétique, un conte venu d'ailleurs pour ouvrir les horizons, bref une musique russe pour vous donner des couleurs (des joues toutes roses !) et l'envie de tourbillonner dans la maison !

musique_russeLe fils de l’Ours se marie. La petite renarde, Lissa Ivanovna, est invitée au mariage. Mais, au lieu d’être contente, elle se lamente… Quel cadeau va-t-elle apporter au mariage du fils de l’Ours ?
Ses matriochkas ? Les chevaux de sa troïka ? Son samovar et ses fines tasses à thé ? Le grand vent de la taïga ?

Entendez-vous déjà la poésie des mots ? Très sensible au son, j'ai dégusté cette belle chanson (ou cette histoire en musique) et j'ai fredonné avec la Miss la rengaine ... Emporte-moi, Lissa Ivanovna ! Vasmi miénia.

Un peu de russe, des illustrations follement attachantes, des instruments de musique atypiques (la jaleïka, des gousli, de l’accordéon et de la guitare à sept cordes) et vous obtenez votre billet pour un voyage enchanteur !

Pas bête, ce livre est aussi une approche pour découvrir la culture russe, à travers sa musique. Pour entendre un extrait, cliquez ici .

Une histoire de Claude Helft, racontée par Nathalie Nerval, mise en musique par Bielka, chanteuse russe populaire, et illustrée par Aurélia Fronty.

Merci mille fois Gawou (pour avoir garni la hotte du père noël) !

Gallimard - Mes premières découvertes de la musique. Cd audio de 20 min. A partir de 3 ans (et loin, loin, loin après !!!)

**********

Découvrons maintenant l'exception qui brise la sacro sainte règle selon laquelle les chats et les chiens ne font pas bon ménage ! ...

flixFlix raconte l'histoire d'un bébé chien qui naît de parents ... chats ! Il va vivre et grandir dans une ville réservée aux chats, mais son oncle (un chien) va lui montrer l'autre côté de la barrière, à Clébardville, où l'enfant ira à l'école et connaîtra une brillante carrière ... même de futur politicien ! Cela permettra ainsi de changer la donne et de bouleverser la carte établie : pour vivre heureux, vivons ensemble.

Cette histoire cocasse, mais qui dénonce l'ineptie de l'étiquette et du catalogage, tout en vilipendant le racisme et la violence qui se manifestent pour se protéger de l'étranger, ou de l'autre qui est différent, est donc une leçon à décrypter dans ses moindres détails (il faut chercher dans les illustrations les points qui font mouche, comme une maman chien qui se promène avec une belle écharpe en peau de chat autour du cou, ou l'esprit délicieusement lubrique, mais caché, du tonton de Flix ! ...).

C'est drôle mais pertinent. Je ne connaissais pas franchement Tomi Ungerer, sauf de réputation, mais Alice a su tracer un portrait  qui donnait envie. C'est le genre d'album qui me fait doucement rire, parce que ses lectures sont multiples, et puis l'esprit n'est pas lisse et semble refuser de tomber dans la facilité. Ce n'est pas un conte moralisateur, c'est bien au contraire facétieux. Et moi, ce mélange des genres, j'adore !

Nous te remercions infiniment, dear Alice, pour ce geste d'une gentillesse colossale !

**********

Un dernier petit chouchou pour la journée ...

femme_du_bouc_emissaireMaître Shkaf, l'instituteur, n'en peut plus. C'est l'été, il fait trop beau, les enfants refusent de travailler, ils chahutent et ne l'entendent plus, même quand il crie. Et puis, un jour d'orage, Maître Shkaf se met réellement en colère, parce que la classe persécute Michaël. Le maître tonne et menace, mais il voit que les enfants ne comprennent pas pourquoi il est si fâché. Alors il leur dit de sa voix douce et timide habituelle : Je vais vous raconter une histoire de Bouc Emissaire. L'histoire de l'unique Bouc Emissaire du Monde Entier - et de sa femme. C'est quoi, un bouc et misère ? dit Denis. Une histoire pour tous les gens intelligents. Une histoire tellement belle et enthousiasmante que les enfants veulent créer un club de Boucs Emissaires.

(Je reprends là la présentation de l'éditeur, qui est très bonne !)

Depuis longtemps, j'ai lu et savouré les histoires écrites par Agnès Desarthe, dans le domaine adulte pour commencer, et pour la jeunesse ensuite. Pour moi, c'est un régal de drôlerie, de finesse et d'intelligence.

Son histoire du bouc émissaire prend son envol quand le maître d'école pique une colère et propose à ses élèves son anecdote ; plus un bruit dans la classe, à part une mouche qui vole. L'effet est immédiat chez le lecteur (et je conseille encore une fois une lecture orale, tant la collection Mouche est propice à cet exercice !). La présentation du bouc émissaire est poilante, ce monstre d'égoïsme et d'orgueil a tout pour déplaire - bien évidemment, on l'adore ! - et sa petite femme chérie, dévouée et ménagère consciencieuse, n'est pas une petite chose, pâle et insignifiante. Elle dévoilera aussi tout son caractère, son tempérament et son talent !

L'histoire démontre qu'il est préférable de donner du bonheur pour chasser les misères, au lieu de s'enfoncer dans la colère et le défoulement ; à force de rire en lisant cette histoire, on oublie vite de cerner ce qu'est un bouc émissaire pour l'expliquer à l'enfant. Et en fait, on s'en moque complètement !

Et toujours coupable de donner envie, Alice en avait parlé dans un billet global pour présenter l'auteur. Tout comme elle, j'ai eu un vrai coup de coeur !!!

(Pour dire merci, c'est bis repetita ! ... )

Publicité
Publicité
8 janvier 2008

Biographie d'un inconnu - Fabrice Humbert

biographie« S'il me fallait fixer un début à cette histoire, dont les raisons profondes remontent sans doute bien plus loin, j'évoquerais cette marche, à l'aube, un jour de décembre, où le ciel sembla s'écraser sur moi. » Et s'il fallait imprimer une marque à ce roman, c'est bel et bien dans l'esprit de cette première phrase, celle qui ouvre le récit et lui donne toute sa profondeur.

C'est l'histoire de Thomas d'Entragues, quarante-deux ans, écrivaillon pour le compte d'anciens sportifs ou de restaurateurs qui se lancent dans l'autobiographie. Depuis vingt ans, Thomas écrit dans l'ombre, il se glisse dans la peau d'autrui et n'en tire aucune gloire, ni aucun mérite. Il sait qu'il n'est bon qu'à copier la vie des autres, car dans ses tiroirs dort un premier roman fastidieux, qui n'a jamais connu le succès.

Un jour, son éditeur lui demande de rencontrer Victor Dantès, un homme d'affaires au parcours incroyable, qui lui confie aussitôt une mission nébuleuse : écrire sur son fils, Paul Moreira-Dantès. Ce dernier a disparu, il est parti aux Etats-Unis pour adapter au cinéma le roman de Céline, "Voyage au bout de la nuit", mais n'a pas semblé connaître le triomphe escompté. Thomas part sur ses traces, rencontre les hommes et les femmes qui ont croisé le jeune homme, trace un portrait délicat d'un héritier silencieux et indiscernable. Et bien vite, Thomas d'Entragues ressent de la sympathie et une sincère connivence pour ce Paul Dantès.

L'histoire est racontée à la façon d'une enquête littéraire, un suivi pas-à-pas vers une silhouette assez floue. Le portrait qui se dessine n'est pas foncièrement charismatique, car Paul cultive les zones d'ombre aussi précieusement que ses secrets. Mais en bon lecteur, on ne quitte pas le biographe d'Entragues et on va plutôt s'attacher à sa quête de l'impossible, être conquis par ses propres découvertes, laissant de côté l'ange déchu et sa caméra omniprésente.

Le style de Fabrice Humbert dégage un charme hypnotique, mais un peu empâté par moments, ce qui alourdit un tantinet certains passages. Cependant l'ensemble offre une agréable lecture, une méditation claire et concise sur le rôle donné à sa vie, l'importance de l'engagement et la fuite en avant.

Le Passage - 176 pages.  15.00 €

7 janvier 2008

La faute à Mick Jagger - Cyril Montana

la_faute_a_mick_jagger« Il y avait déjà facile trois mois que je me disais qu'il fallait que j'aille la voir, ma mère. Ça fait partie des devoirs d'un fils. Ça m'a retourné le bide quand elle a commencé à me balancer ses histoires de la tête de Mick Jagger qui était entrée dans la sienne et qu'elle souffrait parce qu'elle était plus grosse. Elle m'avait aussi demandé si j'étais bien sûr que c'était elle qui me parlait. Hein dis-moi, c'est moi qui te parle là ou c'est Mick. À moitié accroupi sur mon petit tabouret en plastique bleu, je lui ai répondu que, oui, oui, c'était bien elle. Ah bon d'accord alors. Elle m'avait aussi demandé si je continuais à manger du jambon et si ça ne me semblait pas bizarre de manger l'esprit du cochon. Puis, elle s'était mise à parler toute seule en riant nerveusement. »

Tableau dressé : Simon est un hypersensible de 30 ans, qui encadre de moins en moins la folie de sa mère. Il est seul à supporter ce fardeau, les médecins se déclarent impuissants à la soigner, les hôteliers sont las d'accueillir ses expéditions répétées durant lesquelles elle ruine les baignoires avec ses algues et la gendarmerie a fini de la suivre dans les rues de Niort qu'elle parcourt avec son caddy. La situation n'est pas grave, mais désespérante ! Simon n'en peut plus de faire des allers et retours entre Paris et la province pour récupérer une mère fugueuse et rattraper ses bêtises. Lui-même a déjà fort à faire avec sa propre existence, son histoire d'amour avec Angelica le rendant suffisamment chèvre !

Enfant, Simon a grandi auprès de sa grand-mère, puis de son père, dans des maisons à la campagne où pullulaient des communautés de babas cool qui lui offraient une perspective d'avenir assez flippante. Et puis, un jour, son père a été vaincu par la maladie et Simon s'est de nouveau senti abandonné. Comment grandir, et se construire, entre une mère folle et un père décédé ? Pas facile, aussi Simon tente de piocher des solutions auprès d'un public conquis et rafraîchissant d'espoir - il fait la rencontre de Lucile, spontanée et drôle. Mais à force de « fuir le malheur avant qu'il ne nous trouve », Simon finit par patauger en plein marasme !

L'histoire du bagage héréditaire comme un boulet qu'on traîne toute sa vie est en gros le leitmotiv du roman, Cyril Montana conserve sa verve à briser la stylistique littéraire et n'offre rien de pompeux. Impertinent et culotté, son livre est une leçon de vie, telle une onde amère, où Simon enfant et jeune adulte comprend combien grandir est difficile, en traînant ses chaînes, en cherchant même à les collectionner ! Le sujet est un peu difficile, moins guilleret que les titres précédents (dans Malabar trip, et Carla on my mind), mais le rock'n roll is not dead, comme le prouve Angie qui se gave de saladiers de frites contre un peu d'amour. La lecture est sympathique, attachante parce que Cyril Montana possède une signature reconnaissable entre mille, et pourtant ce p'tit dernier manque un chouia de peps et m'accroche moins que les précédents. Mais n'hésitez pas à découvrir la griffe de cet auteur !

Le dilettante - 222 pages.  17.00 €

J'ai lu et aimé :  (cliquez sur les images pour retrouver mes commentaires)

malabar_trip  carla_on_my_mind

... bah tiens, il est branché, voici son myspace ...

6 janvier 2008

La déclaration - Gemma Malley

la_declarationDans le cadre d'une Angleterre de l'an 2140, l'histoire d'Anna raconte un avenir sombre où l'économie peu florissante a misé sur un programme de Longévité pour permettre à la société une vie éternelle et figée (ceci permettant aussi à la Nature de ne plus puiser dans ses ressources affaiblies). Mais trop de population menace la survie de l'espèce humaine, alors la Déclaration est promulguée et interdit quiconque de procréer (on accorde toutefois un héritier par foyer). S'Affranchir de cette loi est une condamnation à l'emprisonnement, le fruit de cette rebellion aussitôt envoyé dans une pension de Surplus. (Entendez par Surplus, "indésirable" et "impropre" à respirer le même air que tout Légal ! Le seul but dans leur vie est d'être le domestique de la caste supérieure.)

Grange Hall est un bâtiment austère et gris, où il fait vraiment misère de vivre. Il fait partie de ces lieux lugubres où on recueille les enfants des hors-la-loi, et Anna, jeune fille de 15 ans, en est du nombre. Elle ne sait quasiment rien de son passé, mise à part que des Rabatteurs sont venue l'enlever de sa cachette pour vivre son existence de Surplus à Grange Hall. Elle n'avait pas trois ans, alors. Appliquée et consciencieuse, Anna a acquis la certitude que ses parents étaient des égoïstes, que sa place n'est qu'un concours de soumission et de brimades répétées. La directrice, Mrs Pincent, a réussi là un lessivage du cerveau absolument prodigieux.

Puis, débarque un jour Peter, un adolescent récalcitrant, trop âgé pour atterrir à Grange Hall, trop vif et intelligent pour être tombé entre les griffes des troupes des Rabatteurs. Alors, pourquoi est-il dans ce pensionnat ? Il s'approche d'Anna et lui murmure qu'elle est l'enfant désiré de parents aimants, qu'elle porte un nom de famille et qu'elle n'a pas sa place chez les Surplus. Autant de propos qui ne peuvent qu'ébranler une jeune fille résolue de sa pitoyable condition...

Savamment, le roman déroule le fil de son histoire et parvient sans conteste à nous toucher et nous émouvoir. Ceci est une fiction futuriste, et pourtant le récit est truffé d'éléments auxquels on ne peut résister et s'empêcher d'y croire ! C'est bluffant. Cela fait froid dans le dos. Imaginez un monde où l'on peut vivre sans fin, mais au prix de sacrifier la jeunesse. Renier l'importance du renouvellement souligne la profondeur de l'égoïsme et de la bêtise du programme de la Déclaration. Et c'est avec un soupçon de profondeur que s'écrit l'histoire d'Anna, personnage très attachant, qui s'entête avant de comprendre ce que signifient l'endoctrinement et l'amour ! Et puis il y a aussi beaucoup d'émotion, du suspense (un peu de précipitation vers la fin, mais les violons peuvent entreprendre leur mélopée avec passion !). C'est captivant du début à la fin, sensible, inquiétant et intelligent. Une lecture brillante !

Naïve, collection naïveland - 366 pages. Traduit de l'anglais par Nathalie Peronny.  16 €

A été lu par Mélanie aussi !

5 janvier 2008

Janvier, mois des étrennes ! En poche ! #10

Et des sorties en format poche ... pour tous les goûts ! (Comme d'habitude, je n'évoque que les livres que j'ai personnellement lus !)

Carla on my mind, Cyril Montana : Une nouvelle fois, pas facile d'entrer dans l'histoire de Cyril Montana - on y saute à pieds joints et, instantanément, on se sent largué. Tout comme le héros débonnaire et réfractaire de ce roman. Un jeune parisien, tout ce qu'il y a de plus contemporain et caractéristique à son époque. Débauché et déprimé, speedé et floué, il sort d'une relation mal décatie. La source de son mal : Carla, "moitié beur, moitié italienne. Des grands yeux noirs, un charme incroyable et une tendance très nette à vouloir masquer sa féminité". Ces deux-là s'aiment, mais mal. Leur relation connaît des hauts et des bas, surtout des bas. Et cette fois-ci, la rupture semble franche et durable. Or, pas facile d'avaler la pilule et de consommer l'absence de sa dulcinée. Donc, pour tenter de l'effacer de son disque dur, il entreprend plusieurs magouilles, dont s'inscrire à un club de rencontres sur internet. Mais les cyber-liaisons sont autant d'épisodes cocasses et saugrenus qui peuplent la série de déconfitures qui sont le lot quotidien du jeune héros. Que ce soit au boulot, avec sa colocataire ou au coeur du métro parisien, le narrateur rame sec. Même s'il s'échine à voler des vélos, il n'en sort pas moins qu'il pédale dans la semoule !

Pour la grande littérature, on repassera. "Carla on my mind" équivaut à du pur divertissement, avec un langage et un style très modernes, une tonalité à faire jeune et branché envers et contre tout. Les séquences sexe et drogues côtoient les épisodes d'amertume et déconfiture, à croire que ce soit indissociable. C'est juste ce que je trouve reprochable : la tendance trop facile à parler cru. Pourtant, comme pour "Malabar trip", j'aime beaucoup, je trouve que la lecture est agréable, plaisante et drôle, malgré tout.  * J'ai Lu, 4.20 € *

*****

fenetre_sur_hudsonUne fenêtre sur l'Hudson, Brian Morton : Nora, une jeune nouvelliste de trente-cinq ans, a cessé d'écrire. Ses textes, inspirés des expériences de ses proches, lui ont valu de se brouiller avec eux. Pourtant, elle ne peut se résoudre à renoncer à sa vocation. Un soir d'insomnie, elle appelle le seul être qui puisse la comprendre : Isaac, l'homme qu'elle a quitté cinq ans auparavant. Ce dernier, photographe, traverse lui aussi une crise : il a perdu l'inspiration. Aussitôt renaît leur ancienne complicité, et avec elle son lot de doutes et de peurs.

Brian Morton vient de signer un roman à la fois simple et prenant. C'est une histoire de sentiments, de rapprochements entre deux êtres qui pensaient être faits l'un pour l'autre. Les obstacles pour leur belle idylle sont d'ordre artistique, ils sont tous deux au pied du mur et l'essor de Nora fait vaciller le statu-quo d'Isaac. Ils sont complices, se croyaient invicibles, et pourtant... une nouvelle peut tout ruiner. S'ajoute aussi la maladie de Billie, la tante de Nora, le dernier pilier de la jeune femme. La perte de celle-ci fait tout voler en éclats, Nora et Isaac se retrouvant soudainement face à face, pour de vrai. Pas facile, même s'ils pensaient bien se connaître, avec le temps. Ce roman est magnifiquement écrit, il y a peu d'élans, beaucoup d'introspection, et une mine d'anecdotes littéraires pour chaque circonstance. Une petite pépite !  * 10-18, 9.30 € *

*****

les_autres__ferneyLes autres, Alice Ferney : "Personnes susceptibles s'abstenir" était la règle préconisée par ce nouveau jeu de société qu'a offert Niels à son frère Théo, lors de sa soirée d'anniversaire. Sont réunis leur mère, les amis et fiancées. Tous s'engagent dans ce jeu brûlant qui a pour but de délier les langues et mettre à jour les vérités cachées. Que pensent les uns et les autres, les uns sur les autres, les uns des autres ?
Ce roman délie la parole, ouvre la boîte de Pandore. Il est décomposé en trois parties, d'abord on lit les pensées des protagonistes, puis on assiste à la joute verbale, puis on prend le pas du narrateur, de l'auteur qui décrit ce repas suicidaire avec toute l'élégance et la subtilité qui caractérise l'écriture d'Alice Ferney. C'est d'une poésie inqualifiable, tant sur la valeur des sentiments, sur le poids de la maternité et la féminité (thèmes abordés dans le roman).
Au cours de cette soirée, certaines paroles auront été lâchées et ne pourront plus être rattrapées. Les personnages ont tous bien conscience de cet enjeu mais ils foncent tête baissée. Un peu abasourdis, écoeurés, révoltés mais exaltés "d'être avec les mots comme des poissons dans l'eau". Ce roman donne enfin le pouvoir au langage, aux mots et à la langue éclatante et qui s'exprime, se libère. Il ne met pas en péril le sentiment de l'amitié car, après tout, un personnage le souligne : "Sans amitié, pas de confidences ni d'aveux ou de révélations, pas de critique profonde et transparente. En ce sens les amis, pour le bien qu'ils essaient de nous faire, sont aussi cruels que les ennemis qui nous souhaiteraient quelque mal.".
En un mot comme en cent, ce roman est magnifique, tout en grâce et dénuement, et dont le point final sera : "Qui peut croire que les mots servent la vérité ? Qui sait ce qu'ils tranforment vraiment en nous ? Quel est ce pouvoir qu'on leur prête ?". (La réponse est cachée dans ce livre !)    * Babel, 9.50 € *

*****

aupr_s_de_moiAuprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro : Je ne reviens pas sur l'histoire du roman qui doit garder son aura de mystère pour préserver son intérêt. La quatrième de couverture est elle-même judicieusement rédigée : ni peu, ni trop. Le bon dosage ! Donc, de manière plus poussée, j'ai du mal à m'avouer complètement séduite par ce nouveau livre de Kazuo Ishiguro. J'adore cet auteur, je suis admirative de son style et surtout de sa maîtrise à mener son sujet, à ne pas sortir des sentiers battus, à diriger son lecteur en le bichonnant vers une volonté de connaître et tourner la page suivante. C'est du grand art, un grand classicisme déjà prouvé dans ses précédents ouvrages, bref un orfèvre romanesque ! Et "Auprès de moi toujours" est du même acabit : rien à redire.

En fait, j'ai plus été embêtée par le fond du problème, le fond caché de cette histoire. Le pourquoi de ces trois personnages, Kathy, Ruth et Tommy, et leurs années passées dans un centre appelé Hailsham. Au fur et à mesure qu'on en découvre davantage, d'abord on se pose de plus en plus de questions, et lorsque la fin apporte toutes les réponses, j'étais décontenancée, un peu au bord du malaise. Le sujet dont traite Ishiguro ici est très délicat et sensible. Il me rappelle un roman de Philippe Claudel ("J'abandonne"). Donc, à la fois perplexe et émue, j'ai basculé d'un instant à l'autre dans de troublants sentiments. Je ne reproche rien au roman en lui-même, il est excellent. La traduction est assez bonne, à part le titre ("Never let me go" est ici traduit en "Auprès de moi toujours") qui laisse penser à une bluette faussement sentimentale. La portée du roman bouleversera tout lecteur, du moins moi je ne suis pas restée insensible.

Je conseillerai à tout ceux qui aimeraient découvrir ce roman de ne pas chercher à trop connaître son contenu avant de l'ouvrir et donc d'aborder la lecture de manière très neutre. Puis, de mettre un peu de côté les critiques dithyrambiques pêchées dans la presse, le présentant audacieusement comme "un chef d'oeuvre". L'attente au tournant risque de faire mal ! A lire !  * Folio, 7.20 € *

*****

personnages_desesperesPersonnages désespérés, Paula Fox : Otto et Sophie Brentwood sont un couple marié, d'une quarantaine d'années, habitant un pavillon cossu d'une banlieue bourgeoise, sauf que le spectacle dans la rue oscille par moments à la débauche (vagabonds, vomissures, déchets, etc.). Ils n'ont pas d'enfants mais une mercedes et la collection complète des oeuvres de Goethe. Leur histoire vascille suite à la morsure d'un chat errant, Sophie lui offre de la nourriture, compatissante, le caresse et tente de l'amadouer, en souriant, presque fière d'elle et de son acte de grande humanité, et puis, frappée "de stupeur et d'horreur", elle manque s'écrouler, étouffe un cri... Le chat a planté ses dents dans le dos de la main !

Cette morsure produit un effet cataclysmique dans le couple, révélant fêlures et zones d'ombre. Otto s'est brouillé avec son associé, et ami de longue date, Charlie Russel, pour cause de conservatisme aigu. Sophie repense à son amant, Francis Early, se fâche avec une amie célibataire, reçoit un coup de fil anonyme, peine à se motiver pour traduire un roman français, pense écrire une lettre à sa mère... Trois jours passent, dans un suspense assez morbide : Sophie a-t-elle attrapé la rage par ce chat errant ?

"Personnages désespérés" est un roman solidement construit, aux dialogues incisifs, aux détails permanents dans la prose et la structure du texte. Paula Fox s'attarde sur le couple Bentwood, homme et femme. Même si l'intrigue semble tourner principalement autour de Sophie, l'époux n'est pas mis de côté, il est même un élément incontournable dans l'émergence des drames (si l'on exclut le chat, bien sûr). En trois jours, le couple s'analyse et la fin semble réparatrice, du moins, tout comme le suggère Jonathan Franzen en préface. Pas moins de six à sept lectures hantent l'auteur des "Corrections" qui cherche encore et encore la réponse à toutes ses questions !  * Folio, 6.80 € *

*****

samediSamedi, Ian McEwan : Cela m'est difficile de le reconnaître, mais je n'ai pas aimé ce nouveau roman de Ian McEwan. Difficile pour moi d'admettre cet échec car j'apprécie beaucoup les histoires de cet écrivain, un auteur que je trouve admirable et dont le talent littéraire est d'emporter son lecteur dans des situations étouffantes et proches du délire obsessionnel... Pour "Samedi", j'ai eu le sentiment qu'il venait d'écrire son "Mrs Dalloway". Or je n'ai jamais aimé ce roman de Virginia Woolf, peinant à suivre les pérégrinations d'une dame élégante dans les rues de Londres... Ian McEwan vient de reproduire mon cauchemar avec son personnage Henry Perowne, un neurochirurgien réputé qui approche de ses cinquante ans et mène une vie merveilleuse : mariage heureux qui dure depuis vingt ans avec Rosalind, la femme qu'il aime et avec qui il a eu deux enfants, Theo, jeune musicien talentueux, et Daisy qui rentre de Paris suite à la prochaine publication de son recueil de poèmes. Ce samedi, il se réveille quelques heures avant l'aube et aperçoit par la fenêtre un avion en feu. Des bouffées d'angoisse le prennent, nous sommes en février 2003, les spectres du terrorisme sont dans les rues de toutes les capitales du monde.

Le roman raconte donc une journée dans la vie d'Henry Perowne, le 15 février 2003, plus exactement, un samedi comme les autres : câlins dans le lit conjugal, partie de squash avec un confrère anesthésiste, courses dans les beaux quartiers, visite à sa vieille mère dans un hospice de la banlieue et dîner en famille. Puis les clashes surgissent : un avion en feu, une manifestation contre la guerre en Irak, un banal accrochage et la violence qui s'introduit dans son foyer protégé. "Henry aura beau tenter de reprendre le fil de sa journée, ses vieux démons et le chaos du monde le rattraperont sans cesse durant ces vingt-quatre heures, au terme desquelles plus rien ne sera jamais comme avant." (quatrième de couverture).

Il faut attendre longtemps avant que ne surgisse l'action capitale, d'où mon amertume. En attendant, les nerfs sont mis à rude épreuve, on attend beaucoup, et on espére autant. J'ai donc une certaine déception avec ce roman, partout qualifié comme étant l'oeuvre où "le romancier parvient à la plénitude de son talent". La qualité est effectivement incomparable, mais l'intérêt lui se fait un peu mousser... Juste un peu dommage.   * Folio, 7.70 € *

*****

une_promesseUne promesse, Sorj Chalandon : Une maison en Mayenne, apparemment vide, silencieuse et inhabitée, reçoit la visite de sept personnes qui viennent à tour de rôle pour ouvrir les volets, dresser la table, mettre des fleurs, remonter l'horloge, lire de la poésie à haute voix, etc. Cette maison est celle de Fauvette et Etienne. Ce sont les deux âmes sombres du lieu, maintenues présentes par la lampe et les visites. Les mois passant, la promesse faite par les sept amis commence à peser. Le mystère doit s'éclaircir et la parole donnée doit être revue, analysée, corrigée... oubliée ? Pour faire le point, chacun y va donc de sa petite histoire, qui seule suffira à maintenir en vie le souffle des disparus. Tel est donc le propos de ce deuxième roman de Sorj Chalandon, auteur du "Petit Bonzi". C'est une histoire à la fois émouvante et attendrissante, qui met en lumière les rapports d'amitié et les liens sacrés qu'ont su créer le couple de Fauvette et Etienne avec leurs proches. Les rites qu'accomplissent religieusement les uns et les autres répondent à une exigence secrète, un pacte obscur pour retarder le deuil. D'un côté, on pense à des personnages spectraux, d'un autre on lit l'hymne d'une prodigieuse amitié et d'un amour éternel. Ce roman est un mélange bouleversant entre le beau, le sacré mais aussi la maladresse. Il y a, à certains égards, quelques moments d'étrangeté qui pénalisent le lecteur à être pleinement touché, mais "Une promesse" reste un joli roman...  * Le livre de poche, 5.50 € *  Prix Médicis 2006.

*****

puisque_rien_ne_durePuisque rien ne dure, Laurence Tardieu : Un couple se retrouve après quinze ans de séparation, provoquée par la disparition de Clara. L'amour de Vincent et Geneviève était lié par leur enfant, mais en partant cette dernière a tout emporté... Le roman est un message pudique du drame causé par la perte d'un enfant, qui ravage tout. A chacun sa façon de surmonter cette épreuve, à sa manière Laurence Tardieu a su imposer un style simple, bouleversant et sans pathos, même si le sujet flirte bien souvent avec les cordes sensibles. Le thème de la maternité et de la perte de son enfant avait été abordé dans le deuxième roman de l'auteur, "le jugement de Léa". "Puisque rien ne dure" affronte plus franchement les zones d'ombre et de lumière, place le lecteur à la place des personnages. De prime abord sombre, mais jamais mélo, le roman se termine sur quelques notes de poésie fort appréciables. A parcourir, sans retenue.  * Le livre de poche, 4.50 € *

*****

Café Viennois, Michèle Halberstadt : Frieda convie sa fille Clara à la suivre dans son périple qui la ramène à Vienne, une ville qu'elle a quittée avec sa famille en 1938, pour échapper aux persécutions antisémites. C'est pour Frieda un retour rempli d'émotions, de tourbillons pour cette femme dont la joie de vivre ne cesse d'étonner la fille. Cette dernière, plus morose, laisse supposer qu'elle traverse une période sombre et mélancolique.
On le découvre sur le tard, après avoir deviné qu'un mal la rongeait, que ce voyage à Vienne allait également la bousculer et lui donner une autre conscience de son identité, de son appartenance à une société.

"Café viennois" est un roman composé de plusieurs morceaux d'histoire : celle de Frieda qui revient à Vienne, celle où Frieda se rappelle son départ précipité en 1938 et les années d'errance pour fuir les nazis, puis celle de Clara, minée et désespérée, qui effectuera seule une nouvelle escapade à Vienne sur les traces du film avec Orson Welles, "Le treizième homme".
Ce roman est une bonbonne à échos, tant de voix se lancent, racontent leurs anecdotes et se culbutent entre elles. La construction est impeccable et rigoureuse. De plus, Michèle Halberstadt a su demeurer très sobre et pudique, au-delà de l'étalage du faste un peu baroque de la capitale autrichienne. On perçoit très bien les failles des façades de rêve, c'est d'ailleurs une peinture de Vienne dessinée sans oeillères : "Vienne majestueuse, baroque, crépusculaire, mais aussi coquette, insouciante, frivole. Vienne indécise, influençable, provinciale, étriquée et mesquine. Vienne exaltée, romanesque, excessive et fatale". Vienne aux deux visages, étalée sans concessions de la part de cette femme non pas remplie de rancoeur ou d'amertume, mais réaliste et désabusée.
Le ton du roman a parfois tendance à frôler le laconisme avant de se ressaisir, et offre des chapitres sur les souvenirs d'une Frieda adolescente fort touchants et captivants. Il y a aussi un goût pour la cuisine viennoise, à travers son chocolat et sa pâtisserie à déguster chez Demel. Oui, on s'y croit, l'eau nous vient à la bouche !
Bref, ce roman est un beau moment de lecture, plutôt agréable, même s'il a tendance à s'éparpiller et emprunter plusieurs directions. J'en garde le souvenir d'avoir lu de très bons passages.   * Le livre de poche, 5.50 € *

*****

n_attendez_pas_trop_longtempsN'attendez pas trop longtemps, Agnès Marietta : Lors de sa sortie, ce roman avait été poussé par des éloges de la presse, le comparant au roman d'Anna Gavalda "Ensemble c'est tout". C'est autour d'une maison à vendre dans le Vexin que quatre personnes vont se rencontrer, se connaître et voir leurs petites existences évoluer, trembler, bref prendre un nouveau tournant. François Delbreuve est le propriétaire d'une maison qu'il ne souhaite pas céder à n'importe qui et réserve l'exclusivité de la vente à un agent immobilier, Jacques Verniot. Celui-ci est marié à Michèle, ils ont deux filles et la visite de la maison dans le Vexin le bouleverse - c'est la maison de ses rêves ! Clara Miniot, romancière à succès, est la première potentielle acheteuse de la maison. Elle est célibataire, mère d'un grand garçon qui la désespère par son aspect trop conventionnel. La maison dans le Vexin n'est pas son coup de coeur, en fait elle est plutôt troublée par sa rencontre avec Verniot. Puis, débarque en grandes pompes Nathie Desmarets, mariée avec des enfants, un peu débordée par sa vie, entre trop travailler et ne plus travailler... c'est une femme qui a besoin d'événementiel, de "poésie" !

La maison dans le Vexin cristallise tous les désirs cachés des uns et des autres. Elle devient un catalyseur de sentiments enfouis qui doivent, comme par enchantement, exploser et voir le jour. Ce roman, tant comparé à celui d'Anna Gavalda, n'a finalement en comparaison de procurer un bien gentil plaisir de lecture. Je n'ai pas trouvé dans celui d'Agnès Marietta ces dialogues qui font mouche, ce style alerte, faussement simple et percutant. C'est honnêtement une belle histoire, même si les personnages sont un tantinet bêtas (je pense au couple de Jacques et Clara). Certains noeuds se défont un peu trop vite à mon goût. Mais l'ensemble est très agréable à lire, cela fait rêver à un coin de campagne mais ne me porte pas non plus à tout lâcher pour vivre l'aventure. "N'attendez pas trop longtemps" est un roman plaisant et attachant dans lequel on peut y trouver sa place, mais il a aussi certains aspects agaçants et décevants si l'on s'entête à le comparer à un autre. Bref, mettez tout de côté et lisez-le pour vos vacances !  * Pocket,  6.30 € *

*****

A perte de vue, Amanda Eyre Ward : Trois soeurs grandissent dans la petite ville de Holt, près de New York, en se serrant les coudes. Leur vie de famille n'est pas rose : le père boit et la mère a perdu tout sens de la réalité en planant à dix mille pieds. Un jour, elles décident de changer de vie et font le projet de fuguer vers le sud. Cependant, au moment de partir, Ellie, la plus jeune âgée de cinq ans, disparaît. Seize ans plus tard, Madeline, la cadette, tente de convaincre sa soeur Caroline et leur mère de déclarer la jeune fille morte, pour les besoins d'une autre affaire criminelle. Les deux femmes refusent, elles ont chacune l'espoir de retrouver Ellie. D'ailleurs, leur mère pense avoir retrouvé la trace d'Ellie dans le Montana. Elle supplie Caroline de partir à sa recherche.

"A perte de vue" est un roman où l'on parle d'amour, de drame et de mystères. A partir de la disparition d'une gamine de cinq ans, une famille va apprendre la dissolution et la reconstruction. Deux soeurs, pourtant unies dans leur enfance, vont se séparer et ne plus se comprendre. Leur vie d'adulte est opposée, l'une vit dans un monde de rêves et l'autre est plus pragmatique. Au centre, leur mère tente d'apporter un équilibre familial, jusque là fragile et bancal, mais elle est elle-même terriblement dévastée. La disparition d'Ellie est restée une plaie béante, un mystère, un drame secret, qu'il faut soit étouffer et ne plus évoquer, soit entretenir pour ne pas oublier. Ce roman est une leçon d'espoir, d'espérance. L'héroïne principale, Caroline (on suit longtemps ses monologues) est une attachante célibataire de 32 ans, qui cherche également à fonder sa propre vie, sur les décombres du passé familial. Roman d'apprentissage ou, tel un road-movie, l'histoire va se construire pas à pas, avec des flashbacks, "A perte de vue" est un roman étonnant, accrocheur et construit avec intelligence. Ce livre a été une agréable surprise pour moi, je vous le conseille !  * Pocket, 6.30 € *

*****

la_voixLa voix, Arnaldur Indridason : Dans un grand hôtel de Reykjavik, le corps du Père Noël a été retrouvé mort poignardé. Cet homme était en fait le portier et portait accessoirement le costume rouge pour le goûter d'enfants organisé par le directeur. Il logeait depuis des années dans un cagibi dans les sous-sols de l'établissement, ne faisait pas de vagues et pourtant son sort semble ne préoccuper personne. Voilà une chose qui intrigue le commissaire Erlendur, s'installant au coeur de l'hôtel pour mieux enquêter, fuyant également l'esprit des fêtes qui galope autour de lui.
Erlendur cherche, questionne, s'interroge. Il découvre que le mort n'était pas celui qu'on pensait, qu'il était une vénération dans sa jeunesse, et que son passé peut donc figurer parmi l'élément clef de son homicide.
Comme toujours, les fouilles d'un autre temps permettent d'alimenter l'intrigue présente. On croise, cette fois, les ombres des sévices entre un père et un fils, un harcèlement moral et une récente enquête sur laquelle travaillent ses collègues et qui fait étrangement écho à ce meurtre inquiétant.

Arnaldur Indridason a été révélé grâce au succès époustouflant de "La femme en vert" et il confirme avec "La voix" son incroyable potentiel à mener son lecteur dans des chemins troubles, boueux et glauques. Sa maîtrise de la trame policière est impressionnante, jamais ennuyeuse car les rebondissements surgissent très facilement. L'intérêt est maintenu du début à la fin. A cela, s'ajoute le charisme des personnages, Erlendur et ses inspecteurs, plus les silhouettes d'Eva Lind, qui tente de surmonter le trauma de la perte de son bébé, et du frère d'Erlendur (un drame dans l'enfance qui continue de hanter le commissaire). C'est en bref un roman noir et policier très haletant, où l'ambiance oppressante côtoie l'opacité des âmes humaines. En étant à la fois sinistre et émouvant, ce genre de roman vous aggrippe pour ne plus vous lâcher avant la dernière page.  * Points policier,  7.50 € *

*****

Bonnes lectures, amis lecteurs !

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité