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Chez Clarabel
31 janvier 2008

En poche ! #12

C'est LE livre de poche à s'acheter les yeux fermés ! ... dit la fana de Marilyn. Je sais bien, je vous entends ! Pourquoi lire un bouquin sur cette blonde un peu bécasse et qui a déjà fait couler tant d'encre ! .. Bah oui, mais bon. Il le faut, c'est tout !

marilyn_folioEn janvier 1960, Marilyn entre pour la première fois dans le cabinet du Dr Ralph Greenson, c'est son quatrième analyste, l'actrice est dans un état psychique et physique délabré... La relation qui va s'établir entre Marilyn et Greenson va prendre un tour ambigu, complexe et trouble : une étrange relation de dépendance mutuelle, une liaison amoureuse sans sexe, une addiction réciproque... « Greenson et Marilyn étaient attachés par l'amour et la mort, mais ils n'avaient pas fait l'amour. Il leur restait à faire la mort. Ensemble ou chacun pour soi. ». Greenson a été la dernière personne à l'avoir vue vivante et le premier à l'avoir trouvée morte. Pourra-t-on jamais expliquer les événements étranges de la nuit du 4 au 5 août 1962, où Marilyn Monroe a trouvé la mort ? Non, jamais. Et d'ailleurs le livre de Michel Schneider n'est pas un énième ouvrage pour découvrir qui a tué Marilyn, mais pourquoi est-elle morte.

Le livre de Schneider, aussi bizarre que cela puisse paraître, est en fait un roman. Les personnages et les faits sont réels, les propos reproduits avec la plus stricte exactitude, et pourtant Schneider a pris le parti d'en faire « un roman ». Autre idée, l'auteur a décidé d'écrire un roman sur la blonde et le psychanalyste, sur les trente mois de leurs rapports, et sur les fameuses dernières séances de Marilyn, reprenant le principe du play / rewind des cassettes enregistrées.

Par dessus tout, Schneider a su me réconcilier avec l'image de Marilyn, entre les livres où on accuse trop et ceux où on ne dit pas assez, j'avoue m'être perdue dans des tonnes de considérations... bien souvent superflues. Le livre de Michel Schneider rend l'image d'un être mi-ange, mi-démon vis-à-vis de laquelle je ne suis pas fâchée. Il y a une grande intelligence dans le portrait dessiné des névroses de Marilyn et une grande objectivité dans la psychanalyse. Marilyn y croyait, fervente admiratrice de l'école freudienne, et pourtant Marilyn appartenait au monde de pacotilles qu'était Hollywood. Elle n'était pas la seule à être victime de ces deux systèmes parasités, on le découvre en lisant ce livre. C'est effectivement un « roman » riche, palpitant et lucide. Ne faisant aucune concession, la réalité apparaît crue et sincère, car oui il y a beaucoup d'honnêteté dans cette « Marilyn » et j'ai apprécié ce tableau, avec sa tendresse, sa voix, ses amitiés, ses amours et ses colères, ses trahisons et ses bêtises, ses courses vers le sexe, son besoin d'images... Il y a tout ça, en vrac : 530 pages de lecture lumineuse sur un sujet opaque et épineux.

{ C'est MA Marilyn, quoi ! }

Folio, 7.40 €

D'autres livres de Marilyn (un florilège...) :

marilyn_apparitionmarilyn_miroirmarilyn_derriere_miroiretc...

Et des films, aussi ...

affiche_bother_2   affiche_niagara   affiche_river_of_no_return   affiche_some_like_it_hot   etc ... 

(Plus d'infos, en cliquant sur les images.)      

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30 janvier 2008

Premières (ou deuxièmes ?) lectures

Que dire, que faire ? Ma fille ne sera sans doute pas une grande lectrice comme son phénomène de mère, mais il n'est pas dit que je n'en faisais pas mon affaire ! Des piles de livres, elle disposera. Des envies de les lire, elle aura (ou pas). Tant pis, après tout !

En attendant, je lui trace peu à peu son chemin de dévoreuse de livres en mettant mon nez dans ce que les librairies nous proposent de beau (et de neuf !)...

akimbo_lionsAkimbo et les lions est un livre qui m'a personnellement beaucoup touchée. C'est le petit frère du roman de Kessel (Le Lion), que j'ai lu et adoré aussi. Dans Akimbo, on parle d'une rencontre entre un garçon et un lionceau, qui sera synonyme de grande amitié. Et puis un jour, l'enfant comprend que le lion doit regagner son environnement naturel, évoluer parmi les siens, dans la savane. La séparation est triste et émouvante. Et pourtant il se dégage du livre une grande sagesse et une fraîcheur tout à fait appréciable. Ceci est une belle leçon d'humanité, en somme.

Ce livre s'inscrit dans une série (il existe déjà Akimbo et les éléphants & Akimbo et les crocodiles). Ce sont les aventures d'un garçon qui vit en Afrique, dans une grande réserve naturelle. L'auteur n'est autre que Alexander McCall Smith, célèbre aussi pour ses intrigues policières avec Mma Ramotswe détective. Mais je ne suis pas d'accord avec ce que j'ai lu dans une critique : ceci n'est pas Le Club des cinq transporté dans la savane ! Akimbo est un petit garçon qui se trouve au coeur d'histoires palpitantes, mais ce ne sont pas des enquêtes policières.

A conseiller pour les 8 - 10 ans (et plus).

Akimbo et les lions - Alexander Mc Call Smith / illustré par Peter Bailey.

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adieu_chats_volantsEncore une autre série : Les chats volants (le premier tome, paru en 2005, avait obtenu le prix Tam-Tam). Ce sont donc, bel et bien, des chats qui peuvent voler (grâce aux ailes qu'ils ont sur le dos). Très honnêtement je ne trouve pas ça très beau, malgré le grand talent de S.D. Schindler qui s'exprime dans les décors, les personnages, etc. L'histoire est toutefois attachante : la petite Jane s'ennuie à la ferme où elle vit avec ses frères et soeurs. Elle veut plus de liberté, plus d'aventure. Alors elle décide partir en ville, où elle découvrira que les zêbres humains ont une curieuse façon de s'attacher l'affection des animaux extraordinaires.

L'histoire finit bien, tout rentre dans l'ordre et pas de la façon qu'on pensait ! Il existe déjà trois tomes, plus ce dernier nouvellement paru. A découvrir, donc, pour les enfants qui aiment les chats (et les histoires avec des chats).

Dès 7 - 8 ans.

Au revoir les chats volants - Ursula K. Le Guin / illustré par S.D. Schindler.

 

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chat_et_diablePreuve que la littérature jeunesse est une affaire de grands noms, aussi. Le chat et le diable a été écrit par l'illustre James Joyce pour son petit-fils, il y a plus de cinquante ans. L'histoire est à nouveau proposée aux jeunes lecteurs qui pourront savourer l'humour espiègle de ce diable qui scelle un pacte avec le maire de Beaugency pour l'aider à construire un pont qui traverse la Loire. En contrepartie, le maire accepte que la première personne qui passera le pont appartiendra au diable pour l'éternité. Malin, le maire va imaginer une petite combine, à la barbe du diable, qui s'en mord les doigts. Et ainsi naquit la légende selon laquelle les habitants de la ville sont appelés Les chats de Beaugency ! ...

Comment résister à cette histoire, qui est drôle et espiègle, et servie par de chouettes illustrations ? ! 

(Titre de la liste 2008 de l'Education nationale, cycle 2 (CP-CE1). )

Le chat et le diable - James Joyce / Illustré par Roger Blachon.

 

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Ce dernier titre, Le chat et le diable, convient davantage à une première lecture. Peu de texte, assez facile d'approche, des illustrations vives et chaleureuses, plus une histoire très drôle, tous les ingrédients sont réunis. Je réserve encore les deux premiers livres cités ci-dessus pour plus tard, dans quelques mois (dirons-nous).

La Miss C. vient pour l'heure de découvrir une toute nouvelle héroïne, qui est devenue une vraie copine. C'est Mademoiselle Zazie !

zazie_a_t_elle_un_zizi    zazie_veut_un_bebe

Zazie est une petite fille qui a toujours la pêche, qui n'a peur de rien et qui fait tourner maboule son meilleur ami Max. Cela promet de belles heures de lecture (et de relecture). Le texte est drôle, vif, intelligent. Les illustrations sont mignonnes et absolument craquantes !

Prochainement, nous parlerons du p'tit dernier : Les baisers de Mademoiselle Zazie.

(Merci Gawou pour la recommandation ! ... Très bon, ton karma ! ;o) )

29 janvier 2008

Le goût des abricots secs - Gilles D. Perez

gout_des_abricots_secs« J'écris depuis le lieu d'une disparition. J'ai besoin de ce désert pour faire place à ce qui lentement affleure. La résidence est devenue une immense caisse de résonnance. Chacun de nous veille sur ses fantômes. La tâche est infinie. Mais chacun de nous, peut-être, aura sauvé quelque chose...
Je n'attends rien. Autrefois, anxieusement, j'attendais le sommeil. Et je m'étonnais de ne pas le trouver. On ne peut pas fuir l'absence. Il faut s'y colleter. C'est ce que j'essaie de faire. Manger l'absence de Véra. La prendre à pleine bouche. Attrape-moi si tu peux, m'avait-elle dit.
»

C'est un livre qu'on peut tout bonnement considérer comme un roman d'atmosphère, car cela se passe dans une résidence abandonnée par ses habitants, sous une pluie infernale et qui noie le jardin alentour. Seuls le narrateur et le vieil homme, son voisin, hantent encore les lieux de cet abri déserté. On y retrouve et partage des amours perdues, des notes de piano et des souvenirs de ce faste lointain. Le vieil homme pleure son épouse décédée, elle ne jouera plus pour lui 'Les Scènes d'enfant' de Schumann. Et le narrateur n'a plus que la collection de chapeaux pour se rappeler son grand amour, Véra.
Il y a une question qui revient sans cesse : où est passée Véra ?! La narration est si lente à dérouler le tapis rouge, c'est un style aussi, pas une critique négative. A première vue, j'avais jaugé ce petit roman de 90 pages et pensé le lire assez vite. Pas du tout ! Ce livre figure parmi les lectures qui demandent du temps, qui demandent à s'immerger jusqu'au cou, à se noyer dans les lignes. C'est très bien écrit, pas de doute, tout en élégance, laissant flotter dans les airs un goût suranné, délicieux.
C'est enfin un roman qui se passe en dehors de tout : du temps, des lieux, du moment, de l'action. « Le goût des abricots secs » est une lecture peu commune, qui vous imprègne de son aura, et puis qui vous abandonne sur ce constat. Il y a eu, il n'y a plus. Cet amour fou qu'ont connu les deux hommes a nourri leur échange, alimenté le roman de début à la fin, à cela se sont aussi mêlées des images de guerre, d'exil et de clandestinité. In fine, on referme le livre, mais on ne possède toujours pas la clef de ses mystères !

Le Rouergue - 95 pages -  10.00 €   (janvier 2008)

Fortement conseillé par Tatiana !

28 janvier 2008

Les empreintes du diable - John Burnside

empreintes_du_diable« Voilà bien longtemps, à Coldhaven, petit port de pêche sur la côte est de l'Écosse, les gens s'éveillèrent un matin dans l'obscurité de la mi-décembre pour découvrir non seulement que leurs maisons étaient ensevelies sous une couche de neige épaisse et irréelle comme il ne s'en voit qu'une ou deux fois par génération, mais aussi qu'une chose étrange s'était produite pendant leur sommeil, une chose dont ils ne purent rendre compte qu'au moyen de rumeurs et d'histoires qu'en honnêtes croyants, ils avaient honte de colporter, des histoires évoquant le diable, ou les esprits, des histoires reconnaissant à contre-coeur la présence dans le monde d'une puissance cachée que, la plupart du temps, ils préféraient ignorer. »
Ce qu'il s'est passé à Coldhaven, à cette époque, ce sont des traces de pas retrouvées dans la neige et qui ont été associées à des empreintes du diable ! Ceci place un peu le décor, car bien des décennies plus tard, c'est un fait divers dramatique qui frappe ce petit village écossais : Moira Birnie a mis fin à ses jours, et à celles de ses deux petits garçons, mais a laissé la vie sauve à sa fille aînée, Hazel. Pourquoi tant de pourquoi ? Il faut se pencher vers Mrs K, la femme de ménage du narrateur pour connaître le fin mot de ce drame. Non contente de paraître la copie conforme d'Ingrid Bergman, « tant de visage que de maintien », cette dame pratique en experte l'art du commérage.
« Ce qu'elle avait de particulier, c'est qu'elle n'était pas sûre de sa véracité. Comme Miss Marple, dans les romans d'Agatha Christie, elle attendait d'être en possession de tous les éléments, après quoi elle révélait le tout, dans ses moindres détails subtils et ironiques. »
Selon les informations de Mrs K, Moira avait décidé que son mari violent était le diable en personne !
Mais ce que Mrs K ignore, ou peut tout juste soupçonner, c'est qu'en épargnant la vie d'Hazel, Moira a provoqué un mini séisme dans l'esprit du narrateur. Il y a quinze ans, Michael Gardiner avait été le petit ami de Moira Kennedy et aujourd'hui il s'imagine qu'il pourrait être le père de l'adolescente. Cette prise de conscience est-elle avérée, oui ou non ? L'homme a vécu toute sa vie dans ce coin reculé, occupant désormais la maison de ses parents, il est marié à Amanda, qui a pris le parti de s'échapper le plus possible pour ne pas mourir d'ennui.
Un jour, Michael décide donc de retrouver Hazel et de l'emmener loin de Coldhaven. Ce n'est pas une escapade amoureuse, même si l'adolescente est belle, aguicheuse et intriguante. Il a entrepris cette fuite en avant plus pour se rassurer, pour trancher avec sa vie et pour se sortir de son inertie.
Mais je m'aperçois que c'est très réducteur de l'expliquer ainsi, car l'histoire montre que tout n'arrive pas sans rien, que le déclic provoqué tardivement est une suite logique à des événements antérieurs, survenus jusque dans l'enfance ! Alors qu'il n'était qu'un écolier, par exemple, Michael a été terrorisé par Malcolm Kennedy, le frère de Moira. Le roman ne serait-il qu'un concours de circonstances ?
Non plus.
C'est beaucoup plus ambivalent. Cela ressemble à un magma de pressentiment, de confusion et de crainte. Ce que ressent le narrateur est inscrit dans les terres de ce trou perdu d'Ecosse, fait partie intégrante des légendes et des mystères. Et toutes les questions qu'on soulève demeurent dans les airs, et ce n'est même pas grave de les laisser en suspens ! Après tout... Absorbée par l'atmosphère de Coldhaven, l'histoire s'inscrit à son tour dans les nombreux points de suspension.
Ecrit avec un sens aigu des sensations à vivre et ressentir, ce roman révèle une ambiance envoûtante, dans laquelle on s'y perd, et prouve que son auteur, John Burnside, est un grand écrivain poète !

Métailié - 218 pages - 18.00 €  (Janvier 2008)

Traduit de l'anglais (Ecosse) par Catherine Richard.

27 janvier 2008

Les orphelins de Naja - Nathalie Le Gendre

orphelins_de_najaJ'ai beau cherché un qualificatif pour exprimer mon sentiment sur ce roman, je ne trouve pas mieux que le tout simple : « c'est fort » . J'étais préparée à une lecture un peu « coup de poing » , mais le résultat a dépassé toutes les attentes !
N'attendez plus : découvrez ce livre !!!
Le sujet peut paraître rebutant : nous sommes au XXIIIème siècle, sur une planète verte qui s'appelle Naja, où sont envoyés des millions d'enfants défavorisés, orphelins, délinquants, etc. La Terre a lancé un programme grandiloquent, mais qui fait froid dans le dos, « une Terre saine de corps et d'esprit » .
A vrai dire, on n'en finit pas de frissonner. L'histoire commence par un enlèvement, une petite fille de 3 ans, Ana, qui est la cadette du secrétaire général de l'OMPE (l'Organisation mondiale en charge du projet cité ci-dessus). Du jour au lendemain, l'enfant disparaît de la circulation. Aucune nouvelle.
Les années passent, et on retrouve cette petite fille dans un orphelinat sur Naja. Elle a 12 ans, se nomme Khisana et elle s'ennuie profondément. Elle a tout oublié de son passé et dépend aujourd'hui d'un tuteur, Hoel, son aîné de neuf ans.
Ce qu'on ignore au début, mais qu'on devine entre les lignes, c'est que la planète Naja est rongée jusqu'à l'os par un fléau dégoûtant. Des réseaux pédophiles ont noyé le système, et l'Eglise, qui contrôle cette station, a un rôle à jouer dans l'affaire. Il y a l'armée, aussi, présente sur Naja, et qui va mettre en place un service d'intervention spéciale pour infiltrer le milieu. Mais leurs procédés, autant le dire, ne sont guère très « catholiques ».
Pour en revenir, donc, à Khisana. La jeune fille souhaite quitter l'orphelinat à tout prix et suivre ces personnalités « haut placées » qui viennent rendre visite à la Mère Supérieure en choisissant les meilleurs éléments de l'établissement. Khisana veut être du nombre, mais Hoel refuse catégoriquement. Il essaie de lui expliquer, la jeune fille reste sourde, alors il décide d'employer les « grands moyens » .
Avis, de suite, à ceux et celles qui auraient entendu des échos, selon lesquels le roman pourrait être choquant pour les jeunes lecteurs : c'est totalement faux !
C'est certain que l'histoire aborde des thèmes fâcheux (l'abus sexuel, etc.) mais tout n'est qu'indiqué dans l'idée, dans l'esprit des lecteurs. Vous ne trouverez jamais de détails glauques et dérangeants dans le texte, jamais de gestes explicites et douteux. Jamais ! Vous montez seuls votre film dans votre tête, mais n'attendez pas du roman de vous livrer les fragments, les indications et autres accessoires.
Voilà, c'est dit. Je ne veux pas qu'on se perde dans ce livre pour des mauvaises raisons, ni qu'on n'envisage pas de le lire pour ces autres raisons !
Ce qu'il y a de tout à fait stupéfiant, c'est que « Les orphelins de Naja » est un roman captivant. Par son lot de chapitres courts, il impose de suite un rythme trépidant, qui ne laisse pas une miette de souffle au lecteur. C'est l'invitation immédiate à poursuivre une série d'événements grotesques et immondes (dans l'idée). Et c'est scotchant !
Khisana est l'un des personnages principaux, nous la retrouvons à l'âge de 17 ans, embringuée dans les services secrets. Sa mémoire a été nettoyée pour qu'elle puisse être opérationnelle, c'est une sorte de Nikita, moins sanguinaire. Elle a une beauté sauvage, qui fascine ceux qu'elle approche. Son caractère est tout aussi flamboyant, prêt à venir en aide aux plus démunis.
En tout point, le roman est une réussite pour l'intrigue, les personnages, l'action et l'écriture. Rien à dire. Par contre, est-ce une impression ou la fin aurait-elle été un tantinet polissée pour mieux coller aux attentes et ne pas trop chambouler les ligues bien pensantes ? Ceci n'est qu'un sentiment, parce que j'ai dévoré ces 200 pages d'une traite ! N'hésitez pas non plus !!!

Mango, coll. Autres Mondes - 202 pages - 9.00 € 

A partir de 14 ans.

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25 janvier 2008

Ma mère, à l'origine - Emmanuel Pons

ma_mere_a_l_origine« Ma mère est morte. L'autre bonne nouvelle, c'est qu'elle est morte riche... » Patrick a décidé de fêter dignement cette libération, des funérailles expéditives et une voiture de sport flambant neuve, puis un mariage, un enfant et un horizon idyllique.
Enfin libre, oui ! pense-t-il.
« C'est allé crescendo. Il n'a pas évoqué sa mère pendant les deux premières années. Et puis, quand son fils s'est mis à trottiner, la mémoire lui est progressivement revenue mais sans aucun bon souvenir. (...) Maintenant, c'est elle son principal sujet de conversation, ou plutôt la source de ses monologues. »
Madeleine ne reconnaît plus l'homme qui partage sa vie, Patrick vit retranché dans son bureau, à boursicoter comme un fou depuis son ordinateur, c'est un 'home-trader' implacable qui mise sa propre vie comme des titres et des actions, scrutant la moindre chute et n'hésitant pas à les revendre.
Point de sentiment.
« Je ne parviens pas à m'arrêter, c'est terrible. Les souvenirs s'enchaînent et je reste prisonnier de ta vie. Tu ne m'as jamais accepté tel que j'étais, jamais aimé pour ce que j'étais, tandis que, moi, je t'aimais pour deux, maman. Je t'ai toujours aimée pour deux. »
S'il vit ainsi, entre ses fantômes et son ordinateur, c'est parce que Patrick suffoque du trop-plein que lui inspire sa mère, un excès de rancoeur et d'amertume. Patrick est au bord du gouffre, apercevant de loin son fils de 7 ans qui lui rappelle un autre petit garçon, et Madeleine de son côté lance sa bouteille à la mer, mais « ça prend au ventre, ça monte, ça serre la gorge au point que la seule solution pour éviter l'asphyxie, c'est de partir. »
Comédie humaine et tragique, « Ma mère, à l'origine » se cache sous le couvert d'une farce bien grinçante d'un homme qui prend sa revanche en brassant des millions pour assouvir sa puissance et sa place de number one. C'est le peu qui lui reste, après des années d'humiliation et de frustration, le peu légué par une mère avare de démonstration affective. « Je n'ai reçu d'elle ni câlins ni fessées, ni compliments ni remontrances, jamais une récompense pour mon excellent travail scolaire, même pas une mise en garde avant mon premier rendez-vous amoureux ! Rien ! De l'indifférence. »
Marié et père de famille, l'homme est aujourd'hui submergé par l'intuition de n'avoir pas mérité si peu de tendresse. Il s'escrime, s'enferme et devient quasiment fou. Fou de douleur et de chagrin.
Quelques pointes d'humour recouvrent le verbiage, « Je suivrai donc le corbillard dans mon coupé rouge, enrubanné comme un cadeau, avec un noeud sur le pavillon et un Merci maman sur le haut du pare-brise, façon Allez l'OM ! », mais on ne se fait pas d'illusion et c'est bien un cri désespéré qu'on perçoit là, « J'ai besoin d'amour ! » tout simplement. Et ce message s'adresse à une mère, qui n'est plus.

Arléa - 130 pages.  Janvier 2007.  14.00 €

24 janvier 2008

La Théorie du Panda - Pascal Garnier

theorie_du_pandaDans une petite ville de Bretagne, débarque Gabriel qui, comme l'Ange, en plus du prénom, partage cette même vocation d'aider les autres. En effet, l'homme, porté par son altruisme, rencontre des âmes esseulées, désoeuvrées, qu'un simple repas préparé avec amour vient soulager le temps d'une soirée.

Cela commence par José, le patron du bistro qui ne fait plus restaurant depuis l'hospitalisation de son épouse. Une intervention bénigne se mue en coma profond, laissant notre homme éploré. Puis il y a le couple de Marco et Rita, amoureux lessivés, attendant un héritage qui ne vient pas, un peu junkies sur les bords, ils vendent à Gabriel un superbe saxophone qui fera le bonheur des enfants de José. Et pas très loin de tout ça, on retrouve Madeleine, la réceptionniste de l'hôtel où se pose tout ce petit monde bancal. Elle n'est ni laide ni jolie, mais son charme est avenant, avec un petit quelque-chose qui pousse notre homme à lui venir en aide.
« Vous entrez dans leur vie comme ça, l'air de rien. On dirait que vous êtes partout chez vous. (...) Vous me donnez le vertige, c'est tout. Vous n'êtes nulle part et partout en même temps. »

Au début, on ne comprend pas, on se demande d'où vient Gabriel, quel fantôme traîne-t-il dans son fourbis, pourquoi n'est-il que de passage, prêt à repartir vers d'autres destinations imprécises ? C'est seulement au fil des chapitres qu'on aperçoit ses lignes de faille, qu'on saisit l'incroyable. A quelques pages de la fin, on se surprend à en apprendre encore, davantage, toujours. C'est stupéfiant, particulièrement bien dressé. Le portrait de cet homme devient plus nuancé, plus fascinant et troublant. Et l'histoire que nous raconte Pascal Garnier a des allures soudain plus sombres et inquiétantes, faussement simples, plongées dans un décor qui décrit un monde creux, peuplé d'êtres déglingués et qui marchent sur une corde raide. Tout est de guingois, pense-t-on. Et pourtant, la colonne est solide, bien ancrée, et c'est ce qui expliquerait pourquoi ça fait froid dans le dos, le tout ronronnant dans une atmosphère assez asphyxiante. Curieux mélange, improbable rencontre, espoir déraisonnable d'aller à l'encontre de Gabriel et les autres ?... Ne vous y trompez pas, ce fut un instant de lecture inouï !  Un piège, oui.

Zulma - 174 pages -  (Janvier 2008)  16.50

« C'est que ces deux-là s'aiment, enfin, disons que la complicité qui les unit a pris avec le temps les nobles rides des vieux amants. Ils pourraient s'entretuer qu'ils ne s'en voudraient pas. C'est la vie, n'est-ce pas ? À force de voyager dans ce wagon qui pue des pieds, on finit par y faire son petit trou d'intimité, on se comprend. D'odeur à odeur, de coups tordus en coups tordus, on se cannibalise l'un l'autre. C'est dans l'habitude que tout réside, plus besoin de réfléchir, de choisir, on s'y retrouve les yeux fermés, chez l'autre comme chez soi. Les pantoufles avachies, la tignasse du matin, les cheveux sur le peigne, les coulisses de cet exploit de vivre qui nous étonne chaque matin. D'accord, pas toujours exaltant ce reflet dans le miroir, c'est vrai qu'il y a des jours où l'on voudrait le briser mais on ne le fait pas, parce que alors on se retrouverait le nez au mur et que le mur a encore une plus sale gueule que soi. »

Du même auteur, j'ai lu La Solution Esquimau .

D'autres avis sur La Théorie du Panda : Renaud Junillon, de la librairie Lucioles & Florence Xueref du blog Leo Scheer.

23 janvier 2008

Aujourd'hui nous vous présentons deux livres

banniere_lectures_de_miss_C

Aujourd'hui nous vous présentons deux livres d'une maison d'édition à connaître, parce qu'elle est discrète mais étonnante par sa richesse de catalogue.

Petit mot à son sujet :

Les éditions 400 Coups existent au Québec depuis 1994 et ont progressivement pris pied en France en proposant un catalogue contenant 80% de titres pour la jeunesse ! Les Editions Les 400 Coups renforcent désormais leur ancrage dans l'Hexagone, sans pour autant perdre son originalité québécoise (quelque chose d'assez indéfinissable en soi, mais de tout de suite remarquable pour n'importe quel petit lecteur concerné!), qui conjugue un certain goût pour la langue avec des illustrations pleines d'audace et de fantaisie.  Source : Ricochet .

vampire_qui_aimait_le_laitC'était un vampire, le Comte Draculait, un peu spécial car il était bardé de boutons chaque fois qu'il buvait du sang. Un jour, son médecin lui annonce qu'il fait une allergie et qu'il ne doit plus boire une goutte de sang ! Le drame. Comment se nourrir et compenser le manque ? Par un pur hasard, notre vampire va goûter au lait et savourer cette délicieuse boisson, à tel point qu'il lui faut toutes les réserves de la ville de Pistachamande et du pays de Glassalavanie pour lui tout seul.

La nuit il se tranforme en chauve-souris et va chiper le lait dans tous les frigos des Pistachiens. Les habitants vont se mettre en colère et tendre un piège à notre Comte Draculait. Comment ? Pourquoi ? Vous découvrirez ainsi l'existence d'un bar laitier à Saint Néloire, tenu par un serveur qui zozote et ne chers plus de lait aux clients !

Cocasse, coloré et drôlissime. Un album inventif, qui aime les mots et l'imagination. On rigole sans fin à suivre l'aventure burlesque d'un vampire qui ne buvait que du lait. De quoi redonner le goût aux enfants qui n'en boivent plus !

Histoire écrite par Jean Pierre Davidts, illustrée par Josée Bisaillon. - Coll. Grimace, 9.00 €

Voici une version libre et joyeuse du conte d'Andersen.

habits_presque_neufsC'est un empereur qui aime se regarder dans le miroir, il s'admire dans sa nouvelle toge pourpre au collet d'argent ou dans sa nouvelle pèlerine aux manches ourlées de rubis. Bref, c'est un empereur coquet, qui aime les beaux habits (un peu voyants) et qui décide de consacrer tout son temps à sa garde-robe. Aussi, il délègue toutes les tâches ennuyantes :  le ministre des Parapluies et des Souliers perdus et le ministre du Cabinet de curiosités sont chargés du courrier, le chef-cuistot inaugure les nouvelles routes, l'intendant des écuries salue la foule du haut du balcon et le jardinier s'occupe des finances.

Un jour, arrivent trois messieurs qui demandent à rencontrer l'empereur car ces trois tisserands et tailleurs s'enorgueillissent de pouvoir fabriquer une étoffe aux propriétés inouïes car elle n'apparaît qu'aux yeux des gens capables de bien faire leur travail.  L'empereur est fou de joie, commande à n'en plus compter et prévoit de porter ses habits neufs pour la parade annuelle.

Vous imaginez la suite ? Qui voit quoi, et qui ose avouer ce qu'il voit ? Car ne rien voir équivaut à passer pour un dindon, et on ne cherche même plus à accuser nos trois gredins d'escroquerie !!! Ici l'histoire a été adaptée aux jeunes lecteurs contemporains et ne propose plus la leçon de morale de la fin du 19ème siècle. Le résultat est beaucoup plus espiègle. Tout est bien qui finit bien, mais pour en arriver là l'auteur a su suggérer une façon pertinente de s'ôter une épine du pied. Pas mal du tout !!!

Adapté par Anne Millyard, illustré par Josée Bisaillon (encore !). - Coll. Bande rouge, 8.00 €

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Et j'en profite pour souhaiter un bon anniversaire à ma maman ! :))

sens_de_l_amour

(Ou comment j'ai hérité ma sale manie de n'avoir jamais voulu conduire ! ...)

Sans blague, jetez un oeil à ce petit livre super drôle super intelligent super attachant qui utilise les panneaux du code de la route pour illustrer chaque phrase de son histoire (Pierre est sur la mauvaise pente, il fait la manche et puis une rencontre change le sens de sa vie, une femme aux yeux de biche qui lui avoue à son tour être toute tourneboulée, tous deux ont tant d'amour à partager !) C'est extra ! On s'extasie à chaque page sur la symbolique détournée des panneaux de signalisation, et on rit, on rit... C'est très bien pensé ! De quoi braver tous les sens interdits ! Car la vie n'est pas à sens unique et l'amour permet de sortir des impasses.

   Par Michel Boucher * Le sens de l'amour * Le rouergue jeunesse, 11.00 €

22 janvier 2008

Festin de miettes - Marine Bramly

festin_de_miettesCe qu'en dit l'éditeur :

Lycéennes, elles étaient les meilleures amies du monde : Sophie, la petite provinciale, gauche, fille unique et mal-aimée de parents âgés et rabougris, et Deya, fascinante, racée, dotée de l’assurance de sa caste, les Rausboerling, grands bourgeois protestants, extravagants et libres.
Livrées à elles-mêmes, les deux adolescentes ont vécu une parenthèse enchantée dans la petite maison au fond du jardin de l’hôtel particulier de la famille de Deya, rue des Grands Augustins.
Et puis la rupture inexpliquée, suivie de l’exil en province, jusqu’à ce coup de fil de Deya, huit ans plus tard, qui conduit Sophie à abandonner travail et mari – cette existence médiocre qui lui fait horreur – pour sauter dans le train pour Paris.
La maison des Rausboerling à la splendeur perdue, puis la brousse sénégalaise où vivent la mère de Deya et son fiancé africain servent de cadre aux étranges retrouvailles des deux amies. Mais peut-on jamais revenir en arrière ? Face à l’exubérance de Deya et au poids du clan, se creuse le vide de Sophie. Face à l’élan de vie, le vertige, jusqu’à la folie…
Roman d’amour et d’amitié, roman de mœurs, roman de démence et de ténèbres, ce Festin de miettes nous mène de Saint-Germain-des-Prés à Dakar, en passant par la Porte de la Chapelle, dans une épopée contemporaine envoûtante où le romanesque se dispute avec brio au suspense intimiste.

Ce que j'en dis :

C'est une histoire entre deux amies d'enfance, qui se sont perdues de vue et se retrouvent près de dix ans après. On en a déjà lu, des histoires à cette sauce. Alors pourquoi se laisser tenter par cette énième copie, après tout ? Tout simplement parce que « Festin de miettes » donne l'impression que l'écriture coule de source, qu'une histoire peut s'écrire et se raconter de façon claire et limpide, que cela vous emporte et ne vous lâche plus avant la dernière page. 

C'est la quête d'une mère qui pousse Sophie et Deya, fraîchement réconciliées, à se lancer vers une piste qui les conduit tout droit au Sénégal. Mais pour toutes les deux, le parcours réveille des anciennes bouffées d'envie et d'aigreur. Le voyage n'est pas gratuit, il va les mener vers des vérités dérangeantes.
Avant cela, le décor était planté dans un « petit pavillon enfoui sous une perruque de glycine, dont la façade était en grande partie ouverte aux regards, comme dans une maison de poupée », une maison nichée au fond du jardin d'un hôtel particulier que possède la famille Rausboerling. Et ce théâtre de la rue des Grands Augustins semble coupé du reste du monde, plus rien n'existe autour. On entre chez les Rausboerling comme dans une autre dimension, dans une demeure splendide d'un autre temps, où l'on croise des figures flamboyantes et décaties.
Le vertige qui saisit Sophie est là pour lui rappeler les années de frustration, de rage et d'amertume. Sa propre vie est devenue si médiocre le jour où elle a quitté ce foyer d'adoption, poussée par la colère de Deya. Et pourtant, aujourd'hui, la jeune fille la réclame. Comme au bon vieux temps. 

L'histoire est étourdissante, passionnante et brillante !
Marine Bramly paraît aussi à l'aise en pleine brousse africaine ou dans un hôtel particulier d'une famille de vieux bourgeois, baladant personnages et lecteur au gré d'une aventure captivante. J'ai été soufflée, emportée, enjouée et séduite par ce récit. Peut-être la quatrième partie est un peu plus faible, plus esquintante... même si finalement j'ai trouvé que le point final était osé. 
C'est superbement envoûtant, d'un romanesque époustouflant, parfois déconcertant, mais quel brio ! Vous ne lâcherez pas ce livre avant la fin !

JC Lattès - 359 pages -  (Janvier 2008)  18.00 €

Madame Figaro, 01-2008

"A lire Marine Bramly, on a l'impression qu'un roman c'est simple comme bonjour. Il y faut simplement du talent, un brin d'humour et d'émotion, une façon de cueillir les phrases comme elles se présentent, sans tambour ni trompette." Eric Neuhoff

"La diabolique Sophie, qui a mis son existence entre parenthèses dans le secret espoir de renouer leur amitié passionnée, n'a qu'une idée en tête : «fusionner en paix» avec son ancienne amie. Cette insupportable créature «aurait tellement aimé être comme Deya, aussi relax, aussi indifférente, et se laisser porter par le cours des événements», mais elle est toujours si mal lunée qu'elle en devient comique. Passé l'âge de se contenter des miettes de son idole, celle qui se perçoit comme un «hérisson avec les épines à l'intérieur» a appris, sous des dehors caressants, à sortir les griffes."   Le Figaro.fr

21 janvier 2008

Rêve d'amour - Laurence Tardieu

reve_d_amourMy god ! ce roman est sublime ! Puissant dans son écriture et affolant par son style épuré, sensible comme de la soie, le livre de Laurence Tardieu renferme une quantité de passages que je souligne avec passion !
Tout me parle dans ce livre, notamment cette histoire d'une jeune femme de 30 ans qui a grandi sans maman, sans le souvenir de celle-ci. Vingt-cinq ans plus tôt, elle a été emportée par la maladie mais personne n'a prévenu la petite fille. Plus tard, elle comprendra. Cependant, aucun souvenir, aucune mémoire, aucun culte de la personnalité. Alice Grangé est élevée par son père, silencieux et imperméable, et qui lui soufflera le Grand Secret sur son lit de mort.
Ce court roman, en nombre de pages, est déstabilisant par sa justesse et son flot d'émotions. J'ai été émue aux larmes à maintes reprises, tout en soutenant l'entreprise d'Alice. Celle-ci apparaît fragilisée au début du livre, abrutie et désillusionnée. En fouillant le passé, elle cherche ainsi à redonner des traits au visage de sa mère, à cerner ce qu'est un amour fou. Ce qu'elle comprendra en chemin sera forcément bouleversant, et ne pourra que vous toucher (du moins, moi j'y ai été fort sensible).
« Le bonheur, c'est de se savoir appartenir au royaume des vivants, et d'en éprouver les innombrables frémissements. »
« Il n'y a pas de vérité, ni des êtres, ni du temps. Il n'y a que le présent, son éblouissement. »
C'est dans un cahier bleu qu'Alice Grangé raconte son parcours, et à la fin elle a cette formidable conclusion, que je m'approprie : « (...) j'ai compris que les livres étaient une des expressions les plus fortes, les plus troublantes et les plus vraies de la vie. »

Stock - 159 pages - 15.50 €

Merci Laure d'en avoir parlé la première et de façon si brillante !

A été lu par Amanda aussi.

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